Sages Comme Des Sauvages face à l’obsolescence programmée…

« Répare ou Pas », premier single issu du troisième album de Sages Comme Des Sauvages est un hymne en forme de question. On le répare ou pas ? Face à un monde plein de vices de fabrication et de malfaçons, le duo se demande si ça vaut encore la peine de…

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Le venin de Judith Hill...

Chanteuse, compositrice et multi-instrumentiste, Juidith Hill, sortira son nouvel opus, « Letters From A Black Widow » le 12 avril 2024. Un album taillé en 12 pièces qui présente une histoire fascinante oscillant de la douleur privée à la transcendance…

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Stephanie Dosen

A Lily For The Spectre

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Dans le monde de Stephanie Dosen, les fantômes vivent en harmonie avec les hommes, sans compromis. Ils flottent tranquillement autour de nous, veillant à notre bien-être. Car de fantômes, il s’agit surtout d’une succession de spectres d’êtres chers disparus en chemin et revenus parmi nous l’espace d’un ultime au revoir. Originaire du Wisconsin, Stephanie Dosen délivre l’un des plus jolis recueils de l’année. A écouter, au choix, au coin d’un feu de bois ou dans son lecteur mp3 lors d’une longue promenade d’hiver, lorsque dame nature aura habillé le monde de son manteau blanc, “A Lily For The Spectre”  éveille les esprits et les sens sans jamais tomber dans la guimauve ou le larmoyant. Aussi jolies que leur interprète, les délicates compositions de ce premier essai auraient bien pu être interprétés par Joni Mitchell (“Owl In The Dark”, “Daydreamers”), Eva Cassidy (“Vinlhaven Harbor”) ou encore Natalie Imbruglia (“Only Getting Better”, “Death & The Maiden”.) Produit par Simon Raymonde des Cocteau Twins, “A Lily For The Spectre” est un anti-coup de blues qui risque fort bien d’obtenir une place privilégiée dans le cœur de ses auditeurs.

Black Tie Revue

Code Fun

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En découvrant le premier album de Black Tie Revue, je me suis rappelé l’époque de mes 17 ans lorsque j’écoutais Weezer à fond de cale dans ma chambre pendant que ma sœur, hystérique, cognait sur les murs, prétextant qu’elle ne parvenait pas à étudier. Car ce « Code fun », c’est un peu dans le même registre : du Weezer, du ‘teenage rock’ facile et à la mode. Presque dix ans plus tard, on est écrasé de lourdes responsabilités. Davantage de sérieux est exigé, et l’écoute de ce genre de musique passe difficilement la rampe…

Pourtant, pour enregistrer cet opus, le quintet de Pittsburgh a reçu le concours des géniaux The Brothers, maîtres de l’underground new yorkais. Mais cette collaboration n’est gère perceptible. Les débuts de !!! (NDR : chk chk chk) ou encore Free Blood, plus  récemment, avaient cependant bénéficié pleinement de leur expérience. Et on pouvait donc s’attendre à un résultat convainquant. On est loin du compte ; et je dois avouer que les quarante minutes de ce disque sont ennuyeuses à mourir ! Un tempo pratiquement immuable : le quatre temps. L’impression que toutes les chansons se ressemblent et manquent donc d’originalité. Des vocaux empruntés trop systématiquement aux Beach Boys.  

A l’instar de The Hives, Black Tie Revue est signé chez Gearhead Records. D’après leur page MySpace, le combo pratique de la ‘Love Music’, c'est-à-dire une expression sonore nourrie au Velvet Underground et aux Yum Yums. Anthony Badamo en est la tête pensante et nul doute qu’il ne devra pas forcer son talent (s’il en a) pour séduire les ados, tant son concept est à la mode. Désolé, mais j’ai parfois l’impression d’avoir pris un sérieux coup de vieux…

Air Traffic

Fractured Life

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L’histoire semble se répéter à l’infini… Parachuté à nouveau d’on ne sait où, un groupe tout jeune, tout beau, tout chaud souhaite la reconnaissance et cherche à justifier les ventes de ses albums. Parcourant un peu les informations relatives à Air Traffic, on se retrouve nez à nez face à des métaphores déconcertantes : ‘introspection’, ‘rock atmosphérique’, ‘euphorie sexuelle’, etc. Des métaphores qui dessinent au-dessus de ma tête un point d’interrogation gigantesque, faisant de l’ombre au prétendu talent inné du groupe. Le choix du titre de l’album est, semble-t-il, motivé par un concept démantibulé des compositions. Toute cette litanie frise la masturbation intellectuelle là où les simples mots ‘rock de jeune’ viendraient définir parfaitement ce premier opus. On est loin de la publicité matraquée pour mettre en valeur leur génie musical inaltérable. Ce serait même un constat falot à établir après avoir écouté les 11 morceaux de la galette. Il est vrai que lors de la sortie du single « Charlotte », on pouvait espérer la confection d’un album frémissant, tant l’énergie du morceau semblait suivre l’ombre d’un Bloc Party. Mais l’exercice de l’elpee ne trompe jamais, et c’est bien déçu que l’on s’enfile des morceaux comme « Shooting Star » ersatz de Colplay ou « Empty Space » (déjà comme choix de titre hein !) où la larmoyante et plaintive voix haut perchée de David Jordan repose sur un piano triste à mourir, lui aussi. « I Cant Understand » soulève la même question, et « Get In Line » retrouve l’éclat du single mais ne convainc pas plus que le reste. Un bien banal bilan résumera cette chronique. La faute à la publicité qui l’entoure. Il ne suffit pas d’attirer l’attention, il faut également assurer ses arrières…

Candlemass

Sur les traces de Black Sabbath ?

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Accolé à la salle Hof Ter TO, que les fans de métal fréquentent régulièrement, le club Trix est un endroit cossu et moderne, d’une capacité de 472 personnes très exactement. Les lustres style dix-huitième contrastent avec les abats jours sixties suspendus à des grilles métalliques. Des fauteuils en cuir rouge invitent à se prélasser devant de larges baies vitrées avec vue sur la spacieuse terrasse. L’endroit a des allures de discothèque branchouillée, et les metal heads qui débarquent dans cet espace un peu insolite pour un tel événement se ruent sur le comptoir interminable du bar de la salle. L’organisation Heartbreaktunes, spécialisée dans le punk et le psychobilly, avait mis les petits plats dans les grands ce soir là, en invitant les maîtres incontestables du doom métal : Candlemass. Sulfureux combo suédois dont la dernière venue sur nos terres remonte à Mathusalem.

En ouverture, les Belges de Serpentcult débarquent sur la scène du Trix dans un fracas insupportable. Un larsen de plus de trois minutes en guise d’intro et un son d’une rare médiocrité nous invitent à nous replier vers le bar, même si la plastique de Michèle, chanteuse à la voix caverneuse, est loin de laisser indifférent Geoffrey Leonard, notre photographe pour l’occasion. Le sludge metal de Serpentcult fait souvent référence à Electric Wizard où à Blutch, mais juger de la qualité de leurs compos n’est pas chose aisée dans une telle cacophonie ! On a même aperçu un fan de Manowar prendre ses jambes à son cou, c’est dire…

Il est un peu plus de 22h, lorsque les premières notes de « Well of Souls » retentissent. Chacun pousse un ‘ouf’ de soulagement ! Le son est parfait. Robert Lowe (Solitude Aeternus) se défend plutôt bien derrière son micro. Succéder au charismatique et imposant Messiah Marcolin n’est pas une tâche à la portée de n’importe quel vocaliste. Mais le timbre de Low colle parfaitement au doom ténébreux de Candlemass. C’est un autre extrait du culte « Nightfall » qui s’enchaîne au morceau introductif. « At the Gallows end » et son riff dix tonnes provoque un headbanging général dans le club, tout comme le classique « Solitude », emprunté au non moins mythique « Epicus Doomicus Metallicus ». Après 20 minutes d’un show intense et sans bavure, le groupe se décide enfin à offrir à son public deux extraits du nouvel et excellent album « King of The Grey Islands ». Une plaque équilibrée, profondément plus enlevée que le classique « Epicus… », et moins foncièrement épique que « Nightfall ». « Emperor of the void » et l’immense « Devil Seed » font mouche ! Accrocheurs dans leurs chorus, progressifs par moment, riches en détails subtils, ces deux titres rendent grâce à Leif Edling, grand-prêtre de cette messe digne de Black Sabbath des grands jours. Le combo pousse même le mimétisme en plantant dans son décor scénique quatre croix lumineuses, à la manière de la bande à Iommi et consorts. Seul fragment issu de « Ancient Dreams », « Mirror Mirror » séduit par son atmosphère hypnotique. S’ensuivent deux morceaux de bravoure « Under the Oak » et « Sorcerers Pledge ». Des incontournables. Des titres taillés sur mesure pour la scène. « Samarithan », réclamé par la foule depuis le début du set, clôture la prestation des Suédois.

A l’issue du set, les avis sont partagés. Même si les musiciens sont toujours au sommet de leur art, certains déplorent l’absence de Messiah Marcolin. Il reste irremplaçable aux yeux des fans de la première heure. Mais ne tenait-on pas les mêmes propos lorsque RJ Dio a remplacé le Sieur Ozzy Osbourne au sein du Sab ? Ce bouleversement n’a pas empêché les géniteurs du doom métal d’accoucher d’un « Heaven and Hell » référentiel ! 

Organisation Trix 

 

Kim Wilson

My blues sessions : Kim's Mix Vol I

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Kim Wilson est incontestablement un des plus grands harmonicistes blues de la planète. Et il l’a démontré aussi bien chez les Fabulous Thunderbirds que tout au long de sa carrière personnelle, radicalement et authentiquement blues ! Natif de Detroit, Kim est aujourd'hui âgé de 56 ans. Il a passé sa jeunesse en Californie, mais son aventure musicale n’a réellement commencé qu'en 1974 ; c'est-à-dire lorsqu'il s’est fixé dans le Texas. A Austin, très exactement. Il y fonde les Fabulous Thunderbirds en compagnie du guitariste Jimmy Vaughan.

En 1997, Kim avait commis son deuxième elpee solo. Intitulé  "My blues", il était paru sur le label Blue Collar. Le présent album a été réalisé par Kim en personne. Il réunit des sessions datant de l'enregistrement de "My blues" et épingle des versions alternatives de titres issus de l’opus ainsi que des plages inédites. Un petit trésor pour les nombreux admirateurs de l'artiste. Sur ce Cd, figurent sept plages qui figuraient sur l'album originel, mais aussi autant de titres non retenus pour la plaque.

Elle aligne d’emblée deux prises différentes et alternatives de "Oh baby". Un shuffle bien nerveux marqué par l'harmonica. Impérial, cet instrument dirige toute la manœuvre. Je préfère cependant la version qui ouvre le disque. Plus courte, son impact est plus direct. On imagine même facilement l'artiste se produisant juste devant nous. Faut dire que son blues sans la moindre fioriture est interprété avec tellement de présence et d'autorité. Bénéficiant du concours de deux cuivres, en l’occurrence Tom Fabre au saxophone et Scott Steen à la trompette, "Everything I do is wrong" amorçait l’elpee "My blues". Sans guitare, cette plage mettait en exergue le talent d’un Fred Kaplan étincelant et virevoltant devant son piano et une section rythmique chargée de groove, constituée de Larry Taylor et Richard Innes. Les mêmes musiciens sont reconduits pour attaquer l'instrumental "Hop, skip and jump". Entre les deux versions de "Tryin' to make a livin'", la seconde semble la plus saignante. Faut dire qu’elle implique le concours très perceptible du grand Junior Watson aux cordes, dont l’intervention ici est tout à fait exceptionnelle. Rusty Zinn coopère aux cinq derniers morceaux dont "Gumbo blues" et "Break it up". Adepte du style de Junior Watson, il se révèle particulièrement brillant. Cheval de bataille des concerts de Kim Wilson, "Tell me why" est le théâtre de la plus époustouflante partie de musique à bouche! La claque! Et puis, le tracklisting réunit également des compos qui n'ont pas passé le cap de la sortie officielle de l'album. Tout d’abord "Bea's boogie". Bien entendu un boogie. Un boogie marqué par la versatilité du pianiste et la sortie sur le fil du rasoir de Jr Watson. "Irene" ensuite. Un swamp blues proche de Guitar Slim. Imprimé sur un tempo particulièrement paresseux, il semble sortir des faubourgs de Baton Rouge. Un style qui colle à la peau de Kim. "Mambo crazy" est une plage instrumentale percutante. Dynamisée par le rythme exotique du mambo, elle frôle la perfection. Kid Ramos est impressionnant à la guitare. Les changements de rythme sont bien huilés. Les roulements de caisse d’Innes irréprochables et l'harmonica chromatique de Wilson au sommet de son art. Le riff d'Elmore James, imposé par le Kid sur sa slide, sculpte le chicago blues classique "Blues eyed baby". "Born blind" est un exercice de style proche de l'un des maîtres de Kim : Sonny Boy Williamson II. En particulier son "Eyesight to the blind". Et pour être complet, sachez que l’œuvre recèle encore deux instrumentaux, "Come and git it" et le titre final, modestement intitulé "Instrumental Take 3". Cet album ne bénéficiera pas d’une distribution officielle. Vous pourrez cependant vous le procurer lors des concerts accordés par Kim ou en vous branchant sur le site de Bluebeat Music. Il devrait être suivi par deux autres volumes. Fans de Kim, soyez attentifs!

Various Artists

Texas Northside Kings

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Eddie Stout est musicien, mais avant tout un grand amateur de blues. A Austin, il assurait la distribution internationale du label Antones. Depuis, il a fondé son propre label Dialtone. Il y a déjà dix ans. Une initiative destinée à préserver le patrimoine blues, gospel et jazz du Texas. Il aime, à travers les différents courants musicaux, présenter les facettes géographiques de cet Etat. Il nous avait permis de découvrir les Texas Eastside Kings, les Westside Horns et les Texas Soul Sisters. Etape suivante, il nous présente les Texas Northside Kings! Six guitaristes établis à Austin. Jeunes mais très prometteurs, dont certains vous sont déjà familiers. A l’instar de Johnny Moeller, Shawn Pittman ou Nick Curran. D’autres le sont moins, comme Seth Walker. Ou pas du tout. En l’occurrence Mike Keller et Miss Eve Monsees. Ils sont soutenus par des vétérans locaux : le bassiste Jeffery Jean, le drummer Willie Sampson, le claviériste Earl Gillam et le saxophoniste Spot Barnett, tous musiciens noirs.

C'est à Eve que revient l'honneur d'ouvrir le bal. Cette jeune femme chante en s’accompagnant d’une Epiphone Riviera de couleur verte. Epaulée de ses Exiles, elle reprend d'abord le "You belong to me" de Magic Sam. Elle ne possède sans doute pas une voix puissante et inoubliable mais elle est brillante aux cordes. En règle générale, elle est secondée par Mike Buck. Son batteur habituel, un ancien membre des Fabulous Thunderbirds. Le bassiste, Pat Collins, a longtemps joué en compagnie de Mike chez les Leroi Brothers. Eve revient pour une reprise très nerveuse et irrésistible d’"I was looking back to see" et puis de son instrumental "Hawaian hound", dont les accents réverbérés et métalliques sont empruntés à la musique surf.

Johnny Moeller est un guitariste qui jouit d’une solide réputation depuis quelques années. Il a sévi au sein du band de Darrell Nulisch. En 2001, il avait gravé un excellent opus : "Blues aggregation". Et en 96, "Return of the funky worm" ; mais flanqué de Paul Size, l’ex-guitariste de Red Devils. Moeller a tourné en compagnie de Gary Primich, Lee McBee, Lou Ann Barton et même des Fabulous Thunderbirds. Son frère en est d’ailleurs le batteur actuel. Il s'attaque ici à "Radio groove", une plage instrumentale bien rythmée et saturée de groove. La performance de Mike Keller à la basse et de Barnett au saxophone de Barnett n’y est pas étrangère. Il revient chanter "I'm a samplin' man". Son attaque sur les cordes est complexe mais impressionnante.

Shawn Pittman est un jeune guitariste issu de la scène de Dallas. De Fort Worth, très exactement. Il a sévi dans le Susan Tedeschi Band et compte déjà quatre albums à son actif. Shawn possède une toute bonne voix. Il interprète deux de ses compositions. Tout d’abord le tonique "I don't need no sugar mama", une plage caractérisée par une remarquable prestation d'Earl Gilliam au piano. "Call 'em how I see them", ensuite. Une compo imprimée sur un même tempo galopant. Il termine également son intervention par la cover du "Reap what you sow" de Guitar Slim, un excellent slow swamp blues qu'il chante en manifestant beaucoup de conviction tout en insufflant la sensibilité de circonstance.

Nick Curran est actuellement le guitariste des Fabulous Thunderbirds auprès de Kirk Fletcher. Ce jeune garçon a entamé sa carrière dans le rockabilly. Depuis l’an 2000, il compte quatre albums personnels à son actif. Légèrement éraillé, son timbre vocal colle parfaitement au style. Une voix qui fait mouche lors de sa reprise du "I'll be around" de Howlin' Wolf. Et excelle à nouveau sur "Slipin' and slidin'". A l’instar de Johnny Copeland, il chante comme s'il était possédé. Flemmardant au rythme nonchalant des swamps, sa cover du "Oh baby" de Willie Dixon nous prend aux tripes. Il joue ici de l'harmonica dans un style fort proche de Jimmy Reed. La grande classe ce Curran!

Seth Walker est issu de la Caroline du Nord, mais est il s’est établi à Austin depuis de nombreuses années. A ce jour, il a commis quatre elpees. Il reprend ici le célèbre "I hear you knockin" qu'il aborde à la manière des TBirds de la première époque. Très à l'aise sur les cordes il évoque inévitablement Jimmy Vaughan. La voix de Seth est également chargée de soul et de tendresse. Et il en fait une belle démonstration sur le très lent "Since I fell for you", une plage signée Buddy Johnson. L’approche jazz rappelle, en outre, à la fois T-Bone Walker et Ray Charles.

Mike Keller est préposé à la guitare dans la formation de la pianiste/chanteuse Marcia Ball. Il partage également un duo en compagnie de son frère Corey, sous le patronyme de Keller Brothers. Il se réserve le chant et la six cordes sur un seul titre : une reprise sans concession du "Red hot mama" d'Elmore James. S’il n’a pas oublié d’y insérer le célèbre riff de slide, sa voix est moins déterminante.

 

Tomahawk

Anonymous

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Plantez les tipis et enterrez la hache de guerre si vous souhaitez apprécier le troisième opus du génial Tomahawk. Fondé en 2000 par Duane Denison (ex The Jesus Lizard) et un certain Monsieur Mike Patton qu’il est inutile de présenter, ce groupe constitue l’aventure la plus expérimentale qui soit arrivé au métal depuis un bon quart de siècle. Une réputation acquise par un album éponyme commis en 2001 et « Mit Gas » en 2003.

« Anonymous » explore et réinterprète la musique ancestrale du peuple amérindien (c’est après avoir lu des bouquins sur la culture indienne que Duane Denison a eu l’idée de réaliser ce disque). Epaulé par John Stanier à la batterie (Kevin Rutmanis s’est barré au beau milieu des sessions pour des raisons encore inconnues), le duo Denison/Patton combine à merveille rythmes tribaux et grincements métalliques tout au long d’un opus qui nous permet de découvrir un langage et une tradition encore très peu connus de nos jours. Les fans de la première heure risquent cependant d’être un peu déçus, car Tomahawk s’éloigne du registre auquel il nous avait habitués. Mais rassurez vous, après avoir fumé un bon calumet de la paix, vous y trouverez tout le génie de l’un des meilleurs groupes signés sur Ipecac. Hugh !!!

To My Boy

Messages

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XL Recordings est surtout réputé pour voir signé des groupes ou des artistes comme les White Stripes, Dizzee Rascal voire la sulfureuse M.I.A.. Il élargit aujourd’hui sa palette en engageant To My boy, une formation qui risque de faire un carton ! Elle fait partie du phénomène Nu Rave qui se propage de plus en plus à travers toute l’Angleterre. A l’origine, le line up comptait quatre musiciens. Jack Snape et Sam White ont cependant décidé de se séparer de deux membres du groupe et de les remplacer par une bonne vieille boîte à rythmes. Après avoir sorti deux singles en 2006, le duo liverpuldien nous propose ce « Messages », un opus qui n’a rien à envier à leurs compatriotes anglais Klaxons ou encore, outre-Atlantique, à l’excellent duo new yorkais Shy Child. Ce disque recèle tout ce que la génération ‘fluokids’ exige des groupes du moment : des chansons courtes imprimées sur des beats électro et dansants que l’on passerait volontiers dans les boîtes branchouilles insulaires. Quoique recelant douze titres, cet elpee est caractérisé par sa durée plutôt brève. Mais c’est ça le phénomène Nu Rave ! Suffit donc de vous laisser emporter par « Tell me, computer » ou de frissonner à l’écoute de « Oh metal ! » ; et au moment où vous plongerez dans le coma, « The Grid » vous réveillera…

Une chose est sûre, Liverpool la grise a retrouvé toutes ses couleurs fluo grâce à To My Boy, dont on va certainement encore, entendre beaucoup parler…

Mike Joyce and Andy Rourke

Inside The Smiths (Dvd)

Écrit par

Andy Rourke et Mike Joyce constituaient la section rythmique du défunt et légendaire groupe mancunien The Smiths. Respectivement bassiste et drummer, ils n’ont jamais atteint la notoriété des deux autres larrons et aujourd’hui farouches antagonistes : le chanteur Morrissey et le guitariste Johnny Marr. Ce qui manifestement a permis aux deux premiers cités d’avoir une autre vision des choses sur le parcours du quatuor. C’est d’ailleurs ce qu’ils ont fait en concoctant ce Dvd. Au cours duquel ils racontent cette épopée, mais aussi recueillent des interviews de personnages qui ont côtoyé le mythe à l’époque de la formation ; et en particulier Peter Hook (Joy Division, New Order), Pete Shelley (Buzzocks) ou encore Mark E. Smith (The Fall). Sans oublier les inévitables producteurs qui opéré la mise en forme de leurs enregistrements studio. Le documentaire bénéficie du sous-titrage ; ce qui permet une meilleure compréhension des différentes interventions. Il manque cependant quelques prises ‘live’ pour pouvoir rendre le film un peu plus dynamique et puis surtout le point de vue des deux principaux leaders du groupe. Une carence qui risque de rendre ce documentaire anecdotique…

Daniel A.I.U. Higgs

Atomic Yggdrasil Tarot

Écrit par

Daniel Arcus Incus Ululat Higgs a été pendant 20 ans le leader des punk-rockers de Lungfish. Depuis quelques années, il enregistre des disques en solitaire, explorant une facette plus expérimentale de son travail. Ce nouvel essai en est une belle illustration. Les six longues plages constituent le pendant sonore d’un livre traitant des peintures, dessins et poèmes ‘haïku’ de notre homme. La copie promo ne recelant pas ces dessins, on s’intéressera uniquement à cette musique présentée sous des atours mystiques fumeux (fumistes ?) A l’aide d’un simple magnétophone à cassettes, Higgs a usé et abusé des effets sonores obtenus lorsqu’on bidouille les bandes magnétiques. Distorsions, bruits de fond, variations de vitesse produites en manipulant la touche ‘pause’. Musicalement, on passe de pièces assez ennuyeuses comme « Spectral Hues », où Higgs se contente de plaquer des accords de piano et joue avec la vitesse de la bande. Même principe et même ennui sur « Hems and Seams », où on croit entendre au loin un harmonica, des bouteilles qui s’entrechoquent alors qu’à l’avant-plan Higgs joue de la guimbarde en modulant à nouveau le défilement de cette bande. Les pièces les plus intéressantes sont celles où Higgs démontre son savoir faire guitaristique. Le titre maître, « Luminous Carcass Ornament » et « Coccon on the Cross » notamment. De longues improvisations (banjo et/ou guitare) torturées évoquant pêle-mêle la musique indienne traditionnelle, mais aussi les musiques du Nord de l’Afrique. Sans oublier le blues rural tel qu’il a été documenté au début du vingtième siècle par des musicologues comme Alan Lomax. Réservé aux explorateurs sonores en herbe.