Holbrook et les extraterrestres…

Holbrook est un projet qui aime mélanger les extrêmes : la combinaison du chaud et du froid, de la lumière et de l'obscurité. Basé à Paris, le groupe propose des mélodies efficaces, ardentes, mystiques et oniriques. Ses paroles cinématographiques absorbent…

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Jérôme Castel s’inquiète du continent de plastique…

« Doggerland » est le disque d’un homme de 53 ans, dont le parcours musical est protéiforme. Ancien DJ d’électro minimale, guitariste ou bassiste pour d’autres projets (Nesles, Bertrand Louis, Fredda…), aujourd’hui créateur sonore pour le théâtre, Jérome…

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Bullet For My Valentine
Bring Me the Horizon - 28...

!!!

Shake Shake Shake

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Ok, on l'avoue. Au point où nous en sommes, tout ce que l'on pourra écrire sur !!! relèvera d'une subjectivité absolue (et assumée). Il faut dire que l'on a eu beau chercher des poux sur la tête de chacun des membres de la formation, ils finissent toujours par s'en sortir immaculés. Et ce n'est pas leur première tournée européenne en salle qui y changera grand-chose. Mais comment font-ils pour être aussi bons, bordel ???

Arrivés au Splendid vers 20h, on se dirigera presque aussitôt à l'intérieur afin de jeter un coup d'œil à la configuration de la salle. Le premier constat sera plutôt satisfaisant, le Splendid ayant des allures d'Atelier 240 un chouïa plus petit et donc encore plus convivial. Un large sourire au visage, on attendait impatiemment le début des festivités jusqu'à ce que le groupe assurant la première partie débarque sur scène. Boogie Balagan, combo franco-israelo-palestinien distilla en une demi-heure un blues rock approximatif et insupportable. Interprétés en anglo-franco-arabe ou d'autres mélanges indicibles, les compositions étaient entrecoupées de pathétiques interventions du leader, usant et abusant d'un accent cliché et totalement factice. Clairement influencé par des formations telles que Led Zeppelin, AC/DC ou les Stones, Boogie Balagan est un groupe de garage qui aurait bien mieux fait de ne jamais s'en extirper.

Quelques médisances et un achat de t-shirt trop court plus tard, les dieux du live entraient enfin sur scène devant un parterre bien rempli mais pas tout à fait comble. Parfaite entrée en matière, « Myth Takes » servira d'échauffement avant la déferlante d'énôôôôrmes tubes interprétés en majorité par Nic Offer. « All My Heroes Are Weirdos » précédera des grandioses « Pardon My Freedom » ou « Heart Of Hearts », agrémentés de l'inimitable déhanché de Nic. John Pugh s'emparera ensuite du micro pour l'électrisant « Dear Can ». Comme de tradition, il se joindra ensuite à la foule pour un « Yadnus » retentissant. Un peu plus d'une heure durant !!! fera vibrer le Splendid et suer le public à grosses gouttes avant de finir en beauté sur l'épique « Me and Giuliani Down by the School Yard » et un « Intensify » repris en chœur par une (petite) partie de l'assistance. Fidèle à leur réputation, les huit de Sacramento auront à nouveau livré un show inoubliable dont il est impossible de retranscrire le niveau de qualité à sa juste valeur. Tout simplement splendid(e). Ceux qui les manqueront le 12 avril prochain à l'AB risquent fort de s'en mordre les doigts. A bon entendeur…

(Organisation : A gauche de la lune)   

Dälek

Go with the flow

Cette claque mortelle d'indus hip hop qu'on avait chopée net, il y a de ça belle lurette, à Dour. A l'époque Still faisait encore partie de la bande, griffant ses vinyles d'une main tendancieuse, l'afro balayant l'air empli de limailles de fer. Après un hiatus de deux ans, Dälek est de retour avec le fumasse « Abandoned Language », plus carré, moins bruitiste, mais pas encore 'old school'.

A la place du DJ, MC Dälek et Oktopus ont réquisitionné un authentique guitariste : un type au look métallique, qui pendant toute l'heure du concert triturera son engin comme s'il était en feu. A fond dans les reverbs, il n'en décollera pas. Et puisque nous ne sommes ni des vendeurs d'amplis, ni des journalistes pour 'Riff Magazine', la démarche sonique de ce chevelu shoegazer aura fini par totalement nous échapper. De quel bois se chauffe-t-il ? Est-il à l'origine de ces nappes électriques qui noircissent l'atmosphère ? Peu importe, notre attention se porte derrière le laptop, sur le faciès d'Oktopus : élastique, grotesque, il épouse les basses en faisant de grandes embardées, de la bouche aux sourcils. On se rappelait pourtant de lui dans des circonstances différentes, le cou sur lequel il repose à l'époque bien plus tendu, bovin, explosé aux hormones. Une bedaine un peu flasque, des yeux qui roulent et qui fixent, au loin, l'horizon de cette salle qu'on croirait consacrée au badminton. Entre les deux, Dälek, lui aussi dans son trip ' je rappe sur du bruit, donc je fronce la tête comme du papier mâché'. Il balance ses rimes sur du Jay Dee (« Paragraphs Relentless », « Starved For The Truth »), pointe le sol de sa casquette avant de jeter un regard vers le haut. Et ainsi de suite. Au fil des nouveaux titres, les mélopées indus entament petit à petit leur travail de sape : « Bricks Crumble » séduit quelques personnes, qui hoquètent et frétillent du tibia. Il faut pourtant attendre le revanchard « Corrupt (Knucke Up) » et son refrain scabreux à la Mobb Deep pour se sentir à l'aise, oser le pas de deux, applaudir sans réserve. « (Subversive Script) », « Culture For Dollars » et le classique « Spiritual Healing », accordé en rappel, clôturent en beauté ce concert du dimanche, un poil trop prévisible. C'est qu'il s'agit d'un 'rap' d'introvertis, à consommer au mieux la nuit et seul. Pourvu qu'à Dour ils jouent quand tout le monde dort… Tu parles d'un mirage !

Organisation VK

The Long Blondes

Comme une lettre à la Poste?

Écrit par

L'Orangerie bat son plein dans l'attente du défilé vintage Long Blondes, qui pose bagage dans une ambiance feutrée, le 'catwalk' décoré d'amplis Epiphone. La nouvelle collection de la couturière Kate Jackson prend alors place sur le podium pour une déambulation de cinquante minutes, retraçant les vieilles photographies d'un almanach nostalgique.

Du « Sweet Heart » ouvre le bal, fidèle au poste, dans une représentation honorable de rock féminin. Tout sourire et la sensualité débordante, Miss Jackson accueille ses adeptes en bonne et due forme, ravis de participer à ce spectacle qui bat la chamade. Notre guide nous propose, en effet, tout un circuit accompli dans les douces vallées d'un rock anglo : celui qui s'est arrêté de grandir, il y a 50 ans. Les titres s'enchaînent comme on changerait l'huile de moteur : « Once & Never Again », « Swallow Tattoo », « Week End Without Make Up ». Toute la clique du « Someone To Drive You Home » y passe, invitant en chemin de vieilles connaissances (le single « Appropriation » entre autres…) Les transitions sont marquées par les quelques mots prononcés en français, balancés depuis des lèvres maquillées de rouge flamboyant, avant de poursuivre les déhanchements, le temps d'un set. Un départ énergique, triomphant, acclamé et envoûtant qui devient cependant vite étiré vers des longueurs au beau milieu de la manche. Les compositions s'enlisent, malgré elles, dans un mimétisme qui crève les yeux, transformant la scène en une sorte de présentoir sans éraflures. Le groupe débite son flux mais la vie manque, la sueur et les clopes aussi, et le sentiment d'assister à de simples accords joués à la chaîne commence à nous envahir. Quand il ne s'agit pas pour la guitariste Emma Chaplin de faire la potiche et d'aligner trois notes, afin de ne pas abîmer son vernis. Le quartet surmonte cependant ses failles et délivre son concert comme on confie une lettre à la poste, cachetée par la voix omniprésente de la factrice, le timbre joliment alléché. Malgré un public statique mais enthousiaste, survolté à l'appel des tubes, la séance se révèle agréable sans pour autant toucher le summum de l'excitation. The Long Blondes, chez soi ou devant ses orbites, équivaudrait presque à la même chose, un son bien habillé mais sans aucune tache.

Organisation Botanique

Mr Hudson & The Library

Brit hop printannier pour intimes?

Écrit par

A ma gauche, Mr Hudson & the Library, formation brit hop de passage à la Rotonde du Botanique ce mercredi 18 avril. A ma droite, Good Shoes, combo pop rock qui a remis le couvert le lendemain, au Witloof Bar. Bien qu’ils exercent dans des genres quelque peu différents les uns des autres, ces Anglais ont un point commun douloureux : on ne peut pas dire qu’ils déplacent les foules.

Mercredi 18 avril. C’est dans une Rotonde quasi déserte que Mr Hudson & The Library a dû présenter sa première œuvre. Une petite trentaine de personnes à peine s’est déplacée pour découvrir le brit hop printanier de la formation. Un semi-échec étonnant à l’écoute des ‘feel-good-hits’ du quintet, qui ne sont pas sans rappeler Jamie T ou Just Jack. D’autant que « A Tale Of Two Cities », premier essai de Mr Hudson contient d’énormes tubes potentiels tels que les singles « Ask The DJ », « Too Late, Too Late » et « Bread + Roses ». Sur scène, les cinq Anglais ne se sont pas laissés démonter par cette salle quasi-vide et ont offert à la petite assistance un show d’une heure qui n’a pas manqué de coller un beau sourire sur les visages d’un public plus que satisfait.

Jeudi 19 avril. Le Witloof Bar accueille Good Shoes, formation qui aurait gagné à maintenir la date prévue initialement. En effet, se produire en première partie de The Rakes durant les Nuits Botanique leur aurait certainement permis de jouer devant un parterre mieux garni. A peine une petite quarantaine de personnes, dont une majorité anglophone, ont accueilli le combo, venu reproduire en live l’entièreté de leur premier album « Think Before You Speak ». Après un départ mollasson, le quatuor a fini par trouver ses marques et est parvenu à faire danser une minuscule partie du public, au bout de trois ou quatre titres. Musicalement, Good Shoes surfe sur la vague post-Libertines sans vraiment y arriver. On pense surtout à Little Man Tate, The Maccabees ou, dans une moindre mesure, The Mystery Jets. Leur nom ne risque pas de rester gravé dans les mémoires, mais les fans des groupes mentionnés ci-avant devraient tout de même y trouver leur compte.    

Good Shoes

L'art de se prendre un râteau?

Écrit par

A ma gauche, Mr Hudson & the Library, formation brit hop de passage à la Rotonde du Botanique ce mercredi 18 avril. A ma droite, Good Shoes, combo pop rock qui a remis le couvert le lendemain, au Witloof Bar. Bien qu’ils exercent dans des genres quelque peu différents les uns des autres, ces Anglais ont un point commun douloureux : on ne peut pas dire qu’ils déplacent les foules.

Mercredi 18 avril. C’est dans une Rotonde quasi déserte que Mr Hudson & The Library a dû présenter sa première œuvre. Une petite trentaine de personnes à peine s’est déplacée pour découvrir le brit hop printanier de la formation. Un semi-échec étonnant à l’écoute des ‘feel-good-hits’ du quintet, qui ne sont pas sans rappeler Jamie T ou Just Jack. D’autant que « A Tale Of Two Cities », premier essai de Mr Hudson contient d’énormes tubes potentiels tels que les singles « Ask The DJ », « Too Late, Too Late » et « Bread + Roses ». Sur scène, les cinq Anglais ne se sont pas laissés démonter par cette salle quasi-vide et ont offert à la petite assistance un show d’une heure qui n’a pas manqué de coller un beau sourire sur les visages d’un public plus que satisfait.

Jeudi 19 avril. Le Witloof Bar accueille Good Shoes, formation qui aurait gagné à maintenir la date prévue initialement. En effet, se produire en première partie de The Rakes durant les Nuits Botanique leur aurait certainement permis de jouer devant un parterre mieux garni. A peine une petite quarantaine de personnes, dont une majorité anglophone, ont accueilli le combo, venu reproduire en live l’entièreté de leur premier album « Think Before You Speak ». Après un départ mollasson, le quatuor a fini par trouver ses marques et est parvenu à faire danser une minuscule partie du public, au bout de trois ou quatre titres. Musicalement, Good Shoes surfe sur la vague post-Libertines sans vraiment y arriver. On pense surtout à Little Man Tate, The Maccabees ou, dans une moindre mesure, The Mystery Jets. Leur nom ne risque pas de rester gravé dans les mémoires, mais les fans des groupes mentionnés ci-avant devraient tout de même y trouver leur compte.    

 

Deftones

Une véritable machine de guerre?

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Forts d’un prodigieux cinquième album sorti fin 2006, les cinq de Sacramento profitent de leur tournée européenne pour faire un petit tour du côté de chez nous. Ce 10 avril, les Halles de Schaerbeek ont tremblé, non pas sous le poids de Chino mais grâce à une setlist quasi-parfaite.

L’ouverture du show a été assurée par Will Haven, autre formation californienne et, accessoirement, constituée de grands potes de la bande à Chino. Une prestation qui aura ravi les fans mais était somme toute dispensable.

Après un petit intermède d’une demi-heure égayée par une série de chansons superbement hors-contexte s’échappant des baffles, les Deftones débarquent sur scène et frappent un gros coup, enchaînant, d’entrée de jeu, deux de leur plus gros cartons, à savoir « Be Quiet & Drive (Far Away) » et « My Own Summer (Shove It) ». De quoi plonger l’assistance dans un état de folie passagère immédiate. Et les pogos se suivent tandis que Chino, dont le tour de taille commence enfin à être revu à la baisse, s’époumone sur « Lhabia », « Feiticeira » et « Digital Bath ». C’est qu’on retrouverait presque nos 17 ans ! De son côté, le leader de la bande semble s’essouffler et confie les parties les plus gutturales à Chi qui se fait un plaisir à les hurler au micro. S’ensuivent l’extraordinaire « Korea », le tout frais « Beware » et, pour le plus grand plaisir des fans de la première heure, deux titres issus d’« Adrenaline », « Root » et « Nosebleed ». Le public aura droit à quelques minutes de répit grâce au splendide « Xerxes », entamé sur quelques notes au piano. Un répit qui ne sera pas de très longue durée, la formation embrayant immédiatement par d’autres morceaux de leur premier album (« Birthmark » et « Engine no. 9 »).

Le quintet met les petits plats dans les grands et achève son incroyable set sur les géniaux « Passenger », « Around The Fur » et « Headup », titre sur lequel Grady Avenell, l’interprète de Will Haven, vient pousser la chansonnette en compagnie de Chino. Celui-ci revient d’ailleurs à nouveau sur scène au début du rappel, entamé par l’affreux « Back To School (Mini Maggit) », version radiophonique et massacrée de l’épique « Pink Maggit ». Le set se clôture par « Change (In The House Of Flies) » et le monstrueusement grandiose « 7 Words ».

Deftones s’établit une nouvelle fois, avec son métal qui n’a rien de « Nu », comme une véritable machine de guerre scénique qui est parvenue à se détacher de toutes ces formations  auxquelles on l’associait au début de sa carrière (et dont la plupart sont d’ailleurs portés disparus, séparés ou tout simplement retombé dans l’anonymat).

The Jai Alai Savant

Le futur leur appartient?

Écrit par
Pour assister à la première apparition de The Jai Alai Savant en Belgique, l'AB Club n'avait rallié qu'une bonne cinquantaine de personnes. Faut dire qu'au même moment, les Nuits Botanique accueillaient, entre autres, Miossec, Oxmo Puccino, Cold War Kids et consorts. N'empêche, les absents ont eu tort, et vous comprendrez aisément pourquoi en lisant ces quelques lignes. Pour nous faire patienter jusque 21 heures, la projection d'un film consacré à une prestation `live' frénétique de Bad Brains avait été programmée. A voir ! Mais pour la qualité sonore, faudra repasser?

The Jai Alai Savant monte sur les planches. Ralph Darden en tête. Un musicien de couleur noire habillé dans un élégant costard blanc. La barbe en broussaille, des lunettes foncées et les cheveux en pétard, ce chanteur/ guitariste impose par sa stature. Mais aussi par son charisme. Très habile à la six cordes, il n'hésite pas à se servir d'un éventail assez conséquent de pédales de distorsion. En outre, il possède une belle voix dont le timbre campe un hybride entre Sting et Perry Farrell. A la basse, Nash Snyder, longiligne, la tête rasée apporte ses lignes complexes, palpitantes ou dub, appuyant de temps à autre le `lead' de backing vocaux, pendant que Michael Bravine, aux drums, joue dans tous les registres possibles et imaginables en manifestant une souplesse et une dextérité impressionnantes. Et finalement, ces instrumentistes hors norme pratiquent un reggae/funk/roots/dub/psyché/pop (parfois légèrement teinté de ska) terriblement excitant. Parfois aride, souvent bourré de groove, n'hésitant pas à adresser l'un ou l'autre clin d'?il aux Jackson 5 (« Scarlett Johansson why don't you love me ») ou aux Stones, même si on se rend bien compte que les références majeures de la formation répondent aux noms de Clash, The Police, Fugazi, Jane's Addiction et King Tubby. Si bien qu'après deux ou trois morceaux, certains spectateurs se mettent à remuer les pieds, la tête, les jambes ou même à danser. Faut dire que Ralph n'est pas à un déhanchement prêt sur scène. Et il invite même le maigre public à taper dans les mains tout au long de la version allongée d' « Akebono », moment le plus maquant du set, au cours duquel plus personne ne tenait en place dans la salle. Le groupe a même accordé un rappel, moment choisi par Ralph pour enlever sa veste. Bref, The Jai Alai Savant risque fort, à moyen terme, de devenir `hénaurme'. Vous pensez à Werchter ? Sur la scène principale ? Oui, d'ici deux ou trois ans. Et l'assistance présente lors de ce set se souviendra alors d'un vendredi de mai 2005, au cours duquel un futur super groupe se produisait devant 50 spectateurs? On en reparlera?

Isis

Le Grand mix béni par la déesse Isis

Soirée événement destinée aux aficionados de doom metal et de post-hardcore, programmée ce mercredi 29 mai, au Grand Mix de Tourcoing, en compagnie du quintette californien d’adoption (la formation est, en fait, originaire de Boston) Isis. Projet d’Aaron Turner, le fondateur du label indépendant Hydra Head Records, Isis en est déjà à son troisième album, « In the ocean of truth », un opus surprenant, complexe, riche en réflexions existentielles, dans lequel le clavier se fait plus présent aux dépens des hurlements ténébreux d’Aaron. Un indispensable de votre discographie de l’année 2006. Et vu la réputation dont ils jouissent sur scène, on s’attendait à une belle claque, place Notre Dame.

 Pour chauffer la salle, le projet qu’Isis souhaitait présenter dans le cadre de cette tournée, n’y est pas allé par quatre chemins. Il a choisi Oxbow. Un combo californien qui affiche déjà 20 années d’existence au compteur. Un groupe ‘culte’ qu’on peut franchement qualifier de ‘schizophrène’ en raison de la double personnalité développée à travers deux styles musicaux différents : le post-hardcore lorsque le combo se retrouve à quatre, le blues minimaliste quand Eugène Robinson et Niko Wenner sont réduits à un duo. C’est d’ailleurs sous cette configuration que Docteur Jekyll et Mister Hide nous ont proposé l’ouverture des festivités. Immense, de corpulence impressionnante, à la couleur de peau café, Eugène, véritable sosie de Michael Clarke Duncan (l’acteur qui endosse le rôle du condamné à mort John Coffie dans le film « La Ligne verte »), monte sur scène, flanqué d’un roman écrit en 1895 par Thomas Hardy, « Jude the obscure », une histoire sombre, pessimiste, triste, teintée de colère et d’injustice. Des sentiments qu’Eugène incarne à merveille sur les planches. Nikko sculpte un relief musical très blues à l’aide de sa guitare sèche. Eugène s’y ancre pour y dispenser un set intense, douloureux, rythmé par des moments de clameur et de silence, d’incantations et de prières. De déhanchements malsains aussi. Sans oublier le petit grain de folie. Quelque part entre un Jesus Lizard ‘unplugged’ et la Nico du Velvet Underground, le duo nous propose une bien belle prestation. La scénographie mêlée au personnage impressionne. Le public est surpris, dans le bon sens du terme. Le temps d’un rappel et d’une petite bière pour enfin vivre l’épilogue de la soirée.

 Le set d’Isis s’ouvre par quelques notes dispensées au piano. Bryant Cliffort, le guitariste/claviériste (Il  collabore également à un autre projet, Red Sparowes, groupe de post-rock qui jouait le même soir à Bruges) en est le responsable. Progressivement, les guitares de Michael et d’Aaron, la basse de Jeff et la puissance du batteur, l’autre Aaron, viennent envahir le public, dans un mur du son décoiffant. Cinq figures charismatiques, montées sur des tapis de pédales à effets sonores multiples, vous prennent alors au fond des tripes durant près d’une heure trente. Atmosphères tantôt pesantes, froides et inquiétantes, tantôt violentes, mécaniques et explosives, les cinq virtuoses nous emmènent dans l’univers de Neuroris, Cult of Luna, Amen Ra, Godflesh, Tool ou Mogwai. Derrière ce génie de technologie, les influences de Pink Floyd et du Led Zep s’imposent dans un tsunami de sons, bien huilé qui frôle la perfection. Le concert atteint des sommets quand « In Fiction », un des titres phares du quintette, fait exploser les décibels. Le moment d’un rappel et déjà le groupe quitte la scène. Le temps semble si court lorsqu’on est si proche du divin…

 Organisation Grand Mix Tourcoing

Dave Matthews

Séance de rattrapage

Écrit par

Il a fallu près de dix ans à Dave Matthews pour retrouver la Belgique sur la carte d’Europe. C’est en effet lors du festival Torhout/Werchter en 1998 qu’il a mis pour la dernière fois les pieds dans notre pays. En 2007, le Sud-Africain a décidé de compenser cette longue absence en offrant à notre pays deux concerts. Un premier en compagnie de Tim Reynolds à l’Ancienne Belgique. C’était en mars dernier. Et un second, pour lequel il a emmené toute sa troupe, à Forest National. Un double régal.

 Une chose est sûre : The Nightwatchman alias Tom Morello -il assurait la première partie- est aussi bon guitariste qu’il est mauvais chanteur. Et c’est peu dire. En un peu plus d’une demi-heure, il est parvenu à détruire un idéal en se retrouvant en tête de la liste des pires artistes live qu’il nous a été donné de voir. Armé d’une guitare acoustique, Morello s’est égosillé sur des morceaux insipides aux textes pseudo-politiques déjà entendus un millier de fois. La boucle sera bouclée lorsque l’homme massacrera purement et simplement le « Guerilla Radio » de son ex (?) formation, Rage Against The Machine. Plus jamais ça.

 Après avoir accordé au public belge un sublime concert acoustique à l’AB en mars, Dave Matthews a eu la bonne idée de revenir en compagnie de son ‘band’, cette fois à Forest National. Et face à lui, un public international et (trop) surexcité. Italiens, Hollandais, Américains, Anglais, Allemands… On en serait presque arrivé à se demander s’il y’avait quelques Belges dans la salle. Arrivée sur scène à 21h pile, la formation déclenche une vague d’hystérie qui s’est poursuivie à fréquence sonore variable durant toute la prestation. Pas l’idéal quand le son provenant des baffles est absolument atroce. Forest National n’étant pas réputée pour son acoustique irréprochable a donc une fois de plus fait honneur à la tradition. Après une courte intro, Dave Matthews et ses condisciples ont enchaîné des morceaux tirés de presque l’ensemble de leur discographie, parmi lesquels un « Don’t Drink the Water » grandiose, « When the Worlds End », « Dreamgirl », « Jimi Thing », un « Crash Into Me » repris par l’ensemble de l’assistance et « Down By The River », cover d’un classique de Neil Young. De longues et excellentes ‘jams’ jazzy ont entrecoupé la plupart des compos, prolongeant un set magistral, durant lequel Tom Morello a été invité à prêter ses talents de guitariste (ouf !) sur les morceaux « #41 » et « Satellite ». En guise de rappel, Dave, seul sur scène, a offert « So Damn Lucky », un superbe titre extrait de son album solo avant d’être à nouveau rejoint par ses camarades et boucler 3 heures (!) de show intense par une version dépouillée de « Two Step », belle à en frissonner. Quoi que l’on puisse en dire, le Dave Matthews Band est et reste un putain de bon groupe !

 Organisation Live Nation

Oxbow

Docteur Jekyll et Mister Hide

Soirée événement destinée aux aficionados de doom metal et de post-hardcore, programmée ce mercredi 29 mai, au Grand Mix de Tourcoing, en compagnie du quintette californien d’adoption (la formation est, en fait, originaire de Boston) Isis. Projet d’Aaron Turner, le fondateur du label indépendant Hydra Head Records, Isis en est déjà à son troisième album, « In the ocean of truth », un opus surprenant, complexe, riche en réflexions existentielles, dans lequel le clavier se fait plus présent aux dépens des hurlements ténébreux d’Aaron. Un indispensable de votre discographie de l’année 2006. Et vu la réputation dont ils jouissent sur scène, on s’attendait à une belle claque, place Notre Dame.

 Pour chauffer la salle, le projet qu’Isis souhaitait présenter dans le cadre de cette tournée, n’y est pas allé par quatre chemins. Il a choisi Oxbow. Un combo californien qui affiche déjà 20 années d’existence au compteur. Un groupe ‘culte’ qu’on peut franchement qualifier de ‘schizophrène’ en raison de la double personnalité développée à travers deux styles musicaux différents : le post-hardcore lorsque le combo se retrouve à quatre, le blues minimaliste quand Eugène Robinson et Niko Wenner sont réduits à un duo. C’est d’ailleurs sous cette configuration que Docteur Jekyll et Mister Hide nous ont proposé l’ouverture des festivités. Immense, de corpulence impressionnante, à la couleur de peau café, Eugène, véritable sosie de Michael Clarke Duncan (l’acteur qui endosse le rôle du condamné à mort John Coffie dans le film « La Ligne verte »), monte sur scène, flanqué d’un roman écrit en 1895 par Thomas Hardy, « Jude the obscure », une histoire sombre, pessimiste, triste, teintée de colère et d’injustice. Des sentiments qu’Eugène incarne à merveille sur les planches. Nikko sculpte un relief musical très blues à l’aide de sa guitare sèche. Eugène s’y ancre pour y dispenser un set intense, douloureux, rythmé par des moments de clameur et de silence, d’incantations et de prières. De déhanchements malsains aussi. Sans oublier le petit grain de folie. Quelque part entre un Jesus Lizard ‘unplugged’ et la Nico du Velvet Underground, le duo nous propose une bien belle prestation. La scénographie mêlée au personnage impressionne. Le public est surpris, dans le bon sens du terme. Le temps d’un rappel et d’une petite bière pour enfin vivre l’épilogue de la soirée.

 Le set d’Isis s’ouvre par quelques notes dispensées au piano. Bryant Cliffort, le guitariste/claviériste (Il  collabore également à un autre projet, Red Sparowes, groupe de post-rock qui jouait le même soir à Bruges) en est le responsable. Progressivement, les guitares de Michael et d’Aaron, la basse de Jeff et la puissance du batteur, l’autre Aaron, viennent envahir le public, dans un mur du son décoiffant. Cinq figures charismatiques, montées sur des tapis de pédales à effets sonores multiples, vous prennent alors au fond des tripes durant près d’une heure trente. Atmosphères tantôt pesantes, froides et inquiétantes, tantôt violentes, mécaniques et explosives, les cinq virtuoses nous emmènent dans l’univers de Neuroris, Cult of Luna, Amen Ra, Godflesh, Tool ou Mogwai. Derrière ce génie de technologie, les influences de Pink Floyd et du Led Zep s’imposent dans un tsunami de sons, bien huilé qui frôle la perfection. Le concert atteint des sommets quand « In Fiction », un des titres phares du quintette, fait exploser les décibels. Le moment d’un rappel et déjà le groupe quitte la scène. Le temps semble si court lorsqu’on est si proche du divin…

 Organisation Grand Mix Tourcoing