La lumière destructrice de Cassandra Jenkins…

A l’instar de l’univers, le monde de My Light, My Destroyer est en constante expansion. Le troisième elpee de Cassandra Jenkins, qui sort le 12 juillet chez Dead Oceans, promet d'atteindre les limites de la nouveauté, avec une palette sonore plus large que…

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L’esprit de famille… Spécial

Écrit par - Guillaume de Lophem -
Originaire de l’Oise, Emma Peters s’est fait connaître grâce à une série de reprises postées sur sa chaîne YouTube où elle cumule des millions de vues et comptabilise autant d’écoutes aujourd’hui sur Spotify.

Agée de 25 ans, cette auteure-compositrice et interprète a grandi en écoutant beaucoup de chanson française. Notamment des grands classiques comme Véronique Sanson ou Michel Berger. Elle a aussi découvert le rap, assez tard, car elle n’en avait pas une bonne image ; mais cette musique l’a littéralement séduite lorsqu’elle s’est mise à l’écouter avec attention et l’a encouragée vers cette écriture brute, sans fard.

Ce 25 mars, elle sort son premier elpee, « Dimanche », un disque qui fait suite à « Fou etc. », un Ep paru l’an dernier. Elle a accordé un long entretien à Musiczine où elle se raconte sans filtre, comme elle chante tout ce qu’elle vit…

Peters, c’est un nom néerlandophone ?

On m’a toujours répété que mes ancêtres étaient issus de la Belgique. Probablement mes arrières-arrières grands parents du côté de mon père. Mais de ma mère aussi, car le sien, c’est Callens. Donc je suis un peu à la maison là, finalement.

Tu aimes les frites alors ?

J’adore les frites et la bière aussi.

Quand et pourquoi as-tu commencé à chanter ?

Je ne me souviens pas du moment où j’ai commencé à chanter, car je suis issu d’une famille qui baignait dans la musique. Ma maman jouait du piano et elle chantait également. Elle n’en a cependant jamais fait son métier. Mon père écoutait beaucoup de musique. Mon grand-père chantait aussi, il s’est produit lors de petits concerts. Il était fan de Jacques Brel et interprétait ses chansons un peu partout à travers la France. Il était très naturel, quand on était en famille le dimanche, de pousser la chansonnette. J’ai commencé à m’accompagner à la guitare, dès que j’en ai acquis les rudiments.

Tu as appris en autodidacte ?

Non, un prof venait à la maison. Mais il me donnait des cours de guitare classique. A un certain moment, il a capté que je ne chantais pas trop mal et il a jugé qu’on allait mettre la guitare classique en pause pendant un an. Il m’a alors appris les accords de base pour que je puisse m’accompagner en chantant. Au début, on se contentait de comptines pour enfants. Par la suite, je lui ai soumis des chansons que j’avais répétées pendant la semaine. Finalement, je suis très nulle en solfège et j’ai donc perdu toutes mes capacités à la guitare classique, mais cet instrument me sert d’accompagnement.  

Pourquoi chantes-tu en français ?

Parce que je parle français tout simplement. C’est comme ça que je me fais le mieux comprendre puisque c’est ma langue natale. Les Français qui chantent en anglais m’ont toujours intrigué ; et puis les Anglais le font mieux beaucoup mieux. J’aime aussi la langue française. C’est une des plus belles langues au monde. Il existe plein de synonymes, pleins de mots qui sonnent très bien donc je chante naturellement dans ma langue maternelle.

Comment qualifierais-tu ton style musical ?

Un internaute avait concentré les mots pop et rap en ‘prap’ et m’avait envoyé cette suggestion par Instagram. J’estimais que son idée n’était pas mal, car ma famille écoutait beaucoup de variété française. Et puis, si j’ai été bercée par Michel Berger et Véronique Sanson, je suis également fan de rap français. Ce que j’aime dans le rap, c’est la brutalité des textes et l’honnêteté des paroles. Et c’est ce que j’essaie de répercuter dans ma musique : écrire des textes très bruts sur un fond de guitare classique.

‘…si j’ai été bercée par Michel Berger et Véronique Sanson, je suis également fan de rap français…’

‘Ce que j’aime dans le rap, c’est la brutalité des textes et l’honnêteté des paroles…’

En parlant de textes très bruts, on croise, dans ton écriture, des termes comme ‘niquer’, ‘putain’, ‘je m’en bas les couilles’, ‘nique ta mère’ etc. (rires). C’est à cause de ton côté rap ou parce que tu aimes bien jurer ?

Je dis pas mal de gros mots, ça c’est pas bien, mais je parle dans mes chansons comme je parle dans la vie. Parfois quand je suis en colère je glisse des termes un peu trash dans le texte. Mon grand-père me disait : ‘On n’a pas le droit de dire des grossièretés dans une chanson. Jacques Brel faisait passer ses idées, mais autrement. Il y a plein d’expressions qui existent et tu n’as pas le droit d’utiliser des gros mots’. Je lui avais répondu que si j’ai envie de dire que ça me fait chier parce que ça me fait chier, je vais dire ça me fait chier. Je n’arrive pas à le transposer différemment. Au tout début, quand j’écrivais des chansons, je me disais non, il faut que j’écrive dans un style plus poétique. Que mon idée, je la tourne un peu comme ça, que mon image je l’exprime un peu autrement. Mais ce n’était pas naturel, ça ne marchait pas trop. Je ne suis pas vulgaire non plus mais j’ai besoin d’être très honnête dans mes chansons ; ce qui explique pourquoi, on y retrouve des gros mots.

On jure tous un peu dans la vie courante.

Oui, j’ai forcément entendu ça quelque part (rires).

Tu as intitulé ton album « Dimanche ». Pourquoi ?

Lorsque je me suis lancé dans la musique, je postais beaucoup de reprises sur Internet ; et la première qui a bien marché sur les réseaux sociaux, l’avait été un dimanche. J’en ai conclu que ce jour me portait bonheur et donc j’ai recommencé à les publier tous les dimanches. C’est devenu mon jour de prise de paroles sur les réseaux sociaux. Aussi, quand j’ai commencé à écrire des chansons, je les sauvais toutes dans un petit dossier sur mon ordinateur que j’avais intitulé ‘dimanche’. Je me suis dit que ce serait déjà ‘ouf’ de sortir un album à ce moment-là et si en plus il pouvait s’appeler comme le dossier dans mon ordinateur, ce serait trop stylé.

Après avoir posté ces covers qui comptabilisent des millions de vues sur la toile, tu as donc décidé de sortir un album consacré à tes propres compos. C’était une stratégie de passer des reprises au répertoire personnel ?

Non, ce n’était pas du tout mon plan. Ma famille et mes potes m’ont encouragée. Ils estimaient que mes reprises étaient vachement bien et m’incitaient à écrire mes propres textes. Mais comme j’étais très timide et que je ne me sentais pas capable de composer des chansons, me contenter d’adapter celles des autres, me convenait parfaitement. Mais un jour, le déclic s’est produit. Les covers permettaient de me cacher derrière les textes de quelqu’un d’autre. Même que parfois je me suis vachement identifiée au texte que je reprenais. J’aurais trop aimé écrire telle ou telle chanson en racontant, par exemple, une histoire comme ça. Mais la décision de me lancer est venue très tard. J’avais vingt et un an quand j’ai écrit mes premières chansons. Et au début, elles étaient catastrophiques…

Quand as-tu commencé à poster tes reprises sur le net ?

Assez tard, vers dix-huit ans. Il fallait se filmer et j’avais un peu la trouille de me mettre en scène et de publier le résultat sur les réseaux sociaux. J’ai dû m’affranchir un peu de ce complexe ado où l’on a un peu la honte. Ce n’est que lorsque j’ai été plus sûre de moi, que j’ai franchi le pas. Une formule que j’ai exploitée pendant trois ans avant de me rendre compte qu’il serait bien de parler en mon nom aussi. Ce qui a libéré mon esprit. Je me suis donné tellement de mal sur les réseaux sociaux pour faire connaître ma musique, que je souhaitais que ça marche. J’ai écrit les compos de l’album très vite. Quand, à l’école, on nous demandait ce qu’on ferait plus tard, je n’ai jamais répondu chanteuse, mais simplement que je souhaitais travailler dans l’univers de la musique. J’ai bossé pour la télévision. J’étais chargée du casting pour une émission sur France 2. Il y avait toujours la musique en toile de fond, mais ce n’était pas ce que je voulais faire. En tout cas je suis bien plus heureuse aujourd’hui à travers ce projet…

Quel est le thème majeur exploré sur l’album ?

Holala, il n’est pas très original ! Tout ce qui tourne autour d’une relation amoureuse : la déception, la rupture et l’espoir… Il est assez thérapeutique comme album, car il reflète mes peurs et mes angoisses. Tout ce qui fait qu’on se cherche quand on a vingt ans.

‘Il est assez thérapeutique comme album, car il reflète mes peurs et mes angoisses…’

C’est ce que tu relates dans le bonus track qui figure à la fin de ton long playing ?

Oui il manquait un dernier son à l’album. C’est ce que je signale d’ailleurs dans ce morceau caché. Il révèle l’angoisse de la page blanche. Va-t-on écouter ce disque ? Tout cet investissement personnel sert-il à quelque chose ?  Un peu torturée Emma Peters, mais ça va hein !

Je pense que tous les artistes passent par cette étape...

Les artistes, et puis j’ai l’impression que c’est aussi une question de génération. On vit des moments un peu compliqués à cause du Covid. On a eu le temps de se remettre en question. J’ai eu le temps de réfléchir à ce que je voulais faire de ma vie. Est-ce qu’elle a un sens ? Ce sont toutes ces questions qu’on retrouve dans cet album…

Tu l’as composé à ce moment-là ?

Oui, à ce moment-là, car j’avais du temps. Certaines chansons sont nées un peu plus tard, car se rendre au studio est également une source d’inspiration. Et puis, la concrétisation du projet entraîne de nouvelles angoisses, mais également de nouvelles chansons. Tout est lié à des événements de mon existence…

Quelles sont les autres angoisses qui te poursuivent aujourd’hui ?

Pour l’instant, il n’y en a qu’une : c’est que personne n’écoute mon album ! Quand on m’a annoncé le 25 mars comme date de parution, j’en ai conclu que c’était dans tellement longtemps. Mais là, c’est dans deux semaines et je le garderais encore bien un peu pour moi. Car dès qu’il sort, mon travail ne m’appartient plus.

Après, je suis persuadé que tu auras toujours un public. Tous les artistes ont un public même s’il est restreint ou important. Il reste toujours un écho quelque part non ?

Je pense que oui. Mais j’aimerais bien qu’il soit écouté par le public le plus large possible.

Ta musique, c’est celle que tu achèterais ?

Ma réponse est hyper prétentieuse, mais oui.

Je pense qu’il est déjà essentiel d’être fier de sa musique.

Tu crois que des artistes ne le sont pas et n’achèteraient pas leur production ?

Certains peuvent ne pas être fier de ce qu’ils ont composé, car ils n’avaient pas encore atteint la maturité musicale et rédactionnelle.  

C’est vrai, parfois c’est aussi ce que je pense, mais un jour quelqu’un m’a interpellé afin de savoir comment je me sentais après avoir écrit les paroles et composé la musique d’une chanson ?’ J’étais super fière. Il faut se souvenir du moment où on l’a réalisée. Forcément, au fil du temps, on se demande si le thème développé méritait une chanson. On a ensuite un peu ‘la honte’, car après on doit l’interpréter sur scène. Mais c’est le moment de la création dont il faut surtout se rappeler

Tes textes semblent plutôt autobiographiques, mais sont-ils tous de ta plume ?

Oui sauf une chanson de l’album qui est signée Ben Mazué, un artiste que j’aime beaucoup.

Ah oui, super !

Oui, elle s’appelle « Allez salut ». C’est la septième piste du disque. Il m’avait contacté sur Instagram en expliquant qu’il travaillait sur la réalisation de son album en précisant : ‘J’ai un peu trop de chansons consacrées à la rupture. Et celle-ci elle me fait penser à toi. Si elle te plait, je te la donne’. Il avait ajouté un lien Dropbox pour récupérer la démo et tout le reste. Un truc de ‘‘ouf’’ ! Et effectivement, je me suis vachement reconnue dans le texte. J’ai réarrangé la compo à la guitare et finalement on l’a gardé pour l’album. C’est la seule qui m’ait été donnée. C’est un cadeau.

Dans le clip consacré au morceau « Le temps passe », tu abordes le thème d’un triangle amoureux. Pourquoi ?

J’aime bien que mes chansons puissent correspondre à tout le monde. Dès lors, pour le clip, il était important pour moi que le gens qui le regardent puissent considérer qu’il s’agit d’une chanson consacrée à n’importe quelle relation. Soit tu te dis que c’est une chanson d’amitié, soit tu te dis qu’elle est avec la meuf, soit elle est avec le mec, soit c’est la meuf et le mec qui sont ensemble et elle est toute seule, soit ils ont une relation à trois. J’aimais bien l’idée que l’on se pose la question de savoir ce qui se passe. De la sorte, tu peux t’identifier à un des trois personnages en fonction de ce que tu es et ce que tu vis.

C’est toi qui a eu l’idée de ce clip ?

Non, c’est Lou Zidi qui l’a réalisé. On travaille beaucoup ensemble. Elle s’est aussi chargée de la vidéo clip d’« Envoie-moi une musique » et de « Love » qui sortira le 25 mars. C’est ma partenaire image. Elle a très bien compris qui j’étais. On avait déjà eu l’idée de tourner un clip dans une voiture. Je le signale aussi dans mes textes, j’écoute beaucoup de musique sur la route. Pour savoir si une chanson est bonne, il faut la valider dans une voiture. Alors, on a eu l’idée de se balader en voiture, à travers un paysage sympa. Mais c’est elle qui a eu l’idée du triangle. Au début du tournage le climat était particulièrement amical, d’autant plus que c’est ma meilleure pote qui joue dans le clip. Mais comme il s’agissait d’une histoire d’amour, il fallait qu’il y ait de la séduction dans les regards. Les premières prises de vue ont été hyper difficiles, car j’étais morte de rire. Mais finalement, je suis assez contente de l’intrigue. Les gens se posent des questions du style : ‘Est-ce c’est la meuf qui est avec le mec ou la meuf avec la meuf ?’

Dans « Terrien », tu racontes que tu vivais au sein d’une famille où ils sont tous devenus fous à force de se hurler dessus. Pourtant l’image reproduite sur la pochette est celle d’une photo de famille heureuse ! Quel message veux-tu faire passer ?

Le texte de « Terrien » est un peu hard. J’avais décidé de le placer en début de disque, afin qu’il serve d’intro pour qu’on sache qui je suis.

J’ai trois frères et sœurs. Je suis l’ainée. Mes parents s’aiment et sont très unis. Tous les six on est super forts. Par contre, ma maman est issue d’une famille qui s’est déchirée suite à un divorce très douloureux. Elle en a gardé des séquelles, dont la peur de l’abandon, etc. Et mon père c’est pareil. Il s’est disputé avec son frère. Conclusion, que ce soit du côté paternel ou maternel, il n’y a pas trop de liens de famille. Les frères et sœurs de ma mère ont été très marqués par ce divorce. Ils ne se sont jamais mariés. Ils ne sont pas fous mais ils en ont été affectés. Ma maman a parfois des accès de colère. Elle est très instable. C’est mon père qui l’a un peu sauvée de cette situation. Ce qui explique pourquoi, tous les six, on est très soudés. Et pourquoi j’ai choisi cette image pour la pochette de l’album. J’ai été le témoin de nombreuses disputes et les enfants en souffrent, et donc oui, j’ai peur. C’est ce que je relate dans une chanson, car j’espère que ce n’est pas héréditaire. Ma maman est très fâchée avec sa mère. Je ne connais pas ma grand-mère. J’ai toute une famille recomposée de ce côté-là. En fait, ma grand-mère n’est pas ma grand-mère et mes cousins ne sont pas mes cousins. Elle craignait très fort la relation mère/fille, donc elle avait la trouille d’avoir une fille. Et quand elle a su qu’elle était enceinte et que c’était le cas, elle en a pleuré. Par conséquent, je pense avoir été également marqué par cette histoire. Dès lors, j’espère que quand j’aurais des enfants, une famille, tout se passera bien et que j’arriverais à faire comme ma mère.

Bin oui pourquoi pas. Tant qu’on a l’envie c’est déjà le principal.

Oui malgré ces difficultés, ma mère a réussi un mariage solide et les enfants s’entendent super bien.

Tu chantes avec ta sœur aussi ?

Oui je chante avec ma sœur et mon frère. Ils figurent tous les quatre sur la pochette de l’album.

C’est un peu comme Billie Eilish et son frangin Finneas.

Oui (rires). Sauf que mon frère est trop jeune. J’essaie de le guider vers la production en lui conseillant de suivre absolument les traces de Finneas ; mais il a seize ans, et pour l’instant, il a les idées fixées sur les jeux vidéo et n’est pas intéressé par ce profil.

Tu conduis souvent, les yeux fermés ?

Pas souvent, mais c’est déjà arrivé et tu vas flipper si tu sais que je l’ai déjà tenté le coup pour voir ce qui va se produire. Mais quand je suis sûr qu’il n’y a personne autour de moi, hein ! Je ne m’y risque pas en plein Paris au milieu des bouchons. Plutôt sur autoroute, quand elle est déserte…

Sois prudente, quand même ! (rires)

Bien sûr, mais je ferme les yeux pendant deux secondes, car je suis une ‘flipette’. Je ne peux pas prolonger l’expérience plus longtemps. Mais en cherchant une montée d’adrénaline, je fais des trucs un peu chellous (rires). Ça marche mieux les yeux ouverts hein, de conduire ? (rires).

‘… en cherchant une montée d’adrénaline, je fais des trucs un peu chellous…’

Pourquoi ne pas sauter en parachute, alors ?

Oui mais non car j’ai trop peur. Je pense que je n’y arriverais pas. Je suis très terre à terre. Je ne suis à l’aise ni en bateau ni en avion. En fait, j’ai surtout la trouille, parce que j’ai la poisse, parce que je crains qu’il ne s’ouvre pas. Non, je ne suis pas prête à prendre de tels risques. Par exemple, je déteste les parcs d’attraction. Mais quand je conduis, je me sens invincible. Je cligne des yeux, c’est tout.

Tu te vois où dans cinq ans ?

J’ai déjà du mal à me projeter demain… Aujourd’hui, j’ai un planning très chargé donc ça va, mais demain… Dans cinq ans, j’aimerais avoir sorti un deuxième album, accomplir des tournées complètes dans des grandes salles et y rencontrer le succès. Ce serait bien.

Et dans quinze, voire vingt ans ?

Humm !?! Franchement je n’en sais rien. J’aimerais bien être propriétaire d’une grande maison. Avoir des enfants. Être posée. Peut-être écrire pour les autres, parce que j’aurai fait mon temps. Wah, tu t’imagines ! Dans vingt ans, j’aurais quarante-cinq ans. C’est le double de mon âge. Je ne sais pas, c’est trop compliqué. Imaginer une telle projection dans le futur m’angoisse… (rires)

Quels sont les artistes de chanson française qui t’inspirent ?

Il y en a beaucoup.

Si tu devais un citer trois.

Véronique Sanson, d’abord. Je suis très, très fan. Ensuite, Camille. L’utilisation de son corps et de sa voix est intrigante. J’aime beaucoup Juliette Armanet pour les belles mélodies. Et Billie Eilish de ‘ouf’, mais elle ne chante pas en français…

Que penses-tu des piliers de la chanson française ? Trenet, bien sûr, mais aussi Brel, Barbara, Brassens et Ferré, notamment ?

De ‘ouf’, Barbara, j’adore. Ses textes sont tellement bien racontés. Ils riment chaque fois avec des images, des descriptions de ‘ouf’. Je pense à « Nantes », par exemple. Woah, c’est impressionnant ! Jacques Brel était énorme. Outre ses textes, ses mélodies sont sublimes. J’espère me tromper, mais je crains fort qu’on ne parvienne jamais à atteindre leur niveau. Et puis, on ne s’exprime plus de la même manière. Finalement, c’est peut-être mieux qu’ils ne soient plus de ce monde, pour qu’ils ne voient pas comment on massacre leur répertoire, nous les jeunes. Bien sûr, on n’est plus à la même époque. Suffit de regarder des documentaires d’alors et d’écouter les commentaires. Notre façon de parler a changé ; le discours était beaucoup plus élégant avant.

‘Notre façon de parler a changé ; le discours était beaucoup plus élégant avant…’

En compagnie de quels artistes aimerais-tu développer des projets ?

Avec des rappeurs.

Lesquels ?

Si je rêve un peu, j’aimerais bien réaliser un feat avec Damso. Peut-être Dinos ou Lomepal. Ou un truc rien à voir genre Soolking. J’aime bien tenter une expérience très différente et surtout me faire plaisir ; et je pense qu’auprès d’un rappeur je pourrais vraiment kiffer le truc…

Méthode chanson

Photo Elisa Parron

En concert

30/04 aux Nuits Botanique
05/08 à Ronquières
28/08 à Scène sur Sambre

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