Pas d’amis, pas de douleur pour Johnnie Carwash…

« No Friends No Pain », c’est le titre du nouvel elpee de Johnnie Carwash. En attendant, il nous en propose un extrait, sous forme de clip, « Aha (it's ok) ». Ballade pop façon The Drums, « Aha (it's ok) » est un morceau mélancolique qui a conservé la…

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Glass Beams signe chez Ninja Tune

Glass Beams, groupe énigmatique établi à Melbourne, s'inspire de son héritage indien, infusant son psychédélisme serpentin d'instrumentations cosmiques et de polyrythmies du monde. Son premier album, « Mirage », enregistré en home studio, est une fusion…

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Didier Deroissart

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La seconde journée du Roots & Roses a donc lieu donc le 1er mai, alors que dans un passé récent encore, elle se déroulait uniquement ce jour férié. Le temps est couvert mais suivant les prévisions météorologiques, on n’annonce pas de pluie. Peut-être quelques gouttes… on verra. A Lessines, c’est la fête du Travail mais aussi celle du blues, du rock garage et de l’americana ; soit tout ce qui correspond à ce festival. Hier, on a quand même constaté que le public était un peu à l’étroit sous cet unique chapiteau, pour les têtes d’affiche.

A 11heures pile, The Cleopatras ouvre le bal. Un quatuor italien qui réunit quatre jolies gonzesses, dont la chanteuse Vanessa, la drummeuse Camilla, la bassiste Alice et la guitariste Marla. Son premier elpee, « Bikini girl », est paru l’an dernier. Hormis « Amoureux solitaires » de Lio, chantée en français, les compos sont interprétées dans la langue de Shakespeare ou de Verdi et la plupart sont puisées dans ce long playing. Manquait plus qu’un « Banana Split » ! Le combo va nous réserver, quand même, deux plages extraites de l’Ep « Onigiri Head », « Apple Pie » et « Rock’n’ Roll Robot ». Son garage-rock-punk-surf bourré d’autodérision tranche par rapport au milieu résolument sérieux et … masculin. Belle entrée en matière !

Neptunian Maximalism est censé nous éveiller les chakras. Fondé en 2018, ce groupe propose un musique cosmique et expérimentale ouverte au free, psyché, doom et drone. Hormis le guitariste Guillaume Cazalet (parfois préposé à la cithare, mais pas lors de ce concert) et le saxophoniste Jean-Jacques Duerinckx, le line up du combo est à géométrie variable. Ainsi, en général, il implique deux drummers. Pour la circonstance, il n’y aura qu’un percussionniste. Musicalement, on a l’impression d’être plongé dans une ambiance indienne propice à la méditation. Pas trop la tasse de thé de votre serviteur, mais des goûts et des couleurs…

Place ensuite à Psychonaut, un trio malinois actif depuis 2011. Il réunit le chanteur/bassiste Thomas Michiels, le chanteur/guitariste Stefan de Graef et le drummer Peters (depuis 2020). Teinté de sludge, son post metal psychédélique s’inspire de groupes issus des 70’s, tels que Led Zeppelin et Pink Floyd, mais également contemporains comme Tool et Amenra. La formation partage la même vision que Graveyard et Kadavar, qui se produiront sur la même scène, plus tard dans la journée. Paru en 2018, son album « Unfold The God Man » est une œuvre essentielle dans sa carrière. Conceptuelle et complexe, elle aborde des thèmes philosophiques et existentiels. Depuis, elle a publié un second opus, « Violate Consensus Reality », en 2022. Si le premier morceau du set est instrumental, les suivants sont chantés par l’une ou l’autre voix screamée. La prestation est assez captivante. Et atteint son apogée sur « All I Saw as a Huge Monkey », « Interbeing » et « The Fall Of Consciousness », issus de cet opus génial qu’est « Unfold the God Man ». Rien à ajouter. Parfait !!

Lee Bains & The Glory Fires nous vient tout droit des States. Formé en 2011 à Birmingham (Alabama), ce trio pratique un rock alternatif, original et sudiste qui véhicule un message à la fois politique et écologique. On est d’ailleurs loin ici des clichés du genre trop souvent ressassés. Le trio implique le frontman, Lee Bains (guitare/chant), Blake Williamson (drums) et enfin Adam Williamson (basse).

Le concert débute par « Sweet Disorder ! », un morceau issu du troisième album, « Youth Detention » (2017). De loin, l’un des meilleurs du band. La musique de Lee Bains est alternative, puissante et contemporaine. Elle communique de bonnes sensations. Nerveuse, granuleuse, elle nous plonge au sein d’une bonne vieille musique country, débordante d'un esprit rock and roll certain, tout en soignant l’aspect mélodique. Extrait de « Old Time Folks », le dernier elpee du groupe, « Lizard People » est littéralement à croquer. Un excellent set, mais trop court. Mériterait de figurer parmi les têtes d’affiche, dans le futur.   

The Devil's Barkers est un autre duo guitare/batterie que votre serviteur adore. Et pour cause, il implique le guitariste Fred Lani (Fred & The Healers, Superslinger, X-Three, etc.) et Giacomo Panarisi (Romano Nervoso, Giac Taylor, Hulk), pour la circonstance, préposé aux fûts. A Lessines, ils sont presque à la maison. Le nouveau single de la paire, « The Carpenter », est une véritable tuerie. Et « The Punisher » est de la même trempe. A contrario, le plus paisible « Wise Man » est idéal pour entraîner votre partenaire sur le dancefloor. Une belle claque ! En espérant un album, pour bientôt…

Originaire du Sierra Leone, mais établi à Bruxelles, Bai Kamara Jr. est devenu Belge d’adoption, d’où il mène depuis plus de vingt ans une carrière internationale. Il met sa voix chaude et puissante au service d’une musique métissée de blues, de soul, de funk et de jazz ». Il est soutenu par The Voodoo Sniffers. Soit les guitaristes Tom Beardslee (Red Red) et Julien Tassin ainsi que le drummer Patrick Dorcean et le bassiste Jonathan Dembélé.

Depuis la sortie de l’elpee « Salone », en 2020, Bai Kamara Jr. est revenu à un son plus inspiré par le blues noir des origines africaines. En mars dernier, il a publié « Traveling Medicine Man » un LP dont il va nous présenter de larges extraits. « Troubles » et « Cold Cold Love » (« Salone ») se révèlent à la fois hybrides, onctueux et bluesy. « Miranda Blues » campe un blues du désert. « I Don't Roll With Snakes » serpente entre le boogie blues et les musiques traditionnelles issues de l’Afrique de l’Ouest. Enfin, « Fortune » qui clôt le concert, s’enfonce profondément dans le bayou.   

Ada Oda est une nouvelle formation issue de la scène bruxelloise. Son rock binaire et uptempo synthétise l’aplomb post-punk des eighties et les grandes envolées mélodiques propres à la variété italienne. Le projet a été initié en 2020, durant le premier confinement, par le guitariste/pianiste/vocaliste César Laloux (The Tellers, BRNS, Mortalcombat, Italian Boyfriend) et la chanteuse Victoria Barracato, qui n’est autre que la fille de Frédéric François. César décrit ses impressions sur l’amour et les gens qui l'entourent. Ses textes sont d’abord traduits en italien et ensuite adaptés par Victoria, fille d’immigré sicilien. Le duo est épaulé par le bassiste Marc Pirard (Italian Boyfriend), le batteur Alex De Bueger (Alaska Gold Rush, Gros Cœur) et le guitariste Aurélien Gainetdinoff (San Malo, Yolande Bashing). Un elpee à son actif : « Un Amore Debole », paru l’an dernier. La musique est rafraîchissante, punk, parfois garage (« Nienta Da Offrire ») et énergique, mais un peu bercée par la ‘dolce vita’ …

Fantastic Cat réunit 4 singer/songwriters américains. Ce sera une des découvertes de l’édition 2023 du Roots & Roses. Electrique, son folk exhale des effluves 60’s et 70’s. Ce quatuor implique Don DiLego, Mike Montali, Anthony D'Amato et Brian Dunne. Collectivement, cependant, les quatre transcendent leurs racines respectives et émergent comme une harmonie d'échange d'instruments qui fusionne le rock and roll et le folk.

Le set d’ouvre par le skud « C'Mon Armageddon. Une entrée en matière particulièrement éblouissante qui sert de tremplin à des morceaux comme « Wild & Free » et « The Gig ». En fait, le combo va dispenser une forme de ‘best of’ de son répertoire, dont la plupart des plages figurent sur la compile sortie en 2022, « The Very Best Of Fantastic Cat » ...

A l’instar de Deuxluxes, les Courettes est un couple uni à la ville comme sur la scène. Un duo brésilo-danois formé de Flavia (guitare/chant) et Martin Couri (batterie) qui éclabousse depuis quelques années déjà la scène néo garage européenne.

Les groupes qui proposent un rock/garage revivaliste sont légion. Mais les Courettes se situent franchement au-dessus du lot. Leur musique est inventive, fraîche et inspirée. Comme les Deuxluxes ils ont fait trembler le chapiteau.

Band instrumental, le Delvon Lamarr Organ Trio est issu de Seattle et pratique une forme de soul/funk à forte coloration sixties et seventies, dans l’esprit de Booker T & The MG’s. Baignant dans l’orgue Hammond, l’expression sonore libère pas mal de groove, mais votre serviteur décide alors de prendre une pause pour d’aller se restaurer…

Originaire de Berlin, Kadavar est né en 2010. Le line up implique le guitariste/chanteur Christoph ‘Lupus’ Lindemann, le batteur Christoph ‘Tiger’ Bartelt et le bassiste Simon ‘Dragon’ Bouteloup. Il reconnaît pour influences majeures The Doors et Hawkwind, mais surtout Black Sabbath et Led Zeppelin. Rétro, son stoner rock est teinté de psychédélisme, de blues et de doom.

« All Your Thoughts » ouvre les hostilités. La formation n’en n’oublie pas « Die Baby Die » et « Doomsday Machine », deux titres-phare de son répertoire.

La prestation terminée, votre serviteur vide les lieux. Il reste Pokey LaFarge, mais il a déjà eu l’opportunité de l’applaudir à deux reprises, au même endroit. Et puis, comme d’habitude, il s’est concentré sur les découvertes en débarquant dès l’ouverture du festival. La fatigue commençant à se faire de plus en plus sentir, il préfère rejoindre ses pénates.

(Organisation : Centre Culturel René Magritte, Lessines)

vendredi, 14 avril 2023 16:10

Superbe et intimiste…

Née en 1997, Fenne Lily est une auteure-compositrice-interprète de folk. Son premier album studio, « On Hold », est sorti en 2018, un opus enregistré sous la houlette de John Parish, le bras droit de PJ Harvey. Depuis, l’artiste britannique a déménagé à New York et intégré l’écurie de Dead Oceans (Phoebe Bridgers, Mitski, Bright Eyes) et publié deux autres long playings, dont "Breach", en 2020, et « Big Picture », ce 14 avril 2023. Cet LP a été écrit après une déception amoureuse vécue en 2020 ; et elle y raconte les diverses phases qu’elle a traversées au cours de cette période douloureuse.

Naima Bock assure le supporting act. Cette musicienne, chanteuse et compositrice indépendante est basée à Londres, au Royaume-Uni. Fille d’une mère grecque/anglaise et d'un père brésilien, elle a passé sa petite enfance à Sao Paulo. Naima et sa famille ont déménagé dans le sud de Londres à l'âge de sept ans. Adolescente, elle a commencé à assister à des spectacles, principalement au Windmill de Brixton. À l'âge de 15 ans, elle fonde Goat Gril en compagnie de quelques amis. Au sein de ce groupe de post-punk, elle se consacre alors à la basse. Après y avoir passé 6 années, elle décide de se lancer en solitaire. Son premier album, « Giant palm », est paru en 2022. Et elle vient de publier un nouveau single, « Lines ».

Sur les planches, elle est seule, armée de sa gratte semi-acoustique. C’est cet instrument et sa voix profonde qui véhiculent ses émotions, dans un style folk teinté de carioca, de jazz et aux réminiscences balkaniques voire folktronica ; un univers sonore qui oscille quelque part entre ceux d’Aldous Harding, de Matt Elliott et de Broadcast. Bref, particulièrement éclectique. Ses morceaux à rallonge frôlent parfois l’impro.

La setlist va nous réserver le nouveau single, des extraits de son premier album (NDR : elpee aux harmonies vocales multiformes et enrichi d’une pléiade d’instruments insolites), et de nouvelles compos, probablement prévues pour un futur elpee.

Setlist : « Thirty Degrees », « Lines », « Campervan », « Gentle », « Assum », « Giant Palm », « Some Day »

Fenne Lily grimpe sur les planches. Elle se consacre au chant et à la guitare. Elle en possède 4 dont une superbe de couleur blanche et une semi-acoustique. Elle est soutenue par un bassiste et un drummer. En arrière-plan, figure le logo de son dernier long playing, sur une tenture.

Le set s’ouvre par le country/folk « Map Of Japan », une chanson empreinte de tendresse. Et pourtant elle se sert de pédales de distorsion qui lui permettent d’injecter de la reverb dans sa gratte et de vocoder sa voix. Très interactive, elle s’adresse régulièrement à l’auditoire. Sur un ton optimiste, « Lights Light Up » évoque paradoxalement l’inéluctable rupture. La compo débute sur un ton léger et brillant aux harmoniques tamisées. Le drumming est opéré par des sticks à balais, y compris sur les cymbales. Les accords de gratte sont d’abord fragiles avant de devenir plus allègres. Belle et aérienne, la voix caresse les tympans. Elle épanche toute sa mélancolie tout au long de "Dawncolored Horse" et devient bouleversante sur « Henry » et « Pick ». Au beau milieu du set, Naima Block rejoint le trio et s’installe derrière les claviers.

Fenne tisse d’élégantes mélodies aux textes à tiroirs, qui devraient ravir les fans de Phoebe Bridges, Charlie Cunningham et Taylor Swift.

« Big Picture » lui permet de trouver un sens à son existence avant de prendre de la hauteur sur « In My Own Time » et la conclusion enchanteresse et intimiste de « Half Finished » où elle cicatrise sa peine la plus profonde afin de pouvoir tourner la page.

Une prestation superbe et intimiste de cette très jolie et sympathique Britannique. Selon l’humble avis de votre serviteur, elle ne devrait pas rester longtemps célibataire…

Setlist : « Map Of Japan », « Lights Light Up », « Dawncolored Horse », « Hypochondriac », « Berlin », « 2+2 », « In My Own Time », « Pick », « Alapathy », « Henry", « Half Finished ».

Rappel : « I Used to Hate My Body but Now I Just Hate You », « Car Park », « Top To Toe »

(Organisation : Ancienne Belgique)

UK

Inhaler se produisait donc deux jours de suite à l’AB, soit les 21 et 22 avril. Votre serviteur assiste au set du vendredi. Son second elpee, « Cuts & Bruises », est paru en février dernier et dans la foulée, le groupe est parti en tournée.

Originaire de Dublin, ce quatuor réunit des membres qui se connaissent depuis 2012, soit lorsqu’ils fréquentaient le collège. Le line up réunit le chanteur/guitariste Elijah Hewson (c’est le fils du chanteur de U2, Bono), le bassiste Robert Keating, le guitariste Josh Jenkinson et le batteur Ryan McMahon. Sur la route, le combo est soutenu par le claviériste Louis Lambert.

Le supporting act est assuré par Blondes, une jeune formation indie issue de Nottingham. A son actif, plusieurs singles, dont « Coming Of Age », devenu viral sur Tik Tok et trois Eps, « Minimum Wage », « Streetfight » et « Out The Neighbourhood ». Le band implique deux guitaristes, un bassiste, un batteur et un chanteur qui se consacre parfois à la six cordes. Et sous cette formule, le résultat est plutôt percutant.

Le set débute s’ouvre par « Street Fight ». Plutôt calme, le morceau est canalisé par la gratte semi-acoustique. Nouvelle compo, « Love In The Afternoon » baigne dans une forme d’indie rock plutôt énergique mais bien radiophonique. La voix s’élève dans l’éther tout au long de « Out The Neighbourhood », une compo au cours de laquelle les guitares s’emballent. Et la prestation, chaudement acclamée, de s’achever par « Basement » …

Setlist : « Street Fight », « Minimum Wage », « Coming Of Age », « Love In The Afternoon », « Out The Neighbourhood », « The Basement » 

Place ensuite à Inhaler. La scénographie est simple : une toile de fond noire sur laquelle le mot ‘Inhaler’ a été peint en blanc. Il changera de couleur en fonction de l’éclairage. Une estrade haute à gauche, pour accueillir le claviériste, et une autre à droite, sur laquelle sera perché le drummer. La face avant de sa grosse caisse se signale également par le logotype du band. Et puis sur les planches, on remarque encore la présence de quelques microphones sur pied. C’est tout !

Pendant que la formation grimpe sur le podium, une musique de film est diffusée dans les haut-parleurs, alors que le light show, entre lumières rouges et stroboscopes blancs aveuglent l’auditoire. Le groupe irlandais ouvre le set par son hymne optimiste à l'esprit libre, « These Are The Days ». Caractérisé par son clavier très eighties et cette petite ligne de guitare répétitive, cette compo évoque The Killers. Impassibles, les 3 gratteurs sont en ligne et ne quitteront quasi-jamais leur zone de confort. Les musicos ont des cheveux en désordre et ont enfilé des chemises à col déboutonné et des jeans.

La voix d’Elijah rappelle celle de son paternel. Elle est à la fois puissante, un brin nasillarde et claire. Et particulièrement tout au long du single, « My Honest Face ». Au sein des premiers rangs (NDR : c’est surtout là que l’ambiance est la plus enflammée), on comprend peut-être les paroles, mais plus on se rapproche de la table de mixage, au moins on les décode. En fait, le volume sonore est trop élevé et les balances ne sont pas vraiment au point.  

Le public est multigénérationnel. Et s'il n'y avait pas les centaines de téléphones brandis par les aficionados (surtout de nombreuses jeunes filles dans la fosse), essayant de capturer plusieurs moments du concert pour les poster sur les réseaux sociaux, on pourrait croire assister au concert d’un un jeune groupe de garage rock qui débute.

En milieu de show, étonné, le public observe le bassiste Robert Keating et le guitariste Josh Jenkinson se diriger vers le batteur Ryan McMahon et échanger avec désinvolture quelques mots au milieu de certains morceaux. Une nonchalante accentuée par les intermèdes continuels affichés par Hewson.

L’entrée en matière de la basse en slap/tap de « Who's Your Money On ? (Plastic House) » est parfaitement en phase avec le drumming. Une section rythmique qui évolue à la limite du funk.

Les guitares ont tout le loisir de s’exprimer, au travers de riffs et mêmes de solos entrelacés, rappelant par moment les heures de gloire de Bloc Party, à l’instar de « Cheer Up Baby » ou encore « My Honest Face », qui adresse de solides clins d’œil à Editors. Un morceau comme « Totally » penche même vers le rock sensuel d’INXS alors que tout au long de « Dublin in ecstasy », le travail des cordes se fond dans les synthés à coloration eighties.   

« Just to Keep You Satisfied » flotte sur un thérémine au son étrange et envoûtant. Des sonorités de sixcordes distordues éclosent à mi-parcours dans l’esprit du « Stupid Girl » de Garbage. « Love Will Get You There » aurait pu naître de la rencontre entre The Cure et Billy Joel, notamment lors du refrain, la ligne de basse mélodique se chargeant d’arrimer la chanson. Britpop, « Valentine » se distingue par ses guitares entraînantes et carillonnantes, comme Johnny Marr à la belle époque des Smiths, son rythme de batterie direct et quelques notes de synthé qui s’insinuent furtivement.

Dommage que l’ingé-son n’était pas à la hauteur…

Setlist : « These Are The Days », « My Honest Face », « Totally », « Dublin In Ecstasy », « The Things I Do », « When It Breaks », « My King Will Be Kind », « Now You Got Me », « Just To Keep You Satisfied », « Who's Your Money On ? (Plastic House) », « Valentine », « Love Will Get You There », « Cheer Up Baby ».

Rappel : « If You're Gonna Break My Heart », « It Won't Always Be Like This ».

(Organisation : Ancienne Belgique et Live Nation)

La dernière fois que votre serviteur avait assisté à un concert de DMA’s, c’était au Cirque Royal, en première partie de Kasabian. Il est de retour à l’Ancienne Belgique, mais au club, ce dimanche 23 mai 2023. Fondé en 2012, à Sydney, ce trio est considéré comme la formation la plus anglaise d’Australie. Et pour cause, elle pratique… de la britpop. A son actif, quatre elpees, dont le dernier, "How Many Dreams ?", est paru en mars dernier. Un disque ambitieux partagé entre chansons sur lesquelles s'extasier et d’autres belles à pleurer...

Le supporting act est assuré par Demob Happy, un autre band, mais insulaire. Issu de Newcastle, il s’est cependant établi à Brighton. Quatuor à l’origine, son line up a été réduit à un trio depuis le départ du guitariste Mathew Renforth. Il implique aujourd’hui le bassiste/chanteur Matthew Marcantonio, le drummer Thomas Armstrong et le sixcordiste Adam Godfrey.

Il pratique un power/punk/rock classique mais rebelle et très électrique. A coups de riffs aussi tranchants que déjantés, il a décidé de lutter contre ‘la médiocrité culturelle et la complaisance politique’ qui gangrène son pays. Ses influences musicales oscillent de Nirvana à Queens Of The Stone Age, en passant par Royal Blood et The Melvins.

La prestation va se révéler autant acide, féroce, chargée d’adrénaline qu’audacieuse, surtout à travers « Succubus » (NDR : dans la mythologie, un succubus est un démon qui apparaît dans les rêves, prenant la forme d'une femme pour séduire les hommes ; et le malin est ici incarné par les médias télévisuels qui nous plongent en état de léthargie), un titre au cours duquel le band va donner toute la mesure de son talent…

Le set s’ouvre par "Voodoo Science", le premier single extrait du futur opus. Le batteur imprime un tempo métronomique. Les accords de guitares sont insidieux et sauvageons. Le spectre de Josh Homme se met même déjà à planer.

Les musicos affichent un look retro (pantalons à pattes d’eph) voire glam. Nouveau single, "Run Baby Run" (le clip est disponible ici) se révèle à la fois instinctif, redoutable, huileux et addictif. Un morceau radiophonique qui provoque de l’enthousiasme au sein de la foule. D’autant plus que le son est nickel. Fameuse différence par rapport à celui qu’Inhaler nous a infligé deux jours plus tôt. Si "Hades Baby" nous emporte dans une vague qui déferle à la manière de Nirvana, la voix aérienne et vocodée de Marcantonio lorgne plutôt vers Royal Blood. "Be Your Man" termine un set bien senti, mais trop court. On épinglera, bien sûr, des harmonies vocales ultra pop (NDR : les musicos sont fans des Beatles, non ?), des gimmicks psychédéliques, des relances bien rock, des élans frénétiques punk, un son granuleux plutôt désertique et une distorsion fuzz bien calibrée. A revoir absolument !

Setlist : "Voodoo Science", "Succubus", "Run Baby Run", "Are You Thinking", " Hades, Baby", "Fake Satan", "Less Is More", "Be Your Man"

Ex-The Dirty MA’s, DMA's est à la base, un trio. Soit le chanteur Tommy O’Dell ainsi que Matt Mason et Johnny Took aux guitares. Le premier à l’électrique, le second à la semi-acoustique. Mais en tournée, le combo est renforcé par Joel Flyger à la gratte rythmique, Jonathan Skourletos à la basse et Liam Hoskins aux drums.

Avant que le sextuor ne grimpe sur le podium, les haut-parleurs crachent le « Stupid girl » de Garbage. Les musiciens en profitent pour s’installer sur les planches. La foule les accueille sous un tonnerre d’applaudissements. Le drummer se plante au milieu et en arrière-plan (NDR : la scène n'est pas très grande).

Casquette noire vissée sur le crâne, Tommy possède une voix qui ressemble terriblement à celle de Yungblud, aka Dominic Harrison. Johnny, le blondinet, ne tient pas place. Il porte un même type de couvre-chef, mais de camouflage, et déambule de long en large sur les planches, tout en triturant voire en martyrisant ses cordes. Par intermittence, Joel Flyger, se charge des claviers. Le combo est manifestement en pleine forme. La setlist va nous proposer 6 plages du dernier elpee. Dont le titre maître du long playing, qui ouvre le show. Les autres morceaux sont extraits du reste de sa discographie. L’ensemble des instrus s’éclate dans un mouvement de dance indie (NDR : pensez à Fat Boy Slim ou The Chemical Brothers). Une manière fantastique d’ouvrir les hostilités. "Olympia" navigue sur des guitares saturées assises sous la voix d'O’Dell. Sourire aux lèvres, ce dernier regarde peu le public. Il lui tourne même régulièrement le dos pour fixer le batteur qui imprime un tempo d'enfer.

Sympathique et particulièrement interactif, Johnny quitte rarement sa gratte semi-acoustique. Dont les sonorités s’avèrent savoureusement limpides tout au long de "The Glow". Les chœurs sont riches. Si les influences oscillent de Bruce Springsteen à Bob Dylan, en passant par Sonic Youth, New Order, The Music et Dinosaur Jr, l’ambiance et les orchestrations rappellent surtout les Irlandais de The Academic mais qui auraient hérité du charisme d’Imagine Dragons. Le combo n’en oublie pas son hit, "Hello Girlfriend", un titre qui fait manifestement craquer le public féminin. A la fin du morceau, le second sixcordiste s'y reprend cependant à 7 reprises pour relancer le refrain. Inutile d’écrire que le public est conquis. Non seulement les musicos sont de fameux instrumentistes, mais O’Dell est un excellent chanteur. Et la qualité des compos est au rendez-vous. Bref, des kangourous qui boxeront bientôt sur le ring des grands !

Alors que « Play It Out » s’enfonce dans un psychédélisme réminiscent du Floyd, le light show se focalise sur l’auditoire, accentuant cette impression de voyage sous acide. "Lay Down" achève cette prestation tout en puissance et de toute bonne facture.

Pas d’interruption avant le rappel. La formation s’y colle immédiatement, comme si elle était pressée par le temps.

Stellaire et passionné, "Feels Like 37" est chanté en chœur par les musicos. Tout comme l’exceptionnel "Silver".

Enfin, le remarquable "Everybody's Saying Thursday's The Weekend" clôt définitivement la prestation, un morceau aux paroles significatives ; les lyrics invitant à abandonner ce qui nous pèse pour embrasser l'avenir avec optimisme…

Setlist : "How Many Dreams ?", "Olympia", "The Glow", "Timeless", "Silver", "Something We Are Overcoming", "Tape Deck Sick", "Fading Like A Picture", "Hello Girlfriend", "Forever", "Delete", "Play It Out", "Lay Down".

Rappel : "Blown Away", "Feels Like 37", "Everybody’s Saying Thursday’s The Weekend".

(Organisation : Ancienne Belgique)

mercredi, 12 avril 2023 15:58

Quelque chose de… Johnny…

Après sa victoire dans l’émission de télévision ‘La France a un incroyable talent’, décrochée en 2018, Jean Baptiste Guégan a vendu plus de 400 000 albums de son premier album « Puisque c'est écrit ». Ce qui lui a permis de fouler la scène d’une cinquantaine de Zénith et même celle de la mythique Accor Arena de Paris, en mars 2020. Son troisième elpee, « Toutes les larmes sèchent un jour », est paru en décembre de l’an dernier.

Surnommé la voix de Johnny, il s’évertue la plupart du temps, à faire revivre son idole sur les planches, même si au fil du temps, il s’est forgé un répertoire personnel. Cependant, il a baptisé sa nouvelle tournée ‘Johnny, vous et moi’. Et puis, il a quand même bossé en compagnie du parolier attitré de Jean-Philippe Smet, Michel Mallory.

Il se produisait ce mercredi 12 avril au Cirque Royal de Bruxelles. Ce concert devait se dérouler le 11 mars dernier, mais il avait été reporté pour raisons de santé.

Le set s’ouvre par une version revisitée d’« Allumer le feu ». Une bonne entrée en matière pour un show qui promet d’être sulfureux. Le son est nickel. Place ensuite à une adaptation fidèle à la compo originale de la superbe ballade, « Marie ». Sur les planches, Jean-Baptiste Guégan est entouré de son fidèle sextet, en l’occurrence un drummer, un claviériste, deux guitaristes, un harmoniciste (NDR : celui qu’on entend le plus) et un bassiste. Sans oublier les deux choristes. Vêtu de noir en début de concert, J-B J va se changer au cours de la soirée, lorsque trempé de sueur, il filera dans sa loge afin d’enfiler un froc en cuir (noir) et une chemise (bleue) de style Elvis Presley. Il lui rend d’ailleurs hommage à travers « Chante Elvis ».

JBG signale que le répertoire (NDR : qui est sculpté aussi bien dans le blues, le boogie, le rock, le rockabilly, l’americana et les ballades) est équitablement partagé entre le sien et celui de Johnny. Mais son âme plane toujours au-dessus des mots.

Interactif, il s’assied parfois sur un siège haut, une six cordes à la main, lors de morceaux acoustiques. Ce sont les rares moments au cours desquels il peut reprendre son souffle.

Tout au long de « Les frères du Rock’n’roll », les grattes sont huileuses. Parfois il y en a quatre en même temps. Et le résultat est particulièrement électrique. Il attaque » Coupable ». Signé Mallory, ce morceau était, au départ, destiné à Hallyday, mais finalement, à la suite de son décès, c’est J-B G qui l’a enregistrée à Nashville, comme la plupart des titres de sa discographie.

Toujours dans le domaine des reprises, « Gabrielle » est une chanson d’amour issue de la plume de Jacques Revaux (parolier de Claude François et de Michel Sardou). Elle oscille entre la country et le r&b. J-B G nous réserve « Le Baiser De Judas » à la gratte semi-acoustique, une composition qui traite de l’hypocrisie. Le texte du premier couplet relate : ‘Les faux amis c'est comme le temps. Ça ne fait pas de cadeau. Des intrigants prêts à tout. Pour être sur la photo. Quand tous ces flatteurs qui se prétendaient mes frères. Qui me serrait dans leurs bras…’ Ecrite par Georges Garvarentz, parolier pour les Chaussette Noires, Michel Sardou, Sylvie Vartan et Charles Aznavour, « Retiens La Nuit » nous replonge à l’époque des ‘yéyés’. Tout au long de « Saint-Barthélemy » (NDR : c’est là où repose son maître), île française des petites Antilles, il rend hommage à Johnny. Emouvant, Le Pays d’Armor » évoque la Bretagne d’où il est originaire, et notamment de Saint-Brieuc, fait de granit, de terre, de légende, de lande, de rivière et de vent. L’absence de cornemuse est compensée par le fifre, joué par l’excellent harmoniciste. C’est le moment choisi par J-B G pour se fondre dans la foule afin de signer des autographes, accepter des selfies et empoigner des mains. Il signale que le temps est compté, car il doit continuer son show, mais il y passe quand même 10 bonnes minutes, alors que les musicos meublent l’espace sonore. Guégan achève son concert par « Passez La monnaie » et « Sur Le Bord de La Rue ».

En rappel, il revient seul pour interpréter « Merci ». C’est sa façon de nous remercier.

Quelque chose de Johnny hante les concerts de Jean-Baptiste Guégan. Mais l’artiste évite les faux-semblants. Ses albums sont à la fois personnels, intimes, mais rock et populaires, abordant des thèmes que Johnny aurait aimés. Et la voix ! Même les critiques musicaux comme Philippe Manœuvre le disent : ‘Il a la même voix, la même empreinte vocale. Quand on ferme les yeux on entend Johnny Hallyday’. Mais on ne ferme pas les yeux pour un spectacle de Jean-Baptiste Guégan car, comme lui, il a fait le show pendant près de deux heures.

Votre serviteur a rarement assisté à un spectacle d’un artiste si près de son public. Il n’est pas un fan de Johnny, mais a été charmé par celui de Jean-Baptiste Guégan...

Setlist :

« Allumez le feu », « Marie », « Les Frères du Rock And Roll », « Coupable », « Gabrielle », « Le Baiser De Juda », « Retiens La Nuit », « Oh Chérie » (Lavoine), On Va A Nashville », « Saint-Barthélemy », « Chante Elvis », « Le Pays d’Armor », « Passez La monnaie », « Sur Le Bord de La Rue ».

Rappel :

« Merci »

(Organisation : Next Step)

 

samedi, 22 avril 2023 18:10

Ondes De Gravité

Originaire de Strasbourg, Outed est un couple sur scène comme à la ville. Il réunit Noémie Chevaux et Fred Tavernier. Ils puisent leur inspiration dans la musique qu’écoutaient leurs parents ; en l’occurrence celles des Shadows, des Rolling Stones, d’Eddy Cochran, d’Elvis Presley, de Barbara, d’Higelin, des opérettes, du classique et des Yéyés.

Découpé en 11 plages, l’opus s’ouvre par « A l’Envers », un morceau de pop sautillante éclairée par des paroles lumineuses : ‘Nos corps nus attirés par la lumière. Bercés par un chant familier. Pour un premier voyage en solitaire. Avec champagne à l’arrivée’. Des kalimbas africains (un genre de piano à pouces) enrichissent la piste dont les textes évoquent un retour aux sources et aux origines de l’humanité sur les terres africaines.

Entre ballades pop, morceaux plus électro ou pop-rock énergiques imaginés pour la scène, l’elpee révèle une approche riche et variée du duo. Enfin, pas tout à fait, car lors des sessions, il a reçu le concours de Franck Bedez à la basse, Cédric Macchi à la batterie, David Linderer aux claviers ainsi que Sébastien Hoog aux guitares et à la réalisation.

Ecrits à 4 mains, les textes conservent le style initié dans le premier album « La Matrice Du Chaos ». Et ils alimentent des chansons à leur image : sincères, libres, en clair-obscur qui reflètent les moments de joie, de névroses, d’amour, de délires de peurs, de colères et d’engagements. Mais qui peuvent soulever des questions existentielles avec légèreté et humour ou se transformer en véritable pamphlets caustiques. Plus sombres, ils enfoncent le clou sur un monde chaotique. Il y a même des poèmes mis en musique. Selon Fred et Noémie, cet LP est également une cellule d’observation en milieu psychiatrique.

Sautillant, caractérisé par sa pop électronique légèrement vintage, « Ephémère » est taillé pour le dancefloor.

« Vie tranquille », c’est le nouveau single qui a précédé la sortie du second long playing.

L’amour est éternel sur « Refaites-Moi » : ‘Faites de moi. Le plus bel Apollon, la nouvelle Aphrodite. Un modèle du genre qui vous excite. Je veux être l’objet de tous vos désirs.’

Et parfois les spectres de Daho, des Innocents, de Gainsbourg voire de Gainsbarre se mettent à rôder…

mardi, 11 avril 2023 18:03

Un show à l’américaine…

L’AB Box accueille, ce mardi 11 avril 2023, Hayley Kiyoko. Son second elpee, « Panorama », est paru en juillet de l’an dernier. Elle appartient à l’avant-garde d'un mouvement pop queer totalement décomplexé et propose une ‘bubble-gum’ pop aux rythmes électro incandescents. D’origine japonaise, elle a acquis rapidement un statut de star, en se produisant au sein de groupes comme Stunners (2007) ou Hede (2008). Elle est ensuite devenue actrice pour des séries chez Disney Channel. Et c’est en 2015, qu’elle s'est fait connaitre dans le monde entier grâce à sa chanson, « Girls Like Girls », qui comptabilise des millions de vues sur YouTube. Une ode à l'amour qui lui a permis d'être érigée en icône de la lutte homosexuelle. Pas étonnant que les fans l'aient affectueusement surnommée ‘Lesbian Jesus’…

Ce soir, la génération Tik Tok est majoritaire (?!?!?). On croise çà et là l’un ou l’autre quadra, quinqua ou sexa, mais le nombreux public est constitué d’ados… qui se filment…

Pour assurer le supporting act, elle a emmené, dans ses bagages, Leah Kate, une autre Américaine qui avait déjà foulé les planches de l’Ancienne Belgique, en novembre 2022. Elle partage les mêmes convictions LGBTQ+ que la tête d’affiche.

De son véritable nom Leah Kalmenson, cette artiste est responsable d’une pop rétro-électro qui donne l'impression que les nineties sont parvenues à se renouveler depuis 2020. Ce soir, elle est venue défendre son dernier elpee, « Alive And Unswell », paru en octobre dernier.

Le set s’ouvre par « But I Lied ». Sexy, elle porte un body blanc et un pantalon de la même teinte, mais liseré de fines lignes bleues. Derrière elle et en partie centrale, un écran plat au fond rose est placé à mi-hauteur, sur lequel son nom est inscrit en lettres blanches, à la droite duquel figure un cœur barré d’un éclair qui saigne. Soufflée par un puissant ventilo, sa longue chevelure de jais ondule au gré de ses déhanchements et de ses déplacements sur le podium. Interactive, elle ne craint pas de s’adresser aux premiers rangs. Elle est soutenue par un multi-instrumentiste qui alterne guitare et basse, ainsi qu’un drummer, perché sur une petite estrade. Il dispose d’un MPD, d’une batterie électronique et d’un pc miniature.

Elle demande au public s’il souhaite danser, jumper, rire ou crier. Elle ondoie comme une sirène, se jette au sol et se relève derrière son pied de micro. Manifestement les adolescentes qui campent au plus près de la scène sont ravies. Avant d’attaquer « Veronica », Leah demande à l’auditoire de lui faire un ou deux doigts d’honneur ; c’est alors que de nombreux ‘Fuck On’ et ‘Fuck Off’ éclatent dans la fosse, émanant principalement des filles. Dans le même esprit, le groovy « Fuck Up The Friendship » incite à la danse. Toutes ses chansons sont hantées par ses chagrins d’amour, des morceaux au cours desquels ses ex sont invariablement détestés dans les textes. Lorsqu’elle interprète « 10 Things I Hate About You », l’ambiance a atteint son paroxysme. Un titre final au cours duquel la foule, qui connaît apparemment bien les paroles, se met à les hurler à tue-tête. Un concert intense et particulièrement dansant…

Setlist : « 10 Thing » (Intro), « But I Lied », « Veronica », « Super Over » (Unreleased), « F U Anthem », « Break Up Season », « Happy », « Fuck Up the Friendship », « Hot All the Time », « 10 Things I Hate About You ».

Rien ne traîne sur l’estrade avant que Hayley Kiyoko n’entame son show. Pas un seul instrument, juste une toile tendue en arrière-plan destinée, en sa partie centrale, à la projection de vidéos et de logos divers. Mais aussi, en intro, de petites étoiles et une phrase qu’on pourrait traduire par : ‘On va danser ensemble jusqu’à la fin de la nuit ‘. Sous un brouillard de fumée, émerge Hayley, les deux bras en croix, à l’avant-scène. Elle relève l’index et incite la foule à applaudir. Les cris fusent de toutes parts. Les smartphones s’allument par centaines obstruant totalement la vue. Elle s’accroupit, regarde attentivement l’auditoire et entame « Found My Friends ». Deux danseuses se pointent et commencent à se dandiner ou se contorsionner dans tous les sens, autour de Hayley. Un spectacle à l’américaine bien ficelé, réalisé dans l’esprit de Madonna, Lady Gaga, The Pussicat Dolls voire Janelle Monáe. La musique est préenregistrée. Même les chœurs exécutés par Kiyoko. De quoi lui laisser le temps de chanter, danser et interagir avec son public. Parfois, votre serviteur se demande quand même si (parfois) elle ne chante pas en play-back…

A l’instar du show de Fletcher, des tas de trucs atterrissent sur les planches et notamment des fleurs, des soutifs et même des strings. On a quelquefois l’impression d’assister au set d’un boys band pour minettes. Avant que l’artiste n’interprète « Pretty Girl », un roadie lui apporte un siège haut et une gratte semi-acoustique. C’est donc ‘unplugged’ qu’elle exécute cette compo. Les danseuses réapparaissent par la suite. Hayley porte un pantalon et une veste translucide de couleurs flashy différentes qu’elle changera à trois reprises. Elle invite une fan à grimper sur le podium pour chanter en duo « Demons ». Chaque morceau est accueilli comme un hymne par le public majoritairement féminin.

Elle nous réserve l’inévitable « Girls Like Girls », moment au cours duquel les mouvements de bras, dans la fosse, créent une houle impressionnante. Une fosse au sein de laquelle on remarque la présence de nombreux drapeaux arc-en-ciel. Lors du final et dans une belle ambiance, deux des danseuses viennent d’ailleurs en agiter sur les planches. Content, le public pourra certainement poster de nombreuses vidéos et d’innombrables selfies sur Tik Tok…

Setlist : « Found My Friends », « Luna », « Sugar At The Bottom », « What I Need », « Underground », « Deep In The Woods », « Flicker Start », « Curious », « Determinate » (Lemonade Mouth Song) (Shortened), « Pretty Girl » (acoustique), « Forever », « Sleepover », « Demons », « Girls Like Girls », « Gravel To Tempo », « Hungry Heart » (Galantis cover), « Well... », « For The Girls ».

Rappel : « Panorama »

(Organisation Live Nation)

 

vendredi, 07 avril 2023 16:20

Un show enflammé, sauvage et turbulent…

Ce vendredi 7 avril 2023, Enter Shikari se produit à l’Orangerie du Botanique. Le concert était sold out une heure après la mise en vente des tickets. Il s’agit de la seule date en Belgique d’une tournée européenne, à guichets fermés. Fondé en 2003, ce quatuor issu du Hertfordshire compte sept albums studio à son actif ; et son dernier, « A Kiss for the Whole World », paraîtra ce 21 avril prochain. Sa musique mêle post-hardcore, punk, nu-metal, rave, electronicore, drum&bass et prog rock. Entre autres. En ‘live’, la formation s’est forgé une sacrée réputation sur les planches, des prestations décrites par certains médias comme explosives et incendiaires. Le line up n’a pas changé depuis sa création et implique le chanteur/claviériste Roughton ‘Rou’ Reynolds, le bassiste Chris ‘Batty C’Batten, le guitariste Liam ‘Rory C’Clewlow et le drummer Rob Rolfe.

Pour six concerts accordés sur le Vieux Continent, le supporting act est assuré Blackout Problems, un combo allemand, dont c’est la première apparition sur le territoire belge, et espérons pas la dernière…

Originaire de Munich, Blackout Problems est né en 2012. C’est dans son combat pour l’indépendance artistique que le groupe puise toute son inspiration. En outre, il n’hésite pas à soulever des débats contemporains sur la diversité des genres. A l’origine, le band était limité à un trio réunissant le bassiste Marcus Schwarzbach ainsi que les guitaristes/claviéristes Moritz Hammrich et Mario Radetzky. C’est ce dernier qui assure le lead vocal. Depuis, le drummer Michael Dreilich a été intégré au line up. Son dernier elpee, « DARK », est paru en 2021. Il s’agit déjà de son cinquième.

Le set s’ouvre par « Murderer ». Un morceau qui s’achève par ‘L.O.V.E. For Everybody’. Ce qui nécessite certaines convictions. D’une part, il faut être convaincu que l'activisme politique et la critique du système sont nécessaires pour protéger les vies humaines ; et, d’autre part, que les individus sont interconnectés par leurs sentiments de colère, d’incohérence et de compassion. Mario se montre particulièrement interactif auprès des premiers rangs qui le lui rendent bien. Les plus excités s’agitent, jumpent, dansent et crient. Bref, ça saute de partout. Et les musicos ne sont pas en reste. Le bassiste exécute des ciseaux avec ses jambes tout en bondissant sur place. La voix de Mario est puissante et passe aisément de l’aigu au grave. Pendant « Brother », il se lance dans la foule pour réaliser un crowdsurfing. Il s’arrête au milieu du public et lui demande de s’écarter. Il s’assied et commence à chanter, relayé par l’auditoire qui s’accroupit. Il regagne ensuite le podium, mais revient dans la fosse, quelques minutes plus tard, en emportant son micro et sa guitare pour attaquer « Lady Earth ». De sa voix haut-perchée, Il communique toutes ses émotions dans les paroles de ses chansons. Intense, « Whales » agrège pop, rock et électro. Lors du titre final, « Germany, Germany », une compo aux superbes lignes de gratte et aux harmonies vocales soignées, il regagne la fosse, mais debout sur les épaules de spectateurs qui lui permettent de rester en équilibre en lui tenant les pieds. Trente minutes, pour découvrir un groupe pareil, c’était manifestement trop court ! A revoir mais dans le cadre d’un full concert !

Setlist : « Murderer », « Brother », « Lady Earth », « Whales », Rome », « Germany, Germany ».

Il y a un monde fou dans l’Orangerie. Il y fait une chaleur tropicale et malodorante. Des barrières ont été installées devant le podium et autour des immenses tables réservées aux ingénieurs du son. Votre serviteur s’y est planté juste devant, mais à force se faire marcher sur les pieds, il commence à se demander s’il a bien choisi le bon endroit.

Une trentaine de néons encerclent le quatuor. De couleurs différentes, ils s’allument au rythme du chenillard. C’est le moment choisi par les musicos de grimper sur l’estrade.

Dès le premier titre, « (pls) Set Me On Fire », un pogo éclate devant votre chroniqueur qui est projeté contre les barrières. Ne reste plus qu’à s’éloigner de cette bousculade et de choisir un emplacement moins perturbé. Ce sera près de la porte d’entrée. Un léger courant d’air y rafraîchit l’atmosphère et on y voit bien la scène, où le batteur est installé au milieu. Dans la fosse, les ‘mosh pits’ redoublent d’intensité et les aficionados qui connaissent les paroles des morceaux se mettent à chanter en chœur.

Immersif, le light show du band jouit d’une solide réputation. Et ce soir, il ne souffre pas d’exception. Ainsi, les lasers ricochent dans toutes les directions.

Reynolds fait mine de se lancer dans le public pendant « {The Dreamer’s Hotel} », mais il se ravise, alors que les plus audacieux surfent de l’arrière vers l’avant.

Enter Shikari est venu défendre son dernier long playing, mais n’en oublie pas ses deux singles parus en 2022, « The Void Stares Back » et « Bull », mais également des plages issues de son ancien répertoire, telles que « Juggernauts », reflet de son engagement politique, l’efficace « Quickfire Round » ou « Mothership », mais complétement relookées…

De temps à autre, Rou se sert d’un synthétiseur vintage, qui ressemble à une vieille télévision. Il tourne le dos au public, et après l’avoir déclenché, l’appareil libère automatiquement des beats electro. Le leader accapare pleinement l’espace sur le podium, escalade même les haut-parleurs et se déplace souvent comme… un automate. Le drummer imprime un tempo tribal et instinctif à « Radiate ». Transpirant comme un bœuf, Reynolds enlève sa veste puis la chemise, puis les réenfile deux morceaux plus loin.

En fin de parcours, le combo nous réserve le vénéré titre emocore « Sorry, You're Not a Winner », en y intégrant des remixes.

En rappel, on aura droit à quatre morceaux. D’abord, Reynolds revient en solitaire pour accorder une version acoustique de « Stop the Clocks. Puis lors du retour des trois autres musiciens, « System… » s’autorise une touche a capella. Très particulier, comme adaptation ! Compo préférée des fans, « Live Outside », est un choix parfait. Une piste axée sur la santé mentale et le désir de faire une pause dans la vie moderne. Et le set de s’achever par « Live outside » …

Un show de 80 minutes enflammé, sauvage et turbulent… qui n’a pas lésiné sur l’électronique, notamment lors des remixes… 

Setlist : « (pls) Set Me On Fire », « Juggernauts », « {The Dreamer's Hotel} », « Halcyon », « Hectic », « The Void Stares Back », « It Hurts », « Satellites* * », « The Pressure's On », « Bloodshot », « Labyrinth », « Radiate, Quickfire Round », « Havoc B », « Bull », « The Last Garrison », « Sorry, You're Not a Winner » (Pendulum Remix 2nd Verse, ‘23 Remix Outro).

Rappel : « Stop the Clocks (Rou Solo) », « System... » (A capella), « ...Meltdown », « Live Outside ».

(Organisation : Botanique)

mercredi, 29 mars 2023 18:17

Un spectacle total !

Très souvent, lors d’un concert de metal, l’AB accueille trois groupes. A l’origine, cette soirée était prévue le 14 février 2022, mais à la suite de la COVID, elle a été reportée. Elle se déroule donc ce mercredi 29 mars. Au programme : le combo suisse Kassogtha, américain Veil Of Maya et en tête d’affiche, suédois, Avatar. Son dernier elpee, « Dance Devil Dance » est paru en février dernier. C’est à nouveau sold out depuis belle lurette…

Fondé en 2013 Deus ex Machina a changé son patronyme en Kassoghta à partir de 2018. Le line up du combo genevois implique la chanteuse Stephany Hugnin, le batteur Dylan Watson, le bassiste Valerian Burki ainsi que les guitaristes Mortimer Baud et Martin Burger. Le groupe pratique un death metal progressif.

Une toile est tendue, derrière le batteur, perché sur une estrade, sur laquelle est mentionnée le nom de la formation. Outre le préposé aux fûts, les autres musicos sont en ligne, vu le peu d’espace réservé au matos des deux bands suivants. Le quintet est venu défendre « rEvolve », un LP gravé l’an dernier. Sur les planches, les musiciens se démènent. Le light show inonde la fosse.

Le set s’ouvre par « Eclipse » un extrait du dernier opus. Les guitares sont graisseuses et huileuses. Les percus sont lourdes et la voix de la chanteuse arrache quelque peu les tympans. Débordant d’énergie, elle alterne chant clair, scream et growl. Mais franchement, les compos passent mieux la rampe lorsqu’elle adopte un vocal limpide et mélodieux. Tous les morceaux semblent issus du même moule, hormis « Venon » qui démarre sur un tempo lancinant, avant que Stephany ne se mette hurler. Comme dirait le consultant Philippe Albert : peut mieux faire…

Setlist : « Eclipse », « Drown », « Venom », « Before I Vanish », « Complacency »

Formation chicagoan, Veil of Maya est née il y a presque 20 ans. Du line up originel, il ne reste plus que le guitariste Marc Okubo et le batteur Sam Applebaum. Bassiste, Danny Hauser a débarqué en 2010, et Lukas Magyar, le vocaliste, en 2014. Son patronyme se réfère au peuple maya et tout particulièrement à son concept d’illusion de la philosophie indienne.

Ne connaissant pas très bien la musique de ce combo américain, votre serviteur avait pris la peine d’écouter quelques morceaux sur le net. Basique mais efficace, elle avait de quoi intriguer et susciter l’envie d’assister au show.  

Mais au bout de 4 titres, il décroche. Le metalcore du quatuor vire rapidement au djent. Ce qui devient difficilement supportable pour ses pauvres oreilles. La voix Magyar est clairement baveuse. Timide, il prend, au fil du set, de l’assurance et commence à arpenter les planches de long en large. Le sixcordiste s’avance parfois jusque l’avant du podium. Danny s’y risque un peu plus souvent. Mais, en général, chacun sort rarement de son espace. Et il n’y a quasiment aucune interactivité physique entre les membres de la formation. Bref, une prestation correcte, sans plus, qui a néanmoins déclenché des applaudissements nourris au sein du public.

Setlist : « Viscera », « Doublespeak », « Leeloo », « Overthrow », « Lisbeth », « Punisher », « Godhead », « Synthwave Vegan », « Outsider », « Outrun », « Mikasa »

Le décor de scène est impressionnant : deux murs de baffles, d’amplis et de spots entourent le drummer, John Alfredsson, planté sur une estrade, à 2 mètres de hauteur. Jonas ‘Kungen’ Jarlsby et Tim Öhrström se chargent des guitares, Henrik Sandelin se réserve la basse et Johannes Eckerström se consacre au micro, mais également au chant au trombone, au saxophone et au piano.

L’entrée en matière d’Avatar est très théâtrale. John entame le set seul à la batterie et imprime un tempo d’automate en costume de cirque traditionnel. Puis, dès l’arrivée des autres membres, c’est le délire dans la salle. Chaque membre du band déboule par des portes différentes disposées sur scène.

Impressionnant, le maquillage de Johannes pourrait être décrit comme un hybride entre The Joke, The Crow, Kiss et Alice Cooper. Il porte de hautes guêtres vermillon sur un pantacourt de cuir noir et comme veste (qu’il changera plusieurs fois au cours du show), un frac de smoking en queue de pie toujours de la même peau, et de teinte rouge et noire. Il se sert d’une canne de tambour major et est coiffé d’un chapeau mou de couleur noire. Et manifestement il est en pleine forme… Il faut avouer que la scénographie a de la gueule. Les longues chevelures tournent souvent sur les planches. Les costumes des autres musicos sont assortis à celui du leader. A trois reprises on aura droit à des feux d’artifice propulsés par 6 machines pyrotechniques. Heureusement, tout est sous contrôle, et le service incendie ne devra pas intervenir. Il y a des pétards, de la fumée, des confettis et même… du cirque ! Pendant « Puppet Show », Johannes vient se faufiler à l’étage de la première mezzanine de gauche, pour y faire le spectacle. Faire un chien en ballon à un concert de metal ? Et pourquoi pas ? En tout cas, le gamin qui a reçu le ballon était aux anges.

L’audacieux « Dance Devil Dance » ouvre les hostilités. Si le son est massif, on entend bien chaque instrument et la voix de Johannes est aigüe.

Il sort ensuite son fameux trombone (il a dû attendre qu’on lui apporte l’embouchure qu’il avait oubliée) pour le solo de « Puppet Show », assurément l’un des meilleurs moments de la soirée. Pour deux titres, on installe un mini kit de batterie afin que John puisse également venir au-devant de la scène. Une très bonne idée pour mettre en exergue cet excellent batteur.

Mention spéciale à « Chimp Mosh Pit » et « Do You Feel In Control » qui passent très bien l’épreuve du live. En outre, quand on sait qu’à la suite de la pandémie, il n’y a pas eu de véritable tournée pour défendre « Hunter Gatherer », il est assez frustrant de n’avoir que deux titres à se mettre dans les portugaises (« Scream Until You Wake » et « Colossus »). Et même si l’attitude appartient au show, Johannes bavarde énormément et remercie constamment la foule. Il est en interactivité totale et conquis, les spectateurs arborent souvent de larges sourires.

Interchangeables, la paire de gratteurs se répartissent les soli et les riffs avec une rare complémentarité tout en affichant une technique irréprochable. Peu de formations comptent dans leurs rangs un tel duo. Seul face à ses ivoires pendant le morceau « Tower », Johannes nous réserve un moment d’émerveillement. « Black Waltz » est précédé d’une chorégraphie réalisée à l’aide de ballons de baudruche accrochés au chapeau de Johannes, qu’il va éclater au fil de la compo. « A Statue Of The King » clôt le concert. Moment choisi par le drummer et un roadie pour se lancer dans une danse sur une intro rave/techno/electronic, alors que deux grandes toiles descendent sur laquelle un des deux sixcordistes est représenté en roi viking. Et ce dernier finit par débouler sur le podium, dans cet accoutrement.  

A l’issue du rappel, les baffles crachent le « We'll Meet Again » de Vera Lynn, une jolie manière de nous dire : ‘à la prochaine !’

Sur scène comme dans le public, tout le monde semble lessivé mais heureux lorsque les lumières se rallument. Une chose est sûre, la performance d’Avatar a fait l’unanimité. Malgré 120 minutes de prestation, on en aurait bien repris un petit peu, mais à défaut, il n'y a plus qu'à attendre sa prochaine visite dans le plat-pays.

Setlist : « Dance Devil Dance », « The Eagle Has Landed », « Valley Of Disease », « Chimp Mosh Pit », « Scream Until You Wake », « Bloody Angel », « For the Swarm », « Puppet Show » (Johannes et le trombone), « When the Snow Lies Red », « Do You Feel In Control », « Black Waltz », « Tower », « Colossus », « Let It Burn », « A Statue Of The King ».

Rappel : « The Dirt I'm Buried In », « Smells Like A Freakshow », « Hail The Apocalypse », « We'll Meet Again » (Vera Lynn song).

(Organisation : Live Nation)

Gérald Dierick est un artiste belge dont nouveau projet, Gueules Noires publiera un premier elpee en juin prochain. Il sera éponyme. Un album rock, radical et engagé, dédié aux travailleurs des mines, qu'ils soient belges ou congolais.

Dans sa carrière, Dierick a déjà revêtu toutes les peaux. Du théâtre à la musique en passant par la danse ou l’expérimentation plastique, il voyage de supports en territoires, empreint d’une inspiration intarissable. Depuis plus de trente ans, il multiplie les actions artistiques et les collaborations ; de projets reconnus et de recherches intimes, jouant entre image et anonymat. Ses œuvres sont visibles, invisibles, indivisibles. C’est un artiste sombre qui tend vers la lumière !

Les Gueules noires désignent autant les mineurs belges, exploités dans les mines de charbon que les esclaves congolais torturés et anéantis pour les seuls intérêts du capitalisme pendant le colonialisme. Dans les deux cas, « Gueules Noires » parle d’êtres humains ramenés au rang de marchandises, de bétail ou d’outils. 

L'album a été enregistré au studio ICP de Bruxelles et contient 12 titres incisifs, 12 coups de pioche, 12 coups de machette !

Réalisé par Cyann Coroënne & Kyle Messett, le clip de « Diep Graaf » est à découvrir ici

 

 

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