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Dernier concert - festival

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Richard Ashcroft

Un Richard très en verve...

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Plus ou moins 800 personnes s'étaient déplacées pour assister au set de l'ex chanteur du groupe mythique The Verve. Des conditions idéales pour bien entendre et surtout pour bien voir la prestation d'un tel artiste. Pas de supporting act. Juste un DJ dont le grand mérite fut de passer inaperçu.

Richard Ashcroft monte sur scène entouré de sept musiciens. Un violoncelliste/claviériste préposé aux samples, un percussionniste, un drummer, un saxophoniste/flûtiste, un bassiste, un guitariste et enfin l'épouse de Richard, encore et toujours aux claviers. Richard s'accompagne également à la guitare, dont il en change comme de chemise (NDR : pardon la panoplie !). Et dès le premier morceau, nous pénétrons dans le monde de la big music. Oui, oui, la big music comme la concevait Mike Scott des Waterboys. C'est à dire maximaliste et avec beaucoup de punch. Et parfois quelques touches de hip hop ou plus exactement de house. Et dans ce style, les chansons de son dernier opus prennent une toute autre dimension. Mieux encore, lorsque Richard aborde le psychédélisme, on est totalement subjugués. A l'instar du très intense New York, dont l'interprétation est de toute beauté. Digne des deux premiers elpees de The Verve. Pour calmer l'atmosphère, Richard nous accorde quelques compositions acoustiques. En solo. Epinglant au passage son tube, « The drugs don't work ». La voix de Richard est superbe. Même en live ; et lorsqu'elle se fait crooner, elle me fait de plus en plus penser à celle de Neil Diamond. Pour le rappel, après un « The signs of silence » prémonitoire ( ?!?!?), le groupe nous a gratifié d'une adaptation alternative et exceptionnelle du célébrissime « Bitter sweet symphony ». Mais sans les samples de violons du « Last time » des Stones (NDR : faut croire que Richard en a un peu marre de payer des royalties à la bande à Mick Jagger). Une version sauvage, intense, électrique, puissante. Tout le public était littéralement sur le cul. Etincelant !

 

 

 

 

Didier Super

Un adepte du second degré...

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Outre son traditionnel 'Burg'n'rock festival', le foyer socioculturel d'Antoing propose régulièrement des concerts fort intéressants. Ce vendredi 23 décembre, la chanson française 'fanfaronne' de Didier Super était à l'affiche. Elle a fait recette et salle comble. Une première fois sold out, ce spectacle avait dû être reporté. Motif invoqué : une blessure de la vedette imprévisible (NDLR : ou une blessure imprévisible de la vedette ?)

En première partie, les régionaux de Momo LaMana se sont montrés à la hauteur de leur réputation. Tantôt proches de Cramps, tantôt de Vive la Fête, ils ont revisité les années 80 à leur manière.

Didier Super est un artiste inclassable. Provocateur, adepte du second degré (et ce sont des euphémismes), il s'autoproclame chanteur engagé. Didier Super aime l'impro. La dérision aussi. A travers des textes qui abordent des thèmes dérangeants. Le tout en s'accompagnant d'une instrumentalisation minimaliste. Malgré ce côté dépouillé, Didier (Olivier de son véritable prénom) est parvenu à séduire le public et surtout à le faire rire. Sa présence sur scène n'est d'ailleurs pas sans rappeler Gustave Parking et autre Momo. Et si je devais malgré tout m'aventurer sur le terrain des références, je pourrais citer en vrac et sans trop risquer de me tromper : Léo Ferré, Pierre Desproges ou encore Rémy Bricka. Encore que parfois, il va un peu trop loin dans ses propos acerbes ; surtout lorsqu'il évoque les enfants maltraités ou les handicapés. A un tel point que s'ils ne parvenaient pas à prendre les choses au deuxième degré, les spectateurs dégoûtés pourraient quitter la salle ou lui coller une main sur la figure. Reste que, sans aucune apparition télé ni médiatisation, cette artiste originaire de Douai a réussi à se forger une solide réputation sur les planches. Entrecoupée de quelques escapades remarquées (NDR : comme celle accordée cette année à Dour), sa tournée française s'achevait donc … à Antoing ( ?!?!?). Généreux dans l'effort, Didier revenait même une première fois sur scène en compagnie des Twins Towers, avant de remonter une seconde fois sur l'estrade flanqué de son groupe 'mobile'. Les rockeurs ont ainsi pu apprécier ses reprises trash plutôt téméraires, fruit d'un mélange incongru entre classiques punk et variétoche (NDR : Joe Dassin, pour ne pas le citer). Une recette dont seul Didier Super possède le secret et qui a fait le bonheur des 300 spectateurs du pays blanc.

 

Sanseverino

Un festival à lui tout seul...

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Après les passages remarqués de Vincent Delerm et de Bénabar dans la même salle tournaisienne, c'est une autre star montante étiquetée de 'nouvelle chanson française' qui était au rendez-vous : Sanseverino. On se souvient ainsi des 'Victoires de la musique 2003', cérémonie au cours de laquelle ces 3 personnages étaient en lice pour décrocher les lauriers de la 'révélation scène' ; et c'est notre hôte qui l'avait emporté, avant de chuter face à M en 2005, pour le prix du concert de l'année. L'occasion est donc belle de voir si la renommée de notre artiste allait être confirmée ce soir.

Avant même que le spectacle ne commence, une chose frappe d'emblée : l'éclectisme du public, de tout âge et de tout style. Un éclectisme que reflète l'artiste. Faut dire qu'à plus de 40 ans, il a bien roulé sa bosse avant de connaître la gloire (NDR : il a débuté comme batteur de Jeanne Mas !). Le début du show est également à l'image de Stéphane Sanseverino : intimiste, proche des gens et assez théâtral (il ne faut pas non plus oublier son long passé d'acteur). Débordant d'énergie, Sanseverino enchaîne les titres de ses deux albums, « Le tango de gens » et « Sénégalaises », ainsi que l'une ou l'autre reprise surprenante. De Serge Reggiani, par exemple. Mais surtout le « We will rock you » de Queen. A l'instar de toute étiquette collée sur le dos des artistes pour mieux les situer sur la scène musicale, celle de 'nouvelle chanson française' est bien trop réductrice : les compositions passent du jazz au swing, en laissant une large place à la musique tzigane, au rock ou au scat. Sanseverino est finalement un festival à lui seul, comme si Michel Jonasz, Miossec (pour quelques titres sombres comme « Le dormeur du val vivant »), les Gispy Kings (surtout pour « L'étrangère ») ou encore les Négresses vertes se relayaient sur scène ! Il faut dire que les musiciens qui l'entourent, et qui prennent visiblement autant de plaisir que lui à se produire sur le planches, y vont de leur lot d'improvisations. La guitare sèche omniprésente s'accorde harmonieusement avec la contrebasse qui confère une note jazzy et décalée à la solution sonore, tout au long du spectacle. Les paroles sont tantôt simplistes ('Arrêtez de faire des manteaux avec la peau des animaux, pas besoin d'être cruelle pour être belle' sur « André II »), tantôt plus recherchées ; mais de nombreux textes véhiculent clairement des messages pour la lutte anti-tabac et anti-fourrure, la défense des minorités et les artistes de rue. On lui pardonnera son côté 'grande gueule' ou son humour parfois lourdingue. La comparaison entre le nouveau pape et Hitler a de quoi choquer ; mais c'est sans doute là son côté provocateur… qu'accentue très régulièrement des réflexions salaces (NDR : ou en dessous de la ceinture, si vous préférez). Il finira d'ailleurs par s'en excuser pour auprès des enfants (NDR : et des parents) présents dans la salle ! D'un autre côté, son expérience de la scène et sa grande chaleur humaine viennent contrebalancer le tout ; et il parvient à communiquer sa bonne humeur au public ; un public au sein duquel il n'hésite pas à faire irruption, lorsque ce n'est pas pour carrément pour le rejoindre au cours de l'une ou l'autre chanson…

 

Bloc Party

La saveur d'un bain populaire...

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Salle comble. Plus une place de disponible pour ce concert attendu. Vérification faite, la hype draine donc bien les foules et met un sacré feu aux poudres. Les aiguilles ont dépassé la ligne des 21 heures et quatre asticots, musclés comme des crevettes belliqueuses, débarquent sur l'immense scène des Halles. Dans la fosse la tension a depuis longtemps franchi les limites calorifiques réglementaires. Bloc Party. Le nom est lancé. En moins d'un an, ces jeunes banlieusards londoniens sont parvenus à imposer au monde des tubes dantesques, une énergie positive et une imagerie foutrement sexy. En incontestable leader, Kele Okereke vient présenter son groupe. Une formalité pour la foule massée à ses pieds : voilà plus d'une demi-heure qu'elle scande inlassablement le légendaire patronyme.

« Like Eating Glass » ouvre les hostilités. Ici, personne ne réalise que le concert a réellement commencé. C'est la stupéfaction. Pour certains, cette vision scénique semble toucher au spirituel. En ce sens, Bloc Party est plus qu'une énième formation de rock'n'roll. Ces gosses ouvrent des portes aux enfants du rock, se posent en point de départ des goûts musicaux d'une nouvelle génération. Pour les plus vieux, c'est rassurant : tout les espoirs sont permis. L'explosion surgit lorsque le groupe laisse résonner l'énorme riff de « Banquet », troisième morceau d'un set puissant, sans fausse note. Kele racle les cordes de sa guitare, s'acharne corps et âme sur sa malheureuse Stratocaster. Dans son dos, Matt Tong alimente une rythmique furtive. D'une frappe sèche est assurée, le batteur impose le beat, les pulsions vitales de cet univers décharné. Pourtant la mélodie ne s'égare jamais des titres de Bloc Party. Au contraire, les quatre musiciens garantissent au public une incessante sinusoïde mélodieuse, un rigoureux slalom entre le timbre épileptique de Kele, les distorsions ténues de Russell Lissack (deuxième guitare), les coups de buttoir de Matt et la ligne de basse séculaire de Gordon Moakes. Gordon, tiens. Parlons-en de celui-là : Fidèle valet de Kele, il surgit toujours au moment opportun, offrant ses imparables refrains aux complaintes fulgurantes de son compère. Il s'exécute toujours en contrepoint mais apporte, lui aussi, une pierre élémentaire au Bloc. Les morceaux s'enchaînent avec fureur et violence : « Helicopter », « She's Hearing Voices », « Positive Tension », tous les titres du premier album y passent.

Vient alors le moment du rappel et du nouveau single « Two More Years », entonné à l'unisson par une cohorte de fans en pâmoison. Bloc Party maîtrise (désormais) son sujet et ne se prive pas de savourer son bain populaire. Le set des Anglais s'achève brusquement (peut-être trop) sur un ultime « Pioneers ». Acclamations méritées.

 

Mull Historical Society

Des chansons à tiroirs remplis de merveilles et de surprises...

Derrière Mull Historical Society -un nom à rallonge- se cache un jeune Anglais solitaire, ayant passé sa jeunesse sur l'île de Mull, aux larges de l'Ecosse. Coupé du monde pendant des années, il n'aura comme seul compagnon qu'un disque des Beatles gagné à une tombola. C'est sans doute cette virginité qui explique la fraîcheur de ses chansons à tiroirs - des tiroirs remplis de merveilles et de surprises. Ces chansons aux mélodies soignées et raffinées, Colin les garda jalousement auprès de lui, sans doute pendant des années. Maintenant qu'il est sorti de son trou, leur beauté nous éclate aux oreilles : peut-être que Colin n'avait jamais entendu parler de Coldplay, Tom MacRae ou Divine Comedy avant de fouler le sol d'un disquaire… Toujours est-il que ses chansons n'ont rien à envier à celles d'Hannon ; même mieux : elles ont la jeunesse et la vigueur, tandis que ses compatriotes ont tendance, ces derniers temps, à s'égarer...

Dans une chaleur accablante, Colin, accompagné de trois musiciens, démarre en fanfare par " Public Service Announcer ". Les titres de l'album s'enchaînent à merveille, sans les oripeaux du CD, parfois complaisants (" Instead " et ses chœurs enfantins d'une mièvrerie sidérante). Epurées en raison des contingences live, ses chansons en ressortent par conséquent grandies, et c'est tant mieux : on se rend compte alors du travail d'orfèvre que cachaient sous les fignolages des titres comme " Barcode Bypass " ou " I Tried ". Preuve que Colin s'est bien ennuyé sur son île, il nous dévoilera pas moins de sept nouvelles chansons (" Gravity ", " Oh Mother ", " Live Like The Automatics ", " Us ",…), toutes augurant du meilleur quant à l'avenir de ce jeune prodige de la pop anglaise. A suivre de très près !

Amadou & Mariam

Une ambiance de fête...

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Morley est un trio drivé par la chanteuse/compositrice/ chorégraphe Morley Kamen. Elle pratique un folkpop qui déborde d'émotion, une expression semi-acoustique élégamment colorée par les accès d'un violon et d'une guitare sèche ; le tout souligné par la voix bouleversante de Morley. Son deuxième album, 'Days like these', vient de paraître tout récemment.

A l'instar de Salif Keita et d'Ali Farka Touré, Amadou & Mariam appartiennent à une scène pop afroworld qui récolte pas mal de succès en Europe. Atteint de cécité, le couple a bénéficié du concours de Manu Chao en personne, pour l'enregistrement de son nouvel opus, "Dimanche à Bamako'. Une influence bien présente tout au long de cette plaque ; mais aussi une marque de reconnaissance de la part de l'ex leader de La Mano. Et le résultat ne s'est pas fait attendre, puisque les ventes de disques cartonnent et les concerts attirent la foule.

Bourrée de swing, de groove, la musique d'Amadou & Mariam est à la fois dense et chaleureuse. Le recours à l'électronique, la double percussion, les rythmes répétitifs et le chant alterné ou d'ensemble colorent inévitablement leurs compositions. Sur les planches, Amadou & Mariam sont soutenus par quatre instrumentistes. Et ce sextet a accordé un set riche, attachant et bien en rythme. Le couple apprécie le public et le remercie vivement pour ses acclamations. Tout au long de la soirée, l'accent a été mis sur leur dernier album. Dès le début, "La fête au village" a plongé le public dans leur univers si caractéristique. Fouettés par la double percussion, les groovy et remuants "Artistiya" et "Beaux dimanches" ont constitué les premiers points culminants du set ! "M'bife balafon" et "Nangaraba" se sont davantage révélés contagieux et luxuriants. Amadou se met parfois dans la peau de John Lee Hooker. Ce qui explique sans doute pourquoi son jeu de guitare est aussi inspiré. Lors de leur voyage musical à Bamako, l'instrumentation et les harmonies vocales semblaient si naturelles et rafraîchissantes qu'ils conféraient à l'ensemble un parfum d'été. Et des titres comme "La paix", "Chantez, Chantez" ou "La réalité" en sont les plus belles illustrations. En rappel, ils ont interprété des morceaux plus anciens comme "Je pense à toi", fragment souligné par les harmonies vocales et la guitare d'Amadou, "Mon amour, Ma chérie" et "Pauvre type", des chansons qui ont mis en exergue leurs superbes harmonies vocales tout en déclenchant une véritable ambiance de fête. Amadou & Mariam ont laissé une forte impression: ils ont illuminé ces jours gris d'une teinte sensuelle d'été tout en éveillant en notre fors intérieur une envie de danser. Des festivals estivaux ( ?!?!?) comme Polé Polé, Sfinks ou Folkdranouter devraient y trouver leur compte…

(Traduction : Nico Verhelle/ Adaptation B. Dagnies)

Organisation : France Leduc Productions

Cornerstone

What a beautiful evening !

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Aussi surprenant que cela puisse paraître, Cornerstone a accordé son premier concert dans le temple national du heavy metal ce 28 janvier. C’est que le Biebob de Vosselaar jouit d’une réputation européenne (NDR : au bas mot), et que les groupes branchés ne conçoivent pas une tournée des clubs sans débarquer les flight cases sur la minuscule scène du lieu mythique. Cornerstone aura donc attendu la sortie de son troisième album pour venir saluer un public constitué uniquement de connaisseurs et d’habitués. Formé d’un ex Rainbow (le chanteur Dougie White) et d’un ancien Royal Hunt (le guitariste Steen Mogensen), le combo a véritablement atomisé la salle, passant en revue les meilleurs titres de ses trois opus. Complices d’un chanteur qui ne manque pas d’humour, les musiciens ont délivré une prestation sidérante de virtuosité et d’enthousiasme. Les nostalgiques de Rainbow, dont le band s’est largement inspiré, en ont pris plein les oreilles. Parce que ce groupe sonne aussi bien que l’arc-en-ciel de Ritchie Blackmore à son apogée. Les titres s’enchaînent sans aucune baisse de régime, et le combo se fend d’une set-list absolument remarquable : « Welcome to Forever », « When the Hammer Falls », « End of the World » (NDR : issu du petit dernier « Once upon our Yesterdays »), mais aussi de véritables hymnes extraits du fabuleux « Human Stain ». Lors du hit “Midnight in Tokyo”, titre emblématique de Cornerstone, le groupe s’est attiré la complicité d’un public tout acquis à sa cause. Frissons dans le dos dès les premières mesures du sublime « Unchosen One » interprété avec un formidable feeling, et succès garanti pour la reprise de la plage titulaire du dernier album de Rainbow  (« Stranger in us all » avec Dougie White et déjà Candice Night !!). En rappel, ce joli monde nous a gratifiés d’un « Perfect Stranger » plus puissant que l’original. Un final en apothéose. What a beautiful evening !

 

 

Joseph Arthur

Les desseins artistiques de Joseph Arhtur...

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Singer/songwriter découvert au milieu des années 90 par Peter Gabriel, Joseph Arthur était de passage dans la capitale pour un concert dominical. Depuis son premier album (« Big City Secrets » -1997), l'artiste vit en autarcie artistique, isolé dans un univers décoratif où la peinture et la musique dépeignent son univers : indépendant et introspectif. Un monde à part, à des circonvolutions lumières des pratiques traditionnelles de l'industrie musicale.

Vêtu d'un costume bleu ciel, un peu cheap mais plutôt classe, l'homme demeure seul sur scène, le regard caché par une frange capillaire rebelle. Dès les premiers accords, Joseph Arthur prend le spectateur par la main, guide son auditeur dans les tréfonds de son cerveau et l'invite à entrer en communion avec cette étrange expérience sensorielle. Nous sommes donc en sa compagnie pour Dieu sait quelle raison (« Our Shadows Will Remain », son dernier disque est sorti en 2004) mais cette visite semble ravir l'audience du bonhomme. Et puis, ce garçon possède une aura intrigante. Comme ses toiles, placées dans son dos, qui représentent des figures humaines déshumanisées dans un style déstructuré proche de celui de Miro. Joseph le musicien et Arthur le peintre sont donc les deux entités de l'homme qui nous fait face. L'entame du set laisse entrevoir la mélancolie de « She Paints Me Gold », avant de repasser du côté obscur de la pop par l'entremise de « Can't Exist » et de poursuivre au son de « Speed of Light ». En trois titres, Joseph Arthur revisite ses trois derniers enregistrements. Au fil des compositions, l'œuvre Arthurienne se dessine. Au sol, fusains, pinceaux, bombes de couleurs et autres peintures aident l'artiste dans son dessein artistique. Le concert prend une tournure globale, adopte les traits d'une œuvre complexe où Joseph Arthur est l'artiste, le point de liaison de formes artistiques éparses. La première partie du concert s'achève sur « In The Sun », belle et longue complainte dramatique logée sur « Come to Where I'm From » (2000).

Son retour sur scène marque l'avènement de son dernier album et teinte sa prestation d'une jovialité bienvenue. Derrière lui, la toile se complète au gré de ses envies, de ses extravagances, de ses chansons. Le concert s'étale, inégal mais prenant comme sur « There Is A Light That Never Goes Out », reprise improbable des Smiths. Les dernières enlevées de « Good About Me » diffusent dans l'air un parfum d'incompréhension. Et parfois, cependant, c'est bon de ne pas comprendre…

 

MC5/DKT

MC5/DKT ou la réunion des survivants du groupe légendaire de Detroit : Davis/Kramer

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Issu d'Orléans, Kool Kleps se résume à un duo. Ou à un couple, pour être plus précis. Il chante tantôt dans la langue de Shakespeare tantôt dans celle de Molière et joue de la guitare. Elle assume quelques backing vocaux, mais surtout joue d'un clavier au son totalement pourri, tout en imprimant le tempo. De son pied droit sur une grosse caisse et du gauche sur une cymbale. Essentiellement composé de reprises, leur répertoire nous replonge dans les sixties et même dans le catalogue « Peebles » : les Sonics, les Coasters, etc. Dans un style qu'on pourrait qualifier de garage minimaliste. Sans être extraordinaire, le set a le mérite de mettre le public de bonne humeur. Et même de parvenir faire à chanter l'un ou l'autre spectateur ; en finale, lors de la cover du « Gloria » des Them…

Egalement issu d'outre-Quiévrain, Fancy pratique un funk/glam/métal particulièrement aride. Un quintet caractérisé par la présence d'une femme de couleur noire à la guitare. Sur scène, le groupe semble composé d'excellents musiciens. Il bouge beaucoup et en particulier le chanteur au timbre androgyne, un excellent showman qui porte d'imposantes rouflaquettes et une chevelure digne de Jimi Hendrix. En fait, tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes, si la formation parvenait à faire passer de l'émotion. Ce qui est rarement le cas. Peut-être sur leur adaptation d' « I'm so excited » des Pointer Sisters. Mais en y mettant beaucoup de bonne volonté.  

Pour accomplir cette tournée, le trio MC5/DKT a reçu le concours de la chanteuse des Bellrays, Lisa Kekaula et du chanteur des Dictators, Handsome Dick Manitoba. Pas de trace cependant de Billy Duffy (Cult), remplacé par le guitariste de Guns n' Roses, Gilby Clarke. Mais pourquoi DKT ? Simplement pour sceller la réunion des survivants du groupe légendaire de Detroit : Davis/Kramer/Thompson. Soit le drummer Mike Davis, le guitariste Wayne Kramer et le bassiste Dennis Thompson. Plus des tous jeunes, puisqu'ils avoisinent les 60 balais. Et tout ce beau monde va nous livrer un set bien huilé, plutôt taillé dans le rock que dans le punk. Même que lorsque Lisa vient poser sa superbe voix, c'est pour nous entraîner dans le blues ou le rythm'n blues. A contrario, tout en faisant preuve d'une grande efficacité, le timbre 'rapé' de Dick Manitoba semble plutôt en décalage avec la musique. Ce qui ne l'empêchera pas de conduire un des meilleurs moments de la soirée : le célèbre « Kick out the jams ». Et si la formation n'a pas oublié son autre classique, « Sister Anne », il faut constater que la rage qui devrait hanter ce type de musique était aux abonnés absents. Par contre, les échanges de guitares opérés entre Gilby (NDR : un type très sympa qui distribue ses onglets tout le long du spectacle) et Kramer frôlaient parfois la perfection.

Follement acclamé, le collectif s'est même fendu d'un rappel. Particulièrement heureux de l'accueil réservé par le public, le groupe s'est même avancé au bord de la scène, bras dessus, bras dessous, pour le saluer. Je ne sais pas si c'est moi ou MC5 qui a pris un solide coup de vieux…

 

Arctic Monkeys

Des détonations venues d'Arctique...

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C'est l'heure des comptes : la hype a rendez-vous avec ses gestionnaires. Parce que c'est une évidence : le phénomène Arctic Monkeys est en marche. Déjà, l'Angleterre a succombé aux rafales électriques de ses enfants. Partout, les concerts affichent complet. Et devant les salles anglo-saxonnes, les tickets s'échangent parfois pour près de 150 euros. Que penser de ces vérités : que le monde devient fou ? Que le rock va gagner son pari ? Que le Botanique se déplace sur une banquise ? Le public exige une réponse…

Grosse pagaille aux abords de la Rotonde. Des jeunes et des vieux sans âge gravitent autour de la petite salle. Personne ne sait exactement où donner de la tête. Dans une mansarde avoisinante, le « buzz » Maxïmo Park s'apprête à caracoler sur scène. Certains ont acquis le droit de passage pour les deux représentations. Les choses se dessinent : course, sueur et pogos en perspective.

Mais ce qui importe davantage aujourd'hui, c'est « The Next Big Thing » : Arctic Monkeys. Sur la foi d'un seul single paru chez nous, ces quatre gamins (19 ans de moyenne d'âge) de Sheffield s'acquittent d'une salle comble. Pourtant, l'histoire des Monkeys pourrait être celle de milliers de jeunes anglais bouffés par l'ennui et la lassitude dans le décor d'une prude Albion qui peine à imaginer son futur, ces lendemains « post-Blairien ».

Et le moins que l'on puisse écrire, c'est que ces jeunes singes de l'Arctique sont sortis des suburbs, qu'ils risquent de décoller vers des cimes inimaginables pour le commun des mortels. A ce rythme, on peut facilement les imaginer en tête des charts, loin devant les Franz Ferdinand, Bloc Party et autres Kaiser Chiefs. Ces gosses sont doués, bénis des Clash, des Libertines et des Blur. Anglais jusqu'au bout des doigts de pieds, nos nouveaux amis ressemblent aux voisins de palier de Mike Skinner (The Streets).

Sur scène, Alex Turner (chanteur/guitariste) ne s'en laisse pas compter et son « I bet you look good on the dance floor » (« Je parie que tu es bonne sur le dance floor ») atterrit dans la fosse en provoquant un raz-de-marée populaire abyssal et jouissif pour des teenagers fous de joie. Trois ans auparavant, ces enfants décidaient d'apprendre à jouer d'un instrument. Aujourd'hui, ils sont à l'aube d'une hype gigantesque, peut-être incontrôlable. Les chansons des Monkeys suffisent à balancer ces affirmations en pâture : un son énorme, des refrains belliqueux, une simplicité désarmante, des hymnes acérés seront, sans doute, les paramètres essentiels du rock de demain. En attendant, l'assistance de la Rotonde aura saisi sa chance, accueillant chaleureusement ces détonations venues d'Arctique. Et par la grâce du jargon, nous achèverons ce tour de piste par une voie de Dandy : « Welcome To The Monkeys House » !