Les ravissements de Maud Lübeck

En mars 2023, Maud Lübeck est invitée par Ghislaine Gouby, directrice des Scènes du Golfe à Vannes, pour une carte blanche lors du festival ‘Les Émancipéés’. Cette année-là, pour la première fois, se déroulent ‘Les ravissements’, quatre rencontres animées par…

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La douce fantaisie de Spell Trouble…

Maximilan Seifert, aka Spell Trouble, est un musicien établi à Berlin. Son nouveau titre, « Soft Fantasy », constitue le deuxième d'une série de morceaux qui seront publiés cette année sur le label suisse Irascible Music. Sur « Soft Fantasy », il ne s'agit…

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Royal Blood - Pinkpop 202...

Secret Meadow

All things left behind (single)

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Fondé en 2018, Secret Meadow est issu de Jakarta, en Indonésie. Sa musique baigne au sein d’un shoegaze –ou plus exactement d’un ‘indogaze’– qui se nourrit de guitares ‘jangle’, de synthés mélodieux et de voix mélancoliques.

Le quartet devrait sortir un album cette année. En attendant, il aligne les singles, dont le dernier, "All Things Left Behind", est paru ce 30 mars 2024. Ce titre illustre la progression du band qui est proche de la maturité. Une compo dont le message tente de rappeler que toute la négativité de la vie quotidienne fait simplement partie des changements auxquels il faut faire face.

"All Things Left Behind" est en écoute ici

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The Lsdays

Blue echo (Ep)

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Originaire de Mexico City, The Lsdays est responsable d’une musique qui fluctue habilement entre rock psychédélique et shoegaze. En 2023, le band avait sorti un single intitulé « Brian Jonestown Massacre ». On comprend mieux ainsi les références de ses paysages sonores rêveurs…

Un album devrait voir le jour cette année. Il vient de sortir un Ep 2 titre, « Blue Echo », sur lequel figure « Echo », morceau à écouter

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YEAHRS

Spiritual Sickness

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Le premier elpee de YEAHRS, "Spiritual Sickness", est paru ce 1er mars. Sur cet opus, la formation berlinoise explore habilement deux mondes.

A l’instar de son patronyme qui oscille entre l'euphorie (Yeah Y E_A H) et l'éphémère (Years Y E A RS), sa musique est d'une part brumeuse et diffuse, mais d’autre part agressive. Une expression sonore qui agrège shoegaze, post-punk, rock alternatif et un soupçon de gothique afin de créer un paysage sonore obsédant et immersif.

"Spiritual Sickness" nous invite à affronter nos propres luttes spirituelles et à trouver du réconfort dans la beauté de la musique.

Issu de cet LP, « Rebounds » est en écoute

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Fervents

Faith (single)

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Fervents est une formation originaire de de Liège. Après avoir sorti un premier Ep, (un éponyme), en 2021, sur lequel figurait le percutant « Billy », le groupe est retourné en studio pour enregistrer cinq morceaux plus rugueux et plus sombres, inspirés par la scène grunge et punk hardcore, dont il nous propose un premier single, « Faith ».

Une compo qui nous entraîne dans un voyage tumultueux, sur les traces de ceux qui cherchent la soi-disant terre promise, une destination souvent inaccessible et toujours inhospitalière. C'est une chanson qui met en exergue les choix difficiles que les gens doivent parfois faire, préférant l'incertitude de l'exil à l'abîme de la société qui les a rejetés.

Ancrées par des rythmes abrupts et des mélodies imparables, les trois voix du band s'élèvent à l'unisson contre le conformisme social actuel, la lutte contre les addictions quotidiennes et la recherche d'une vie meilleure.

« Faith » est en écoute

En concert

15 mai, Water Moulin, Tournai

30 mai, Kultura, Liège

31 mai, L'entrepot, Arlon (+ It It Anita)

21 juin, Fêtes De La Musique, Marche-en-Famenne (+ Compact Disk Dummies)

9 octobre, Botanique, Bruxelles. Ep release concert

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Ride

Une question de temps…

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Porte-drapeau du mouvement shoegazing, qui a sévi au début des nineties, Ride a connu deux existences. La première entre 1988 et 1996. Et la seconde, à partir de 2014. Soit une pause de près de 18 ans au cours de laquelle les quatre membres ont multiplié collaborations et projets en solitaire. A l'instar de Mark Gardener, l'un des deux chanteurs/guitaristes qui, outre un LP solo, a développé une carrière de producteur et d’ingé-son, au point de créer son propre studio au sein duquel le groupe a enregistré et parachevé « Interplay ».

Un opus témoin de la progression d'une formation qui a bien évolué depuis les chevauchées ‘guitaristiques’ de ses débuts, proposant, depuis son retour, une musique plus ample et contrastée, en intégrant des références assumées aux bands que les musiciens appréciaient au cours de leur jeunesse (The Cure, New Order, Tears for Fears), sans pour autant se contenter de simples cartes postales musicales nostalgiques… mais plutôt afin de proposer un véritable voyage.  

Des titres comme « Essaouira », « Monaco », Portland » ou « Rocks » constituent-il une invitation au voyage ?

Chacun de nos albums est en quelque sorte un voyage. Pendant que nous ébauchions les morceaux, parce que nous ne parvenions pas à nous mettre d'accord sur les titres, nous avions choisi de leur attribuer des noms de lieux ; et certains sont restés, comme « Monaco ».

Une grande partie de ceux-ci ont été composés et réalisés dans mon studio, Oxford Sound. Pour la première fois, nous avons eu l'impression de disposer de notre home studio. 

Et nous avons pu prendre notre temps, sans ressentir de pression, comme à l'époque de la création du groupe ; c'est la base de tout cet album, dont pratiquement toutes les maquettes originelles proviennent de ces sessions.

Au début, nous n'avions même pas d'ingénieur ou de producteur ; je coiffais, par moments, une casquette d'ingénieur et à d'autres, celle de membre de Ride.

Après la Covid, être à nouveau ensemble dans une pièce et avoir le sentiment que nous pouvions créer de la musique sans avoir à subir la pression de l'argent et du chrono qui tourne, a été une belle émotion.  Personnellement, j'apprécie disposer de temps ; je ne suis pas très doué lorsqu'il s'agit de travailler de manière systématique en termes de créativité musicale. 

« Monaco » s'est concrétisé un soir où tout le monde était parti. J'ai branché le micro, me suis servi un verre de cidre et observé ce qui allait se produire. Je suis passé sans cesse de la console au studio, et j'ai enregistré toutes mes voix durant cette de soirée d'autothérapie. Cette chanson est devenue, en quelque sorte, un exorcisme des pensées noires qui m'ont rongé pendant et après la covid, quand je me suis retrouvé seul dans mon studio. A l'époque, j'ai même douté que nous rejouerions de la musique un jour et que nous accorderions à nouveau des concerts. Ces moments difficiles ont rendu cet album très puissant.

Comment êtes-vous parvenus à conserver la signature initiale d’un son, pendant 30 ans, sans ‘sonner’, justement, obsolète.

Dès le premier jour, nous avons tenté de proposer de la musique qui, à notre avis, était censée être intemporelle. Mais je ne suis pas certain de savoir ce que ce terme signifie (il rit) ; à mon avis, la musique ska est intemporelle, tout comme le hip-hop des débuts. La musique de bonne qualité s’avère quelque part éternelle, mais si vous optez pour un créneau ou une scène spécifique, elle peut rapidement devenir caduque, notamment si votre son est très typé. Les Sex Pistols demeurent excellents à l'écoute, mais d'autres groupes punks résistent moins au temps qui passe…

Il s'agit également d'une question de public, d'auditeurs et de la façon dont les humeurs changent.

En tant que producteur, mon seul véritable indicateur, c’est quand un morceau me touche vraiment. Il est achevé lorsqu'il enclenche chez moi le curseur émotion. Ce processus reste indéfinissable, magique ; et, ce qui est heureux, impossible à obtenir par le biais de l'intelligence artificielle !

Nous ne fabriquons pas des saucisses, mais parfois, un ingrédient peut manquer, pour en fabriquer une d’excellente qualité (rires).

La musique n'est donc pas une science exacte...

Exactement (rires) ! On a, bien sûr, recours à la science dans un studio, de la science sonore, de la technologie. Une fois que vous y avez accès, le reste n'est que pure créativité. Une sorte de peinture extrêmement colorée, où les tons sont les multiples sons que l'on tente d'agencer afin d'entrer en contact avec son public, son auditoire.

Le titre « Monaco » tourne sur lui-même à la manière d'un carrousel.

Oui comme une attraction de fête foraine.

J'ai écrit cette chanson partiellement en France, à la suite d’une conversation avec un musicien français en compagnie duquel je collabore. Il me confiait bosser huit ou neuf mois, puis disposer de temps, durant lequel le gouvernement le rétribuait, afin de réfléchir à d'autres projets.

Nous ne connaîtrons jamais rien de tel en Angleterre. Et il a ajouté :  ‘les Anglais et les Américains vivent pour travailler au lieu de travailler pour vivre’. Cette réflexion m'a paru juste et m'a vraiment marquée. C'est comme si l'Angleterre était devenue semblable à l'Amérique...

J'ai ressenti cette colère que j'ai insufflée dans cette chanson ; le sentiment que nous sommes trop capitalistes, que le coût de la vie devient insupportable, que nous passons notre temps à éponger nos factures plutôt qu'à vivre. Parler de « Monaco », c'était évoquer le capitaliste outrancier dans toute sa splendeur, dans un lieu grotesque où il se concentre. Un autre monde, un univers de contes blingbling où je ne voudrais jamais vivre. S’il existait un peu plus d’équité dans la société, nous pourrions tous vivre un peu plus aisément et disposer d'un peu plus de temps pour... vivre correctement. Ce qui pourrait se révéler bénéfique pour tout le monde, y compris pour les riches.

« Monaco » est une sorte d'appel aux armes. Nous ne sommes pas obligés de nous soumettre à cette pression que l'on nous impose, de travailler comme des robots...

Ride : « Interplay » (Wichita) – sortie le 29 mars 2024

Photo : Cal McIntryre

 

Steve Albini

Décès de Steve Albini, référence incontournable, dans l’univers du rock alternatif…

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Musicien et producteur, Steve Albini est décédé ce 7 mai 2024, à l’âge de 61 ans. Il a produit des albums de Nirvana, Pixies, PJ Harvey, Jimmy Page & Robert Plant, Hugh Cornwell, Stooges, Breeders et la liste est loin d’être exhaustive.

Il a été le leader de plusieurs groupes de rock underground, notamment Big Black, Rapeman et Shellac, qui ont exploré des sonorités brutes, industrielles et expérimentales. Il était également très critique à l’égard de l'industrie musicale et de ses pratiques d'exploitation.

Il préférait se définir comme ingénieur du son plutôt que producteur, car il chercher à capter le son le plus fidèle et le plus naturel des groupes ou des artistes qu'il enregistrait. Il travaillait en analogique, refusait de percevoir des royalties et s'opposait à toute interférence des labels. Il a fondé son propre studio, Electrical Audio, en 1997.

De nombreux artistes ont rendu hommage à Albini, saluant son influence, sa générosité, son intégrité et son originalité. Sur la toile, on le décrit comme une ‘légende’, une ‘icône’, un ‘visionnaire’ et un ‘sorcier’ de l’indie rock...

RIP

 

DIRK.

Prêt à s’exporter…

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Si Bruges est souvent considérée comme la Venise du Nord, ce n’est pas pour autant cette caractéristique qui a attisé la curiosité de votre serviteur ce soir, mais plutôt le lieu emblématique de la jeunesse flandrienne dans lequel va se dérouler une joute… musicale, puisqu’elle met en scène Wallons sous la bannière d’Eosine et Flamands sous celle de DIRK.. Si la musique adoucit les mœurs, elle semble aussi rapprocher les communautés, car si les premiers sont issus de Liège, les seconds sont originaires de Gand.

Quasi-main dans la main, les deux formations se sont donné rendez-vous au sud de la ville, au Cactus Muziekcentrum, un endroit iconoclaste à deux pas de la gare. D’une capacité de 700 places, cette salle de concert est idéale pour y faire de belles découvertes. Et ce sera le cas lors de cette soirée.

Eosine a la lourde tâche d’assurer le supporting act. Ce qui, autant le dire, ne sera pas facile, car venu en masse, le public aborde t-shirts et calicots à l’effigie de DIRK., dont l’univers sonore est différent. Doux euphémisme… Il va donc falloir la jouer fine et convaincre... (lire le compte-rednu )

Le temps aux uns de débarrasser le plancher et aux autres d’installer le matos (sans oublier le public de se rincer le gosier), place à DIRK., un groupe de garage/rock alternatif dirigé par Jelle Denturck…

Quatre garçons de grande taille ! Denturck, chaussé de lunettes dont les verres sont aussi gros que des culs de bouteille, se charge de la basse et du chant. Deux guitaristes le soutiennent ainsi qu’un batteur.

Si au sud de la Belgique, le quartet est considéré comme un OVNI, de l’autre côté de la frontière linguistique, il fait l’unanimité. DIRK. est même l’un des groupes indie les plus programmés dans cette région.

En 2018, la formation avait gravé un premier elpee, déjà prometteur, intitulé « album ». Paru en 2020, le deuxième, « Cracks in Common Sense », est particulièrement bien accueilli par la critique et le public, en Flandre. Quelques compos (« Artline », « Hit ») s’y transforment en véritables hymnes. Et sorti l’an dernier, « Idiot Paradize » recèle aussi quelques sublimes pépites dont on devrait entendre parler, y compris de ce côté de la frontière linguistique.

Le set débute par « Waste » un morceau (d)étonnant issu du premier opus. Complètement déjanté, Jelle frappe les cordes de sa basse avec véhémence, soutenu par les guitaristes solistes et rythmiques. Le quatrième larron, camouflé derrière les fûts, ne tarde pas à venir en aide aux potos. Une compo qui n’est pas avare en énergie. Elle est suivie par l’excellent « Sick ‘n tired », qui évolue dans une veine similaire.

 « Are you awake » prend le relais, une (bonne) chanson qui figure sur le troisième support. Elle permet d’évaluer le processus d’évolution du combo. Le son rugueux et dirty des débuts a laissé place à une expression sonore davantage chirurgicale, sans toutefois renier les fondamentaux du band.

Libérant une belle dose d’intensité, « Idiot Paradise » campe dans les portugaises et excelle par sa fausse simplicité. Une chanson explosive, riche en riffs de guitare, tandis que la session rythmique martèle les tympans et laisse des traces indélébiles dans le ciboulot.

Si l’agressivité des guitares relie DIRK. à Fugazi, son ingéniosité transversale évoque Pavement voire les Pixies, une pointe de Weezer s’invitant de temps à autre dans l’ensemble. Des sonorités robustes et saturées giclent des grattes, tout au long d’un « Hide », qui ne cache rien…

Ce band est lui aussi taillé pour la scène. Très à l’aise, les membres affichent une technique impeccable et maîtrisent parfaitement leur sujet. On se rend compte qu’ils ont déjà bien bourlingué et écumé les quatre coins de la Belgique flandrienne.

La complicité qui les lie au public est sincère et chaleureuse, à l’instar de cette gonzesse qui interrompt le set pour abreuver le chanteur d’une bonne pinte, sous les cris hilares d’un public… chaud boulette.

Mélodiquement planant et s’autorisant des envolées lyriques, « Alarms » confirme tout le potentiel d’une formation qui mériterait de trouver écho sur la scène internationale.

Avec ses riffs abrasifs, son côté percutant, son énergie et sa volonté de bien faire les choses tout en apportant du bonheur au public, DIRK. affiche une personnalité bien singulière marquant les esprits… y compris ceux des plus sceptiques...

Encore une fierté noir-jaune-rouge.

(Organisation : Cactus Club)

 

 

Eosine

Une musique à la prose poétique et à l’esthétique raffinée…

Écrit par

Si Bruges est souvent considérée comme la Venise du Nord, ce n’est pas pour autant cette caractéristique qui a attisé la curiosité de votre serviteur ce soir, mais plutôt le lieu emblématique de la jeunesse flandrienne dans lequel va se dérouler une joute… musicale, puisqu’elle met en scène Wallons sous la bannière d’Eosine et Flamands sous celle de DIRK.. Si la musique adoucit les mœurs, elle semble aussi rapprocher les communautés, car si les premiers sont issus de Liège, les seconds sont originaires de Gand.

Quasi-main dans la main, les deux formations se sont donné rendez-vous au sud de la ville, au Cactus Muziekcentrum, un endroit iconoclaste à deux pas de la gare. D’une capacité de 700 places, cette salle de concert est idéale pour y faire de belles découvertes. Et ce sera le cas lors de cette soirée.

Eosine a la lourde tâche d’assurer le supporting act. Ce qui, autant le dire, ne sera pas facile, car venu en masse, le public aborde t-shirts et calicots à l’effigie de DIRK., dont l’univers sonore est différent. Doux euphémisme… Il va donc falloir la jouer fine et convaincre.

Lorsque les musiciens d’Eosine grimpent sur l’estrade, on imagine à peine que des aussi jeunes musicos puissent bénéficier d’une couverture scénique de grande envergure. Une impression à prendre avec des pincettes puisqu’ils sont habitués à se produire sur scène.

Et puis, le combo a décroché la victoire au Concours Circuit, en décembre 2022, devant un parterre de 120 professionnels, ce qui n’est pas rien dans le plat pays.

Il est drivé par la frêle Elena Lacroix. La jeune femme, toute vêtue de blanc à l’image d’une immaculée, avance d’un pas timide, mais d’un pas décidé tout de même. Elle se consacre à la gratte électrique et au chant.

Les pointes de ses cheveux sont étrangement colorées en vert. Elle est accompagnée d’un batteur et d’un second guitariste. Guillaume, un pote, se charge de la basse, car le préposé attitré s’est barré une quinzaine de jours avant le concert. Fallait donc prêter main forte au team, le temps de quelques dates.

Comptant deux Eps à son actif. "Obsidian" (2021) et Carolline (2023), mixé et masterisé par Mark Gardener –un des deux chanteurs/guitaristes du légendaire de shoegaze, Ride– le quatuor devrait en sortir un troisième en septembre ; mais pour l’instant aucun détail n’a filtré quant au contenu, si ce n’est qu’il a été enregistré dans les conditions du live. Wait and see donc…

Alors qu’Elena s’amusait, il y a quelques années encore, à composer seule de la musique dans sa chambre, elle se retrouve aujourd’hui sous les feux des projecteurs. Si le succès est soudain, est-il inattendu pour autant ?

Naviguant entre dreampop et shoegaze, des genres que les moins de 20 ans disent ne pas connaître, le groupe propose un univers qui lorgne du côté de Slowdive ou encore de Cocteau Twins. A la différence qu’il subsiste une volonté très marquée aujourd’hui de s’en détacher afin de produire un son bien personnel.

Les ‘post-adolescents’ prennent un plaisir immense à se produire sur les planches, les compositions flirtant avec l’abstrait sidéral. Il y a quelque chose de liturgique même, transportant l’auditoire vers une jouissance cosmique. La manière dont Elena manipule son instrument est d’une sensualité éblouissante. Elle est juste magnifique à contempler, chaque accord dispensé reflétant une maîtrise d’orfèvre.

Elle élève ses compositions avec une précision chirurgicale, s’enfonçant ci et là dans une pop cotonneuse, n’évitant malheureusement pas les écueils du genre, tandis que la basse vient appuyer ses lyrics puissants et subtils à la fois. La frappe du drummer est marquée, alternant souplesse et précision. Les guitares chantonnent tour à tour entre reverb, chorus et delay, tandis que la voix lead éthérée est soutenue par une ligne de basse cold wave qui tranche avec l’atmosphère vaporeuse des compos. Et si le temps s’était arrêté tout simplement ?

Le verdict est sans appel ! Si Eosine est avant tout une musique, voire une prose poétique, elle véhicule aussi une esthétique raffinée…

Eosine (s’)offre un show parfaitement carré et cadré. Absolument rien n’est laissé au hasard. Et certainement pas cette culture à l’image très imprégnée, à l’instar du colorant histologique éponyme (NDR : une substance qui permet de colorer des cellules dans le but de les observer plus facilement au microscope), car il crée de jolis motifs, un peu comme des peintures abstraites, comme un pont entre la science et la musique ou l’art en général.

Eosine s’exerce pleinement sur les planches. C’est un groupe forcément taillé pour le live, les stéréotypes radiophoniques limités aux trois minutes trente reflétant peu son champ d’action et l’univers féérique dans lequel il baigne.

Alors qu’il avait la lourde responsabilité d’intéresser le public, d’apprivoiser la culture flamingante et imposer son style, le band a su marquer au fer rouge le cœur du public. Pari gagné !

Le temps aux uns de débarrasser le plancher et aux autres d’installer le matos (sans oublier le public de se rincer le gosier), place à DIRK., un groupe de garage/rock alternatif dirigé par Jelle Denturck… (lire la suite, ici)

(Organisation : Cactus Club)

Roots And Roses 2024 : mercredi 1er mai

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Le 1er mai, c’est la fête du Travail, mais aussi le jour où l’on offre un brin de muguet à un proche. Mais, à Lessines, c’est surtout la date du festival Roots & Roses. En 2024, il célèbre sa 13ème édition. L’an dernier, elle s’était déroulée, exceptionnellement, sur deux jours. Elle se limitera, donc, cette fois-ci, à une seule journée

Ce festival à taille humaine permet la rencontre entre public et artistes avant ou après les prestations. Qu’ils soient belges ou internationaux.

Grâce à ses deux scènes plantées sous autant de chapiteaux, la programmation explore tant les tendances rock actuelles et innovantes (scène ‘Roses’) ainsi que des types de musiques plus conventionnelle tels que le blues, le folk, l’americana ou la soul (scène ‘Roots’).

Parmi les groupes noir-jaune-rouge, on épinglera la présence de Soror, Eosine (NDR : le gagnant du Concours Circuit 2023) et The Seatsniffers, de retour après une pause de 12 ans.

Assurer l’ouverture d’un festival n’est pas toujours facile. Surtout quand elle est programmée à 11h45, moment qui, en général, ne draine pas la grande foule. Il revient donc à The Golden Glows de lancer les hostilités.

Ce trio anversois est cependant réduit, aujourd’hui, à un duo. La chanteuse principale a perdu la voix. Ou c’est l’inverse. Et pourtant, les parties vocales sont soignées. Parfois on pense à Simon & Garfunkel. Elles sont assurées par le guitariste, armé d’une semi-acoustique, stetson enfoncé sur le crâne, et une chanteuse, vêtue de noir, qui se charge du tambourin, des cymbalettes ou des maracas. D’une durée de 30 minutes, le set est cosy et intimiste. Le tandem nous réserve des extraits de ses deux elpees, « Sunrise » (2023) et « The Songbook Of Harry Smith » (2019), dont on épinglera « Sunrise », « Stardust » et « California (The Golden States) », tirées du dernier.

Sr la scène Roses, se produit Soror, un quatuor basé à Bruxelles né de la rencontre entre Sophie Chiaramonte, bassiste passionnée de rock, et Alice Ably, bercée au trip-hop des années 90. Cette osmose entre lignes de basses envoûtantes et voix infusée à la Beth Gibbons est soutenue par les grooves tranchants de batterie imprimés par Théo Lanau et traversée par les lignes de guitare subtiles de Thibaut Lambrechts. A son actif, un Ep éponyme paru en 2019 et un album (« New Born »), en 2023. Un disque produit par Koen Gisen (NDR : c’est le mari d’Ann Pierlé).

L’auditoire est déjà plus conséquent. « Shadow Of A Doubt » ne laisse planer aucun doute sur la qualité des musicien(ne)s. « Bohemian Paradise » émarge davantage à l’indie rock. Une compo psyché qui libère un groove hypnotique. C’est d’ailleurs le premier single extrait de « New Born ». Et la formation n’oublie pas de réaliser une « Copy Of You ». Le public semble ravi de la prestation.

Côté ‘Roots’, un Australien s’apprête à grimper sur l’estrade : Jesse Redwing. Il a été demi-finalistes de l'International Blues Challenge sur l'emblématique Beale Street de Memphis, cette année. Il y a plus de 20 ans qu’il roule sa bosse dans les lieux enfumés. En compagnie de son groupe, il a accompli plusieurs tournées en Europe et aux États-Unis. Il a assuré les supporting acts pour Cédric Burnside, Jon Cleary, Cold Chisel, The Teskey Brothers et Ana Popovic. Un titre de son premier opus, « Crawlin’ Up the Walls », a été repris dans la série à succès de Netflix : « Shooter ». Il compte deux elpees studio et deux ‘live’ à son actif. Il joue dans la pure tradition du Chicago Blues et puise ses influences majeures chez des légendes comme Howlin' Wolf et Muddy Waters.

Sur les planches, il est soutenu par un drummer et le bassiste Carlo Van Belleghem.

Le trio entame le concert par le très funky, « I Don't Wanna End Up Like That ». Il rend hommage à ses dieux du blues à traves « Turn Away », un morceau qui s’enfonce dans les marais du Delta infesté d’alligators. Dès qu’il en a l’opportunité, entre ses riffs bluesy, Redwing boit sa bouteille de Tequila au goulot. Et il achève son set par le boogie crade et fangeux « Run DB ». Votre serviteur apprécie…

Retour vers la scène « Roses » pour assister au set du gagnant de l’édition 2023 du Concours Circuit, Eosine. Et le band a été sélectionné pour la cuvée 2024 du Humo’s Rock Rally. Un quatuor emmené par Elena Lacroix. Elle est tout de blanc vêtue : pantalon et tee-shirt. Mais, contraste détonnant : les extrémités de sa longue chevelure sont teintées de vert. Elle se consacre au chant et à la guitare rythmique et est épaulée par un autre sixcordiste (soliste), un drummer et un bassiste. 

Inspirés par les paysages sonores enivrants et éthérés du ‘shoegaze’, les compositions d'Eosine évoluent vers des structures plus progressives. A cause des jolies mélodies, des harmonies vocales atmosphériques et des variations psychédéliques. « Limewood » et « Plant Healing » libèrent une fameuse dose d’intensité. Les riffs dispensés par Dima illuminent « No Horses » et « Above ». Tout serait parfait dans le meilleur des mondes, si les balances avaient été correctement réglées. Mais malheureusement, ce n’était pas le cas.

Willy Mason et programmé sur le podium ‘Roots’. Fils de Jemima James et Michael Mason, tous deux auteurs-compositeurs, il est né à White Plains, dans l'État de New York, et sa jeunesse a baigné dans le folk.

S’il puise ses influences majeures dans le grunge (Nirvana et Pearl Jam, en tête), punk et indie rock, son concert est plutôt varié et oscille du Delta blues (« Reservation ») à la ballade country (« Sharon »), en passant par le magnétique, le rock frénétique (« Riptide ») et le blues/rock (« Take It Off »).

Il est temps d’aller se restaurer. Mais il faut reconnaître que par rapport aux éditions précédentes, non seulement les prix ont grimpé, mais la qualité de la nourriture laisse à désirer. Autre problème, le système de rechargement du ‘bracelet scan’, par bornes électroniques, à l’aide de sa carte bancaire, n’est pas au point. Il tombe régulièrement en panne…

Retour vers la scène ‘Roses’ pour accueillir le power trio hexagonal, Dirty Deep. Soit le chanteur/harmoniciste/guitariste Victor Sbrovazzo, le drummer Geoffroy Sourp et enfin le bassiste Adam Lanfrey. Le combo se nourrit de références empruntées au Delta blues (Little Walter, Son House, Sonny Boy Williamson II, John Lee Hooker et Robert Johnson), mais en y injectant des nuances de grunge et de garage.

Les musicos affichent une technique irréprochable. Pour la seconde fois de la journée, on s’enfonce dans les marais de la Louisiane. A mi-parcours, Victor se met à souffler dans son harmonica. Et ses interventions déclenchent un bel enthousiasme au sein de la foule, qui applaudit régulièrement le virtuose…

Sur la scène ‘Roots’, Erikson-Delcroix & The Leftbank Ramblers se prépare à grimper sur le podium. Il s’agit d’une formation belge responsable d’une forme de country baptisée americana. Nathalie Delcroix a beaucoup écouté de c&w au cours de sa jeunesse : celle appréciée par ses parents. Bjorn Eriksson a milité chez Zita Swoon, Maxon Blewitt et Admiral Freebee. Comme guitariste. Le couple est épaulé par The Leftbank Ramblers », un band impliquant d’excellent musiciens ; en l’occurrence Elko Blijweert (guitare), Tomas De Smet (contrebasse), Peter Pask (guitare/claviers) et Alain Rylant (drums).

Au cours du set, le collectif va rendre hommage aux pionniers de la country. Stetson vissé sur le crâne, Bjon se sert régulièrement d’une pedal steel.  Et on est parti pour un long périple à travers les plaines de l’Ouest américain. A l’écoute de l’adaptation du « I Scare Muself » de Thomas Dolby on imagine une B.O. pour western. « You're Gonna Change » et « Lovesick Blues » rendent hommage à Hank Williams. Et la prestation de s’achever par « If I Were A Carpenter », une composition écrite, à l'origine, par Tim Hardin. La version proposée est de toute beauté. A vous flanquer la chair de poule !

The Cold Stares a parcouru le monde en duo pendant près d'une décennie. En 2023, le groupe d’Evansville (NDR : c’est dans l'Indiana) s’est adapté à un nouveau style et a entamé sa progression en incorporant un troisième membre, devenant ainsi un power trio composé du guitariste/chanteur Chris Tapp, du batteur Brian Mullins et du bassiste Bryce Klueh. Sous ce line up, il a alors gravé un opus aussi explosif qu’excellent, « Voices ».

Energique, le show évoque tour à tour Joe Bonamassa, Larkin Poe, Rival Sons, Reignwolf, Spoon, Grand Funk Railroad ou Thievery Corp.

Le rock sudiste « Horse To Water » entame le set. Plus rock/garage, « Fool's Gold » est plutôt hanté par les Pixies, un morceau qui contraste agréablement avec les sons blues profonds de « Nothing But The Blues » et « Prosecution Blues ». Quoique de bonne facture, les titres peinent parfois à accrocher…

Les Américano-hollandais Michelle David et The True Tones investissent ensuite l’estrade ‘Roots’. Ils roulent leur bosse, à travers le monde, depuis 4 ans. Originaire de Caroline du Nord, Michelle David a grandi à New York et, comme beaucoup de ses compagnons d'âme, a chanté très jeune a sein d’un chœur. Pour la circonstance, il s’agissait de The Mission Of Love. Et il faut reconnaître que cet épisode a marqué la vocaliste. Ainsi, elle proclame ses convictions dans des chansons gospel comme « Peace », et nous ramène au culte de à son Eglise de New York tout au long de « More Grace » et « You Are Rocking My Soul ». Elle lève constamment les mains, et demande à la foule de faire de même et de les remuer, comme dans la tradition gospel. Enfin, tout au long de morceaux soul tels que « Brothers and Sisters », « That Is You » et « If You Don't Try », la diva tente de nous convertir… Heureusement, grâce aux True Tones, la musique élargit cependant son horizon et embrasse des grooves entraînants et des mélodies serrées

Direction scène Roses, pour assister au concert de Frankie and The Witch Fingers. Le groupe s'est formé et a mûri à Bloomington, en Indiana, avant de se diriger vers l'Ouest. A Los Angeles, il a été contaminé par le rock garage. Et puis progressivement, par le post-punk.

Dylan Sizemore (chant/guitare), Josh Menashe (guitare solo/synthé/sax/ flûte), Nicole ‘Nikki Pickle’ Smith (basse) et Nick Aguilar (drums) se servent d’une imagerie lyrique absurde, imprégnée d’hallucinations, de paranoïa et de luxure. Sa musique est paradoxalement, à la fois sombre et ludique. Un paradoxe qu’on retrouve dans son concert à la fois surpuissant, explosif, festif et hanté et qui libère un groove primordial…

Cette dualité s’exprime à tous niveaux : dans des harmonies vocales aériennes sur des riffs lourdement dentelés, et incendiaires ; dans des racines chamaniques cachées sous une étrangeté éclatante ; des étendues ronflantes et des coups toniques.

Pour votre serviteur, le dernier concert de la soirée se déroulera du côté de la scène Roots ». Après presque 12 ans de silence, il est de retour ! The Seatsniffers est sans aucun doute le plus populaire, le plus ancien, le plus international et, en un mot, le meilleur groupe de roots-rock belge de tous les temps. Sa musique est le fruit d’un cocktail de rock’n’roll, r&b, rockabilly, soul, blues et ska, mais dispensé avec une énergie et une attitude punk-rock. Walter Broes (chant, guitare), Bop De Houwer (contrebasse), Piet De Houwer (batterie) et Roel Jacobs (saxophone) nous réservent un set percutant, dont on épinglera les rockabilly fumants « Loudmouth », « Git's Done », « Crush On You » et « Arabian Love Call » ainsi que « Baby Come To Papa », un morceau enrichi par une superbe intervention de Roel au saxophone et cours duquel Walter se mue en crooner…

La journée a été longue et fructueuses, votre serviteur fait l’impasse sur Dewolff, et retourne dans ses pénates. A l’année prochaine et comme dirait Michelle David : ‘Si Dieu le veut’…

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(Organisation : Centre Culturel René Magritte de Lessines)

Novastar

Je suis très sensible aux sons, au timbre, à la couleur des mots…

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Pilier de la ‘belpop’ depuis 25 ans, le belgo-hollandais Joost Zweegers, mieux connu pour son projet Novastar, a choisi, plutôt que de se remémorer ses succès du passé, de les réinterpréter, à l'instar de « Mars Needs Woman » ou « Never Back Down », en imaginant une musique, fruit d’une une alchimie subtile entre celles des Beatles, de Neil Young, de Tom Petty et de Randy Newman. A ses dix incunables, Joost, accompagné de son combo britannique, en a ajouté un nouveau, « Look At You Know », qu'il compte bien jouer cet été lors de son passage, en tête d'affiche, de la cinquantième édition du festival de Dranouter. Comme d'ailleurs le titre éponyme de cette compilation, opportunément et ironiquement intitulée « The Best Is Yet To Come », qui au lieu d’une compile, et devenue un best ‘tof’…

Pourquoi cette relecture de votre œuvre ?

Parce qu’il y a dix ans que j'enregistre mes disques à Brighton, en compagnie des musiciens et producteurs britanniques, lesquels me réclament un ‘best of’ depuis des années ; ce que je n'ai jamais accepté, refusant de regarder en arrière. Finalement, je me suis dit que si je devais sortir une compilation, c'était maintenant ou jamais, dans le cadre de mon changement de label, et par le biais d'une relecture en compagnie de ce groupe, plutôt qu'au travers des enregistrements originaux.

Je l'ai réenregistré en direct, qui plus est, au studio Abbey Road. Vu l'histoire mythique du lieu, c'était comme un rêve d'enfant pour moi.

Et vous êtes plutôt Harrison, McCartney ou Lennon ?

C'est surtout la synergie entre les quatre musiciens que j'apprécie. The Beatles, en tant que groupe, reste ma plus grande source d'inspiration, tout comme Neil Young. Les Beatles pour les chansons pop et les voix ; et Neil Young pour la vibe mystique.

Quels rapports entretenez-vous avec ce dernier ?

Je suis autodidacte, et j'ai débuté en interprétant des chansons de Neil Young quand j'avais quatorze ans. Et lorsque j'ai connu le succès en 2000, j'ai entrepris une tournée européenne complète en compagnie du grand rocker canadien. Partir en tournée avec mon idole m’a beaucoup inspiré.

Vous êtes toujours en relation ?

Non. Cependant, je communique toujours avec des membres du Crazy Horse, son groupe, et son producteur, Niko Bolas. Mais j'ai eu d'excellents contacts avec Neil pendant cette tournée, et cela s'est révélé primordial pour moi. Je donne souvent des concerts en solo, au piano et à la guitare, et c'est sous ce format que mon côté Neil Young s'exprime. En revanche, lorsque je me produis auprès de mes amis britanniques, le résultat ressemble davantage aux Beatles.

Etes-vous plutôt Elton John, Randy Newman ou Billy Joël ?

La profondeur de Randy Newman correspond mieux à ma musique, surtout en solo. Il en va de même pour l'Elton John des deux ou trois premiers albums. Il est vrai que sur ce ‘best of’, j'ai laissé de côté les guitares acoustiques au profit du piano.

Novastar, est-ce un vrai groupe ou plutôt l'émanation de votre personne ?

C'est plutôt mon personnage public. Je n'ai jamais vraiment disposé d'un groupe stable ; d'une part, parce que je désirais être totalement libre, et de l'autre parce que j’accorde beaucoup de concerts solos.

Désormais, vous vous considérez comme Belge ou Hollandais ?

J'ai vécu en Belgique toute ma vie et je suis un grand fan de ‘notre’ pays. Je suis né dans le sud des Pays-Bas, à la frontière de la Belgique et j'ai toujours demeuré dans le Limbourg. Je me sens comme un Belge sur un vélo hollandais (Il rit)

Mais j'adore jouer de cette ambiguïté. Je me produis également souvent aux Pays-Bas où l'on me pose souvent cette question ; et évidemment, je réponds que je suis hollandais (rires) !

Pensez-vous un jour enregistrer un elpee en néerlandais ou en français ?

Si cela se produit, ce serait plutôt en français. J'adore le son de la langue française qui, comme l'anglais, est très agréable à chanter. Le français a un son totalement différent, mais sa couleur se révèle également très romantique.

Car je suis très sensible aux sons, au timbre, à la couleur des mots. Je travaille une composition jusqu'à obtenir un bon texte en termes de sens, mais aussi de timbre et de tonalité. C'est ce que font également les Britanniques ; parfois, un texte peut être très simple, mais sonner parfaitement et toucher dès lors l'auditeur. Alors que dans le cas des Américains, il s'agit souvent d'une histoire, d'un récit... mais sans les couleurs.

Être invité à vous produire à Dranouter dans le cadre de la cinquantième édition du festival, cela vous honore ?

Oui, je m’y suis produit à plusieurs reprises. A l’origine, c’était un festival très folk. J'adore ce lieu situé au pied du mont Kemmel. Je suis vraiment honoré d'être à l'affiche que je vais partager avec l'un de mes grands amis, Mike Scott des Waterboys, avec qui j'ai composé. Il y a d'ailleurs de grandes chances que nous fassions quelque chose ensemble sur scène lors de cette cinquantième édition...

Novastar : The Best Is Yet To Come (Universal) – paru le16/02/2024

Festival Dranouteur, du 2 au 4 août prochain. Infos : www.festivaldranouter.be

 

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