Baby Fire en état de grâce…

« A Year of Grace », c’est le titre du nouvel Ep de Baby Fire. Le groupe belge complète la trilogie de la grâce commencée par l'Ep quatre titres « Searching for Grace » en 2020 et l'album « Grace » en 2022. « A Year of Grace » recèle 3 remixes de l’elpee, un…

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Le DIY de scrapidoh

Bercé par le rock indé depuis ses débuts, scrapidoh était à l’origine le projet solo de Seb Vanneste. Né en pleine gestation post-covid, il s’est transformé en groupe pour le défendre en ‘live’ : Matt à la basse, Jean a la guitare, FJ à la batterie ainsi que…

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Fenne Lily

Superbe et intimiste…

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Née en 1997, Fenne Lily est une auteure-compositrice-interprète de folk. Son premier album studio, « On Hold », est sorti en 2018, un opus enregistré sous la houlette de John Parish, le bras droit de PJ Harvey. Depuis, l’artiste britannique a déménagé à New York et intégré l’écurie de Dead Oceans (Phoebe Bridgers, Mitski, Bright Eyes) et publié deux autres long playings, dont "Breach", en 2020, et « Big Picture », ce 14 avril 2023. Cet LP a été écrit après une déception amoureuse vécue en 2020 ; et elle y raconte les diverses phases qu’elle a traversées au cours de cette période douloureuse.

Naima Bock assure le supporting act. Cette musicienne, chanteuse et compositrice indépendante est basée à Londres, au Royaume-Uni. Fille d’une mère grecque/anglaise et d'un père brésilien, elle a passé sa petite enfance à Sao Paulo. Naima et sa famille ont déménagé dans le sud de Londres à l'âge de sept ans. Adolescente, elle a commencé à assister à des spectacles, principalement au Windmill de Brixton. À l'âge de 15 ans, elle fonde Goat Gril en compagnie de quelques amis. Au sein de ce groupe de post-punk, elle se consacre alors à la basse. Après y avoir passé 6 années, elle décide de se lancer en solitaire. Son premier album, « Giant palm », est paru en 2022. Et elle vient de publier un nouveau single, « Lines ».

Sur les planches, elle est seule, armée de sa gratte semi-acoustique. C’est cet instrument et sa voix profonde qui véhiculent ses émotions, dans un style folk teinté de carioca, de jazz et aux réminiscences balkaniques voire folktronica ; un univers sonore qui oscille quelque part entre ceux d’Aldous Harding, de Matt Elliott et de Broadcast. Bref, particulièrement éclectique. Ses morceaux à rallonge frôlent parfois l’impro.

La setlist va nous réserver le nouveau single, des extraits de son premier album (NDR : elpee aux harmonies vocales multiformes et enrichi d’une pléiade d’instruments insolites), et de nouvelles compos, probablement prévues pour un futur elpee.

Setlist : « Thirty Degrees », « Lines », « Campervan », « Gentle », « Assum », « Giant Palm », « Some Day »

Fenne Lily grimpe sur les planches. Elle se consacre au chant et à la guitare. Elle en possède 4 dont une superbe de couleur blanche et une semi-acoustique. Elle est soutenue par un bassiste et un drummer. En arrière-plan, figure le logo de son dernier long playing, sur une tenture.

Le set s’ouvre par le country/folk « Map Of Japan », une chanson empreinte de tendresse. Et pourtant elle se sert de pédales de distorsion qui lui permettent d’injecter de la reverb dans sa gratte et de vocoder sa voix. Très interactive, elle s’adresse régulièrement à l’auditoire. Sur un ton optimiste, « Lights Light Up » évoque paradoxalement l’inéluctable rupture. La compo débute sur un ton léger et brillant aux harmoniques tamisées. Le drumming est opéré par des sticks à balais, y compris sur les cymbales. Les accords de gratte sont d’abord fragiles avant de devenir plus allègres. Belle et aérienne, la voix caresse les tympans. Elle épanche toute sa mélancolie tout au long de "Dawncolored Horse" et devient bouleversante sur « Henry » et « Pick ». Au beau milieu du set, Naima Block rejoint le trio et s’installe derrière les claviers.

Fenne tisse d’élégantes mélodies aux textes à tiroirs, qui devraient ravir les fans de Phoebe Bridges, Charlie Cunningham et Taylor Swift.

« Big Picture » lui permet de trouver un sens à son existence avant de prendre de la hauteur sur « In My Own Time » et la conclusion enchanteresse et intimiste de « Half Finished » où elle cicatrise sa peine la plus profonde afin de pouvoir tourner la page.

Une prestation superbe et intimiste de cette très jolie et sympathique Britannique. Selon l’humble avis de votre serviteur, elle ne devrait pas rester longtemps célibataire…

Setlist : « Map Of Japan », « Lights Light Up », « Dawncolored Horse », « Hypochondriac », « Berlin », « 2+2 », « In My Own Time », « Pick », « Alapathy », « Henry", « Half Finished ».

Rappel : « I Used to Hate My Body but Now I Just Hate You », « Car Park », « Top To Toe »

(Organisation : Ancienne Belgique)

UK

Jean-Baptiste Guégan

Quelque chose de… Johnny…

Écrit par

Après sa victoire dans l’émission de télévision ‘La France a un incroyable talent’, décrochée en 2018, Jean Baptiste Guégan a vendu plus de 400 000 albums de son premier album « Puisque c'est écrit ». Ce qui lui a permis de fouler la scène d’une cinquantaine de Zénith et même celle de la mythique Accor Arena de Paris, en mars 2020. Son troisième elpee, « Toutes les larmes sèchent un jour », est paru en décembre de l’an dernier.

Surnommé la voix de Johnny, il s’évertue la plupart du temps, à faire revivre son idole sur les planches, même si au fil du temps, il s’est forgé un répertoire personnel. Cependant, il a baptisé sa nouvelle tournée ‘Johnny, vous et moi’. Et puis, il a quand même bossé en compagnie du parolier attitré de Jean-Philippe Smet, Michel Mallory.

Il se produisait ce mercredi 12 avril au Cirque Royal de Bruxelles. Ce concert devait se dérouler le 11 mars dernier, mais il avait été reporté pour raisons de santé.

Le set s’ouvre par une version revisitée d’« Allumer le feu ». Une bonne entrée en matière pour un show qui promet d’être sulfureux. Le son est nickel. Place ensuite à une adaptation fidèle à la compo originale de la superbe ballade, « Marie ». Sur les planches, Jean-Baptiste Guégan est entouré de son fidèle sextet, en l’occurrence un drummer, un claviériste, deux guitaristes, un harmoniciste (NDR : celui qu’on entend le plus) et un bassiste. Sans oublier les deux choristes. Vêtu de noir en début de concert, J-B J va se changer au cours de la soirée, lorsque trempé de sueur, il filera dans sa loge afin d’enfiler un froc en cuir (noir) et une chemise (bleue) de style Elvis Presley. Il lui rend d’ailleurs hommage à travers « Chante Elvis ».

JBG signale que le répertoire (NDR : qui est sculpté aussi bien dans le blues, le boogie, le rock, le rockabilly, l’americana et les ballades) est équitablement partagé entre le sien et celui de Johnny. Mais son âme plane toujours au-dessus des mots.

Interactif, il s’assied parfois sur un siège haut, une six cordes à la main, lors de morceaux acoustiques. Ce sont les rares moments au cours desquels il peut reprendre son souffle.

Tout au long de « Les frères du Rock’n’roll », les grattes sont huileuses. Parfois il y en a quatre en même temps. Et le résultat est particulièrement électrique. Il attaque » Coupable ». Signé Mallory, ce morceau était, au départ, destiné à Hallyday, mais finalement, à la suite de son décès, c’est J-B G qui l’a enregistrée à Nashville, comme la plupart des titres de sa discographie.

Toujours dans le domaine des reprises, « Gabrielle » est une chanson d’amour issue de la plume de Jacques Revaux (parolier de Claude François et de Michel Sardou). Elle oscille entre la country et le r&b. J-B G nous réserve « Le Baiser De Judas » à la gratte semi-acoustique, une composition qui traite de l’hypocrisie. Le texte du premier couplet relate : ‘Les faux amis c'est comme le temps. Ça ne fait pas de cadeau. Des intrigants prêts à tout. Pour être sur la photo. Quand tous ces flatteurs qui se prétendaient mes frères. Qui me serrait dans leurs bras…’ Ecrite par Georges Garvarentz, parolier pour les Chaussette Noires, Michel Sardou, Sylvie Vartan et Charles Aznavour, « Retiens La Nuit » nous replonge à l’époque des ‘yéyés’. Tout au long de « Saint-Barthélemy » (NDR : c’est là où repose son maître), île française des petites Antilles, il rend hommage à Johnny. Emouvant, Le Pays d’Armor » évoque la Bretagne d’où il est originaire, et notamment de Saint-Brieuc, fait de granit, de terre, de légende, de lande, de rivière et de vent. L’absence de cornemuse est compensée par le fifre, joué par l’excellent harmoniciste. C’est le moment choisi par J-B G pour se fondre dans la foule afin de signer des autographes, accepter des selfies et empoigner des mains. Il signale que le temps est compté, car il doit continuer son show, mais il y passe quand même 10 bonnes minutes, alors que les musicos meublent l’espace sonore. Guégan achève son concert par « Passez La monnaie » et « Sur Le Bord de La Rue ».

En rappel, il revient seul pour interpréter « Merci ». C’est sa façon de nous remercier.

Quelque chose de Johnny hante les concerts de Jean-Baptiste Guégan. Mais l’artiste évite les faux-semblants. Ses albums sont à la fois personnels, intimes, mais rock et populaires, abordant des thèmes que Johnny aurait aimés. Et la voix ! Même les critiques musicaux comme Philippe Manœuvre le disent : ‘Il a la même voix, la même empreinte vocale. Quand on ferme les yeux on entend Johnny Hallyday’. Mais on ne ferme pas les yeux pour un spectacle de Jean-Baptiste Guégan car, comme lui, il a fait le show pendant près de deux heures.

Votre serviteur a rarement assisté à un spectacle d’un artiste si près de son public. Il n’est pas un fan de Johnny, mais a été charmé par celui de Jean-Baptiste Guégan...

Setlist :

« Allumez le feu », « Marie », « Les Frères du Rock And Roll », « Coupable », « Gabrielle », « Le Baiser De Juda », « Retiens La Nuit », « Oh Chérie » (Lavoine), On Va A Nashville », « Saint-Barthélemy », « Chante Elvis », « Le Pays d’Armor », « Passez La monnaie », « Sur Le Bord de La Rue ».

Rappel :

« Merci »

(Organisation : Next Step)

 

Hayley Kiyoko

Un show à l’américaine…

Écrit par

L’AB Box accueille, ce mardi 11 avril 2023, Hayley Kiyoko. Son second elpee, « Panorama », est paru en juillet de l’an dernier. Elle appartient à l’avant-garde d'un mouvement pop queer totalement décomplexé et propose une ‘bubble-gum’ pop aux rythmes électro incandescents. D’origine japonaise, elle a acquis rapidement un statut de star, en se produisant au sein de groupes comme Stunners (2007) ou Hede (2008). Elle est ensuite devenue actrice pour des séries chez Disney Channel. Et c’est en 2015, qu’elle s'est fait connaitre dans le monde entier grâce à sa chanson, « Girls Like Girls », qui comptabilise des millions de vues sur YouTube. Une ode à l'amour qui lui a permis d'être érigée en icône de la lutte homosexuelle. Pas étonnant que les fans l'aient affectueusement surnommée ‘Lesbian Jesus’…

Ce soir, la génération Tik Tok est majoritaire (?!?!?). On croise çà et là l’un ou l’autre quadra, quinqua ou sexa, mais le nombreux public est constitué d’ados… qui se filment…

Pour assurer le supporting act, elle a emmené, dans ses bagages, Leah Kate, une autre Américaine qui avait déjà foulé les planches de l’Ancienne Belgique, en novembre 2022. Elle partage les mêmes convictions LGBTQ+ que la tête d’affiche.

De son véritable nom Leah Kalmenson, cette artiste est responsable d’une pop rétro-électro qui donne l'impression que les nineties sont parvenues à se renouveler depuis 2020. Ce soir, elle est venue défendre son dernier elpee, « Alive And Unswell », paru en octobre dernier.

Le set s’ouvre par « But I Lied ». Sexy, elle porte un body blanc et un pantalon de la même teinte, mais liseré de fines lignes bleues. Derrière elle et en partie centrale, un écran plat au fond rose est placé à mi-hauteur, sur lequel son nom est inscrit en lettres blanches, à la droite duquel figure un cœur barré d’un éclair qui saigne. Soufflée par un puissant ventilo, sa longue chevelure de jais ondule au gré de ses déhanchements et de ses déplacements sur le podium. Interactive, elle ne craint pas de s’adresser aux premiers rangs. Elle est soutenue par un multi-instrumentiste qui alterne guitare et basse, ainsi qu’un drummer, perché sur une petite estrade. Il dispose d’un MPD, d’une batterie électronique et d’un pc miniature.

Elle demande au public s’il souhaite danser, jumper, rire ou crier. Elle ondoie comme une sirène, se jette au sol et se relève derrière son pied de micro. Manifestement les adolescentes qui campent au plus près de la scène sont ravies. Avant d’attaquer « Veronica », Leah demande à l’auditoire de lui faire un ou deux doigts d’honneur ; c’est alors que de nombreux ‘Fuck On’ et ‘Fuck Off’ éclatent dans la fosse, émanant principalement des filles. Dans le même esprit, le groovy « Fuck Up The Friendship » incite à la danse. Toutes ses chansons sont hantées par ses chagrins d’amour, des morceaux au cours desquels ses ex sont invariablement détestés dans les textes. Lorsqu’elle interprète « 10 Things I Hate About You », l’ambiance a atteint son paroxysme. Un titre final au cours duquel la foule, qui connaît apparemment bien les paroles, se met à les hurler à tue-tête. Un concert intense et particulièrement dansant…

Setlist : « 10 Thing » (Intro), « But I Lied », « Veronica », « Super Over » (Unreleased), « F U Anthem », « Break Up Season », « Happy », « Fuck Up the Friendship », « Hot All the Time », « 10 Things I Hate About You ».

Rien ne traîne sur l’estrade avant que Hayley Kiyoko n’entame son show. Pas un seul instrument, juste une toile tendue en arrière-plan destinée, en sa partie centrale, à la projection de vidéos et de logos divers. Mais aussi, en intro, de petites étoiles et une phrase qu’on pourrait traduire par : ‘On va danser ensemble jusqu’à la fin de la nuit ‘. Sous un brouillard de fumée, émerge Hayley, les deux bras en croix, à l’avant-scène. Elle relève l’index et incite la foule à applaudir. Les cris fusent de toutes parts. Les smartphones s’allument par centaines obstruant totalement la vue. Elle s’accroupit, regarde attentivement l’auditoire et entame « Found My Friends ». Deux danseuses se pointent et commencent à se dandiner ou se contorsionner dans tous les sens, autour de Hayley. Un spectacle à l’américaine bien ficelé, réalisé dans l’esprit de Madonna, Lady Gaga, The Pussicat Dolls voire Janelle Monáe. La musique est préenregistrée. Même les chœurs exécutés par Kiyoko. De quoi lui laisser le temps de chanter, danser et interagir avec son public. Parfois, votre serviteur se demande quand même si (parfois) elle ne chante pas en play-back…

A l’instar du show de Fletcher, des tas de trucs atterrissent sur les planches et notamment des fleurs, des soutifs et même des strings. On a quelquefois l’impression d’assister au set d’un boys band pour minettes. Avant que l’artiste n’interprète « Pretty Girl », un roadie lui apporte un siège haut et une gratte semi-acoustique. C’est donc ‘unplugged’ qu’elle exécute cette compo. Les danseuses réapparaissent par la suite. Hayley porte un pantalon et une veste translucide de couleurs flashy différentes qu’elle changera à trois reprises. Elle invite une fan à grimper sur le podium pour chanter en duo « Demons ». Chaque morceau est accueilli comme un hymne par le public majoritairement féminin.

Elle nous réserve l’inévitable « Girls Like Girls », moment au cours duquel les mouvements de bras, dans la fosse, créent une houle impressionnante. Une fosse au sein de laquelle on remarque la présence de nombreux drapeaux arc-en-ciel. Lors du final et dans une belle ambiance, deux des danseuses viennent d’ailleurs en agiter sur les planches. Content, le public pourra certainement poster de nombreuses vidéos et d’innombrables selfies sur Tik Tok…

Setlist : « Found My Friends », « Luna », « Sugar At The Bottom », « What I Need », « Underground », « Deep In The Woods », « Flicker Start », « Curious », « Determinate » (Lemonade Mouth Song) (Shortened), « Pretty Girl » (acoustique), « Forever », « Sleepover », « Demons », « Girls Like Girls », « Gravel To Tempo », « Hungry Heart » (Galantis cover), « Well... », « For The Girls ».

Rappel : « Panorama »

(Organisation Live Nation)

 

Enter Shikari

Un show enflammé, sauvage et turbulent…

Écrit par

Ce vendredi 7 avril 2023, Enter Shikari se produit à l’Orangerie du Botanique. Le concert était sold out une heure après la mise en vente des tickets. Il s’agit de la seule date en Belgique d’une tournée européenne, à guichets fermés. Fondé en 2003, ce quatuor issu du Hertfordshire compte sept albums studio à son actif ; et son dernier, « A Kiss for the Whole World », paraîtra ce 21 avril prochain. Sa musique mêle post-hardcore, punk, nu-metal, rave, electronicore, drum&bass et prog rock. Entre autres. En ‘live’, la formation s’est forgé une sacrée réputation sur les planches, des prestations décrites par certains médias comme explosives et incendiaires. Le line up n’a pas changé depuis sa création et implique le chanteur/claviériste Roughton ‘Rou’ Reynolds, le bassiste Chris ‘Batty C’Batten, le guitariste Liam ‘Rory C’Clewlow et le drummer Rob Rolfe.

Pour six concerts accordés sur le Vieux Continent, le supporting act est assuré Blackout Problems, un combo allemand, dont c’est la première apparition sur le territoire belge, et espérons pas la dernière…

Originaire de Munich, Blackout Problems est né en 2012. C’est dans son combat pour l’indépendance artistique que le groupe puise toute son inspiration. En outre, il n’hésite pas à soulever des débats contemporains sur la diversité des genres. A l’origine, le band était limité à un trio réunissant le bassiste Marcus Schwarzbach ainsi que les guitaristes/claviéristes Moritz Hammrich et Mario Radetzky. C’est ce dernier qui assure le lead vocal. Depuis, le drummer Michael Dreilich a été intégré au line up. Son dernier elpee, « DARK », est paru en 2021. Il s’agit déjà de son cinquième.

Le set s’ouvre par « Murderer ». Un morceau qui s’achève par ‘L.O.V.E. For Everybody’. Ce qui nécessite certaines convictions. D’une part, il faut être convaincu que l'activisme politique et la critique du système sont nécessaires pour protéger les vies humaines ; et, d’autre part, que les individus sont interconnectés par leurs sentiments de colère, d’incohérence et de compassion. Mario se montre particulièrement interactif auprès des premiers rangs qui le lui rendent bien. Les plus excités s’agitent, jumpent, dansent et crient. Bref, ça saute de partout. Et les musicos ne sont pas en reste. Le bassiste exécute des ciseaux avec ses jambes tout en bondissant sur place. La voix de Mario est puissante et passe aisément de l’aigu au grave. Pendant « Brother », il se lance dans la foule pour réaliser un crowdsurfing. Il s’arrête au milieu du public et lui demande de s’écarter. Il s’assied et commence à chanter, relayé par l’auditoire qui s’accroupit. Il regagne ensuite le podium, mais revient dans la fosse, quelques minutes plus tard, en emportant son micro et sa guitare pour attaquer « Lady Earth ». De sa voix haut-perchée, Il communique toutes ses émotions dans les paroles de ses chansons. Intense, « Whales » agrège pop, rock et électro. Lors du titre final, « Germany, Germany », une compo aux superbes lignes de gratte et aux harmonies vocales soignées, il regagne la fosse, mais debout sur les épaules de spectateurs qui lui permettent de rester en équilibre en lui tenant les pieds. Trente minutes, pour découvrir un groupe pareil, c’était manifestement trop court ! A revoir mais dans le cadre d’un full concert !

Setlist : « Murderer », « Brother », « Lady Earth », « Whales », Rome », « Germany, Germany ».

Il y a un monde fou dans l’Orangerie. Il y fait une chaleur tropicale et malodorante. Des barrières ont été installées devant le podium et autour des immenses tables réservées aux ingénieurs du son. Votre serviteur s’y est planté juste devant, mais à force se faire marcher sur les pieds, il commence à se demander s’il a bien choisi le bon endroit.

Une trentaine de néons encerclent le quatuor. De couleurs différentes, ils s’allument au rythme du chenillard. C’est le moment choisi par les musicos de grimper sur l’estrade.

Dès le premier titre, « (pls) Set Me On Fire », un pogo éclate devant votre chroniqueur qui est projeté contre les barrières. Ne reste plus qu’à s’éloigner de cette bousculade et de choisir un emplacement moins perturbé. Ce sera près de la porte d’entrée. Un léger courant d’air y rafraîchit l’atmosphère et on y voit bien la scène, où le batteur est installé au milieu. Dans la fosse, les ‘mosh pits’ redoublent d’intensité et les aficionados qui connaissent les paroles des morceaux se mettent à chanter en chœur.

Immersif, le light show du band jouit d’une solide réputation. Et ce soir, il ne souffre pas d’exception. Ainsi, les lasers ricochent dans toutes les directions.

Reynolds fait mine de se lancer dans le public pendant « {The Dreamer’s Hotel} », mais il se ravise, alors que les plus audacieux surfent de l’arrière vers l’avant.

Enter Shikari est venu défendre son dernier long playing, mais n’en oublie pas ses deux singles parus en 2022, « The Void Stares Back » et « Bull », mais également des plages issues de son ancien répertoire, telles que « Juggernauts », reflet de son engagement politique, l’efficace « Quickfire Round » ou « Mothership », mais complétement relookées…

De temps à autre, Rou se sert d’un synthétiseur vintage, qui ressemble à une vieille télévision. Il tourne le dos au public, et après l’avoir déclenché, l’appareil libère automatiquement des beats electro. Le leader accapare pleinement l’espace sur le podium, escalade même les haut-parleurs et se déplace souvent comme… un automate. Le drummer imprime un tempo tribal et instinctif à « Radiate ». Transpirant comme un bœuf, Reynolds enlève sa veste puis la chemise, puis les réenfile deux morceaux plus loin.

En fin de parcours, le combo nous réserve le vénéré titre emocore « Sorry, You're Not a Winner », en y intégrant des remixes.

En rappel, on aura droit à quatre morceaux. D’abord, Reynolds revient en solitaire pour accorder une version acoustique de « Stop the Clocks. Puis lors du retour des trois autres musiciens, « System… » s’autorise une touche a capella. Très particulier, comme adaptation ! Compo préférée des fans, « Live Outside », est un choix parfait. Une piste axée sur la santé mentale et le désir de faire une pause dans la vie moderne. Et le set de s’achever par « Live outside » …

Un show de 80 minutes enflammé, sauvage et turbulent… qui n’a pas lésiné sur l’électronique, notamment lors des remixes… 

Setlist : « (pls) Set Me On Fire », « Juggernauts », « {The Dreamer's Hotel} », « Halcyon », « Hectic », « The Void Stares Back », « It Hurts », « Satellites* * », « The Pressure's On », « Bloodshot », « Labyrinth », « Radiate, Quickfire Round », « Havoc B », « Bull », « The Last Garrison », « Sorry, You're Not a Winner » (Pendulum Remix 2nd Verse, ‘23 Remix Outro).

Rappel : « Stop the Clocks (Rou Solo) », « System... » (A capella), « ...Meltdown », « Live Outside ».

(Organisation : Botanique)

Elisabetta Spada

En attendant la sortie du nouvel album…

Écrit par

Née en Italie et révélée en Belgique, Elisabetta Spada a écrit son histoire entre Rome et Bruxelles. C’est sous le pseudo Kiss & Drive qu’elle a remporté le Concours Circuit, en 2010. La chanteuse s’est ensuite affirmée sur scène aux côtés d’artistes comme Lianne La Havas, Puggy, Ane Brun ou Sinéad O'Connor.

En 2013, elle avait gravé un Ep 5 titres baptisé « My Mood Changes ». Après 7 ans d’absence, elle est de retour sous son propre nom. Elle se produisait ce 1er avril 2023 au sein d’un chouette petit café à l’enseigne ‘Winok’ situé à Schaerbeek. Un bistrot au style Horta voire néo-classique, dont le plafond est constitué de voussettes en briques. Bref le cadre est vraiment sympa ! Elle avait accordé une interview à Musiczine, à l’issue du concert (à lire ou relire )

Le troquet est comble pour accueillir Elisabetta Spada. Le matos a été installé au fond de la salle, du côté droit. Elle est épaulée par Ruggero Catania, producteur, mais également bassiste chez Driving Dead Girl et guitariste au sein de Romano Nervoso ainsi que le drummer/percussionniste Franck Baya qui a milité chez FùGù MANGO, mais également au sein des backing groups de Chloé Du Trèfle et Sarah Carlier. C’est aussi un briscard de la scène bruxelloise.

Ruggero est préposé à la gratte, mais il ne se consacre qu’à la six cordes. Il n’assure pas les chœurs, non plus, ce soir, car à la suite d’un petit problème technique, son pied de micro a été reconverti en support pour un haut-parleur. Mais qu’importe, puisque Betta est venue tester ses nouvelles compos en ‘live’.

Le set s’ouvre par « Inhale, Exhale ». Le trio nous réserve « She’s Full Of Things » et « My Mood Changes », deux morceaux issus du répertoire de Kiss & Drive. Elisabetta affiche une nouvelle assurance dans la voix. Elle chante en se servant d’une gratte semi-acoustique. Mais plus de ukulélé, à l’horizon ! Caractérisé par sa jolie mélodie, « Home Again » révèle l’aplomb technique de Franck, derrière ses fûts.

Un frisson nous parcourt l’échine tout au long de la petite perle, « I Go, I Go, I Go ». C’est également son second single. D’une durée de 60 minutes, le concert s’achève par « Sister », un morceau qu’elle interprétait déjà à l‘époque de Kiss & Drive. On est impatient de découvrir son album, dont la sortie est prévue pour septembre…

Setlist : « Inhale, Exhale », « Home Again », « Don’t Say No », « The Whale », « No One », « Smoke And Mirrors », « She’s Full Of Things », « I Go, I Go, I Go », « Tigress », « My Mood Changes », « Sister »       

Avatar

Un spectacle total !

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Très souvent, lors d’un concert de metal, l’AB accueille trois groupes. A l’origine, cette soirée était prévue le 14 février 2022, mais à la suite de la COVID, elle a été reportée. Elle se déroule donc ce mercredi 29 mars. Au programme : le combo suisse Kassogtha, américain Veil Of Maya et en tête d’affiche, suédois, Avatar. Son dernier elpee, « Dance Devil Dance » est paru en février dernier. C’est à nouveau sold out depuis belle lurette…

Fondé en 2013 Deus ex Machina a changé son patronyme en Kassoghta à partir de 2018. Le line up du combo genevois implique la chanteuse Stephany Hugnin, le batteur Dylan Watson, le bassiste Valerian Burki ainsi que les guitaristes Mortimer Baud et Martin Burger. Le groupe pratique un death metal progressif.

Une toile est tendue, derrière le batteur, perché sur une estrade, sur laquelle est mentionnée le nom de la formation. Outre le préposé aux fûts, les autres musicos sont en ligne, vu le peu d’espace réservé au matos des deux bands suivants. Le quintet est venu défendre « rEvolve », un LP gravé l’an dernier. Sur les planches, les musiciens se démènent. Le light show inonde la fosse.

Le set s’ouvre par « Eclipse » un extrait du dernier opus. Les guitares sont graisseuses et huileuses. Les percus sont lourdes et la voix de la chanteuse arrache quelque peu les tympans. Débordant d’énergie, elle alterne chant clair, scream et growl. Mais franchement, les compos passent mieux la rampe lorsqu’elle adopte un vocal limpide et mélodieux. Tous les morceaux semblent issus du même moule, hormis « Venon » qui démarre sur un tempo lancinant, avant que Stephany ne se mette hurler. Comme dirait le consultant Philippe Albert : peut mieux faire…

Setlist : « Eclipse », « Drown », « Venom », « Before I Vanish », « Complacency »

Formation chicagoan, Veil of Maya est née il y a presque 20 ans. Du line up originel, il ne reste plus que le guitariste Marc Okubo et le batteur Sam Applebaum. Bassiste, Danny Hauser a débarqué en 2010, et Lukas Magyar, le vocaliste, en 2014. Son patronyme se réfère au peuple maya et tout particulièrement à son concept d’illusion de la philosophie indienne.

Ne connaissant pas très bien la musique de ce combo américain, votre serviteur avait pris la peine d’écouter quelques morceaux sur le net. Basique mais efficace, elle avait de quoi intriguer et susciter l’envie d’assister au show.  

Mais au bout de 4 titres, il décroche. Le metalcore du quatuor vire rapidement au djent. Ce qui devient difficilement supportable pour ses pauvres oreilles. La voix Magyar est clairement baveuse. Timide, il prend, au fil du set, de l’assurance et commence à arpenter les planches de long en large. Le sixcordiste s’avance parfois jusque l’avant du podium. Danny s’y risque un peu plus souvent. Mais, en général, chacun sort rarement de son espace. Et il n’y a quasiment aucune interactivité physique entre les membres de la formation. Bref, une prestation correcte, sans plus, qui a néanmoins déclenché des applaudissements nourris au sein du public.

Setlist : « Viscera », « Doublespeak », « Leeloo », « Overthrow », « Lisbeth », « Punisher », « Godhead », « Synthwave Vegan », « Outsider », « Outrun », « Mikasa »

Le décor de scène est impressionnant : deux murs de baffles, d’amplis et de spots entourent le drummer, John Alfredsson, planté sur une estrade, à 2 mètres de hauteur. Jonas ‘Kungen’ Jarlsby et Tim Öhrström se chargent des guitares, Henrik Sandelin se réserve la basse et Johannes Eckerström se consacre au micro, mais également au chant au trombone, au saxophone et au piano.

L’entrée en matière d’Avatar est très théâtrale. John entame le set seul à la batterie et imprime un tempo d’automate en costume de cirque traditionnel. Puis, dès l’arrivée des autres membres, c’est le délire dans la salle. Chaque membre du band déboule par des portes différentes disposées sur scène.

Impressionnant, le maquillage de Johannes pourrait être décrit comme un hybride entre The Joke, The Crow, Kiss et Alice Cooper. Il porte de hautes guêtres vermillon sur un pantacourt de cuir noir et comme veste (qu’il changera plusieurs fois au cours du show), un frac de smoking en queue de pie toujours de la même peau, et de teinte rouge et noire. Il se sert d’une canne de tambour major et est coiffé d’un chapeau mou de couleur noire. Et manifestement il est en pleine forme… Il faut avouer que la scénographie a de la gueule. Les longues chevelures tournent souvent sur les planches. Les costumes des autres musicos sont assortis à celui du leader. A trois reprises on aura droit à des feux d’artifice propulsés par 6 machines pyrotechniques. Heureusement, tout est sous contrôle, et le service incendie ne devra pas intervenir. Il y a des pétards, de la fumée, des confettis et même… du cirque ! Pendant « Puppet Show », Johannes vient se faufiler à l’étage de la première mezzanine de gauche, pour y faire le spectacle. Faire un chien en ballon à un concert de metal ? Et pourquoi pas ? En tout cas, le gamin qui a reçu le ballon était aux anges.

L’audacieux « Dance Devil Dance » ouvre les hostilités. Si le son est massif, on entend bien chaque instrument et la voix de Johannes est aigüe.

Il sort ensuite son fameux trombone (il a dû attendre qu’on lui apporte l’embouchure qu’il avait oubliée) pour le solo de « Puppet Show », assurément l’un des meilleurs moments de la soirée. Pour deux titres, on installe un mini kit de batterie afin que John puisse également venir au-devant de la scène. Une très bonne idée pour mettre en exergue cet excellent batteur.

Mention spéciale à « Chimp Mosh Pit » et « Do You Feel In Control » qui passent très bien l’épreuve du live. En outre, quand on sait qu’à la suite de la pandémie, il n’y a pas eu de véritable tournée pour défendre « Hunter Gatherer », il est assez frustrant de n’avoir que deux titres à se mettre dans les portugaises (« Scream Until You Wake » et « Colossus »). Et même si l’attitude appartient au show, Johannes bavarde énormément et remercie constamment la foule. Il est en interactivité totale et conquis, les spectateurs arborent souvent de larges sourires.

Interchangeables, la paire de gratteurs se répartissent les soli et les riffs avec une rare complémentarité tout en affichant une technique irréprochable. Peu de formations comptent dans leurs rangs un tel duo. Seul face à ses ivoires pendant le morceau « Tower », Johannes nous réserve un moment d’émerveillement. « Black Waltz » est précédé d’une chorégraphie réalisée à l’aide de ballons de baudruche accrochés au chapeau de Johannes, qu’il va éclater au fil de la compo. « A Statue Of The King » clôt le concert. Moment choisi par le drummer et un roadie pour se lancer dans une danse sur une intro rave/techno/electronic, alors que deux grandes toiles descendent sur laquelle un des deux sixcordistes est représenté en roi viking. Et ce dernier finit par débouler sur le podium, dans cet accoutrement.  

A l’issue du rappel, les baffles crachent le « We'll Meet Again » de Vera Lynn, une jolie manière de nous dire : ‘à la prochaine !’

Sur scène comme dans le public, tout le monde semble lessivé mais heureux lorsque les lumières se rallument. Une chose est sûre, la performance d’Avatar a fait l’unanimité. Malgré 120 minutes de prestation, on en aurait bien repris un petit peu, mais à défaut, il n'y a plus qu'à attendre sa prochaine visite dans le plat-pays.

Setlist : « Dance Devil Dance », « The Eagle Has Landed », « Valley Of Disease », « Chimp Mosh Pit », « Scream Until You Wake », « Bloody Angel », « For the Swarm », « Puppet Show » (Johannes et le trombone), « When the Snow Lies Red », « Do You Feel In Control », « Black Waltz », « Tower », « Colossus », « Let It Burn », « A Statue Of The King ».

Rappel : « The Dirt I'm Buried In », « Smells Like A Freakshow », « Hail The Apocalypse », « We'll Meet Again » (Vera Lynn song).

(Organisation : Live Nation)

Annabel Lee

Drift

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Produit par Amaury Sauvé, « Drift » constitue le 3ème elpee d’Annabel Lee. Un disque qui fait suite à « Little Sad And Not So Sad Songs », paru en 2018 et « Let The Kid Go », en 2020.

Découpé en 10 plages, cet opus s’ouvre par l’offensif « Dinosaur ». Et étonnant, tant le timbre que les inflexions de la chanteuse Audrey Marot n’ont jamais été aussi proches de Suzanne Vega. Ce qui n’est pas pour déplaire à votre chroniqueur. Tout comme l’attaque de la guitare opérée sur « Kiss & ride » et l’enlevé « By the sea », qui rappelle celle de Chris Martin (Coldplay) sur « Yellow », c’est-à-dire la période la plus électrique (et intéressante) du band britannique. Et le reste ne manque pas d’allure. A l’instar de l’excellent « High anxiety », une compo d’abord imprimée sur un tempo tribal et gratinée par des accords de sixcordes cristallins puis incisifs et dynamisée par une ligne de basse cotonneuse. « Terrain vague » monte progressivement en intensité, alors que d’abord introspectif, « Comedy » s’autorise un accès de frénésie aux 2/3 du parcours, avant de retrouver sa quiétude en toute fin de piste. On épinglera encore la ballade abrasive « 24/7 » ainsi que le morceau final bien pêchu, « Spiders and monkeys ». Quant aux textes, plutôt sombres, ils abordent des thématiques tourmentées voire angoissantes…

Iggy Pop

Every loser

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Avant d’écouter le dernier elpee de l’Iguane, votre chroniqueur a sans doute eu le tort de lire les critiques –la plupart négatives– qui fourmillent sur le net. Car finalement, cet « Every loser » est de bonne facture. Bien sûr, il recèle l’une ou l’autre compo moins percutante (la ballade croonée « Morning show », l’intermède « The news for Andy »), mais l’ensemble tient vraiment la route.

Lors des sessions, il a reçu le concours de grosses pointures du rock, comme Duff McKagan (Guns N’ Roses), Stone Gossard (Pearl Jam), Chad Smith (Red Hot Chili Peppers) ainsi que des drummers Taylor Hawkins et Travis Barker. Mais aussi 3 (ex) membres de Jane’s Addiction : Dave Navarro, Chris Chaney et Eric Avery. Ce qui, bien sûr, vu le nombre de guests notoires, est rarement bon signe. Et pourtant…

Le long playing s’ouvre par le punchy et hymnique « Frenzy ». « Elégant, « Strung out Johnny » décrit les étapes des addictions qu’il a traversées et surmontées. Le « Raw power » des Stooges hante « Modern day rip off ». Iggy se moque du punk contemporain sur « Néo punk », un morceau auquel collabore Travis Barker (Blin 182). Et ça s’entend !

« Comment » s’aventure dans le post punk et enfin « The regency », titre qui clôt cet opus, s’ébroue sur un midi tempo avant de mordre dans un rock à la mélodie ténébreuse. Tout en subtilités, il est imprimé par le drumming ample de feu Taylor Hawkins (Foo Fighters) ; James Newell Soesterberg Jr en profitant pour stigmatiser l’industrie musicale.

A 76 balais, le rocker a toujours la pêche !

Tropical Fuck Storm

Submersive behaviour (Ep)

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Un Ep de 36 minutes, c’est plutôt rare ! Evidemment, lorsque, le titre d’entrée, « 1983 (A Merman I Should Turn To Be) », une reprise improbable de Jimi Hendrix, frôle les 18 minutes, on atteint facilement le temps requis pour qu’il soit considéré comme un elpee. Si le début et la fin du morceau se révèlent mélodieux, le cœur de la compo s’aventure au cœur d’une expérimentation réminiscente du Floyd circa « A saucerful of secrets », voire du Led Zeppelin. Les 4 autres morceaux constituent autant de reprises, dont la dernière, « Ann », est signée par les Stooges. Et franchement, pour la reconnaître, on vous promet bien du plaisir. Elle glisse sur des harmonies vocales falsetto avant de s’enfoncer dans une noisy frénétique, réminiscente des débuts de Sonic Youth. Les autres covers concernent des formations aussi obscures les unes que les autres : Middle Aged in The Middle Esat in The midle Ages, Men Menstration et Compliments to the Chef.  

Evidemment, pour ces pistes, le band aussie continue d’explorer. Ce qui n’est fondamentalement pas une surprise. Sonorités de guitares acides, corrosives, sur Moonburn » et rythme hip hop décalé tout au long « The golden ratio » confirment cette analyse. Seul le blues (du désert ?) « Aspirine / Slight return » se distingue par une jolie mélodie. Sur laquelle, les musicos viennent greffer leurs élucubrations sonores…

Enfin, l’artwork de la pochette a été réalisé par l’illustrateur Patrick Crimewave…

Gorillaz

Cracker Island

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Pour enregistrer son huitième LP, Gorillaz a de nouveau bénéficié du concours de toute une floppée de collaborateurs.

Beck est ainsi crédité sur le morceau final, « Possession island ». Mais il se montre plutôt discret, alors qu’un sifflotement rend le climat léger tout comme les interventions électro à la Todd Rundgren.

Bad Bunny chante en espagnol le reggaeton « Tormenta », une compo parfois jazzyfiante et à la ligne de basse aquatique.

Kevin Parker (Tame Impala) entraîne « New gold » dans une brume néo-psychédélique.

Stevie Nicks (Fleetwood Mac) chante en duo avec Damon Albarn l’élégant et rythmé « Oil ».

Thundercat se consacre à la basse et aux backing vocaux sur le titre maître, une piste… disco.

Parmi les guests on épinglera encore la présence d’Adeleye Omotayo, de Bootie Brown et MC Bin Laden.

Et si « Skinny ape » se nourrit de sonorités exotiques, la mélodie de « The tired influencer » semble s’inspirer de Prefab Sprout.

La patte d’Albarn est bien présente tout au long de « Baby queen », une compo qui relate sa rencontre avec la princesse Siribha, en 1993, lors d’un concert de Blur, à Bangkok.

La bande animée à Damon Albarn et Jamie Hewlett n’a pas exploré, sur « Cracker Island », de nouveaux horizons sonores, mais semble plutôt avoir voulu se rappeler au bon souvenir de ses aficionados…

 

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