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Bernard Dagnies

Bernard Dagnies

vendredi, 09 juillet 2004 03:00

Cactus 2004 : vendredi 9 juillet

Le festival Cactus en est déjà à sa 23ème édition. Et il se déroule dans un cadre de verdure tout à fait remarquable : le Minnewaterpark de Bruges. L'équipe de Musiczine y était présente. Johan les deux premiers jours (voir reviews sur le site ne néerlandais), Bernard le vendredi et Grégory le samedi. Non seulement le cadre est remarquable, mais le personnel qui y travaille est aussi accueillant que sympathique. Une seule ombre au tableau : la pluie ! Surtout le vendredi. Deux averses qui n'ont pourtant pas refroidi un public multi générationnel particulièrement enthousiaste.

Vendredi 9 juillet

Auteur d'un superbe deuxième album (« Det er mig der holder traeerne sammen », chroniqué en ces pages), Under Byen (NDR : voir également interview) était invité à ouvrir la manifestation. Pas une mince affaire, puisque la première drache s'est abattue juste avant que la formation danoise ne monte sur les planches. J'avais eu l'occasion d'assister à une petite demi-heure du set, lors de leur passage au Grand Mix de Tourcoing en mai dernier. Et nonobstant des problèmes de balance liés à un test checking opéré dans la précipitation (!!!!), j'avais ressenti chez eux la flamme d'un futur super groupe. Toutes les conditions étaient donc réunies pour montrer ce qu'ils avaient dans le ventre. Et franchement on n'a pas été déçus. Les musiciens sont bien en place. La section rythmique et le pianiste/claviériste posent la trame. La violoncelliste y brode des accents graves. Le violoniste des accents aigus. Et leur trip hop tour à tour atmosphérique, symphonique ou cinématique peut atteindre une intensité phénoménale. Surtout lorsque ce violoniste joue de la scie. Avec un archet. A cet instant, il flirte avec le psychédélisme 'hendrixien'. Sans la moindre guitare. Une sensation accentuée par la performance du percussionniste. Effacé au début, il devient impressionnant au cours du concert, apportant même une impulsion 'wagnerienne' à l'expression sonore. A charge d'Henriette de canaliser les émotions. De sa voix éthérée, sensuelle, 'bjorkienne', tour à tour intimiste ou impétueuse. La formation en profite pour épingler l'un ou l'autre titre de son nouvel opus (NDR : dont la sortie est prévue pour la fin de l'année), et puis se retire après 50 bonnes minutes, le devoir accompli… alors que les premières gouttes de pluie recommencent à tomber…

Déjà que la musique de Macy Gray ne me botte pas trop, mais comme au cours des vingt premières minutes de son set, il tombait des hallebardes, j'ai préféré rester à l'abri. Mais que d'eau ! Ah oui, le concert ! Macy possède une superbe voix. Un hybride un peu écorché entre Lisa Kekaula (Bellrays) et Tina Turner. Beaucoup de présence sur scène, des musiciens balèzes, quatre filles dont deux claviéristes et deux choristes. Mais le mélange de soul, de pop, de r&b, de hip hop, de funk et de jazz, que la formation pratique, m'est assez insupportable. Désolé, mais j'ai pris davantage de plaisir en avalant un excellent sandwiche et une (NDR : peut-être deux, ou même trois) blanches de Bruges. Après tout ce qui venait de verser, je n'allais quand même pas me mettre à l'eau.

A 57 balais, Patti Smith n'a jamais été aussi en forme. Pour preuve, son dernier album « Trampin' », dont la critique est unanimement élogieuse (NDR : voir également en ces pages). Et puis à cause de la prestation qu'elle a accordée ce vendredi soir. Un set qu'elle entame par le titre maître de son dernier opus. Au piano. Et sa voix est déjà impressionnante de précision et d'émotion. Puis la machine se met en marche. Faut dire que derrière elle, le backing group assume. Un backing group au sein duquel on retrouve les fidèles Jay Dee Daugherty (aux drums) et Lenny Kaye (à la guitare). Un line up complété par un bassiste et un claviériste qui se mue épisodiquement en guitariste. Et lorsque Patti empoigne également une six cordes, on se croirait alors en plein trip crazyhorsien, ryhtme tribal à l'appui. Faut dire que l'essentiel de sa prestation va libérer une intensité électrique phénoménale (NDR : il ne manquait plus que Neil Young pour faire une jam !). Une bonne partie du répertoire de son dernier elpee est interprété, avec pour point d'orgue un « Ghandi » proche de l'envoûtement. C'est d'ailleurs une longue ovation qui va ponctuer l'interprétation époustouflante de ce qui risque de devenir un nouveau classique. Classiques qui n'ont d'ailleurs pas été oubliés. Et notamment « Horses », « Dancing barefoot », « Because the night », sans oublier l'hymnique « People have the power ». Patti en profite alors pour faire passer ses messages de paix et de solidarité dans le monde, en particulier pour les enfants. Elle n'a pas changé ! Sur scène elle se démène, dialogue avec la foule ou la harangue comme une prêtresse. Parfois elle avale une lampée d'eau, qu'elle recrache sur les premiers rangs du public (NDR : je l'avais dit, faut pas boire de l'eau quand il a plu ; elle aurait dû commander une blanche de Bruges…) Et en rappel, nous accorde un « Gloria » dévastateur, avant de se retirer. Une claque !

 

 

 

Dans le cadre du "Music In Mind", un festival qui s'inscrit dans la lignée des Nuits du Bota, De Nachten ou accessoirement du Domino, Mercury Rev clôturait l'édition 2004 au Concertgebouw de Bruges. Une salle dans laquelle je n'avais jamais mis les pieds. Mais quelle salle ! Un véritable forum à l'architecture moderne qui en dit long sur la santé financière de la Venise du Nord. Davantage destinée aux concerts de musique symphonique que de spectacles rock, elle a l'avantage (ou le désavantage) de ne disposer que de places assises. Maintenant, il est vrai qu'à l'écoute des derniers albums de la formation américaine, le choix était sans doute plus judicieux qu'on ne pouvait l'imaginer.

Grand Drive en assurait le supporting act. Un trio britannique emmené par les frère Wilson, qui puise essentiellement ses influences de l'autre côté de l'Atlantique. Depuis Simon & Gardfunkel aux Walkabouts en passant par South San Gabriel. Encore que le timbre de la voix du lead singer me rappelle celui de John Power des La's. Les La's, une formation qui a aussi certainement dû influer sur ce band. Tout comme les Turin Brakes. Mais trêve de références, sans quoi, on risque de ne plus s'y retrouver. Semi-acoustiques, leurs compostions sont caractérisées par un soin tout particulier apporté aux harmonies vocales. Paisible mais agréable, leur set manque cependant de relief ; et il faudra attendre leur dernière chanson, une remarquable adaptation du « No One Knows » des Queens of The Stone Age, pour voir enfin l'ambiance monter d'un cran. Avant que le groupe ne se retire sur la pointe des pieds…

Mercury Rev monte sur les planches. Jonathan Donahue s'excuse déjà pour les éventuelles imperfections qui pourraient survenir lors de leur set. Car ils ne sont qu'au début de leur tournée. Il n'y en aura pas. Le sourire malicieux, se frottant régulièrement les mains, il scrute le public de son regard envoûtant. Il empoigne son pied de micro torsadé d'un serpent factice, puis entame « Little rhymes ». Son backing groupe est plus qu'au point. A gauche, la section rythmique impressionne par son efficacité et son inventivité. Le drummer se mue épisodiquement en percussionniste, alors que le préposé aux quatre cordes (NDR : quel look !) se comporte parfois comme s'il était le soliste. A droite, Grasshopper martyrise sa gratte, lorsqu'il ne lui extorque pas des gémissements astraux. Certains diraient psychédéliques. Derrière, Jeff se balance derrière son clavier comme si la fluidité de ses notes le faisait chavirer. Les compositions s'enchaînent naturellement. Pour la plupart issues des albums « Deserter's song » et « All is dream » elles nous entraînent dans un monde imaginaire peuplés d'anges, de démons, de dragons et même d'araignées et de mouches (« Spiders and flies »), un moment au cours duquel, on a presque pensé que Jonathan allait s'envoler… Faut dire que son expression théâtrale a quelque chose de magique, de fascinant, d'extra-terrestre. Tel un chef d'orchestre, il dirige l'ensemble de la voix. Une voix claire, envoûtante, fragile, qu'il est impossible d'effacer de sa mémoire. Parfois, il s'assied derrière un clavier, sur lequel est posé une lampe qui change de luminosité, à une cadence de métronome (NDR : toutes les trente secondes !), pour y jouer de la guitare sèche. Une nouvelle composition a été insérée dans le track list et nous donne un avant-goût de ce que sera le « The secret migration », le prochain opus. Au beau milieu du set, Mercury Rev s'enfonce dans deux longues compos complexes, nous rappelant qu'à l'origine la formation pratiquait une musique très expérimentale. Et paradoxalement, ce seront les rares moments au cours desquels on retombera quelque peu sur terre. Ah oui, et lorsqu'il évoquera les moments difficiles inhérents à la réélection de Bush. Après une longue ovation,  le groupe revient jouer deux derniers titres : « Goddess on a highway » et un magistral « The dark is rising », reflet de la beauté pure du romantisme. Un grand moment ! Le charme de Mercury Rev avait encore opéré ; à un tel point, qu'on avait l'impression que le temps de ce spectacle, la terre s'était arrêtée de tourner…

 

Ayant déclaré forfait à la dernière minute, les Black Keys ont été remplacés par les Domestics, une formation issue de la région lilloise qui jouit d'une certaine réputation sur la scène locale. Un emploi du temps trop chargé ne m'a pas permis d'assister à leur set. Mais d'après les échos recueillis, ils se sont plutôt bien débrouillés. A voir ou à revoir donc…

Les Bellrays s'étaient produits à l'Aéronef en février dernier. Une prestation dévastatrice qui m'avait agréablement surpris. Depuis le quatuor californien a changé de drummer et commis un nouvel album (« Grand Fury »). Mais en prenant soin de ne rien changer à sa musique. On y retrouve toujours l'urgence et la fulgurance de leur soul punk. Un cocktail aussi étonnant que détonnant, fruit d'un croisement hypothétique entre MC5 et Tina Turner. Parce que les Bellrays possèdent une chanteuse noire au timbre vocal exceptionnel : Lisa Kekaula. Un timbre qui évoque tour à tour Janis Joplin, Aretha Franklin et bien sûr Annie Mae Bullock. Elle est un peu plus enveloppée, mais son jeu de scène est aussi sauvage, félin, sensuel et instinctif. Derrière le trio de blancs déverse sa lave de rock'n'roll basique, lorsqu'il ne manifeste pas des accès de blues tribal, venimeux. Lisa en profite alors pour agiter son tambourin, un peu comme si elle voulait reproduire le sifflement du serpent à sonnettes… 

Pour accomplir leur tournée, les Raveonettes ont engagé un second guitariste et un drummer. Si le premier s'est beaucoup déhanché tout au long du set, le second a surtout brillé par son efficacité. Pas seulement parce qu'il conserve constamment un casque sur les oreilles. Mais parce que son drumming robotique (NDR : et son look kraftwerkien !), irréprochable, correspond parfaitement au style pratiqué par le duo danois. Un style fondamentalement noisy, hypnotique (NDR : les mauvaises langues diront répétitif), glacé (NDR : …glacial), monocorde (NDR : … monotone), ténébreux (NDR : … nébuleux) qui doit autant à Jesus & Mary Chain que My Bloody Valentine. A cause de cette électricité constamment distordue, trempée dans le feedback, angulaire. Puis de ces harmonies vocales atonales, échangées entre Sune Rose Wagner et Sharin Foo. Enfin de ce fil mélodique attaché viscéralement au si bémol. Parce que l'attitude est totalement différente, visiblement inspirée de films de série B tournés au cours des fifties et des sixties… Enfin, c'est le message que les Raveonettes essaient de faire passer. Et la reprise du « C'mon everybody » d'Eddie Cochran en est la plus belle démonstration. Mais l'attention du public (NDR : masculin, bien sûr !) est surtout focalisée sur Foo. Elle est très belle. Comme on colle aux affiches ! Aussi belle que Debbie Harry aux débuts de Blondie. C'est peu dire. Bon et le concert alors ? Ben, je confesse avoir partagé une même polarisation que le public… masculin, bien sûr !…

Il appartenait à Hot Hot Heat de clôturer le festival des Inrocks, édition 2003. Un quatuor canadien. De Victoria, très exactement. Un groupe qui a commis son premier album cette année (« Make up the breakdown »), mais dont le succès procède essentiellement de son hit single : « Bandages ». Et la formation a eu le bon goût de ne l'interpréter qu'en fin de concert. Histoire de démontrer que son répertoire ne se limite pas à un single. Steve Bays, le frontman, est un personnage assez pittoresque. Très mince et pourtant à l'étroit dans ses jeans trop serrés, la chevelure abondante et bouclée, il se réserve à la fois le chant et les claviers. Le plus souvent il en joue de la main droite en tenant son micro de la gauche. Parfois il se balance au-dessus de son instrument, lorsqu'il ne se cache pas derrière. Mais lorsqu'il n'en joue pas, il arpente la scène de long en large en haranguant le public, pour l'inviter à danser. Ou à frapper des mains Parfois aussi, tous ses membres tremblent, un peu comme le Prince du début des eighties. Et en chantant ou plus exactement en opérant ses arabesques vocales, il lui arrive de tirer la langue. Un peu comme dans les marionnettes du Muppets Show. Pendant ce temps, les trois autres musiciens assurent leur rôle. Très sobrement, mais surtout très efficacement. Dans un style new wave/power pop contagieux, convulsif réminiscent d'XTC, même si parfois les mélodies ne sont pas sans rappeler Dexy's Midnight Runners. Alternant morceaux issus du dernier opus et de leur précédent EP, Hot Hot Heat accordera même un rappel, au plus grand bonheur du public définitivement conquis par leur prestation.    

dimanche, 22 décembre 2002 04:00

D Hiver Rock 2002 : dimanche 22 décembre

50 personnes pour assister au set d'Au Coin de La Rue, c'était quand même un peu vide. Les absents ont eu tort. Le trio franco-belge (deux Français et un Belge) expérimente une formule de rock/théâtre très au point, mais qui laisse paradoxalement une large place à l'improvisation. Beaucoup d'humour. De métier, aussi. Pas pour rien qu'il parvient à déplacer la plupart des spectateurs de leur siège vers le devant la scène. Pour s'y asseoir sur le plancher des vaches. Trois excellents vocalistes très complémentaires. Dont les harmonies vocales évoquent tantôt les Frères Jacques, tantôt les Négresses Vertes. Trois instrumentistes (un contrebassiste, un guitariste et un clarinettiste/accordéoniste) qui ne craignent pas de tutoyer tous les styles musicaux. C'est vrai qu'il y a un petit côté hybride dans la musique du combo. Une rencontre entre toutes les cultures qui peuplent l'Hexagone. Avec un sens de la fête, de la répartie, et du spectacle auquel le public est invité à participer (NDR : et participe). Franchement, les absents ont eu tort. Car leur spectacle m'a permis de passer un bon moment. Ce n'est pas non plus à négliger !

 

samedi, 21 décembre 2002 04:00

D Hiver Rock 2002 : samedi 21 décembre

450 personnes le vendredi pour les concerts de Raspoutitsa de Mud Flow et de Yel. On peut affirmer qu'il s'agissait d'un succès. Raspoutitsa ? C'est le groupe né des cendres de Larsen Lupin. Une formation tournaisienne qui a troqué le grunge contre du prog rock. Et je dois avouer que nonobstant le côté un peu revivaliste de leur musique, elle est plutôt bien jouée. Les musiciens sont irréprochables, excellents même, et se complètent comme des vieux briscards. Les ombres d'un Ange et de l'Archange (NDR : Gabriel ?) se mettent même à planer. Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes s'il n'y avait la voix de Mathieu. Elle ne colle décidément pas à la musique. Et pourtant, elle est capable de changer d'octave. Ah oui, et les textes. A ses débuts le King Crimson avait eu recours à un parolier. Ne rigolez pas, dans le style, si le groupe parvient à progresser, il va devenir le chouchou de Marc Isaye. Et à l'issue de leur prestation, je n'étais pas le seul à partager ce point de vue…

Mud Flow ? Je ne connaissais que leur premier album. Très pop. Très clean. Très mélodique. Très radio. Quelle n'a pas été ma surprise d'assister à un set ravageur et sauvage, sans pour autant que le groupe ne néglige l'aspect mélodique des compositions. Le quatuor bruxellois nous en a mis plein la vue. Pas étonnant qu'il multiplie les clins d'œil à Placebo à Hüsker Dü, dEus, House of Love et aux Scabs. Et les oreilles, bien évidemment. Son chanteur possède le charisme d'un véritable showman. Le band possède le format international, c'est une évidence.  Et franchement, s'il passe près de chez vous, ne le manquez sous aucun prétexte…

Yel est une valeur sûre du rock belge et francophone, en particulier. Normal, puisque les chansons sont interprétées dans la langue de Molière. Partout où le combo se produit il fait l'unanimité. Il ne lui manque pas grand-chose pour monter d'une division. Sur scène, son style se révèle quand même moins britpop. Enfin, c'est ce que la presse avait décrétée à l'issue de l'écoute de son premier opus (NDR : désolé je suis dans l'incapacité d'apporter mon grain de sel, puisque la promo n'est pas arrivée jusque Musiczine…). Moins britpop et plus passionnel. Dans l'esprit de Noir Désir et d'Aston Villa. Les deux ensemble. Le groupe permet aussi à Claudia, la chanteuse de Starving, de partager l'interprétation d'une compo. Avec beaucoup de bonheur, il faut le reconnaître. En final, Yel montre qu'il est aussi capable de tâter du psychédélisme. Et puis en rappel, il a le bon goût de se libérer sous une forme de punk branché sur un numéro de Téléphone piqué chez lez Pixies.

 

vendredi, 20 décembre 2002 04:00

D Hiver Rock 2002 : vendredi 20 décembre

Dyonisos ayant déclaré forfait, la Maison de la Culture de Tournai avait donc décidé de monter un mini festival regroupant 6 groupes en trois jours. C'est à dire Major Deluxe et Morning Star le jeudi 20 décembre, Raspoutistsa, Mud Flow et Yel le vendredi, et enfin Au Coin de La Rue le samedi. Et il faut reconnaître qu'hormis le samedi, le public a répondu présent.

Major Deluxe et Morning Star à la même affiche se comprenait aisément, puisque les deux formations tournent, depuis quelque temps, ensemble. Et que la plupart des musiciens de Major Deluxe servent de backing group à Morning Star. Enfin pour la tournée. Drivé par le chanteur/compositeur/guitariste tournaisien Sébastien Carbonelle, Major Deluxe aligne la bagatelle de 8 musiciens. Sur scène. Dont un trompettiste et une violoniste. Un line up renforcé épisodiquement par une fanfare de quatre cuivres. Le concept est original. Ce n'est pas tout à fait de l'easy listening. Ni tout à fait de la prog pompée dans la Canterbury School (NDR : pensez à Caravan). Et pas davantage du néo prop pop à la sauce Beta Band. Peut-être un peu des trois ! Le seul hic, c'est que l'osmose entre les différents musiciens ne se produit que trop rarement. Bref, la mayonnaise sonore ne prend pas. Elle reste à l'état d'ébauche. Manque de répétition ? Probable ! C'est une certitude dans le chef de la fanfare, qui n'a jamais si bien porté son nom. Et puis, je pense que pour optimaliser ce concept, il aurait fallu un ingénieur du son balaise. Ou alors deux ou trois complémentaires. 29 curseurs ouverts, faut pas non plus demander l'impossible ! Par contre, je suis convaincu qu'en studio, le groupe aura davantage le temps et la patience de tout bien mettre en place. C'est tout le mal que je leur souhaite…

Auteur d'un premier elpee plutôt bien ficelé (« In place in the dust »), Morning Star peut compter en la personne de Jesse D Vernon, sur un chanteur/compositeur particulièrement talentueux. Un gars de Bristol qui a des planches (NDR : au propre comme au figuré !). Avant de fonder Morning Star, il avait sévi au sein des Moonflowers. Pour la circonstance, son orchestre réunit la plupart des musiciens de Major Deluxe, dont Sébastien à la seconde guitare, une clarinettiste, la bassiste de Mellon Gallia… et parfois aussi la mini fanfare ( ?!?!?!). Objectif : frotter, mixer, confronter les genres, les styles, tisser minutieusement des lignes mélodiques, avant de les laisser s'effilocher au gré de l'inspiration, en prenant bien soin d'en capturer les moments les plus intenses… Malheureusement, si Jesse tire facilement son épingle de jeu, les moments d'intensité sont beaucoup trop rares pour véritablement envoûter. Encore une fois, le manque de communion entre les musiciens y est pour quelque chose…

 

dimanche, 11 novembre 2018 17:23

Le futur leur appartient?

Pour assister à la première apparition de The Jai Alai Savant en Belgique, l'AB Club n'avait rallié qu'une bonne cinquantaine de personnes. Faut dire qu'au même moment, les Nuits Botanique accueillaient, entre autres, Miossec, Oxmo Puccino, Cold War Kids et consorts. N'empêche, les absents ont eu tort, et vous comprendrez aisément pourquoi en lisant ces quelques lignes. Pour nous faire patienter jusque 21 heures, la projection d'un film consacré à une prestation `live' frénétique de Bad Brains avait été programmée. A voir ! Mais pour la qualité sonore, faudra repasser?

The Jai Alai Savant monte sur les planches. Ralph Darden en tête. Un musicien de couleur noire habillé dans un élégant costard blanc. La barbe en broussaille, des lunettes foncées et les cheveux en pétard, ce chanteur/ guitariste impose par sa stature. Mais aussi par son charisme. Très habile à la six cordes, il n'hésite pas à se servir d'un éventail assez conséquent de pédales de distorsion. En outre, il possède une belle voix dont le timbre campe un hybride entre Sting et Perry Farrell. A la basse, Nash Snyder, longiligne, la tête rasée apporte ses lignes complexes, palpitantes ou dub, appuyant de temps à autre le `lead' de backing vocaux, pendant que Michael Bravine, aux drums, joue dans tous les registres possibles et imaginables en manifestant une souplesse et une dextérité impressionnantes. Et finalement, ces instrumentistes hors norme pratiquent un reggae/funk/roots/dub/psyché/pop (parfois légèrement teinté de ska) terriblement excitant. Parfois aride, souvent bourré de groove, n'hésitant pas à adresser l'un ou l'autre clin d'?il aux Jackson 5 (« Scarlett Johansson why don't you love me ») ou aux Stones, même si on se rend bien compte que les références majeures de la formation répondent aux noms de Clash, The Police, Fugazi, Jane's Addiction et King Tubby. Si bien qu'après deux ou trois morceaux, certains spectateurs se mettent à remuer les pieds, la tête, les jambes ou même à danser. Faut dire que Ralph n'est pas à un déhanchement prêt sur scène. Et il invite même le maigre public à taper dans les mains tout au long de la version allongée d' « Akebono », moment le plus maquant du set, au cours duquel plus personne ne tenait en place dans la salle. Le groupe a même accordé un rappel, moment choisi par Ralph pour enlever sa veste. Bref, The Jai Alai Savant risque fort, à moyen terme, de devenir `hénaurme'. Vous pensez à Werchter ? Sur la scène principale ? Oui, d'ici deux ou trois ans. Et l'assistance présente lors de ce set se souviendra alors d'un vendredi de mai 2005, au cours duquel un futur super groupe se produisait devant 50 spectateurs? On en reparlera?

dimanche, 11 novembre 2018 17:08

Bloc Party, le critique pense?

Suite aux articles dithyrambiques consacrés aux prestations ‘live’ de Bloc Party (ils ont été plébiscités lors du Printemps de Bourges!), je m’attendais à prendre une claque ce soir. Tout était d’ailleurs réuni pour cette consécration : salle bondée (sold out !), service d’ordre sympa, discret et efficace, public enthousiaste, light show impressionnant et groupe plutôt décontracté. Devient-on trop difficile au fil du temps ? L’oreille critique constitue-t-elle une arme à double tranchant ? L’humeur du moment joue-t-elle un rôle prépondérant dans l’appréciation d’un concert ? L’espoir d’assister à un moment unique modifie-t-il la perception des événements ? Des tas de questions du style m’ont traversé l’esprit à l’issue de leur set ; car franchement, je ne l’ai pas trouvé aussi exceptionnel que prédit. Un show de bonne facture, sans plus. Ce qui n’est déjà pas trop mal. Et puis le public était ravi. N’est-ce pas cela l’essentiel ?

Il revenait à Biffy Clyro, d’assurer le supporting act. Un trio écossais au sein duquel militent les jumeaux Johnston à la section rythmique. Lors du premier titre, on a l’impression que le guitariste et le bassiste jouent dos au public, en tenant leur instrument contre l’échine. En fait, leurs visages sont simplement cachés par leur longue chevelure. Les trois membres du groupe chantent. Parfois en solo, parfois en chœur. Simon Neil, à la six cordes, possède un timbre rappelant Kurt Cobain. Les frangins, empruntent un falsetto dans la lignée de Bob Mould. Et il faut reconnaître que les harmonies vocales sont plutôt soignées. Malheureusement, si leur musique rappelle tantôt Fugazi, tantôt Hüsker Dü, elle est un peu trop brouillonne à mon goût. Seuls les passages plus calmes passent plutôt bien la rampe. Si bien qu’au bout de quelques minutes, cette bouillie sonore finit par agacer.

Dès que Bloc Party monte sur les planches, on est impressionné par les jeux de lumières. Il nous en met plein la vue, en quelque sorte. Des figures géométriques lumineuses (elles changeront de couleur toute la soirée) sont fixées sur 7 énormes pilasses, en oblique, de manière à créer un ensemble à la fois homogène et orientaliste. Ces rectangles allongés sont soutenus par des lasers qui changent également de teinte en fonction des morceaux. Très souriant, Kele Okereke mène la danse. De sa voix haut-perchée, si particulière, il entretient la mélodie tout en triturant sa stratocaster. Installé sur un socle surélevé, en retrait de la scène, Matt Tong paraît jeune. Très jeune. Un sosie d’Harry Potter… Mais, de ses rythmes métronomiques, il assume comme un grand. Gordon Moakes est son complément idéal à la basse. Et puis, il assure les backing vocaux. Le plus souvent par le biais des contre-mélodies. Se consacrant même épisodiquement au xylophone. Enfin, le soliste, Richard Lissack semble avoir pour maître The Edge. Ses riffs tour à tour nerveux, épileptiques, voire bringuebalants, en sont la plus parfaite démonstration. Et puis il y a pire comme choix. Musicalement, les influences cold wave et post punk sont manifestes. Puisées notamment chez Cure et Joy Division. Parfois également chez House Of Love (là ce n’est plus de la new wave). Sans oublier les traces de funk blanc. Pensez à XTC et Gang of Four. En affichant de telles références, le résultat ne peut qu’être intéressant. Mais le problème procède plus probablement du climat que Bloc Party ne parvient pas à entretenir. Dans la musique de la fin des seventies et du début des eighties, c’était en quelque sorte le fil conducteur. Lors du set de ce quatuor londonien, on a davantage eu la sensation d’encaisser une succession de tubes. Après une bonne  heure, le groupe se retire sous les inévitables acclamations.

Et revient pour un rappel –rituel- interpréter quatre autres titres, au cours duquel Kele va descendre dans le public à la manière de Bono. Et la foule apprécie ce type de geste. Bloc Party, on est resté avec nos doutes, nos interrogations, et surtout nos craintes : celles de voir un groupe passer au statut de star, alors qu’il n’en est encore qu’à son deuxième album (« A week en  in the city », est paru début de cette année), sans encore être parvenu à se forger sa propre identité. Et c’est souvent ainsi que de grandes promesses s’évanouissent dans la plus grande indifférence… L’exercice d’un troisième album devrait nous en apprendre davantage.

Setlist

Song For Clay - Wainting For The 7.18 - Positive Tension - I Still Remeber - Hunting For Witches - Banquet - Where Is Home - This Modern Love - Uniform - Like Eating Glass- So Here We Are - The Prayer

Rappel

She's Hearing Voices - Srxt - Pioneers - Helicopter

Organisation Agauchedelalune

dimanche, 11 novembre 2018 17:02

Vite fait, bien fait?

Moins de monde que prévu pour cette belle affiche programmée par ' Rock it Mourcourt', une organisation particulièrement dynamique issue de la région de Tournai. Fondée début 2004, sa programmation privilégie la mouvance punk rock garage 60's/70's. Et la configuration du Centre culturel de Mourcourt se prête très bien à ce type d'évènement. Par contre, pas mal de spectateurs (dont plusieurs médias) découvraient pour la première fois cette petite salle. Et il ne fait aucun doute, qu'ils auront apprécié la convivialité de cet espace perdu au beau milieu de la campagne tournaisienne.

 Les Lunar Tiki's, vous n'en avez probablement jamais entendu parler. Et pourtant, hormis la chanteuse, ce quintet est composé de vétérans de la scène rock. On y retrouve ainsi le claviériste Simon Rigot (ex- Bernthøler), le bassiste Philippe 'Flupke' De Clercq (il a milité chez les Moonshades et The Nervous Shakes), le guitariste Roland Bettenville (fan de surf music, cet ingénieur en électronique s'est illustré au sein de diverses formations locales au cours des nineties) ainsi que le drummer Michel Zylbersztajn. Alias Michel Z, il a enregistré un album sous le patronyme NOH MASK, sévi chez les Streets et surtout les Names. Pour ceux qui s'en souviennent encore, The Names s'était produit en première partie de A Certain Ratio, à Manchester en 1980, avait commis un single remarquable l'année suivante (« Calcutta ») et un excellent album en 1982 (« Swimming »), sur le label 'les Disques du Crépuscule' et sous la houlette de Martin Hannett. La chanteuse n'a que 18 ans. Mais sa voix est puissante, claire, sensuelle et bien timbrée. Et quoique de petite taille elle possède une véritable présence sur les planches. Musicalement, les Lunar Tiki's pratiquent un rock/garage/psyché/surf assez efficace. Surtout lorsqu'ils interprètent leurs compos personnelles. Une solution sonore délicieusement rognée par l'orgue Hammond. Un regret : le choix de deux reprises : « L'aventurier » d'Indochine et « Tainted love » de Soft Cell, enfin immortalisée par Soft Cell. Pas assez revues et corrigées suivant le code garage. Donc pas assez originales. Mais dans l'ensemble, cette entrée en matière s'est révélée plutôt réussie…

 Fort d'un premier album épatant (« Hellelujah »), dont les ventes ne décollent toujours pas (un phénomène invraisemblable !), The Experimental Tropic Blues Band est donc reparti en tournée. Après leur set, le trio devait filer sur Mons pour clôturer un mini festival. Ce qui explique pourquoi, en début de prestation, on avait l'impression qu'il en gardait sous la pédale. Par rapport aux concerts auxquels j'ai pu assister du combo, Dirty Woolf semble plus effacé. C'est Boogie Snake qui se charge davantage des vocaux. Il s'agite, se secoue la longue chevelure blonde et dirige les débats. Il se laisse même porter par le public. Bien équilibré, le tracklist alterne compos bluesy et titres plus trash. L'électricité fait rage. A un tel point que Dirty Wolf, commence enfin à se réveiller et empoigne le fil alimentant  les loupiotes pendues au dessus de la scène. L'effet est immédiat : une panne de courant. Mais le groupe en a vu d'autres et Boogie Snake se lance dans un show improvisé au milieu du public, le temps de remettre le jus. Faut croire que cet incident a eu le don de survolter Wolf, puisqu'il s'est enfin lâché, se laissant, à son tour, porter par le public, et se déchaînant à son tour sur scène. L'intensité est alors maximale ; mais le groupe doit encore prester 50 km plus loin. Et en un éclair, remballe le matos, remercie vivement le public et prend la clef des champs. Dommage, car on a eu l'impression de n'avoir eu droit qu'à un échauffement. Question quand même : pourquoi une guitare rectangulaire (elle me rappelle celle de Bo Diddley) est demeurée dans son rack ?

 C'est dans leur combinaison intergalactique que Two Star Hotel avait décidé de se produire. Sous cet accoutrement, la formation de Al et Ben Plastic n'a jamais été aussi proche de Devo. Même dans l'attitude. Robotique, mécanique, hypnotique, son funk blanc me rappelle même parfois Gang Of Four, mais sans les breaks. C'est sans doute ce qu'ils appellent du plastic-avant-rock. Fatalement, mis sur orbite par une musique semblable, on a envie de danser. Un excellent chanteur, une énergie sidérale, un jeu de scène bien en place, il ne manque plus à Two Star Hotel que de baliser ses compos de ruptures pour s'extraire d'une certaine linéarité mélodique et peut-être le concours d'un clavier pour donner davantage d'amplitude à leur odyssée sonore. C'est un avis que partageaient bon nombre de spectateurs lors de ce rendez-vous cosmique. Et sans doute une condition pour que T.S.H. s'extirpe de la zone nébuleuse de l'underground (encore que vu les costumes on se serait cru catapulté dans un épisode de la 'Guerre des étoiles'). Faut-il encore qu'il le veuille…

 Au cours de cette soirée, on a eu droit au show théâtral d'Interlude. Dans les chiottes, dans le public et même sur le podium. Quatre types habillés comme des agents secrets du KGB (devait faire chaud là-dessous) qui chantent –notamment– des comptines de Noël pendant que l'un d'entre eux gratte un ukulélé. Le spectacle est très humour second (voire troisième) degré et s'achève par le strip-tease d'un des membres tournant sur lui-même, la tête surmontée d'une bougie et exhibant des boules (de Noël, bien sûr) accrochées à la taille. Apparemment, le sexe féminin a beaucoup apprécié l'effeuillage…

 

dimanche, 11 novembre 2018 16:59

Et si les Throwing Muses se reformaient?

Retrouver le Handelsbeurs de Gand est un véritable plaisir. Une salle dont l'esthétique et l'acoustique valent autant le coup d'œil que le confort de l'oreille. Et un concert de Kristin Hersh se prête très bien à une semblable infrastructure, surtout lorsque le groupe bénéficie du concours d'une violoniste et d'un violoncelliste, c'est-à-dire Kimberley et Martin McCarrick, couple qui avait notamment participé aux sessions d'enregistrement de l'excellent dernier opus de Kristin, « Learn to sing like a star ». Un duo qui s'est chargé du supporting act, par ailleurs.

Assis face à face, mais de profil par rapport au public, les époux Mc Carricks nous ont proposé un set fort bien construit, pulsant mais assez austère. Et pour faire passer la pilule, le ménage a eu la bonne idée d'illustrer sa prestation de clips, projetés au fond de la scène. Des vidéos filmées tantôt en noir et blanc (celle relative aux contorsionnistes est absolument impressionnante et d'une élégance rare) ou en couleurs (des scènes de la vie urbaine) au cours

desquelles les différentes techniques de 'ralenti' sont judicieusement utilisées. Le duel instrumental entre mari (pas n'importe qui, puisque la carte de visite de Martin mentionne des collaborations auprès de Siouxsie & The Banshees, Dead Can Dance, Marc Almond et même de Therapy ?) et femme (aussi talentueuse que jolie !) est balisé de samples, de boucles et de boîtes à rythmes. Une indication : imaginez un hybride entre Laurie Anderson, Kraftwerk et Apocalyptica. Pour la musique, of course !

Kristin Hersh monte sur scène. On ne peut pas dire qu'elle soit sexy ! Mince, quand même. Un tee-shirt délavé, une jupe mi-longue à (grosses fleurs). Pas ou très peu de maquillage. Des sandalettes montées sur grosses semelles. Pas de tape à l'œil, c'est une certitude. Tout est dans l'expression du visage pour faire passer ses sentiments de tendresse, de douleur de colère ou de mélancolie. Et aussi dans le timbre gémissant de sa voix aux inflexions si particulières. Entre chaque morceau, elle badine tantôt avec le public ou son drummer. Un rôle pour lequel on retrouve l'incontournable David Narcizo. Et à la basse, Bernard George (impliqué chez 50 Foot Wave, il avait également milité chez Throwing Muses). Elle va interpréter une majorité de titres issus de son dernier album, dont l'énergique « Day glo », « Wild Vanilla », « Nerve endings », le single « Under the gun », « Winter », « In shock », le légèrement psyché « Sugar baby » ainsi que « Thin man », s'accompagnant tantôt à la guitare électrique, tantôt à la sèche. Deux compos issues de « Sunny border blue » (l'orchestral « Dirty answer » et « Listerine »), une de « Hips and makers » (l'hypnotique « Your ghost »; il ne manquait que Michael Stipe) et une autre de Space angels (« Gazebo tree »). Régulièrement, les compos adoptent le rythme d'une valse ou sont imprimées sur un mid tempo. Ce qui n'empêche pas certaines d'entre elles de libérer une intensité électrique impressionnante (Kristin dispose de quatre pédales de distorsion !) David ne se contente pas des drums et des percus (il est franchement impressionnant lorsqu'il agite des maracas de la main gauche, tout en battant la mesure du pied et en frappant ses fûts sur un autre rythme de l'autre main ; il me rappelle même un certain Jonathan 'Butch' Norton, le drummer d'Eels), mais assure de temps à autre les backing vocaux. Dommage d'ailleurs qu'il ne se consacre pas davantage à cet exercice de style, car sa contre-voix se conjugue parfaitement en harmonie avec celle de Kristin. Et toute cette solution sonore est balayée par les interventions de cordes intenses, majestueuses ou vertigineuses des McCarricks. En rappel, la formation va nous réserver une compo de Throwing Muses, « White bikini Sand » absolument remarquable. Et cerise sur le gâteau, Hersh va revenir en solitaire, pour interpréter « Snake oil », issu de « The grotto », en s'accompagnant uniquement à la sèche. Kristin, tu reviens quand tu veux ! Et si c'est en compagnie des Throwing Muses, c'est encore mieux…