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Bernard Dagnies

Bernard Dagnies

jeudi, 22 novembre 2007 20:39

Banco pour les Têtes Raides

Vingt ans après leurs premiers pas discographiques, les Têtes Raides proposent leur 10ème album. Il sera dans les bacs le 3 décembre. Olivia Ruiz figure parmi les invités qui ont participé aux sessions d’enregistrement. L’opus recèle, en outre, un titre de 20 minutes au cours duquel Stig Dagerman se réserve une interprétation passionnée de sa poésie (suivant communiqué de presse)

Les Têtes Raides seront en tourne à travers la France dès le mois de février, avec une résidence parisienne au Bataclan du 25 mars au 5 avril 2008.

Pour les vidéos :

http://www.dailymotion.com/jeansanteuil/video/x3jjla_tetes-raides-banco-teaser_news

http://www.wat.tv/playlist/660434/video/725653/tetes-raides-banco-teaser.html

http://fr.youtube.com/watch?v=YAc5qnVEuw0

Pour plus d’inos : http://www.tetesraides.fr

 

mardi, 20 novembre 2007 23:39

High

Du line up initial de New Model Army, il ne reste plus que Justin Sullivan, le chanteur/guitariste. Robert Heaton, le drummer, est décédé des suites d’un cancer en 2004 et l’excellent guitariste Dave Blomberg, présent dans le line up depuis 1993, a quitté le navire en 2005. Faut dire que depuis l’album « The love of hopeless cause » (paru en 1993, justement), le NMA s’est plutôt fait discret. Bénéficiant du concours de la violoniste Anna Esslemont et produit par Chris Rimsey (The Rolling Stones, Killing Joke, The Cult), « High » semble enfin sonner le réveil de la formation insulaire. Et pas seulement parce que la mise en forme est aussi soignée que sur ce fameux elpee, paru 14 ans auparavant. Les guitares sont incisives, torturées, offensives. La basse riche, parfois jazzyfiantes. Mais, franchement c’est le drumming de Michael Dean (c’est aussi le percussionniste) qui balise les 12 plages de ce disque, la voix de Justin abrasant littéralement, de son timbre rocailleux, les mélodies pour les rendre hymniques. Leur mélange de folk, de rock, de new wave gothique et de punk couve, menace, gronde, se charge d’intensité, de mystère et de passion avant de laisser les refrains exprimer toute leur colère et leur émotion. Parfois même de manière explosive. J’épinglerai cependant sur cette œuvre, le contagieux et envoûtant « Rivers », le vivifiant « Wired », le lancinant « Nothing dies easy », l’intimiste et percussif « Breathing » et le final sémillant « Bloodsports ». Un excellent come-back !

mardi, 20 novembre 2007 23:31

Hideout

Tiens, c’est curieux, cette formation n’est pas insulaire, mais yankee. De Californie, plus exactement. Et nous vient du côté de San Francisco/Los Angeles, pour être plus précis. En outre, elle est née en 1998, pas au milieu des eighties. Pourquoi ces réflexions ? Parce que Film School pratique une noisy pop réminiscente de Slowdive, Pale Saints, Jesus & Mary Chain, Ride et surtout de My Bloody Valentine. Colm O’ Coisog, le drummer de la mythique formation dublinoise est d’ailleurs venu leur filer un coup de main, sur le titre final, « What I meant to say », une plage croustillante imprimée sur un tempo new wave. Bien sûr, Swerverdriver militait dans ce style musical, mais c’était en quelque sorte l’exception qui confirmait la règle.

Film School, c’est avant tout Greg Bertens. Chanteur/guitariste/compositeur, il a décidé d’élargir son projet à un groupe lors de la confection de son premier elpee, « A brillant career ». C’était en 2001. Depuis, le line up a subi de multiples modifications, enregistrant ainsi l’arrivée de la talentueuse bassiste/vocaliste Lorelei Plotczyk (dont les interventions aux quatre cordes sont riches et mélodiques) et enregistré quelques Eps, singles et deux albums : un éponyme et ce « Hideout ». Treize plages partagées entre trois brefs interludes instrumentaux et dix compos qui font la part belle à la noisy pop. C'est-à-dire une musique atmosphérique, traversée d’harmonies vocales limpides, éthérées, diaphanes, et sublimées par les cordes de guitares bruitistes et mélodiques à la fois. Des paysages atmosphériques ténébreux, délicats, parfois enrichis d’arrangements somptueux, comme chez And Also The Trees (« Lectric », « Florida ») à moins que ce ne soit dans l’esprit de Cure (les guitares discordantes et le synthé nébuleux de « Two kinds »). Des paysages empreints d’intensité, de charme et d’esthétisme qui devraient faire le bonheur de tous les shoegazers, dont les batteries doivent être à plat depuis que ce type d’électricité se fait plus rare…

mardi, 20 novembre 2007 23:25

Natural

The Mekons fête en 2007 ses trente années existence. Une formation dont l’esprit punk a toujours contrasté avec leur musique manifestement influencée par le folk urbain. Mais un folk très alternatif, à l’origine purement amateur qui s’est métamorphosé et surtout forgé une identité propre au fil du temps. Une constante : les lyrics. Engagés, ironiques et impertinents. A une certaine époque, ils avaient même pris pour cible, une certaine Margaret Thatcher. Mais, il y a quinze ans, le collectif a décidé d’émigrer aux States. Ce qui explique sans doute pourquoi leur musique s’est progressivement teintée de folk appalache.

Pourtant, pour enregistrer ce « Natural », la formation née à Leeds a décidé de retourner en Angleterre. Quelque part dans la campagne chère à William Wordsworth. Instrumentalement, l’agressivité inoculée sur les elpees « Out of our heads » en 2002 et « Punk rock » en 2004 semble s’être largement évaporée. En résulte 12 compos pastorales, ténébreuses, énigmatiques, très susceptibles d’animer une soirée autour d’un feu de camp. Le violon, l’harmonica, l’accordéon et la guitare sèche trament le décor sonore. Et lorsque les percus adoptent un profil afro, elles s’intègrent parfaitement au climat légèrement jazzyfiant. Le tout hanté par des chœurs participatifs. Et ce ne sont ni les quelques interventions de guitare électrique ou les clins d’œil au surf (« Diamonds ») au reggae (« Cockermouth ») ou au blues (« Shocking curse bird ») qui changeront quelque chose. Malheureusement, l’ensemble manque singulièrement de punch ; et je dois avouer qu’hormis le remarquable titre d’entrée, « Dark Dark Dark », ce disque m’a royalement pompé l’air…

vendredi, 16 novembre 2007 17:48

Tool : un Dvd de 10,000 Days

Album de platine, « 10,000 days » fera l’objet d’un Dvd. Il paraîtra ce 18 décembre et s’intitulera “Vicarious”, comme le single qui a déjà fait l’objet d’un clip.

Pour plus d’infos : http://www.toolband.com

 

vendredi, 16 novembre 2007 17:48

Renaud censuré

Vingt ans plus tôt, "Hexagone", une chanson de Renaud était censurée. Elle figurera sur son nouvel album « Live à Bercy » qui sortira le 19 novembre prochain.

Ci-dessous le lien du clip qui vous permettra de visionner cette chanson :

http://del.interoute.com/?id=2eae60de-e1ff-4e82-8e3b-1a8e951411e8&delivery=stream

 http://del.interoute.com/?id=661cf6c0-aeec-4ba1-bb54-7de62e69e205&delivery=stream

 

 

 

vendredi, 16 novembre 2007 17:48

La face D de Gorillaz

Cinq ans après « G-Sides », Gorillaz est de retour. Pas avec un nouvel album, mais un double elpee partagé entre flip sides et remixes, auxquels ont notamment participé DFA, Stanton Warriors, Hot Chip et Junior Sanchez.

Tracklisting :

Disc: 1   

1. 68 State   

2. People   

3. Hongkongaton   

4. We Are Happy Landfill   

5. Hong Kong   

6. Highway (Under Construction)   

7. Rockit   

8. Bill Murray   

9. The Swagga   

10. Murdoc Is God   

Disc: 2  

1. DARE (DFA Remix)   

2. Feel Good Inc (Stanton Warriors Remix)   

3. Kids With Guns (Jamie T's Turns To Monsters Mix)   

4. DARE (Soulwax Remix)   

5. Kids With Guns (Hot Chip Remix)   

6. El Mañana (Metronomy Remix)   

7. DARE (Junior Sanchez Remix)   

8. Dirty Harry (Chinese New Year Remix)   

9. Kids With Guns (Quiet Village Remix)   

 

Pour plus d’infos : http://www.gorillaz.com

 

 

 

 

Le nouvel album de Radiohead, « In Rainbows », paraîtra le 31 décembre. Vu qu’il a déjà fait l’objet d’une opération de téléchargement, il faudra s’attendre à des surprises. Et dans la foulée, le single “Jigsaw Falling Into Place” suivra le 14 janvier 2008.

Tracklisting provisoire


01. 15 Step

02. Bodysnatchers

03. Nude

04. Weird Fishes/Arpeggi

05. All I Need

06. Faust Arp

07. Reckoner

08. House of Cards

09. Jigsaw Falling Into Place

10. Videotape

 

Pour plus d’infos : http://www.radiohead.com

 

 

Il y a déjà bien du peuple pour assister au premier set programmé lors de la deuxième soirée des Inrocks à Lille. Un public qui va gonfler au fil du temps, pour finir par remplir (NDR : ça rime !) complètement la salle, lors de la prestation des très attendus Editors. Mais auparavant, place à Elvis Perkins, Los Campesinos et The Noisettes.

Elvis Perkins n’est pas un rigolo. C’est le moins qu’on puisse dire. Faut dire qu’atteint du SIDA, son père (Anthony Perkins, célèbre acteur américain) est décédé d’une pneumonie, alors que sa mère est disparue tragiquement lors des attentats du 11 septembre 2001, à New-York. Photographe, Berry Berenson était à bord du deuxième avion qui s’est précipité sur les Twin Towers. On peut donc le comprendre. Physiquement, il ressemble à un Mark Oliver Everett (NDR : alias E, c’est le chanteur d’Eels), mais barbu et en plus négligé. Il monte seul sur le podium et interprète sa première compo, en s’accompagnant à la guitare acoustique et à l’harmonica, qu’il a posé sur un rack. Une connaissance, derrière moi, lance un ‘Encore un clone de Bob Dylan’. Puis un trio de musiciens le rejoint sur les planches : The Dearland. C'est-à-dire Brigham Brough à la contrebasse, Wyndham Boylan-Garnett à la guitare et aux claviers ainsi que Nicholas Kinsey, un sosie de Régis Laspalès (mais portant des lunettes épaisses), aux drums. Toute une équipe qui va prendre un malin plaisir à changer d’instruments tout au long du set et même à en ajouter : l’harmonium, l’orgue, le piano, les cloches, la trompette et les percus. Ils sont même tous capables d’assurer des backing vocaux. Mais le boute-en-train du spectacle est assurément le batteur. Il vient régulièrement jouer du tambour en bandoulière, arpentant toute la largeur de la scène, tout en agitant des percussions qu’il a enfilées autour du cou, comme un collier, lorsqu’il ne cumule pas fûts et harmonica en même temps. Et sans jamais esquisser le moindre sourire, à la manière d’un Buster Keaton. Un véritable pince-sans-rire doué pour mettre une ambiance de feu. En fin de set, on n’était d’ailleurs pas loin d’entamer une farandole, à la manière des Pogues. C’est dire ! Et la musique alors ? Chouette, très chouette même. Pourtant, malgré son talent, Elvis a tendance, à refroidir l’ambiance, en intercalant des chansons introspectives et mélancoliques. Une chose est sûre, si sur disque (l’album « Ash Wednesday »), la musique de Perkins évoque Nick Drake, Dylan ou encore Vic Chesnutt, en ‘live’ le cocktail de styles est totalement explosif. Le répertoire glisse ainsi indifféremment du folk au jazz, en passant par le rock, la country, le dixieland et même le flamenco. Et on a même eu droit à un rappel. La meilleure surprise du festival !

Los Campesinos n’est pas une formation issue de la péninsule ibérique, mais du Pays de Galles. De Cardiff, très exactement. Sept jeunes qui semblent sortir tout droit de l’université. Mais qui ont probablement troqué leurs bouquins contre des instruments. Le premier album sortira début 2008 et un EP 6 titres, produit par Dave Nefeld de Broken Social Scene (« Don’t tell me to do the math(s) », est paru en avril dernier. Le line up implique un chanteur (Gareth) et une chanteuse (Aleksandra). Le premier (il porte un t-shirt à la gloire de Sleater-Kinney) possède une voix proche de Jarvis Cocker. La seconde (NDR : sa chevelure est d’un roux flamboyant !), un timbre d’une limpidité bouleversante. Les deux se partagent également claviers et xylophone. A droite de la scène, Harriet se charge du violon, parfois des claviers. Deux guitaristes, un drummer (torse nu !) et une très jolie bassiste vêtue d’une robe rouge à pois blanc (elle pourrait poser pour les magazines de mode !) complètent le line up. Leur set est allègre, contagieux, amusant, très rafraîchissant, mais un peu brouillon ; à la croisée des chemins de Magic Numbers, Pavement, Yeah Yeah Noh et New Model Army (la touche gaëlique !). Bref, si la prestation est plus qu’encourageante, le groupe doit encore bosser pour passer en première division…  

Avant que The Noisettes ne monte sur scène, un roadie prépare le terrain. Montage du matos, soundcheck et câblage : il fait tout absolument seul. Un véritable homme-orchestre. Et durant le show, il est attentif au moindre détail. Un homme très précieux, assurément. The Noisettes ? Un trio constitué d’un drummer (NDR : ce n’et pas Hagrid, dans Harry Potter, mais Jamie Morrison), un guitariste (Dan Smith) et une chanteuse (Shingai Shoniva). De peau noire et de petite taille, vêtue d’une robe échancrée (NDR : en cuir et de couleur jais) et de collants jaune, la tête surmontée par un chapeau de plumes (brésilien ? maya ?), elle joue aussi de la basse (souvent) et de la guitare (parfois), mais surtout se révèle une showwoman d’exception. Mélange de sensualité et de sauvagerie, elle bondit d’un côté à l’autre de la scène. Et chante, hurle, gémit, d’un timbre qui peut rappeler tantôt Billie Holiday, tantôt Siouxsie Six. Le guitariste est techniquement très doué. Il a manifestement bien assimilé la technique des Hendrix, Page et consorts. De temps à autre, il participe aux backing vocaux. Enfin, le drummer pilonne ses fûts avec une dextérité et une violence inouïes. Il doit casser une vingtaine de baguettes par set. Le show est très physique et impressionnant et la musique rappelle quelque part les White Stripes, mais en plus frénétique. Pas la voix, bien sûr. The Noisettes récolte un franc succès, mais on n’entre jamais dans un véritable climat, parce que trop absorbé par les prestations individuelles de chaque musicien.

La tête d’affiche était bien sûr les Editors, et la salle était pleine à craquer lorsque le quatuor de Birmingham monte sur les planches. Tom Smith, le leader, possède un baryton (peut-être proche du leader de Tea Party, Jeff Martin) à vous flanquer des frissons partout. Il présente très souvent ses chansons dans la langue de Molière. Parfois, il s’assied derrière son piano (NDR : pour les chansons les plus romantiques), tournant même autour de cet instrument, tout en entraînant son micro avec lui, sur « When anger shows ». Le guitariste, Chris Urbanovicz, déchire l’univers sonore de ses notes tintinnabulantes à la manière de Mark Burgess (The Chameleons) ou de Simon Huw Jones (And Also The Trees), pendant que la section rythmique impose ce tempo ténébreux et manifestement cold wave. Et les dénégations du groupe à ce sujet, ne changeront pas mon point de vue. Le light show composé de lasers jaune et bleu colle parfaitement leur musique dont les mélodies mélancoliques et contagieuses entraînent très souvent les spectateurs à fredonner ou à chanter en même temps que Smith. Lors du rappel, Tom, monte sur son piano tout en brandissant sa râpe comme une arme. Puis, la formation quitte la salle complètement conquise. Et votre serviteur également, même si ce que les Editors proposent n’est pas vraiment neuf, leur manière de le dispenser est tout à fait convaincante. Ils reviennent le 25 novembre au Rockhall de Luxembourg, le 9 mars au Hof ter Lo d’Anvers, et le 10 du même mois au Vooruit de Gand.   Setlist : Lights – Bones – Bullets – An end has a start – The weight of the world – Blood – Escape the nest – All sparks – When anger shows – The Racing rats – Munich
Rappel : You are fading – Smokers outside the hospital door – Fingers in factories

Organisation FLP et Aéronef

 

vendredi, 09 novembre 2007 01:00

Festival Les Inrocks 2007 : vendredi 9 novembre

La vingtième édition du festival des Inrocks passait donc par Lille ces 9 et 10 novembre. Comme d’hab’ me direz-vous. Ben non, puisque l’an dernier elle s’étalait sur quatre jours et impliquait également la Maison des folies de Wazemmes. Gros embouteillage sur Lille en soirée ; ce qui explique sans doute pourquoi, lors de l’ouverture des hostilités, à 19h30, le public était plus que clairsemé. Et que votre serviteur est arrivé un bon quart d’heure en retard. Mais si la salle se remplira au fil du temps, il faut reconnaître qu’il n’y a jamais eu la grande foule pour applaudir les quatre groupes programmés ce soir (New Young Pony Club, Yelle, Jack Peñate et The Go Team !), à l’Aéronef.

Le set de New Young Pony Club est déjà commencé depuis 15 bonnes minutes, lorsque je rejoins un parterre de spectateurs plus que clairsemé. La formation londonienne semble ne guère se soucier de cette situation et manifeste un enthousiasme qui fait plaisir à voir et à entendre. Un quintet réunissant trois filles et deux garçons. Une chanteuse de petite taille habillée de rose bonbon (Tahita Bulmer), une claviériste dont les sonorités ‘vintage’ semblent avoir été empruntées aux B52’s et une drummeuse qui a la pêche. La basse (tenue par Igor Volk, elle dessine des lignes ténébreuses, probablement inspirées de Peter Hook) et la guitare -souvent funkysante- sont dévolues aux mecs. Musicalement, leur expression sonore oscille entre le punk funk et la ‘new rave’. Des références ? Les B52’s (je l’ai signalé ci-dessus,) Talking Heads, Blondie et Salt’n Pepa. Hormis un petit problème de basse, plus du tout en harmonie avec la mélodie en fin de parcours, le NYPC peut être crédité d’une prestation ensoleillée, pétillante et très excitante. A revoir, c’est une certitude…

De son véritable nom Julie Budet, Yelle est française. Elle est née à Saint-Brieuc en Côtes-d'Armor, et a été découverte par le biais de MySpace. Pour ce set, elle est accompagnée d’un drummer et d’un programmateur/bidouilleur/claviériste. Ils sont vêtus de vêtements identiques. Et notamment de chemises sur lesquelles sont reproduits des dessins d’os. Yelle joue la carte de la féminité décomplexée. C’est ce qu’elle déclare. Mais franchement, manifester cet engagement sur ce type d’électro basique est totalement ridicule. Je me suis même demandé si on n’avait pas transféré le Club Dorothée à la ‘Bush’ d’Esquelmes (NDR : si vous ne connaissez pas, c’est que nous ne sortez jamais en boîte). Oser comparer ce groupe de bal à Lio ou à Air serait même faire injure à ces derniers. En plus, je n’ai jamais trop aimé les chansons d’Alain Chamfort. Alors pensez, une reprise d’« A cause des garçons » dans la set list… D’autant plus que, comble de l’infantilisation, le trio nous a offert en finale, une démonstration de langage des signes. Mais on n’a rien compris…

Franchement, en le voyant accoutré ainsi, on pourrait imaginer que Jack Peñate est un Yankee issu de l’Amérique profonde. Imaginez un type plutôt trapu portant une casquette de base-ball et une chemise à carreaux. Un article de presse insulaire le comparait même à un pasteur branché. Pourtant, c’est un Londonien de descendance britannique et espagnole. Deux musiciens l’accompagnent sur les planches : le drummer Alex Robins, placé à la gauche de la scène et le bassiste Joel Porter. Et dès le premier morceau, « Spit at stars », auquel il joint l’expectoration à la parole, Peñate entame une danse aussi excentrique que spasmodique. Un titre imprimé sur une sorte de tempo skiffle. Il ne l’interrompra que lors de l’interprétation d’un titre un peu plus lent, intitulé « Run for your life ». Jack sourit constamment, comme si un rictus était figé sur son faciès. Il s’adresse au public entre les chansons et semble heureux d’être là, alignant les « Second, minute or hour », « Torn on the platform » ou encore la cover de « Dub be good to me » du Beats International, pour le plus grand plaisir de l’audience enchantée d’une telle prestation. Swing, rockabilly, groove et funk blanc semblent faire bon ménage au sein du trio qui me rappelle quand même parfois Orange Juice (NDR : oui, oui, celui d’Edwyn Collins), surtout dans l’approche la plus postcard de ses compos.

The Go ! Team s’était déjà produit dans le cadre du festival des Inrocks. En 2005. A cette époque, Nicolas avait beaucoup apprécié. Moi pas. C’est donc avec beaucoup de méfiance, que j’ai assisté à leur retour sur les planches de l’Aéronef. Le groupe se présente toujours sous la forme d’un sextet. Mais avec deux batteurs. Enfin un drummer et une drummeuse. Tout un petit monde, dont trois anglo-japonaises, qui se partage une foule d’instruments : les guitares, le banjo, la basse, les claviers, le mélodica, la flûte, l’harmonica, les samplers et bien sûr les drums. Même la chanteuse attitrée, Ninja, siège parfois derrière les fûts. C’est d’ailleurs à cet endroit que je la préfère, car elle a beau gigoter dans tous les sens et mettre l’ambiance, sa voix de rappeuse old school fait un peu tache d’huile dans l’ensemble. Par contre, le timbre vocal de Kaori Tsuchida est absolument superbe et d’une précision chirurgicale. Et puis, lorsque les interventions aux six cordes de Ian Parton (c’est le leader, et il est partagé entre cet instrument et la batterie) décollent, on frôle l’univers de My Bloody Valentine. Cette formation issue de Brighton est bourrée d’idées ; en outre elle, a fait d’énormes progrès. Mais son cocktail d'électro, de jazz, de psychédélisme, de rock et de je ne sais tout quoi est encore trop bordélique pour faire la différence. Un peu plus de discipline et surtout une meilleure attribution des rôles devrait leur permettre de faire la différence. Tout en continuant de faire la fête. C’est très important pour The Go ! Team…

Organisation FLP et Aéronef