« Dust It Off » : le couple franco-finlandais nous surprend d’un somptueux trois titres !
Souvenez-vous ! 2008, « The dø » (d = Dan Levy et ø = Olivia Merilahti) met la France pop-rock à genoux et impose rapidement son premier album dans les charts. Dès la première semaine de sortie, « A mouthful » se classe en tête des ventes dans l’Hexagone (premier groupe français à atteindre cette position). Un buzz médiatique porté par le single « On My Shoulders » qui rencontre la gloire grâce à sa participation sonore lors de la campagne publicitaire d’une marque de papeterie (les cahiers Oxford, pour ne pas les citer).
150 000 albums plus tard, les ex-n°1 du top album devaient confirmer le succès public et critique de leur premier opus.
Un an de vie d’ermite, cloisonnés dans leur studio de la banlieue parisienne, a suffi pour nous surprendre. Seul mot d’ordre avant la conception de cette délicieuse galette ‘on fait ce qu’on veut… un saut dans l’inconnu’, explique ø.
Un tandem inventif qui joue sans entraves, invente, surprend, se trouve et s’égare. Lui, compositeur de film, dessine la structure et pose le cadre de chaque chanson. Esquisse qu’il dore de son talent de multi-instrumentiste et d’arrangeur. Elle, plume bilingue, écrit et chante, d’une voix féérique et cristalline, en anglais ou en finnois. Pluriels, multiples et en quête perpétuelle, le duo franco-finlandais propose un Ep riche en sons. Tout en contrastes, en nuances, mais sans paradoxe.
Dès la première piste, le temps se fige. Statique, lunaire, « Dust It Off » se grise d’un hypnotique Wurtlitzer et d’une voix méthodiquement maladroite. Il nous plonge dans un univers onirique limpide. Yeux fermés, l’imagerie sonique évoque les non lieux de l’enfance ; ceux qui seraient habités de l’envol sombre de papillons noirs. Un break et quelques secousses électro plus tard, le ciel se dégage. Les mélodies, jusqu’alors éclairées à la bougie, s’éclaboussent soudain de lumières et subliment les forêts noires du Nord de l’Europe. Une rêverie de 3’36. Majestueuse !
Transition brutale en compagnie des tambours tribaux et des séquences électroniques du single « Slippery Dope ». Une pop sous influence groove et musique folklorique scandinave qui, tendez l’oreille, regorge d’arrangements fins et subtils. Un bric-à-brac sonore mêlant claviers, vibraphone et percussions d’ustensiles de cuisine (…) à la voix déstructurée d’Olivia Merilahti.
« Too Insistent » soigne le répertoire et clôture les débats d’une fine galette attractive. Une pop triste, discrète et légère aux timbres oscillant entre Björk (influence omniprésente sur l’album) et Suzanne Vega. Morceau restant sous la haute surveillance des arrangements de Dan Levy, nerf central de la formation.
La scie mélodique du mois nous offre un album accessible et pointu qui devrait toucher un large public. Quoi qu’il en soit, « Dust It Off » demeure une excellente entrée en matière avant d’attaquer le très attendu deuxième long-playing (« Both Ways Open Jaws ») dont la date de sortie est prévue pour le 7 mars prochain.
Le premier single issu du projet « Dust It Off » est d’ailleurs disponible sur le site du label du groupe : http://www.cinq7.com/fr/
« The dø », sous la forme d’un sextet (multi-instrumentistes aux cordes, aux cuivres et aux claviers), se produira à Bruxelles le 7 avril sur les planches de l’Orangerie (Botanique). Concert complet !