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Lucie Sue

To sing in french

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Lucie Gremer, aka Lucie Sue, est une rebelle. Elle a intitulé son album, « To sing in french », alors que toutes les compos sont interprétées dans la langue de Shakespeare. En fait, elle conteste la loi Toubon qui impose des quotas de chanson française sur les ondes radiophoniques. Et pourquoi ? Parce qu’elle n’a pas envie.

Auteure, compositrice, chanteuse, guitariste, bassiste et violoncelliste (NDR : elle a fréquenté le conservatoire de Lyon), elle vient d’enregistrer son premier elpee. Hormis les drums, pour lesquels elle a reçu, lors des sessions, le concours de Philippe Entressangle (Benjamin Biolay, Etienne Daho), Frank Armand (Clara Luciani, Catherine Ringer) ou Nicolas Charlier (Retrievers), elle assure tout le reste de l’instrumentation.

Entre titres éthérés (la ballade « Promises » qui invite à la rêverie et à la contemplation ainsi que le final « Soma »), plus pop (la reprise du « Freedom » de Michael Jackson), énigmatiques (le morceau d’entrée « Lick your teeth »), une égérie des 90’s revient régulièrement à la surface : PJ Harvey.

Red Beans & Pepper Sauce

7

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Red Beans & Pepper Sauce est un quintet montpelliérain dont le septième elpee s’intitule sobrement « 7 ». Première constatation, les interventions d’orgue nous ramènent à celles dispensées par Jon Lord chez Deep Purple ou de feu Ken Hensley, pour Uriah Heep. Ce qui apporte manifestement une coloration métallique à la musique d’un groupe qui avait remporté le tremplin du ‘Cahors Blues Festival’ en 2013. D’autant plus que tout au long de cet elpee, les solos de guitare dégoulinants ne manquent pas.

Surprenant, l’intro de « Out law on the run » emprunte le phrasé de gratte du légendaire Peter Green, sur le célèbre « Oh well » de Fleetwood Mac. L’adaptation du « Rock and roll » de Led Zeppelin est méconnaissable. Pas parce qu’elle est plus lente que l’originale ou que le groupe a voulu se la réapproprier (NDR : ce qui est louable, malgré tout), mais parce que la voix ne colle pas ; et le résultat est fade.

On épinglera quand même l’excellent drumming sur « World is burning », une piste qui rappelle quelque part Jethro Tull (sans la flûte ni la voix de Ian Anderson), mais à cause de cet orgue rogné qui s’infiltre dans l’expression sonore à la manière de John Evans. Et puis, quand même, le final « Let you down », une ballade acoustique qui s’enrichit de cuivres et de cordes, en fin de parcours.

Christine & The Queens

To be honest (single)

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Il n’est pas dans les habitudes de votre chroniqueur de rédiger des articles sur des chansons interprétées dans la langue de Shakespeare, mais les quelques phrases qui y sont prononcées dans celle de Molière servent d’excuse et justifient le bonheur d’écrire une chronique à propos de ce titre de toute beauté.

Redcar, alias Christine and the Queens, nous livre un morceau magnifique, céleste.

Cette chanson constitue une prémisse de l’elpee « Paranoïa, Angels, True Love », dont la sortie est prévue pour le 9 juin 2023.

L’opus a été écrit, interprété et coproduit par Redcar en compagnie de Mike Dean (Lana Del Rey, Beyoncé). On y retrouve aussi, sur plusieurs morceaux, la participation de 070 Shake et Madonna.

On comprend mieux la qualité de la production musicale qui nous entraîne du début à la fin. Les nappes électro et l’écho sur la voix nous permettent de prendre notre envol afin de nous conduire vers la quintessence de l’artiste, une plage stratosphérique dont les paroles poétiques sont à double sens.

Le clip onirique (à découvrir ici) est d’une douceur et d’une force incroyables.

Redcar y est habité par son art, sa passion, et transperce nos âmes de sa présence et son regard. Les clips tournés à la mer et tout particulièrement sur la plage sont rarement réussis, car il s’agit d’un procédé éculé dont les artistes abusent. Mais ici, le noir et blanc laiteux, la lumière, les contreplongées communiquent un moment de grâce au cours duquel il danse de manière complice et envoûtante avec la mer et le soleil. La toute fin se termine sur un flash de couleur. C’est une œuvre d’art.

Merci Redcar de faire partie de la scène musicale actuelle, on a hâte de découvrir l’album.

Pour les dates de concerts, c’est

Méthode chanson

 

 

Marka

Voodoo Belge

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Une petite piqûre de rappel, quand même, pour celles et ceux qui ne s’en souviendraient plus : Serge Van Laeken, aka Marka, est le père d’Angèle et de Roméo Elvis.

A ses débuts, Serge a joué parmi plusieurs groupes bruxellois, dont Marine, une formation fondée par le chanteur/saxophoniste/trompettiste Marc Desmare (aka Marc du Marais, Marco Laguna, Marc Lagoon, etc.) et au sein de laquelle ont également sévi les futurs membres de Allez Allez, dont Sarah Osbourne, Kris Debusscher, Robbie Bindels et Nicolas Fransolet. Nous sommes alors en 1981. Allez Allez va décrocher un énorme hit en 1985, l’incontournable « African Queen ». A cette époque, le band parvient même à remplir Forest National.

Marka entame sa carrière en solo en 1992 en publiant l’album « Je Vous Dis Tout ». Il vient de fêter ses 62 ans, et continue son petit bonhomme de chemin. Ce qui ne l’a pas empêché de repartir en tournée, avec Allez Allez, notamment en 2017 et en 2019.

Lorsqu’il a publié son précédent elpee, « Terminé Bonsoir », on aurait pu imaginer qu’il allait mettre un terme à sa carrière. Ce n’est pas le cas, car, apparemment, il n’a pas encore envie de prendre sa retraite…

Il nous propose ainsi un nouvel LP découpé en 13 plages. Son titre ? « Voodoo Belge ».

Blues/rock bien rythmé, « Pénélope Cruz » est paru en single (le clip est disponible ici

), un morceau au refrain plutôt entêtant et traversé d’une incantation… vaudou. Marka vient manifestement nous prêcher sa religion ou plutôt sa philosophie personnelle… A l’instar de « Amour boxe » ou de « Un Vieux Rocker » (le clip est à découvrir ), un morceau autobiographique (Jacques Duvall lui prête sa plume) au cours duquel il donne sa définition du rock. Mais encore « Ouvre la Porte », une chanson empreinte de nostalgie. Et même « Such A Boy », qui rend certainement un hommage à ses enfants.

Autre hommage, celui qu’il rend à feu « Link Wray », un guitariste et chanteur de rock américain, considéré comme un des meilleurs sixcordistes de tous les temps. Et là, c’est un blues qui macère dans le bayou ! Quant à « La Solution » et « On Le Fera Ensemble », ils sont à nouveau sculptés dans le blues/rock.

Il nous réserve quelques titres plus légers, dont « Mr Je Sais », « Je positive » et « On Ne Peut Pas », au cours duquel Greg Ziap (harmoniciste de feu Johnny Halliday) souffle dans sa musique à bouche.

« Obsoleta » véhicule des accents latino. Savoureux, « Je Positive » navigue quelque part entre jazz et lounge. Interprété à la gratte semi-acoustique, « Mr Je Sais » baigne au sein d’une certaine forme de douceur. L’intervention de la trompette est imparable sur « Pauvre Type ».

Manifestement Marka a toujours des choses à dire, et il ne va pas se gêner…

Nathan Bowles

Plainly Mistaken

Écrit par

« Plainly Mistaken » constitue le quatrième essai du docteur es-banjo, Nathan Bowles (NDR : c’est également le batteur de Steve Gunn). Sur cet elpee, il nous invite à explorer les méandres de l’americana ancestral qu’il a revisité en y injectant une bonne dose de modernité ‘indie’.

Cet elpee s’ouvre par une version bluegrass du « Now If You Remember » de Julie Tippetts ; et le reste de l’opus est tout aussi intéressant. En compagnie du batteur Rex McMurry (CAVE) et du bassiste Casey Toll (Mount Moriah, Jake Xerxes Fussell), il ranime l’esprit de Terry Riley. Parfois propice à la méditation (« Umbra »), parfois davantage avant-gardiste (« Ruby/In Kind I ») ou plus folk (les emballantes 10 minutes de « The Road Reversed »), Bowles rend, au banjo, ses lettres de noblesse en préservant l’âme des Appalaches…

Father John Misty

Savoureusement rétro…

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Né le 3 mai 1981, Joshua Michael Tillman, mieux connu sous le pseudo de scène ‘Father John Misty’ (FJM), est auteur, compositeur, multi-instrumentiste (NDR : il joue de la guitare, du piano, de la basse, de la batterie et de l’harmonica), chanteur et producteur. Originaire du Maryland, aux States, Il a notamment milité comme drummer chez Fleet Foxes et apporté sa collaboration à une multitude d’artistes. Parmi les plus célèbres, citons Beyoncé et Lady Gaga.

L’Ancienne Belgique est en mode Ballroom. Il doit y avoir plus ou moins 800 dans la fosse.

Neuf musicos constituent le backing group. Tout d’abord un trio de cuivres qui se partage trompettes, bugle, saxophone, clarinette, flute à bec et traversière. Il s’installe sur une estrade, à gauche. Un préposé à la pedal steel et parfois à la trompette, un bassiste/contrebassiste, un drummer, un claviériste/guitariste et deux sixcordistes complètent le line up.

Joshua se consacre au chant, mais également à la guitare semi-acoustique ou électrique. Ce soir, il est venu défendre son dernier et cinquième album, « Chloë and The Next 20th Century », paru en avril de l’an dernier. Un opus où il s’éloigne définitivement de son registre folk-rock baroque pour mieux se plonger au sein des ambiances de comédie musicale rétro, comme l’atteste des titres à l’ampleur théâtrale…

Les baffles crachent « A Face in the Crowd », une excellente cover de Scott Walker, dont la voix de crooner préfigure l’univers de FJW. Cette intro permet aux musiciens de s’installer derrière leurs instruments. Le concert s’ouvre par « We Could Be Strangers », un extrait du dernier elpee, qui raconte l’histoire d’un couple victime d’un accident de la route. Les cordes contrôlent les opérations. Faut dire que lorsque les 5 grattes se conjuguent, il y a plus que de l’électricité dans l’air. Le light show est à la fois luxuriant et multicolore.

La musique oscille entre indie pop poignante, arrosée d’un romantisme luxuriant, lo-fi, blues, americana et lounge, mais l’ensemble est teinté de nuances jazzyfiantes. Equivoques, les textes sont empreints d’ironie et de sarcasme ou alors s’appuient sur la propre expérience de la religion vécue par l’artiste, naviguant alors du profondément personnel au totalement ludique.

Progressivement, Father John Misty va nous entraîner dans un monde éthéré et théâtral, tel un Frank Sinatra contemporain. Le saxophone s’impose régulièrement et s’accommode de cordes lancinantes.

Si les interventions de cuivres se révèlent souvent somptueuses, les titres blues et americana laissent davantage d’espace à la pedal steel.

Juste avant « Nancy From Now On », l’artiste s’adresse plus longuement au public, le remercie d’être présent et raconte quelques anecdotes. Une dame lui remet une boîte métallique contenant des friandises. Un dialogue s’installe entre elle et l’artiste. C’est touchant !

Tout au long de la ballade « Disappointing Diamonds Are The Rarest Of Them All », l’auditoire se montre particulièrement attentif. Dans un registre qui évoque le music-hall d’avant-guerre, Josh Tillman se montre plus crooner que jamais, et particulièrement lorsqu’il interprète des chansons plutôt rétro, certaines totalement irrésistibles, à l’instar de l’envoûtant « Chloë », qui nous plonge au cœur d’un cabaret new yorkais des années 50 ; modulable à souhait, la voix de Joshua laissant planer le spectre de Chet Baker.

A l’écoute de « Goodbye Mr Blue » on ne peut s’empêcher de penser à la bande originale du film ‘Macadam Cow-Boy’, et notamment « Everybody’s Talkin » d’Harry Nilsson. Les cordes, les cuivres, le piano, la contrebasse et la batterie y soutiennent parfaitement la voix, plus pure que jamais, de John Tilman.

Davantage country/folk, « Q4 » raconte l’histoire d’une romancière ambitieuse qui s’inspire du parcours de vie de sa sœur décédée. « Buddy's Rendez-vous » est une superbe reprise de Lana Del Rey. En rappel, « Pure Comedy » n'est peut-être pas la chanson la plus populaire de FJM, mais c'est sa plus révélatrice.

Un regret ? L’absence d’« Olvidado (Otro Momento) ». Ses rythmes bossa nova auraient pu faire fondre les cœurs de l’auditoire. N’empêche, quelle belle soirée !

Setlist : « A Face in the Crowd » (Scott Walker song), « We Could Be Strangers », « Mr. Tillman », « (Everything But) Her Love », « Nancy From Now On », « Goodbye Mr. Blue », « Funny Girl », « Disappointing Diamonds Are the Rarest Of Them All », « When You're Smiling And Astride Me », « Chateau Lobby #4 (in C for Two Virgins) », « Q4 », « Chloë », « Total Entertainment Forever », « Things It Would Have Been Helpful To Know Before The Revolution », « Buddy's Rendez-vous », « Hollywood Forever Cemetery Sings », « The Next 20th Century », « I Love You, Honeybear ».

Rappel : « Date Night », « Pure Comedy », « Holy Shit » (acoustic, guitar and piano only)

(Organisation : Ancienne Belgique)

In Theatrum Denonium – Acte VII

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Une réussite de plus pour le 7ème acte du In Theatrum Denonium.

Installé au cœur du Théâtre municipal de Denain, site historique rénové en 2018, le festival a vu défiler sur les planches, Helleruin, Déhà, Bodyfarm, Deströyer 666 et Mysticum.

Le festival s’est ouvert dès 17h50 par Helleruin, un groupe de black metal issu des Pays-Bas. Cette édition a également été marquée par trois sets de Déhà, logé en marge de la salle, dans le grand salon.

Bodyfarm, remplaçant au pied levé Chapel of Disease, est venu défendre son nouvel album « Ultimate Abomination », tandis que Destroÿer 666 a rempli les allées du festival de son thrash metal.

Enfin, cette édition s’est clôturée par la prestation de Mysticum, formation de black metal industriel, offrant un set solide mais surtout un light show qui a fait plus qu’honneur au lieu.

Retrouvez les photos du festival ici

Site officiel : http://intheatrumdenonium.fr

 

Un nouveau souffle pour les Nuits Botanique

L'équipe du Botanique a présenté le programme complet de son festival printanier: Les Nuits, qui se tiendra du 23 avril au 12 mai. Paul-Henri Wauters, directeur, a souligné la particularité majeure de l'événement: une étroite collaboration avec les artistes, qui se concrétise par des créations exclusives et des avant-premières (“releases”).

Auréolée par sa récente collaboration avec Iggy Pop, Catherine Graindorge proposera ainsi une performance exclusive, intitulée “Song From The Dead”. Sur la scène de Bozar, elle sera accompagnée par Simon Huw Jones (And Also The Trees), Pascal Humbert (16Horsepower, Detroit) et Simon Ho. En lever de rideau de la conférence de presse, elle a donné un avant-goût de sa composition, qui repose sur des boucles hypnotiques, des voix éthérées et de très belles envolées de violon. Les autres créations seront à mettre au crédit de David Numwani, Neptunian Maximalism, Clara! et les fidèles de l'Ensemble Musiques Nouvelles.

Au rayon des avant-premières, on citera les “releases” d'Annabel Lee, Marcel, Sagat, Rori, Rive, Pierres, Predatory Void, SOROR, Lo Bailly, Everything Falls Apart, Echt!, Kuna Maze, Jean-Paul Groove, Dan San et Aurel.

Côté belge, la programmation comprendra également Ada Oda, BRNS, COLT, Doria D, Gros Cœur, ICO, KAU Trio, Kuna Maze, Meyy, Mia Lena, Mustii, TUKAN, The Haunted Youth et Eosine, les vainqueurs du Concours-Circuit.

Au niveau international, on a sélectionné pour vous Flavien Berger, Coby Seyn, Lucrecia Dalt, Miel de Montagne, Bill Callahan, La Dispute, ELOI et Johan Papaconstantino. Autre “tip”: le sublime David Eugene Edwards (16Horsepower, Wovenhand), qui sera présent en formule solo le 7 mai à l'Orangerie.

Cerise sur le gâteau: la soirée spéciale BOTA BY NIGHT, le samedi 29 avril à partir de 23h, où des musiciens et DJ internationaux animeront la nuit : Clara!, Eden Samara, Lyzza, Sagat, Space Afrika, Uniiqu3 et Yung Singh.

Outre le centre culturel, dont les serres viennent d'être rénovées, plusieurs lieux décentralisés accueilleront des concerts exceptionnels. Nous avons déjà parlé de Bozar. Épinglons également Sarah Davachi à l'Eglise des Dominicains et November Ultra à l'Eglise Notre-Dame de Laeken.

Cette 30e édition des Nuits sera la dernière pour le directeur du “Bota”, Paul-Henri Wauters. Très ému, il a en effet confirmé son départ en mai prochain. Un coup de chapeau en passant à ce passionné, qui a animé le Centre culturel de très belle manière pendant toutes ces années.

Pour plus d'infos: www.botanique.be.

Fuzz

Back to the end of the sixties…

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Ce samedi 4 mars, l’Aéronef accueille trois groupes : Death Valley Girls, Hooveriii et en tête d’affiche, Fuzz, un des nombreux projets de Ty Segall. Ce chanteur, guitariste et batteur californien est tellement prolifique qu’il est parfois difficile de s’y retrouver dans sa discographie, d’autant plus qu’il multiplie les collaborations. Fondé en 2011, Fuzz est un trio réunissant Ty (qui se charge des fûts et du chant), le guitariste Charles Moothart (également frontman, sixcordiste chez CFM et batteur au sein de différents projets de Segall) et le bassiste Chad Ubovich (frontman, sixcordiste chez Meatbodies) qui a remplacé Roland Cosio, en 2013.

Lorsque nous débarquons dans la salle, Hooveriii vient d’entamer son set et il doit y avoir plus ou moins 700 personnes, dans la fosse. Elle est, en tous cas, bien remplie, réunissant pour la moitié des trentenaires et des quadras, mais aussi des jeunes –beaucoup de filles– d’une vingtaine d’années. Etonnant, vu le programme qui va suivre !   

Hoveriii (NDR : prononcez Hoover Three) est une formation californienne, dont le dernier album, « A round of applause », est paru en juillet de l’an dernier. C’est son sixième, si on ne tient pas compte du mini LP « Highland Park TV », publié en 2018. Bert Hoover en est le leader. Il est aussi chanteur/guitariste, tout comme Gabe Flores. Le line up est complété par le bassiste Kaz Mirblouk, le préposé au mini-synthé/MPD James Novick (un bonnet enfoncé sur le crâne) et le batteur Owen Barrett. Hormis Gabe, dont la chevelure est abondante, mais bouclée, ils portent tous des cheveux longs et même pour le leader, très longs. 

Première constatation, le son est puissant, voire un peu trop. Au bout de quelques minutes, il faut se résigner à s’enfoncer des bouchons dans les oreilles. Dommage, car on perd inévitablement une fréquence des aigus. Au cours de son set, le band va nous proposer une sorte de kraut/space/psyché/blues rock dont les références oscillent de Can à Allman Brothers Band, en passant par Hawkwind et Pink Fairies. Malgré le tourbillon de riffs et le mur de son spatial, viscéral et fuzz, le sens mélodique est souvent préservé, d’autant plus que les deux chanteurs ont des voix bien timbrées ; cependant, comme elles se conjuguent rarement en harmonie, elles glissent plus difficilement dans les portugaises (NDR : sans les bouchons, évidemment…)

Photos Ludovic Vandenweghe

Place ensuite à Fuzz. Le trio entame le concert par « Let it love », une compo qui s’ébroue dans le psychédélisme atmosphérique, avant d’opérer une accélération, déjà fulgurante (NDR : les sonorités dispensées par la guitare rappellent celles d’Adrian Gurvitz, du band londonien The Gun, un trio qui avait décroché un hit en 1968, « Race with the devil »). Le combo embraie par « Fuzz's Fourth Dream », d’abord sous la forme d’un blues avant de changer complètement de direction en mettant la gomme. Une construction qui va se reproduire régulièrement au cours du show. L’ombre de The Cream plane (NDR : composé du guitariste chanteur Eric Clapton, du bassiste chanteur Jack Bruce et du batteur Ginger Baker, The Cream était un supergroupe qui a sévi de 1966 à 1968). Mais parfois aussi celles de Groundhogs ou de l’Allman Brothers Band (encore !) …

Dès le quatrième morceau, des audacieux se lancent dans le crowdsurfing, discipline qui va perdurer tout le concert. Ty Segall assure donc le drumming et le chant. Pas vraiment facile à coordonner, mais Ty a de l’expérience et il a une frappe d’enfer. Parfois, on aurait cependant aimé qu’elle soit plus souple. Sur certaines compos, Charles Moothart se consacre également au micro. Notamment sur « Rat race ». Mais c’est sur sa guitare qu’il étale toute sa technique. Encore que lorsqu’il en rajoute plusieurs couches, la démonstration devient gratuite. Si c’est sa manière d’improviser, il n’y a pratiquement plus que les solistes des groupes de métal qui déversent gratuitement un tel flux de notes. Enfin, c’est une question de goût !

Au bout d’une demi-heure de set, Ty s’adresse à la foule pour la première fois et demande : ‘How are you ?’, ajoutant ensuite ‘That’s good’, alors que quasiment personne dans l’auditoire n’a répondu. Lorsque la guitare épouse la voix, votre serviteur ne peut s’empêcher de penser à Taste, trio irlandais qui a sévi à la fin des sixties, et dont le sixcordiste n’était autre que Rory Gallagher. Décidément, les références aux sixties se multiplient. De jolis lasers blancs balaient le podium lors du fiévreux « Say Hello », un morceau qui tout naturellement va prendre de la vitesse en cours de route. Une certitude, le light show est vraiment superbe et évolue bien en phase avec la musique. Tout au long d’un autre blues, « What’s in my head », la basse et la guitare se lancent dans un long bavardage. C’est le titre qui clôt le concert.

Le trio remonte quand même sur l’estrade pour accorder un rappel. Ty concède une seconde fois, quelques mots à l’auditoire. Enfin, pas grand-chose, simplement ‘Thank you !’. Pas très bavard l’artiste. Et la soirée s’achève donc par « Time Collapse/The 7th terror », un morceau caractérisé par son groove entêtant, mais toujours dans l’esprit revivaliste du concert au cours duquel, Fuzz aura puisé dans ses trois elpees, gravés à ce jour…

Photos Ludovic Vandenweghe, ici

Setlist

Let It Live

Fuzz's Fourth Dream

Loose Sutures

Sleigh Ride

Nothing People

Returning

Rat Race

Spit

Jack the Maggot

Earthen Gate

Raise

Say Hello

What's in My Head

Rappel

Time collapse / The 7th terror

(Organisation Aéronef)

Lynyrd Skynyrd

Décès de Gary Rossington, le guitariste de Lynyrd Skynyrd

Écrit par

Le guitariste Gary Rossington, dernier membre fondateur de Lynyrd Skynyrd, est mort ce dimanche 5 mars, à l'âge de 71 ans. La cause de son décès n'a pas été précisée, mais il souffrait de problèmes cardiaques et avait subi une opération vitale du cœur, en 2021.

Il avait survécu à plusieurs accidents graves dans les années 1970, notamment un accident de voiture en 1976 et le tristement célèbre crash aérien de 1977, au cours duquel le chanteur Ronnie Van Zant, le guitariste/chanteur Steve Gaines et de la choriste Cassie Gaines ont perdu la vie. La formation s’était séparée, à l’issue de ce drame, mais il s'était reformé en 1987, en compagnie de nouveaux membres, dont le jeune frère de Van Zant, Johnny, au chant.

Votre serviteur avait eu l’occasion d’assister à un concert de Lynyrd Skynyrd, le 6 décembre 1974, en première partie de Humble Pie. Le band était monté sur les planches en brandissant un énorme drapeau confédéré.

Ainsi, en 2016, lors de convention républicaine de 2016, au cours de laquelle Donald Trump avait été désigné candidat à la présidence des Etats-Unis, il était monté sur scène.

Le combo est surtout connu pour son hit « Sweet Home Alabama », chanson composée en réponse à une chanson de Neil Young. Intitulée « Alabama », elle critiquait l'intolérance et le racisme qui régnait dans cet Etat des States.

Pour les puristes, le solo de guitare dispensé par Gary, dans « Free Bird », une compo de plus de 10’, est considéré comme un des plus remarquables de l'histoire du rock.

 

RIP

 

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