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Les Gens d’Ere 2023 : dimanche 30 juillet Spécial

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Le froid et la pluie se sont malheureusement donnés rendez-vous lors de cette dernière journée des Gens d’Ere.

La météo est digne d’un mois de novembre. Bon nombre ont ressorti leur doudoune. C’est franchement déprimant. Si la scène du chapiteau permet de rester à l’abri, l’autre, non couverte, risque d’être désertée.

Lorsque votre serviteur foule la plaine boueuse du site, COLT s’y prépare sous une pluie fine. Sous cet idiome, se cache Coline & Toitoine, des potes originaires de Bruxelles.

S’ils fonctionnaient jusqu’alors en binôme, ils jouent désormais en formule groupe depuis cet été. A la basse et aux claviers additionnels, de jeunes femmes. Les fûts sont percutés par un mâle.

Coline Debry et Antoine Jorissen se connaissent en fait depuis leur naissance. Ils fréquentaient la même crèche. Leurs parents sont toujours restés en contact. A l’adolescence, ils se sont voué une passion commune pour la musique. Le parcours était donc toute tracé.

Leur succès est en constante croissance. Ils ont écumé une kyrielle de festivals qui les ont emmenés jusqu’à New York. Sans compter les streams sur Tik Tok et Instagram, leurs clips ‘home made’ les portant au-delà de la sphère physique.

Antoine se charge du clavier/pad électronique, tandis que Coline milite au chant. Elle est aussi à l’aise dans la langue française que dans celle de Shakespeare.

« Milles vies » ouvre les hostilités, un titre qui figurera sur un premier Ep dont la sortie est prévue pour septembre, rapidement suivi de « Scooter » et « Ramenez-moi ».

Alors qu’elle s’applique méticuleusement, lui se lâche complètement dès le début du concert et le haut de son corps exécute des va-et-vient du haut vers le bas à chacun des coups de grosse caisse imprimé par son comparse caché derrière les fûts. Il est vraiment dedans.

Si le français est la langue maternelle de la dame, son anglais est parfait ; et elle le démontre tout particulièrement sur « Anymay » ou encore « Under my arms ».

COLT s’applique à jouer une musique plutôt électro/pop, lorgnant parfois vers le rock.

Les Bruxellois libèrent une belle énergie. Prestation qui verra une grosse majorité du public partir en vrille, la fine pluie se transformant en déluge torrentiel.

Le duo nous livre un mélange très réussi entre électro, pop, mais aussi indie et folk, nous réservant des titres aussi divers que variés comme « Oublie pas », « Lâchez-moi », « Démarre » ou encore « Chaos ». Une musique positive, rayonnante et lumineuse qui brasse finalement des genres assez différents. Elle donne envie de chanter, de danser et même de rêver. La petite se livre le temps d’une chanson baptisée « La salle aux lumières ». On y apprend ses orientations sexuelles et le courage qu’il lui a fallu pour faire son coming-out.

Vu la nature du sujet, qu’on peut qualifier de personnel, quel est l’intérêt à avouer son orientation sexuelle et de la traduire chanson ? La question mérite d’être posée…

Malheureusement, les conditions climatiques sont difficilement supportables pour les festivaliers, malgré le recours aux k-ways. Seuls les plus courageux (ou téméraires, c’est selon) restent plantés devant le podium jusqu’à la fin de la prestation. Votre serviteur, trempé jusqu’aux os, préfère s’abriter sous le chapiteau.

Au loin, COLT poursuit vaille que vaille son show. Le band l’achève par « Insomnie ».

FùGù MANGO prend le relais. Le chapiteau est noir de monde.

C’est l’histoire d’un groupe bruxellois aux consonances exotiques, à l’univers musical atypique et éclectique, rondement mené par deux frères, Vincent et Jean-Yves Lontie, qui rallient une communauté de fans de plus en plus nombreuse et internationale. Ils ont été depuis rejoints par la claviériste et bassiste Anne Fidalgo.

L’aventure de FùGù MANGO est née il y a approximativement 10 ans et évolue grâce aux voyages du duo. Sa musique en est clairement inspirée. Elle ne ressemble à aucune autre.

Vincent s’installe au centre de l’estrade. Il se charge du chant. Anne est à ses côtés. Jean-Yves se poste en retrait. Le line up est complété par trois blacks. Deux choristes féminines et un préposé aux fûts.

Le show s’ouvre par « Low and slow », une plage qui figure sur le nouvel elpee, « La Maquina », largement dominé par les musiques urbaines et électroniques. Elle est suivie par « Better Letter » et « Black Cat ».

Intemporel, « Blue Sunrise » (NDR : c’est un extrait de l’elpee « Alien Love ») rappelle l’aspect tropical et métissé de la pop concoctée par FùGù MANGO. Elle sent le sable chaud et la mer turquoise. Une musique qui permet de s’évader malgré le temps maussade de ces derniers jours. Et les percus lui apportent de la rondeur.

« Willy Wonka » permet de savourer pleinement les fragrances exotiques grâce à son rythme afrobeat. Une compo qui permet aux choristes de s’affirmer pleinement. Tout comme sur « Subugu », qui sert d’exutoire pour un collé/serré endiablé, encouragé par l’une des choristes. Il semble que ce soit un sujet qu’elle maîtrise à la perfection. Une compo chaude, puissante et… sensuelle.

Véritables hommes du monde, les frangins absorbent les cultures issues de leurs périples. Ces guitares langoureuses, ces nappes de synthé luxuriantes et ce plaisir de produire de belles mélodies illustrent parfaitement ces desseins. A l’instar de « La Maquina », aux accents hispaniques.

Le set touche doucement à sa fin. Une fois encore, les marqueurs profonds de FùGù MANGO restent atypiques. Une musique du monde, humaine et chaleureuse. Un mode universel, dominé par un courant exotique. On se sent porté par ce flux.

Un concert fait de différents genres, passant du maloya réunionnais « Maloya », à l’afro-rave, la britpop ou encore l’électro.

Mais finalement, l’ADN du groupe reste avant tout le live.

C’est maintenant au tour de 47ter de se produire outdoor. Les conditions climatiques sont loin d‘être pas optimales. Votre serviteur préfère rester à l’abri, en espérant une accalmie.

A 20 heures 15 pétantes, c’est le grand Saule qui débarque. Le gaillard à l’explosion capillaire ébouriffante est bâti comme un roc(k). Et il connait relativement bien l’endroit. Il en est à son troisième passage.

Baptiste Lalieu, de son vrai nom, s’est imposé auprès du grand public grâce à « Dusty Men », un titre qu’il a interprété en compagnie de Charlie Winston, en 2012. Il le reprend d’ailleurs. Mais pour la circonstance, Winston est ici remplacé par le guitariste qui endosse impeccablement ce rôle. Résultat différent, mais plaisir intense identique.

Une formule à quatre cependant, puisque le line up implique, pour l’occasion, un drummer qui impressionne par sa dextérité et un claviériste. Pas un inconnu, puisqu’il s’agit de Xavier Bouillon vu aux côtés de Lemon Straw ou de Mister Cover, dans le passé.

Le combo est parfaitement huilé. Le Montois entame son set par un « Delove Song » frais et sautillant, et embraie ‘dare-dare’ (NDR : c’est également le titre de son dernier elpee) par « Rebelle Rêveur ». Un trait de caractère qui vient d’un test de personnalité pour orientation professionnelle. Ce sont les deux personnalités type sur les six possibles qui ressortaient en ce qui concernait l’artiste. Et effectivement ses compos embrassent tantôt une forme légère et parfois des propos un peu plus percutants.

Saule est un « Type normal » qui met en exergue un réel amour de la chanson française tout en se montrant rigoureux dans la formulation. Même quand il jongle avec les doubles sens à la Antoine Hénaut, un autre artiste bien de chez nous. Un titre qui permet à Saule de jumper avec le public également. La communion est parfaite.

De voyages aux quatre coins de la planète, il en sera également question, à l’instar de ce « Mister Good Price », rencontré aux Antilles.

D’une voix ressemblant –parfois à s’y méprendre– à celle de –M–, l’artiste livre ici une prestation durant laquelle, on passe du rire aux larmes et de la surprise à l’écœurement sur fond de chansons festives et épicuriennes, à l’instar de son auteur. Des chansons qui recèlent leur part d’ombre, d’enthousiasme et de joie de vivre.

« L’Homme sans son chien » bénéficie du concours de Cédric, un ami violoniste, dont les interventions apportent beaucoup de relief au morceau.

Saule va encore nous réserver de belles surprises comme ce « Tu boudes », une chanson essentiellement dédiée aux filles. Les riffs de guitare et les rythmiques syncopées se joignent à la voix légèrement ébréchée de Baptiste, procurant à l’ensemble davantage de hargne. Ou encore l’inéluctable « Dusty Men » et sa très longue intro à la Sergio Leone, qui a déclenché cet élan de popularité…

Chanson d’amour entière et véritable, « Futur », une chanson jouée –selon ses dires– lors des mariages, laisse planer le spectre de Gainsbourg…

En bref, Saule a offert un concert rare, audacieux, unique et classieux.

On regrettera enfin l’absence de la très jolie « Marta Danse ». Une histoire inspirée d'une vieille dame, Marta Gonzalez, atteinte de la maladie Alzheimer qui à l'écoute du ‘Lac des cygnes’ se remémore les gestes qu'elle effectuait autrefois. Une compo poignante et morose, mais qui ne correspond pas vraiment à une envie de tourner une page pour en aborder une autre nettement plus positive…

La pluie s’est miraculeusement arrêtée. La plaine est bondée. Normal, Zazie s’y produit dans quelques minutes.

Pour les plus jeunes, Zazie est évidemment connue comme membre du jury de l’émission ‘The Voice’. Pour les autres, Zazie est cette incontournable auteure, compositrice et interprète française à l’origine de nombreux tubes alignés depuis le début des années 90.

Le décor est minimaliste. De longue bandelettes blanches. Quelques lumières assez sobres égrènent l’estrade.

Vêtue d’une tenue très classique, c'est à 21h30 pétante que la chanteuse déboule aux côtés de ses quatre musiciens, dont la guitariste Édith Fambuena et le claviériste Jean-Pierre Pilot.

Côté setlist, Zazie nous réserve des compos issues de son dernier opus, « Aile-P », mais aussi quelques tubes ‘de l’ère de glace’ comme elle dit, à l’instar du sublime « J’étais là », du célèbre « Je suis un Homme », du dynamique « Rue de la Paix », de l'excellent « Rodéo » ou encore des entraînants « Des Rails » et « Oui ». Des morceaux qui font mouche et déclenchent un vif enthousiasme au sein de la foule.

Parmi les compos les moins récentes, mais tout aussi convaincantes, on épinglera « Les contraires », l’iconoclaste « Speed », sans oublier le sympathique « Va chercher » …

Durant 1h30, Zazie enchaîne ses chansons au cours d’un show énergique et particulièrement réussi.

Un concert ponctué d’interventions caustiques. Notamment lorsqu’elle évoque la COVID et surtout ses conséquences sur l’événementiel. Un virus que l’on est parvenu à vaincre, contrairement à un autre qui se répand en France et pour lequel aucune solution n’est encore trouvée : le virus présidentiel.

Un concert qui ne manque pas d’humour, non plus. Ainsi, elle invite ses musicos à mimer leur mécontentement. A tour de rôle, ils exécutent quelques secondes d’un morceau. Le claviériste s’autorise « La danse des canards ». Le drummer reproduit, esquisse ou ébauche (biffer la mention inutile) le célèbre « Smells like teen spirit » de Nirvana. Piqué au vif, ce dernier décide de se casser… Mais revient quelques instants plus tard sur l’insistance de Zazie et empoigne d’une sèche. Evidemment, tout le monde aura compris qu’il ne s’agissait que d’une mise en scène parfaitement orchestrée.

Très impliquée et généreuse, Zazie aime aller à la rencontre du public. Et le public belge en particulier, même si elle n’hésite pas à égratigner quelque peu l’état de nos routes…

Il est 23h00 lorsque Zazie et sa troupe se retirent, après avoir longuement salué l’auditoire.  

La nuit tombe. Il fait de plus en plus frais pour la saison et le sol est gorgé d’eau. Votre serviteur préfère jeter l’éponge, sinon il risque de sa taper la crève.

Au loin, il perçoit les beats d’un autre artiste notoire au sein du plat pays, Kid Noise

Une édition au succès populaire incontestable (25 000 festivaliers sur 3 jours), malgré une météo exécrable ; mais marquée par le décès de ce jeune homme qui avait la vie devant lui. Enfin, suivant l’expression consacrée, ‘the show must go on’…

(Organisation : Les Gens d’Ere)

Voir aussi notre sectkon photos ici

 

 

Informations supplémentaires

  • Date: 2023-07-29
  • Festival Name: Les Gens d'Ere
  • Festival Place: Rue de Longuesault
  • Festival City: Tournai
  • Rating: 8
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