La disparition de Gelatine Turner…

Gelatine Turner, c'est un projet chanson porté par deux frères, Pierre au son et Romain au chant. Ensemble ils composent une chanson hybride entre pop et alternative. « Disparaître », c'est une marche hypnotique, un souffle qui s'emballe, une perte de repère…

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Zara Larsson 25-02-2024
Zara Larsson 25-02-2024
Didier Deroissart

Didier Deroissart

dimanche, 15 février 2015 18:10

SMS

Sarah Carlier a publié son deuxième album en octobre 2014. Il s'intitule "SMS", le texto de ‘Save My Soul’. Treize perles tissées le long d'un fil groovy, composées et chantées en anglais. Surtout enregistrés et mixées par Dan Lacksman, à Bruxelles. Les sessions d'enregistrement ont été opérées au studio SynSound. Le choix a été dicté autant pour ses qualités techniques (enregistrement analogique) que pour les qualités humaines de Dan Lacksman, maître des lieux.

Mais les compos ont également été préparées en famille. Faut dire que le paternel, Sylvain, est guitariste. C’est également lui qui s’est chargé de la mise en forme du nouvel opus. Et la maman n’a pas hésité à mettre la main à la pâte, en aidant sa fille à mettre en boîte « Save My Soul ». Sarah joue de la guitare, chante et compose depuis son plus jeune âge. Elle puise ses influences majeures chez Nina Simone, Jimi Hendrix, John Mayer et Richie Havens. Sa voix campe un hybride entre Tracy Chapman et Nina Simone. Elle compte parmi ses amis, depuis ses débuts, Laurent Stelleman et Frank Baya (NDR : des musiciens incontournables en Belgique francophone). Ils se sont également investis pour la confection de cet elpee. Enfin, elle a également reçu le concours de Manon De Clercq, personne de l’ombre et manager qui lui a quand même écrit 5 chansons pour cet opus. Sarah a voulu superviser chaque étape de la confection du disque. Une manière de prendre ses marques.

C'est en 2009 que Sarah s'est lancée dans l'aventure musicale, en présentant un projet sur AkaStarter du label Akamusic (NDR : ce qu'on appelle aujourd'hui le crowdfunding). 283 personnes avaient ainsi financé la sortie de son premier single, « Let's Believe ». En 2010, son second projet, est soutenu par 594 personnes. Il se concrétise en 2011, par la publication de son premier album, « For Those Who Believe ». Après avoir accompli quelques premières parties prestigieuses au Cirque Royal et à l'Ancienne Belgique, pour Yael Naim, Emeli Sandé, James Morisson ou encore Amadou et Mariam, Sarah se produit dans le cadre de plusieurs festivals, dont le Couleur Café et le BSF. En 2013, elle grave une version limitée en vinyle et cd de son « Live Flagey ».

« SMS » est un album résolument optimiste et particulièrement ‘groovy’. Il baigne à la fois dans le folk, la pop, la soul et le reggae. Il s’ouvre également aux musiques du monde.

Une gratte discrètement funky stimule « My Counsellor », un titre judicieusement (NDR : ce qu’elle n’a pas encore décidé d’inclure sur les planches) cuivré. Des accords de guitare réverbérés ouvrent « Misery », avant que la voix puissante de Sarah ne fasse son apparition. « Mr James » est un retour aux sources. Une jolie ballade folk/soul qui met du baume au coeur. Coécrite par Manon Declercq, « Dreams » est une plage bouleversante et visionnaire.

« Misty » replonge dans le funk. Sylvain, le paternel, y réincarne Nile Rodgers. Omniprésent, il a également écrit « Big girl » (NDR : non, ce n’est pas Mika). La voix de Sarah est empreinte de douceur tout au long de « Shut ». « Save My Soul » est une superbe chanson. Elle touche l’âme et remue vos tripes. Et c’est toujours le père Carlier qui se réserve la six cordes. Franchement, il est vachement doué. Un soutien rêvé pour un artiste. Le piano nous ramène au calme sur « Call You ».

La voix est particulièrement soul sur « I'm Yours ». Sarah adapte le « All Along The Watchtower » de Bob Dylan; histoire de se rappeler que le Zim a bercé sa jeunesse. « This Story » achève l’œuvre en beauté. Sucré, cuivré, cet excellent slow vous incite à entraîner votre partenaire sur le dancefloor…

Ce lundi 9 février, l’AB Club accueille Karavan. Un grand jour pour le collectif, puisqu’il s’agit de la ‘release party’ consacrée à son premier album, « Arnoquins ». Un elpee sur lequel figure huit reprises de notre Arno national. Européen aussi. Cet Ostendais, dont le phrasé et l’humour décalé nous séduisent depuis plus de 30 ans, n’a-t-il pas écrit « Putain, Putain, nous sommes tous Européens » ? Le concert est sold out. Joy Simar assure le supporting act. Il est venu défendre son nouveau projet : Joy and Safar. Donc double découverte pour cette soirée.

Joy Simar n'est pas une inconnue. Elle a milité au sein de 1060, un duo qu’elle partageait en compagnie du producteur/bassiste Renoar Hadri. Un patronyme original, puisqu’il s’agissait tout simplement du code postal de sa commune d'adoption. Leur musique s’inscrivait dans le courant New Soul Underground. Joy est une Bruxelloise flamande originaire de Beersel. Elle est parfaitement bilingue. Son père est francophone et sa mère néerlandophone. Jolie, blonde, Joy a décroché un master en sciences politiques (NDR : comme quoi !), à la KUL ; mais elle est avant tout attirée par la musique. 1060 avait publié un premier opus en 2009, « Fortunella ».

Joy ressemble un peu à Selah Sue. Dès sa montée sur les planches, elle attire un courant de sympathie. Elle est soutenue par Safar Republique, un groupe réunissant 4 hommes souriants. Amine Kanzi Belghiti, le percussionniste, s’installe à l'extrême droite du podium. Il s’assied sur un cajon. Jan Sébastiaan Degeyter se réserve la guitare et Olivier Stroobant le kamele n'goni (NDR : cet instrument à cordes pincées est issu d'Afrique de l'Ouest). Pas de bassiste, mais un violoniste, Sébastien Paz Ceroni, qui se plante derrière la chanteuse. La soul pop de Joy est sucrée et métissée et puise ses influences dans la world –tant la tradition ouest africaine (percussions) qu’issue du Maghreb (instruments ethniques)–, le classique (violon) ainsi que le jazz (guitare). Un cocktail déroutant et novateur à la fois.

Après avoir salué l’auditoire, Joy l’invite à se frotter les mains l'une contre l'autre (pas d'applaudir) et entame « April ». Le décor est planté ! Joy possède une voix chaude au grain soul. Joy occupe toute la place sur l’estrade et remue pas mal. Elle est même plutôt sexy dans ses contorsions. C'est un plaisir de la voir évoluer sur les planches. En général, les interventions du violon communiquent un sentiment de mélancolie. Sur « Open Up », elles dominent l’ensemble tout en épaulant le chant plutôt soul de Joy. Il y a même du groove dans sa voix. A cet instant, le set de Joy and Safar baigne dans l’expérimentation. Le périple se poursuit dans l'ouest africain ou le Magreb. A cause des sonorités typiques des instruments utilisés par les musiciens de Safar. Ma voisine de droite semble avoir l’esprit critique. Elle a déjà vu Joy en concert, à plusieurs reprises, mais ne la retrouve pas à travers ce nouveau projet. Perso, j’estime que cette rencontre entre une voix soul et des sonorités world, tout particulièrement africaines, est intéressante et surtout novatrice…

Karavan est un collectif réunissant 8 chanteurs : Nicole Bongo - Letuppe, Marie-Ange Tchaï Teuwen, Fredy Massamba, Myriam Gilson, Djubebe Kalume, Epolo Mabita, Mister Mo et Soul T. Je l’avais découvert à l'Ancienne Belgique, en première partie de Sinead O'Connor, un groupe afro-bruxellois dont le répertoire est essentiellement composé de reprises d’Arno. Interprétées a cappella. Discret, Arno assiste au set, du fond de la salle, près du bar.

Et c’est parti pour la présentation d’« Arnoquins », un long playing essentiellement consacré à des covers de l'albinos blanc. Huit en tout, les deux autres pistes relevant de la plume du collectif. La Karavan débarque sur les planches comme un petit train, chaque wagon succédant à l’autre. Ils s’installent sur deux niveaux. Trois devant et 5 derrière. Nicole et Marie-Ange sont les deux voix de tête du band. Le show s’ouvre par le « You Gotta Move » de Mississippi Fred McDowell. C'est également un titre qui figure au répertoire d'Arno. Chacun y va de son intervention, mais c’est l’ensemble qui fait la différence. Plutôt soul, la version aurait pu être interprétée par un chœur gospel. Elle en est digne, en tout cas. Marie-Ange signale que la Karavan (de Bruxelles) va faire arrêt à Bruxelles Nord, Central et Midi. Fou rire général. Le convoi poursuit sa route et nous le rappelle à travers le titre significatif « Karavan ». Ce sont les filles qui se réservent les vocaux, alors que les gars, derrière, assurent l’instrumentation et le tempo à l’aide de leur voix, et tout particulièrement le beat box. Et cette conjugaison est parfaite.

Un baryton profond investit « We Want More », un morceau essentiel dans le répertoire de notre Ostendais. Troublant ! Nicole a le sens de l’humour. Elle nous réserve une petite démonstration d'‘air guitar’, en imitant le son de la 6 cordes. Mais quand la gratte s'emballe, elle est gentiment rappelée à l'ordre par ses comparses. Un climat de dérision qui communique un sentiment de bonne humeur. Ainsi l’interactivité entre les artistes et le public est parfaite. La température monte de quelques degrés. Il fait de plus en plus chaud. Pour « Chic Et Pas Cher », la voix principale est masculine. Les filles assurent les choeurs. « Les Yeux De Ma Mère » est certainement une des chansons d’Arno que je préfère. Pourtant revisitée par les filles de Karavan, l’âme de l’artiste est toujours bien présente dans cette compo. Les voix masculines dominent à nouveau leur sujet, tout au long de « Jive To The Beat ». Le human beat box nous fait une nouvelle démonstration de son talent sur « Elle Adore Le Noir ». Un titre au cours duquel, les harmonies vocales féminines déploient toute leur puissance. Pendant « Je Veux Nager », les artistes développent une gestuelle, pour mimer les mouvements des nageurs dans la piscine. Au bout d’une heure, le set s’achève par « Bathroom Singer ». Avant un rappel consacré à un medley de « Les Yeux De Ma Mère/Bruxelles ».

D’une grande qualité musicale et vocale, ce show a aussi valu par sa charge émotionnelle. Celle de la voie du chœur tracée par Karavan

(Organisation : Ancienne Belgique)

 

samedi, 07 février 2015 00:00

A la recherche du coin des orateurs…

Après avoir couvert le festival ProPulse pendant trois jours, votre serviteur est invité par le groupe Ozvald, à assister au concert qui se déroulera –selon Facebook– au café People's House, sur la Place de Dour. Le nom de la salle sonne très insulaire et rock'n'roll. L'adresse est introduite dans le GPS qui guide souvent mon chemin, lorsque la destination m’est inconnue. Arrivé au terme de mon parcours, je ne discerne pas de café au nom évocateur. Evidemment, la ville qui accueille le célèbre festival de rock alternatif compte trois places. Interpellation d'un indigène ! Il me répond : ‘Pas de café anglais à Dour. Pour les concerts, il faut attendre 5 mois et le festival’.

Suis mal barré ! Je décide donc de parquer mon véhicule. Après 5 minutes de recherche, je passe devant un café assez imposant. Je relève la tête et découvre l'enseigne ‘Maison du Peuple’. Le franc tombe et effectue le parallèle entre « People's House » et « La Casa del Populo ».

Le concert débute normalement à 20h00. Il est déjà 21h00. Pas grand monde dans l'établissement, mais je reconnais quelques têtes connues. Surprise, MusicZine est représenté en force. Trois reporters sont présents. Stéphane va se charger de la rédaction du compte-rendu d'Ozvald et Didier, du supporting act, c’est-à-dire Speaking Corner, qu'il découvre. Le troisième collaborateur est prêt à prendre la relève, en cas de défaillance. Une équipe soudée décidée à affronter le déluge sonore.

La salle est magnifique, immense, mais malheureusement elle ne se prête pas au déroulement de concerts rock. L'ingé-son va pourtant accomplir des miracles et faire tout son possible pour maîtriser la sonorisation.

Speaking Corner est un quintet. Fred se réserve le micro, Bob et Raf, les grattes, Fab la basse et Max les drums. Claudia, la chanteuse/choriste est absente. Le combo est issu du coin. On me signale que chanteur a participé à l'aventure du ‘Plan Langues’ de la RTBF. Son anglais est d’ailleurs parfait, même si ses textes sont également écrits dans la langue de Molière. Le band a publié un album au titre évocateur, « Prochaine Saison », chez Hats Records. Normalement, ils portent tous un chapeau. Je ne remarque la présence que d’un barbu coiffé d’une toque en peau de castor. D’après la bio, la formation écume les salles obscures de notre royaume depuis quelques années. Ils ont du vécu et de la technique ; ce qui se ressent dans leur musique.

« Despereado » ouvre le bal. La voix de Fred est grave et caverneuse. Elle aurait pu naître d’un croisement entre Ian Dury, Nick Cave, Léonard Cohen et feu Ian Curtis, chanteur de Joy Division. L'artiste a vécu une relation fusionnelle avec Annick Honoré, une Montoise que j'ai connue. Annick a malheureusement été emportée par le cancer…

Lorsque les textes sont exprimés en français, ils oscillent entre le slam et le débit déclamatoire, proche d’un Serge Gainsbourg. « Michel Pop » est un extrait du roman ‘La possibilité d'une île’ de Michel Houellebecq. On écoute les lyrics de ce morceau, religieusement. Plutôt rock, la musique est parfaitement adaptée et se prête bien à ces écrits. Jean-Louis Aubert interprète « Les Parages Du Vide » de Houellebecq. Quelle belle coïncidence ! « Sens Unique » est hanté par un Gainsbarre taillé dans le rock. Les guitares s’y réservent la part du lion. Il manque cependant une petite touche féminine pour adoucir l’ensemble. « Brand New Church » est un morceau que chante habituellement Claudia. Elle est supplée, pour la circonstance, par Fred. A cet instant, c’est le spectre de Léonard Cohen qui se met à planer. Paradoxalement, si les guitares peuvent se révéler incisives, c’est la section rythmique qui se charge de tempérer les vocalises du chanteur. L’obstacle principal vient de la taille de la salle. Trop grande ! Et pourtant, on peut affirmer que derrière la console, le responsable s’est coupé en quatre pour le franchir.

J’espère revoir Speaking Corner dans de meilleures conditions. Pour la review d’Ozvald, c’est ici.

(Organisation :  Xtrm Scandalous)

vendredi, 06 février 2015 00:00

ProPulse 2015 : vendredi 6 février

Le ProPulse est un festival très intéressant, qui se déroule au sein du Botanique. Il s'étale sur trois jours. C'est la troisième journée que votre serviteur le fréquente et arpente ses couloirs. Le Propulse est un peu comparable à l'Eurosonic de Groningen (Pays-Bas), le marché où artistes se vendent et programmateurs préparent leurs affiches. Pour cette dernière journée, aussi bien dans les couloirs que dans les salles, il y a pas mal de monde.

La soirée publique débute à la Rotonde par Alaska Gold Rush. Un duo réunissant le chanteur/guitariste Renaud Ledru et le drummer Alexandre De Bueger. « Pilot Village Midnight », leur premier Ep leur avait permis de décrocher de nombreuses dates de concerts. Une notoriété que le tandem allait sacrer en gagnant les concours du tremplin Verdur Rock et le Concours-Circuit. Si la paire se veut aussi efficace que les White Stripes et The Black Box Revelation, sa musique puise davantage ses racines dans le Bayou, mais n’en oublie pas pour autant ses références rock, roots et folk. Faut dire que Renaud est passionné par la musique américaine traditionnelle (le blues des années 20 à 30, la country, l'americana et le rock'n'roll). C’est, en outre, lui qui assure l’essentiel de la composition. Alex est davantage influencé par la musique instrumentale de la scène contemporaine, une expression radicale susceptible de libérer un max d’énergie et de puissance, comme le rock pur et dur. Et c’est cette dualité qui fait l’originalité de leur style. Leur nouvel Ep s’intitule « Dirty Road ». Il est déjà disponible sur la toile. C'est le troisième jour qu'Alex se produit au ProPulse. Le premier, chez Maw//Sitt//Sii, hier Alaska Alaska et aujourd’hui son projet phare. La voix de Renaud est plutôt atypique et me fait parfois penser à celle de Peter Doherty.

La Rotonde est blindée. Renaud est plutôt statique sur les planches. Il se concentre surtout sur son chant et sa gratte. Alex martèle ses fûts de manière énergique, sauvage, mais précise. Le duo nous réserve en primeur trois nouvelles compos parues ce 26 janvier : « Dirty Road », « Where The Mountain Ends » et « Rich ». Et puis bien sût des extraits du premier Ep, dont « Shake In Those Streets » et « The Gallows Birds ». Manifestement, le tandem a acquis beaucoup de maturité au fil des prestations en ‘live’.  Alaska Gold Rush est un groupe sur lequel il faudra compter en 2015…

Il est déjà 20h45 et direction l'Orangerie pour le set de Dario Mars and The Guillotines, nouveau projet de Renaud Mayeur (Les Anges, Hulk, La Muerte, Triggerfinger). Renaud s'était tourné ces dernières années vers le cinéma, travaillant en compagnie de Bouli Lanners (B.O. d'« Eldorado »), François Pirot ou encore Matthieu Donck, (Magritte 2013 pour la B.O. de « Mobil Home »). Ce nouveau concept sent bon le cuir, la sueur, l'énergie brute et animale du rock'n'roll. Signé sur le label underground allemand Van Records, le combo vient de sortir un premier elpee chargé de promesses, « Black Soul ». La chanteuse Bineta Saware (Ok CowBoy) est impliquée dans l’aventure. C’est une excellente showwoman. Elle focalise les regards de l’auditoire. Farouche, elle se contorsionne comme une lionne. David Kostman se charge de la basse et des claviers. Renaud également des vocaux et de la six cordes. En arrière-plan, juste sous un écran où défilent images des vidéos, je reconnais le drummer Vincenzo Capizzi (Driving Dead Girl).

« Cold Sun », le morceau d'ouverture de l'opus nous plonge immédiatement dans le bain. Si Renaud campe un baryton, Bineta possède plutôt une voix féline. Les sonorités libérées par les grattes sont grasses, huileuses. Vincenzo balise le tempo de « How The Story Goes » à l’aide de ses fûts. Infernale, la ligne de basse leur emboîte le pas. Les déhanchements particuliers de la chanteuse secouent les premiers rangs, qui se mettent à jumper. La pression monte progressivement. On prend alors un « Death Is Dead » en pleine poire. « The Day I Died » est un titre ténébreux, sombre, sinistre même. Tout comme le plus paisible « The Jailer », davantage suggestif et caractérisé par une voix bluesy. Rock nerveux et frénétique, « Somebody Else Inside » est propulsé par la section rythmique. Et la demi-heure du set de s’achever par « Banned For Ever ». Encore une formation sur laquelle il faudra encore compter en 2015.

Thyself a investi la Rotonde. Un quatuor namurois paradoxalement constitué de 4 ingénieurs du son. Son qui devrait donc être impeccable. D’autant plus qu’ils bénéficient du confort acoustique optimal dans cet hémicycle. Leur post rock alternatif est teinté d'électro. Le combo avait déjà foulé les planches du Bota, il y a à peine deux mois, lors de la participation à la finale du Concours-Circuit. Thysel est drivé par le chanteur/guitariste Florestan Thiry. Il est soutenu par le second gratteur Benoît Petit, le bassiste Lucas Serruya et le drummer Ulysse Wautier, également préposé aux samples. Ils vont nous présenter leur Ep éponyme. La Rotonde est un peu moins remplie qu'en début de soirée.

Florestan possède une très belle voix. Il le démontre immédiatement sur « Framus » et « Behind Clouds ». Bien structurée leur musique est douce et atmosphérique à la fois. Les compos sont particulièrement travaillées, mais le refrain reste en général accrocheur. « Wasted All » nous entraîne même dans l’univers prog rock des seventies. Et nous y confine, jusqu’au dernier titre, « Come To Pray ». A suivre de très près…

C’est dans l’Orangerie que Daggers est censé mettre le feu en dispensant un rock plus que percutant. La musique de ce band liégeois est donc dans mes cordes. Je devrais donc prendre mon pied. Malheureusement le son est pourri. Dans ces conditions, je préfère conserver la bonne impression laissée par les artistes qui se sont produits lors de cette édition 2015 du Propulse, juste avant…

(Organisation: Coproduction Botanique et Fédération Wallonie-Bruxelles en partenariat avec Court-Circuit et AssProPro)

Alaska Gold Rush + Dario Mars And The Guillotines + Thyself + Daggers + My Diligence

 

 

 

jeudi, 05 février 2015 00:00

ProPulse 2015 : jeudi 5 février

Le ProPulse est un festival très intéressant, qui se déroule au sein du Botanique. C'est la première année que votre serviteur en couvre plusieurs jours. On y fait pas mal de belles rencontres. Notamment d’artistes. Débouchant sur de chouettes discussions constructives. Et bien sûr on y fait des découvertes. C’est également un des objectifs de cette organisation. Le Propulse ressemble un peu à l'Eurosonic de Groningen (Pays-Bas), le marché où artistes se vendent et programmateurs préparent leurs affiches. Court-Circuit, un fameux tremplin pour nos artistes émergents, s'est associé cette année aux structures qui boostent et promotionnent ceux issus du Nord du pays. Une prise de conscience salutaire, qui permet de comprendre que la Wallonie et la Flandre de la Culture ne sont plus des pays étrangers. Enfin, il n'y a plus de barrière de langue pour la musique en Belgique. Et c'est très bien. Il est à noter qu'il y a très longtemps que le Botanique l’a compris et ouvre ses salles aux artistes de l’autre communauté linguistique.

La soirée publique débute à La Rotonde par Empty Taxi, le projet solo de la productrice et vocaliste franco-irlandaise Zoë Mc Pherson. Elle est seule sur scène, entourée de ses machines. Sa voix est teintée de soul. Impossible de pénétrer dans la Rotonde. C’est blindé de chez blindé. Plutôt frustrant de ne pouvoir assister à ce concert.

Pour compenser ma frustration, je me rends à l'Orangerie et attends l'ouverture des portes. Je suis le premier et pourrais donc assister au concert de Beautiful Badness dont le single très prometteur, « A Sunny Morning », sorti ce 26 janvier, comptabilise en 10 jours 3 000 vues sur YouTube. La vidéo a été produite par Koen Gisen (NDR : un barbu !), compagnon d'An Pierlé. Et l’enregistrement de leur premier elpee est en cours. Le line up de cet ensemble franco-belge implique le chanteur/claviériste/guitariste Gabriel Sesboué, l'autre gratteur Olivier Delescaille, le bassiste Eric Renwart, le drummer Gilles Servais et le claviériste Antoine Guenet. Eric et Antoine sont les petits nouveaux. En ‘live’, Gabriel délaisse aujourd’hui les claviers pour se concentrer sur le chant, où il excelle. Professeur de chant, il a une voix de tête limpide capable de monter très haut. Comme Matthew Irons de Puggy ou Freddie Mercury de Queen. Gabriel a d'ailleurs tout un temps adapté le « We Will Rock You » du Queen. Et sa version est excellente. Bluffante. Même meilleure que l’originale. Pour le son, pas de souci, puisque c'est l'ingé-son de Puggy, Alex Leroy qui est derrière les manettes. Il y a du monde pour assister au spectacle, dont de nombreux aficionados qui suivent la formation depuis quelques années.

Le band est soutenu par un quatuor à cordes et un claviériste qui se sert d’un vieil harmonium âgé de 120 ans. Les artistes sont souriants et détendus sur les planches. Gilles reste cependant très concentré derrière ses fûts qu'il frappe à la manière d'un métronome. Tiens, le chanteur marche également pieds nus pour ressentir les bonnes vibrations de sa musique. Cela devient même une forme de rite. Quoique sa présence soit discrète, Olivier commence à prendre de l’assurance. Il se révèle de plus en plus efficace à la gratte et remue de plus en plus. Le set s’ouvre par une nouvelle compo, « Elders' Choir ». Gabriel va bien sûr utiliser sa voix comme un instrument. Les envolées vocales sont nombreuses, mais il les maîtrise à la perfection. La musique de Beaudiful Badness, ne l'oublions pas, trempe dans le rock'n'roll. La section rythmique batterie/basse est solide. Les interventions de guitare et de claviers précises. « Everybody Knows » et « Hard To Do It » sont deux autres nouveaux morceaux. Lors de « Wasting Your Time », Gabriel pousse sa voix dans ses derniers retranchements, sans jamais déraper. Trois titres plus notoires : « Slipping Away », « Run » et « No more Chains for me ». Ravi, l’auditoire applaudit chaleureusement.

Pas de pull marin dans la salle. Pas de cover de Queen, non plus. Les minutes sont comptées.  Trente minutes et pas une de plus. Mais le meilleur arrive. « A Sunny Morning », tout d’abord. Un single très radiophonique, destiné aux charts. L'année 2015 pourrait être celle de BB. L'harmonium est remplacé par les claviers. Le spectre de Freddie Mercury plane pourtant. Toujours à cause de cette voix. Presque divine. Et quand le set est terminé, on a l’impression de ne pas avoir vu le temps passer.

Deuxième râteau de la soirée : le Rotonde est à nouveau bourrée comme un œuf, pour accueillir Little X Monkeys. Heureusement j'ai déjà vu plusieurs fois le groupe namurois, très pro sur les planches. Un combo fondé en 2012 par la professeur d'anglais d'origine mauricienne Marjorie Piret (chant) et le graphiste/webdesigner Francois Xavier Marciat (guitare, banjo, mandoline, harmonica). Ils sont épaulés par Antoine Dupagne à la gratte, le drummer Jerome Drese et le bassiste Justin Veronesi. Les Little X Monkeys se nourrissent aux racines du folk, du blues et du bluegrass. Ils réinventent à leur manière les vieilles musiques populaires américaines. Habitué du festival Roots And Roses de Lessines, ce n'est plus une découverte pour votre serviteur. Leur premier opus, « Mystic River », est paru en septembre 2014 et a été très bien accueilli par la critique musicale.

Direction l'Orangerie pour y voir et écouter les rappeurs de L'Or du Commun Et Roméo Elvis. Pas de lézard, le soundcheck s'éternise et les fréquences de basses sont insupportables. Les structures métalliques et les vitres tremblent. Vous avez compris, je préfère déguerpir…  

Glù est le dernier groupe à se produire. Ce sera à la Rotonde. Un ensemble bruxellois dont on dit le plus grand bien. Je souhaite donc voir ce set. Le quatuor pratique une forme de musique électro. Pas basique, mais bien structurée. Et qui intègre de la drum&bass, du dubstep, du breakcore et du hip hop. Le line up réunit Martin Daniel (Fender Rhodes / Korg MS20), Alex Rodembourg (drums), Dorian Palos (basse, FX) et enfin François Gaspar (FX/Samples/Synthés). Pendant le spectacle, ils seront rejoints par un chanteur/rappeur. Pour deux compos. A leur actif un single et un Ep chargé de promesses, publié chez NAFF Rekordz, « Glù#2 ».

Le groupe va nous en mettre plein les mirettes et les feuilles de chou. A cause de light show, des images de vidéos défilant sur l’écran placé derrière le drummer. Et puis de la qualité de la musique. Faut dire que la Rotonde s’y prête bien. C'est le second groupe électro qui me scotche en quelques mois. La précédente claque, c’est Ez3kiel qui me l’avait assénée. La setlist indique les morceaux suivants : « Cotton Twat », « Disney », « Abyss », « Le Mensonge De La Vieille Grilf », « Triolisme », « Space Central Gamma 3 », « Berg Mere aka McBeafle ». Mais le band avait préparé de nouvelles compos pour le concert. Leur manager, Herbert Celis (NDR : encore un barbu bien sympathique) n'était pas au courant. Son petit label héberge quelques perles et cherche des dates pour son écurie. Je ne suis pas un grand fan d’électro. Mais proposé sous cette forme, aussi énergique et créative, le mélomane ne peut rester indifférent. Une belle surprise qui a sauvé ma soirée, car elle aurait pu être gâchée par les deux sets inaccessibles. Un nouveau rayon de soleil dans le paysage musical belge. Et la communion entre le groupe et le public conquis a été totale. Un tremplin pour le succès ? C’est tout le mal qu’on leur souhaite…  

(Organisation: Coproduction Botanique et Fédération Wallonie-Bruxelles en partenariat avec Court-Circuit et AssProPro)

Empty Taxi + Beautifull Badness + Little X Monkey + L’Or Du Commun et Roméo Elvis + Glü

 

mercredi, 04 février 2015 00:00

ProPulse 2015 : mercredi 4 février

Le ProPulse est un festival très intéressant, qui se déroule au sein du Botanique. C'est la première année que votre serviteur en couvre plusieurs jours. On y fait pas mal de belles rencontres. Notamment d’artistes. Débouchant sur de chouettes discussions constructives. Et bien sûr on y fait des découvertes. C’est également un des objectifs de cette organisation. Le Propulse ressemble un peu à l'Eurosonic de Groningen (Pays-Bas), le marché où artistes se vendent et programmateurs préparent leurs affiches. Court-Circuit, un fameux tremplin pour nos artistes émergents, s'est associé cette année aux structures qui boostent et promotionnent ceux issus du Nord du pays. Une prise de conscience salutaire, qui permet de comprendre que la Wallonie et la Flandre de la Culture ne sont plus des pays étrangers. Enfin, il n'y a plus de barrière de langue pour la musique en Belgique. Et c'est très bien. Il est à noter qu'il y a très longtemps que le Botanique l’a compris et ouvre ses salles aux artistes de l’autre communauté linguistique.

Mais revenons à nos moutons. Scotché par la prestation de Byron Bay –une formation flamande particulièrement douée et dont on va certainement entendre parler, dans un proche avenir– j’ai relevé parmi les bonnes surprises, les sets d’Ottilie, de The Brussels Vocal Project (NDR : une fameuse claque), de Cargo Culte et d’Alaska Alaska qui ne fait que confirmer sa progression.

Il y a pas du monde dans les couloirs du Botanique. Et j’ai l’impression que le chauffage a été poussé au maximum pour, non pas faire monter la température, mais l’ambiance. Des tas d’artistes présentent leur projet dans les couloirs. La journée jusqu'à 18 heures est réservée aux professionnels du monde du spectacle. Et des artistes émergents ont l’opportunité de se produire pendant une demi-heure à l'Orangerie ou à la Rotonde.

Première révélation de la journée, Ottilie monte sur les planches de la Rotonde à 15h45. Plutôt jolie, cette dame se singularise par un accent méditerranéen. Ottilie Bouchareu est originaire des Hautes-Alpes ; mais elle est installée à Bruxelles. Elle a publié un concept album en 2013, « Histoire d'O2 », un disque classé parmi les 10 albums francophones de l'année par Telerama / France Inter. Son second essai est un Ep. Intitulé « Histoires d'O Deux », il a reçu le concours de Nicolas Repac (Arthur H, No Format), lors des sessions d’enregistrement. Et il est paru en mai 2013. Femme libre, Ottilie décline des origines multiples (Kabylie, Mongolie, Italie). Ses influences oscillent de Björk à James Blake en passant par Fink, Gainsbourg, Satie, Les Elles, Sainkho Namtchylak et Abida Parveen. Perso, j’estime qu’elle puise également ses sources chez une artiste américaine décalée que j'adore, Merril Garbus aka tUnE-yArDs. Il n’y manque que les plumes et le grimage.

Sur l’estrade, le décor est basique. On remarque la présence d’un micro, d’un laptop, –une machine qui fait des prodiges quand on se produit en solo– disposé sur une table et d’un accordéon ainsi que d’un tambourin, sur la droite. Vêtue de noir, elle marche pieds nus afin de garder le contact avec les planches et y ressentir les vibrations. La chamane attaque « Automne ». Sa voix semble venir de loin. Peut-être du Tibet. Très caractéristique, elle est imprégnée des chants du monde (diphonique, soufi). Elle empoigne son accordéon et en extrait des sonorités qui vous caressent les oreilles. Elle le maîtrise parfaitement et se lance dans un tango teinté d'électro, tout au long de « Donne Tes Elles ». Un voyage entre la France et l’Argentine, empreint de magie ! La loop machine fait merveille. Les rimes de la poétesse également. Des voix sauvages et corrosives parcourent « Chapeau d'O », un titre balayé par son instrument fétiche. Mais également des gazouillis de passereaux. Mélopée, « Au Bord Des Lèvres » est une compo plus paisible. Ottilie entre en transe et esquisse un petit pas de danse mécanique sur « La Danseuse », un morceau parsemé de tonalités de clochettes, virtuelles et pourtant si présentes. Un partenaire virtuel qui échange un duo avec elle pour  « All'o ». Son laptop !

A l’instar d’un concert de JoeyStar, l’auditoire est invité à se remuer, à mouiller sa chemise. Elle replace ses boucles dans le dos et nous invite à imiter le bruit du bourdon. Accordéon en mains, elle entame « Crayons ». Les crayons ne sont pas contents et sont en colère. Un hommage à Charlie au cours duquel elle s’autorise des envolées vocales à la Jacques Brel. Elle joue sur les rimes et slame. Dans l’esprit de Grand Corps Malade. Balayée par ses interventions de tambourin, la trame sonore est arabisante. On se croirait dans le désert. Le spectacle touche à sa fin. Après « Survive, Je Suis L'Etoile », place à « Mad'Ame Rêve », une reprise d'Alain Bashung plus que personnelle. Et son set de s’achever par « Imbécile Heureuse ». Une guimbarde artisanale cède le relais à un beat boxing humain. Un félin s’est invité dans la gorge et pousse à recommencer la chanson. Un spectacle à la fois simple, interactif, troublant, original, artisanal et pourtant tellement professionnel qui a enchanté l’auditoire. En outre, l’artiste est sympathique et accessible. Elle se produira prochainement en première partie de tUnE-yArDs et de Björk.

The Brussels Vocal Project constitue la deuxième bonne surprise. Ce sextuor se produit dans l’Orangerie. Il réunit six chanteurs : François Vaiana, Elsa Grégoire, Anu Junnonen, Frédérique Borsarello, Jonas Cole et Gilles Wiernik. Pas un seul instrument sur les planches. Leur musique s’inscrit dans un courant jazz contemporain. Les sonorités chaudes et douces se mêlent aux complexités harmoniques, syncopées et rythmiques. Pour leur premier projet, le collectif s’est associé à des compositeurs de jazz belges notoires tels que Fabrizio Cassol, Nathalie Loriers, Fabian Fiorini, Diederik Wissels, Pierre Vaiana, Pirly Zurstrassen et Serge Lazarevitch. On est en plein dans l'univers musical de la pièce maîtresse signée Pierre Van Dormael, « The Art of Love ». C’est aussi le titre de leur premier elpee. Le décor est planté. Je ne suis pas très accro au jazz, mais dispensé sous cette forme, à petites doses, teinté de slam et de rap, et lorsque les voix touchent au sublime, on ne peut que succomber. L'Orangerie est soudainement transformée en cathédrale désacralisée, pourtant propice à des moments de recueillement, d’émotion, au sein de laquelle la perfection des voix fait dresser tout ce qui est pileux sur le corps. Délicate, mystique, presque divine, l’expression sonore se savoure par petites doses, comme un bourbon grand cru…

Un petit tour au bar pour se désaltérer, un peu de marché musical et quelques causeries avec des artistes en attendant la soirée publique qui va débuter à 20h00. Elle va se dérouler en alternance entre la Rotonde et l'Orangerie.

Byron Bay est un quatuor gantois composé de Tom Verstappen, Dries Lybaert, David Maes et Sander Stuer. Ils sont jeunes et beaux. Ils ont même des visages d'anges. Et Tom a une superbe voix, douce et paisible, chaude et limpide, taillée pour le country/folk. Ils viennent de signer chez Universal. Ils on été finalistes du concours 'Humo's Rock Rally’, en 2014 et ‘De Nieuwe Lichting’, en 2013. Ils n'ont rien à perdre et tout à donner. Fans de Balthazar, The Black Box Revelation, Compact Disk Dummies et Goose, ils ont publié un premier single intitulé « God Only Knows », et devraient marcher sur les traces de leurs idoles, mais également de dEUS, Oscar And The Wolf, The Subs et bien d'autres, qui sont parvenus à s’exporter au-delà de nos frontières.

Le show s’ouvre par « Do You Wrong » et embraie par « Collide », deux morceaux sucrés qui fondent dans vos tympans comme de la gelée royale. Le chant de Tom est clair. Il me fait penser à celui de Max Colombie chez Oscar And The Wolf. « Jesus, Etc. » est une cover de Wilco. Et la version est empreinte d’une grande tendresse. Le public féminin est au bord de l’évanouissement. Tom, si tu es célibataire, tu risques de faire des ravages auprès des filles. Le set est intense et parfois électrisé par des guitares incisives et ravageuses. « God Only Knows » est une autre compo pleine de charme… Pour votre info sachez que le combo, part en tournée, comme supporting act de Jett Rebel. Ne les manquez pas !

Après ce fait saillant, direction l’Orangerie pour le set de Maw//Sitt//Sii, un autre groupe prometteur, au sein duquel milite Alexandre De Bueger, le drummer d’Alaska Alaska, qui se produira ce soir en compagnie d’Alaska Gold Rush, le vainqueur du dernier Court-Circuit. La vidéo de leur single « GEOMETRIC W//AYS » est superbe (voir ici). Alternatif, leur rock glisse parfois vers le post/rock expérimental. Les percussions sont tribales et sauvages. Alex est une vraie bête derrière ses fûts. Malheureusement, je ne résiste pas au volume sonore dispensé par les fréquences de basses, plus d’un titre. Puis, je bats en retraite.

Je préfère attendre et faire la file –particulièrement longue– pour assister à la prestation très attendue de Cargo Culte à la Rotonde. Tiens, Matthew Irons, frontman de Puggy, fait également la queue. On se salue. Il est venu soutenir ses comparses de Cargo Culte. Faut dire que Puggy et Cargo Culte ont le même manager, Nicolas Renard. Personnage très futé, il a du flair (NDR : il ne s'appelle pas 'renard' pour rien). La salle est bien remplie. Les sardines ne pourraient plus rentrer dans la boîte, tellement la foule est compacte. Cargo Culte est aujourd’hui réduit à un duo : il réunit Romain Castéra à la guitare, à la grosse caisse ainsi qu’Olympia Boule aux percussions électroniques. Qui se partagent également les vocaux. Daniel Bleikolm a quitté le navire. Le culte du Cargo désigne à l'origine des rituels très variés propres aux peuplades de Mélanésie et du reste de l'Océanie (à l'exception de la Nouvelle-Calédonie). Il ne s’agit pas du Cargo Culte canadien, mais belge. J’ai découvert Cargo Culte en première partie de Puggy, à l'AB, en 2013, lors d’un set pointu et novateur.

Et dès les premières notes, on a de nouveau des fourmis dans les jambes. Ce qui vous incite inévitablement à vous trémousser dans tous les sens. Les voix de Romain et d’Olympia sont fusionnelles. Elles caressent délicatement vos tympans. Pas de setlist, mais de toutes nouvelles compos. Pas d'extrait du premier Ep, « Another Road », paru en 2013. Pas de « Cherchez le garçon », la cover de Taxi Girl. Dommage ! La voix de Romain est toujours aussi blues, mais le virage électro est judicieux, même si on sait que le recours actuel à l’électronique fait très tendance. Tribales, les percus électroniques sont efficaces. Il n’y a plus que 5 cordes sur la gratte, quand Castéra attaque le single « Treble Everyday ». Les sets sont courts pendant ce festival. 30 minutes pour présenter une carte de visite susceptible de convaincre les programmateurs. Et à mon humble avis, le pari est réussi. En outre, j’ai l’impression qu’au vu de leur concert, leur nombre d’aficionados va exploser…

Cap vers l'Orangerie pour le show d’Alaska Alaska, un combo qui a bien évolué et a acquis une belle maturité en ‘live’. C’est en 2013, que j’avais découvert cette formation, en 2013 à l’Inc’Rock et en première partie de Balthazar.

Fondé en 2010, Alaska Alaska explore des tas d’horizons sonores, mais creuse plus particulièrement au sein d’un créneau pop/rock indie plutôt classique. Qu’on pourrait situer quelque part entre Cold War Kids et Arcade Fire, mais pas seulement. Un éventail de références qui permet de communiquer à leurs compos des ambiances à la fois captivantes et authentiques. Le groupe a décroché le premier prix du Jury et de la Ministre de la Culture dans le cadre du concours Tremplin de l'Inc'Rock festival, en 2013. Le line up réunit les guitaristes Martin Leroy, Adrien Chapelle et Elie Dewez, le bassiste Nicolas Pierson et le percussionniste Romain Trigaux, ces deux derniers doublant aux synthés. Et la troupe est complétée par le drummer Alexandre De Buerger. Il est derrière les fûts, pour la seconde fois de la soirée. Tout le monde participe au chant. Et Adrien tapote de temps à autre sur des claviers.

Leur premier Ep, « Nightingale's Creed », paraîtra ce 28 février. La Release party est d’ailleurs prévue au Belvédère de Namur. On va donc découvrir de nouvelles compos. Pas de setlist en vue (NDR : pas de quoi faciliter un reportage). M’enfin, ce n'est pas un problème majeur. La salle est blindée. La conjugaison des trois grattes est vivifiante. La section rythmique ne donne pas sa part aux chiens. Alex frappe métronomiquement ses peaux. Les synthés apportent une légère touche d’électro. Juste ce qu'il faut. Et les musicos déménagent sur les planches. Le son est bon et l'ambiance est bon enfant. Que demande le peuple ?

Votre serviteur est éveillé depuis 4h00 du matin et il commence à sentir la fatigue. Deux jours l'attendent encore au ProPulse. Je fais l'impasse sur Konoba. Enfin, après avoir écouté leur premier titre. Car il mérite qu’on s’y attarde. Drivé par le chanteur/guitariste/ Raphaël, le band est soutenu par le bassiste Maxime Honhon, le gratteur Maxime Simon, le claviériste Julien Vizzini et le drummer Edouard Cabuy. Au départ, il s’agissait du projet de Raphaël, qu’il avait créé en 2011, en Angleterre. Il y a séjourné 5 ans pour y étudier la musique, le son et la production. Après avoir sorti 3 Eps, il rentre au pays. C’était l'année dernière. Il remonte un band en compagnie des musicos susvisés. Le combo se produit notamment au Welcome Spring, Verdur Rock, Jyva'Zik, Botanique ou encore à la Ferme du Biéreau. Le single « Penny Dropped » est diffusé sur toutes les bonnes stations radiophoniques et fait le buzz sur la toile. La campagne de Crowdfunding sur Kiss Kiss Bang Bang pour financer son album s’achève dans quelques jours. Vu le talent de Raphaël, il mérite cette contribution participative…

(Organisation: Coproduction Botanique et Fédération Wallonie-Bruxelles en partenariat avec Court-Circuit et AssProPro)

Byron Bay + Maw//Sitt//Sii + Cargo Culte + Alaska Alaska + Konoba

 

samedi, 31 janvier 2015 00:00

Brigitte ou BB ?

Le concert est sold out. Nécessaire donc de débarquer plus tôt pour se procurer une bonne place. Pas de problème. Il est 18h30, j’arrive dans les premiers. Je remarque la présence de familles qui ont amené de jeunes enfants. Et je les félicite de permettre à leur progéniture de faire découvrir de tels spectacles et ainsi d’initier nos petites tête blondes, à la culture.

Il y a un peu plus de deux ans que j'ai vu les Brigitte en concert. Le supporting act est assuré par Chat, un duo réunissant Charlène Juarez au chant et aux synthétiseurs ainsi que Joseph aka Céline à la gratte acoustique et également aux claviers. Teintée d’une pointe d’électro judicieuse, leur musique mêle variété, pop et rock et est interprétée dans la langue de Voltaire. Chat a publié un album en 2009, « Folie douce » et un Ep, « Le coeur », en 2013.

Le set de Chat s’ouvre par « Let Me Go » ; mais si le titre est en anglais, les textes sont exprimés en français. « American Boy » est un hit décroché par la chanteuse britannique Estelle Swaray et le rappeur/producteur américain Kanye West. En duo. Il remonte à 2008. Le titre a été composé par Will.i.am des Black Eyed Peas. Il reprend le sample du morceau « Impatient » sur l'album « Songs About Girls » de Will.i.am. La version est adaptée en français. Ce qui aurait dû changer de l'originale, mais y ressemble très fort. Pas assez percutante à mon goût. Et le couple d’achever sa prestation par « I Love You ». Un spectacle agréable, un peu court (25’), mais sans plus ; en outre, un peu gâché par la brouhaha de la foule dans la fosse.

Changement de matos, avant d’accueillir la tête d’affiche.

Les Brigitte, ce sont deux nanas sexy qui ont la classe. Un duo qui réunit Aurélie Saada et Sylvie Hoarau. Leur premier album, « Et vous, tu m'aimes ? », est sorti en 2011. Il recèle les singles « Battez-vous », « La Vengeance D'une Louve » et « Oh La La ». L’elpee est devenu double disque de platine et leur a permis d’être récompensées aux Victoires de la Musique. L’année suivante, paraît le deuxième LP. Baptisé « Encore », y figurent « Allumez le feu », une chanson qu’Obispo avait refilée à Halliday, et une adaptation du « I Want Your Sex » de George Michael, très explicite. Un disque qui se consacre essentiellement à des reprises…

Printemps 2014, elles créent la surprise en lançant l"Elaboratoire Tour", une tournée de 11 concerts intimistes où elles présentent en avant-première, au public, quelques-unes des chansons du nouvel opus. Le rendez-vous partagé est réussi. Brigitte affiche complet sur chacune des dates. En automne, paraît leur nouveau long playing tant attendu, « A bouche que veux-tu », et elles reprennent la route pour accomplir une nouvelle tournée qui passait donc l’AB ce 31 janvier 2015. Pour y défendre leur dernier essai, publié en novembre dernier, « A bouche que tu veux »…

Lors de leur dernier périple, que ce soit au Botanique, au Cirque Royal ou pour les festivals, le décor était plutôt champêtre. Les chèvres ont été remplacées par une panthère, un tigre et un flamand rose. Le cadre est donc devenu tropical et sauvage. Les deux félines sont plutôt farouches et sensuelles dans leurs longues robes noires pailletées, fendues du côté droit jusqu'à l'aine, et ouvertes dans le dos, en forme de coeur. Elles sont le fruit de la création d'Alexis Mabille.

Il est 21h00 tapantes. Un petit coup de torche électrique du podium vers la table de mixage et les lumières de la salle s’éteignent, la musique d'ambiance s'interrompt et la toile tendue sur la scène tombe. Une silhouette féminine se glisse et vient se planter devant le micro central. Les rampes de spots illuminent cette silhouette qui se dédouble. Les filles attaquent « L'échappée Belle », le morceau d'ouverture du nouvel opus, « À Bouche Que Veux-Tu ». « Oh Charlie Chéri » est certainement dédié au drame qui a secoué Paris, il y a peu de temps. La chorégraphie est empreinte d'une grande sensualité. Les filles se contorsionnent, les corps se rapprochent et la fusion est totale. Différentes, les deux voix semblent adopter la formule de question/réponse. Les applaudissements fusent. Le public est chaud et l'accueil est chaleureux. Et elles en sont parfaitement conscientes. Les musicos du backing group sont discrets mais efficaces. Tout particulièrement la section rythmique basse/batterie. Parfois, le set s’emballe et devient plus électro et surtout dansant. Les paroles de « Coeur De Chewing Gum » jouent sur la métaphore : ‘Moi j'ai le coeur comme du chewing-gum, tu me goûtes et je te colle’. « Embrassez Vous » est une invitation que je cautionne. « Je Veux Un Enfant » : ici le message est clair. J'adhère. Et quand on passe à « À Bouche Que Veux-Tu », le délire dans la fosse est total. « Ma Benz » est une reprise de Supreme NTM. Elle est revisitée et même différente de leur version proposée lorsque j’ai vu ces 'Belles Dames', la dernière fois. Mon voisin de droite est aux anges. Il me signale pourtant qu'il adore le rock. Je lui réponds, qu’on y est en plein dedans. De temps à autre, elles empoignent soit une guitare, soit un autre instrument pour le bonheur des fans agglutinés devant l’estrade. Où il doit faire particulièrement chaud. Didier est bien installé au balcon. Confortablement assis, il savoure le spectacle. Après le très hot, « La Vengeance d'Une Louve », la setlist embraie par « Le Déclin », « Les Filles Ne Pleurent Pas », « J'Sais Pas », « La Poudrière », « Plurielle » et « Jésus Sex Symbol », avant de terminer par « Hier Encore ». Et au cours du premier ‘Encore’, elles vont nous réserver « Battez-Vous ». Acclamations nourries.

Elles accordent un second rappel pour y chanter « Oh La La », a capella. C'est déjà fini, le show est passé trop rapidement. Démonstratif, le public était à point et les Brigitte semblaient vraiment enchantées de l’accueil reçu.

(Organisation : Ancienne Belgique et Nada Booking)

Ce soir, l’AB est en configuration Théâtre. Donc, le spectateur est confortablement installé dans un fauteuil pour assister au concert. Pas sold out, mais presque. En supporting act, un jeune groupe issu du Nord du pays : Little Dots. Egalement un résident de l'Ancienne Belgique. Ou un chouchou de l’institution, selon. Depuis quelques années, il est de bon ton pour un artiste, de reprendre en ‘live’, et dans son intégralité, l’album qui a marqué sa carrière. Pour Lambchop, un combo issu de Nashville qui compte aujourd’hui 21 ans d’existence, il s’agit de « Nixon », paru en 2000. Un choix posé par le frontman du groupe, Kurt Wagner. Lors de sa sortie, cet elpee avait fait un véritable tabac en Europe –certains magazines dont Uncut l’avaient même qualifié d'album de l'année– alors que l'Amérique boudait ce petit chef-d'oeuvre. En outre, la formation est particulièrement populaire à Londres. Le NME et The Guardian sont d’ailleurs particulièrement élogieux à leur égard. D’ailleurs, ce spectacle ne sera exécuté qu’à deux endroits : devant nous et au prestigieux Barbican Centre de la capitale britannique. Un show qui rend également hommage à Mark Trovillion, ex-bassiste de Lambchop, décédé en 2014, à l'âge de 56 ans. Lambchop avait déjà opéré ce type d’exercice de style, en 2010, au Cirque Royal, dans le cadre du festival 'Autumn Falls’, mais pour « Is A Woman », un long playing paru en 2002.

The Little Dots assure donc la première partie. Vu la quantité d'instruments dispersés sur les planches, j’imaginais la présence de nombreux musicos sur le podium. Ce n’est pas le cas ; il s’agit d’un trio gantois drivé par l’ex-choriste de Lady Linn, Sophia Ammann. Plutôt jolie, elle possède une voix d’Ange et circonstanciellement, se consacre à la gratte. Elle est soutenue par le muti-instrumentiste Tom Callens (claviers, clarinette basse, etc.) et le guitariste Pablo Casella. A leur actif, un album intitulé « A Clear Running Stream », bien reçu par la critique musicale issue du Nord du pays. Mais guère notoire au Sud.

Le trio est à l'aise sur les planches et le courant passe immédiatement entre les trois artistes et le public. Little Dots entame son set par « Getting Out ». Réunissant essentiellement des quadras et des quinquas, l’auditoire est attentif. Silencieux même. La voix douce et limpide de la jolie Sophia rassure. Et devient saccadée tout au long de « Spin The Wheel », une compo légèrement jazzyfiante. Généreux, les claviers soutiennent parfaitement le chant. En général, un supporting act est destiné à chauffer la foule, afin de mettre la tête d’affiche dans les conditions idéales pour sa prestation. Little Dots propose une musique paisible, feutrée, qui si elle se prête bien à la configuration cosy des lieux, baigne plutôt au sein d’un climat intimiste. Et « Mirror Of Everyone » ainsi que « In A Silent Way » en sont deux belles illustrations. Sophie est passée à la gratte acoustique pour « Lost », avant le dernier morceau, « Cold Wind », interprété à trois voix. De quoi vous flanquer des frissons partout. Malgré le laps de temps relativement court (30’) qui lui a été imparti, je dois avouer que le set du combo s’est avéré plus que convaincant. Bref, ma soirée est déjà réussie…

Après un petit interlude sonore, Kurt Wagner monte sur l’estrade pour régler ses grattes. Agé de 56 balais, le leader de Lambchop est coiffé d’une casquette de basketteur. Il se plante à droite du podium ; ce qui n’empêchera pas les spots de se focaliser sur cet artiste tout au long du concert. Il est soutenu par un backing group. Tout d’abord par Tony Crow, préposé au piano à queue et aux claviers. Très souriant, il s’installe légèrement en retrait. Matt Swanson se charge de la basse et Scott Martin, des drums. Ce dernier se place à l’extrême gauche. Enfin, les cuivres sont assurés par Matt Glassmeyer alors que Ryan Norris va jongler entre les synthés et la guitare. Le décor est planté. Lambchop n’a plus qu’à attaquer l’album, dans l’ordre des morceaux de l’opus. Je ne connais pas trop bien ce groupe. L’annonce de l’AB parlait d’americana. J’en avais donc conclu qu’il s’agissait d’une formation country dont les musiciens se servent d’une pedal steel, d’un banjo, d’un violon et autres instruments spécifiques. Pas du tout ! Lambchop est sans doute considéré comme combo de country ; mais ce soir, il n’en sera guère question.

Le drummer mène la danse. Kurt a plutôt une voix de crooner que celle d'un cow-boy. Au fil du set, elle devient même soporifique. L’expression sonore oscille entre le jazz, la soul et le folk. Les musiciens sont des pros et cela se ressent. L’ordre du tracklisting est respecté. Sans interruption, ni interlude. Un ennui certain commence à m’envahir. Pourtant, l’auditoire semble absorbé et applaudit chaleureusement.

« Nixon » a été joué dans son intégralité. Le boulot est terminé. Place à la détente. Tony plaisante. Il s’adresse à Kurt en parlant de sexe et de nanas. Ce dernier le rappelle à l’ordre et lui rappelle que le concert n’est pas encore arrivé à son terme. Et je dois avouer que c’est à partir de cet instant que je vais me réveiller. La cover du « Give Me Your Love » de Curtis Mayfield et « My Face Your Ass », extrait de l’album « Thriller », paru en 1997 (NDR : pas celui de Michael Jackson !), me bottent particulièrement. Tout comme « If  Not I'll Just Die », le morceau d’ouverture de l’album « Mr M », gravé en 2012. En finale, Tony refait le pitre et nous interprète « Gone Tomorrow ». Kurt revient à nouveau sur l’estrade pour attaquer une version magistrale et épatante du « Young Americans » de Bowie.

Curieux, la pièce centrale, en l’occurrence l’interprétation de l’album « Nixon », m’a littéralement cassé les pieds (ou anesthésié les oreilles). A contrario, la fin de parcours m’a vraiment emballée. Lambchop est un excellent groupe, ce n’est plus à démontrer. Mais je me demande s’il est bien judicieux de polariser tout un spectacle sur un album particulier. La concentration y est extrême ; ce qui nuit à l’interactivité entre les musicos et l’auditoire. On a d’ailleurs pu le constater en fin de parcours, lorsque les membres du band ont commencé à se libérer…

(Organisation : Ancienne Belgique)

 

jeudi, 29 janvier 2015 18:30

La matin ensoleillé de Beautiful Badness

Le nouveau clip de Beautiful Badness vient de sortir. Il était très attendu. Il s’intitule « A Sunny Morning » est également paru en single.

http://youtu.be/ADVRoGyFDHw

Il a été produit par Koen Gisen, le complice barbu d'An Pierlé. Un titre à regarder et surtout à écouter. La voix de Gabriel y est diabolique. Le clip est sorti le 26/01/2015. Il précède la parution d’un premier album très prometteur.

A regarder, télécharger et partager…

La formation se produira en concert dans le cadre du ProPulse le 05/02/2015, dès 20h50 à l’Orangerie du Botanique. Venez les soutenir, ils vont cartonner en 2015…

http://www.beautifulbadness.com/

 

dimanche, 25 janvier 2015 00:00

Une pluie de classiques...

Roger Hodgson et Rick Davies étaient les leaders de Supertramp, une formation responsable d’une dizaine d’albums (NDR : dont les incontournables « Crime of the century » et « Even in the quietest moments ») de rock dit progressif ; et puis de tubes encore diffusés aujourd’hui en radio, comme « Give a little bit », « Dreamer », « The logical song », « Take the long way home » et bien d’autres. Aussi, le retour de Roger Hodgson constitue toujours un évènement particulier, surtout quand il se produit au Cirque Royal. L'artiste est très apprécié par le public belge et il lui rend bien, en ‘live’. En supporting act, Natalia Doco est sortie de sa pampa argentine pour chauffer l’auditoire.

Natalia Doco est née à Buenos Aires, capitale de l'Argentine. A 21 ans, elle quitte son pays et parcourt le Mexique de long en large. Il y a un peu plus de deux ans, elle décide de tout plaquer et débarque à Paris, pour y vivre. En se servant de sa voix et de sa gratte. Elle apprend la langue de Molière. Elle est repérée par Serge Sabahi, un véritable découvreur de talents. Le courant passe immédiatement et une grande complicité s’établit entre Natalia, Serge et Jérémy Fréro, mais surtout avec Flo De La Vega. Une petite soirée romantique et ils ne se quittent plus. Au début, elle adapte des chansons d'Amy Winehouse, de John Lennon, d'Asaf Avidan et de Bob Marley. Puis, elle décide d’écrire ses propres compos. Interprétées en espagnol ou en anglais. Elle publie alors son premier elpee, « Mucho Chino », quelle interprète tour à tour dans la langue de Cervantès, Shakespeare ou Molière. Jacques Ehrhart, qui a produit « Chambre avec vue » d'Henry Salvador, « Sac des filles » de Camille et « Navega » de Mayra Andrade, se charge de la mise en forme. Natalia ne renie pas ses origines ni sa famille ; car son père était guitariste mais également fan de Led Zeppelin et de Chavela Vargas.

Ce soir, notre belle latino est seule sur les planches uniquement armée de sa six cordes acoustique. Quelques lampes sont allumées et accrochées au plafond. Le décor est planté. Et il est simple. Le Cirque Royal est sold out. Il est 18h00. Une heure inhabituellement avancée pour y assister à un spectacle.  

Il n’est pas évident d’assurer une première partie, surtout face à un public averti et exigeant. Mais Natalia a suffisamment de talent pour le séduire. Sa beauté naturelle. Son sourire ravageur. Son toucher de guitare. Aussi précis qu’efficace. Et puis surtout une voix tour à tour limpide, puissante, caressante, enfantine ou sensuelle. De quoi vous réchauffer le cœur.

Après être montée sur l’estrade, Natalia Doco signale qu'elle a discuté avec Roger et qu'il est sympa. Fou rire général. D’autant que son accent hispanique provoque une bonne humeur contagieuse. Le son est excellent. Faut dire que la salle s'y prête facilement. Dès la première chanson, le public se laisse entraîner dans l’univers empreint de charme et de fraîcheur de l’artiste. Et au fil du show, il l’applaudit de plus en plus chaleureusement. Elle dédie une chanson d’amour à son compagnon de route Flo, en espagnol, parsemé de quelques ‘Je t'aime’ en français. Elle adapte le « Je me suis fait tout petit » de Brassens. On n’entend pas une mouche voler. Et termine son set par un « Mucho Chino » magistral. Suffisant pour satisfaire un public qui a la nette impression d’avoir assisté au concert d’un grand talent en devenir…

Roger Hodgson aime venir en Belgique et notamment au Cirque Royal. Il le déclare dès qu’il débarque sur les planches. Il est alors précisément 19h00. Il sait également qu’il bénéficie d’un fanbase plus que conséquent. Et il le signalera à plusieurs reprises. C’est le boss de Classic 21 qui est venu présenter l’artiste. Roger est un artiste attachant, sympathique et d'une simplicité déconcertante. C'est son premier spectacle en 2015 et Bruxelles constitue la première date de la tournée 'Roger Hodgson's 2015 Breakfast in America World Tour'. Donc on doit s’attendre une majorité de titres issus de cet opus vendu à plus de 25 millions d'exemplaires. Sur le podium, le décor est sobre. On y remarque la présence des habituelles plantes vertes (NDR : à force d’être trimballées aux quatre coins de la planète, elle ne doivent plus être très fraîches…) En arrière-plan, sur la gauche, est tendue une grande toile bleue, sur laquelle figure le nom de l'artiste.

Hodgson chante, joue des claviers, du piano à queue, de la gratte acoustique ou électrique. Quatre musicos l’épaulent : Aaron Macdonald au saxophone, mélodica, fifre, flûte traversière, harmonica, synthétiseur etc., Bryan Head aux drums, Kevin Adamson aux synthétiseurs et David J Carpenter la basse. Finalement, la setlist va proposer de nombreux hits de Supertramp. Nostalgie, nostalgie…

« Take The Long Way Home », extrait de l'album « Breakfast in America », sorti en 1979, ouvre le show. Première chanson aux claviers. Un premier moment fort. L’artiste est déjà longuement et chaleureusement applaudi. Place ensuite à « Sister Moonshine », tiré de « Crisis? What Crisis? », paru en 1975. Roger empoigne alors sa six cordes acoustique. Et il nous berce de sa voix particulière mais tellement douce. Moment de recueillement, lorsqu’il se charge des ivoires pour « Lover In The Winds ». A cet instant on a l’impression que l’auditoire boit les paroles du maître de cérémonie. Il revient vers son clavier placé en avant-scène pour « Breakfast in America », une pièce maîtresse. Les oreilles sont en extase ! Cette chanson a traversé les décennies sans perdre de son intensité. Aaron Macdonald s’y révèle magistral aux cuivres. En 1987, Hodgson a été victime d'une mauvaise chute et s’est brisé les deux poignets. Les médecins avaient signalé à Roger qu'il ne pourrait plus jamais jouer d'un instrument de musique. C'était mal connaître l'artiste. Un an et demi plus tard, à force de volonté et de soins, il recommençait à en jouer. Quelle volonté ! Et en 2000, il gravait l’elpee « Open The Door », dont il nous propose « Along Came Mary »…

« Hide In Your Shell » figure sur « Crime Of The Century », ce fameux long playing paru en 1974. Le véritable départ de la carrière de Supertramp. Cette compo évoque les thèmes du repli sur soi et de la folie. Malgré ses 65 balais, il y démontre que sa voix n’a rien perdu de sa superbe…

Il enchaîne deux morceaux : « Only Because Of You » et « Lord Is It Mine ». « Only Because Of You » est le titre maître de son premier opus solo. Un disque gravé en 1984, soit un an après la séparation de Supertramp. Et il en extrait encore « In the Eye Of The Storm ». « Lord Is It Mine » figure sur « Breakfast in America », un titre étrange et tendre à la fois, au cours duquel Roger siège derrière son piano. Et du même long playing, il nous réserve encore « The Logical Song », revenant, pour la circonstance, aux claviers. « Death And A Zoo », issu d’« Open the Door » est une composition construite comme un opera rock. Si la mélodie est soignée, l’instrumentation est plutôt emphatique. Du Pink Floyd à la sauce Hodgson! Anna fête son anniversaire ce soir. Elle est dans la salle. Elle lui avait écrit pour lui signaler et il lui dédie « Dreamer », après avoir exécuté au clavier un ‘Happy Birthday’, repris en chœur par l’auditoire. Roger Hodgson soigne son public aux petits oignons. L’inévitable « Fool's Overture », tiré d’« Even in The Quietest Moments » (1977) clôt le set. Et le final au piano est remarquable.

Lors du rappel, Roger nous accorde « Two Of Us » et « Give A Little Bit ». Une petite dernière avant de rentrer. C’est ce qu’il nous raconte en introduction de cet (avant)-dernier titre. Il n'est que 21h00. Car il concède encore « It's Raining Again ». Pas de parapluie, cette fois-ci ouvert, au premier rang, comme en 2013. Il sera pourtant nécessaire, dès qu’on mettra le nez dehors, car eh oui, il pleut…

(Organisation AA Productions)

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