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Plus sexy que Malibu Stacy ! Spécial

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Le nom est sur toutes les lèvres : Montevideo. Assurément, LA révélation 2006 de notre contrée. Fort d'une réputation scénique qui n'est plus à refaire, le quatuor le plus en vue du moment se confie à l'occasion de la sortie d'un disque éponyme risquant fort bien de secouer les fondations du rock belge actuel.

Pouvez-vous nous raconter comment Montevideo est né et quel a été son parcours jusqu'aujourd'hui ?

Manu : Montevideo s'est formé en décembre 2003. Auparavant, Julien et moi jouions dans un groupe qui s'appelait Sherlock. Jean et Pierre, respectivement chanteur et batteur, sont venus nous rejoindre. Au départ, c'était moi qui chantais avant que Jean ne m'usurpe ce rôle ! Et de son côté, Pierre a viré le batteur de Sherlock...

Pierre : Ca s'est un peu fait dans la violence !

Manu : ... Donc on a commencé à bosser. Jean avait un vrai potentiel vocal et il a pris la voix 'lead'. Puis, il y eu une démo sur laquelle on a enregistré « Groovy Station », également premier morceau de notre album. C'est ce titre qui a été décisif pour l'évolution du groupe. On a continué dans la voie qui a été tracée par « Groovy Station ». C'est à ce moment là que Sherlock est devenu Montevideo.

Pourquoi avoir choisi ce nom là ? (NDR : ils détestent la question mais nous n'avons pu nous en empêcher !) Vous avez également une chanson qui s'intitule « Boys From Brazil ». Une affinité avec l'Amérique du Sud ?

Julien : C'est juste une question de sonorité, rien de plus. Tu ne trouves pas que ça sonne bien ? Ensuite, « Boys From Brazil », c'est une référence cinématographique et littéraire. C'est l'histoire d'un nazi réfugié au Brésil (NDR : Dr Mengele) clonant des petits Hitler afin de les envoyer un peu partout en Europe pour qu'ils créent le mal (NDR : « Ces garçons qui venaient du Brésil », film de Franklin J. Schaffner, 1978) !

Manu : Pour 'Montevideo', on s'imagine aussi une ville ultramoderne au milieu d'une jungle sauvage...

Julien : ...C'est cette tension nature/culture qui est intéressante.

Comment vous vous situez dans le paysage rock belge actuel ? Qu'est ce qui vous distingue des autres ?

Jean : A priori on ne se situe pas trop, ce qui nous a valu des soucis au début puisque, au moment de la création du groupe, on ne s'identifiait en rien avec le courant rock belge du moment. On était un peu isolé, en tentant tant bien que mal de produire un disque et de se faire un nom. C'est par la scène que Montevideo est devenu ce qu'il est aujourd'hui. D'ailleurs, la grosse difficulté était de reproduire sur l'album l'énergie libérée uniquement en ‘live’, mais jamais expérimentée en studio. Je n'ai pas l'impression que beaucoup de formations belges actuelles fonctionnent de la même manière. On a eu la chance d'appartenir à un groupe bien avant la création de l'album. Il y a trois ans, il existait déjà un projet. On disposait d’un répertoire ; on manifestait une énergie scénique… C’est un peu la raison pour laquelle John Stargasm (Ghinzu) a signé Montevideo.

D’où la question : comment s'est passé votre collaboration entre lui et vous en studio ? Avez-vous dû faire des concessions ou aviez-vous une totale liberté créative ?

Jean : Absolument aucune concession. C'est ce qui a été agréable avec John. Il a vraiment respecté l'identité du groupe du début à la fin, en demandant l'avis et l'aval de chacun d'entre-nous afin que Montevideo reste ce qu'il est. Les deux mois de studio qu'on a vécus ont été assez intenses. Maintenant, Ghinzu, c'est devenu en quelque sorte une famille et jouer le titre ensemble a été un réel plaisir. En compagnie de Mika et John, il a un petit côté fraternel qui s'est installé...

Manu : Faut pas oublier non plus le travail de Christine ‘Strawberry Girl’ et de Mika qui nous ont beaucoup aidé lors des arrangements...

Jean : Ils ont eu un rôle majeur dans la production du disque. Christine avait déjà travaillé sur les deux albums de Ghinzu. C'est une femme d'expérience qui, pour moi, est en train de devenir une solide référence en Belgique.

Si vous deviez convaincre quelqu'un qui n'a jamais écouté votre musique d'acheter votre album, quels seraient vos arguments ?

Pierre : De venir nous voir en concert.

Jean : Ouais, effectivement, de venir nous voir en concert...

Julien : Par exemple si on rencontrait cette personne devant le rayon et qu'elle hésitait entre Malibu Stacy et Montevideo, on lui dirait que notre album est quand même vachement plus sexy !

Jean : Voilà, excellent ! C'est la phrase du jour ! (rires)

On vous compare un peu facilement à The Rapture ou encore The Strokes, mais quelles sont vos véritables influences ?

Jean : Moi, je trouve ça bien qu'on nous compare à The Rapture, c'est un bon groupe. Du côté de nos premières influences, je crois que chacun a individuellement apporté les siennes. Chacun a ainsi amené sa touche personnelle au groupe, c'est ça qui est chouette.

Manu : Ados, on écoutait des choses très différentes. Jean était plutôt funk jazz, Julien plutôt brit-rock. On écoutait The Smiths, Velvet Underground, Pixies, The Cure, etc.

Jean : Il est normal de coller une étiquette. Maintenant, il est agréable de ne pas se voir comparer à des mauvais groupes.

Manu : Ce sont des formations qu'on apprécie, en plus.

Jean : Artistiquement, on a quand même fait attention à ne pas tomber dans les clichés du rock anglais actuel.

Sur scène, vous reprenez The Clash. On sent bien leur influence sur votre son.

Jean : Absolument...

Manu : The Clash est une influence majeure et commune à chacun des membres de Montevideo.

Julien : C'est un grand modèle. Il y a ce côté punk, dansant, expérimental, bruitiste et un chanteur un peu arrogant...

Jean : Ils ont aussi un côté ska. Les premiers morceaux de Montevideo étaient un compromis entre cet aspect ska et la forme plus rock.

Vous composez tous ensemble au même moment ou est-ce que chacun amène des éléments au fur et a mesure ?

Julien : Tous ensemble. Chacun amène son truc, en répétition. On fait ça sur le tas.

Jean : Au début, généralement, le texte était un détail sur lequel on ne s'attardait pas. On n'essaie pas de faire passer un message en particulier. C'est plutôt impulsif. Pour le reste, on compose à quatre. C'est assez éprouvant mais le résultat en vaut la chandelle.

Julien : On n'est pas un groupe à message mais on va le devenir. Sinon on ne sera jamais engagé au Band-Aid ! (rires)

La compo à 4, ça implique beaucoup de prises de tête ?

Jean : Si si, on a eu beaucoup de prises de tête mais maintenant ça va un peu mieux...

Julien : Là, c'est parce qu'on est plus en compo mais ça recommencera.

Jean : Ouais, ça recommencera mais au moins là, on aura une expérience de studio derrière nous. On fonctionnera beaucoup plus dans l'optique 'album'. Ce qui n'a pas été le cas au début.

Manu : Le studio nous a permis de réaliser pas mal de choses quant à notre fonctionnement, à déceler nos avantages, nos défauts. On est maintenant beaucoup plus lucides ; alors qu'avant c'était très instinctif, ce qui provoquait parfois des problèmes de gestion.

Votre meilleur souvenir scénique ?

Jean : Difficile à dire... Il existe beaucoup de bons souvenirs.

Julien : Moi, le premier soir à Cannes, j'ai bien aimé. Je me demande même si cet événement n'a pas dépassé la fête du progrès...

Manu : Les Nuits Botanique cette année, c'était pas mal, non ? (Ils acquiescent tous) La fin du concert, c'était quand même quelque chose !

Jean : Et aussi la première partie de Supergrass. Rencontrer le groupe et, surtout, le fait de se retrouver devant un public attendant la tête d’affiche qui reste dans la salle, écoute très attentivement et applaudit sincèrement.

Vous jouez de plus en plus en France. Comment ça se passe pour vous, de l'autre côté de la frontière ?

Jean : Très bien ! En fait, on réitère ce que Montevideo réalise en Belgique jusqu'à présent ; c'est-à-dire tenter de faire perdurer un 'buzz', qui démarre depuis quelques mois à Paris. Mais c'est évidemment sur scène que le groupe fait ses preuves. Il est clair également que le parrainage de Ghinzu facilite les choses pour le démarchage auprès des labels...

Manu : Oui, mais au niveau de ce qui se passe en France, côté 'buzz' et 'live', ça n'a rien à voir avec John, en fait. Le point de départ a été un concert accordé au 'Festival des inaperçus' où Montevideo a remplacé Starving au pied levé.

Jean : Mais ça nous fait quand même une référence en plus. On a un album auquel Ghinzu a participé et tout le monde en France n'a pas été indifférent à leur succès. Et pour le disque, on est encore en période de démarchage là-bas. Il n'y a rien d'officiel mais quelques maisons de disques sont intéressées.

Vous ouvrez le bal à Dour, en partageant la scène pour des artistes tels que Primal Scream, Maxïmo Park ou Infadels...

Jean : Art Brut, Maxïmo Park et Infadels, surtout. Et bien, ça nous excite comme n'importe quel concert mais ce n'est pas celui qu'on attend le plus ...

Julien : En backstage, il ne se passe pas grand-chose généralement. On ne se parle pas beaucoup entre artistes. Chacun à sa manière de préparer son concert et tu n'as pas vraiment le temps d'en profiter. Tu dois absolument assurer ton concert.

Jean : Mais comme disait Christophe, notre ingénieur son, cette grande scène, ça va être la plus grosse sur laquelle a joué Montevideo jusqu'ici.

Quel est le plus beau compliment et, à contrario, la pire insulte qu'on pourrait proférer envers votre musique ?

Julien : La pire insulte ? Qu'on nous dise que l'on fait du sous-Franz Ferdinand !

Jean : Oui, tout à fait. Et le plus beau compliment, je sais pas...

Manu : Simplement, 'j'ai vraiment adoré'...

Jean : ... Ou qu'on révolutionne le rock ?

Julien : Bé oui, tout à fait. C'est ce que tous les groupes rock veulent. L'autre jour, il y a un DJ parisien qui m'a dit que j'étais un bassiste hors-pair. Cette déclaration m'a tellement fait plaisir que j'ai failli en pisser dans mon froc ! (rires) 

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