L’après-midi inconnu de Vanishing Twin…

Vanishing Twin publiera son nouvel elpee, « Afternoon X », ce 6 octobre 2023. Conçu à partir d'un équilibre ludique entre humour et rigueur, chaque membre embrassant le rôle de multi-instrumentiste et le processus plutôt que le résultat, « Afternoon X »…

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Les amours perdues de Holy Bones…

Dans la droite ligne de son premier opus, mais les curseurs poussés à fond, Holy Bones poursuit sa route avec « Alma perdidA », un concept album écrit et réalisé comme la BO d'un film qui n'existe pas ! Un road movie en Cadillac aux abords de la frontière…

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Dernier concert - festival

Triggerfinger 10-06-2023
Melvins

A Giant Dog

Bite

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En 2010, ce quintet texan (NDR : il est issu d’Austin) se fendait d’un album de reprises. En l’occurrence, l’intégralité du « Neon bible » d’Arcade Fire. Intitulé « Bite », son sixième elpee est illustré par une pochette répugnante. Elle aurait même pu sortir d’un film d’épouvante… Quant à la musique, elle semble naître d’une hybridation entre metal, punk, emo et glam. Glam, surtout pour les voix. Encore que parfois, le vocal opératique de Sabrina Ellis évoque celui de Matthew Bellamy (Muse). Et l’ensemble est régulièrement enrichi d’arrangements de cordes et de vagues de synthés. Malheureusement, même si les lyrics abordent les thèmes de l’amour, de la mort, de la rébellion, de la découverte de soi et des dangers de la réalité virtuelle, les mélodies manquent d’accroches ; si bien que le chien a beau aboyer et essayer de mordre, la caravane finit par passer…

5

 

 

Hiss Golden Messenger

Jump for joy

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Drivée par le chanteur/compositeur/MC Taylor, Hiss Golden Messenger est une formation issue de Durham, au Nord de la Californie. Fondée en 2007, elle compte 11 elpees à son actif, dont le dernier, « Jump for joy » vient de paraître.

Pour cet album, MC Taylor s’est inventé un personnage, un ado qui absorbe tout ce que le monde contemporain lui offre et le restitue dans son mode de vie. Mais la thématique ne s’arrête pas là, puisqu’elle aborde également la religion et les relations humaines.

Entonnant, mais pour un artiste qui a longtemps souffert de dépression, la musique de cet album se révèle paradoxalement optimiste. A l’instar de l’allègre « Feeling eternal ».

Une expression sonore qui oscille entre americana, soul et folk tout en laissant la porte ouverte au funk. « Shinbone » réverbère même des accents dub. Dynamisé par un piano honky tonk, le titre maître rend hommage au légendaire Little Feat. « I saw the new day in the world » baigne au sein d’un climat réminiscent de Steely Dan, alors que le spectre de Prince plane tout au long de la ballade mid tempo « Sunset on the faders ».

Future Islands

Herring, le showman…

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Depuis 2006, Future Islands a gravé six elpees. Epatant sur disque, il atteint le max de son potentiel en ‘live’, notamment grâce au parolier et chanteur Samuel T. Herring, une bête de scène totalement habitée par la musique. Le dernier opus du combo, « As long as you are », remonte à octobre 2020. Depuis la formation a sorti quelques singles, dont le dernier, « Deep in the Night », est paru en août dernier. Et un nouvel LP serait en préparation. Aujourd’hui, Future Islands est considéré comme un des groupes les plus dynamiques de la culture pop. Il réinvente la synthwave, le post-punk et parfois le hardcore. Dans le cadre de sa nouvelle tournée mondiale, le quatuor de Baltimore (Maryland) se produisait à l’Ancienne Belgique. Et le concert est sold out.

R.A.P. Ferreira assure le supporting act. De son véritable nom Rory Allen Phillip Ferreira, il débarque seul sur les planches. Il prend place sur un siège, enlève sa gratte semi-acoustique de son étui, déclare qu’il vient de Chicago et entame son récital dans un blues qui nous vient des profondeurs de la Louisiane. Soyez rassurés, il n’est pas poursuivi par des alligators.

En cherchant un peu sur la toile, on apprend que cet artiste est étrangement MC, producteur, agriculteur et fondateur du label Ruby Yacht ; et qu’il s’est forgé une certaine notoriété dans l’univers underground du hip hop. Tout ceci pour expliquer qu’il termine sa prestation par deux morceaux de rap minimalistes, mais dansants.  

Setlist : « Preachin' the Blues - Part I » (Son House cover), « Illinois Blues » (Skip James cover), « Catfish Blues » (Robert Petway cover)

Préenregistré, « In Evening Air » permet aux instrumentistes de s‘installer sur leur estrade respective, mais en retrait. Soit le claviériste Gerrit Welmers, le bassiste/guitariste William Cashion et le nouveau batteur Mike Lowry. Une toile blanche a été tendue en arrière-plan devant laquelle ont été installées quatre maquettes de montagnes en basalte, de hauteurs différentes, qui changent de couleur en fonction d’un éclairage placé en hauteur.

Samuel T Herring débarque. Il dispose de tout l’espace scénique pour déambuler. Une véritable bête de scène qui exécute des pirouettes et interagit avec la foule. Et la fosse devient un véritable dancefloor dès le morceau qui ouvre le set, « For Sure », une compo inondée de sonorités de claviers.

C’est Samuel la star du band ; il a le charisme d’un Morrissey totalement déglingué. Le band embraie par un extrait du dernier album, « As Long As You Are », en l’occurrence « Hit the Coast ». La voix de Samuel est alors proche de celle de Tom Barman (dEUS). Etonnant, non ? D’autant plus qu’en général, elle est plutôt caractéristique et unique en son genre. Très gutturale. Mâle si vous préférez. Les sonorités de cordes sont incandescentes, mais dispensées par des samples injectés dans le synthé.

Dès « Ran », le troisième morceau, Herring est trempé de sueur. Sa capacité à attirer le regard est vraiment particulière. Il donne l’impression de chanter pour chaque individu personnellement. Il tend les bras et rejette la tête en arrière tout en profitant de l'énergie de la foule, l'absorbant et s'assurant que ses mouvements presque frénétiques se poursuivent. Pendant « Plastic Beach » et « Walking Through That Door », il se frappe la poitrine, tire sur son tee-shirt noir ou se frappe la gorge.

On observe une véritable symbiose entre les mélodies modernes et catchy, la voix surpuissante et l’instrumentation. Aussi incroyable que soit Herring, les musicos du groupe constituent le ciment qui fédère Future Islands et empêche Herring de déraper dans son attitude théâtrale. Le claviériste Gerrit Welmers, le batteur Michael Lowery et le bassiste William Cashion y parviennent en alliant sobriété et efficacité.

En fin de parcours, la basse discordante de Cashion vient asséner un uppercut dans le ventre des spectateurs sur le single « King Of Sweden », une des chansons préférées des auditeurs. Le band n’en oublie pas son plus grand succès, « Seasons (Waiting for You). Pendant « Long Flight », Herring exécute une glissade ventrale sur le podium, bondit, puis enfonce son poing dans sa bouche. Le concert s’achève akos par « Thrill », un des morceaux les plus calmes de la selist.

En rappel, Future Islands va accorder deux compos. Tout d’abord « Vireo's Eye ». Le son de basse de Cashion se révèle particulièrement musclé. Alors que l’auditoire applaudit, Herring tend la main, fait mine de saisir l'air, porte la main  à la bouche et se comporte comme s'il avalait quelque chose, ingérant l'énergie de la foule. Puis « Little Dreamer », une chanson qui résume tant de sentiments de joie, de rage, de douleur et d’amour. La chanson commence comme un discours et alors que le groupe entre lentement dans la musique, Herring passe du déclamatoire au chant. Lorsque la chanson s’achève, Future Islands remercie l’auditoire et tire sa révérence…

Certains médias estiment que Future Islands mériterait le statut d’Elbow voire de The National. Et ils n’ont probablement pas tort…

Setlist : « In Evening Air » (intro préenregistrée), « For Sure », « Hit The Coast », « Ran », « Plastic Beach », « Peach », « Diep In The Night », « Walking Through That Door », « Before The Bridge », « The Painter », « In The Fall », « A Dream Of You and Me », « Ancient Water », « King Of Sweden », « Seasons (Waiting on You) », « Long Flight », « Tin Man », « Thrill ».

Rappel : « Vireo's Eye », « Little Dreamer »

(Organisation : Live Nation)

 

W-Festival 2023 : dimanche 27 août 2023

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Après une première édition en 2016 à Wortegem, deux à Amougies en 2017 et 2018, puis une autre à Waregem en 2019, c’est dorénavant (depuis 2021) sur la Klein Strand d’Ostende que le W-festival se déroule.

Et si les premières éditions lorgnaient surtout vers la new-wave des 80’s, c’est dorénavant dans les décennies 80 et 90, mais au sens large des décades, que les programmateurs piochent leur line up. Que ce soient pour des artistes plus ‘pop’ (voir carrément kitsch) sur la scène principale. Ou plus underground sous le plus petit chapiteau justement baptisé Batcave (on y retrouve pêle-mêle de la dark-wave, de l’EBM, de la synth-pop, et bien d ‘autres styles dont celui qui est parfois catalogué de gothique). Le W-festival est parvenu à faire face à une marée d’annulations et évité le risque de faillite de l’entreprise Wave to synth (NDLR : elle-même confrontée à l’annulation du Sinner’s day 2022 et à la banqueroute d’un revendeur de tickets anglais). Mais le temps est dorénavant au beau fixe pour ce week-end, et la journée de samedi va même afficher sold out.

Notre journée de ce dimanche commence par The Cardigans. Cinq amis suédois qui ont dû attendre leur troisième elpee, publié sur une major, « First Band On the Moon », en 1996, pour connaître le grand succès. Un opus qui recèle le single « Lovefool », popularisé par la bande originale du film de Baz Luhrmann, ‘Romeo + Juliet’. En tenue de capitaine, costume jaune et sweat blanc et noir rayé, Nina Persson tient la barre au chant, même si on pourrait lui reprocher une attitude rigide voire figée tout au long du concert. En début de parcours, la formation nous réserve son hit, « Erase/Rewind », afin de se rappeler au bon souvenir de ceux qui auraient oublié le nom du band. Un single issu de son long playing « Gran Turismo », à ce jour le plus peuplé en hits. La suite s’avère plutôt soporifique. En cette après-midi ensoleillée, de nombreux spectateurs quittent d’ailleurs le chapiteau pour profiter de l’air marin. Il faut attendre la fin du set pour voir le combo (et le public) commencer à s’emballer ; et notamment pendant « Lovefool » et « My Favourite Game ».

Autre podium et autre public pour Corpus Delicti. Un groupe français principalement actif entre 1992 et 1997, proposant une dark-wave sise quelque part entre London After Midnight et Nosferatu. L’expression sonore se distingue par de solides riffs de guitare rock, une basse appuyée et une batterie soutenue. Le tout emmené par le maître de cérémonie, le chanteur Sébastien. D’ailleurs on dirait qu’il a enfilé une soutane. Sa voix est impressionnante. Il est posté à l’avant-plan ou en incursion devant l’assemblée. Le show prend des allures de messe du dimanche célébrée par un grand prêtre. Les pogos se déclenchent au sein des premiers rangs ; et le public habitué de festivals plus pointus savoure l’un des rares moments bien percutants et dans un style bien alternatif, à contrario de ce pop/rock inoffensif proposé sur la main stage.

A l’instar de la prestation de Natalie Imbruglia qui suit sur ce podium, mais dont le charme, la silhouette et la voix sont restés intacts, 25 ans après sa période de gloire. Dans sa robe de mannequin, elle fait virevolter sa longue chevelure au rythme de ses pas de danse. Pas de contestation, son show est agréable à regarder. Il n’est donc guère étonnant que ça se bouscule en backstage pour prendre des selfies, que la belle accorde, le sourire aux lèvres. Si sa célébrité est demeurée intacte en Australie, chez nous elle est plutôt reléguée au rang de ‘one hit wonder’, et tout particulièrement pour « Torn », un tube qui sort l’auditoire de sa léthargie dans laquelle il était tombé au fil du temps, et dont il va enfin sortir en fin de parcours.  Narcoleptiques, s’abstenir à l’avenir, en tout cas !

Et ce n’est pas mieux, cette fois-ci, du côté de la batcave pour Blancmange. Pourtant le souvenir de son passage à Amougies, en 2018, était plutôt bon. Mais réduit à un duo, la musique est devenue particulièrement minimaliste et ne parvient plus à transcender la voix de Neil Arthur. Même « Living on the ceiling » n’incite plus à danser comme des pharaons, ni pousser la chansonnette.

Heureusement, comme à l’Amphi festival un mois plutôt (NDR : où le public était bien plus exigeant), un mythe va véritablement faire honneur à son rang de tête d’affiche : OMD. Hormis une décennie d’inactivité (NDR : de 1996 à 2006), le groupe issu de la banlieue de Liverpool est parvenu à traverser le temps, sans trop d’encombre... Pour preuve, le titre d’intro « Atomic Ranch », paru en 2013, auquel il enchaîne immédiatement le tube « Electricity », datant… de 1979 ! Il a beau accuser 64 balais, le chanteur Andy McCluskey se déhanche d’un côté à l’autre de l’estrade et déploie sa voix de baryton. Elégant, dégageant une sympathie naturelle, il manie parfaitement l’humour bien britannique. L’autre membre fondateur, Paul Humphreys, quitte la hauteur de ses claviers pour s’associer aux vocaux sur « Forever live and die », et se fait chambrer par son acolyte qui lui demande de parler flamand. Le duo n’hésite pas à rappeler son attachement à la Belgique, et notamment pour introduire « Locomotion ». ‘Un titre qui opère un retour à la maison’, introduit McCluskey. Et d’ajouter : ‘Le clip vidéo a été tourné près d’ici dans votre port…’ ‘Et il faisait bien froid, c’était en février’, surenchérit Humprheys. Le second claviériste Martin Cooper (NDR : actif au sein du band depuis 1980) ajoute ci et là des notes de saxophone. « Sailing on the Seven sea » et l’incontournable « Enola gay », joué en version maxi 45trs, viennent clôturer un show de toute beauté et sans temps mort. Andy prend soin de dire au revoir dans toutes les langues, sous les applaudissements nourris d’un public qui n’aura cessé de frapper des mains jusqu’au dernier son. On regrettera juste qu’OMD ne nous ait pas accordé la primeur ‘live’ de son single, dévoilé quelques jours auparavant, « Bauhaus staircase » (NDR : c’est le morceau éponyme du nouvel elpee qui sortira ce 27 octobre 2023 ; et il fait suite à « The Punishment of Luxury », paru en 2017).

Et on garde décidemment les meilleurs pour la fin, en compagnie de Project Pitchfork sous la Batcave tent. S’il tourne fréquemment dans son pays natal, l’Allemagne, il faut remonter au W-festival de 2018 pour retrouver trace de son passage chez nous. Son concert prévu entretemps au Casino de Sint-Niklaas avait été reporté pendant la pandémie, puis finalement annulé. La formation est plutôt prolifique. Elle a publié pas moins de 18 playings studio en une trentaine d’années d’existence. Même si une trilogie était annoncée en 2018, elle n’accouchera que d’un duo d’elpees : « Akkretion » et « Fragment ». Pas d’actualité discographique donc, mais un changement majeur de line-up quand même, depuis le départ du claviériste et backing vocal, Dirk Scheuber, parti fonder son projet Blackhead. Son absence est toutefois compensée par un deuxième drummer qui va inoculer davantage de fougue à un set emmené par Peter Spilles, en toute grande forme. Même sa voix, habituellement trop rocailleuse, ne faillit pas ce soir. Les titres phares vont s’enchaîner « Beholder », « Rain », « Timekiller ». Autant d’occasion de s’autoriser un pas de danse sous les beats électro dignes des plus grands groupes EBM ou darkwave du genre. « Souls » et « Existence V4.1 », en final, sont autant d’occasion pour Peter Spilles de faire étalage de sa puissance vocale. Le petit millier de fans encore présents (il est 23H30 et beaucoup de matelots ont déjà quitté le navire ostendais) auront apprécié ce final empreint d’énergie.

Mais le festival n’est pas tout à fait terminé, puisqu’il reste l’After party. Un autre bon DJ set (il y en a eu tout au long de ce festival, entre les concerts, sous la batcave) revisite les 80’s devant la scène principale. Cependant, le public est clairsemé à cette heure, car il n’est plus tout jeune, il faut bien l’avouer (NDR : il se situe plutôt dans la tranche d’âge 50-60, que dans les 15-25 ans que l’on rencontre habituellement lors d’autres festivals). La plupart de ces derniers ont déjà quitté les lieux avant minuit (afin de choper les derniers trams ou trains pour quitter la côte), après il est vrai, un week-end déjà bien chargé et réussi dans l’ensemble.

(Organisation : W-Festival)

Août en Eclats 2023 : samedi 26 août

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C’est devenu une tradition. A Soignies, le dernier samedi est consacré à la joie et à la bonne humeur !

Depuis 2005, en effet, le Centre culturel concocte un vaste programme destiné à plaire au plus grand nombre. On y trouve une vingtaine de spectacles, un village des enfants, un marché du monde et des saveurs, des animations de rue ou encore une affiche musicale haute en couleur. Toutes ces activités sont regroupées dans le centre historique de la cité millénaire fondée au VIIème siècle par Vincent Madelgaire (Saint Vincent). Ce qui confère à Août en Eclat, un côté bucolique que l’on ne retrouve nulle part ailleurs.

Alors que certains festivals deviennent hors de prix pour le mélomane, ici c’est gratuit ! Mais pour combien de temps encore ?

Côté pile, il s’agit d’une festivité accessible, multidisciplinaire et bon enfant.  Côté face, la météo capricieuse de ces dernières semaines a probablement impacté l’enthousiasme de la foule, le site ayant été impacté.

Les plus courageux déambulent, s’arrêtent songeurs devant les nombreuses échoppes avant de plonger subrepticement sur les rares sièges disponibles aux terrasses des cafés lorsque le soleil décide, durant quelques minutes, de briller de tout son… éclat.

Nombreux sont les enfants qui profitent de leur avant-dernier jour de congé d’été, comme pour prolonger indéfiniment cette sensation de liberté qui les envahit depuis pratiquement deux mois…

Lorsque votre serviteur débarque sur les lieux, Sharko entame son tour de chant. Le frontman a l’honneur de se produire sur la grande scène.

Après avoir surpris tout son monde en opérant quelques détours contrastés au cœur de son approche musicale, depuis l'acoustique « Hometour » en passant par l'electro-pop « Glucose », l’Arlonais revient aux fondamentaux proches du rock.

Bartholomé, à l’état civil, est soutenu par Guillaume Vierset à la guitare et Olivier Cox à la batterie. Comme il aime à le souligner, ils sont tous deux originaires de Soignies et donc venus en amis et voisins. Info ou intox ? Peu importe, le public y croit dur comme fer !

Sur la scène noir-jaune-rouge, ces musiciens sont loin d’être des inconnus puisqu’ils se sont imposés dans l’univers musical, tantôt comme leaders ou encore comme sidemen dans diverses formations. Enfin, Bartholomé se charge de la basse comme d’hab’, son instrument de prédilection.

Il est parvenu à créer un style ‘pop surréaliste’ ou ‘avant-pop’ pour son aspect bricolé. Nombreux sont ceux qui se sont pressés devant l’estrade pour (re)découvrir le bien nommé.

Le set débute par « Wake up », un morceau épatant, direct et sans concession. La musique est simple voire élémentaire. Une compo à l’image de son auteur, en quelque sorte.

Le trublion belge est parvenu à mettre le public dans sa poche qui ne rate d’ailleurs pas une seule seconde les élucubrations du showman. Une mise en bouche suivie de l’excellent… « Excellent », un morceau caractérisé par la voix rocailleuse de son auteur.

Deux titres radiophoniques qui permettent aux plus anciens de se remémorer les heures de gloire du personnage aux facettes équivoques jusqu’à ce que « Never Alone », un single optimiste qui figure sur son dernier elpee, « We love you David », soit interprété.

Le quinqua en a dans le falzar. Débordant d’énergie, il est quand même moins imprévisible qu’à ses débuts.

Ce qui n’empêche pas sa musique de vous entraîner parfois dans des contrées aux allures magiques, comme lors de cet étrange « Padam », aux accents syncopés et aux envolées de guitare féériques.

Le gars est viscéralement déjanté, à l’instar de « Family », ‘l’histoire d’une famille qui prend l’E411 et puis c’est tout…’, sous les cris hilares d’un public qui a bien dû mal à le cerner.

« I went done » constitue un des moments clé de ce concert. Sans oublier cette chorégraphie surréaliste, lorsque, plongé au milieu du public, son corps s’exprime par saccades. Le visage expressif et les convulsions provoquent chez certains une crainte bien légitime.

Le concert tire doucement sa révérence. « Sweet Protection », autre compo connue, éveille chez la plupart un sursaut de bonheur. Une chanson dont la thématique traite de l’existence et de l’amour, à travers le prisme de la sécurité que lui procurait sa mère. Et par extrapolation la mère patrie. Un manifeste de la bienveillance qui colle bien avec le côté militant de l’artiste.

Un « Président » du tonnerre de Dieu et un « We Sould Be Dancing » solaire, cèdent le relais à un « We Love You David », résultante d’une vision narcissique.

Cet après-midi, Sharko s’est une nouvelle fois transformé en homme de théâtre offrant ci et là des moments inoubliables, sans oublier ce son et cette identité vocale qui le caractérisent si bien.

Direction tribord, sur la petite scène. RIVE s’y prépare.

Deux albums encensés par la critique, des clips léchés, une esthétique soignée, un duo sexué et une électro pop envoûtante. Ce sont quelques superlatifs résumant parfaitement la culture de ce binôme convaincu et convaincant.

Derrière cet idiome, se cachent Juliette Bossé en féministe assumée et Kévin Brieuc, le rêveur mélomane.

Le duo nous vient de Bruxelles. Il s’était déjà produit, il y a quelques années, sur la plaine de Soignies. Une opportunité pour l’interviewer, Musiczine constituant un des premiers médias à s’intéresser au projet ; et l’entretien avait séduit les deux artistes.

RIVE est venu défendre les couleurs l’elpee « Collisson », un prétexte pour se plonger dans l’histoire d’une rencontre amoureuse passée, le besoin de liberté et l’évolution de chacun des personnages, sous un angle lumineux et plein d’espoir.

Habitué à se produire à deux, le tandem est aujourd’hui soutenu par un préposé à la basse et aux claviers. Ce qui permet à la musique d’emprunter un format plus organique tout en servant de support aux textes de la jeune femme.

« Dictaphone » est proposé en intro. Une chanson composée alors que Juliette, en Bretagne, avait pris la décision de quitter une relation qu’elle estimait toxique et dans laquelle elle s’était enfermée imprudemment jusqu’à un point de non-retour.

Vêtue de noir et d’un short, Juliette s’avance, sourire aux lèvres, tandis que son comparse s’installe devant les fûts, casquette vissée sur la tête. Le troisième larron, lui, se plante devant les ivoires.

C’est alors que « Rêver grand » se révèle et révèle les désirs d’une femme, partagée entre l’envie de poursuivre cette relation amoureuse, et dans le même temps, de retrouver cette liberté en tant que personne, mais aussi et surtout dans le souci de s’épanouir. Sans doute, faut-il y voir un enjeu féministe de taille, l’objectif de la demoiselle étant de retrouver sa place dans la société et de faire écho auprès de toutes celles qui vivent une situation similaire. Un appel à la vie tout simplement…

Kévin a posé un bout d’étoffe sur la caisse claire, de manière à obtenir un son suffisamment feutré pour laisser la porte ouverte à cette voix sublime, touchante et sensuelle. Parfois son jeu devient tribal, à l’instar de « Justice » ; ce qui lui permet de frapper ses peaux avec davantage d’amplitude et apporter un peu plus de visuel.

Entre rêve et réalité, RIVE a pris le parti de revisiter, le temps d’une tournée, certains titres de son premier bébé sous une nouvelle orchestration, comme pour ce « Vogue », un morceau abordé à l’aide d’une guitare prêtée pour l’occasion, celle de Miss Bossé l’ayant lâchée. Ou encore « Soleil », un titre étonnement paradoxal, ce samedi noir.

Grâce à une production musicale osée, grandiloquente, mais orchestralement portée par une émulsion artistique spectaculaire, la musique de RIVE s’inscrit dans l’air du temps en abordant des thématiques universelles et intemporelles.

Alors que beaucoup d’artistes choisissent l’anglais pour mieux s’exporter, la formation persiste et signe dans la langue de Voltaire, permettant non seulement une expression soignée, mais aussi beaucoup de rondeur à la poétique dialectale.

Même lorsqu’il est question de compositions plus frontales, comme « Tension » ou « Obsession », Juliette dévoile une fébrilité et fragilité extrêmes, les échecs amoureux la transportant sans doute autant que les réussites.

Une thématique qui n’en est pas à son coup d’essai puisque le combo s’était déjà essayé sur ce terrain lors du précédent opus. Comme ce « Fauve », traitant du désir et de l’alchimie des corps qui s’étiole, même si l’amour perdure. L’intime semble politique et doit être dévoilé…

Bref, RIVE gagne encore en crédibilité et s’impose de plus en plus comme une valeur sûre de la scène francophone. Une bien jolie prestation.

Talisco et son équipe se pressent sur la main stage. Vu ses origines espagnoles, il n’est pas étonnant qu’il ait choisi un pseudo aux consonnances latines.

Les nuages commencent à devenir menaçants. Le public semble relativement pessimiste pour la seconde partie de cette journée. Certains se sont équipés de parapluies ou de K-ways. Quant aux autres…

Le jeune Jérôme Amandi, de son vrai nom, découvre la musique et la guitare à l'âge des premières révoltes. Le conservatoire le saoule, il compose ses chansons dans sa chambre et monte un groupe de rock, sur les traces de Slash, Rod Stewart et Stevie Wonder. Mais la vie l'embarque vers d'autres horizons. Il met sa carrière musicale entre parenthèses, et bosse dans l’univers du marketing. Mais en 2010, il décide d’en revenir à la musique et se lance dans l’aventure. Une voie qu’il ne quittera plus…

Il est soutenu par un bassiste ainsi qu’un drummer et se consacre à la guitare et aux synthés, son expression baignant au sein d’une ‘frenchie pop électro’…

Il éprouve beaucoup de plaisir à exprimer son art au sein du plat pays. Il estime que le public belge est le meilleur, le déclare et le répète, communiquant à l’auditoire présent, un légitime sentiment de fierté.

Un quatrième opus est en préparation. Il serait chargé de surprises ! Et à l’écoute des nouvelles compos, non seulement les aficionados ne seront pas déçus, mais elles permettront de de découvrir une autre facette de cet artiste (d)étonnant.

Considérer Talisco comme une machine à tubes serait réducteur. Il est plus que ça. Sa musique, en multipliant les décors, est une invitation aux fantasmes. Une perspective volontairement lumineuse et subtile. Sans oublier son caractère complexe, l’artiste tirant parti des superpositions tant des sons que de la voix.

Instinctive, la musique de Talisco est franche, directe et immédiate, à l’instar de ce « Thousand Suns » et sa rythmique syncopée ou encore ce « The Martian Man » qui invite à l’évasion interstellaire.

Difficile de la définir, ses chansons baignant tour à tour le rock, la pop ou encore l’électro. Une chose est sûre, il s’impose en artisan bricoleur, humble face au résultat de sa création.

Naturellement, les sonorités de Talisco sont influencées par Ennio Morricone. A cause des sonorités de la guitare. Mais aussi par la musique eighties dont il reste un fan absolu.

Si certains artistes enregistrent en fonction du ‘live’, on prend un plaisir identique à l’écouter aussi bien dans le salon, confortablement assis, cocktail en main, qu’en concert, entouré de centaines de personnes qui partagent une même vision des événements.

Il faut cependant attendre des titres incontournables comme « The Keys », 2ème single extrait de l'album « Run », pour que le public s’enflamme. Une compo restée dans la mémoire collective puisqu’elle a été choisie pour illustrer, en son temps, la nouvelle campagne 4G de Bouygues Telecom.

Selon l’adage toutes les bonnes choses ont une fin. Alors que l’ambiance est à son paroxysme, une véritable trombe d’eau s’abat sur la foule, obligeant la quasi-majorité des festivaliers à s’abriter, soit au sein de bistrots avoisinants, soit sous des abris de fortune, comme l’espace dédié aux ingé-sons, écourtant ainsi au passage l’exaltation naissante. Seule une poignée de courageux (téméraires) braveront la drache, forçant ainsi l’admiration du frontman, qui en est resté bouche bée.

Le déluge passé, le populaire « Sun », générique d’une série sur France2 ‘Un si grand soleil’ achève un concert empreint d’onirisme.

Après avoir réalisé les interviews de RIVE et de Talisco, votre serviteur entend au loin un son électro plutôt intéressant. Le temps d’arriver devant le podium, le set de Kowari vient de commencer…

C’est le projet au patronyme étrange drivé par le violoniste Damien Chierici (Dan San, Yew) et le pianiste Louan Kempenaers (Piano Club, Aucklane où il se consacre à la basse), tous deux issus de la scène pop/rock belge.

Si Kowari est un petit mammifère à la queue en plumeau, comme dans ‘Le Roi Lion’, le nom de scène évoque plutôt le totem scout d’une amie commune.

Bien qu’à la base, le projet était destiné à la musique de film, très vite on lui suggère le ‘live’, l’univers du duo s’y prêtant admirablement bien.

Tout en s’appuyant sur sa formation classique dans la structure des chansons, Kowari propose une expression sonore qui navigue entre néo-classique et ambiant, Chierici se chargeant d’y apporter de la douceur alors que Louan la sublime de ses sonorités électroniques.

Une musique dont l’approche, la culture et l’instrumentation n’est pas sans rappeler celle du duo berlinois Two Lanes.

Kowari s’inscrit dans cette nouvelle génération d’artistes repoussant les frontières entre l’organique et l’électronique avec un souci de la précision et du show poussés à son extrême.

Secondé par un light show absolument délicieux, les deux comparses livrent un set empreint d’instinct et d’expérimentation, grâce aux synthés et autres loops. Sans oublier les cut-offs sur les instruments. Bref, une panoplie technologique qui leur permet de s’exprimer cinématographiquement.

Sensorielle, profonde et altruiste, la musique de Kowari, entre passages calmes et envolées diaboliques, explore de grands espaces recouverts de sable chaud propices à la sensualité. Des chansons qui se vivent plus qu’elles ne s’écoutent.

Un groupe qui peut surprendre dans un festival où le line-up se veut plutôt populaire et accessible, mais ses élans sauvages et ses air(e)(e)s de liberté s’intègrent plutôt bien dans un tel environnement…

Il fait nuit depuis un moment maintenant. Les températures ont considérablement baissé, plongeant le site dans une atmosphère automnale. La pluie tombe par intermittence. Pourtant la place de Soignies est pleine à craquer. Pas étonnant, Louis Bertignac constitue la tête d’affiche.

Pour tous les fans de rock français, Louis Bertignac restera à jamais intimement lié à l'histoire du groupe Téléphone. Entouré de son compère et complice Jean-Louis Aubert, ainsi que de Richard Kolinka et Corine Marienneau, le quatuor va régner sur le rock français de 1977 à 1986. Au sein de la formation, Lulu s'impose comme un guitariste de grand talent, dont il est aussi chanteur et compositeur.

Après la dissolution du groupe, l'artiste fonde Bertignac et les Visiteurs. Une aventure qui va durer cinq ans, sans jamais s'approcher de l'immense succès de Téléphone. Pas de quoi décourager l’homme qui va alors se lancer en solo dans les 90’s.

Le presque septuagénaire vient de sortir son dernier album « Dans le film de ma vie » et s’est lancé dans une tournée de près de 50 dates, parmi lesquelles figure Août en Eclats.

Accompagné d’un bassiste, d’un batteur et d’un claviériste, l’idole des jeunes commence son tour de chauffe par un « Ca c’est vraiment toi », suivi du mash up d’un célèbre titre des Rolling Stones « (I can‘t get no) satisfaction ». Deux titres forts qui lui permettent d’explorer pleinement les sonorités de sa célèbre guitare Gibson SG Junior pour le plus grand plaisir de la foule.

Résolument rock, Bertignac aligne alors, dans la foulée, quelques plages de son dernier opus, dont « Jamais », un titre fédérateur aux relents fondamentaux.

On le sent à fleur de peau, notamment lorsqu’il évoque sa femme Laetitia Briche, de trente-quatre ans sa cadette, à travers « Peut-être un jour ». Une chanson écrite durant la période de confinement et sur laquelle elle pose d’ailleurs la voix dans la version studio ; mais surtout, une étape difficile vécue par le couple en proie à des querelles au sujet de leur fils, Jack, les obligeant à faire chambre à part pendant deux à trois mois, se souvient-il, amusé.

Une composition légère, fraîche, qui a permis à son auteur de renouer le dialogue avec sa promise par échange de sms aime-t-il à détailler sous les cris hilares des spectateurs, ayant aussi connu, eux aussi, probablement pareille mésaventure.

Bertignac s’épanche ensuite sur une autre histoire d’amour, celle de sa célèbre Gibson SG Jr achetée à Londres en 1974. La même Gibson que John Lee Hooker détaille-t-il, laissant surgir ce qu’il y a de plus profond chez chacun des musiciens.

Bref des compos dans lesquelles l’artiste se confie tout à tour sur le temps qui passe, sur l’amour, les séparations ou encore la drogue.

Véritable touche-à-tout, Bertignac est un curieux qui se laisse bercer par la vie. Un artiste qui ne cesse de s’inventer et se réinventer.

Mais aussi, un homme attaché au passé et aux valeurs sûres de la chanson française. A commencer par ce « Cendrillon » qui ravit la fan base ou « Un autre monde », autre titre phare de Téléphone, issu du cinquième et dernier elpee du quatuor, gravé en 1984.

Il est déjà presque temps de tirer le rideau et de laisser cette petite ville vaquer à ses occupations.

Bertignac s’exécute en personnage iconique et véritable institution, en s’appuyant sur un « Purule Rain » du regretté Prince, une version impressionnante, jouée tout en retenue et sublimée par le jeu down tempo du drummer.

Encore une fois, le Centre culturel et plus largement la Ville de Soignes sont parvenus à démontrer leur savoir-faire en proposant des concerts de qualité et totalement gratuits. Des faits tellement rares qu’ils méritent d’être soulignés, dans un monde gangréné par cette course effrénée aux profits.

Mais combien de temps résisteront-ils encore ?

(Organisation : Août en Eclats)

 

 

 

W-Festival 2023 : samedi 26 août

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Tout avait pourtant bien mal commencé ! Après un peu plus de 90 minutes de route, votre chroniqueur est à la recherche d'un emplacement pour son véhicule ! Trouvé ! Et Waze renseigne une distance de 1,7 kms à parcourir pour atteindre la ‘Klein Strand’, où se déroule le festival. Après une marche de 200 mètres, dans la direction indiquée, le GPS rectifie : le trajet sera de 6,5 kms ! Il faut donc reprendre la voiture, mais tous les parkings sont complets ! Il y a bien quelques places libres le long des rues principales, mais il n’est pas autorisé de rester garé plus de 2 heures ! Pas envie de se farcir une prune ou pire, de retrouver le véhicule en fourrière... Après avoir tourné inlassablement, on finit par s’éloigner. Un stationnement sans risque est enfin déniché, mais il se situe à 4,5 kms du site. Et cette marche forcée, il faudra se la retaper en sens inverse, à l’issue des concerts... après être resté debout pendant 7 heures…

En arrivant sur place, il faut déjà dire ‘adieu’ à nos sandwiches ! Interdiction d'amener de la bouffe et des boissons à l'intérieur de l'enceinte ! Ok ! That's my very big mistake ! Il aurait été préférable de bien lire les conditions d’accès au site ! Enfin ! On ne va quand même pas balancer des sandwiches au filet américain à la tête des artistes !

Nik Kershaw ! Quelle idée de programmer un tel artiste à 14h20 ! Pas grave, on s'avance, mon Kéké (Kelian Mongin) et votre serviteur ; et puis, tout à coup, c'est le déluge ! Des trompes d'eau s'abattent sur les festivaliers. On se précipite sous le chapiteau et... stop ! Défense d’entrer ! Il y a trop de monde à l'intérieur !!! Pendant que le préposé à la sécurité nous explique cette décision, une dizaine de personnes pénètrent à notre gauche et à notre droite ! Frustrant ! ‘The Riddle’, ‘Wouldn't it be good’, ‘I won't let the sun go down on me’ (the sun ? The rain, yess) plus tard, trempés jusqu'aux os, on capitule et on se dirige vers une friterie ! Ben oui, on n'a plus de sandwiches... 7 € le (petit) paquet de frites ! 5,50 pour la barquette + 1,50 pour la sauce ! Et elles n'étaient même pas bonnes ! On comprend mieux l'histoire des sandwiches qui finissent à la poubelle.

Bon, maintenant, on a soif ! 45 minutes de queue pour pouvoir déguster 1 Wittekerke Rosée ! Une blanche avec de la grenadine quoi ! Enfin, ça désaltère et c'est déjà ça ! Il est l'heure de la première conclusion partielle : le W-Festival n'apprend pas de ses erreurs et les reproduit d'une année à l'autre...

Mais il est l'heure aussi du Earth Wind and Fire Project ! Et là, première claque ! Ils sont bons les bougres ! Et le son l'est tout autant ! Et ils ont l'excellente idée de terminer leur prestation par les titres les plus connus : "September", sur lequel l'ombre de Omar Sy et François Cluzet plane, mais aussi "Boogie Wonderland" et "Let's groove" qui viennent ponctuer une prestation de grande qualité. Le public est déjà conquis, et la bonne humeur revient. Tout comme le soleil.

On profite du va-et-vient de la foule pour se faufiler vers les premiers rangs ; et, déjà, Wet Wet Wet grimpe sur le podium ! D'abord annoncé comme ‘dismissed’ pour raison de COVID d'un des membres, la formation est bien présente ! Ce qui, au vu de l'état des fringues de votre chroniquer et de son patronyme, n'est que logique ! Si elle avait opté pour ‘Dry Dry Dry’, il aurait été plus difficile d'assurer une belle prestation... Parce qu’elle a été tout bonnement excellente ! Si les deux Graeme (Clarke et Duffin) sont toujours bien au poste, et en très grande forme, Marti Pellow a été remplacé par Kevin Simm. Le nouveau chanteur du groupe écossais va-t-il tenir la comparaison ? Près de 15 ans plus jeune que les membres fondateurs, il va faire mieux que ça ! Le mec a une voix de malade et un charisme de dingue. Il improvise même une partie de football, agrémentée de quelques jongles de qualité avec le public qui lui renvoie sans cesse un ballon de plage, et lance un petit débat sur la qualité des bières belges.

"Sweet surrender", "Love is all around" mais surtout "With a little help from my friend" et "Wishing I was lucky" font un véritable tabac au sein d'un auditoire de plus en plus déchaîné !

Il faut attendre 45 minutes avant l'arrivée de Nena ! Aaah l'attente est longue, mais le plaisir n'en sera que plus intense...

Les lombaires de votre chroniqueur commencent à le rappeler à l'ordre et lui imposent un ‘sitting’ dans le sable. Le retour en position debout entraîne une chute en avant sur les pieds d'une voisine francophone... Heureusement, son copain de 2 mètres n’en tiendra pas rigueur... Et voilà enfin la Reine de la soirée ! Gabrielle Suzanne Kerner, alias Nena !

Elle entame son gig par "Genau Jetzt". Et d'entrée, elle fait chanter le public qui n'attend que ça ! Elle a une pêche d'enfer du haut de ses ??? 63 printemps et est toujours aussi belle. Elle est soutenue par une équipe extraordinaire. Ses 2 guitaristes, John Andrews et Gabriel Holz (NDR : merci Philippe), sont tout bonnement époustouflants et accompagnent Nena dans ses sprints et multiples sauts sur scène. Même s’il semble que ce soit Philippe Palm à la batterie, une recherche approfondie sur le Web ne permet pas de retrouver les noms de tous les membres du combo. Mais de la qualité, il y en a à revendre !

Les morceaux s'enchaînent lors d’une prestation plus ‘rock’ que jamais : "Nur getraümt", "Kreis", "Lied Nummer 1", "Willst du mit mir gehn ?" et le public, en chœur, de répondre ‘Jaaaaa’ !

Un petit moment de répit est accordé à travers un de ses tout derniers titres : "Karawane". Et puis, le set repart de plus belle, Nena se chargeant de la guitare rythmique ! "Noch einmal", "Zaubertrick", "Leuchtturm", "Blitzkrieg Bop" qui se s’achève en version ‘ramonesque’ et on en arrive déjà à la fin du show. Alors que le claviériste entame les premiers accords du légendaire "99 Luftballons", Nena reçoit un ballon blanc, géant, qu'elle dédicace, avant de le balancer dans la fosse en délire !

Hast du etwaß Zeit für mich
Dann sänge ich ein Lied für dich
Von 99 Luftballons
Ihren Weg zum Horizont
Denkst du vielleicht gerade an mich
Dann sänge ich ein Lied für dich
Von 99 Luftballons...

Elle termine ce morceau par le final de "Hey Jude" des Beatles repris par 3 500 fans exaltés, avant de tirer sa révérence en affichant un sourire qui ne l'a pas quittée une seule seconde.

Ben quoi ? C'est tout ? Et "Irgendwie, Irgendwo, Irgendwann" alors ?

Surprise ! Nena kommt zurück et nous offre cet autre morceau culte. Pas de Kim Wilde pour l'accompagner ? Certains ont peut-être fermé les yeux, et l'ont rêvée. Mais finalement, pas besoin de Kim ! Nena fait très bien le job seule. Pour notre plaisir, pour le sien ! Une heure (57 minutes exactement) d'un concert empli de professionnalisme, de dynamisme et de très bonne humeur. On se reverra Nena ! Votre chroniqueur ne compte pas, une fois de plus, attendre 35 années avant de la revoir sur les planches.

Human League ? Le dos dit ‘stop’ ! Il faudra faire l’impasse. Au cours de la randonnée pédestre du retour, on entend vaguement la bande à Phil Oakey, et de loin. Le temps de retrouver mon amie Christine et son adorable mari, Frédéric. Et d'aller déguster 2 excellentes ‘Triples Karmeliet’ !

 

The Poison Arrows

Crime & soda

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Né en 2000, The Poison Arrows réunit l’ex-Atombombpocketknife Justin Sinkovich au chant et à la guitare, Adam Reach (NDR : il a bossé au sein du fameux label Touch & Go) aux drums ainsi que l’ex-Don Caballero (NDR : un groupe qui était hébergé chez Touch & Go), Pat Morris, à la basse.

« Crime & Soda » ne constitue que le cinquième opus de la formation chicagoan, une œuvre dont le mastering a été assuré par Bob Weston, le bassiste de Shellac.

Il faut plusieurs écoutes avant de s’imprégner de cette expression sonore. Et puis soudain, la lumière jaillit. The Poison Arrows joue dans la même division que FACS. Même la voix de Sinkovich est aussi rêche et déclamatoire que celle de Brian Case. Oh, bien sûr, l’expression sonore lorgne parfois vers Fugazi et la bande à Albini, notamment lorsque ce post hardcore nous entraîne vers des climats atmosphériques.

Le long playing s’ouvre par le remarquable « Mercurial moments erased », une plage aux chœurs bien mâles, alors qu’en fin de parcours les sonorités de la guitare deviennent de plus en plus âpres.

Les mélodies sont complexes, ténébreuses, mais souvent répétitives et parfois obsessionnelles (« All these kids »). Omniprésentes, les lignes de basse sont inventives et expertes. Les polyrythmies amples. Les sonorités de guitare, sauvages, fouillées, lancinantes ou hypnotiques, mais rarement explosives. Et puis un titre comme « Asynchronous empire of dragonflies » s’autorise une symphonie de dissonances à mi-chemin entre noise, free jazz et prog.

Un excellent album, mais à ne pas mettre entre les oreilles du mélomane lambda…

Stephen Steinbrink

Disappearing Coin

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Issu de Phoenix, dans l’Arizona, mais établi à Oakland, en Californie, Stephen Steinbrink doit avoir enregistré près d’une vingtaine d’albums solo, cassettes y compris. Difficile d’ailleurs d’établir exactement sa discographie en se servant des infos recueillies sur la toile, les différents sites spécialisés dans le domaine ne proposant pas nécessairement la même liste. Toujours est-il que son dernier elpee, « Utopia Teased », remonte à 2018. A l’issue de l’enregistrement de cet opus, l’artiste a voulu donner une nouvelle orientation à son existence. Il s’était même tourné vers le bouddhisme et avait entamé une formation monastique, avant que n’éclate la crise de la COVID. Brisé dans son élan, il s’est alors replongé dans l’univers de la musique en se consacrant à la production pour d’autres groupes ou artistes.

Pour enregistrer « Disappearing Coin », Stephen a reçu le concours de quelques collaborateurs, dont son fidèle arrangeur, Andrew Dorsett, mais aussi Nick Levine (Jodi), Taylor Vick et Paul Frenzi (Ever Ending Kicks). Ce dernier participe activement au titre qui ouvre le long playing, « Opalescent ribbon ».

Une constante tout au long de l’opus, le soin apporté aux harmonies vocales. Limpides, atmosphériques, superbes, elles rappellent très souvent celles de Crosby, Stills & Nash. Une impression qui s’accentue lorsqu’acoustique, la guitare est jouée en picking et qu’on entend les doigts qui glissent sur le manche. Il y a cependant l’une ou l’autre compo plus électrique, mais elles ont le bon goût de préserver la délicatesse des accords (les deuxièmes versions de « Cruiser » et « Nowhere real », une plage allègre soulignée par des sonorités de piano électrique).

Au cours de ce long playing, on rencontre des notes d’ivoires sonores çà et là, une ligne de basse élégante, un zeste de synthé, deux instrumentaux (le titre maître et le final, « Is it what I want, but not what I need » et ses tonalités d’orgue de barbarie) et même de subtils arrangements de cordes sur « Who cares », une piste traversée par une pedal steel ; et dans le même esprit, un morceau qui lorgne distraitement vers la country, « Cool & collected ».

Un album plutôt minimaliste, très agréable à écouter, même s’il véhicule des accents revivalistes, empruntés aux seventies…

Activity

Spirit in the room

Écrit par

Après le split de Grooms, le chanteur/sixcordiste Travis Johnson et le drummer (comédien quand il a du temps libre) Steve Levine décident de monter un nouveau projet : Activity. Ils engagent le guitariste Russian Baths et la bassiste Zoë Browne (ex-Empty Country, ex-Field Mouse) pour compéter le line up et enregistrent un premier elpee, « Unmask Whoever », en 2020. Depuis, Bri DiGoia a succédé à Zoë, à la basse.

« Spirit in the room » (NDR : une référence à Smog) constitue le second opus du quatuor, un disque concocté dans des circonstances difficiles, puisque le père de Johnson est tombé gravement malade et sa mère est décédée, des suites d’un cancer du pancréas. Ce qui peut expliquer cette douleur qui transparaît à travers certains morceaux de cet LP. Dont « I saw his eyes », qui évoque l’affection de son paternel, une piste dont le final est particulièrement chargé d’intensité électrique. Et dans le même esprit de vulnérabilité, « Susan medical city » clôt ce long playing. Outre de la mort et la souffrance, les lyrics traitent de la paranoïa, des dégâts causés par le capitalisme et de l’anxiété causée par la COVID 19.

L’expression sonore de cette formation est issue d’une fusion expérimentale entre trip hop, noisy, indie pop, shoegaze, slowcore, post punk, dream pop, indus et electronica. Entre autres. Ainsi, samples, bidouillages, synthés tentaculaires et gadgets se fondent parfaitement dans l’instrumentation organique, basse/batterie/guitare. Les vocaux sont parfois re-échantillonnés féminins sur « Department of blood » et ceux de Travis sur « Sophia »). On a même droit à un chuchotement sur le lo-fi et intimiste « Cloud come here ».

Ethéré et crépusculaire, « Where the art is hung » est enveloppé dans un voile de mystère. Une tension permanente alimente le spectral (ces échos obsédants !) « Careful let’s sleepwalk ». Caractérisé par sa jolie mélodie, « Heaven chords » rend hommage à David Berman, le leader du mythique Silver Jews. Enfin, cafardeux et brumeux, « Icing » est paradoxalement imprimé sur le rythme du chemin de fer.   

Une œuvre tourmentée, sombre et fragile, malgré ses grooves hypnotiques…

The Far Outs

The Far Outs !

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The Far Outs est un projet monté par le chanteur/guitariste de Grand Atlantic, Phil Usher (NDR : il siège également derrière les fûts chez Screamfeeder et Sounds Like Sunset) et le drummer Johnny Pickance (Blonde on Blonde, Fingerless, etc.) En fait lors de l’enregistrement du dernier opus de Grand Atlantic, plusieurs compos avaient été délaissées, car elles ne collaient pas au style du groupe, qui avait pourtant évolué de l’indie à la britpop. Etonnant, quand on sait que tout ce petit monde est issu de Brisbane, en Australie. Et plus étonnant encore, lorsqu’on écoute le premier elpee de The Far Outs. Puisque dans l’ensemble, l’expression sonore baigne dans le garage. Rappelant très souvent celui des Sonics, circa 1963, un orgue rogné, poussiéreux, s’infiltrant quelquefois dans l’expression sonore.

Instrumental cinématique voire ‘enniomorriconesque’, « Get off my shroud » aurait pu servir de B.O. à un western de Sergio Leone, même s’il emprunte le rythme d’un paso doble. Autre instrumental filmique mais enlevé, « El diablo del mar » se distingue par son intensité électrique et curieusement ses accents flamencos. « Keep away » libère des effluves réminiscentes des Beatles du début des sixties. Aride, « Freight train » adopte un riff qui évoque le « You really got me » des Kinks. Une aridité qu’on retrouve tout au long de « Keen away » et « Hey lkittle girl ». Enfin « Some kind of treason » aurait pu figurer au répertoire des Kills ou des Black Keys.

 

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