Musiczine recherche des collaborateurs.

Tu as une très bonne connaissance musicale et tu souhaites participer à l’aventure Musiczine.net ? Tu es passionné, organisé, ouvert, social, fiable et appliqué ? Tu as une bonne plume ? Alors n’hésite plus : rejoins-nous ! Vu l’ampleur prise par Musiczine et…

logo_musiczine

Le venin de Judith Hill...

Chanteuse, compositrice et multi-instrumentiste, Juidith Hill, sortira son nouvel opus, « Letters From A Black Widow » le 12 avril 2024. Un album taillé en 12 pièces qui présente une histoire fascinante oscillant de la douleur privée à la transcendance…

Trouver des articles

Suivez-nous !

Facebook Instagram Myspace Myspace

Fil de navigation

concours_200

Se connecter

Nos partenaires

Nos partenaires

Dernier concert - festival

Zara Larsson 25-02-2024
Zara Larsson 25-02-2024
Festivals

Cactus 2008 : dimanche 13 juillet

Écrit par

C’est sous un soleil radieux que débute la troisième journée du Cactus, un des festivals les plus conviviaux de Belgique. On vient cependant de manquer l’‘alt country’ (NDR : à moins que ce ne soit du ‘freaky folk déraciné’) de Phosphorescent. En cause, des embouteillages et une gueule de bois mal gérée…

Par contre, on est malheureusement pile à l’heure pour assister au set de Devotchka, un quatuor américain responsable d’un mélange de folklore balkanique (dans une version aseptisée) et de rock fort banal, rappelant Sting et Babybird. La formation est venue défendre son nouvel opus intitulé « A Mad and Faithful Telling ». Le show manque d’énergie et les musiciens ne se montrent guère enthousiastes. On a même l’impression qu’ils sont présents de corps, mais absents d’esprit… Encore clairsemé, le public applaudit poliment, mais surtout mollement, un répertoire pas très inspiré. Difficile d’ailleurs d’accrocher à cette mixture musicale digne d’un compromis à la Belge : un consensus mou qui ne satisfait personne et surtout pas l’assemblée… Un voisin me souffle : ‘il y a une demi-heure qu’ils jouent mais j’ai l’impression de les écouter depuis deux jours !’.

Tandis qu’une ribambelle d’enfants parcourt le Minnewaterpark, en long et en large, pour récupérer des gobelets usagés (10 centimes pièce !), Shantel et le Bukovina Club Orkestar mettent littéralement le feu aux planches. D’origine roumaine, Shantel est un dj allemand. Il a lancé la mode du ‘balkan beat’. En dynamitant les mélodies fiévreuses de l’Europe de l’Est à coup de beats gargantuesques, l’homme a créé un style unique en son genre. Il se démène comme un beau diable sur la scène du Cactus, tel un Moby gitan. Le groupe est très efficace. La chanteuse ressemble à Asia Argento. Ajoutez-y une distribution de vodka aux premiers rangs, et le tour est joué ! Ce set très plaisant atomise les traditions dans un grand chaudron punk, électro et reggae, le tout joué avec une énergie folle… On est conquis, et on se retrouve à scander « Disko Partizani ! », titre du dernier album de notre homme et sa troupe, sorti chez nos Crammed nationaux.

La sauce retombe lors du set d’Arsenal. Cette formation jouit pourtant d’une énorme popularité en Flandre. Après avoir commis un premier album qui touillait pas mal dans l’électro ‘brazilera’, elle vient de concocter un nouvel elpee nourri au rock un peu boursouflé et surtout pompeux. De la musique destinée aux stades (de Flandre) qui semble mettre tout le monde d’accord. Mais le résultat sonne quand même fort convenu. Après une réincursion par les thématiques brésiliennes (et ses sonorités réminiscentes de Buscemi) et un vieux tube du précédent album (« Mr Doorman »), le rideau tombe pour laisser place à un duo meurtrier…

Car le charme du festival Cactus procède également de cet éclectisme à toute épreuve, permettant de passer du rock pompier aux transes noisy. Celles du duo anglo-américain The Kills, en particulier. VV et Hotel (leurs surnoms) viennent défendre un « Midnight Boom » acclamé par la presse et plébiscité par le public alternatif. Produit par Alex Epton (Spank Rock), l’elpee bénéficie de programmations rythmiques efficaces collant parfaitement à leur blues rachitique qui convie le Velvet, Jesus & Mary Chain et Suicide à un grand festin dépressif. Fidèle à sa réputation taiseuse, le groupe enchaîne pendant une heure les titres abrasifs. Jamie ‘Hotel’ Hince se cache derrière d’énormes lunettes de soleil à la Martin Rev. L’économie de mots  laisse à ce rock minimaliste (beats + deux guitares) le temps de dévoiler une puissance qui fait mouche sur quelques morceaux. Une partie du set est peut-être un peu moins convaincante, surtout les passages blues punk minimalistes, rappelant le Blues Explosion des débuts ainsi que Royal Trux ; mais on n’en reste pas moins sonné par cette prestation, surtout au regard du spectacle pâlot accordé par Sophia qui bénéficiait pourtant, pour la circonstance, du concours d’une section de cordes.

La troupe de l’ancien God Machine, Robin Proper-Sheppard, s’est évertuée à réveiller un certain rock indé des années nonante ; mais son charisme proche du degré zéro et la volonté de se vautrer dans la geignardise ne pouvait finir que par lasser profondément…

On repart du bon pied en compagnie de Bootsy Collins flanqué de son Hardest Working Men Band. La légende du P-Funk a voulu rendre hommage à ses mentors, Bobby Bird et James Brown. Pour l’occasion, l’homme a mis sur pied un groupe réunissant des membres de la formation live de Public Enemy, le Bobby Bird Band, mais aussi des légendes comme le tromboniste Fred Wesley, une Vicky Anderson sans voix (une des anciennes chanteuses du Godfather) et le MC Danny Ray, dont le rôle consiste à introduire le Godfather sur scène. Un sosie de James Brown est aussi prévu ; et… il est plus vrai que nature ! Le dénommé Tony Wilson représente parfaitement le James Brown de la première moitié des années soixante : il accomplit des acrobaties, possède le même timbre de voix et se démène comme un beau diable. On rigole beaucoup, car cette troupe hétéroclite (dont une curieuse vamp rousse sur le retour) libère un certain charme. Celui d’une bande d’anciens combattants qui porte les stigmates de la vie difficile que traversent parfois les artistes. Pourtant, elle a conservé une belle énergie pour rendre hommage à un génie de la musique populaire. ‘Are you ready Bru-ha ?’ demande le fringant bassiste coiffé de chapeaux bizarres et dont la prononciation s’avère particulièrement fantaisiste. Le public répond ‘oui’ (évidemment) et embarquement immédiat pour un « best of » assez enlevé des multiples tueries qui ont jalonné la carrière de James. C’est bien joué, assez drôle, et malgré quelques impros un peu lassantes, le résultat est plutôt plaisant. Le spectacle s’achève par une version avortée de « We Want To Funk », au cours de laquelle Bootsy prend un bain de foule avant que le concert ne soit prématurément interrompu. La faute au retard accumulé, car Youssou N’Dour attend son tour.

Parlons-en du maître du Mbalax. Parce que votre serviteur n’a malheureusement pas eu l’occasion d’apprécier sa prestation et d’entendre les titres de son nouvel album, « Rokku Mi Rokka »… Il faut dire que la fatigue commence à se faire sentir et cent kilomètres me séparent encore de Bruxelles. Une autre fois peut-être…

Ardentes 2008 : samedi 12 juillet

Écrit par

Le marathon des Ardentes 2008, c'est parti ! Et Musiczine est bien présent pour en extraire la quintessence. Cette année, la manifestation a franchi un cap d'importance. Elle peut se targuer d'avoir atteint la taille critique d'un poids lourd dans le paysage festivalier wallon et belge. En seulement trois ans d'existence, c'est une gageure de taille. Plus de 50 000 personnes étaient attendues sur le site du Parc Astrid pour assister à plus de 80 concerts. Malgré une très courte nuit –la programmation du vendredi s'achevant à 6 heure du matin–, les spectateurs ne montraient pas de signe tangible de fatigue à notre arrivée sur le site. Ce samedi était une toute grosse journée. Assurément la plus conséquente en nombre de représentations, elle apporta son lot de bonnes surprises et de grosses déceptions. Le compte-rendu sera donc émaillé de contrastes…

A notre arrivée, Tim Vanhamel et sa clique viennent d’investir l'‘Open air’. Loin d'être un jeune premier, le chanteur/guitariste de cet ancien dEUS et surtout Millionaire nous a réservé quelques petits caprices de star. Pourtant placés aux premiers rangs, nous n'avons pas trop bien compris pourquoi il a quitté la scène après avoir accordé un très bon concert. Visiblement contrarié, Tim n’était apparemment pas satisfait de la qualité du son. Pour nous, cependant, tout semblait parfait. Malgré le concours d’un nombre important de musiciens (deux guitaristes, un bassiste, un batteur et un claviériste) pour soutenir la 'star', la musique était sobre et claire. Finalement, si Tim avait une bonne raison de se fâcher, c’était sur son jeu de scène. L'artiste et sa bande se sont montrés relativement austères... voire statiques. On avait un peu le sentiment qu'ils étaient venus faire leur job et pas davantage.

Les dernières notes du rock de Tim évaporées, nous courrons vers l'‘HF6’ pour assister au set de Hollywood P$$$ Stars. Anthony, Redboy, Ben et Eric sont chez eux à Liège. On le ressent rien qu’en observant la complicité établie entre le combo et l’assemblée venue les applaudir.  Maintenant, il est vrai qu’HPS est un habitué des Ardentes, auquel il avait déjà participé lors de sa première édition, en 2006. Généreux et de bonne humeur, le quatuor affiche une attitude totalement opposée à celle de Tim Vanhamel. Leur rock a mûri au fil de l'expérience acquise. Sur les planches, notamment. Et les mélodies qu'ils nous servent sont imparables. Il n'est que 14h30, mais Hollywood P$$$ Stars a déjà réussi à nous chauffer à bloc.

Si vous ne connaissez pas encore Devotchka, retenez bien ce nom ! Sans aucun doute la meilleure surprise de la journée et peut-être du festival. L’univers de ce groupe américain est atypique et burlesque. Sa musique est inclassable mais particulièrement solide. Sise quelque part entre pop/rock et folk manouche, elle intègre notamment des rythmes cubains. Les musiciens sont excellents, mais ont un tempérament bien trempé. Rien qu’en observant Jeanie Schroder dont le sousaphone en impose ou le violoniste Tom Hagerman, qui aurait pu débarquer d’un orchestre philarmonique, on en a la certitude. Et comme la voix de Nick Urata ne manque pas, non plus, de caractère, vous imaginez la puissance susceptible d’être libérée par un spectacle de Devotchka. Des instruments ? Il en sort de partout. Pas une chanson ne commence sans que les intervenants changent de rôle : trompette, percussions, maracas, etc. Le show virevolte. On est étonné, ébloui. Bref, on a adoré !

Il est cruel de programmer The Bellrays après les joyeux trublions de Devotchka. Sans doute l'organisation du festival avait-elle des comptes à régler. Nous ne le saurons jamais avec certitude ; mais une chose est sûre, nous ne nous sommes pas attardés devant la sympathique Lisa Kekaula. La diva est vêtue d'une robe de satin noire qui accentue son petit ventre bedonnant. Elle est chaussée de bottes à talons de couleur rouge. Sa coupe de cheveux afro est particulièrement imposante. Elle s'époumone à la manière d’une Tina Turner qui aurait connu une fin de carrière tragique... Objectivement, il faut reconnaitre que The Bellrays dispose d’arguments à faire valoir. Le guitariste Bob Vennum et le bassiste Justin Andres sont irréprochables. Ils entretiennent l’aspect rock des compos, parfois sous une forme assez dure. La voix de Lisa est puissante. Elle a du coffre, c’est le moins que l’on puisse dire. En outre, c’est elle qui donne la coloration soul aux chansons. Mais l’approche un peu trop conventionnelle de l’expression sonore semble constituer un obstacle au déclenchement d’une éventuelle étincelle. Surtout quand le public est plutôt mou.

Si une journée aussi riche nous contraint à se consacrer à l’essentiel, on ne peut passer sous silence la prestation de Nneka. Pourtant, nous ne l’avons qu’entraperçue ; mais elle a fait impression. Après un départ en catimini, elle s’est lancée dans un parcours sonore mêlant soul, funk et trip hop. Elle a du charme, possède une belle voix et ses lyrics sont marqués par un militantisme courageux. On ne peut donc rester insensible face à de tels arguments.

Bent Van Looy, le chanteur de Das Pop est probablement devenu la terreur des accessoiristes. Ils sont mis à rude contribution par ce chanteur hyperactif et déchaîné. Il bondit à gauche et à droite, perdant au passage ses baguettes, renverse le siège de son piano ou encore laisse tomber son micro. En voilà au moins un qui ne tire pas la gueule, parce qu’une vis mal serrée a provoqué la chute d’un micro sur le plancher des vaches (NDR : et nous ne visons personne...) Chez les Gantois, difficile de se prendre au sérieux. Ils vont ainsi parvenir à nous faire danser ainsi que chanter durant une petite heure, et s’excuseront même de ne pas avoir pu nous nous divertir plus longtemps. Mais on leur pardonnera facilement, car ils ont livré un des shows les plus récréatifs de ce samedi.

A l’instar de la vie de tous les jours, un festival ne ressemble pas nécessairement à l’univers dégoulinant de guimauve des ‘Bisounours’. On y est même parfois bien loin. Les langues de vipères y font aussi parfois leur nid. Et Liars en est un exemple flagrant. Son mépris est-il sincère ou est-ce un genre que le groupe se donne ? Une chose est sûre, difficile d’être plus mesquin qu’Angus Andrew, lorsqu’il prend le public à témoin pour déverser sa rancœur à l’égard des Kills. C'est qu'il les accuserait bien de lui voler la vedette. Ce sont finalement les spectateurs qui vont écoper de cette attitude détestable. Le set est hermétique. Pas un regard n’est adressé au public. Il y a des cris, de la gesticulation, du bruit. Heureusement aussi des mélodies qui accrochent l’oreille et puis surtout de la créativité dans leur musique. Mais vu la tension entretenue par le combo, on préfère changer d’air et on décide de s’accorder une pause gastronomique dans l'allée des saveurs.

The Kills, nous en parlions justement. Et c’est une petite déception. Nous attendions beaucoup de ‘VV’ et ‘Hotel’, mais ils sont passés à côté de leur sujet. Musicalement, on n’a cependant pas le droit de se plaindre ; mais dès l’entrée en scène du couple, il y a comme une chape de plomb qui est tombée sur l'‘HF6’. A cause des accords bruts et rugueux produits par la guitare de Jamie Hince. Mais aussi de la voix d’Alison. La sensualité de son timbre s’évaporant à cause d’un dosage inadapté du volume. Le duo est habitué de pratiquer le dialogue intimiste sur scène. Mais on ne perçoit pas cette passion commune. Les échanges semblent s’opérer en vase clos et le public a l’impression d’en être exclu. Après avoir communié en compagnie de Hollywood P$$$ Stars et partagé la complicité de Das Pop, nous espérions davantage de chaleur de la part de ces grosses pointures. Et ce ne sont ni les poses artificielles de l'Américaine, ni la prestation du crooner/guitariste anglais qui permettront de changer la donne.  

Alors que The Kills contemplait son nombril sur la plus grande scène des halles, Puppetmastaz nous en mettait plein la vue dans l'‘Aquarium’, l'autre salle, mais de taille plus modeste, des ‘Halles des foires’. Quelle ambiance ! La foule manifeste son enthousiasme face aux petites marionnettes directement inspirées du ‘Muppetshow’ qui déblatèrent un rap bourré d'humour et complètement taré. Nous sommes bien loin de l'écoute religieuse imposée au public de l'‘HF6’. Le spectacle visuel de la formation hip hop séduit par son originalité et fait mouche.

Pas grand chose à dire de la prestation de The Mars Volta, autre déception de ce festival. La musique dispensée par les huit protagonistes du groupe ressemble à une préparation instantanée, façon ‘Royco Minute Soup’. Techniquement les musiciens affichent une rigueur irréprochable. Chacun d’entre eux exerce un rôle précis dans la partition, même si on ne distingue pas grand chose entre la saturation des lignes de basse et le vrombissement généralisé des instruments. Il y a probablement une signification à trouver dans ce type d’expression ; mais il faut être un aficionado averti pour pouvoir la comprendre. Si bien que le reste de l’assistance semble pétrifié et se mure dans un silence d’incompréhension. Et le chanteur, Cedric Bixler-Zavala a beau crier très fort et gesticuler pour ne pas se noyer dans cette soupe sonore, c’est peine perdue…

Au bout d’heure de set, nous quittons le navire pour nous réfugier dans l'‘Aquarium’,  pour un avant-goût de cette nuit. Calvin Harris, le ‘roi du disco’ comme il se plaît à le proclamer lui-même, agite les corps des festivaliers de ses rythmes electro entrainants.

Après nous être quelque peu oubliés dans l'ambiance disco de l'‘Aquarium,’ nous retournons à l'extérieur pour être le plus proche possible du podium de l'‘Open air’. Il est 21h30 lorsque The Streets débarque sous les acclamations de la foule. Une prestation du rappeur Mike Skinner ne peut laisser indifférent. A premier abord, elle fait penser à celle du duo Cool Kids. Mais le trip hip hop de l'Anglais a une dimension plus humaine. Sans doute à cause de son ironie voire de son humour parfois féroce. Le public est mis à rude contribution durant le show de Mike qui accepte volontiers de participer aux jeux proposés par le chanteur. On demande notamment aux spectateurs de ‘fucker the mud’. Tout un programme ! En fin de parcours, Mike Skinner ôte son t-shirt. Il n’a pas froid aux yeux, c’est une certitude, car il se lance dans la foule qui le porte de bonne grâce, avant de le ramener sagement vers la scène.

Groove Armada est le dernier set auquel nous avons assisté. Normal, nous sommes un peu fatigués. Mais son électro branchée va nous requinquer. Si Booka Shade était parvenu, la veille, à nous plonger au sein d’une ambiance électrique soutenue par un joli jeu de lumière, les effets visuels dont bénéficie Groove Armada sont tout simplement grandioses. De puissants faisceaux lasers balaient les pelouses du Parc Astrid, nous entraînant au cœur d’une atmosphère sidérale bien étrange.

Sur le coup d'une heure du matin, l'‘Open air’ s'éteint enfin. Nous sommes cuits ! Il est temps de rejoindre la sortie et de respecter la promesse faite aux bras de Morphée. En passant à côté des Halles, le battement des drums nous rappelle que la fête continue pour les plus acharnés et surtout résistants. Comme la veille, la nuit sera courte, la programmation s'achevant à 6 heures du matin.

Rock Zottegem 2008 : samedi 12 juillet.

Écrit par

C'est l'envie de voir Blondie, groupe mythique ayant peuplé les rêves de mes jeunes années, qui m'a permis de découvrir le festival Rock Zottegem. Pourtant il en est déjà à sa 15ème édition ; et cette année, les 20.000 tickets combi avaient déjà été acquis en prévente. Il faut dire que les têtes d'affiche avaient de quoi séduire un large public, bien que je m'explique mal la présence de Motörhead le vendredi et de Joe Jackson ainsi que de Blondie le samedi.

Pour ne pas manquer Joe Jackson, j’ai donc pris la route un peu plus tôt que prévu. J’avais eu l’occasion d’assister à sa prestation accordée il y a quelques mois à l'Ancienne Belgique ; aussi je crevais d'envie de le revoir. La peur des embouteillages et d'arriver en retard m'a permis de découvrir Gabriel Ros, relativement peu connu au sud du pays, mais qui déclenche, sous le chapiteau de Zottegem, une réaction de frénésie parmi le public. Public de tous les âges, d'ailleurs. Difficile même d'établir une moyenne. Les plus jeunes ont à peine 15 ans, les plus anciens en ont facilement 60... Arrivé trop tard pour pouvoir me placer en frontstage afin de prendre quelques photos, je me suis donc contenté de regarder et d’écouter son set, identifiant au passage l'une ou l'autre de ses compos. Je reconnais que ses rythmes latinos ont de quoi plaire, même si l'originalité n'est pas au rendez-vous. Sa musique est destinée aux festivaliers de tous les âges ; mais il est étonnant que la jeune génération accroche autant que celle des aînés à une musique davantage destinée à un public plus sage.

Pas de retard par contre pour assister au show de l'ami Joe Jackson. Les instructions contradictoires édictées par la sécurité en matière de photo et l'attitude pas sympa du public envers les photographes, qui sont obligés de leur masquer la vue pour espérer rapporter une image, pousseront une bonne partie des professionnels à déguerpir avant la fin de la troisième chanson. En début de concert, l’assistance est pourtant plus clairsemée que pour Ros. Ce qui me permet, au terme de cette séance photos, de retrouver le premier rang d'où j'assiste à un nouveau grand set de Monsieur Jackson. Il enchaîne nouvelles compos issues de son nouvel opus, dont un « Invisible man » en début de parcours, et classiques, dont les refrains sont repris en chœur par l’assemblée, toutes générations confondues. Mais un public de plus en plus nombreux, à mesure que le concert avance. Joe Jackson semble nettement plus populaire au nord qu'au sud du pays... Un regret : pas de trace de "Solo (so low)" dans son tracklisting. Mais il est vrai que si cette chanson peut arracher des frissons à un bloc de pierre, dans une Ancienne Belgique entièrement conquise à sa cause, dans le cadre d’un festival, la présence de ce morceau n’est peut-être pas judicieuse. Après un peu plus d'une heure de spectacle, Joe s’installe derrière le piano pour achever son répertoire et il semble toujours aussi ému de voir la foule l'acclamer comme il le mérite pourtant bien.

Difficile par contre, d'assister au concert de Blondie aux premiers rangs : seules les photos prises depuis la console de son au moyen de ‘longs objectifs’ (NDR : je cite) sont autorisées. La consigne semble boycottée par mes confrères et même la sécu de la console n'est pas informée de l'arrivée des photographes. Problème vite réglé cependant et pendant que le groupe attaque les premières mesures d'un concert qui durera plus d'une heure et demie, Debbie Harry, engoncée dans un sweat trop grand pour elle, arrive sur scène dans une pénombre qui empêche de la reconnaître de prime abord. Le combo alterne anciens titres, comme "Hanging on a Telephone", "One Way or Another", "Picture This", et bien entendu "Heart of Glass", ainsi que compositions extraites des albums post come-back de 1998. Il faut cependant admettre que si les musiciens ont toujours la pêche, la toujours belle Deborah manque de coffre sur plusieurs titres. Tant sa voix que sa gestuelle sur les planches ont pris un sacré coup de vieux. Les grandes années du groupe sont subtilement évoquées par Clem Burke, le drummer, qui exhibe fièrement un T-shirt blanc aux armes du CBGB's... Le corps du set s’achève par une version de "Rapture" d’une durée de presque 10 minutes, entrecoupée de solos, de duos, et d'instrumentaux d'anthologie, prouvant que les musiciens n'ont rien perdu de leur énergie. Seul Chris Stein à la guitare, unique rescapé avec Debbie du line up originel, adopte une attitude fort placide et statique. Retour sur scène pour les rappels : "Atomic" déclenche une véritable hystérie. Il faudra d’ailleurs l’interprétation de "The Tide is High" pour calmer quelque peu les esprits, avant que le groupe ne quitte la scène au terme d'une bonne heure et demie de prestation, soit 1/4h de plus qu'officiellement annoncé.

Entre la joie d'avoir pu voir sur scène un groupe majeur de mes jeunes années et la prévisible déception qu'ils aient comme moi pris 25 ans dans la vue, j’éprouve un sentiment mitigé. Aussi, je n'attends pas l'arrivée de Dr. Lektroluv, mais décide de rentrer sagement à la maison. Quelques notes d'"Atomic" continuent de me trotter dans la tête ; mais je m’inquiète quand même de la prestation que les Sex Pistols accorderont le 2 août prochain, dans le cadre des Lokerse Feesten...

 

Cactus 2008 : samedi 12 juillet

Écrit par

Le Cactus a pour moi tout du  festival idéal : le beau cadre du Minnewaterpark, varié et verdoyant, une organisation irréprochable, des tarifs démocratiques, un public familial, bon enfant et de l’espace pour profiter pleinement de la jolie affiche de ce samedi ensoleillé.

Après deux heures d’embouteillages sur l’autoroute de la mer, j’arrive à temps pour la prestation de Tinariwen, groupe malien qui marie musique traditionnelle et blues-rock façon seventies. Les huit musiciens semblent tout droit sortis du désert, voilés et vêtus de tuniques amples et colorées. Le concert est pourtant loin d’être torride, les morceaux longs et répétitifs se succédant sans décoller réellement. Le soleil engourdit quelque peu le public, de plus en plus nombreux, tandis que des enfants vifs comme l’éclair guettent puis subtilisent les gobelets vides. A 10 centimes le verre, on se dit qu’il n’y a pas de petit profit.

Les Californiens de Pinback entament alors un set nerveux, précis et enthousiaste. Durant plus d’une heure, ils vont passer en revue leur discographie, de l’émouvant « Tripoli » à l’imparable « Good To See », tiré de leur dernier album « Autumn Of The Seraphs ». Les deux leaders semblent d’excellente humeur. Ils plaisantent avec le public et enchaînent leurs morceaux dans des versions plus rapides et nerveuses que sur les albums. Un excellent moment, donc, qui m’a permis de redécouvrir un groupe précieux et constant qui, mine de rien, se construit peu à peu une discographie en or.

Le concert suivant sera une déception : le jazz-soul de The Cinematic Orchestra passe mal en cette fin d’après- midi : la faute à un son faiblard, des passages instrumentaux intéressants mais manquant de surprises, de variations. On est souvent plus proche d’une honnête musique d’ascenseur que des paysages troublants d’un Tortoise. C’est finalement lorsque le chant s’invite que l’émotion passe enfin : en témoigne le très beau « Breathe », tiré de leur passionnant dernier album, « Ma Fleur ». On préférera tout de même déguster cette musique dans le noir, couché ou dans un club enfumé en sirotant un whisky.

Vers 20 heures, l’ambiance monte d’un cran, les enfants descendent des épaules de leurs parents et fuient le podium : les vétérans de Dinosaur Jr s’apprêtent à monter sur scène et à donner ce qui restera comme le concert de la journée. Survoltés, Jay Mascis, Lou Barlow et Murph semblent s’amuser comme des gosses. Contrairement aux concerts du Pukkelpop et d’Anvers de l’année passée, le son est excellent, lourd et puissant. Mascis nous entraîne dans ses soli vertigineux, toujours parfaits. Barlow se déchaîne comme jamais sur sa basse et Murph n’a rien perdu de sa frappe légendaire. Le choix des morceaux est parfait, lui aussi : le groupe joue les habituels classiques des débuts (« Freak Scene », « Little Fury Things »), des extraits du petit dernier « Beyond », mais aussi (pour le plus grand plaisir des nombreux fans réunis) des titres piochés dans les excellents « Where you Been » (« Out There ») et « Without A Sound » (« Feel The Pain »). A la fin du set, des sourires se dessinent sur le visage des nombreux fidèles ayant fait le déplacement, harassés mais ravis.

C’est ensuite notre compatriote Arno qui rassemble le public, de plus en plus nombreux, autour de ses hymnes fédérateurs, dont un « L’Union Fait La Force » de circonstance, acclamé par un public métissé… L’enchaînement « Bathroom Singer », « Oh La La La » et « Putain Putain » met tout le monde d’accord sur les qualités de showman et de chanteur de l’Ostendais, toujours intactes. Le son est bon, bien que manquant sensiblement de puissance. Solidaires, les musiciens passent aisément d’un registre délicat et sensible (« Dans les Yeux de ma Mère », toujours aussi émouvant) à un blues-rock bien gras. Une mention spéciale doit être accordée au nouveau guitariste, au jeu inventif et survolté.

Après ces deux excellentes prestations, les anglais de Starsailor ont bien du mal à réveiller un public abasourdi. Il faut dire que leur britpop désincarnée paraît soudain bien fade… Pas trop ma tasse de thé, à vrai dire. Il est de toute façon l’heure de retourner à la capitale, en attendant une édition 2009 que l’on espère aussi excitante…

 

Ardentes 2008 : vendredi 11 juillet

Écrit par

Le marathon des Ardentes 2008, c'est parti ! Et Musiczine est bien présent pour en extraire la quintessence. Cette année, la manifestation a franchi un cap d'importance. Elle peut se targuer d'avoir atteint la taille critique d'un poids lourd dans le paysage festivalier wallon et belge. En seulement trois ans d'existence, c'est une gageure de taille. Plus de 50 000 personnes étaient attendues sur le site du Parc Astrid pour assister à plus de 80 concerts. La pluie s'est invitée à nouveau en ce deuxième jour et les spectateurs n'ont pas manqué d'imagination pour faire contre mauvaise fortune, bon cœur. Combats et mini-foot dans la boue égaieront les entractes entre chaque set. Epinglons les temps forts de cette journée.

Quand nous débarquons sur le site des Ardentes en ce lendemain d'averses, l'état du parc est indescriptible. Les accessoires indispensables pour bénéficier du minimum de confort au spectacle sont le poncho et les bottes.

Cool Kids monte sur le podium. L’assistance n’est pas encore nombreuse devant l'‘Open air’. La prestation du groupe hip-hop n'est pas transcendante. En début de parcours Mikey Rock et Chuck Inglish ne semblent pas en phase et leurs voix dissonantes finissent par écorcher nos pauvres oreilles.

Shameboy est la première bonne surprise de la journée. La musique electro dispensée par Jimmy Dewit et Luuk Cox est irrésistible et réveille le dancefloor. Et pourtant, on s’enfonce dans une boue collante, parfois jusqu'aux chevilles. Mais cet inconfort ne semble pas constituer un obstacle. Dommage quand même que nos amis Flamands n’aient pas été programmés plus tard dans la journée. La clarté diurne et les nombreuses éclaircies n’ont pas permis aux jeux de lumières de donner toute leur mesure.  

Yelle succède à Shameboy. Leur pop très électro est moins savante que celle des Belges. Plus sucrée, aussi. Mais tout aussi entraînante. « Je veux te voir » et « A Cause des Garçons », reprise d’Alain Chamfort, persuadent les derniers réticents (NDR : sans doute des maniaques de la propreté !) de jumper au son des rythmes ‘frenchies’ dispensés par Yelle, GrandMarnier et Tepr.

Et on n’oubliera pas non plus d’épingler la prestation très efficace de Soldout. Faut dire qu’il est bientôt 20 heures et que rythmée par la musique de danse, toute l’après-midi a été un véritable enchantement. Et comme il n’est pas tombé une goutte de pluie… (NDR : on a même eu droit à quelques timides rayons de soleil)

La suite du programme de ce vendredi très electro va encore nous réserver deux bonnes surprises : Chloé et Booka Shade. Mais aussi une moins bonne : le retour de la flotte ! Chloé tout d'abord. La DJ parisienne a un talent fou pour faire décoller une atmosphère (NDLR : on dit aussi de la musique planante !) Son électro est raffinée. Et le martèlement des rythmes tribaux communiquent à l'‘Aquarium’, troisième scène du festival, un climat inquiétant, voire angoissant, malgré la décoration des lieux assez enluminée (NDR : des bonbons géants et des parapluies multicolores). Chloé est une des toutes grosses surprises de ce festival. Mais la pluie a décidé de ne pas nous lâcher les baskets ( ?!?!?). Sans crier gare, de véritables trombes d'eau s’abattent sur nos têtes. Pas le temps d’enfiler nos ponchos et nous sommes trempés jusqu’aux os. En bons festivaliers alertes, nous nous décidons alors de nous réfugier sous les tentes du ‘Village des artisans’.

Vu les conditions météorologiques, la suite des concerts programmés à l’extérieur me semblait compromise. Mais heureusement, l'averse s’est arrêtée aussi vite qu’elle était apparue : un orage ! Et Booka Shade est monté sur le podium on ne concédant qu’un petit quart d'heure de retard. Avec Walter Merziger et Arno Kammermeier, c'est le grand Reich qui s'invite dans la cité ardente. Oui le jeu de mots est léger et facile. Mais en bons festivaliers aguerris, nous avons déjà écoulé nos trente tickets boissons du jour et l'atmosphère est à l'euphorie. Pourtant, ce n'est pas tant la bière que la musique sympathique de Booka Shade qui est la principale cause de notre bonne humeur. En compagnie des Berlinois, c'est toute l'excellence d'outre-Rhin qui se met au service du dancefloor. Le groupe nous sert de la musique electro souvent  rythmée de techno. En outre, le spectacle bénéficie de ce qui a manqué à Shameboy : un light show conséquent.

En bons festivaliers consciencieux, il est temps pour nous de rentrer après la prestation des Allemands ; car il faudra être frais pour s'engager dans le marathon du samedi. Nous ne résistons cependant pas aux promesses de fête des ‘Halles des Foires’. Nous nous y en engouffrons en nous fixant une échéance : une petite demi-heure, histoire de prendre la température de ce début de nuit. Mais sous la férule des maîtres de la nuit qui se succèderont jusqu'au petit jour, l’ambiance est survoltée.  Nous dansons sur les compos de Red Shape, Sasha Funke, Matthew Dear & Ryan Elliott. Et déjà 2 heures se sont écoulées. La fatigue commence à se faire sentir dans les jambes. Nous abandonnons le navire sans trop de remords car nous savons déjà que la fête se poursuivra demain.

Francofolies La Rochelle 2008 : vendredi 11 juillet

Écrit par

L’édition 2008 des Francofolies de La Rochelle est lancée. Musiczine est dans la place jusqu’au 16 juillet pour une couverture sélective de l’événement.

Ce qu’on a vu en quelques mots :

1. Une gentille prestation des BB Brunes et des fans qui font des cœurs avec leurs mains.

2. Un remarquable concert d’Alain Bashung qui, oui, ‘nous avait manqués’.

3. Un show survolté de Dionysos et un record de slam.

***

Pour les festivaliers tout droits débarqués des embouteillages des autoroutes françaises ou de leurs bureaux, l’aventure de ce premier jour commence, comme pour nous, aux alentours de 20h par la prestation des BB Brunes. Les lycéens étaient attendus par leur public, jeune, très jeune. Les cris hystériques n’ont pour la plupart pas encore mué, mais malgré l’énergie que l’on prêterait volontiers à l’adolescence, la masse remue peu. A peine quelques sauts quand Adrien Gallo lance un ‘vous faites des pogos à La Rochelle ?’ ; l’assistance se contente de se trémousser timidement en affichant néanmoins l’évident bonheur d’admirer ses idoles.

Sur scène, le quatuor prend des poses de rockeurs et jumpe volontiers mais il ne déménage pas. Forts du succès de leurs tubes tels « Dis moi » ou « Blonde comme moi » les BBB réalisent néanmoins un set sympathique. Fraîchement débarqués sur le devant d’immenses scènes, ils parcourent la quasi-totalité de leur premier répertoire et y ajoutent des morceaux test comme un « Seul ou accompagné » au refrain efficace.

Débordant de virilité avec sa guitare Hello Kitty, Felix fait du charme à une assemblée qui ne manque pas de lui témoigner son affection. Et quand Adrien, au micro, déboutonne sa chemise à jabot, il met le doigt sur un ingrédient essentiel du succès du groupe: ‘En fait, c’est mon corps que vous voulez, c’est ça ?!’. Dans les rangs, les fans sont en effet plus enclines à argumenter d’un ‘Ils sont bôôôôôô !’ qu’à mettre en exergue la qualité des arrangements et la subtilité des paroles de « Blonde comme moi », premier album de la bande. En attendant, les jolis cœurs écoutent les Cramps ; et après avoir conquis les cours de récré, ils s’attaquent au reste du monde…

***

Changement d’ambiance radical sur l’Esplanade St Jean d’Acre : emmitouflé dans un costume noir, le crâne à nu sous une casquette, Alain Bashung fait son apparition. ‘Que le ciel nous soit clément’ exhorte le chanteur, alors que dans le parterre se chuchotent des mots inquiets sur l’état de santé de l’artiste.

Bashung fait le pari du danger en entonnant d’emblée « Comme un lego ». Neuf minutes d’une chanson fraîchement sortie, devant des festivaliers aux profils extrêmement différents, il fallait les imposer. Le silence est à l’écoute, le ton est donné : Monsieur Bashung est bien vivant.

Tout au long du set, le résident de la République distille parcimonieusement son « Bleu pétrole ». Les variés « Je t’ai manqué », « Vénus » et « Hier à Sousse » sont de la partie, tout comme un joli « Je tuerai la pianiste » agrémenté d’une mise en scène. Au-delà du dernier album, Bashung rassasie le public de quelques grands succès. Toute la place, jusqu’aux BB Brunes addict, reprend « Osez Joséphine », « La nuit je mens » et « Vertiges de l’amour »…

S’entrelacent également des morceaux moins connus comme un « Volontaire », chanté au temps du « Climax » avec Noir Désir. Une autre époque, pas si lointaine, resurgit. Et quand de ses « Confessions publiques » Bashung ressort « Happe », l’assistance retient son souffle. « Peu à peu, tout me happe » trouve un écho particulier sous le ciel rochelais. Les paroles cognent les parois des tours et reviennent en boomerang déposer un frisson sur les échines.

Lors des rappels, celui qui ne semble pas prêt à se courber devant la maladie fait entrer une blonde plantureuse. ‘J’aimerais vous présenter Chloé Mons’ annonce sobrement le mari de la créature qui gagne en classe à apparaître en duo à côté de celui qui, un morceau plus tard, saluera longuement un public reconnaissant et une fois de plus conquis.

***

Il fallait être fort pour reprendre la barre tant le navire avait vogué sur des rives sombres et douces. L’équipage de Dionysos se dit pourtant ravi d’être pris dans ce ‘sandwich magique, entre Bashung et Cali’ et met le cap sur un rock festif et puissant. En trois mesures, le groupe est comme chez lui, il faut dire que c’est la quatrième fois qu’il s’attelle à mettre le feu au festival.

Dans un décor sorti des pages et des plages de « La mécanique du cœur », on s’attendait à s’entendre raconter l’histoire de ce romantique contrarié, né le jour le plus froid du monde. On aura droit qu’à quelques-uns des tic-tacs de sa vie. Entourés d’horloges hallucinées, Mathias Malzieu et sa bande sont, comme à leur habitude, complètement remontés. 

Le public suit, accompagne, répond, jusqu’à obtenir le titre des plus honorifiques de ‘champions du monde de ta gueule le chat’. Titre amplement mérité, et récompensé par l’arrivée du chat Cali qui termine à quatre pattes pour donner plus de profondeur à son rôle.

Autre guest du set, ‘une petite grande surprise’ : Olivia Ruiz, l’allumette allumeuse qui embrase la foule dans sa minirobe crème, au son de « Tais-toi mon cœur ».  « Babeth et son violon » gardent, à nos yeux, la palme de la prestance, mais la femme chocolat est une savoureuse friandise supplémentaire.

Les six Valenciens, rejoints ces derniers mois par trois nouveaux membres n’en finissent pas de gesticuler et communiquent leur énergie à un public complètement déchaîné et ravi de porter à de multiples reprises un Mathieu Malzieu adepte des bains de foule. N’en déplaise aux assureurs, le chanteur s’offre un record de slam en parcourant l’honorable distance d’un aller-retour régie, escaladant des échafaudages au passage.

***

A force d’excès de bonne humeur réjouissants et de performances musicales, Dionysos laisse un parterre surchauffé aux bons soins de Cali. Mais comblés par les concerts de la soirée ou déçus par d’anciens shows de l’enfant des Francos, une partie de l’assistance abandonne le navire.

Les photos du festival sur http://www.hiersoir.com

 

 

 

 

Ardentes 2008 : jeudi 10 juillet

Écrit par

Le marathon des Ardentes 2008, c'est parti ! Et Musiczine est bien présent pour en extraire la quintessence. Cette année, la manifestation a franchi un cap d'importance. Elle peut se targuer d'avoir atteint la taille critique d'un poids lourd dans le paysage festivalier wallon et belge. En seulement trois ans d'existence, c'est une gageure de taille. Plus de 50 000 personnes étaient attendues sur le site du Parc Astrid pour assister à plus de 80 concerts. Notons d'emblée un détail qui a son importance dans ce type de manifestation : la propreté. Certes, on réalise difficilement des miracles lors de rassemblements de cette importance, mais un réel effort a été accompli pour maintenir la qualité du site à un niveau acceptable. L'effort, payant à plus d'un égard, mérite d'être salué. Les nombreuses poubelles à tri sélectif et les toilettes qui ne dégagent généralement pas d'odeur pestilentielle ont grandement contribué au bien-être de tous. Si ces conditions n’avaient pas été remplies, le temps épouvantable de cette première journée de festival aurait peut-être réussi à entamer la bonne humeur des Liégeois. Mais établissons un petit état des lieux des concerts auxquels nous avons assisté...

Seules deux des trois scènes sont ouvertes pour cette première journée de festivités. La programmation a été savamment pensée pour nous obliger à courir d'un podium à l'autre ; un concert proposé dans les ‘Halles des Foires’ commençant exactement à la minute où le précédent se terminait à l'‘Open air’. Car longue est la ‘Route des Saveurs’ –allée gastronomique– qui relie les deux tableaux. Aussi, nous avions, à la nuit tombée déjà, quelques kilomètres dans les jambes.

La pluie s'est invitée dès les premières prestations. A notre arrivée, il subsiste encore de l'herbe sur les pelouses du parc, mais devant la scène principale, le sol s'est déjà transformé en fange aux remarquables vertus d’engluement. La prestation de The Do était particulièrement attendue ce jeudi. Evénement de ce début d'année, nous voulions voir si le buzz qui a boosté la sortie de leur premier album était justifié. L’accueil réservé par la foule au couple franco-finlandais est mesuré. Après un début plutôt animé, au cours duquel Olivia Merilahti gratte sa guitare, le set ramollit. En fait, dès que la chanteuse abandonne son instrument. Il retrouvera des couleurs lors des dernières chansons, c’est-à-dire lorsqu’Olivia va reprendre sa six cordes, redynamisant du même coup l’enthousiasme du public. Le groupe nous a cependant gâtés en nous réservant un « On my shoulders » tant espéré et bien sûr, apprécié.

Nos pas nous dirigent ensuite vers les ‘Halles des Foires’, où se déroule le concert d'Empyr. C'est en manifestant une certaine satisfaction que nous retrouvons le jeune groupe sur une scène couverte (NDR : et donc à l'abri des averses !) Le public est encore peu nombreux et très hétéroclite. Quelques égarés se sont plantés là, simplement séduits par la perspective d'un endroit chaud et sec. Ce genre de motivation va croître au fil des heures et de la dégradation du temps. Le quintette présente son premier album « The Peacefull Riot », livrant une musique très rock, lourde et bien bruyante. Benoît Poher s'agite sur scène comme à son habitude. Rôdés à l'exercice, les cinq artistes confirmés accordent un concert d’honnête facture ; mais le jeu plus brutal de Benoît et sa bande ne parvient pas à se départir d'un accent teenager qui parle davantage au jeune public. Le spectre de Kyo hanterait-il toujours Benoît ?

Ecourtant notre crochet, nous repartons vers l'‘Open air’ pour ne pas manquer l'entrée en scène de Yeal Naïm. La pluie s'est remise à tomber et alourdit de plus en plus les pelouses ( ?!?!?). Mais la chanteuse apparaît, et sa voix douce et chaleureuse ramène un peu de soleil dans nos cœurs. La pop teintée de folk servie par la chanteuse franco-israélienne constitue une excellente surprise, après les débuts rock de la journée. La jeune femme s’accompagne d’un tambourin, joue volontiers du piano ou de l’ukulélé. Sa prestation est rafraîchissante et met de bonne humeur. Quand la musique se fait plus soul, elle semble développer un lointain lien de parenté avec Amy Winehouse. Et en finale, elle nous a régalés d’un excellent « New Soul ».

Sébastien Tellier débarque ensuite. Dans les ‘Halles des Foires’, bien sûr. Sinon ce ne serait pas drôle ! Nous marchons d'un bon pas pour prendre le concert en cours. Après la douceur soul de Yeal, nous sommes invités à baigner dans de l'electro bien remuante. Le public apprécie, s'anime et danse. Le Français atypique et un brin provocateur n'économise pas ses efforts pour créer une atmosphère électrique et torride, à l’instar de celle qu’il a inoculé tout au long de son dernier album, « Sexuality », un manifeste débridé dont le titre suffit amplement à en exprimer le message.

Camille, pour sa part, nous aura un peu déçus. La chanteuse se lance dans son trip, mais oublie de convier l’audience à la rejoindre. Elle a beau être flanquée d’un chanteur de beat boxing, ses exercices d'imitation de boîtes à rythmes en tous genres font un peu pâle figure. La prestation de Yeal, qui venait de se produire juste avant elle, sur la scène extérieure, explique sans doute la réaction tiède de la foule. Et puis Naïm s’était montré tellement habile pour communiquer aux festivaliers son désir de fête. Bref, Camille nous a servi un numéro très musical, en apparence un peu fou, mais en somme, plutôt froid.

Arsenal est venu ensuite ou plutôt, nous sommes allés vers lui. De retour en intérieur, nous sommes bercés par la chaleur un peu latino de son expression sonore. L'ambiance est très bonne, les jeux de lumières donnent du relief à un style très electro et exotique. Cette nouvelle prestation est une autre rupture dans le fil de la programmation qui, décidément, se veut éclectique. Mais tant que la musique est bonne, qui s'en plaindra ?

Après le départ de nos amis Hendrik Willemyns et John Roan, nous décidons de camper sur place pour attendre Siouxsie. Nous nous asseyons à même le sol, tels des festivaliers chevronnés, méprisant les flaques de bière et autres breuvages collants qui ont été renversés négligemment. Le public est de plus en plus nombreux. Il faut dire que la pluie retombe de plus belle, dehors... Siouxsie Sioux, c'est un poids lourd du rock. Elle fait son entrée. Une apparition qui fait un peu penser à celle d'une star sur le retour. Affublée d'un tailleur digne d’une armure de 'power ranger' –évocation accidentelle vraisemblablement– la chanteuse nous a, avant tout, montré un joli jeu de jambes. Si l'on pouvait émettre quelques réserves sur la souplesse de la star, nous avons été, sur ce point, rassurés. Et comme ‘showwoman’, pas de doute, elle est rompue à l'exercice. Siouxsie et ses musiciens nous ont offert un spectacle de bonne facture, mêlant le rock à la pop, n’oubliant pas de nous dispenser le répertoire de son nouvel elpee, « Mantaray ». Bien sûr, on peut reprocher à ce set un manque de fantaisie. D’ailleurs, si les fans ont apprécié, une bonne partie de l’audience, venue dans les ‘Halles’ à la recherche d’un endroit sec, est restée de marbre.

Trentemoller et Cypress Hill assuraient la fin de soirée. Le premier, malgré une pluie persistante, a réussi le tour de force de faire danser les festivaliers dans la gadoue au son d'une musique inclassable mêlant electro, techno, house et tutti quanti.

Cypress Hill est le dernier groupe du jour que nous avons eu l'occasion de voir et d'écouter. Le groupe de hip hop a sorti la grosse artillerie. Sur scène, un roi squelette géant gonflable (NDR: et gonflé) est assis sur son trône. La salle ‘HF6’ est bondée. Déchaîné, le public jumpe et scande les paroles des chansons. L'atmosphère est étouffante mais on se dépense. Bonne ambiance!

Et déjà il est temps pour nous de prétendre au repos du juste. Au loin, Laurent Garnier termine d'embraser la plaine. Dans l'ensemble la journée a été très bonne : pas de grandes surprises mais pas de grosses déceptions non plus. La pluie, quant à elle, n'aura réussi que très modérément à ternir la fête.

Couleur Café 2008 : dimanche 29 juin

Écrit par

Du 27 au 29 juin et pour la 19e année consécutive, le festival Couleur Café a dignement fêté les musiques du monde, la diversité culturelle, la solidarité et l’égalité des chances. A l’affiche, quelques pointures telles que MC Solaar, Erykah Badù, Tiken Jah Fakoly, Bernard Lavilliers ou encore Jimmy Cliff. Le ciel, raisonnablement clément, a épargné le site de Tour & Taxis malgré des prévisions peu rassurantes, permettant ainsi aux milliers de visiteurs de profiter pleinement du festival et de toutes ses activités connexes, comme l’expo « Sex & Love », l’inévitable marché et le village ONG rebaptisé Solidarity Village, le spectacle des nombreuses fanfares mobiles, sans oublier une finale de foot sur écran géant.

29 juin : 3ème jour

La dernière journée du festival offrait une affiche moins captivante que les jours précédents. A commencer par les Marseillais de Psy4 de la Rime qui ont investi la scène du chapiteau ‘Univers’ dès 17h. Pas trop client du genre, on doit néanmoins reconnaître que la formation est parvenue à mettre le feu sur les planches devant un public très motivé.

Remplaçant Césaria Evora (NDR : sa tournée a été annulée pour raisons de santé), le collectif Africain Still Black, Still Proud : An African Tribute To James Brown l’a dignement remplacée. Un projet unique, comptant dans ses rangs Cheikh Lô, Pee Wee Ellis ou encore Simphiwe Dana. Le combo a repris à la sauce jazzy et, bien évidemment funky, les meilleurs morceaux de James Brown tandis que la danseuse Wunmi invoquait l’esprit du roi du Funk par des chorégraphies épileptiques dont ce dernier aurait été fier.

Ensuite, les rythmes orientaux de Natacha Atlas nous on laissé de marbre. Faut dire qu’elle n’avait pas l’air très convaincue, non plus. Ni convaincante. Aussi, on est retourné du côté du ‘Titan’ pour accueillir la deuxième formation marseillaise de la journée. Le set de Massilia Sound System, qui se produisait pour la troisième fois à Couleur Café, a tenu toutes ses promesses notamment lorsque la formation a invité l’ensemble du parterre du ‘Titan’ à  s’agenouiller avant de le faire sauter et exploser dans des rythmes reggae, rock et raggamuffin.

Et pendant ce temps, où donc est passé le reste de la foule ? Un simple petit coup d’œil à droite de la scène ‘Univers’ répond à la question. Assis à terre devant l’écran géant, une large partie de l’assistance se régale du match Allemagne-Espagne dont le coup d’envoi a été donné quelques minutes avant celui du set du Peuple de l’Herbe. Contraint de choisir entre les deux, on opte pour le début du set retentissant de ces derniers. Et malgré le peu de monde présent sous le chapiteau, ils sont parvenus à nous faire suer à grosses gouttes.

On décide ensuite de clôturer cette édition du festival en compagnie de Jimmy Cliff qui, à l’instar de Kassav’, nous a fait vivre quelques bons moments et revivre quelques excellents souvenirs grâce à ses « Reggae Night », « Many Rivers To Cross », « Wild World » et autres « I Can See Clearly Now ». Une bien belle manière de dire au revoir au festival, qui fêtera ses vingt ans l’an prochain, une nouvelle fois au cœur de Bruxelles. L’exil de Couleur Café vers d’autres terres d’accueil se rapprochant à grands pas, il s’agira donc d’une édition à ne surtout pas manquer !

 

Couleur Café 2008 : samedi 28 juin

Écrit par

Du 27 au 29 juin et pour la 19e année consécutive, le festival Couleur Café a dignement fêté les musiques du monde, la diversité culturelle, la solidarité et l’égalité des chances. A l’affiche, quelques pointures telles que MC Solaar, Erykah Badù, Tiken Jah Fakoly, Bernard Lavilliers ou encore Jimmy Cliff. Le ciel, raisonnablement clément, a épargné le site de Tour & Taxis malgré des prévisions peu rassurantes, permettant ainsi aux milliers de visiteurs de profiter pleinement du festival et de toutes ses activités connexes, comme l’expo « Sex & Love », l’inévitable marché et le village ONG rebaptisé Solidarity Village, le spectacle des nombreuses fanfares mobiles, sans oublier une finale de foot sur écran géant.

28 juin : 2ème jour

Une journée qui commence fort, grâce à la prestation énergique de Omar Perry & The Homegrown Band, venu présenter leur premier essai. De quoi mettre tout le monde de bonne humeur avant de se diriger, plein d’appréhension, vers le ‘Titan’. Un sentiment provoqué par la présence de Bernard Lavilliers à l’affiche, artiste que l’on aurait, à priori, préféré voir aux Francofolies de Spa. Ces inquiétudes ont néanmoins été rapidement balayées par le baroudeur qui, l’air de rien, entame un set étrangement enthousiasmant. Une bonne surprise qui ne nous a pas empêchés d’aller jeter un œil du côté des produits du terroir sous le chapiteau ‘Fiesta’ où Monsoon présentait son « The King Of Eyes, Tits & Teeth ». Vraiment peu convaincant, ce set nous a incité à retourner vers le ‘Titan’, afin de profiter des dernières notes du concert de Lavilliers qui entonnait à notre retour le fameux « On The Road Again ».

A 20h, changement d’ambiance. « All U Need Is Zouk ! », tel est le message diffusé par les pionniers de ce genre musical. Et à voir l’ambiance sous le Titan, Kassav’ ne s’y est pas trompé. La formation antillaise a donc effectué son grand retour sur les planches de manière explosive. Que ce soit à l’intérieur ou à l’extérieur du chapiteau, l’ensemble des festivaliers a secoué de l’arrière-train en synchro aussi bien sur les grands classiques de la formation (« Sye Bwa », « Kolé Séré »,…) que sur leurs derniers morceaux extraits de « All U Need Is Zouk ! ». Nostalgie…

Trois quart d’heure après la fin du set de Kassav’, le ‘Titan’ n’a pas désempli. Loin de là. Après s’être produit à deux reprises à l’Ancienne Belgique cette saison, Tiken Jah Fakoly, dans une forme olympique, a fait vibrer Bruxelles pour la troisième fois sur la grande scène du festival. Bondissant constamment d’un côté à l’autre du podium, la star du reggae a fait tourner les têtes de ces dames, sautiller ces messieurs et, surtout, ouvert les consciences sur le problème de l’immigration Nord-Sud, plus d’actualité que jamais comme en témoigne la situation du groupe congolais Konono n°1. L’Ivoirien a démontré en une heure et demie qu’il n’a vraiment pas volé son succès. Une véritable bête de scène.

On quittera cette seconde journée sur le site du festival quelque peu déçu par le set pâlot d’Arsenal, également victime d’un problème de son.

 

Couleur Café 2008 : vendredi 27 juin

Écrit par

Du 27 au 29 juin et pour la 19e année consécutive, le festival Couleur Café a dignement fêté les musiques du monde, la diversité culturelle, la solidarité et l’égalité des chances. A l’affiche, quelques pointures telles que MC Solaar, Erykah Badù, Tiken Jah Fakoly, Bernard Lavilliers ou encore Jimmy Cliff. Le ciel, raisonnablement clément, a épargné le site de Tour & Taxis malgré des prévisions peu rassurantes, permettant ainsi aux milliers de visiteurs de profiter pleinement du festival et de toutes ses activités connexes, comme l’expo « Sex & Love », l’inévitable marché et le village ONG rebaptisé Solidarity Village, le spectacle des nombreuses fanfares mobiles, sans oublier une finale de foot sur écran géant.

27 juin : 1er jour

On ne se bousculait pas aux portillons du site Tour & Taxis cette année. En dépit d’une fréquentation vraisemblablement moindre, l’ambiance du festival n’a rien perdu de son authenticité. De très larges sourires se sont esquissés sur le visage des visiteurs qui, trois jours durant, ont secoué leur popotin sur les rythmes soul, reggae ou orientaux des 44 artistes à l’affiche.

Après un faux-départ provoqué sous le chapiteau ‘Univers’ par Kery James, dont le R’n’B s’est révélé particulièrement pénible, direction le ‘Fiesta’ où The Caroloregians, formation ska reggae dirigée par des membres de Moon Invaders, sont les premiers à faire danser la foule. Une heure plus tard se produit MC Solaar, sous le ‘Titan’. Très attendu par un public majoritairement ado, voire plus jeune encore, le rappeur français a réjoui les fans de la première heure à coups de tubes comme « Le Nouveau Western », « Qui sème le vent récolte le tempo » ou l’inévitable « Caroline », lancés ponctuellement entre un ou deux extraits de son dernier essai, « Chapitre 7 ». On évitera en revanche d’évoquer les chorégraphies à deux balles des choristes, ponctuées d’une danse du ventre approximative.

Du côté de l’‘Univers’, l’Orchestre National de Barbès a offert à son public un délicieux mélange de musique orientale traditionnelle, de dub, de ska et de rock. Après 5 ans d’absence sur scène, l’orchestre n’a rien perdu de sa pêche, comme il l’a prouvé sur la reprise insolite du « Sympathy For The Devil » des Rolling Stones. Retour ensuite au ‘Titan’ où s’est produit l’une des têtes d’affiche les plus attendues de cette édition. Mais Miss Erykah Badù s’est fait attendre. Si bien que les organisateurs et ses musiciens eux-mêmes ont décidé, pour faire patienter un public légèrement échauffé, de démarrer le concert sans l’interprète principale. On a donc eu droit à une longue intro instrumentale. Vêtue d’une robe argentée et coiffée d’une afro plutôt originale, la diva est arrivée sur scène une demi-heure en retard. Le public lui a tout de même réservé un accueil des plus chaleureux, tandis qu’elle présentait, sans cérémonie, quelques extraits de son nouvel essai, « New AmErykah, Part 1 : 4th World War ». Tout comme MC Solaar, Badù n’a pas oublié ses premiers fans en leur balançant des versions plutôt groovy de ses hits « On & On » ou « Apple Tree ». La princesse de la Nu-Soul s’est donc fait rapidement pardonner grâce à un set efficace et envoûtant.

Triste nouvelle annoncée quelques jours plus tôt, Konono n°1, programmé dans l’antre de l’‘Electro World’ à 22h15, n’était pas de la fête. En cause, un problème de visa qui a empêché le groupe de voyager et donc, d’assurer leurs nombreuses dates estivales. Un problème rejoignant tristement le thème « Clandestino ! » du Solidarity Village…

La journée s’est clôturée sur fond de hip hop cubain. Celui d’Orishas. Un set un peu plat, souffrant en outre, d’un léger problème de son. Sans trop s’essouffler sur scène, la formation n’a pas vraiment donné le meilleur d’elle-même. On l’a alors imitée en se dirigeant doucement vers la sortie, non sans passer par les ‘Rues du Bien Manger’, où les saveurs culinaires du monde entier se mélangeaient et donnaient l’irrésistible envie de tout goûter.

 

Page 50 sur 61