Le dernier combat de Malween…

Malween est le projet emmené par Julien Buys, auteur, compositeur et interprète, originaire de Nantes. Julien a quitté le monde de la finance, sans regret, en 2017 pour devenir comédien voix-off le jour et chanteur/guitariste a sein de différents projets…

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Une nouvelle évasion très planifiée. Spécial

Écrit par - Céline Fion -

Il y a quatre ans, "From Here to There" se faisait une place dans les charts et les six Brainois de Girls In Hawaï étaient élevés au rang d'espoir du rock belge. Ils étaient pop, ils étaient peps, ils reviennent aujourd'hui avec "Plan your escape", un album qui se veut moins instantané et plus sombre. Un temps d'attente long pour les fans, synonyme d'éternité dans les propos du groupe qui se revendique d'une maturité nouvelle, d'un regard radicalement neuf.  La légèreté ne peut-elle côtoyer l'âge adulte? Faut-il la renier pour ‘grandir’ artistiquement? Analyse du nouvel opus et de sa gestation difficile en compagnie de Denis Wielemans le, batteur du sextet.

Quatre ans sans nouveauté, c'est un pari risqué pour un jeune groupe... 

La tournée a été très très longue. Elle a compté de nombreuses dates en Europe et aux Etats Unis et surtout des sorties étalées. Puis on a tardé avant de se remettre à l'écriture. Je pense qu'on avait besoin de calme, de retrouver notre quotidien à Bruxelles, de renouer avec l'anonymat et un rythme qui nous ressemblait plus. Il fallait trouver le moment intéressant, un propos pertinent. On ne voulait pas se sentir obligés de sortir un disque tous les deux ans. Cette cadence est la norme pour les maisons de disques, ce n’est pas la nôtre.

Besoin de temps... d'isolement aussi?

Oui, on est allés dans les Ardennes, dans une petite maison à l'écart de tout. Sans internet, sans portable et on a pu avancer. On est tous des citadins mais on a trouvé du calme, une plénitude, un isolement dont on avait besoin. Se retrouver seuls, en pleine forêt pour faire avancer le projet. C'était une solution qui nous convenait alors on y est partis six ou sept fois, pour des séjours de deux à trois semaines. Et on a eu la chance que Jean (NDR : Jean Lamoot, également producteur de Bashung) soit rentré dans notre jeu. Il a régulièrement partagé notre isolement. C’était important de pouvoir travailler avec quelqu'un qui soit prêt à épouser nos habitudes.

Ce deuxième opus est radicalement différent du premier. Une évolution inévitable?

On a vieilli. On voulait briser les codes du premier disque qui était une espèce de carte postale du moment. C'était un album de fans, une compile de fin d'adolescence, un hommage à ce qu'on avait écouté. C'était très pop, très court. Là le contexte est différent. Antoine (NDR : chanteur et parolier) approche la trentaine. On voulait du plus complexe. Quelque chose de plus alambiqué. Quand tu te sens vieillir, tu portes un regard plus pessimiste sur les événements. Je pense qu’elle est inévitable, oui. Tu as une approche plus terre à terre, moins joyeuse. Tu sors d'un rapport immédiat au quotidien. C'est ce qu'on voulait faire transparaître : notre évolution.

Le concept ‘bande de potes’ survit-il au passage à l'âge adulte?

Il fonctionne plus que jamais. On a tous des hauts et des bas mais jamais en même temps. Ce qui permet de toujours porter le projet. On a surmonté des périodes de doutes, de blocage. Humainement, ces épreuves nous ont renforcés en tant que groupe.  

Vous avez vraiment envisagé de tout arrêter?

Durant une période... oui!

Mais pour faire quoi?

C'était un peu le problème et la solution. C'est parfois tellement dur que tu te demandes pourquoi tu fais ça. C'est beaucoup de stress mais tu connais le plaisir que tu prends quand tu fais de la musique. Un plaisir que tu n'arrives pas à retrouver ailleurs. Il y a la volonté permanente de retrouver cette satisfaction, de composer des trucs qui te font planer. Tu es dans la perpétuelle attente de la surprise, du plaisir, tu veux être à nouveau amusé... C'est tellement fort que tu veux à tout prix le retrouver. En fait, c'était impossible de tout lâcher!

Les doutes semblent vous avoir poursuivis, jusqu'à retirer deux titres de l'album à la veille de la mise en presse...

Paradoxalement je pense que cette décision nous a rassurés. C'était impulsif, c'est sûr, mais on avait besoin de se sentir libre. D'avoir un rapport décomplexé au disque. Ce n'est pas le Graal! En opérant ce retrait, on avait juste envie de se dire qu'on était peut-être en train de faire une connerie mais qu'on s'en foutait... Puis dans la première version, on avait tout mis. C'était la playlist de tout ce qu'on aimait. C'était trop long. On voulait du moins bavard, du plus condensé. On a, par exemple, ôté un morceau qui était plus abrasif, plus dans la lignée de ce qu'on avait fait sur le premier. Je pense qu'on l'avait retenu parce qu'il nous rassurait. Et puis avec le recul, on a analysé, et on a décidé d'assumer cette nouvelle part de nous, ce qu'on était devenus. Le disque est plus cohérent sans ces deux titres. Mais, ils ne sont pas perdus pour autant, car on les adore et on les jouera en concert. Et puis on les placera sur le site. Les morceaux finissent toujours par avoir une histoire...

A l'heure de la sortie, vous êtes apaisés?

Oui, il y a eu énormément d'angoisses durant le processus de création mais maintenant c'est du passé. L'avis des gens, bien sûr, est important. Mais à la base, la conception d'un album, c'est vraiment égoïste. Tu as juste envie de te faire trouver, de te faire plaisir. Cette pression est derrière maintenant et je suis satisfait du résultat. En plus les premiers échos sont positifs. On a été agréablement surpris. Les gens semblent avoir compris notre démarche.

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