Pas d’amis, pas de douleur pour Johnnie Carwash…

« No Friends No Pain », c’est le titre du nouvel elpee de Johnnie Carwash. En attendant, il nous en propose un extrait, sous forme de clip, « Aha (it's ok) ». Ballade pop façon The Drums, « Aha (it's ok) » est un morceau mélancolique qui a conservé la…

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Didier Deroissart

Didier Deroissart

C’est le vingt-cinquième concert soldout d’Arsenal à l’Ancienne Belgique. Il y est un peu chez lui et s’y produit à quatre reprises, du 1er au 4 juin 2023. Chacune de ses prestations se transforme systématiquement en grande fête de la danse aux rythmes de son incroyable discographie. Les 2 frontmen, Hendrik Willemyns et John Roan, sont passés maîtres dans la confection de titres fédérateurs. Pour ces quatre sets, baptisés ‘Jungle Hotel’, le hall d’entrée a été transformé en jungle tant visuellement (reproduction d’arbres, lumières) que d’un point de vue sonore (les cris d’oiseaux, l’ambiance), un parcours tout au long duquel on s’y perdrait, presque…

‘Jungle Hotel’ raconte l’histoire d’un homme qui veut quitter sa femme, mais qui, par suite d’une tempête, échoue dans une chambre d’hôtel hantée par des fantômes. Dix ans plus tôt, ‘Dance ! Dance ! Dance !’ traitait déjà des spectres, un ciné-concert basé sur l’album « Furu ».

Le rideau rouge est tiré, fait rare à l’Ancienne Belgique. A 20h30 il s’ouvre et on découvre la scène divisée en trois pour autant d’estrades, mais disposées sur toute la longueur. Pas un seul végétal en vue, mais le sigle de ‘Jungle Hotel’ qui figure à côté d’une sorte de dindon stylisé, sur le côté gauche, deux éléments de couleur blanche. Le line up de base est inchangé, mais pour ces quatre shows, il a été renforcé par quelques invités. Dont Dada Ravalison (Suarez) qui se consacre aux percus et tout particulièrement les djembés ainsi que Edaoto & The Afrogenius Band, quatre percussionnistes africains qui avaient déjà assuré le supporting act d’Arsenal.

Le set s’ouvre par une nouvelle compo, la très percussive « A Volta ». John et Hendrik manifestent déjà leur enthousiasme. Et tout particulièrement ce dernier qui mêle judicieusement beats électro et world (africaine, brésilienne, etc.), combinaison hypnotique qui alimente généreusement les morceaux du band, depuis deux à trois ans. Felix Machtelinckx, le chanteur et frontman de Tin Fingers (NDR : il prêtre régulièrement sa plume à la formation) se réserve le micro pour deux titres, « Amelaka Motinga » et « Tigerwoods » et y participe pour « Animal » et « Heavy Heart ». Mais en général, ce sont Léonie et surtout John qui se chargent des leads vocaux. De plus en plus jolie, elle accompagne circonstanciellement Dada aux percus.

La foule est d'humeur à faire la fête, danse ou gigote et reprend en chœur les paroles –en portugais– de « Saudade », un titre jadis chanté par le regretté Mario Vitalino Dos Santos. De quoi se remémorer une époque dorée du band. Paulien Mathues, une des choristes, reprend le flambeau pour deux chansons et met en exergue sa voix puissante, soul, mais un peu sableuse. Tout d’abord « Heavy Heart » ; et puis telle une sirène, « Temul (Lie Low) », rôle qu’elle a brillamment repris à Lydmor.

Plus paisibles, « Sometimes » et « Whale » baignent au sein d’une ambiance feutrée.

Au fil de « Longee », la foule se met à danser. Faut dire que la chorégraphie langoureuse de Leonie l’y incite. Elle chante dans la langue de Luís de Camões, et pourtant l’auditoire reprend à nouveau les paroles en chœur. Elle nous prend à la gorge et enflamme le public tout au long d’« Amplify ». Il est chauffé à blanc et John en profite pour danser et bondir sur le podium pendant « Black Mountain », tout en savourant le moment présent. Le set s’achève par « Melvin ».

Arsenal a le bon goût d’accorder un long rappel. Pour « Afrodisia », l’un des percussionnistes du quatuor africain se réserve le micro et exécute de remarquables danses africaines. Il finit même par nous flanquer le tournis. Malheureusement, il ne parvient pas entraîner la fosse pendant « Bend In The River » et le long « How Come ? ». Mais ce sont les tubes dansants de la bande à Roan qui vont l’embraser, grâce à « Estupendo », « Lovesongs (Propaganda) » et « Lotuk ». Et le show de se terminer par « Stick and Groove », après deux heures de show. La formation est prête pour les festivals d’été…

Setlist : « A Volta », « Amelaka Motinga », « Tigerwoods », « Saudade, Pt. 1 », « Saudade, Pt. 2 », « Amplify », « Animal », « Heavy Heart », « Sometimes », « Whale », « Temul (Lie Low) », « Longee », « Black Mountain (Beautiful Love) », « Melvin ».

Rappel : « Afrodisia », « Bend in the River », « How Come ? », « Estupendo », « Lovesongs (Propaganda) », « Lotuk », « Stick and Groove ».

Pour les photos, c’est ici

(Organisation : Live Nation + Ancienne Belgique)

samedi, 03 juin 2023 11:19

La sœur d'Elisabetta Spada…

En 2010, Elisabetta Spada remportait le Concours Circuit grâce à son projet Kiss & Drive. En 2013, elle avait sorti un Ep 5 titres baptisé « My Mood Changes ». Après 7 ans d’absence elle nous revient sous son propre nom et est très fière de vous présenter son premier vidéoclip, réalisée par Alice Khol : « Sister ». Il est très sincère, simple, mais puissant, avec un final surprenant pour les plus curieux de sa profonde intériorité...  Ames sensibles s'abstenir !

Le second extrait « I Go, I Go, I Go » est plus profond, sucré, pop. Sautillant à souhait. Quel bonheur de retrouver cette artiste attachante qui devrait sortir son album au cours de cet automne

La vidéo de « Sister », c’est ici : https://youtu.be/sY2ZB5I40zo

Il n’y a pas encore de vidéo pour « I Go, I Go, I Go », mais elle est sur toutes les plateformes, dont Spotify et Deezer

 

 

 

samedi, 01 avril 2023 11:08

Je repars à zéro…

Née en Italie et révélée en Belgique, Elisabetta Spada a écrit son histoire entre Rome et Bruxelles. C’est sous son pseudo Kiss & Drive qu’elle a remporté le Concours Circuit, en 2010 (NDR : à lire ou relire, l’interview qu’elle avait accordée à Musiczine, quelques jours après cet événement, ici)

. La chanteuse s’est ensuite affirmée sur scène aux côtés d’artistes comme Lianne La Havas, Puggy, Ane Brun ou Sinéad O'Connor. Etablie en Belgique depuis 2005, elle a acquis un réel succès en 2013, année où elle a sorti un Ep 5 titres baptisé « My Mood Changes ». Après avoir pris du recul pendant quelques années, au cours desquelles l’artiste s’est remise en question, elle avance désormais à visage découvert, sous son propre nom. Une façon d'assumer ses intentions et d’emmener ses chansons, un concentré d’authenticité, au plus près de ses émotions. Son nouvel elpee sortira à l’automne 2023. En phase avec sa passion, totalement libérée, l’artiste italo-belge met le cap sur des morceaux qui lui ressemblent : des titres hautement personnels qui raviront les fans de Feist, Adrianne Lenker, Soko ou Florence + the Machine.

L’interview se déroule le 1er avril 2023 à l’issue d’un concert qu’elle a accordé en en compagnie du drummer Franck Baya et du producteur/guitariste Ruggero Catania, dans une brasserie sympa à l’enseigne ‘Café Winok’, sur le territoire de la commune d’Ixelles.

Qu’es-tu devenue depuis plus de 7 ans, après le succès de Kiss And Drive ?

En fait, des événements familiaux sont venus perturber mon existence : la mort de mon père et dans la foulée devoir vider une maison. Mais j’ai aussi dû beaucoup travailler sur mon sentiment de légitimité. Parce que j'avais eu beaucoup de succès, tout en venant d'une autre carrière. Je n'avais jamais étudié la musique. J'étais autodidacte. Donc, je ne me sentais pas en mesure de réaliser un disque. J’ai donc fait un blocage. Il a fallu du temps pour libérer ce processus, en suivant des cours de musique et en explorant des horizons différents, afin de retrouver une nouvelle forme de spontanéité. Dès le départ, j’ai eu trop de pression.

Tu avais quand même pas mal tourné, parfois dans des endroits insolites et assuré quelques premières parties pour Puggy, Liane De Havas, Sinead O’Connor, entre autres…

Oui, gagner le Concours Circuit, en 2010 m'a permis, non seulement de décrocher des concerts, mais aussi de susciter l’intérêt de managers, qui étaient alors dans la salle. Plusieurs d’entre eux m’ont proposé leurs services et encouragé à professionnaliser le projet. Nicolas Renard, le manager de Puggy, m’a permis d’assurer plusieurs supporting acts pour Puggy.

As-tu encore des nouvelles de Nico ?

On s’est entretenu pendant la pandémie. J’avais besoin d’être conseillé, car je recommençais ma carrière sous mon propre nom. Il m'avait indiqué que c’était une très bonne idée, car de l’eau avait coulé sous les ponts et il était plus judicieux de recommencer à zéro en optant pour une nouvelle identité, plus proche de moi, plutôt que de ressortir Kiss And Drive. Après quelques années de silence, outre la pandémie, trop de de temps était passé...

Tu prévois de sortir un album ?

Oui, il est prêt, mais je le fignole. Il est nécessaire de déterminer les moments opportuns pour partager les chansons, peu de temps avant de le sortir, sur Spotify, afin d’essayer de figurer dans les playlists. Le processus est quand même lent, mais on ne peut pas aller trop vite, non plus, pour certaines raisons. Et puis un vidéaste est venu filmer une session live au cours de laquelle ont participé les trois musiciens qui m’ont accompagné ce soir. Il faut bien tout mettre en place. On prévoit sa parution après l’été ; j'espère en septembre-octobre. Mais bon je suis impatiente de le voir sortir

« Sister », tu l'avais déjà jouée en ‘live’, dans le passé, il me semble ?

Oui, c'est une chanson qui possède 8 ans d’existence, si pas plus. Je l’avais effectivement déjà interprétée lors des derniers concerts de Kiss And Drive.

Quel est ton processus de création, d'écriture et de composition. Tu te réserves les textes, la musique ou les deux ?

Les deux ! Je réalise les maquettes à la batterie, que j’ai apprise à jouer auprès de Franck. Mais au départ, mon inspiration provient toujours d'une émotion, d'une idée, d'un truc qui vient de l'intérieur. Je ne fais jamais, par exemple, les mélodies sans disposer des paroles. C'est très difficile pour moi parce que je les oublie, tout simplement. Tu vois, je chante ‘la, la, la, la, la’ et deux minutes plus tard, je répète ‘la, la, la, la, la’ et je sais plus ce que j'ai raconté, tandis que si je glisse des mots après la mélodie, ils restent gravés dans ma mémoire, parce qu’ils conservent tout leur sens. Je suis incapable d’écrire une chanson qui ne transmet pas un message ou qui n’a pas de signification. Bien sûr, je peux me m’appuyer sur trois mots qui ont du sens et bosser pendant des semaines sur le reste du morceau. Pour ce disque, on a travaillé à partir de mes compos en guitare/voix en compagnie de Franck et Ruggero que tu as vus, mais également le contrebassiste Nicolas Lancheroti et la violoniste/harpiste Margaret Hermant. Nous sommes partis quatre jours à la campagne pour répéter les morceaux et les soumettre à l’impro. Il n’y a pas à dire, ces musiciens sont doués. Puis on a réécouté, débroussaillé l’ensemble. Et enfin, Ruggero, Franck et moi sommes passés à la production du disque. Nous avons opéré des choix et parfois recommencé certaines prises. Je voulais aussi aborder cette tâche de cette manière afin d’apprendre à gérer, interagir et évoluer dans ce domaine. Cette expérience m’a été très formatrice. Ce qui change d’aller proposer mes maquettes à un producteur qui travaille seul chez lui et va me restituer un produit fini auquel je ne pourrai plus rien changer. J’ai eu la liberté de réaliser ce qui m’inspirait et me plaisait ; aussi, aujourd’hui mes musiciens me prennent au sérieux, parce qu’ils ont eu le loisir d’intervenir, tout en me laissant toujours la possibilité d'ajouter ma patte.

Franck a quand même du vécu !

Effectivement ! Et beaucoup de sensibilité. Je le connais depuis longtemps. Il a écrit pour Sarah Carlier et joué pour des tas d’artistes, dont Chloé Du Trèfle et FùGù Mango...

Apparemment, tu utilises toujours ta ‘loop machine’ ? Enfin, tu t’en es servi notamment lors du soundcheck…

Oui mais je l’utilise beaucoup moins. Avant elle servait aussi pour la voix. Mais elle est très lourde à transporter. Lorsque je me suis entouré de musiciens, c'était pour me permettre d’élargir mon champ d’action. Lors du concert de ce soir, à la suite d’un problème technique, Ruggero n’a pas pu chanter. Son pied de micro a servi à une autre fonction. Mes deux collaborateurs assurent dorénavant les chœurs que je créais auparavant à l’aide de ma loop machine. J’ai alors construit des boucles de guitares pour pousser les arrangements un peu plus loin, vu que nous sommes trois sur scène. En fait, je l’utilise en ‘live’ pour ces effets. En revanche, je ne peux pas faire de la beatbox avec la loop. Il n’y a que la guitare que je loope.

Que devient Raphaël qui participait au projet Kiss And drive ? As-tu encore de ses nouvelles ?

Pas vraiment. Je sais qu’il a deux enfants et j'espère tout se passe bien pour lui. Il y a un certain temps qu’on ne s’est plus vus, car il habite Jette. Et tu sais, Ixelles et Jette, c'est le jour et la nuit. Non je rigole. Dans le passé nous avons partagé pas mal de bons moments ensemble. Mais comme on n’a plus de projet en commun, on s’est perdus de vue ; mais je pense toujours à lui. Il reste de beaux souvenirs et beaucoup de tendresse. Et parfois dans mes rêves nocturnes, je rêve de lui : ‘Raphi, Raphi’...

Perso, j’avais eu l’occasion de le voir en concert au sein de son groupe à ‘La porte Noire’, pas loin de l’Ancienne Belgique et dans un café près de la Bourse avant qu’il ne collabore avec toi.

Ta musique semble être passée du folk à une pop plus intuitive…

Oui elle me plaît. J'espère en tout cas qu’elle est un peu moins légère. Ou si tu préfères, plus puissante. Car je peux m’appuyer sur mes deux musiciens. Mais je pense que dans un an elle sera encore différente. Dans le set, il y aura peut-être de novelles compos. Grâce à la batterie, tu peux pousser ta voix plus librement.

Quelles sont tes sources d’inspiration ?

Ma vie émotionnelle. J'ai beaucoup écouté Camille, Feist, Anne Brun et une compatriote italienne qui s'appelle Élisa. Sa voix est très douce et authentique. Mais j’apprécie également Jeanne Added et Christine & The Queens. Et une toute jeune artiste… qui s’appelle encore comment ? Ah oui, Aloïse Sauvage. Elles ont vraiment toutes une touche très personnelle, unique. Elles sortent leurs tripes et dévoilent leur vulnérabilité. Et j'aime beaucoup cette attitude. Elle me touche beaucoup. J'adore également Adrianne Lenker, la chanteuse, compositrice et guitariste groupe américain Big Thief. Sa voix libère énormément d’émotion et en ‘live’, elle te communique des frissons.

Quel elpees écoutes-tu en particulier, pour l’instant ?  

Je n’écoute pas vraiment d’albums ! Je me crée des playlists, comme un peu tout le monde. J'aime beaucoup aussi écouter de la musique classique ou contemporaine. Mais également une formation qui s’appelle The Colorist Orchestra. Je vais souvent la voir en concert. Et j’avais assisté à son concert quand le groupe s’est produit compagnie d’Emiliana Torrini…

As-tu des concerts ou des festivals à ton agenda ?

Non, rien de prévu. Comme je ne travaille plus avec Nicolas Renard, qui est devenu le manager de Angèle et de Clara Luciani, les perspectives de concerts se sont réduites. Après avoir gagné le Concours Circuit, il m’avait permis de me produire un peu partout. Il faisait un peut tout. Il était même devenu mon attaché de presse. Et comme La Belgique est un petit pays, dès que tu connais les médias, tu n’as plus besoin de 1 000 intermédiaires. Aujourd’hui, je repars à zéro. Et construire une équipe prend du temps. Et je ne l’ai pas encore créée. J’espère que quelqu’un lira cet article dira ‘Moi, moi !’ Merci pour l’interview.

mercredi, 24 mai 2023 12:00

Le hurlement de The Marshals

The Marshals n’a jamais lâché un idiome précieux : le blues dans son essence, qu’il soit de Moulins dans l’Allier (d’où il est originaire) ou de Jacksonville dans le Bayou. Ce nouvel album a été enregistré comme d’habitude, coupé du monde, isolé de la civilisation et surtout de la tentation, pour mieux renouer avec ses origines et la terre de ses ancêtres.

Laurent Siguret souffle dans l’harmonica, Thomas Duchézeau siège derrière les drums et Julien Robalo se charge de la guitare et du chant. Ils sont désormais devenus des légendes du blues hexagonal. Car le vent qui souffle dans la musique de The Marshals est celui de l’Allier, du Massif central, tous ces territoires d’oubliés. Mais son aridité est celle du blues du Delta. Le trio se l’est réapproprié. Le suivant avec passion depuis presque dix ans, on refuse obstinément de le comparer aux Black Keys, même à leurs fantastiques débuts. Son identité rustique est plus puissante. On est loin des interprétations ampoulées à base de sections de cuivres et de choristes gospel. Oui, la France dispose d’une formation de blues-rock incroyablement authentique, et elle n’a aucun rapport avec un fantasme caricatural du Blues de Chicago.

Le clip vidéo de « Howl », extrait de l’album « Le Ptit Cham Session », est disponible ici

 

dimanche, 21 mai 2023 11:14

Bikini Grill

The Cleopatras est un quatuor féminin qui nous vient de Toscane, en Italie. Il avait ouvert le dernier festival ‘Roots & Roses’ de Lessines. Ses débuts remontent à 1998, et « Bikini Grill » constitue son cinquième elpee. Mais son premier, « Dame tu amor », il ne l’a enregistré qu’en 2008. En fait, jusqu’alors, il n’avait gravé que des singles et des Eps. Et puis, le line up s’est stabilisé.

Le son des Cleopatras est influencé par le punk, le garage rock, le pop punk, le glam, le surf, l'indie et la new wave ; des Ramones aux Cramps, en passant par Devo, Blondie, New York Dolls, Buzzcocks, etc., tandis qu'au niveau de l'attitude, ils sont inspirés par d'innombrables groupes et artistes féminins (Joan Jett, Bikini Kill, The Bangles, The Trashwomen, The GoGos, etc.) Le titre de ce long playing adresse d’ailleurs un clin d’œil au groupe de riot grrrl, Bikini Kill.

La formation aime les reprises. Dans le passé, elle avait adapté « Amoureux Solitaires » de Lio, « Can Your Pussy Do The Dog ? » des Cramps, « Real Wild Child » d'Iggy Pop et « Walk Like An Egyptian » des Bangles. Sur cet LP, elle propose trois covers. En l’occurrence, « You're Standing On My Neck » du band américain Splendora, « Maldito » de l'artiste mexicaine Jessy Bulbo et « Kiss Kiss Kiss » de Yoko Ono. C’est ce dernier titre qui est paru en single avant la sortie du long playing. Et la vidéo qui traite de l'amour, l'égalité des sexes, la redécouverte de l'art produit par les femmes et la paix, a été partagée sur les médias sociaux par Ono en personne.

Sur cet LP, le band opère cependant des incursions dans la dream pop (« The Unicorn »), le surf contemporain (« Laura Palms »), la new wave (en adaptant le thème de l'émission ‘MTV Daria’ dans un style réminiscent de Devo), le pop punk (« Cabot Cove ») ou même l’expérimentation, à l’instar du fameux « Kiss Kiss Kiss » ou de « Dai Dai Dai ». Il y a aussi de la place pour des questions plus sérieuses, comme l'autonomie des femmes (« We Strike ») et le paradigme bien connu du rock ‘féminin’ opposé au rock « masculin » (« We Don't Play Like Men »). Il y a aussi une dimension d'autodérision (le groupe plaisante sur le manque de préparation athlétique dans « (I'm) Fit Like Mick Jagger » et l'hypocondrie dans « Traveling Drugstore » …

lundi, 22 mai 2023 11:13

How Many Dreams ?

A l’origine baptisée The Dirty MA's, DMA’s est une formation australienne fondée en 2012. Elle est considérée comme la plus british du plus grand pays d’Océanie. Son quatrième elpee, « How many dreams », fait suite à « The Glow », paru en 2020.

L’univers de DMA'S est celui de l'acceptation, de la liberté d'expression, de la bienveillance et ce sont ces thèmes qui sont développés sur long de cet opus.

Dès les premières notes du morceau maître, qui ouvre le long playing, le trio libère des sonorités rave. Cette rencontre très intéressante entre instrumentation rock et EDM emprunte cependant la théâtralité d'Empire Of The Sun tout en conservant un pied (voire les deux) dans la ‘dance’. Pensez à Orbital voire à Underworld.

Les influences britpop sont cependant légion tout au long de cet LP, et notamment sur « Everybody’s Saying Thursday’s The Weekend » et « Dear Future », deux plages absolument addictives abordées dans l’esprit… d’Oasis.

DMA’s fait grimper la tension au fil du long playing, grâce aux ensorcelants « I Don’t Need To Hide », « Fading Like A Picture » et « Jai Alai ». Si « Get Ravey » et « Forever » manifestent des moments d’accalmie, les pulsions rave reprennent progressivement le dessus en fin de parcours et tout particulièrement sur « Something We Are Overcoming » et le final « De Carle » qui adresse un clin d’œil au Jagwar Ma originel. Sans oublier « Something We Are Overcoming », au cours duquel on retrouve ces sonorités électro si chères à New Order (NDR : le clip de ce single est disponible ).

 

Militarie Gun est une formation californienne (NDR : elle est établie à Los Angeles), née pendant la COVID. En fait, contraint de renoncer à la tournée de Regional Justice Center, son ancien groupe, Ian Shelton décide de monter un nouveau projet. Il croise quatre gars qui ne jurent, eux aussi, que par le punk, le powerpop et le rock alternatif. L’ascension est fulgurante. Et pour cause, ses Eps et singles débordent d’énergie émoustillante. Et puis, Shelton est un chanteur charismatique doté d’un bagage musical riche et varié. Enfin, deux ans à peine après sa formation, le quintet a été signé par Loma Vista Recordings (Iggy Pop, Rise Against The Machine, Denzel Curry, Soccer Mommy, Korn…) et a accompli plusieurs tournées mondiales. Il a récemment publié un album. Ou plutôt une compile enrichie de quatre nouvelles compos. Il se produisait donc ce lundi 15 mai 2023, à l’AB Club. Et il reviendra sur la plaine de Werchter, dans le cadre du festival, peu de temps après la sortie de son véritable premier elpee, « Life Under The Gun » …

Le combo gantois Wrong Man assure le supporting act de Militarie Gun pour trois dates de son périple européen. Il réunit Cedric Goetgebuer (Partisan, Blind To Faith, Raw Peace, Rise And Fall), Ivo Debrabandere (Partisan, Oathbreaker, Joshua's Song), Thijs Goethals (Partisan, Maudlin) et Bjorn Dossche (Chain Reaction, Rise And Fall). Il vient de graver un premier Ep qui s’intitule « Who are you ? ».

En 25 minutes, le quatuor va nous en mettre plein les oreilles. Son post hardcore énergique et sans compromis est alimenté par des riffs de sixcordes puissants, une section rythmique qui balaie tout sur son passage et un vocaliste dont le chant crié ou parfois hurlé est de bonne consistance.

Et on a droit à un second supporting act. Encore un groupe gantois, mais qui répond au patronyme de Feverchild. La plupart de ses membres sont issus de Minded Fury, Force et Animal Club. Il implique deux guitaristes, un chanteur, un bassiste et un batteur. A son actif deux singles et un Ep éponyme. Non seulement son emo post hardcore s’inspire des nineties, mais le combo parvient à se réapproprier le son, l'ambiance et l'esthétique de cette époque.

En général, une des guitares dispense des sonorités lourdes et l’autre, limpides. Mais elles peuvent également se révéler huileuses et sauvages. Accrocheuses, les mélodies sont soignées. Mélancoliques et entraînantes, les compos évoquent tour à tour le Jimmy Eat World originel, Mineral ou The Get Up Kids. Cinq bonnes minutes sont nécessaires avant de pénétrer dans son univers torturé, mais qui finalement communique de bonnes sensations. La section rythmique est solide et le bassiste joue parfois en slap/tap. Le chant est harmonieux et les harmonies se construisent par couches successives…

Petite parenthèse, le kit de drums restera le même pour les trois formations. L’une y ajoutera des cymbales et l’autre, une caisse claire.

Place ensuite à Military Gun. « Pressure Cooker », une cover de Dazy, ouvre les hostilités. Ian Shelton est flanqué de deux guitaristes, un préposé aux fûts et un bassiste. Ce dernier emprunte une ligne semblable à celle de Joe Lally (Fugazi). Ian dispense des paroles politiquement engagées sur un flow hip hop, mais placé du côté gauche du podium, votre serviteur peine à entendre sa voix. Faut dire que tribal et surpuissant, le drumming éclipse non seulement le chant, mais aussi les autres instruments, y compris les riffs incendiaires. A la demande de Shelton, l’ingé-son remonte le volume du microphone. Mais si le résultat est alors probant, pendant « Do faster » (NDR : c’est le cas de le dire, les 12 titres de la setlist ont été enfilés en 38’), c’est la basse qui lâche et le morceau s’achève sans cette gratte. Trop court et trop brouillon pour vraiment convaincre, même si les compos ont été dispensées avec un bel enthousiasme…

Setlit : "Pressure Cooker" (Dazy cover), "Let Me Be Normal"," Disposable Plastic Trash", "Very High", "Don't Pick Up The Phone"," Will Logic", "All Roads Lead To The Gun ", "Dislocate Me", "Do It Faster" (restarted due to the technical difficulties), "Fell On My Head", "Ain't No Flowers".

(Organisation : AB + Flood Floorshow)

 

Dès qu’elle chante, Kaz Hawkins nous entraîne dans son univers personnel haut en couleurs. Ses mots sont simples et décrivent parfaitement les émotions qu’elle exprime par le biais d’une expression artistique en phase avec son esprit libre et attachant.

Kaz Hawkins n’a jamais caché son passé douloureux, mais son histoire personnelle est devenue une force à travers des textes émouvants et une interprétation d’une sincérité et d’une intensité rares ! Commençant par des reprises durant 20 ans, Kaz s’est découvert un talent de compositrice à travers les poèmes qu’elle écrivait en cachette. Ces poèmes devenant ses propres paroles quand elle a commencé à reproduire des mélodies qui lui trottaient dans la tête. Des ballades comme « Because You Loved Me » et « Lipstick And Cocaine » (rebaptisée plus tard « One More Fight ») lui ont permis de se faire connaître, des chansons qui ont trouvé très rapidement un public dès leur parution. Son public est éclectique : jeune, vieux, masculin, féminin, de langue anglaise ou pas… Tout le monde est touché par ses morceaux qui sont la marque de fabrique de cette artiste nord-irlandaise unique. Mais le monde de Kaz est aussi fait d’importantes références blues et soul, de riffs de guitares et de performances scéniques légendaires.

En janvier 2023, Kaz Hawkins a eu 50 ans, un âge qu’elle ne pensait jamais atteindre et c’est pourquoi elle a voulu faire de toute cette année une célébration particulière de cet événement et de cette vie exceptionnelle. Et que pourrait être plus exceptionnelle que la sortie d’un nouvel album avec de nouvelles compositions. C’est ainsi qu’est apparu « Until We Meet Again », un album à l’image de sa créatrice, plein de couleurs vives et de vibrations positives, créé à l’intention de tous ceux qui luttent afin de les aider à trouver la force de se battre et de survivre. Un projet unique fait de touchantes ballades, de titres gospel, de solos de guitares rock et qui adresse même un clin d’œil à son pays d’origine grâce au rajout des sonorités irlandaises dans le mix final. Les yeux rivés sur ce nouveau chapitre, Kaz Hawkins nous propose là un immense éclat de son rire si communicatif. « Until We meet Again » est le manifeste de Kaz Hawkins pour affirmer que l’on peut être tout ce que l’on a envie d’être.

La vidéo de « Standing Tall » est disponible ici

« Until we meet again » paraîtra ce 26 mai 2023.

Channel Zero est né, il y a déjà 32 ans ; et pour fêter cet anniversaire, il se produisait à l’AB. Trois soirées de suite ! Et elles sont sold out. Mais en même temps, le band a voulu rendre hommage à Phil Baheux, décédé en 2013.  

En 1997, lorsque Channel Zero a décidé de mettre son aventure entre parenthèses, il avait déjà publié quatre albums en cinq ans. Quatre albums qui lui avaient permis de grimper au sommet de son art. Il a entamé son parcours comme band de trash metal underground et est devenu le plus grand phénomène du genre, au Benelux, grâce à son style frais et tranchant. Il a fait le tour du monde en compagnie, notamment, de Megadeth, Danzig et Biohazard et s’est produit dans les plus grands festivals européens. A l’issue du split, les musicos ont chacun suivi leur propre chemin après avoir remercié leur légion de fans en gravant un cédé ‘live’, immortalisant leur prestation au Marktrock. Cependant, un collectif de fans a créé une page Facebook dès 2008, pour inciter le combo à se réunir. Après de longues discussions, de pardons, d'oublis, de réflexions, d'essais et de répétitions, Franky, Tino et Phil acceptent de reformer le band. Et le 22 janvier 2009, Channel Zero joue un premier concert de retrouvailles à l'Ancienne Belgique. Il est sold out en un temps record ! Tout comme les dates programmées dans la foulée. En une heure ! Soit les 23 et 24 du même mois, et même ceux prévus un an plus tard. En l’occurrence les 28, 29 et 31 janvier 2010. Impressionnant !

Le line up implique aujourd’hui le frontman/chanteur Franky De Smet Van Damme, les guitaristes Mikey Doling (ex-Soulfly, ex-Snot) et Christophe Depree, le bassiste Olivier De Martino ainsi que le drummer Seven Antonopoulos.

Le supporting act est assuré par Virgin Prozak (la veille, la première partie avait été assurée par Destroy Humanity – photos )

Il y a 6 ans, Virgin Prozak se résumait à un duo. Soit un chanteur/guitariste et un batteur. Les chemins musicaux de Simon Rosenfeld Dernelle et Christophe Gindt se sont ensuite séparés et Simon a été rejoint par le bassiste Alban Waff ainsi que le drummer Chriss. Mais les deux membre orignaux sont à nouveau réunis ; et c’est Vincent Dessart (LETHVM) qui se charge aujourd’hui de l’instrument à quatre cordes.

A l’actif du combo, deux Eps, « Plethora », en 2018, et « Plethora, Vol. II », en 2020. Début avril, il a gravé un nouveau single, « The Doubt Remains », produit par Tony De Martino.

Sur les planches, si le drumming s’avère énergique voire tribal, la section rythmique fait preuve d’une efficacité sans faille. La voix est tantôt très mélodique et accrocheuse ou alors rugueuse. Très rythmique, la guitare s’élève aisément dans les riffs, un peu comme celle de James Hetfield, chez Metallica. Des émotions fortes et sans filtre émanent du metal vierge d'antidépresseurs pratiqué par le power trio.

Dans son genre musical, ce groupe wallon est à suivre très attentivement.  

Le rideau rouge est tiré juste après le déménagement de la première partie. A 20h30 précises, il s’ouvre. Mikey et Franky apparaissent alors pour interpréter une version acoustique d’« Angel », afin de rendre hommage à feu leur batteur. Puis il se referme.

Au bout de quelques minutes, il s’écarte de nouveau et on remarque la présence de deux bidons de couleur noire d’une capacité de 100 litres, de chaque côté de la scène, sur lesquels est mentionné les mots ‘black fuel’, en jaune.

Vêtu d’une salopette de teinte bleu pétrole au dos de laquelle est imprimé le logo du band, et de hautes tiges qui lui remontent jusqu’aux genoux, Franky débarque le premier. Les autres membres du groupe émergent d’un nuage de fumigènes traversé de spots aveuglants. Le drummer est perché sur une estrade, entouré de deux murs de baffles Marshall et derrière une double voire triple batterie.

« No Light (At the End of Their Tunnel) » vient à peine d’être achevé que Franky est déjà en sueur. Groovy, « Fools Parade » déclenche les premiers ‘crowdsurfings’ et de timides ‘pogos’.

Le jeu de basse de Tino De Martino claque et ne trahit aucun signe d'usure. Franky remonte le temps jusqu’à l’édition 1995 du festival de Torhout, tout au long d’« Heroin ». Et il le signale. Il arpente les planches, dans tous les sens, en emportant de petites bouteilles d’eau dont il asperge rituellement les premiers rangs. Il s’exprime tour à tour en français, néerlandais ou anglais, parfois en patois de Zottegem, sa terre d’origine. A deux reprises, il s’autorise un long bain de foule. Il fait le tour de la salle et grimpe à l’étage tout en continuant à chanter. Deux enfants montent sur le podium. Ils viennent embrasser leur papa, Olivier, dont c’était l’anniversaire, la veille. Le band entame alors l’inévitable ‘Happy Birthday’, que la foule reprend en chœur.

Tel un diable prêt à sortir de sa boîte, le drummer a vraiment marqué le concert de son empreinte. Il a accordé un solo de batterie magistral de 10 bonnes minutes. Ses expressions faciales et ses poses démoniaques étaient saisissantes sous le feu d’un light show agressif. En fait, il est parvenu à sublimer ses partenaires.

Et le concert de Channel Zero atteindra son apogée lors des deux derniers morceaux du show, « Suck My Energy » et « Black Fuel ». Dans la fosse, ça pogote sec. Les responsables de la sécurité ont du travail. Mais le tout se déroule dans une excellente ambiance.

Finalement, on a eu droit à un set en forme de ‘best of’ (photos )

Setlist : « Angel », « No Light (At the End of Their Tunnel) », « Tales Of Worship », « Repetition », « Chrome Dome », « Fool's Parade », « Dashboard Devils », « Heroin », « Call On Me », « Mastermind », « Bad To The Bone », « Help », « Unsafe », « Drum Solo », « Dark Passenger », « Ammunition », « Hot Summer », « Suck My Energy », « Black Fuel ».

Photos Romain Ballez

(Organisation : Ancienne Belgique »)

Les Nuits Botanique se déclinent, ce soir, en mode Grand Salon pour accueillir Dans San, après six longues années d’absence. Son nouvel elpee, singulièrement baptisé « Grand Salon », privilégie l’instrumentation acoustique. Il fait suite à « Shelter », paru en 2016. Et ce concert constitue, en quelque sorte, la ‘release party’ du band liégeois.

Coline Rio assure le supporting act. Après avoir sévi comme chanteuse, au sein de la formation nantaise Inüit, elle a décidé de se lancer en solitaire. Elle a assuré la première partie de Matthieu Chédid, lors de sa tournée des Zénith. Et vient de publier son premier LP, « Ce Qui Restera De Nous »,

L’artiste débute le set par « Elle Laisse », en s’accompagnant au piano, une compo qui nous pousse doucement et délicatement Coline vers la lumière et son univers poétique. Diaphane et puissante, sa voix évoque parfois Björk ou Liz Fraser (Cocteau Twins),

Des rampes de leds blanches inondent la scène. Deux stores ‘Luxaflex’ s’ouvrent et se ferment, laissant au gré de la machinerie, les flux de lumières filtrer.

Elle signale qu’elle aime la Belgique et surtout son public chaleureux. Dans ses chansons, il y a des questionnements intérieurs et des conflits intimes, des caresses fiévreuses et des sincérités attachantes. Elle les définit comme un dialogue avec le public, une confidence autour des sujets qui la touchent : la nature, l'amour, l'humain, les peurs et les doutes…

Petite ballade sensorielle, « La Rivière » épouse le mouvement de l’eau en côtoyant des chants d’elfes. La nature est la seule chose qui nous habite et nous soigne (‘Allongée dans la rivière quand mon cœur se fait verre. J’y respire’). « Ton Nom » est celui de l’être aimé dont on attend un signe et un retour d’amour. A travers « Disparaître », elle transforme son angoisse de la mort en des vertus positives. « Ma mère » c’est sa complice et un repère dans un reflet du miroir. « Se Dire Au revoir » dissimule plusieurs secrets au cœur d’un sujet houleux, celui d’une rupture amoureuse. Sous un format davantage électro, « Regarder Danser » nous invite à observer le mouvement de la vie, la nôtre, à s’abandonner devant la fusion d’un corps et son ombre entrelacés, deux éléments intimement liés. Et son concert de s’achever par « On m’a dit ».

Setlist : « Elle Laisse », « La Rivière », « Ton Nom », « Disparaitre », « Ma Mère », « Se Dire Aurevoir », « Regarder Danser », « On m’a dit ».

Le line up de Dan San est inchangé et réunit toujours Jérôme Magnée : (chant, guitare, claviers), Thomas Medard (chant, guitare, claviers), Maxime Lhuissier (chant, basse), Leticia Collet (chant, piano, claviers), Damien Chierici (violon, claviers) et Olivier Cox (drums).

« Eventually » entame le concert, tout en douceur. Chaque instrument prend son envol et se superpose judicieusement. Instrumental, « Awake » frôle l’univers du Floyd.

La voix de Thomas est addictive et très aérienne. On se laisse bercer par les mélodies des morceaux en fermant les yeux.

De doux accents électroniques raffinent cette pop soignée, aux allures anglo-saxonnes et très susceptibles de nous envoûter, à l’instar de « The Unknown » et « Dear Friend ». Elle devient même gracieuse et élégante sur « Grand Salon » et « No One In The House ». Le hit « Question Marks » n’est, bien sûr, pas oublié, mais surtout, il met tout le monde d’accord.

Tout au long du set, on savoure ces harmonies vocales qui enveloppent le mélomane dans un véritable cocon douillet où on se blottit sans peine. Le voyage peut commencer, nous entraînant au cœur d’une nature romanesque, tantôt terrestre, souvent marine, d’où s’évapore une multitude de sentiments délicats qui semblent s’adresser directement à l’âme.

Jérôme décrète la division de l’auditoire en deux parties, invitant l’une à chanter alternativement avec l’autre. Lorsque les ivoires de Letia deviennent atmosphériques, on se met à rêver d’un monde rempli de tendresse et de musique. Au bout d’une heure, le spectacle s’achève par le très ‘beatlesnesque’ « Hard Days Are Gone », avant que Dan San ne revienne sur les planches pour accorder en rappel, « 1994 ». Mais quelle soirée lumineuse !

Setlist : « Eventually », « Awake », « Lose My Mind », « The Unknow », « Dear Friend », « No One In The House », « Dream », « Midnight Call », Worried », « Nautilus II », « Question Marks », Hard Days Are Gone ».

Rappel : « 1994 ».

Dan San + Coline Rio

(Organisation : Le Botanique)

 

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