Ce n’est pas la fin pour Caesaria…

Thomas, Louis et Théo ont tissé leurs liens dès l'enfance, autant sur la pelouse du club de foot qu’autour du son. C’est la scène qui devient leur terrain de jeu favori, et ça se voit : leurs ‘live’ électrisent les corps et marquent les cerveaux au fer rouge.…

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L’Apocalypse selon Hell City… Spécial

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Fondé en 2009, Hell City est un groupe belge de Heavy Metal qui monte petit à petit les échelons. « Victorious », leur dernier album, est sorti au mois de novembre dernier. L’occasion de revenir sur la conception de l’elpee, le climat au sein duquel il baigne, et ce qui lie les musiciens à leur producteur, Mikey Doling. 

Pouvez-vous retracer brièvement l’histoire de Hell City ?

Hell City, c’est tout d’abord l’histoire de deux gars qui voulaient simplement faire de la musique ensemble. Et plus précisément, des covers de Metallica. Parmi ces deux personnes figure Tommy, l’actuel batteur. Quelques compositions ont à l’époque commencé à voir le jour, dans un mélange de Heavy Metal et de Rock Stoner. On était alors en 2007. Le plus dur a été ensuite de dénicher de bons musiciens et de favoriser un déclic entre eux. Hell City a connu quelques chanteurs avant l’arrivée de Michelle (NDR : l’actuelle vocaliste). Michelle était en fait déjà présente au sein du line up, mais se chargeait seulement des backing vocals. Jusqu’au jour où on s’est rendu compte qu’on pourrait vraiment ajouter un plus si elle devenait la chanteuse principale. Ce qui a également influencé notre décision, c’est qu’elle était bien meilleure que notre chanteur précédent. Le choix a été vite fait !

Quelles sont vos sources d’inspiration ? Qu’insufflez-vous dans vos compositions, que souhaitez-vous communiquer au public ?

Nos sources d’inspiration varient fortement d’une personne à l’autre. Elles oscillent du Death Metal, genre Carcass, Arch Enemy ou At the Gates, au Funk en passant par le Rock plus classique. Note bassiste est par exemple un fan notoire de Prince ! Michelle a quant à elle de bonnes connaissances en musique électronique. Tu dois certainement te demander comment obtenir un ensemble homogène dans ce contexte ? Et c’est justement cette diversité qui est passionnante ! On retrouve dans Hell City des traces de tous ces genres musicaux, transformées en riffs de guitare, en mélodies et en lignes de chant. Le tout doit sonner rock et proposer de bon riffs accrocheurs. Et plaire au public. Cette particularité musicale nous a toujours permis de partager aussi bien une affiche où figurent des formations ‘easy-listening’ que plus lourdes.

Comment est né « Victorious » ? Quel est le processus d’écriture chez Hell City ?

Une grande partie du processus d’écriture se déroule dans nos locaux. Nous avons depuis peu notre propre espace de répétition où sont composés tous les riffs de guitare. C’est ensuite retravaillé et mis en forme, jusqu’à ce que nous entrions en pré-prod. On réalise cette tâche généralement en utilisant du matériel informatique de base, tout en réfléchissant déjà à ce qu’on pourra ajouter comme effets. Ce sont des étapes très riches musicalement parlant ! Mais c’est seulement lors de la production finale que l’ensemble prend forme. C’est également à ce moment que les compos doivent être adaptées les unes par rapport aux autres. Et c’est là que Mikey (NDR : Mikey Doling, producteur de l’album mais par ailleurs guitariste de Channel Zero et Snot) a été très bon : il a tiré l’album vers le haut, sans en perdre le côté rock’n’roll.

Comment s’est passée votre rencontre avec Mikey Doling ? Qu’a-t-il apporté à Hell City ?

Nous avons rencontré Mikey la première fois lors des Muzikantendag à l’Ancienne Belgique à Bruxelles. Franky (NDR : chanteur de Channel Zero) et lui donnaient une sorte de conférence à propos de l’arrivée de leur groupe au sein de l’industrie musicale. Nous étions à ce moment-là en plein dans le processus de mixage de notre précédent cd et nous avions déjà l’intention de lui faire écouter ce que nous avions réalisé. Il s’est montré disponible mais il a fallu attendre l’enregistrement d’un nouveau single pour qu’il intervienne. C’était pour « Ice Cold Rage », une première coopération et un premier test pour d’éventuelles implications futures. Et tout s’est très bien passé ! Mikey est un gars super, très positif et particulièrement intuitif aussi. Il nous a stimulés afin que nous nous dépassions et réalisions de cette production quelque chose de monumental. Il est lui-même guitariste. On a pu voir qu’il était également à l’aise lors des enregistrements des parties vocales. C’était vraiment un plaisir de le voir à l’action. Un de ses mots d’ordre ? ‘Don’t bore us, get the chorus !’ Des refrains ‘catchy’, c’est ce qui importe ! Que vous soyez dans le circuit commercial ou dans le monde du metal, peu importe, c’est ce qu’on retient ! Et qu’on a donc fait…

La pochette de ce nouvel album évoque un paysage apocalyptique, montrant en avant-plan un bras coupé, poing fermé, suspendu en l’air par des câbles électriques. De plus, votre site Internet, en parlant de nouvel opus, mentionne qu’‘il est de temps réaliser qu’ensemble, nous nous soulèverons, nous serons victorieux’. Doit-on y voir le symbole d’une forme de résistance dans une société bouleversée, parfois chaotique ?

On a surtout travaillé la thématique de l’apocalypse, la fin des temps comme nous l’entendons, pas nécessairement le naufrage total mais une sorte de survie dans une jungle de déchéance. C’est un thème qui nous obsède. Le nom de notre groupe va dans le même sens. Sans vouloir paraître condescendant, cette idée d’une survie de la société actuelle, rongée par ses dérives agressives, son extrémisme, son isolement, me fait penser finalement à une sorte d’évasion romantique. Le titre de l’elpee, « Victorious », se réfère plutôt à une victoire à la Pyrrhus, une victoire après une bataille dévastatrice, où les pertes sont tellement grandes qu’elle ne peut avoir qu’un goût amer. Mais ce n’est pas de l’arrogance ! Ce titre se réfère également à l’élaboration de l’album et les efforts que nous avons dû accomplir afin qu’il puisse voir le jour.

On connaît davantage de présence féminine au chant dans des groupes de Metal symphonique (tels Nightwish, Epica, etc.), plus que dans des groupe de Heavy. Hell City se définit par ailleurs sur les réseaux sociaux comme un ‘Female Fronted Metal band from Belgium’. L’identité du groupe se focaliserait-elle sur la présence de Michelle Nivelle, vocaliste de la formation ?

L’enfant doit bien porter un nom et pour beaucoup de monde, il est plus confortable de nous cataloguer comme ‘Female Fronted Metal’. Cette connotation est plutôt une discrimination positive. Pourquoi profiterions-nous du fait qu’une femme joue dans notre groupe ? Michelle est un des gars parmi nous ! Ce qui n’empêche pas beaucoup de gens d’être charmés par cette compensation féminine au milieu de cette violence musicale.

Les morceaux de l’elpee sont présentés dans le livret, sous un ordre différent de celui présenté à l’arrière du CD. Un changement de dernière minute concernant la succession des morceaux ?

C’est la malédiction de « Victorious » ! Non, c’est une blague… C’était en fait une erreur lors du processus d’impression, une erreur de communication. Ce premier lot de livrets a par la suite été remplacé par un autre, cette fois-ci correct. Tu possèdes donc un exemplaire collector !  

Le titre « Ice Cold Rage » est repris dans une version acoustique (très réussie !) en fin de long playing. Pouvez-vous nous expliquer ce choix d’une version acoustique ? Et pourquoi ce titre en particulier ?

Nous avions cette idée en tête depuis un petit temps… « Ice Cold Rage » est actuellement notre composition favorite et c’est, selon moi, le meilleur morceau du CD. Nous avions lancé pour l’enregistrement de cet album un appel à dons via crowdfunding. Un des lots à recevoir était une soirée Hell City en acoustique. Nous avions, pour l’occasion, préparé sous cette forme, un certain nombre de nos morceaux ainsi qu’un set de covers. Il ne faisait aucun doute qu’on y inclurait « Ice Cold Rage ». L’acoustique permet d’ouvrir les portes à un large public. Beaucoup de gens sont surpris quand tu arrives avec tes guitares acoustiques et, qu’au final,  tu annonces jouer du Metal. Toujours drôles ces froncements de sourcils !

Vous vous êtes produits au Graspop, au Suikkerrock et au Metal Female Voices Festival. Vous aviez également assuré la première partie de Channel Zero, au mois d’avril dernier et vous jouerez avant les Vandenberg’s Moonkings à la fin de ce mois de novembre. Une tournée est-elle prévue pour la sortie de ce nouvel LP ? Avec qui rêveriez-vous de partager l’affiche ?

Quelques concerts sont prévus pour le début de l’année prochaine ainsi que pour l’été. Nous assurons par exemple les premières parties de Snot en février pour leur tournée européenne. Nous partons ensuite sur les routes, en Angleterre et au Danemark. Le Headbanger’s Balls est également confirmé. Pareil pour le BiesenRock. De belles perspectives en vue ! Le festival rêvé durant lequel nous pourrions partager l’affiche doit hélas, quant à lui, encore être trouvé ! Ce qui permettrait en tout cas un beau clash d’artistes !

« Victorious » est un long playing qui a pu voir le jour, comme vous le dites, notamment grâce aux dons reçus de vos fans via une plateforme de crowdfunding. Le montant espéré n’a malheureusement pas été atteint mais le disque a néanmoins pu voir le jour. Le crowdfunding permet-il à de nouveaux groupes d’émerger ? De quel œil voyez-vous ce nouveau type de soutien aux créations artistiques ?

Ce projet de crowdfunding a quand même permis d’obtenir de bons résultats car bon nombre de personnes nous ont contactés en-dehors la plateforme, notamment via les réseaux sociaux ou même directement. Le total des montants reçus nous a donné assez de possibilités pour nous lancer. Mais il est toujours difficile de se vendre, vu le nombre de portions du gâteau à partager au final entre les participants. Mais désormais, l’implication du public qui te suit dans ce projet t’oblige à revoir ce que tu leur proposes. C’était devenu quelque chose de plus personnel et, pour tout dire, ça fonctionne bien.

Les sources de revenu ne proviennent plus de la vente de cd mais bien de celle de places de concerts et surtout, majoritairement, du merchandising. Partagez-vous ce constat ? Hors grosses pointures, vivre de sa musique est-il devenu illusoire ?

En effet, la musique est aujourd’hui majoritairement digitale. Les medias via lesquels la musique est écoutée sont adaptés à ce format : lecteurs mp3, GSM, autoradio en Bluetooth, docking stations, etc. C’est pourquoi le CD est aujourd’hui devenu une sorte de fossile moderne. Mais on peut remarquer que la vente de merchandising a toujours la cote auprès du public Metal. La culture du t-shirt est toujours bien vivante, ce qui permet toujours au groupe de s’y retrouver quelque peu.

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