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La bonne musique se fait rare aujourd'hui. Spécial

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‘Earthquake glue’ constitue le quinzième album de Guided By Voices. Une formation dont le leader, Robert Pollard, demeure le seul membre originel. Il en est aussi le leader, le compositeur et le chanteur. Avant de se lancer dans l'aventure GBV, Bob était instituteur. Au départ, c'est à dire en 1993, ce n'était d'ailleurs qu'un hobby. Mais progressivement, le public a commencé à s'intéresser à leur musique. Qui sera ultérieurement décrétée lo fi. Pourtant, GBV n'imaginait même pas pratiquer de la lo fi. Simplement, faute de moyens, ils enregistraient sur un quatre pistes. D'ailleurs, l'histoire a failli s'arrêter au bout du sixième elpee. A cause d'une situation financière que la formation va sauver en dessinant ses propres pochettes, à la main…

Robert revient sur cet épisode : " Ce disque devait être notre dernier. On en a enregistré 500 copies. Et on a dessiné les pochettes. Les 150 premières étaient élaborées. Parfois agrémentées de timbres. Puis on s'est un peu essoufflé. Et je regrette de ne pas en avoir conservé davantage. Il doit m'en rester quatre ou cinq exemplaires. Certaines personnes m'ont proposé de leur revendre à 1000 $ US pièce. Peut-être que dans le futur on recommencera l'opération. Je ne sais pas… " Les aventures insolites, le groupe les a cumulées à ses débuts. Pour le fun. Ainsi, afin de se créer un press book, le groupe n'avait rien trouvé de mieux que d'inventer ses propres interviews et d'organiser ses propres sessions de photos. " On pensait que c'était la meilleure manière de se faire connaître. On espérait ainsi que quelqu'un aurait pris la peine de nous écouter. En fait, on n'imaginait pas que nous avions du talent. Avec le recul, je me rends compte que les questions n'étaient pas bonnes. Et les réponses non plus ".

La lo fi, Robert reconnaît que le groupe en pratiquait à ses débuts. A une époque où le groupe était inconnu. D'ailleurs lorsque le public a découvert Pavement, il y a belle lurette que GBV en avait fait son pain quotidien. Et par la force des choses, le groupe a été intégré au circuit. Robert acquiesce : " Oui, nous avons fait partie du mouvement, mais nous n'en sommes pas les précurseurs. Je crois qu'il faut en attribuer la paternité à Robert Johnson. Je n'ai cependant jamais considéré GBV comme un lo fi band. En fait, nous n'avions pas suffisamment d'argent pour enregistrer en studio. Personnellement, j'estime que la lo fi est l'extension ultime du punk. Pas besoin d'être un virtuose du manche ni d'être un grand technicien de l'enregistrement pour le pratiquer. Il y a un bon bout de temps que nous ne pratiquons plus ce style musical. Je ne dis pas que nous n'y reviendrons pas un jour, mais je me vois mal retravailler avec un quatre pistes ". Propos confirmés par la mise en forme des derniers opus du groupe. Et en particulier 'Isolation Drills', produit par Rob Schnapf (Beck, Elliott Smith) en 2001, et surtout 'Do the Collapse', par Ric Ocasek, en 1999. Depuis 'Universal Truths & Cycles', paru l'an dernier, la production est assurée par le groupe et Tim Tobias, le frère du nouveau bassiste. Dans leurs studios Cro-Magnon, à Dayton (Ohia). Bob précise : " Sur le test pressing que tu as reçu ne figure pas notre single US 'My kind of soldier'. Nous l'avons ajouté. Il s'agit de la seule chanson que nous n'avons pas produite. Elle l'a été à Chicago, dans les studios de Steve Albini ". Mais pourquoi ne plus avoir fait appel à Ric Ocasek ? " Parce que nous souhaitions avoir le contrôle de notre musique. Pour travailler avec Ric, nous avons dû nous rendre dans ses studios dans le Tennessee. Le son y est trop fini, trop uniforme. Et nous préférons que chacune de nos chansons soit un peu différente. Qu'elle ait du relief ! D'autre part, Ric est une rock star. Il a la classe et mène un certain train de vie. Il bosse en col blanc. Le second en bleu de travail. Avec Ric, le climat était austère ; il ne nous aurait jamais suggéré de boire un coup. Au contraire, il nous en aurait empêchés. Etait-ce dû aux injonctions du label ? Je n'en sais rien ! Toujours est-il qu'en compagnie de Tim, c'est l'inverse, il nous arrive de s'arrêter pour décompresser et de prendre un verre. C'est plus cool ".

Malgré son départ en 1997, soit après l'enregistrement de 'Mag Earwhig!', Tobin Sprout et Robert sont toujours en bons termes. D'ailleurs, ils continuent à travailler sur un projet commun : Airport 5. Simplement, la méthode est un peu différente, puisque Tobin qui habite aujourd'hui dans le nord du Michigan, à neuf heures de Dayton, compose la musique dans son studio 'Fading Captain Series'. " Lorsqu'il a terminé, il me transmet les maquettes pour que j'y ajoute les lyrics. Puis nous travaillons les mélodies. Ce système fonctionne bien. J'ai utilisé la même méthode, l'an dernier, pour concocter un album en compagnie de Mac Mc Caughan de Superchunk, 'Go back snowball'. J'aime ce type de collaboration. Tobin est un chic type. C'est bien de rester en contact. Il manque à nos fans… "

En général, les artistes détestent qu'on leur attribue des influences, qu'on cause de leurs références. Pour Robert, ce n'est pas un sujet tabou. Au contraire. Il est même flatté qu'on trouve à son dernier opus, 'Earthquake glue', des affinités avec le Who voire avec le Genesis de Peter Gabriel. Le Who ? Parce que c'était un groupe à hymnes. Et Bob d'ajouter : " 'Who's next' et 'Quadrophenia' sont les albums que je préfère chez le Who. Nous reprenons même 'Baba O' Riley', sur scène. J'ai toujours été fasciné par la puissance de leurs cordes. Sur scène, je balance le micro, un peu comme Roger Daltrey. Oui, définitivement, le Who est une influence majeure. Et puis, nous avons encore besoin d'eux, n'est ce pas ? Genesis ? Leurs quatre premiers elpees sont excellents. Tout le monde est étonné que j'en parle. Parce que leur influence n'est pas très évidente. C'est vrai, qu'elle se limite aux lyrics et aux mélodies. Parce qu'à l'époque, ce type de prog rock accouchait de très longues compositions. On avait même l'impression qu'un seul morceau était découpé en plusieurs chansons. J'apprécie moins le travail de Peter en solo. De cette scène prog, j'ai beaucoup aimé le King Crimson, et puis aussi Vandergraaf Generator. Enfin, je n'ai pas peur de dire que j'aime le Queen ". Une chose est sûre, Bob prend plus son pied à l'écoute de vieux albums qu'à travers la scène contemporaine. " Aujourd'hui, les musiciens pensent plus à la technologie et au recyclage. A mon avis, ces concepts ne correspondent plus à l'esprit du rock. Leur vision est trop à court terme. J'ai même parfois l'impression d'avoir déjà entendu les mélodies. Leur progression de cordes est fatigante. Evidemment, je dois reconnaître qu'il est plus difficile de faire preuve de créativité, aujourd'hui. De se renouveler. Pour l'instant, j'entends trop rarement de bonnes chansons. Il y en a certainement, mais je n'ai plus la patience de fouiller dans les bacs des disquaires. La bonne musique se fait rare aujourd'hui. C'est la raison pour laquelle je préfère écrire des chansons moi-même. Je ne prétends pas qu'elles sont toutes bonnes. Mais je m'efforce d'y parvenir. Je suis peut-être resté coincé dans l'univers des années 60 et 70 ". Paradoxal, mais les mélodies des nouvelles compositions d' 'Earthquake glue' ne sont pas immédiatement contagieuses. Robert s'explique : " Lorsqu'on accroche instantanément, l'effet à tendance à disparaître assez rapidement. Un bon album nécessite plusieurs écoutes pour se l'approprier. A l'instar de tous les grands elpees que j'ai pu écouter. Ce qui signifie que j'ai peut-être gagné en maturité, en tant que parolier. Aujourd'hui, j'attends que la chanson soit terminée avant de la présenter au groupe. Aussi bien sur le plan de la structure qu'au niveau des textes. Je n'écris plus aussi rapidement qu'auparavant. C'est vrai que les idées me viennent tout de suite. Mais j'ai appris à prendre le temps de la façonner, à devenir plus patient afin que de m'assurer que le produit soit bien fini. Ce qui explique que je prends plus de temps pour écrire, qu'auparavant. Et puis mes chansons ont tendance à devenir plus longues. Pas trop longues, quand même. Pas de 20 minutes comme dans les 70's. Trois à quatre minutes suffisent. Pas davantage. "

Pour compléter le tableau, sachez que Robert apprécie beaucoup Lou Barlow et Colin Newman. Le premier, parce que c'est un bon songwriter qui possède une voix fort intéressante. En pleine phase lo fi, ils ont partagé la même scène. " Mais on ne savait pas toujours qui devait ouvrir le concert pur l'autre. A l'époque, nous avons rencontré de sérieux problèmes de communication ". Il aime le travail solo de Colin Newman. Wire aussi, évidemment. " Je suis content que le groupe se soit reformé avec de nouvelles idées. Ce n'est pas parce que le groupe s'était séparé que je ne m'intéressais plus à leur sort. Personnellement, j'estime qu'il s'agit d'un des groupes les plus intègres sur la scène rock. C'est le genre de groupe qui ne commet pas d'erreurs, même s'il a accompli des choses que j'aime moins. Je les apprécie à leur juste valeur. L'intelligence du groupe est d'être parvenu à se ressourcer sans trop de bouleversement. Le changement dans la continuité, quoi ! "

Les musiciens de GBV ont participé au tournage d'une vidéo des Strokes. " Parce que ce sont des bons amis " rétorque Robert. " Ce sont des fans de GBV. Et nous sommes fans des Strokes. Au départ, je n'étais pas chaud pour y participer. Mais le management nous y a forcés, sans quoi, ils l'auraient refilé à Weezer. Nous ne voulions pas que ce soit Weezer qui nous dame le pion. Et on a collaboré à cette vidéo… "

Merci à Vincent Devos

 

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