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Sebastien Leclercq

Sebastien Leclercq

On a coutume de dire que la pluie n’arrête jamais un bon festivalier. Pourtant cette météo automnale a de quoi décourager. D’autant plus que les parapluies sont interdits sur le site (NDR : confisqués à l’entrée). Qu’importe, la Place des Palais vient de s’ouvrir pour la première soirée et le peuple est déjà au rendez-vous en masse.

Et il revient à Hyphen Hyphen d’ouvrir le bal. Ce groupe est l’une des dernières grandes sensations venues de France, médiatisée outre-Quiévrain par des prestations télévisées telles que Taratata ou les Victoires de la musique. Des Victoires pour lesquelles il a reçu le prix de ‘Révélation scène’, en 2016. Alors feu de paille ou confirmation ce soir ? D’entrée, la chanteuse Santa se démène sans compter. Comme une tornade blonde ou plutôt dorée, vu les couleurs des pylônes édifiés de chaque côté de la scène, de son t-shirt ou encore de son micro vintage. Telle une Apache, elle s’est maquillée le visage et se balade pieds nus. Elle a enfilé un legging moulant, alors qu’elle n’a certainement pas une taille de guêpe ; mais son attitude décomplexée et son énergie débordante évoquent Beth Ditto (Gossip). Encore que ses envolées vocales lorgnent plutôt vers Florence Welsh (NDR : incontestable sur le tube tube « Just need your love ») voire Hannah Reid. Pourtant, si sa voix est puissante, elle manque parfois de justesse (NDR : elle aurait toutefois engagé Guy Roche comme coach vocal –c’est aussi celui de Beyoncé– aux USA). Cependant, sa version réussie du « Wicked game » de Chris Isaak va faire taire mes critiques. Sur les planches, elle est épaulée par une charmante jeune fille qui passe aisément de la guitare aux percus électroniques, un drummer et un claviériste/percussionniste. Les refrains sont entraînants. Finalement, le climat entretenu tout au long de ce set me rappelle Crystal Fighters. Le public danse, sourit et rencontre les nombreuses sollicitations de la leader. Il faut dire qu’elle n’hésite pas à prendre un bain de foule (NDR : de quoi glacer le sang de l’auditoire) ; et à plusieurs reprises. Car vu la hauteur de l’estrade, sa petite taille et l’absence de collaboration du service de sécurité, dont elle va se moquer à travers ses nombreuses boutades, elle prend manifestement des risques. Maintenant, d’un point de vue musical, bien que sympathique, l’électro/pop dispensée par le band français manque quand même de diversité.

Entre la Belgique et les Tindersticks, c’est une grande histoire (d’amour). Le band avait notamment choisi le Botanique, durant cinq soirées, en mai 2001, pour célébrer son dixième anniversaire. En outre, lors de ce sinistre 22 mars 2016 (NDR : pour rappel c’était le jour des attentats de Bruxelles), la formation avait quand même décidé de se produire à Louvain, après avoir opéré une minute de silence en début de set. Et c’est également la troisième fois que le band se produit au sein du Royaume, en quelques semaines (NDR : après l’Opera de Gand et le Stadsschouwburg de Bruges, la veille). L’entrée des musicos sur scène est discrète et le show s’ouvre sobrement. Après avoir été soufflé par le cyclone Hyphen Hyphen, le changement d’ambiance est total. Le public est d’ailleurs plus mature et averti. La set list accorde une large place au dernier opus « The waiting room », sorti en 2016. A l’instar de « Second chance man » et « Were we once lovers ». Tant sur « Medicine » que « Hey Lucinda », David Boulter (NDR : lui, le chanteur Stuart Staples et le guitariste Neil Fraser sont les derniers membres originels) nous réserve deux belles intros aux claviers. Aux drums, Earl Harvin (NDR : pour l’anecdote, en 2010, son casting avait été très rapide et concluant car, fan absolu du groupe, il connaissait déjà toutes les compos par chœur) se révèle particulièrement inspiré. Bref, un morceau comme « A night so still » (NDR : issu de « The Something rain », paru en 2012) synthétise à lui seul le climat paisible et intimiste au sein duquel ce concert s’est déroulé. Des regrets quand même vu le style de musique proposé : deux musiciens supplémentaires, par exemple un contrebassiste et un violoncelliste, auraient apporté un peu plus de richesse et de profondeur à l’expression sonore. Et aussi l’absence de compos issues des premiers elpees.

Fun Lovin’ Criminals compte déjà 23 années d’existence. En 1995, son single « Scooby snacks » avait littéralement cartonné ; ce qui avait permis à la carrière du combo de démarrer sur les chapeaux de roues. Les musicos sont toujours aussi sympas et souriants. Mais au bout de quelques minutes, on se rend bien compte que le combo new-yorkais est devenu carrément ‘has been’. A l’instar de Nada Surf, programmé ce dimanche, il doit se contenter de se produire dans de modestes festivals ou dans des salles de moindre capacité. Ce qui explique pourquoi le public est plutôt clairsemé et vide assez rapidement les lieux… 

On préfère se rendre à La Madeleine qui accueille la Grande Sophie. Elle est grande, c’est vrai, et charmante aussi, Sophie Huriaux. Responsable de sept elpees à ce jour, et rompue aux nombreuses tournées accomplies depuis deux décennies, elle est très à l’aise sur les planches. Et se la joue résolument rock’n’roll. Elle tient fermement sa gratte électrique. Telle la dame de fer, elle a le couteau entre les dents. C’est elle qui mène la barque dont l’équipage est composé de musiciens masculins (NDR : un claviériste, un bassiste et un batteur). Au cours de sa longue version de « Ne m’oublie pas », la foule reprend les paroles en chœur. Dommage que certaines de ses chansons trempent dans une pop si complaisante, à l’instar de « Dans ton royaume ». Quand ce ne sont pas d’autres compos au refrain acidulé.

Il aurait été intéressant de poursuivre le zapping de ce jeudi 11 août, en assistant au show de Balthazar. Malheureusement, vu les files d’attente imposées par la sécurité pour atteindre la Place des Palais, on préfère jeter l’éponge. Outre celle de 15 bonnes minutes, il y a encore la fouille minutieuse. Et elle se répète avant chaque entrée de salle ou de site. Sans oublier celles et ceux qui sont détenteurs d’un billet pour un jour et l’ont déjà faite une première fois afin de retirer leur bracelet.

(Organisation : BSF)

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Il est 19h15. Votre serviteur débarque au Monts des Arts. Il y recense à peine 40 âmes devant le podium, alors qu’une centaine d’autres profitent des derniers rayons de soleil qui dardent le côté droit des marches du complexe urbanistique. Serait-ce dû à la concurrence de plus en plus forte exercée par les autres festivals ? Entre celui d’Esperenzah et de Ronquières, qui affichent complet, et le Micro de Liège, consacré exclusivement aux découvertes (NDR : malheureusement pas vraiment d’actualité ici), le choix devient de plus en plus difficile pour le mélomane. Néanmoins, la veille, 8 000 personnes avaient participé à la soirée d’ouverture ; ce qui manifestement avait l’air de réjouir les organisateurs…

Antoine Hénaut aurait mérité un auditoire bien plus conséquent. Le teint pâle et chaussé de lunettes fumées, il accuse un bon quart d'heure de retard lorsqu’il grimpe sur l’estrade. Il est flanqué de son backing group ; soit un second gratteur, un bassiste/contrebassiste, un batteur et un claviériste. Le Montois tente de chauffer l’ambiance en invitant régulièrement le maigre public à faire du bruit. Entêtants mais parfois aussi un peu trop simplistes ses refrains laissent dubitatifs ; à l’instar de « La vie s’écoule ». Mais progressivement, le site se remplit et le set gagne en vitalité. Il atteint même son point d’orgue lors de l’interprétation du single « Inévitable », avant qu’il ne s’achève par « For intérieur ».

Paranoïa anti-terroriste oblige, chaque spectateur est fouillé minutieusement (au détecteur de métaux) avant de pénétrer dans la Madeleine. Il est 20h30 et Brisa Roché monte sur les planches à l’heure pile. Il n’y a que 200 personnes pour l’accueillir, soit un quart de la capacité de la salle. Néanmoins, les musicos se révèlent plus qu’enthousiastes et tout particulièrement la choriste, plantureuse. Brisa est vêtue d’une longue robe aux motifs asiatiques. Huit ans plus tôt votre serviteur l’avait découverte dans le cadre des Nuits Botanique (NDR : voir la review ici). Bien que d’origine américaine, elle s'exprime en français. Et dès le deuxième titre, elle brise (?!?!) le talon d’une de ses chaussures et sollicite son remplacement (NDR : de son soulier, of course !) Mais finalement, elle décide de se produire pieds nus après avoir invité l’auditoire à exprimer son choix sur le sujet. Belle opération de com’ ! Elle se révèle très à l'aise sur scène. Haut perchée, sa voix évoque tour à tour Björk, Bianca Casady (CocoRosie) voire Chelsea Wolfe, dans les rares moments plus sombres. Un show multi facettes qui réserve des morceaux plus électro et dansants, dans le registre du dernier Ep, « Disco », paru en mai dernier.

Place ensuite à Mickey 3D. Ses membres semblent s'ennuyer ferme, que ce soit le leader Mickaël ou la choriste/claviériste Najah, jadis pourtant passionnée. Résultat des courses, l’ambiance retombe d’un cran. Et de toute évidence, ce spectacle ne va pas nous faire mourir de rire. Après avoir plongé la foule dans une profonde léthargie, « Matador » la réveille (enfin) quelque peu. Mais le sursaut est de brève durée, car « Respire » qui embraie, est tout bonnement peu inspiré. Les déclarations se limitent à des poncifs du style ‘Merci et bonne fin de soirée’. Un rappel quand même, « Rallonge tes rêves », un morceau censé nous plonger dans un univers féerique. Mais qui n’y parviendra pas. Finalement, Furnon va miraculeusement retrouver son enthousiasme pour aborder le dernier morceau, « Le chaudron », c’est-à-dire le stade Geoffroy-Guichard, une compo qui glorifie son équipe de foot de cœur, Saint Etienne. A défaut de se montrer grand orateur ce soir, il a rappelé qu’il était un fervent supporter des Verts. Mickey 3D est probablement en bout de course ; et pourtant, en 2005, la formation avait accordé un show autant électrique que sympathique, au festival de Dour. Depuis de l’eau a coulé sous les ponts. De la Loire, bien sûr.

Feu ! Chatterton jouit d’une belle popularité en Belgique. Popularité qu’il a acquise en se produisant, notamment, au Botanique (Rotonde et Orangerie) ainsi que dans le cadre du festival des Ardentes. C’était en 2015. Mais il y a quelques mois, il s’est révélé encore plus performant, tant au Cirque Royal que lors des Nuits Botanique. Logique donc que la foule se presse au Mont des Arts. Fougueux, « Ophélie » ouvre le set. « Fou à lier » et « Côté concorde » s’enchaînent pour le plus grand bonheur des fans. « Boeing » prend son envol et incite l’auditoire à esquisser quelques pas de danse. Tout comme lors du final, « La Malinche ». En rappel, « Je l’ai toujours aimée », un titre empreint de tendresse, se révèle digne du meilleur de Dominique A. Faut dire qu’Arthur a un don particulier pour narrer ses histoires peuplées de métaphores, des contes aux envolées lyriques et théâtrales. Mais perso, j’estime qu’elles passent mieux la rampe au sein d’une salle sombre et intimiste qu’en open air. Le peuple qui est venu assister au concert semble principalement constitué de Bobos, qui ont acquis un pass de 10 jours pour passer le temps en ‘after-work’ ou en début de soirée, afin de siroter quelques bières et passer du bon temps, plutôt que réellement aller à la découverte des artistes en devenir. 

(Organisation : BSF)

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dimanche, 24 juillet 2016 03:00

Amphi 2016 : dimanche 24 juillet

Retour sur le site bucolique du festival, sis en bordure du Rhin. Il y a même une plage, meublée de transats. Un cadre magnifique qui change des champs de patates ou autres immenses prairies qui servent de terrain aux nôtres. L’ambiance est paisible. Et les spectateurs, bien que vêtus majoritairement de couleur noire, adoptent des styles parfois bien différents.

Tout comme les styles musicaux, d’ailleurs. A l’instar d’Ost+Front, un groupe de métal qui singe carrément Rammstein. Même la rythmique est proche. On se demande cependant parfois si on n’est pas en présence d’un cover band. Faut dire que bodybuildé et couvert de sang (NDR : enfin, maquillé pour en provoquer l’impression), le chanteur mime également la dégaine de Till Lindemann. Quant aux masques des musicos, ils évoquent plutôt Slipknot. Au combo yankee, il semble également emprunter des touches hardcore et nu metal. Une chose est sûre, le groupe berlinois libère une fameuse dose d’énergie en ‘live’. Tout en se nourrissant de second degré. Ainsi, en cherchant sur la toile, on apprend qu’il utilise des symboles du IIIème Reich (NDR : notamment la Porte de Brandebourg comme décor, mais à l’époque de la propagande colportée par Goebbels), tout simplement, pour provoquer…

Retour sur le bateau (Orbit stage), car l’embarquement est immédiat vers The Devil and The Universe. Un ensemble autrichien qui pratique également le second degré. Son patronyme est judicieusement choisi. Et pour cause, les musicos portent des soutanes campant un hybride entre moines repentis et apprentis Jedi. Le show ressemble à une grande messe au cours de laquelle se mêlent projections vidéo et cérémonies rituelles mystiques voire diaboliques… L’expression sonore oscille entre électro, parfois légèrement enrichie de chœurs, et morceaux plus électriques, à l’instar de « The haunted summer ». Mais c’est surtout le percussionniste qui focalise l’attention. A côté de ses deux boîtes à rythmes, il se déchaîne sur ses percus, dans l’esprit d’Einstürzende Neubauten voire de Beinhaus.

Faderhead embraie sur la même barque. Son électro, fruit d’un mélange d’EBM et de synthé pop, parvient à faire chavirer les nombreux moussaillons présents sur le pont. De quoi ravir les aficionados de Basement Jaxx, Prodigy et Front 242. Et pour vous donner une petite idée de l’ambiance qui règne pendant ce set, on vous invite à cliquer ici

Covenant va nous réserver le meilleur moment de la journée. Groupe mythique suédois, il est toujours drivé par Eskil Simonsson, un personnage autant charismatique que sympathique. Aussi bien sur scène qu’en compagnie des ses fans, au bar. Il a complètement changé de look. Il a la boule à zéro et son teint est pâle (NDR : on espère quand même qu’il n’est pas atteint d’une maladie grave). Mais pas ses compos, malgré le nombre d’années d’existence de la formation. Du show, on épinglera « Lightbringer » et « Dead stars », deux morceaux qui vont illuminer davantage cette déjà bien belle fin d’après-midi ensoleillée.

Project Pitchfork c’est du lourd. On remarque la présence de 3 batteurs en fond de scène. Les deux claviéristes (NDR : dont le fondateur original Dirk Scheuber) et le frontman Peter Spilles (NDR : dont le maquillage est digne de celui du Joker) assurent le spectacle. Les tubes s’enchaînent : « Timekiller », « Alpha Omega », « IO » ou encore « Conjure ». De quoi déclencher l’un ou l’autre pogo. Mais le point d’orgue du concert est atteint lors du duo échangé avec Sven Friedrich (Solar Fake) sur « The Dividing Line». Et la prestation de s’achever par « Requiem » et le langoureux « Souls ».

Editors assure la tête d’affiche. Alternant grandes et petites salles (NDR : du Palais 12 au Grand Mix, par exemple), tout au long de la tournée hivernale, le groupe anglais semble utiliser la même méthode lors des festivals. Après avoir foulé la grande scène de Werchter, il se produit aujourd’hui devant quelques milliers de personnes, à peine. Pour notre plus grand bonheur, ne le cachons pas. Inutile d’arriver une heure à l’avance pour être bien placés à devant l’estrade. « No harm » ouvre le set en douceur. Le show monte en puissance dès « Life is a fear » (NDR : une plage également issue du dernier album). Un spectacle pro jusqu’au bout des ongles, à défaut de se révéler le plus original du festival. Le son est parfait. Et la foule se met à gigoter tout au long de « An end has a start », « Munich » ou encore « Papillon ».

Par contre, il y a énormément de peuple pour participer à l’after party sous la Theater Stage. Comme si festivaliers ne voulaient pas que cette grande fête se termine. L’édition 2016 de l’Amphi a drainé plus de 12 000 personnes et les organisateurs ont d’ores et déjà communiqué les dates pour la prochaine. Ce sera les 22 et 23 juillet 2017. Il est même possible de gagner  5x2 tickets VIP en communiquant votre poll

(Organisation : Amphi Festival)

 

 

 

samedi, 23 juillet 2016 03:00

Amphi 2016 : samedi 23 juillet

Visiter la cathédrale gothique de Cologne le temps d’un week-end ! Oui, mais il n’y a pas que ce monument qui est gothique, mais également le festival Amphi. Aussi, pour la circonstance, les ‘corbeaux’ pullulent par dizaine de milliers dans la ville. Vous en croisez à chaque coin de rue et même aux terrasses de bistrots ; vous en rencontrez dans le couloirs de votre hôtel ou attablés au restaurant que vous fréquentez. Un défilé de mode digne du carnaval de Venise. Malgré la température caniculaire, ils portent des vêtements en cuir, ‘fetish’, médiévaux, militaires et on en passe… Et tout ce beau monde s’est donné rendez-vous au Tanzbrunnen.

Après avoir opéré une escale, l’an dernier, à la Lanxess Arena, le festival est à nouveau de retour sur ce superbe emplacement, en bordure de Rhin. Innovation, la répartition des scènes a été modifiée. Si la Main Stage a été maintenue au même endroit, et en plein air, La ‘Theater stage’ a pris ses quartiers en indoor, à l’entrée du site (NDR : là se déroulait uniquement les ‘after-party’, les années précédentes). Vu les récents attentats qui ont touché Munich, les mesures de sécurité ont été renforcées. Et la file pour entrer dans cette Theater Stage peut s’allonger sur une centaine de mètres. Néanmoins, les gardes et membres de sécurité sont bien plus sympathiques qu’ailleurs (NDR : l’état de Rhénanie-du-Nord-Westphalie a la réputation de recenser la population la plus chaleureuse d’Allemagne).

Le nouveau podium ‘Orbit’ a été aménagé sur un bateau. Il est visible depuis son balcon dont le pont sert de terrasse romantique donnant vue sur la cathédrale ! C’est au sein de ce superbe endroit que notre soirée débute, en compagnie des revenants Nosferatu. Un groupe issu d’Outre-manche qui fêtera bientôt ses trente années d’existence, nonobstant quelques pauses et changements de line up. Fin des nineties, il avait publié un très bon elpee, « Reflections Through A Darker Glass » ; un disque enregistré au sous-sol du club Cactus (NDR : à l’origine de l’organisation et du festival). Pour info, il bosse actuellement sur un tout nouvel opus. Le set accuse un peu de retard, lorsqu’il démarre. Faut dire que lors du soundcheck, le band est confronté à de nombreux problèmes techniques. Et puis, en début de parcours, le public est clairsemé. Malgré son look de vampire et son flegme bien britannique, Damien Deville (NDR : guitariste, c’est le dernier membre originel) charme par son attitude sympathique. Chanteur, Tim Vic a conservé sa rituelle dégaine de rockeur, à mi-chemin entre celle de Wayne Hussey et Len Liggins. Malheureusement, il est victime de trous de mémoire et son prompteur –défaillant– semble ne lui être d’aucun secours. Ce qui oblige le combo à improviser les morceaux dans des versions davantage instrumentales. Le navire est constamment au bord du naufrage, mais les musicos font le max pour éviter qu’il ne sombre. C’est d’ailleurs tout à leur honneur. N’empêche, il serait sans doute judicieux de revoir la formation, sous un jour meilleur ; quoique ses apparitions se révèlent de plus en plus rares…

La file d’attente résorbée devant la Theater Stage, on assiste à la fin du concert de Front Line Assembly. Eux aussi célébreront bientôt leurs 3 décennies d’existence. Ex-Skinny Puppy, Bill Leeb (NDR : c’est le frontman) semble ne pas avoir vieilli. Sans doute que l’air canadien lui fait le plus grand bien. Le light show et les fumigènes entretiennent un climat brumeux. D’ailleurs on distingue à peine les images qui défilent, sur l’écran vidéo, en front de scène. Tout comme le batteur et les deux claviéristes. Les morceaux proposés oscillent de l’EBM à la techno dansante que propose, en général, Letfield. A l’instar du titre final du spectacle, « Mindphaser », compo qui lorgne quand même vers le « Tragedy for you » de Front 242.

La programmation du festival est quand même curieuse ; et pour cause, les trois derniers groupes sont programmés tôt, soit à 20h45, et simultanément. Donc difficile de s’autoriser un zapping, à l’instar des autres festivals. Blutengel se produit sur l’estrade principale. Un groupe berlinois né en 1998. La foule réunit des spectateurs plus jeunes, dont des cyber-goths aux cheveux fluo. Les compos sont davantage pop. La voix de Chris Pohl est monocorde. S’il n’y avait celle d’Ulrike Goldmann (NDR : c’est la choriste), la musique le serait tout autant. Son timbre est d’ailleurs aussi éclatant que sa chevelure, de couleur rouge. Il n’est même pas 22 heures, et il n’y a plus rien à se mettre sous la dent (NDR : dans le creux de l’oreille ?) Bref, demain on a intérêt à débarquer bien plus tôt afin d’assister à davantage de concerts…

(Organisation : Amphi Festival)

 

 

 

samedi, 02 juillet 2016 03:00

Open’er festival 2016 : samedi 2 juillet

Quatrième journée de l’Open’er. Focus sur At The Drive-In, Bastille, ChVrches et Pharell Williams. Après un vendredi caniculaire, au cours duquel le mercure a dépassé les 30 degrés, c’est la douche froide… un peu comme la veille, lors de la défaite des Diables Rouges...

On se presse cependant sous la Tent stage pour ne pas manquer le show d’At The Drive-In. Contretemps, le band accuse un bon quart d’heure de retard sur l’horaire. Résultat, le spectacle sera écourté ; car dans le cadre de l’Open’er, ce timing doit être scrupuleusement respecté. Pas question non plus de faire la fine bouche, car un mois plutôt, le combo avait dû annuler plusieurs dates de sa tournée américaine, suite à des problèmes de cordes vocales rencontrées par le leader, Cedric Bixler-Zavala. Après une courte intro de type western circa 70’s, les Texans déboulent sur les planches, prêts à en découdre. Le leader secoue des maracas et grimpe sur une timbale afin de se projeter en front de scène. Un démarrage en trombe ! Les pogos s’enchaînent et les aficionados se déchaînent ; notamment sur « Pattern against user ». La longue version de « Quarantined » baigne dans le psychédélisme. Mais si Omar Roriguez-Lopez dégaine de temps à autre, des riffs, plus vite que son ombre, on regrette l’absence de Jim Ward (NDR : membre fondateur d’ATDI, il milite également chez Sparta, mais ne participe pas au nouveau périple). En fin de parcours, Cedric s’excuse pour le manque de ponctualité. La veille, la formation se produisait à Werchter et l’avion qui devait les conduire en Pologne avait pris un certain retard. Il promet cependant de revenir rapidement sur ce territoire. Juste avant que le groupe n’attaque le titre de clôture « One armed scissor », un morceau qui déclenche à nouveau des vagues de ‘moshing’ et autre ‘circle pit’s dans les premiers rangs. Après un tel set mené tambour battant, on espère revoir très vite ATDI, mais en salle.

Autre scène et autre ambiance sur le podium principal en compagnie de Bastille. Relativement narcissique, Dan Smith (NDR : c’est le leader !) a choisi ce patronyme, car il est né un 14 juillet. Il est soutenu par quatre autres beaux gosses. Ce qui explique pourquoi les premiers rangs réunissent des jeunes filles en chaleur (NDR : l’ambiance a changé, vous vous en doutez…) Le groupe nous réserve « Good grief », une plage issue de son futur elpee, dont la sortie est prévue pour septembre 2016. Mais également la reprise du « Rythm of the night » de Corona (NDR : les Polonais raffolent de la disco/pop ‘old school’). Ainsi qu’en final, le single « Pompei ». Devant un public visiblement comblé… on ne sait trop par quoi ni pourquoi, mais comblé quand même…

Retour sous la Tent stage pour assister à la prestation de ChVrches. Dès le début, on se rend compte que le band est bien plus à l’aise, sur le podium, que dans le passé. En ouverture, « Never ending circles » bénéficie d’un fabuleux light show. Le single « We sink » baigne au sein d’un climat ténébreux. Vêtu d’un short en cuir, Lauren Mayberry est particulièrement sexy. Elle chante d’une voix fluette et (faussement) innocente. Martin Doherty abandonne ses claviers et se plante devant l’estrade pour se réserver le lead vocal sur « Under the tide ». Enfin, « The mother we share » confirme cette impression que le trio écossais a acquis une maîtrise nouvelle (NDR : Regardez ici) pour en avoir la confirmation), maîtrise qui devrait lui permettre de faire décoller sa carrière.

Pharell Williams a bâti sa notoriété sur son job de producteur. Où il est franchement irréprochable. A contrario, ses apparitions en ‘live’ n’ont jamais vraiment été concluantes. Il a beau recourir à des tas d’artifices, s’entourer de jolies danseuses qui se déhanchent sensuellement ou bénéficier du concours d’excellents musiciens –en l’occurrence un drummer et un bassiste qui ont probablement effectué leurs premiers pas dans l’univers du jazz avant d’emprunter un chemin de travers(e)– le résultat est toujours aussi décevant. Pourtant, le spectacle est digne des MTV awards. Sans relief ni éclat, les titres se succèdent. Et il a beau essayer de rallier l’auditoire à sa bonne cause, son discours est complètement ‘bateau’. Il invite une bonne quinzaine de jeunes Polonaises sur l’estrade avant d’attaquer « She wants to move » (NDR : NERD). Elles sont toutes prêtes à se dandiner au plus près de la star ; mais lui rechigne à s’y frotter. « Get lucky » ne nous rend pas vraiment chanceux, pas plus qu’« Happy » ne nous remplit de joie. Et après une longue intro aux messages pacifistes, « Freedom » nous libère de ce concert exécuté par un artiste, manifestement plein de bonne volonté, indubitablement respecté, mais dont les prestations ‘live’ continuent à faire pâle figure...

(Organisation : Open’er)

 

vendredi, 01 juillet 2016 03:00

Open’er festival 2016 : vendredi 1er juillet

‘Désolé j’ai piscine’ ! Oh la belle excuse. Et ce soir elle va se transformer en ‘Désolé mais ce soir, la Belgique joue un ¼ de finale, dans le cadre de l’Euro 2016 de football, à partir de 21 heures’. Les excuses sont faites pour s’en servir, mais cette dernière tient mieux la route. D’autant plus qu’initialement, cette rencontre ne devait pas être diffusée. Mais suite à l’insistance des médias sociaux, les organisateurs ont accepté de la retransmettre sur écran géant. Une bonne nouvelle, car ce vendredi 1er juillet, l’affiche est moins intéressante que celle des deux premiers jours.

On vous l’avait signalé, lors d’un précédent article, le rock doit de plus en plus souvent concéder du terrain à d’autres genres musicaux plus populaires, lors des grands festivals. Ainsi, au cours de cet après-midi, la grande foule s’est agglutinée pour applaudir Zbigniew Wodecki. Un chanteur très apprécié en Pologne. Son style ? Quelque part entre Frank Michaël et Patrick Sébastien. Il fête perpétuellement son retour sur scène. Et célèbre même ses 40 ans de carrière. Sur le podium, on peut d’ailleurs y lire un panneau qui indique fièrement ‘1976-2016’. Il se prend même pour Frank Sinatra en croonant « My way » (NDR : « Moja Droga » dans la langue d’Henryk Sienkiewicz), une des rares compos signées Clo Clo, rappelons-le quand même. Il est soutenu par une dizaine de musiciens (Mitch&Mitch Orchestra) et deux jolies choristes qui comblent les lacunes d’un chant –ma foi– parfois défaillant. Artiste décalé ou ‘has been’, il est quand même programmé sur le podium principal. A quand Paul Severs à Rock Werchter ?

Aujourd’hui, c’est Wiz Khalifa qui a été choisi comme tête d’affiche. Ben, pas vraiment le type d’artiste pour lequel on se déplacerait d’ordinaire. Ni celui qui recueillerait les faveurs de Musiczine. Mais quand on a l’esprit critique, il faut aussi pouvoir assumer. Bref, au sein des premiers rangs, on ressent les good vibes. Et on sent aussi l’odeur de la marijuana (NDR : comme le suggère l’image d’une feuille, en toile de fond, derrière l’Américain). Cependant, les fragrances sont moins répandues que dans les festivals qui se déroulent en Europe de l’Ouest, car la réglementation est bien plus stricte à l’Est. Sur les planches, le rappeur est uniquement accompagné d’un MC. Des conditions qui donnent l’impression de vivre un ‘one man show’ à la Iggy Pop. Il se retrouve d’ailleurs rapidement torse nu, pour y exhiber ses tatouages. Il enchaîne ses tubes, dont les incontournables « Black and yellow » (NDR : un morceau qui témoigne de son admiration pour l’équipe de baseball de son Pittsburgh natal) et « Work hard, play hard ». Il est victime de quelques périodes d’absence –qu’on lui pardonnera facilement– sans doute dues à l’excès de cannabis. Comme lorsqu’il affiche un long sourire béat d’une bonne minute, en fin de set. Qui s’achève par un autre hit, « See you again » (NDR : pas sûr que la prochaine fois ce sera le cas).

Nothing But Thieves est le groupe britannique qui a actuellement le vent en poupe. Il figure d’ailleurs dans la programmation des plus grands festivals insulaires. Hors de la Grande-Bretagne, il a acquis une certaine popularité en assurant le supporting act de Muse. A leur invitation, il faut le préciser. Les deux formations partagent d’ailleurs pas mal de similitudes. Et tout d’abord, le timbre du chanteur et leader Conor Mason, très proche de celui de Matthew Bellamy. En outre, il pastiche la tenue de scène du trio de Teignmouth. Différence, la musique est à la fois plus éclectique et plus électrique. Faut dire que le line up implique trois gratteurs. Une impression confirmée par la cover haute en couleurs du « Where is my mind » de la bande à Frank Black, précédée d’une question à l’adresse de l’auditoire : ‘Are there Pixies fans in the audience ?’

Cap ensuite vers l’écran géant. Il y a bien une bonne trentaine de belges, démontrant ainsi qu’ils sont de plus en plus nombreux à  braver les kilomètres pour participer à ce festival… Pendant la mi-temps, on en profite pour jeter un œil et une oreille au set de Kurt Vile & The Violators. De quoi s’évader quelques instants, au fil des longues ballades folk/rock. Mais le Pennsylvanien éprouve toujours autant de difficultés à communiquer avec son public. Sa longue chevelure cache la moitié de son visage, un peu à la manière de Jay Mascis (NDR : pour lequel il a collaboré au sessions d’enregistrement de l’album « Several Shades of Why »). Son attitude de shoegazer évoque parfois Thurston Moore (NDR : ils ont d’ailleurs partagé quelques tournées ensemble). Mais quand le band s’attaque à « KV Crimes », on entre dans une autre dimension. De quoi alors faire taire, toutes ces critiques.

Malheureusement le foot reprend rapidement ses droits. Même si l’issue de cette rencontre se soldera par une élimination des Diables. Deux ans plus tôt, votre serviteur était dans la même situation, lors du match Belgique-Argentine, dans le cadre du Mondial. Il est vrai que les horaires de ce festival et des grandes compétitions de foot ont tendance à se chevaucher. Et les résultats finaux à ne pas être favorables aux Belges.

(Organisation : Open’er)

 

Ce soir, la foule est en effervescence. Et pour cause la Pologne rencontre le Portugal, dans le cadre de la coupe d’Europe de football. Le sujet alimente la plupart des conversations. Dans le bus qui nous conduit vers le site du festival, l’ambiance est déjà chauffée à blanc, et le déroulement de la rencontre est répercuté par les cris et les soupirs de la population indigène.

Suite aux mesures de sécurité, donc aux fouilles imposées aux festivaliers, il ne sera pas possible à votre serviteur d’assister au concert de Foals. De loin, on entend bien la longue intro musicale de « Two steps twice », un morceau caractérisé par l’accélération des drums. Vu les cris poussés par le public, on imagine que le show de ces Britanniques était à la fois remuant et dansant.

Red Hot Chili Peppers vient de publier un nouvel opus. Décevant ! Les Californiens semblent avoir gommé leurs aspérités funk qui communiquaient une énergie vivifiante à leurs compos. Pensez à « Mother milk » ou « Uplift Mofo party plan », deux albums incontournables publiés respectivement en 89 et 87. « The getaway » est tellement lisse, tellement mainstream, qu’il finit par exaspérer. Heureusement, il reste le ‘live’ pour sauver la face. La foule est nombreuse pour accueillir les 4 Apaches. Les premiers rangs sont confrontés à des mouvements de foule plutôt brusques, causés par des spectateurs qui tentent de se faufiler, afin d’arriver le plus près possible du podium. Conclusion, plusieurs jeunes filles sont victimes de malaises et doivent être évacuées, alors que l’intro du set vient à peine de commencer.

Sur fond de drapeaux aux couleurs rouge et blanc, l’entrée en scène du band est tonitruante. Soit les musicos ont décidé de supporter l’équipe locale (NDR : qui mène alors au score), soit c’est une opération de com’ destinée à mettre le public dans sa poche.

Pas de prise de risque, puisque le spectacle s’ouvre par le bondissant « Can’t Stop », suivi de l’inévitable « Dani California ». Mais dès que le quatuor s’attaque aux titres du nouvel opus (« We turn red », « Dark necessities ») l’ambiance retombe d’un cran. Pourtant, lorsqu’en guise d’intermède, Flea entame en solo « Polska, Biało-Czerwoni » (Trad : ‘Pologne, blanc-rouge’), des dizaines de milliers de spectateurs reprennent cet hymne footballistique en choeur. « Californication », « Around the world » et « By the way » permettent de garder tout le monde en haleine (NDR : surtout les supporters !) Mais lors du rappel, moment au cours duquel le Portugal s’impose aux tirs au but, l’atmosphère diminue fatalement d’intensité. Josh, le guitariste, revient seul pour interpréter le « Warsawa » de Bowie. Limité à quelques riffs de gratte, cette version est aussi déprimante que celle composée par feu David Robert Jones, lors d’un voyage le conduisant depuis la capitale polonaise à Gdansk. Heureusement, en finale (NDR : pas de l’Euro, hein !), « The getaway » et « Give it away » vont parvenir à faire bondir, une dernière fois, les aficionados. L’honneur des Red Hot est sauf. Le ‘live’ leur a de nouveau permis de faire la différence…

Sous le chapiteau, le climat est morose. La défaite de l’équipe nationale y est certainement pour quelque chose. Mais pas seulement. Beirut termine son set. En observant Zach Condon sur les planches, on constate qu’il n’a toujours pas remonté la pente. Il est soutenu par un bassiste, un batteur, un pianiste/accordéoniste et surtout trois cuivres, dont les interventions sont particulièrement grinçantes. Après avoir interprété « So allowed » (NDR : issu du dernier album « No, no, no », paru l’an dernier), Zach signale que le groupe va attaquer une compo qui n’a plus été jouée depuis 5 ans. Faut dire qu’entre 2011 et 2015, la formation s’était autorisée un long hiatus. Mais ce « Mount Wroclai » n’a rien perdu de sa superbe. Et avant que les cuivres ne s’élèvent, le chanteur s’avance seul en front d’estrade. En clôture, le combo va nous réserver « Nantes », démontrant ainsi qu’il n’est pas encore un vestige du passé…

Fondé en 1999, M83 a fait du chemin. Son septième elpee, « Junk » est paru en avril dernier. Mois au cours duquel le groupe français s’est produit dans le cadre du festival Coachella. Faut dire que le précédent opus (NDR : plutôt mainstream, quand même) « Hurry Up, We’re Dreaming », sur lequel figurait le tube planétaire « Midnight city », lui a donné des ailes. C’était déjà en 2011.

« Junk » est un disque plus difficile à cerner. Plus sombre. Et inévitablement, les titres de cet opus communiquent un feeling davantage ténébreux au spectacle. Un climat accentué par le light show dominé par les teintes bleues, mais tamisées. Le line up s’est enrichi d’une jolie chanteuse, Mai Lan. Tout en se trémoussant, elle pose sa voix douce sur certains morceaux, et tout particulièrement « Go ! ». Anthony Gonzales –c’est le leader– affiche un comportement plutôt contrasté. Des contrastes qui se répercutent dans la musique, par ailleurs, oscillant entre la pop et le psychédélisme. Soit Anthony reste planté discrètement derrière ses claviers, soit il opère des incursions au sein de l’auditoire. Un show presque à l’américaine. Faut dire qu’il s’est exilé depuis longtemps aux USA…

(Organisation : Open’er)

 

La Pologne ne se distingue pas seulement par son équipe de football, dans le cadre européen; mais aussi par ses festivals. L’Open’er, au fil de ses 15 éditions, s’est taillé une solide réputation dans le paysage pourtant déjà dense des grands festivals.

Pour preuve, dès notre départ en matinée à l’aéroport de Bruxelles, on remarque la présence de nombreux jeunes. Ils ont emporté leur matériel de camping et s’apprêtent à faire le (long) déplacement. Il faut dire que les tarifs pratiqués –pass d’entrée, boissons et nourriture– sont bien moins élevés qu’en Belgique. Comptez carrément la moitié des prix. De quoi compenser le coût du billet d’avion ; finalement pas très élevé non plus, d’ailleurs…

Et la soirée débute par un retour très attendu, celui de PJ Harvey. Elle vient défendre son dernier opus, « The Hope Six Demolition Project », qui succède, au sublime « Let England shake » (NDR : un titre bien d’actualité vu le Brexit ; communauté et foot compris). Manifestement, Polly n’a rien perdu de sa superbe. Elle est soutenue par 9 musiciens, dont ses fidèles John Parish et Mick Harvey (NDR : qui rappelons-le n’a aucun lien de parenté avec elle). Et à l’instar de « Chain of keys » proposé en en ouverture, les touches de jazz et de blues sont accentuées par les deux saxophonistes. En outre, les lumières tamisées et le décor de fond (un mur lounge au relief en 3D) donnent l’impression d’être plongé au sein d’un grand club de jazz. Elégamment (NDR : malgré ses 47 balais) la toujours jolie brune vient poser sa voix. Les titres du dernier opus sont presque joués dans l’ordre (« The Ministry of Defence », « The Community of Hope », « The Orange Monkey », « A Line in the Sand », etc.) Il faudra attendre la fin de set pour qu’elle attaque son répertoire plus ancien, dont le décapant « 50th queenie » enchaîné aux « Down by the Water » et « To Bring You My Love ». Avant que ne se produise le point d’orgue de la soirée (NDR : et peut-être du festival), lorsque les 10 artistes vont se pencher, deux par deux, sur les cinq micros en front de scène. Et achever « River Anacostia » en chantant a cappella le refrain ‘What will become if God's gonna trouble waters?’ Un morceau qui reflète bien l’aspect sombre des textes du dernier opus de PJ. Des lyrics qui s’inspirent de la pauvreté qui sévit à Washington DC, mais également de la guerre en Afghanistan ou au Kosovo, pays qu’elle a visités, pour trouver l’inspiration. Sur le long playing, la rythmique du sax est omniprésente (NDR : tout comme sur les planches, il sont trois à assurer cette mission, dont Polly elle-même) et les percus sont hypnotiques. En extrapolant, on imagine facilement des sirènes inhérentes aux conflits armés ; mais également des défilés patriotiques. Et en fin de parcours, les musicos quittent sobrement et un par un, l’estrade, de manière quasi-militaire. Avant que le public, visiblement comblé, réclame haut et fort un rappel. Qui tardera à se concrétiser. Mais les plus patients ont eu raison d’attendre le long ‘encore’. Au cours duquel le band va nous réserver en finale « A perfect day Elise », qu’on aurait pu modifier pour l’occasion en ‘A perfect evening Polly’ !

Lorsqu’elles s’étaient produites à l’Orangerie (NDR : à deux reprises !) les Savages avaient fait un tabac. Sous un énorme chapiteau (NDR : vu la météo, heureusement que cet Alter stage est couverte cette année), la formation britannique est bien en place. Vêtues de tenues sombres, classes et sexy à la fois, le quatuor féminin fait rapidement le ménage (NDR : oui elle est facile, je l’admets…). Le public est dans les cordes. Faut dire que Jehnny Beth et ses copines alignent uppercuts et crochets qui font mouche, comme si elles étaient sur un ring de boxe. Girl power !

La soirée est décidemment bien féminine. Florence and The Machine est programmé au même moment sur la grande scène. Que de chemin parcouru depuis sa prestation accordée dans le cadre du mini festival des Inrocks à Lille en 2009 (NDLR : voir le compte-rendu ici)

C’est la grande foule à l’entrée du site. Et le show sera à la hauteur. La jolie rousse aligne ses tubes, tels un bon vieux juke-box qui tourne sans jamais vouloir s’arrêter. On aura ainsi droit aux incontournables « Shake it out », « Sweet nothing », « Cosmic love » et «You’ve got the love». Florence Welsh est de bonne humeur et elle varie ses chorégraphies. Elle descend même régulièrement dans la fosse (NDR : a contrario de la plupart des artistes qui figurent à l’affiche de ce premier jour). Mais la musique reste de la pop bien gentillette ; et si elle communique avec le public, son discours entre les morceaux est un peu trop fleur bleue, parlant essentiellement de l’amour idyllique…

Pour assister à un spectacle un peu plus original, il est nécessaire de retourner sous l’Alter stage, où Mac DeMarco est programmé. Caractérisées par ses riffs déjantés, ses compos naviguent quelque part entre celles de Pavement et la nouvelle coqueluche, DIIV. Des morceaux noisy/punk aux refrains parfois carrément humoristiques. Et il draine, lui, heureusement, un auditoire bien plus rock’n’roll que sur le podium principal. Car oui, le ‘rock’ a de moins en moins de place dans les festivals ; et il faudrait que les organisateurs pensent tout doucement à retirer ce terme de leur appellation. Suffit de prendre connaissance de la programmation affichée par la plupart des festivals estivaux, pour s’en rendre compte…

(Organisation Open’er)

 

 

dimanche, 05 juin 2016 19:31

Better day

La scène électro/pop française ne se limite pas à Air et M83. Hello Bye Bye en est un bel exemple. Outre le style susmentionné, le combo intègre également dans son expression sonore influences indé et tout particulièrement psychédéliques voire shoegaze. Mais cette structure hybride sert de base de travail à leur Dj (Moule). Qui parvient à trouver un subtil équilibre entre électronique, à la fois dansante (NDR : ces beats hypnotiques !) et planante, instrumentation organique, envolées vocales et mélodies contagieuses.  

Imaginez un peu un mix entre The Kills, Ting Tings (surtout pour l’enthousiasme de la chanteuse, qui rappelle Katie White), Metronomy, LCD Soundsystem ainsi que les Chemicals Brothers, et vous aurez une idée plus ou moins exacte de la musique proposée par Hello Bye Bye.

 

dimanche, 05 juin 2016 19:30

Dissemble

Autobahn est un patronyme qui trahit une connotation ‘ossi’, c’est-à-dire relative à l’ex-Allemagne de l’Est du début des eighties. Et pourtant, ce combo n’est pas germanique, mais britannique. Issu de Leeds, très exactement. Un groupe post/punk qui s’est forgé une solide notoriété sur la scène alternative.

« Dissemble » s’ouvre par le subtil « Missing in action ». La rythmique accélère progressivement, tel un train qui prend de la vitesse avant d’atteindre celle dite de croisière. « Immaterial man » embraie. Paru en single, cette piste baigne au sein d’un climat particulièrement ténébreux. A cause de cette ligne de basse très années 80, mais surtout de la voix du leader, Craig Johnson, qui n’est pas sans rappeler feu Ian Curtis. Une voix nasillarde, chargée de spleen, qui vient systématiquement contrebalancer cette rythmique. Faut dire que tout aussi sombres, les lyrics ne sont pas propices à la bonne humeur. Et un titre comme « Beautiful place to die » en est certainement le plus bel exemple.

A l’instar de The Horrors et d’Eagulls, Autobahn entretient une forme de revivalisme qui séduit les nostalgiques de la fin des 70’s et début des 80’s. Et tout particulièrement ceux qui vouaient un culte à Cabaret Voltaire et Chameleons, dont il incarne probablement le chaînon manquant. Quand au mélomane lambda, tout dépendra de savoir s’il estime le tempo hypnotique ou répétitif. 

 

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