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Presque parfaits Spécial

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Fondé en 1993, ce trio est devenu célèbre suite à la publication du single « Scooby Snacks », une chanson incluant des samples de dialogues, extraits des films ‘Pulp Fiction’ et ‘Reservoir Dogs’ de Quentin Tarantino. Et paru il y a quelques mois, leur premier opus, ‘Come Find Yourself’, constitue un des meilleurs disques de hip-hop crossover rencontré depuis un bail! Le trio est aussi invité au prochain T/W (le vendredi à Torhout et le samedi à Werchter). L'interview était donc presque obligatoire.

C’est Steve, le batteur, qui nous a servi d'interlocuteur. Même s'il est le dernier venu du trio, son rôle ne se limite pas à la batterie: comme Fast, il s'occupe aussi de la programmation des machines. Ce Fast, lui, c'est l'homme à tout faire ou presque, il cumule les rôles de bassiste, claviériste, harmoniciste et même de trompettiste! Mais c'est Huey, le 3e homme, qui est sans doute le plus important: il est guitariste et parolier. Ses racines sont clairement puisées dans le blues-rock et c'est peut-être la raison pour laquelle les Fun Lovin'Criminals pratiquent un savant mélange de la technologie des années 90 et d’éléments qu'on trouve à l'origine du blues, du jazz et du rock'n'roll. Un peu à la façon de Beck ou des Beastie Boys...

"Nous sommes compositeurs tous les trois, dit Steve, mais il y a de grandes différences entre nous, parce que nos centres d'intérêt et nos influences sont fondamentalement disparates, même si on se retrouve sur bien des terrains."

Le terrain de prédilection des FLC, c'est la scène. "Même si nous utilisons des machines très performantes, explique Steve, nous restons prioritairement un groupe live ! Il y a tant de gens qui savent tout faire en studio, mais peu sont capables de se produire en ‘live’, en tant que formation. En fait, 80% de chaque chanson est d'abord conçue sur sampler, avant que nous décortiquions l'ensemble et que nous y ajoutions de ‘vrais’ instruments. Nous avons toujours procédé de la sorte. C'est sans doute l'héritage de nos débuts accomplis au Limelight de New York : on débarquait avec nos bandes sous le bras, mais on jouait dessus en direct, à l’aide de nos instruments. Je crois que c'est la bonne méthode."

Huey, Fast et Steve se sont réunis en 93 sous la bannière d'un nuage de fumée et d'un goût commun pour le bizarre. Ils viennent d'une petite ville située à 3h de voiture de New York. "On s'est retrouvés ensemble à New York après avoir tâté de tous les genres, au sein de différents groupes. Perso, j'ai joué dans des groupes de rock assez classiques, mais j'ai aussi tâté du funk et même de la techno! Ce n'est pas nécessairement un mal ; ça nous a en tout cas donné le goût de l'éclectisme. On mélange tout, parce que ça nous fait poiler. Bien sûr, les journalistes nous attribuent plutôt l'étiquette hip-hop, ce que je comprends parfaitement, mais c'est un peu schématique. On sonne rap, mais pas rien que ça. Il y a d'ailleurs beaucoup de vocaux ‘live’ sur notre Cd."

Comme par exemple, sur cette reprise de ‘We have ail the time in the world’, le thème d'un James Bond (‘Her Majesty's Secret Service’), composé par John Barry, mais interprété initialement par Louis Armstrong.

Autoproduit

Le premier album des FLC (1) est autoproduit. C'est plutôt rare pour un groupe débutant, non? "Oui, c'est marrant. Pendant des semaines, on a bossé chez moi, dans le studio que je me suis construit. On a réalisé des démos qu'on a envoyées à gauche et à droite. EMI a accroché tout de suite. On est donc allés les voir pour discuter le coup. Immédiatement, ils nous ont dit qu'ils voulaient qu'on enregistre et produise l'album nous-mêmes. Franchement, on était sur le cul quand on a entendu cette proposition. On a fini par accepter à la condition de pouvoir disposer d'un ingénieur du son hors-pair. On adorait le boulot que Bob Power avait accompli pour A Tribe Called Quest et De La Soul ; c'est donc tout naturellement vers lui que nous nous sommes tournés. Le plus drôle, c'est que le gaillard, lui aussi, tenait absolument à ce que nous produisions nous-mêmes l'album. A croire qu'ils s'étaient tous donné le mot! Le type dont nous adorions le boulot nous disait: ‘Eh les gars, vous n'avez pas besoin de moi, faites-le vous-mêmes, vous pouvez y arriver’. C'est donc contraints et forcés qu'on s'est tapé tout le turbin ; mais on ne le regrette pas."

Courtes et directes

On ne peut pas reprocher au trio de tourner autour du pot. Les chansons sont courtes et directes. "Ben heu, c'est vrai... Les trucs longs, on n'aime pas trop, ça nous emmerde. Moi, après 4 minutes, je cale. Il faut que ça bouge, je ne sais pas quel plaisir on peut prendre à faire traîner les choses en longueur. Notre façon de fonctionner, c'est plutôt de bosser ensemble, de pondre de bonnes mélodies, de bien les asseoir, d'en tirer un maximum et puis de passer à la chanson suivante."

Les textes –qui sont l'œuvre quasi exclusive de Huey– sont habituellement un élément primordial du hip-hop. Est-ce aussi le cas chez les FLC? "Nous n'avons pas de message particulier à délivrer, pas de prêchi-prêcha. Les textes de Huey sont simples, ce n'est pas un grand philosophe, il se borne à raconter ce qu'il ressent devant les situations qu'il vit. J'ai juste remarqué qu'il a tendance à être plutôt optimiste que pessimiste. Il n'aime pas trop déballer la merde, il préfère, même quand il parle de choses assez noires, voir le bon côté, trouver la porte de sortie, avoir la réaction qui s'impose."

On sait que les FLC sont les favoris de Quentin Tarantino qui les a d'ailleurs laissés faire joujou avec les dialogues de Pulp Fiction sur ‘Scooby Snacks’, un titre qui commence tout doucement à monopoliser les ondes radios. Pour ses samplings, le trio new-yorkais est assez imprévisible, ainsi c'est le riff du ‘Free Bird’ des Lynyrd Skynyrd qu'on retrouve sur ‘Bombin the Ln!’. "Pour les samplings, on cherche évidemment les trucs qu'on aime dans notre discothèque. On a choisi Lynyrd Skynyrd, mais on aurait pu reprendre A Tribe Called Quest qui fait partie aussi de nos favoris. Pendant tout un temps, on vivait dans un petite appart’ et on n'avait pas de blé. On n'achetait pas de Cd et on écoutait invariablement un disque d'A Tribe Called Quest! Mais bon, ils sont très proches de nous, de toute façon. "

Article paru dans le n° 44 de juin 1996 du magazine Mofo

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