L’origine et la fin de Monseigneur…

Monseigneur est un quatuor liégeois dont les membres se connaissent puisqu’ils ont foulé les mêmes scènes au sein de projets musicaux différents, depuis de nombreuses années. Il s’agir d’un projet 2.0, né d'abord digitalement, lors du confinement imposé en…

logo_musiczine

Musiczine recherche des collaborateurs.

Tu as une très bonne connaissance musicale et tu souhaites participer à l’aventure Musiczine.net ? Tu es passionné, organisé, ouvert, social, fiable et appliqué ? Tu as une bonne plume ? Alors n’hésite plus : rejoins-nous ! Vu l’ampleur prise par Musiczine et…

Trouver des articles

Suivez-nous !

Facebook Instagram Myspace Myspace

Fil de navigation

concours_200

Se connecter

Nos partenaires

Nos partenaires

Dernier concert - festival

Alice Cooper - Bospop 202...
Alice Cooper - Bospop 202...
Philippe Blackmarquis

Philippe Blackmarquis

 

 

Célèbre dans la francophonie grâce à ses hits, “Déjeuner en Paix”, “Combien de Temps”, “Pas d'Ami (Comme Toi)“ etc., Stephan Eicher a connu un début de carrière moins marquant ; mais depuis, il est considéré comme 'culte' par toute une catégorie de fans de new-wave, dont votre serviteur. C'était en 1981, au sein du groupe Grauzone, dont le hit, “Eisbaer”, est encore dans toutes les mémoires. Présent à Mons pour présenter sa tournée baptisée ‘Dans le Ventre de la Baleine’ et son nouvel Ep digital “Autour de Ton Cou”, le chanteur suisse s'est prêté de bonne grâce à un exercice de nostalgie musicale.

En quelle année as-tu commencé ta carrière ?

En 1979, au sein de Noise Boys et ensuite, Grauzone.

Comment es-tu entré en contact avec la musique électronique ?

Il y a deux processus qui m'ont amené à la musique électronique. Le premier, via mon père. Il était électricien et aimait construire des instruments électroniques en manipulant des oscillateurs. Il a construit mon premier ampli de guitare à partir d'une vieille radio. Il assemblait aussi des boîtes à rythmes. Tous ces bricolages traînaient dans notre cave et Martin, mon frère, et moi, on adorait y descendre pour expérimenter. On avait aussi deux enregistreurs à cassettes, qu'on utilisait pour copier les pistes les unes après les autres. Ce côté ‘nerd’ reste un des liens les plus profonds qui nous unit. Plus tard, quand j'habitais au Spex Club, à Berne, des musiciens ont laissé traîner des synthés dans la cave suite à une descente de police. Je me souviens qu'il y avait un Promars de Roland, une boîte à rythmes CR-78 et un MS-20 de Korg. Mais également une pédale Big Muff, que j'ai branchée sur la boîte à rythmes, parce que je voulais que ça sonne comme du Suicide...

Ah oui, avec un son saturé ?

Oui. J'ai donc bricolé des trucs et enregistré des cassettes.

C'est à ce moment-là que tu as sorti “Noise Boys Song” et “Miniminiminiminijupe” ?

Oui. Et le morceau intitulé “Noise Boys” est en fait une reprise de “Sweet Jane”, de Lou Reed.

Et puis, vous avez formé Grauzone ?

Grauzone, c'était plus conceptuel. Au départ, le groupe impliquait Marco Repetto à la batterie, mon frère Martin au chant et à la guitare et GT à la basse, un grand fan des Ramones. GT qui, d'ailleurs, te ressemble pas mal…

Ah bon ? (rires)

Oui. Et au moment d’entrer en studio, mon frère m'a demandé de les accompagner pour bricoler des trucs à l’aide des synthés et des boîtes à rythmes.

Mais tu chantes aussi sur certains morceaux ?

Pas au début. Mais en effet, sur l'album, je chante sur “Der Weg Zu Zweit”, “Hinter Den Bergen” et “Wütendes Glas”.

Et que faisais-tu sur “Eisbaer” ?

Je jouais des synthés. Entre autres, je reproduisais le son du vent, au début...

Ah oui ! (rires) Et la batterie, je crois qu’il s’agissait d’un enregistrement acoustique joué en boucle ?

Oui. En studio, on bossait en compagnie d’Etienne Conod, l'ingénieur du son, et on s'est rendu compte que Marco ne parvenait pas à tenir le rythme, qu'on voulait très stable, sans 'crashes', sans 'fills'. Etienne a proposé de s’inspirer des morceaux disco et d'enregistrer une boucle.

Un peu à la manière de Giorgio Moroder ?

Oui. Ce qui a débouché sur le son caractéristique d’“Eisbaer”, hypnotique et terriblement dansant. Et quand on a entendu le résultat, on a tout enregistré en boucles, bien avant l'invention du sampler !

Pourtant, on a l'impression que c'est un sampler qui est utilisé, par exemple, à la fin de “In Der Nacht”. C'était donc une bande qui était ralentie, je suppose ?

Oui, c'était une bande de 7 mètres de long ! “In Der Nacht” est vraiment un titre spectaculaire, avec des détails très précis, un peu comme une musique de film. C'est une bouteille de bière cassée qui produit le son de l'explosion finale. On dirait celui d'une maison qui s'écroule.

Ces effets sont vraiment précurseurs de ce que les samplers vont permettre plus tard. C'est d'ailleurs une caractéristique étonnante de cet album de Grauzone : les morceaux sont très différents les uns des autres et ils sont avant-coureurs de plusieurs courants musicaux 'wave' apparus ultérieurement. Tout le monde parle de “Eisbaer”, mais chaque titre de cet album est précurseur de quelque chose...

Je partage ton avis...

Par exemple, “Wütendes Glas”. C'est incroyable, le nombre de groupes qui ont créé des morceaux dans ce style, par la suite.

Oui...

Puis, “In Der Nacht” est carrément précurseur de tout ce qu’on a appelé 'dark gothic ambient'.

Wow...

“Schlachtet!” me fait penser à l'EBM de groupes comme Front 242, Liaisons Dangereuses ou The Klinik.

Intéressant...

Et alors, il y a évidemment la 'Neue Deutsche Welle', comme dans “Ich Lieb Sie”. Personne n'avait chanté de cette façon en allemand auparavant...

Oui c'était abordé avec une approche ironique, presque parodique. Il y a aussi “Kunstgewerbe” tramé sur le riff au synthé, un ARP 2600.

Et je suis sûr que j'en ai oublié un... (NDR : c'est “Ein Tanz Mit Dem Tot”, qui préfigure la darkwave goth hardcore des années '90)

Parlons maintenant du projet de 2e album de Grauzone, qui pourrait sortir, plus de 40 ans après le premier. Un disque que l'on attend impatiemment !

Oui, il a fallu patienter 15 ans avant que Martin ne me joue des nouveaux morceaux. Il me les a fait écouter et j'en ai pleuré... parce que c'était d'une beauté inouïe... Je lui ai proposé de sortir un disque mais il a tout détruit pour recommencer à zéro.

Il faudra, à un certain moment, lui dire 'stop' car, il est un peu irrationnel. Il est atteint d’une sorte de folie, c’est un génie un peu fou...

Oui c'est ça... Quelque chose me dit qu'il va bientôt me proposer de sortir le disque. Perso, c'est très important de sortir ce nouvel album. Car la reconnaissance a toujours été tournée vers moi et c'est injuste vu que Grauzone, c'est surtout Martin Eicher. J'étais principalement musicien, accompagnateur, un peu coproducteur mais la voix, c'est mon frère...

L'âme noire, c'est lui...

Absolument. J'ai un respect énorme pour mon frère. C'est un artiste hors pair ! Dans “Eisbaer”, je me limitais juste aux 'pilip-pip pilip-pip'… (rires)

Martin est en effet un artiste sous-estimé !

Son statut est occupé de changer. L'année dernière, on a ressorti la 'Anniversary Box' via le label genevois 'We Release Whatever The Fuck We Want Records' et on s'est rendu compte qu’une nouvelle génération de musiciens est informée que c'est lui, le cœur de Grauzone. Et je défends les droits de Grauzone maintenant, pour lui et pour les autres membres de la formation. J'ai ainsi réussi à récupérer les 'masters' des enregistrements, qui étaient, figure-toi, à vendre sur eBay ! J'ai aussi racheté les droits pour pouvoir maintenir Grauzone en vie. En fait, je suis même davantage motivé de garder le groupe en vie que ma propre carrière solo ! Grauzone possède une véritable valeur historique, que je veux mettre en exergue. Quelque chose d'énorme va d’ailleurs être annoncé bientôt concernant Grauzone mais je ne peux pas en dire plus... Quand l’info va sortir, il y aura encore une nouvelle génération qui va s'intéresser au groupe.

Impatient de découvrir tout cela ! Merci pour cette interview, Stephan !

Merci à toi...

Pour écouter le nouvel EP de Stephan Eicher : “Autour de Ton Cou”, c'est ici

Pour commander les albums et la 'box' de Grauzone, c’est

Pour écouter l'interview audio dans l'émission Waves, c'est ici

 

On ne va pas y aller par quatre chemins : Whispering Sons est tout simplement le groupe le plus important apparu sur la scène alternative belge depuis fort longtemps. Les 5 jeunes musiciens sont originaires du Limbourg, de Houthalen-Helchteren pour être précis, et c'est à la fin de 2015 qu'ils ont été remarqués par Dimitri Cauveren (du label Wool-e-Tapes), Dirk Ivens (Minimal Maximal) et Michael Thiel (Weyrd Son Records) ; et ce, grâce à un premier Ep époustouflant, “Endless Party”. Ce qui a frappé dès le début, c'est la voix atypique, envoûtante de Fenne Kuppens et la présence, autour d'elle, de musiciens particulièrement doués : Kobe Lijnen, Sander Hermans, Sander Pelsmaekers et plus tard, Tuur Vandeborne.

Autre jalon important : l’édition 2016 du ‘Rock rally’ organisé par le magazine Humo, qu'ils ont remportée. C'était la première fois depuis belle lurette qu'un groupe post-punk associé à la 'wave' gagnait ce concours assez orienté 'mainstream'. Puis, tout est allé très vite : deux singles, une multitude de concerts en Belgique et à l'étranger et en apothéose, la signature d'un contrat chez [PIAS], le label belge légendaire, qui renouait ainsi avec ses premières amours obscures. Le premier elpee, “Image”, sorti en 2018, est venu apporter la confirmation d'un talent de niveau international.

Le 18 juin dernier, le groupe a sorti son deuxième opus, “Several Others“. Il négocie ainsi avec succès le virage dangereux de l'album sophomore. Musiczine a rencontré Fenne Kuppens et Kobe Lijnen, il y a quelques semaines, dans les locaux de [PIAS], à Bruxelles.

Comment décririez-vous l'évolution entre “Image“ et ce nouvel album ?

Kobe Lijnen (KL) : Nous souhaitions sonner moins 'grotesque', moins 'grandiloquent'. Nous voulions un son plus direct, plus brut, moins réverbéré et moins basé sur les riffs de guitare. On a opté pour des arrangements plus dépouillés et on a mis la voix de Fenne plus en avant.

Dans un descriptif, j’avais noté dépouillé, 'in your face', sans réverbération, sauf pour les guitares et la voix très proche de l'oreille...

KL : Oui, on voulait un son plus 'live' car sur scène, quand on utilise trop d'effets, on perd en intensité, en présence. Et pour la voix, ça provoque du larsen, du feedback.
Fenne Kuppens (FK) : Heureusement, nous avons un très bon 'ingé-son' pour les concerts, capable de faire des miracles.

Il existe une autre évolution marquante : votre musique a perdu son côté 'gothique'. Les références à Sisters of Mercy semblent avoir disparu. Est-ce une bonne nouvelle ?

KL : Oh que oui ! (rires) On y est arrivé ! Bien sûr, on ne regrette pas notre première période mais on a en quelque sorte acquis une certaine maturité. On a évolué en tant que groupe, à la recherche d'une certaine excellence. “Several Others” représente une nouvelle version de Whispering Sons, la version actuelle. Il est possible que le prochain album soit complètement différent.

Vous continuez également à progresser dans votre maîtrise musicale. Les harmonies et les arrangements sont plus riches. Vous utilisez même des mesures ('time signatures') plus complexes.

KL : Oui, “Dead End”, par exemple, débute en 5/4 ; “Satantango” est en 7/4 et 4/4, et il y a du 5/4 dans le refrain de “Surface”. “Flood” est en 6/8 mais c'est normal vu qu’il s’agit d’un rythme de valse.

“Flood” est précisément mon morceau préféré du disque. De par sa rythmique quasi-tribale et la superbe séquence ('arpeggio') au synthé. Quel est le thème des paroles ?

FK : La chanson parle de la saturation sensorielle que l'on peut ressentir en écoutant ce flux musical qui vous submerge. Elle symbolise ces moments où on est entouré(e) de tellement d'impulsions qu'on ne peut plus fonctionner et qu'on doit se replier sur soi.

“Screens” révèle une touche de Portishead dans la rythmique et un côté Nine Inch Nails dans la mélodie au piano. Une analyse correcte ?

KL : C'est marrant parce que le précédent journaliste, il y a une demi-heure, a également fait référence à NIN pour “Screen” (rires).

Et le thème de la chanson ?

FK : Ce sont les premières paroles que j'ai écrites pour le nouvel album. Je ressentais le besoin urgent de parler du succès obtenu grâce au premier opus et le côté un peu excessif de tout cela. Ça parle du fait d'être sur scène et de la manière dont les gens te regardent, avec leurs attentes et leurs projections.

Quant à “Aftermath”, c'est un peu le correspondant de “No Image”?

KL : Oui, c'est grâce à des titres comme “No Image” que je me suis senti suffisamment sûr de moi pour articuler une chanson autour d'un motif au piano. En fait, “Aftermath” était une 'démo' datant de 2017 et on ne savait pas quoi en faire. On se considérait comme un 'guitar band', donc on n'aurait jamais osé sortir une chanson limitée au piano et à la voix. C'est Fenne qui, plus tard, a proposé d'alléger la chanson en la dépouillant de ses caractéristiques inutiles.

Dans les paroles, on décèle, caché, le titre de l'album, “Several Others”. Il est à supposer qu’on y traite de l’identité ?

FK : Lorsqu’on on essaie de devenir quelqu'un qu'on n'est pas, quelqu'un de meilleur ; c’est le sujet. La chanson décrit le processus qui se développe quand on essaie de devenir cette personne.

Lors de notre première interview, en 2016, Kobe avait défini Whispering Sons comme étant ‘une jeune femme qui exorcise ses démons sur de la musique post-punk’. Lors de notre deuxième entrevue, Fenne, tu m'as confié que ‘ça devenait de pire en pire’. Qu'en est-il aujourd'hui ?

FK : Aujourd'hui, je me suis calmée ! (rires) Tout ça est beaucoup plus intériorisé.
KL : Oui, mais dès qu'elle retournera sur scène, je suis sûr que Fenne libérera à nouveau ‘la bête’ ! (rires)

Quelles images retenez-vous de votre carrière jusqu'à présent ? Pour ma part, c’est le final de “Waste” à l'AB Club, en 2018. Un moment magique ! 

KL : Oui, chaque fois que nous avons interprété “Waste”, nous avons recueilli des réactions très fortes du public, une émotion très puissante. Même tout au début, quand le public ne connaissait pas encore la compo.
FK : Je retiens pour ma part le moment où, il y a quelques jours, nous avons découvert notre nouvel disque, le vinyle et sa pochette. C'était important car nous avions investi beaucoup de temps et d'énergie dans le design du disque.

Avant de clôturer, pourriez-vous sélectionner deux coups de cœur ? Pour rappel, en 2016, vous aviez cité “Second Skin” des Chameleons et “Insides” par The Soft Moon et, en 2018, “Brean Down” de Beak> et “Superior State” de Rendez-vous.

KL : Je vais choisir un track de FACS, la formation de Chicago emmenée par l'ancien chanteur de Dissapears. Elle vient de sortir un nouvel album, “Present Tense” et j'aime beaucoup le titre “Strawberry Cough”.
FK : Quant à moi, mon choix se pose sur “The Holding Hand” d’Iceage, le premier single de leur dernier album “Seek Shelter”.

Merci!

Pour écouter le podcast de l'interview, rendez-vous sur la page Mixcloud de l'émission de radio WAVES (radio Vibration à Bruxelles), c’est

Pour commander le nouvel album, “Several Others”, c'est ici 

Les prochains concerts de Whispering Sons :

24/07 | Werchter Parklife, Werchter

02/09 | OLT Rivierenhof, Anvers | SOLD OUT

01/10 | C-Mine, Genk | SOLD OUT

09/11 | Democrazy, Gand

16/12 | Ancienne Belgique, Bruxelles

 

dimanche, 23 mai 2021 10:27

John Foxx était mon Kraftwerk à moi…

Dave Clarke, DJ et producteur anglais, est devenu célèbre dans le monde entier grâce à la techno. Mais peu de monde sait qu'il s'intéresse à de nombreux courants musicaux, avouant une affinité particulière pour les styles wave, new-wave, post-punk, minimal wave, dark electronica, dark ambient, etc. Son dernier album, “The Desecretion of Desire”, sorti en 2017, reflète cet éclectisme musical. Lors de l'interview qu'il a accordée à Musiczine, Dave a expliqué les origines de cette passion pour le 'côté obscur' de la musique alternative. 

Dave, d'où te vient cet intérêt pour les musiques dites 'dark alternative' ?

Souvent, la presse essaie de m'emprisonner dans la case 'techno' alors qu'en réalité, j'aime dire que je suis un être humain, pas un genre musical. Quand j'étais jeune et que je vivais à Brighton, l'Angleterre constituait une sorte de passerelle entre les USA et l'Europe; une sorte de 'melting pot', au sein duquel on trouvait aussi les musiques issues du Commonwealth; et notamment celles des Caraïbes et de la Jamaïque. J'ai grandi au cours d’une période intéressante, qui a vu l'émergence du disco, du punk, de la new-wave et du ska. Ensuite le hip-hop s’est révélé grâce à Grandmaster Flash mais aussi à Tackhead. Il y avait aussi une conscience politique, qui n’émanait pas de l'école mais de la musique. J'ai également travaillé dans un magasin de disques classiques pendant 2 ans. Mes goûts musicaux sont très larges !

Comment as-tu évolué de la musique techno au style plus 'indie' qui te caractérise aujourd'hui ?

J’étais conscient que, lorsque la technologie le permettrait, je pourrais faire évoluer ma musique. N'oubliez pas que je ne sais pas jouer d'instrument. Quand on coupe l'électricité, ma seule alternative en live, c'est de siffler (rires). Donc, dès que l'informatique musicale s'est développée, j'ai commencé à étendre le spectre de ma musique. Sur mon deuxième album, on trouvait déjà des touches de hip-hop. Le troisième est particulièrement varié et le prochain recèlera encore davantage de surprises ! En fait, j'écoute beaucoup de musique mais pas tellement de techno sauf, bien sûr, quand je bosse ! Ce n'est pas parce je n'aime plus la techno mais simplement parce qu’il y a 30 ans que je baigne dedans. Donc, j'en joue uniquement lors d’un DJ set ou à la radio. J'écoute aussi un peu d'électro en salle de fitness.

Qu’est-ce qui t’a poussé à écouter de la musique 'wave', lorsque tu étais jeune ?

A cette époque, je disposais d’un lecteur de disques vinyles et, en prenant mon bain, j'écoutais des albums comme “Metamatic”, le premier LP de John Foxx, “Freedom of Choice” de DEVO et “Me I disconnect from you”, le 12 pouces de Gary Numan. Bien sûr, avec le recul, cette attitude peut paraître branchée; mais il ne faut pas oublier qu'à l'époque, on écoutait aussi des trucs comme “The Devil went down to Georgia” de Charlie Daniels !  Mais oui, mes premiers coups de cœur new-wave furent pour John Foxx, Gary Numan et DEVO ; même si je ne considère pas John Foxx comme représentatif de la new-wave. Il pratiquait un style bien à lui. C'est un artiste intemporel !

Et le punk ?

Mon premier coup de cœur punk, je l’ai connu grâce à The Damned. La plupart des gens citent The Clash mais pour moi, c'est du psychobilly. Sauf, bien sûr, “London Calling”, qui est une merveille de post-punk. Mais donc oui, l'album “Machine Gun Etiquette” de The Damned a exercé une forte influence sur moi. C'est probablement celui que j'ai le plus écouté dans ma vie.

Et Kraftwerk ?

Je dois avouer que je serais passé totalement à côté de cette formation, si je n’avais pas vu le film “Breakdance” et tout particulièrement la scène où le personnage Turbo dance avec un balai sur la musique du “Tour de France” de Kraftwerk. Evidemment, je connaissais le single “The Model”. Mais, en fait, je préférais de loin la musique de John Foxx. John incarnait une forme d'affranchissement. A cause de l’aspect monochromatique et très anglais de son style. Son hit “Underpass”, que les enfants transformaient en “Underpants” (Trad : sous-vêtements), était un titre très urbain, comme si l'architecture urbaine explosait à l'intérieur de votre cerveau. Il y exprimait son point de vue, très subtil, sur la seconde guerre mondiale ; surtout les effets secondaires sociaux, apparus 20 ou 30 ans plus tard. C'était beaucoup plus intéressant pour moi, à l'âge de 10 ans, d'écouter ces paroles, de ne pas les comprendre complètement, mais de résonner avec elles. Kraftwerk a évidemment développé une influence énorme, notamment sur le hip-hop ; mais je n’étais pas réceptif à cette musique. John Foxx était mon Kraftwerk à moi.

A l’instar de The Hacker, Amélie Lens et la scène berlinoise, la techno semble de plus en plus influencée par la musique électronique des années 80. C’est également ton impression ?  

The Hacker, de son vrai nom Michel Amato, a toujours réalisé ce type d'hybridation, tout comme Arnaud Rebotini. Ces artistes français comprennent qu'il faut respecter l'héritage culturel. Dans le Nord de la France, autour de Nantes et de Rennes, on rencontre beaucoup d'artistes qui évoluent dans ce genre de 'crossover'.

Et la Belgique ?

La Belgique évoluait au sein de cette mouvance auparavant. Je citerai d'abord Front 242 et Neon Judgement, sans oublier la new-beat. La new-beat était d'ailleurs, d'une certaine manière, une adaptation de la new-wave. “Flesh” du groupe A Split Second constitue un bon exemple de new-wave, mais instrumentale… Aujourd'hui, je retiendrais peut-être Radical G. Mais, dans l'ensemble, la Belgique a un peu oublié son passé. Elle s'est intéressée davantage à la techno pure et aux projets plus commerciaux. Bien sûr, il existe des exceptions qui confirment la règle. Comme le Fuse, à Bruxelles, mon club préféré dans le monde ! Dans son histoire, le Fuse a toujours voué un grand respect pour la musique. A Anvers, l’Ampere excelle également dans le genre. La personne qui gère ce club est également très orientée 'wave'. Mais trop de clubs belges ont poussé la techno en direction du style Ibiza. Et c'est dommage car, dans les années 80, la Belgique était un berceau de musique wave novatrice, toujours pointue, sur le fil du rasoir. Prenez “TV Treated”, par exemple, le single de Neon Judgement. En face B, figurait “Fashion Party”, un morceau prophétique, car il annonçait, 20 ans à l'avance, la folie Instagram qui touche le monde du clubbing et des DJ. L'idée 'je fais l'amour avec moi-même', comme le conçoivent les DJ instagrammeurs.

Lors de l’enregistrement de ton dernier opus, tu as reçu le concours de Mark Lanegan, Gazelle Twin, Anika, Mount Sims et Louisahhh. Comment se sont déroulées ces collaborations ?

J’'ai composé les paroles de “Charcoal Eyes” pour Mark Lanegan. C'était la première fois que j'écrivais le texte d'une chanson et je lui ai transmis. Puis, j’ai commencé à appréhender sa réaction. Il a quand même fait partie des Queens of the Stone Age et de The Gutter Twins, sans oublier sa carrière solo. J'ai donc attendu 24 heures, en imaginant que s’il ne répondait pas, c’était parce que mon travail était de la merde. Mais finalement, il m'a contacté pour me dire qu'il aimait beaucoup les paroles. C'est par contre lui qui s’est chargé des paroles de “Monochrome Sun”, notre seconde collaboration. Matthew, alias Mount Sims, chante sur un titre dont il a rédigé 85% des lyrics. J'ai simplement un peu adapté le texte et ajouté une référence à l'écrivain français Rabelais. Et on entend ma voix tout à la fin du morceau. De quoi d'ailleurs faire le lien avec “Thunder”, un morceau plus ancien, dans lequel je fais également référence à l’écrivain français. Je voulais absolument travailler avec Matthew, parce j'avais adoré son dernier album. C’est un génie de l'univers 'leftfield', du monde alternatif. Sa pensée philosophique est très puissante. “Cover Up My Eyes" a été conçu en collaboration avec Gazelle Twin, qui a écrit les paroles et chanté. 

Le morceau réalisé en compagnie de Mount Sims, “Frisson”, se réfère bien au mot en français ?  

Oui, il se traduit par 'goosebumps' ou 'chicken skin' (chair de poule). Il exprime ce que je ressens quand je suis touché par la musique.

‘Un mix entre wave, power electronics, EBM, Industrial, dark ambient ou une rencontre entre Front 242, Nine Inch Nails et Nick Cave’. Que penses-tu de cette description pour ton elpee ?

Je suis assez d'accord ; par contre, au risque de déplaire à pas mal de monde, je ne suis pas un grand fan de NIN. Quand j'entends la voix de Trent Reznor, dans “Copy of A”, par exemple, j’ai l’impression de retrouver le chanteur Seal. Ils ont tous les deux cette tonalité 'midrange' hyper compressée. En plus, on n'a jamais vu les deux hommes dans la même pièce en même temps ; donc il est possible qu'il s'agisse en fait d’une seule et même personne (rires) !

Quels sont tes projets ?

J'ai pris pas mal de photos destinées, entre autres, à un magazine chinois et en vue d'une exposition, en France. J'ai réalisé une interview de John Foxx pour Sound on Sound. Dans le domaine de la musique, je bosse en compagnie de la violoniste française Mathilde Marsall. Ensemble, nous avions élaboré ‘Variations’, une création autour de la pièce “Les Planètes” de Gustav Holz. Mais également une adaptation de “Carmina Burrata” destinée à l'émission ‘Le Grand Echiquier’. Nous travaillons maintenant sur de nouvelles compositions. Il y en a déjà quatre. J’ignore ce qu’on va en penser, mais ce n’est pas la raison pour laquelle on fait de la musique, pas vrai ? Ce désir doit venir de quelque part à l'intérieur de soi. Quelques DJ sets se dérouleront sans doute, cette année, mais je ne tiens pas à aller trop vite en besogne. Je me concentre surtout sur 2022.

Et pour le prochain album ?

Une certitude, le prochain ne sera pas une suite de “The Desecretion of Desire”. Quand je disposerai de 5 ou 6 compositions, j'aurai une vue plus claire de la direction à prendre. Pour être complet, j'ai également réalisé des remixes, notamment pour un titre de Fontaines DC…

Le site de Dave Clarke : http://www.daveclarke.com/

Podcast sur la page de l'émission WAVES (Radio Vibration, à Bruxelles)

Pour écouter la première partie de l'interview c’est ici en français et , en anglais. Et la seconde partie, ici en français et en anglais

Merci à Dave Clarke, Ade Fenton, Radio Vibration et WAVES Radio Show.

 

 

Aujourd'hui, c'est un grand jour pour Whispering Sons. Le jeune groupe belge, originaire du Limbourg (Houthalen-Helchteren, pour être précis) et établi à Bruxelles, présente à la presse son deuxième album, « Several Others », qui sort sur le label PiaS. Après avoir gravé un EP, 2 singles et un premier album, « Image », le groupe relève avec brio le défi de l'album “sophomore”. Auréolée par un début de carrière fulgurant, la bande à Fenne Kuppens confirme son statut de “super groupe” et négocie avec succès un virage vers une musique moins 'gothique' et plus 'indie'.

"Nous voulions sonner moins gandiloquent”, précise Kobe Lijnen, le guitariste et principal compositeur du groupe, lors de l'interview. “Notre premier album avait un son assez grandiose, avec beaucoup d'effets de réverbération. Cette fois, le son est plus direct, 'in your face', avec des arrangements davantage dépouillés”.

A côté des titres déjà dévoilés, “Surface”, “Satantango / Surgery” et “Heat”, très orientés postpunk, on trouve des petites perles de indie-wave qui évoquent tour à tour Portishead, NIN ou Chameleons. Mention particulière à “Flood”, en raison, entre autres, de ses boucles hypnotiques de type 'arpeggiator' aux synthés et à “Screen” pour sa sublime atmosphère trip-hop.

“Several Others” sort le 18 juin. Pour précommander l'album, cliquez ici.

Tracklist:
Dead End
Heat
(I Leave You) Wounded
Vision
Screens
Flood
Surface
Aftermath
Satantango
Surgery

Un coup de chapeau en passant aux labels qui ont cru en Whispering Sons au début de leur carrière: Dimitri de Wool-e-tapes, Dirk Ivens de Minimal Maximal et Michael Thiel de Weyrd Son Records.

samedi, 27 mars 2021 08:21

Front 242 toujours sur le... front

Ils vont bientôt fêter leurs 40 ans d'existence et ils sont toujous bien présents! Front 242, le groupe belge qui a créé le style de musique EBM (Electronic Body Music) en 1982, est devenu 'culte' sur les scènes underground du monde entier. C'est probalement le groupe belge le plus connu au monde, avec dEUS.

Aujourd'hui, Front 242 sort pas moins de 4 nouveaux albums. On le sait, ils ont abandonné l'idée de refaire un nouvel album studio, donc ils se concentrent sur le 'live' et proposent des nouvelles versions 'en public' de leurs titres les plus connus.

La tournée de 1991, «Tyranny For You», n'avait jamais fait l'objet d'une sortie officielle. Pourtant, cette tournée fut clairement une des plus spectaculaires en termes de qualité du show et en termes de succès. Deux nouveaux albums viennent apporter un témoignage sonore et proposent quelques perles rares. Les enregistrements live ont été mixés à partir de bandes, assemblés par Thierry Herremans (Hills Music) et masterisés par Daniel B.

La “box” contenant les deux vinyles en double couleur "91" (Europe) est disponible en version strictement limitée (1242 exemplaires). Elle contient 14 titres enregistrés à divers endroits lors de la tournée européenne de 1991. La compilation Alfa Matrix de 20 titres «Sounds From The Matrix 022» est également insérée dans chaque boîte.

La version CD digipak à 6 panneaux «USA 91» contient 14 titres enregistrés lors de la tournée nord-américaine de 1991. Les 1000 premiers exemplaires de l'édition CD sont imprimés avec un vernis doux au toucher sur l'emballage.

Pour commander, rendez-vous sur le site du label Alfa-Matrix: .

A côté de ces sorties 'physiques', le groupe sort également deux albums 'digitaux', qui portent sur deux concerts enregistrés en 1989, l'un à l'Ancienne Belgique, à Bruxelles et l'autre, à Hambourg. Voir ici.

Pour les fans de Front 242, signalons la publication d'un podcast au cours duquel deux membres du groupe, Patrick Codenys et Jean-Luc De Meyer, participent à un Blind Test, au cours duquel ils doivent identifier des classiques de la musique 'wave'. Un moment unique! Le podcast propose également des versions inédites de Happiness et Don't Crash. Voir . Lien Facebook 

Une nouvelle étoile est née au firmament de la musique électronique belge. C'est Radikal Kuss, un duo bruxellois composé de David Gillain (musique, synthés, mixage) et Susi Vogel (chant et paroles).

Après quelques productions plus orientées techno, Radikal Kuss sort un nouvel EP qui est une véritable bombe. Une musique électronique puissante accompagne la voix envoûtante de Susi Vogel, qui chante dans la langue de Goethe les confrontations anxieuses d'une femme avec le monde, le besoin d'une conscience sociale honnête et l'obsession des dernières images d'une passion fiévreuse.

On se trouve dans un univers sonore “Body Beat”, qui marie une EBM façon Front 242 aux accents électro d'un Kompromat. Le tout rehaussé par une voix lançinante qui évoque Anne Clark à ses meilleurs moments.

Le disque EP comprend 4 titres et sort en formats vinyle et digital grâce à Red Maze Records, le label bruxellois spin-off de WAVES, l'émission radio bien connue (Radio Vibration).

Date du release: le 15 mai 2021
Produit et mixé par David Gillain
Mastérisé par Thomas P. Heckmann @ Schnittstelle (Berlin)

Ecoutez un track et pré-commandez ici.

Tracklist:
A1 Niemand hat das Recht zu gehorchen 06:34
A2 Der Mensch ist Tot 05:02
B1 Am Letzten Tag 05:25
B2 Menschenleben 05:06

L'émission de radio WAVES (sur Radio Vibration à Bruxelles) et le label Red Maze Records anoncent le 3e volume de leur compilation “My Precious!”. Comme les deux premiers volumes, cette nouvelle sortie propose une série de titres exclusifs réalisés par des groupes ou artistes internationaux dans le style 'Wave'.

Pour rappel, la 'Wave' est une musique sombre inspirée par des styles musicaux typiques des années '80, tels que la new-wave, la synthpop, l'EBM ou le post-punk mais modernisée et hybridée avec des genres plus récents comme la techno, l'électro, la tech-house, la shoegaze, l'ambient,...

Le principal curateur de la compilation, Fernando Wax, a sélectionné des titres de trois formations établies en Belgique. Tout d'abord, Cryptochroma, alias Jan Vinoelst, qui propose une véritable bombe darkwave: “Shadowgame”. Ensuite, Kinex Kinex, alias Raphaël Haubourdin, qui a fourni une version spéciale de son titre “Mask of Drama”, sous la forme d'un remix signé Dr Olive. Et enfin, Cellule 34, le projet d'un Français émigré à Bruxelles, qui a également commis un brulôt, “Defeat of Will”.

L'album est disponible sur Bandcamp ici en format numérique et il est possible de pré-commander la version vinyle en édition limitée (600 copies numérotées à la main), qui sera disponible dans les prochaines semaines.

Tracklist:
A1 CryptoChroma – Shadowgame
A2 Kinex Kinex - Mask Of Drama (FFP3 Extended Mix by Dr Olive)
A3 Bad Penny ft Ari - World Gone Quiet
A4 Karl Kave - Immer Nach Room
A5 Las Eras - Necesidades Primarias
A6 Under A Dark Light - Crimes
B1 Cellule 34 - Defeat Of Will
B2 Premier Mouvement - Claustrophobie Pour La Vie
B3 Cadena Nacional - En El Cielo
B4 peppy pep pepper - How An Engine Works
B5 Larme Blanche - Amor À Mort
B6 Guinæpig - Necrosis

Pour écouter les titres en avant-première, écoutez le podcast de l'émission spéciale de WAVES ici.

Pour commander la compilation, c'est ici.

WAVES sur Facebook: http://www.facebook.com/wavesradioshow

Ambiances lynchéennes, séquences glaciales, arrangements subtilement bruitistes: c'est Cruise [Ctrl]. Depuis 2006, ce duo belge composé de John C. (compositeur / programmeur) et Gore (manipulateur sonore) construit des paysages sonores taillés sur mesure pour les films de D. Lynch. Le duo a sorti un tas de maxis et 2 albums sur Divine Comedy (Fr) et 2 autres sur Signifier (Usa). Il a travaillé avec de nombreux acteurs de la scène 'wave', comme Jean-Luc De Meyer, Richard 23 & Patrick Codenys (Front 242), Dirk Ivens (Absolute Body Control, Dive, The Klinik), HIV +, Lambwool, Sigma et bien d'autres.

Aujourd'hui, Cruise [Ctrl] est de retour avec un 5ème album, "It's happening again!". Paru sur le label parisien M-Tronic, ce nouvel album (7 titres) s'inscrit parfaitement dans la lignée des précédents, tout en ouvrant des portes vers une nouvelle direction. A nouveau, la musique est majoritairement atonale, ce qui signifie qu'elle est produite par des synthétiseurs qui ont pour fonction première de produire des bruits, sans “mélodie”. Ces 'drones' sont assemblés et combinés avec des séquences rythmiques répétitives pour susciter un effet cinématographique. Un peu comme la bande-son hypnotique d'un inédit de Lynch.

Cette fois, l'invité(e) extérieur(e) est une chanteuse bruxelloise, Alice Just, connue, entre autres, par son duo avec Flavien Gillié: “Des Cailloux Dans Les Poches” (2014). Alice prête ici ses cordes vocales au titre justement nommé “Juste”. Avec ses très belles paroles en français, il laisse entrevoir un nouveau potentiel pour le duo et, pourquoi pas, une percée dans l'univers electro plus 'branché'? D'autant plus que l'apparition de mélodies (“White Sands”) et d'harmonies (“Mother Is Coming!”) rend la musique accessible à un public plus large. Oui: Cruise [CTRL] est “inrockuptable”...

Pour écouter et commander l'album, c'est ici.

Ecoutez l'interview de Cruise [CTRL] dans l'émission radio WAVES (2016).

 

 

On a appris la triste nouvelle : Florian Schneider-Esleben, le co-fondateur du groupe allemand Kraftwerk, est décédé la semaine dernière des suites d'un cancer fulgurant. Il avait 73 ans.

A la fin des années 60, il avait créé Kraftwerk avec Ralf Hütter. Après une période expérimentale très orientée “krautrock”, le groupe de Düsseldorf a jeté les bases d'un nouveau style, une musique pop basée sur l'utilisation exclusive d'instruments électroniques, bien souvent de leur propre fabrication. On soulignera l'importance revêtue dans ce processus par leur producteur, Conny Plank, décédé en 1987.

Après un premier hit, “Autobahn”, paru en 1974, Kraftwerk a aligné une série de simples et d'albums qui ont marqué définitivement la musique pop-rock, comme, par exemple, “Radio-Activity”, “The Robots”, “Trans-Europe Express” ou “The Model”.

Grâce à ses rythmes robotiques et ses mélodies sombres, le groupe a ouvert la voie à la new-wave synthétique (la 'synth-pop'), de Gary Numan et OMD à Depeche Mode, mais aussi au hip-hop (voir, par exemple, “Planet Rock”, d'Afrika Bambaataa) et, plus tard à la house et la techno.

Lassé par les tournées incessantes, Schneider avait quitté Kraftwerk en 2009 pour se consacrer à ses projets solo et à une carrière académique.

Il avait notamment collaboré avec notre Dan Lacksman national (Telex), pour sortir un titre, “Stop Plastic Pollution”, destiné à aider une fondation américaine de défense de l'environnement. Aux dires de Dan Lacksman, Schneider adorait Bruxelles et aimait particulièrement déguster une Chimay bleue à l'Hôtel Métropole...

La disparition de Schneider intervient au milieu de ce qui peut être considéré comme une “série noire” pour la musique  vu qu'en quelques semaines seulement, on aura vu partir Christophe, Dave Greenfield (le claviériste des Stranglers), Gabi Delgado (de D.A.F.) et Genesis P. Orridge (de Throbbing Gristle et Psychic TV).

RIP

Photo : Philippe Carly

jeudi, 20 février 2020 11:48

An Pierlé annonce des nouveaux concerts

An Pierlé, une des chanteuse favorites de notre webzine, vient d'annoncer qu'elle va jouer l'entièreté de son premier album, "Mud Stories", à l'AB le 25 septembre prochain. Sorti en 1999, cet album fut un de ses plus grands succès. Pour réserver vos tickets, c'est ici

Par ailleurs, l'artiste gantoise a dévoilé une série de nouvelles dates avec son 'quartet'. Ce dernier se compose d'An, son 'cher et tendre' Koen Gisen, Hendrik Lasure et Casper Van De Velde. Ils se produiront:

- le 22 mars au 30CC-schouwburg à Louvain;
- le 16 avril à l'AB Club à Bruxelles;
- le 25 avril au Studio à Anvers;
- le 15 mai à l'Entrepot à Arlon;
- le 17 mai au Mithra Jazz Festival à Liège.

Le Quatuor a produit la musique de "Sylvia", la pièce théâtrale et cinématographique de Fabrice Murgia, créée pour le Théâtre National & Cie Artara et coproduite par La Monnaie. Le son est jazzy et atmosphérique, avec des moments plus 'musclés'. Pour écouter et acheter l'album: c'est ici.

Petit détail touchant: la photo ci-dessus a été faite par la fille d'An et Koen: Isadora. 

 

Page 5 sur 29