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Les ruptures de Suuns...

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Mick Est Tout Seul

Les chansons perdues

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Certainement dévoré par l’appétit de composer, Michaël Furnon est un bosseur. Sans ses amis du 3D, Mickey raccourcit son nom mais allonge malicieusement son répertoire perso en commettant cet album tout seul. Issues de l’excédent de compositions, à l’origine destinées au groupe, « Les Chansons Perdues » ne le sont pas pour tout le monde. Les 14 titres joués, mixés, enregistrés par l’homme seul –il insiste là-dessus– explorent les facettes les plus intimistes de sa vie. Cette démarche le rend encore plus proche de son public, comme un grand frère qui descend du grenier pour jouer de la gratte dans le salon. L’ambiance ‘home made’ accentue la simplicité des textes. Malgré la tentative de changer de casquette, Mick-ey n’arrive pas à effacer le souvenir si proche de son band. Ce qui explique pourquoi dès les premières notes, on replonge dans une même ambiance. Inspiré par différents moments de son existence, vécus à des périodes toutes aussi différentes, l’elpee récupère ces émotions diversifiées et part un peu dans tous les sens ; les doutes, la tristesse d’une disparition, les espoirs, la fête et l’amour en fond de commerce.

Vouloir changer de couvre chef en le remplacer par un quasi identique n’apporte rien de bien neuf et ne provoque aucune surprise.



Chicago Bob Nelson

Flyin to high

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Bob Nelson n'est pas né à Chicago, mais à Bogalusa, en Louisiane. Cependant, à l’instar de nombreux contemporains, il a débarqué dans le plus grand port des Grand Lacs, très jeune. Une situation qui allait le marquer à vie. Il a largement dépassé les soixante balais aujourd’hui. C'est Muddy Waters qui lui a collé le surnom de Chicago Bob. Adepte de l'harmonica, il apprend à jouer au contact d’artistes notoires comme Junior Wells ou Big Walter Horton. Il a également accompagné John Lee Hooker et Johnny Shines ; et puis a milité au sein du Collwell Winfield Blues Band. Il est ensuite parti vivre à Boston. Au cours des eighties, il incorpore le line up des Heartfixers du guitariste Tinsley Ellis (un album est paru en 1983 chez Landslide : "Live at the Moonshadow") et rejoint même les Shadows.

Après une absence de dix ans, il nous propose enfin ce nouvel opus. Une aventure musicale qu’il poursuit donc dans un style Chicago blues sous une approche louisianaise. Pour la circonstance, il a bénéficié du concours d'excellents musiciens, réunis sous la houlette du pianiste David Maxwell (il est également responsable de la production de l’œuvre). Une section rythmique de rêve a ainsi participé aux sessions d’enregistrement : le bassiste Michael Mudcat Ward ainsi que le drummer Per Hanson, deux ex-Ronnie Earl et Sugar Ray & the Bluetones. Monster Mike Welsh (il est également issu de Boston) et Troy Gonea (Fabulous Thunderbirds, Kim Wilson) se réservent les guitares.

Le disque s’ouvre par "Taking care of business" ; et surtout par le riff qui a fait la célébrité d'Elmore James. A la gratte : Mike Welsh ! Nous baignons bien dans le blues du Chicago Southside ; cependant, Bob a gardé le timbre du chanteur de swamp blues de sa Louisiane natale. Maxwell occupe une place importante dans le décor et Troy Gonea s'éclate dans un style très différent de Welsh. La voix de Bob est une véritable révélation. Assurée, immuablement nonchalante, puissante, elle domine l’ensemble. Le "My bleeding heart" d'Elmore James constitue véritablement un des sommets de la plaque : le piano et la guitare semblent sortir des studios Chess. Nelson a signé trois plages. Tout d’abord "Party after hours". Elle démarre très lentement dans le style de T Bone puis prend progressivement du rythme. Le swing déborde. Tous les musiciens participent aux chœurs. Gonea préserve son style jump pendant que Doug James souffle dans les sax ténor et baryton. "Retirement plan" ensuite. Remarquablement ficelé, ce slow blues et très très proche de Muddy Waters. Quel bonheur de voir et surtout d'entendre Maxwell emprunter le rôle d'Otis Spann et Welsh celui de Jimmie Rogers. Il faut d'ailleurs souligner que dans le même registre, Bob s’autorise une cover du lent "The blues never die" de Spann, avec beaucoup de retenue et de feeling. Maxwell déploie des trésors d'imagination pour faire passer le fantôme de l'inoubliable Otis. Fermez les yeux, et vous y parviendrez assez facilement. Toujours dans le même style, les musiciens haussent le tempo et s’engagent sur le "Popcorn man" de Muddy Waters. Les ivoires s’emballent. L’harmonica participe à cet engouement. Il interprète le "Wish I had someone to love" de Bo Diddley sur un axe Baton Rouge – Chicago. Très paresseuse, la ligne rythmique et portée par Mudcat Ward. Le chant est bouleversant. La production digne de Jay Miller! D’excellente facture, cet album ne recèle aucune faille. On y porte intérêt de bout en bout. Et il s’achève par "Christmas tears", un blues démontrant une dernière fois la sensibilité exacerbée de ce chanteur/harmoniciste talentueux.

Incubus

Light Grenades

Écrit par

Rescapé des années ‘nu-metal’, Incubus est l’un de ces rares combos californien -de l’époque- à avoir tiré son épingle du jeu en prenant une nouvelle direction en temps opportun. Beaucoup plus mature depuis « Make Yourself », la formation a néanmoins perdu quelque peu de son charme au fil des sorties. Ainsi, « Morning View » et « A Crow Left Of The Murder », bien que prometteurs, étaient assez inégaux dans l’ensemble. « Light Grenades » vient boucler une trilogie en dents de scie. Les tubes potentiels (« Paper Shoes », « Anna Molly », « Oil and Water ») côtoient des œuvres moins solides (« Love Hurts, « Diamond and Coal ») et autres tentatives manquées de retrouver le grain de folie d’antan (« Light Grenades », « A Kiss To Send Us Off »). Depuis 2001 et la sortie de « Morning View », Incubus fait son chemin pépère à coups de simples et, parfois, bien jolies ritournelles sans prétention. Mais il n’étonne plus personne. Un défaut que Brandon Boyd et sa bande feraient bien de corriger s’ils ne veulent pas sombrer dans l’oubli…



My Sleeping Karma

My Sleeping Karma

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Ils sont Allemands, mais cela ne s’entend pas. Ils sont quatre, mais on dirait qu’ils sont beaucoup plus. Dépourvu de toute voix humaine, le premier album de My Sleeping Karma nous transporte dans une dimension parallèle, là où les émotions psychédéliques peuvent s’exprimer librement et à l’abri de tout qu’en-dira-t-on. Tout au long d’une excursion en six étapes, l’ancestrale combinaison guitare-basse-batterie-claviers (c’est ce dernier qui nous fait croire qu’ils sont nombreux…) fait des merveilles et ravive en nous une sorte de flamme que l’on croyait éteinte. Les accords sont limpides, les rythmes évitent soigneusement de vouloir rendre hommage au psychédélisme d’antan (celui d’Hawkwind, par exemple) et les instruments s’accordent audacieusement afin de ne pas perturber notre… karma.

D’accord, parfois, les fans du genre s’irriteront lorsque les gaillards stoppent brusquement leur élan quand on voudrait que le climat dégénère. Et, d’accord, à un moment ou à un autre, on a l’impression que les sons se répètent trop souvent sur un même morceau. Mais ces héritiers de The Great Escape n’ont pas à rougir de ces légères faiblesses, tant on se pâme devant la qualité de compositions vaporeuses, soyeuses, parfois dures mais jamais brutales. Et puis, après tout, que demander à un groupe ainsi baptisé, si ce n’est de nous surprendre en jouant les marchands de sable lunatiques ? 

 


The Sugar Plum Fairy pr.

The Sugar Plum Fairy

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Pour leur premier tour de manège, The Sugar Plum Fairy pr. frappe fort. Un trio constitué de deux multi-instrumentistes : Aurelien Jouannet et Sylvain Joubert, ainsi que de Nathalie Villeaud préposée aux montages vidéo. Dès les premières notes de piano, la musique nous place sous hypnose et nous emmène dans un de ces voyages dont on ne souhaite pas revenir. Les sentiments s’entremêlent à l'écoute de "Picture", le morceau d’ouverture. L’angoisse, la sérénité, l’urgence et l’apaisement -entre autres- alimentent leurs compositions parfois un peu monotones mais toujours inspirées. La voix d’Aurélien Jouannet est émouvante, vibrante et majestueuse. Ajoutez-y des combinaisons de piano bien senties, une basse et un violoncelle susceptibles de vous communiquer des frissons, et vous pouvez nagez librement en eaux troubles, lagune traversée à des époques diverses par Radiohead, Nick Cave voire même Ghinzu. L’équation pop electro imaginée par The Sugar Plum Fairy pr est même réussie. De cette expérience, on en sort perturbé, encore marqué par les âmes mortes naviguant le long de plages comme « Hypnotized », « Blind » ou encore « Memory of an accident ». Un premier album à l’image de la jaquette, planant et déconcertant de finesse.

 

 



Romane Serda

Après la pluie

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Enregistré à Londres, ce deuxième disque solo de Romane Serda arbore fièrement un autocollant vantant les ‘12 superbes chansons écrites par Renaud et mises en musique par Romane’. On se sent quand même un peu obligé de démentir cette ronfleuse affirmation. Il suffit d’écouter le lamentable « Les bobos » (un des derniers tubes de M. Séchan) pour se rendre compte que l’inspiration lyrique de Renaud est tarie. Il ne fait pas mieux ici, se contentant de rimes paresseuses comme lors de cet hommage à Bob Dylan : ‘Je sais que ton père était fan d’un certain Robert Zimmerman, d’où ce prénom de gentleman, Dylan’. Le reste est au diapason, illustrant une uniforme succession de ballades pop-rock, jouées pépère par des requins de studio londoniens et martelées par le phrasé répétitif (et agaçant) de Romane Serda. Néanmoins, cet efficace produit d’industrie lourde risque de squatter les ondes F.M. pendant un petit temps.



The Cinematics

A strange education

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On ne parvient pas toujours à comprendre pourquoi, mais il arrive parfois qu’en écoutant l’album d’un nouveau groupe, on se mette à flasher instantanément. C’est le cas pour « A strange education », premier essai de cette formation glasgowégienne. Bien sûr, tout n’est pas parfait, mais la qualité des trois-quarts de l’œuvre compense largement les deux ou trois plages moins intéressantes. Dont le titre maître. Probablement celui que vous risquez d’entendre le plus sur la bande FM. Manifestement destiné aux charts (donc à la thune), il évoque le Simple Minds de l’époque « New gold dream ».

Mais venons-en à ce qui rend cet opus aussi séduisant. Tout d’abord, la voix du chanteur. Son timbre oscille entre celui de Brett Anderson (Suede), Chris Martin (Coldplay), Fynn Andrews (The Veils) et Neil Diamond. Pas mal quand même ! Et puis il y a la guitare ligne claire du soliste, Ramsay Miller. Sur les deux premières plages, « Race to the city » et « Break », ses sonorités bringuebalantes font mouche. Un peu à la manière d’And Also The Trees. Encore que le premier titre soit imprimé sur un tempo funkysant ; dans l’esprit de Spandau Ballet. Pensez à « To cut a long story short ». Et ce phénomène se reproduit sur le très dansant « Keep forgetting », d’ailleurs paru sous la forme d’un single. Les références aux eighties se bousculent d’ailleurs tout au long de ce disque : A.A.T.T. (cette guitare !), Echo & the Bunnymen, The Smiths sans oublier la bande à Gary Kemp, même si certaines compos manifestent une emphase lyrique et mélodique immortalisée sur les premier albums de Suede. A cet instant, les riffs de gratte empruntent un phrasé digne du meilleur Bernard Butler. Peuplé de hits potentiels, l’elpee s’achève cependant par un titre plus complexe, « Asleep at the wheel », un morceau qui s’achève dans un délire semi noisy, semi psychédélique. Epatant !



Le Comte de Fourques

Sans me forcer

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Sans se forcer, David Legal, alias Le Comte de Fourques, signe une collection de treize titres (pour narguer la malchance ?) spontanés et légers. Originaire du sud (de Fourques. D’où le nom de scène. Ben oui : « Sans me forcer »...), Le Comte admire Dominique A et Jean-Louis Murat, méprise les rimes et les scélérats. Le Comte est bon (écouter l’excellent morceau « Le bonheur est nocturne » et son refrain féminin à la Dani). Le Comte est beau (rapidement, il séduit Cali, le Catalan, qui lui offre ses premières parties). Enregistré au studio Vega de Carpentras en compagnie de Mitch Olivier (Alain Bashung, Rita Mitsouko, Anis), ce premier album se veut critique d’une société nombriliste (« A bicyclette »). « Sans me forcer » navigue entre chanson (« Dans la lune », « La vie est belle ») et rock (« Y a-t-il un monde », « Par-dessus la jambe ») par la grâce de petites histoires. Le Comte de Fourques ne rédigera pas de nouvelles lettres de noblesse à l’attention de la chanson française. Mais la fraîcheur de son univers est tout à son honneur. Vive Le Comte !

 

Tracey Thorn

Out of the Woods

Écrit par

Volontairement disparue de la circulation depuis le « Temperamental » de Everything But The Girl (1999), Tracy Thorn met au placard Ben Watt, sa moitié sur scène comme à la ville, ainsi que ses michetons afin de nous envoyer à la tronche un come-back du genre ‘j’arrive, je défonce la porte d’un coup de bottines en cuir et je montre à tous ceux qui m’ont oubliée qu’ils ont fait une grossière erreur’. A l’instar de ses compatriotes Beth Gibbons et Lou Rhodes, Tracy Thorn s’offre une petite aventure parallèle plus que bienvenue. Produit, entre autres, par Ewan Pearson, ce second essai solo déchire grave, tout simplement.

Thorn, dont la première œuvre en solitaire (« A Distant Shore ») date déjà de 1982, délivre sur « Out Of The Woods » onze titres d’une perfection rarement atteinte dans ce que l’on connaît de la pop. Ouvrant son nouvel essai sur des premiers morceaux mélancoliques d’une justesse affolante (« Here It Comes Again », « A-Z »), Tracy Thorn se joue de l’auditeur en lui délivrant des bombes disco (« Get over It », le single « It’s All True ») pour le replonger à nouveau et sans aucune transition dans la douceur, quelques instants plus tard (« Hands Up To the Ceiling », « Easy »). Mais c’est surtout devant le monstrueux « Grand Canyon » que l’on s’arrête net pour louer l’immensité de la galette. Les 25 années d’attente entre « A Distant Shores » et « Out Of The Woods » sont largement compensées. Une surprise divinement bonne.

 



Manu Dibango

Africadelic

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On aurait tort de résumer Manu Dibango à son tube « Soul Makossa » ; même si certains considèrent cette compo devenue culte dans le New York underground des années 70, comme le premier morceau disco. Le label Luaka Bop nous avait déjà révélé quelques indices sur les travaux du bonhomme sur la compilation « World Psychedelic Classics 3 ». On approfondit le sujet grâce à Hy&Fly qui exhume cette série d’instrumentaux fiévreux et psychédéliques composés pour la télévision française, au début des années 70. Un mélange enthousiasmant de soul et de funk, caractérisé par un déluge de percussions et de solos acides ; le tout servi avec l’‘african touch’ qui fait la différence (Manu Dibango l’avait d’ailleurs baptisée ‘afro-soul-thing’. Une demi-heure de bonheur chaudement recommandée.