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De Geluck à Chance, il n’y a qu’un ‘c’ de différence… Spécial

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C’est dans le cadre du Brussels Summer Fetival que nous avons rencontré Antoine Chance, juste avant le concert qu’il a accordé au Magic Mirror. Nous sommes dans les loges, devant un petit rafraîchissement. Antoine, c’est le fils de Philippe Geluck, le célèbre dessinateur du ‘Chat’. Il a la même bouille. Même calvitie naissante, même sourire enjôleur, même répartie, même bonne humeur. Et puis le mot néerlandais ‘Geluk’ ne se traduit-il pas en français, par chance ? C’est un clone presque parfait. En 2013, il assurait l’ouverture au même endroit. Aujourd’hui, il est programmé en tête d’affiche. Quel parcours accompli depuis les Nuits du Soir, auquel il avait participé l’an dernier !

C'est drôle quand même. Il y a un an pile poil, je jouais ici en première partie des Innocents et aujourd'hui, je me retrouve en tête d'affiche. Depuis, il y a eu la sortie du single et de l’album.

Il t’a fallu 10 ans avant de sortir ton premier album. Un bail quand même ?

Effectivement. J'ai développé des projets, sans forcément attendre un certain résultat. Ensuite, j’ai voulu qu’ils soient bien ficelés. Et dix ans se sont écoulés. Mais le disque a du succès. En même temps, je me sens en phase avec ce que j'ai fait. Il aurait pu totalement se planter. Alors j’aurais vraiment été mal dans ma peau. Je pense que j’aurais eu du mal à encaisser le coup. Même si je ne me serais pas entièrement remis en question. Je ne vais plus patienter 10 ans avant de graver un nouvel album. « Fou » est vraiment le premier. Si j’en sors un par décennie, je ne vais pas en enregistrer beaucoup. Et si je meurs à 81 ans, j’en réaliserai donc huit.

Peux-tu nous parler de ton parcours musical, en quelques mots ?

J'ai commencé à jouer du piano classique à l'âge de six ans. A douze, j’ai opté pour la guitare. Et j’ai délaissé le piano, avant d’y revenir vers 18. C’est à cette époque, que je suis parti étudier la musique, en Angleterre, près de Brighton. Puis, je suis rentré en Belgique et je me suis posé des milliers de questions. Envisageant alors de commencer à écrire des chansons. Je me suis lancé. Il a fallu de temps. Et le résultat est là.

Tu me fais penser à un moteur diesel, il te faut du temps pour te mettre en route…

C’est exact, j’ai un petit côté diesel.

Te sens-tu soutenu par ton label ?

Ma firme de disques est très présente et croit à mon projet. Elle m’a habitué à un gros ‘taff’ et c'est super. On bosse comme des tarés. On a bénéficié d’énormément de promo. En fait, c’est la même équipe qui me suit depuis longtemps. Et on obtient des résultats.

« Fou » est produit par Renaud Létang. Une raison ?

Je suis signé chez Mercury en France. On s'est posé la question avec mon équipe là-bas. Qui serait le gars ou la personne idéale pour assurer la production ? On est vite arrivé sur son nom. On lui a passé un coup de fil, il est venu, on s'est rencontré et tout s'est très bien passé. C'était finalement assez simple. J’ai été très impressionné, car je pensais que dans ma carrière, je ne travaillerai jamais avec quelqu'un de cette envergure. Et capable de concrétiser autant de projets qui lui plaisent. Ce qui me rassurait quand même. Je souhaitais bosser sous la houlette d’un pro qui me dise ce qui allait et n'allait pas. Et finalement si j’ai travaillé tous les jours dans son studio, j'étais parfaitement à l'aise. Renaud Létang a réussi à mettre de l'ordre dans mes idées. Il a sollicité le concours de deux musiciens de studio ; en l’occurrence Ludovic Bruni et Vincent Taeger. Qui ont abattu un fameux boulot. Le son est bon, assez brut, dépouillé. Peut-être un peu trop. Il est vrai que parfois, j’aime bien en remettre une couche. Il faut cependant savoir dire 'Stop'. Mais quelquefois, on a dit 'Stop' un peu trop tôt. Mais bon, sans quoi c’est un disque pour lequel je reste en phase. Dont je suis fier. Cependant, à la fin des sessions, je me suis rendu compte qu’il n’avait pas de fil conducteur. Que c’était une sélection de titres réalisés par une équipe. Ce qui explique pourquoi, en bout de course, on a dû mettre de l’ordre entre les bonnes idées et les moins bonnes. Et finalement, on a seulement conservé les morceaux les plus simples.

Le concert que tu as accordé à la Rotonde était blindé de chez blindé. Satisfait ? Surpris ?

Oui, c'était impressionnant. J'ai vu les vidéos, par la suite, et elles m’ont quelque peu bouleversé. Sur scène j’étais également assez ému. J'avais dur à tenir ma voix. Un tiers de l’auditoire était constitué de membres de la famille et d’amis. Sympa, car ce sont les personnes qui m’ont toujours encouragé à poursuivre ma carrière. Perso, cette date est importante et restera gravée dans ma mémoire. La salle est superbe et on peut en tirer un son impeccable. Faut dire que derrière les manettes, il y avait un expert (NDR : il s’agit de Benoît, l’ingé son de Puggy ; il n’est pas loin d’Antoine…)  

Ton planning de concerts en Belgique est bien fourni. As-tu prévu de partir à l’étranger ?

J’ai appris que Montréal se profilait ; notamment dans le cadre des ‘coups de cœur francophones’. Les Québécois ont reçu mon album ; et apparemment, ils l’apprécient. En outre, je ne connais pas le Canada et j’ai envie de m’y rendre.

Coco Royal, c'est de l’histoire ancienne ?

Pour l’instant, ce n'est plus du tout à l’ordre du jour. C'était la concrétisation de mon premier projet. On a accompli un bout de chemin ensemble et nous avons expérimenté un tas de formules. Nous étions encore à la recherche de la meilleure. Mais j’ai aussi vécu de très bons moments. Oui, en effet, j’ai mis Coco Royal, entre parenthèses…

Qui t’accompagne en tournée ?

Yannic Dupont se consacre à la batterie. Quand on s’est produit aux Nuits du Soir, c’était Ziggy de Puggy qui s’y collait. Il a un même talent. Il est cependant plus petit et affiche un physique moins suédois. On d'abord bossé en duo. C'était cool. Au départ, il est percussionniste, mais c’est un multi-instrumentiste. Il est également excellent arrangeur. Et puis, il a vraiment de bonnes idées. Geoffrey est arrivé ensuite. Il joue aussi bien de la basse que de la guitare et possède un fameux vécu dans l’univers musical. J'aime beaucoup mon groupe. On forme une belle équipe. On bosse énormément, et on s’entend très bien. Et puis, il y a pas mal de concerts. C'est vraiment chouette aussi.

Souchon et Voulzy, des références pour toi ?

Plus Alain Souchon, mais j'écoute aussi Voulzy. C'est un peu plus sucré et kitsch. J'aime bien Renaud aussi. Renaud et Souchon abordent l’écriture d’une manière totalement différente. Souchon utilise une forme poétique quand il raconte une histoire. Dans le domaine, c’est vraiment le maître. On attribue toujours la mélodie à Voulzy. Voulzy se chargerait de la musique et Souchon des paroles ? Ce n'est pas vrai ! Souchon est un grand mélodiste et j’en suis un grand fan…

Tu es très attentif au sens mélodique. Une conséquence de tes influences ?

En tout cas, c'est ce qui me préoccupe le plus. Après, je ne promets rien. J'essaye d'écrire un peu plus de textes. Et puis, je veux tout contrôler. Pour que tout soit parfait. Je suis aidé pour les textes de mes chansons. Effectivement, je passe beaucoup de temps à travailler les mélodies. C’est ce qui me passionne, en fait. De nouvelles chansons sont en chantier…

Ton single « Fou » est diffusé sur toutes les ondes. Ton nom est sur toutes les lèvres. L'année 2014 sera celle d’Antoine Chance ?

Je n’en sais rien. Ou alors, tous les gens que je rencontre sont soit des amis ou des ennemis. On me dit souvent que je cartonne et qu’on m’entend partout. Effectivement, le disque marche plutôt bien. Mais en même temps, depuis 2010, j’espère chaque fois que ce sera la bonne année. Et finalement, nous sommes déjà en 2014…

« Fou d'Amour », s'adresse-t-il à ton épouse ? Es-tu fidèle ? Es-tu un grand sentimental ?

Je ne suis pas fidèle du tout. Ainsi, elle va apprendre aujourd'hui. Je ne voulais pas lui annoncer. Je plaisante bien sûr. Oui, je suis extrêmement fidèle. Je suis plutôt un sentimental, quelque part, un romantique.

C’est la lune qui t’a inspiré pour « La Nuit Interpelle » ?

Que veux-tu que je réponde à cette question ? La  lune est toujours une source d’inspiration. Mais je n’ai jamais écrit de chanson au sujet de la lune.

Sur la nuit, oui !

« La Nuit A Ses Défauts » est une belle chanson. Je ne signe pas les textes ; mais c’est une belle chanson.

« Sur l'Asphalte » raconte ton parcours, ton histoire…

Je ne suis pas non plus responsable des paroles. En fait, c’est assez amusant, pour cette compo, j’ai envoyé à Marcel Khange, le parolier, quelques indications personnelles. Et résultat, elle colle parfaitement à mon parcours. L’autre jour, j’ai écrit le texte d’une chanson, en m’imposant de ne pas parler de ce dont je te parle ; et j'en parle quand même. Parfois, on se laisse un peu embarquer. Lors d’une émission, dernièrement, j’ai entendu Gainsbourg déclarer que c'est le mot qui donne l'idée ou l'idée qui donne le mot. Pour lui, c'est le mot qui donne l'idée. C'est donc ainsi. Chacun a sa vision des choses. Je suis assez d'accord à ce sujet.

Cette compo me fait quelque part, penser à Coldplay…

La démo, au départ, évoquait un peu Agnès Obel. Coldplay ? Peut-être. J'aimais vraiment bien. Mais aujourd’hui, c'est devenu une grosse machine. Il y a un bout de temps d’ailleurs. Ce qui est sujet à la critique, évidemment. Chris Martin est un poète. Il a quelque chose dans la voix et dans son écriture qui me touche.

« Qui c'est » adresse-t-il un clin d’œil à Bowie ?

Oui. Bowie est une sacrée référence. L'idée est venue naturellement. L'histoire de la guitare, c'est celle du batteur en studio. Il ne joue pas de guitare. Elle est drôle cette chanson. Mais au fil du temps, on l’a remaniée. Au départ, elle était plus mélo, plus Coldplay. C'est devenu un truc un peu rigolo, où on a ajouté des ‘claps’, aussi.

As-tu prévu de sortir un second single ?

Oui et c'est « Parader En Enfer ». On s’est rendu compte qu’elle avait une certaine pêche, qu’on ne retrouve pas sur disque. On l'a donc retravaillé. Pour l’adapter à la scène.

Antoine, la toile et les réseaux sociaux, est-ce important pour toi ?

Oui, très important. Essentiel, même. Je ne suis pas accro à Facebook. Mais je me suis inscrit sur des tas de réseaux sociaux. Je dispose même, depuis peu, d’un compte Twitter, que je n'utilise presque jamais.

Espères-tu décrocher un prix aux Victoires de la Musique ?

Un paquet ! Je ne sais pas… A vrai dire, l'album n’est pas distribué en France. En Belgique, on peut toujours espérer un ‘Octave de La Musique'. Peut-être…

 

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