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Trust (France)

Trust, plus antisocial que jamais

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Le plus célèbre groupe hard français se reforme ! Pour assurer la promo d'un album live et d'un DVD, six dates - seulement - ont été programmées dans l'Hexagone. Depuis la dissolution de Trust, Bernie Bonvoisin s'est essayé, parfois avec succès, à la chanson française, mais aussi au cinéma - l'excellent « Hiver 54 : l'abbé Pierre » - et à l'écriture de bouquins revendicatifs. Libre de certains engagements, et séduit par la proposition alléchante d'un promoteur français, le leader de Trust a rappelé ses anciens complices pour un unique concert qui s'est déroulé le 8 juillet dernier lors du festival de Bobital. Provoquant un raz-de-marée chez les fans de la première heure qui ont redécouvert sur scène un groupe dont les riffs acérés et les textes révoltés ont accompagné leur jeunesse.

De passage au Splendid de Lille, Bernie et son guitariste Nono nous ont décrit le contexte de cette reformation tout en évoquant quelques anecdotes. « Cela avait quelque chose de vertigineux de jouer devant autant de monde après autant de temps », confesse le chanteur. « L'alchimie entre nous était parfaite, et en plus, nous avons joué avant nos idoles Chuck Berry et Jerry Lee Lewis. Ce concert à Bobital a été le déclic. Nous nous sommes dit que c'était un peu bête d'avoir répété pour un seul concert, alors nous avons décidé de nous reformer pour quelques dates, avec la sortie de ce dvd en perspective ».

Les auteurs de l'‘Elite’, de ‘Bosser huit heures’ et de l'indémodable ‘Antisocial’ gardent des souvenirs amers d'une soirée pour le moins agitée en Belgique, un pays que les membres de Trust ont visité au début de leur carrière. « Je me souviens d'un concert que nous devions donner en 79 ou 80 dans une salle pourrie à Mouscron ». (NDLR : après recherches, il s'agissait en fait d'anciens locaux de l'Union Industrielle, sis au quartier Saint Piat de Tournai). « Nous sommes arrivés et rien ne fonctionnait. L'endroit était insalubre, des fils électriques pendaient de partout et le compteur était dans un état pitoyable. Impossible de jouer dans ces conditions. Nous avons donc décidé d'aller jouer au foot sur un parking aux alentours. La récréation a vite dégénéré et les flics nous ont embarqués. On a passé la nuit au poste ! ».

Malgré cette fâcheuse mésaventure, Bernie, authentique timide comme toutes 'les grandes gueules', dresse un portrait plutôt flatteur d'un pays dont il semble bien connaître certains de ses aspects culturels. « En Belgique il existe une ouverture d'esprit qu'on ne retrouve pas ailleurs. Vous avez une scène très riche au niveau musical, mais aussi sur le plan cinématographique. Il y a des concerts tout le temps, et les cinémas programment des films d'auteurs. Malheureusement nous ne jouerons pas en Belgique cette année, mais j'espère que les Belges se déplaceront à Lille. J'ai déjeuné récemment en compagnie de Benoît Poelvoorde, un type que j'adore. On aimerait bien bosser ensemble ! » En dépit de notre insistance, nous n'en saurons malheureusement pas plus sur l'éventuelle collaboration entre les deux fortes personnalités.

Le 13 décembre prochain, le public du Zénith retournera plus de vingt ans en arrière, à l'époque où les fans de rock français étaient partagés entre l'enthousiasme d'un Téléphone discipliné et la rage au ventre d'un Trust plus proche d'AC/DC que des Stones. « Nous jouerons nos classiques bien sûr, mais aussi quelques nouveaux titres qui apparaissent sur le CD et sur le DVD live. Et un hommage sera rendu à AC/DC. Je serai accompagné par Nono bien sûr, mais aussi par notre légendaire bassiste Vivi, le batteur Farid et le petit dernier, Easy Diop, un musicien noir qui apporte du groove à notre musique. Ce qui fait de Trust le groupe le plus multiculturel que je connaisse », se réjouit le chanteur dont la nouvelle devise est ‘Soulagez-vous dans les urnes’, titre du CD et du DVD disponible dans les bacs depuis quelques jours. Parmi les morceaux inédits, l'explicite ‘Sarkoland’ démontre à lui seul que le combo qui n'a jamais roulé pour aucun parti politique de l'Hexagone n'a rien perdu de son sens de la provocation.

 

Therapy?

Therapy ? en cure avantageuse : nouveau cd percutant !

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Quelle agréable sensation que de retrouver un groupe fétiche qui renoue, presque subitement, avec son meilleur niveau ! Au cours des dernières années, Andy Cairns et son Therapy ? étaient loin de proposer des albums proches, en qualité, du génial « Troublegum », sans aucun doute leur meilleur opus. A chaque fois, il manquait ce petit quelque chose, cet éclair de génie qui fait la différence. A moins d'être trop optimistes, nous pensons que ce niveau de qualité, celui de l'album phare de la discographie du groupe (750.000 exemplaires vendus, quand même, et ce sans démarche commerciale puante !), le trio irlandais vient de le retrouver par la voie d'un « One Cure Fits All » particulièrement percutant, lui aussi. Et, sincèrement, on s'en réjouit car, invariablement, Therapy ? est avant tout resté lui-même, même quand la 'magie' n'avait plus trop cours. Jamais le groupe n'a cherché à quitter sa voie, son parcours. A croire que celui-ci ne devait pas être linéaire. Sinon pourquoi après « Troublegum », fallait il pondre un successeur aussi différent que cet « Infernal Love » qui, probablement, marqua le déclin du trio ? Andy Cairns est, aujourd'hui, très optimiste. Pour son onzième album, Therapy ? a fait fort et, clairement, il le sait. Il manifeste pourtant sa confiance avec prudence et doigté. Récemment de passage à Bruxelles, il nous a expliqué…

Nous avons choisi de revenir à l'essentiel de notre musique : soigner les mélodies et l'impact de nos compositions ; c'est ce que nous avons eu envie de faire. « One Cure Fits All » est donc, prioritairement, habité de titres courts, nets et marquants. Nous n'avons pas compliqué la mécanique : juste livrer l'essentiel et aller droit au but ! Quand j'écoute le disque, je retrouve très bien notre état d'esprit !

Le cd est court aussi, il fait à peine une quarantaine de minutes…

Pour moi, cela n'est pas important. Pendant la phase d'enregistrement, qui n'a duré que deux semaines, nous avons mis en boîte dix-huit titres. Nous n'en avons finalement gardé que treize ; ceux qui nous paraissaient être véritablement indispensables. Notre credo était la qualité ; le nombre et la durée n'étaient pas des critères primordiaux.

Vous avez enregistré dans l'urgence où avez-vous œuvré l'esprit serein ?

Nous étions surtout très bien préparés. Avant d'entrer en studio, nous avions toutes ces compos très bien en main. On les avait déjà jouées à maintes reprises. Donc, les sessions d'enregistrement ont été très efficaces. On a capté chaque titre cinq ou six fois et on a gardé les meilleures prises. Mais on ne devait rien apprendre en enregistrant, c'est important.

Le choix du producteur de l'album est malgré tout assez étonnant. Pedro Ferriera a produit le « Permission To Land » de The Darkness. Ils n'évoluent pas vraiment dans le même registre que Therapy ?

C'est vrai mais, au décompte final, Pedro a fait ce qu'il fallait : il nous a laissé sortir de nous-mêmes ce qui y résidait au naturel. Nous avions cette hargne, cette dose d'énergie qui ne doit pas être canalisée. Et comme nous avions déjà très bien préparé nos compos, son travail s'en est trouvé simplifié. Toutefois, je tiens à préciser que c'est vraiment un bon producteur. La preuve : c'est lui qui nous a proposé de produire l'album. Il suit le groupe depuis longtemps déjà. On peut donc dire qu'il a du goût, c'est certain ! (il se marre).

Honnêtement, tu n'as jamais paniqué en voyant les ventes de disques du groupe dégringoler, au cours des dernières années?

On réalisait ce que nous pensions devoir concevoir. A partir de là, le reste est forcément aléatoire. Qui plus est, nos ventes d'albums sont croissantes depuis quelques temps. C'est vrai qu'on n'est plus au niveau de « Troublegum » mais, enfin, la courbe se dirige vers le haut. Tout ne va donc pas si mal.

Vous allez probablement reprendre la route très vite…

Dès à présent. Nous débutons dans quelques jours (comprenez le 6 mai), une série de concerts en Angleterre. Nous jouerons, dans la foulée, dans le reste de l'Europe. Nous sommes terriblement motivés et heureux de partir en tournée tant nous avons envie de jouer les compos de « One Cure » en live.

Le line up actuel du groupe (le même depuis trois ans) implique l'inévitable Michael (McKeegan, le bassiste) et le batteur Neil Cooper. Satisfait ?

Parfaitement. Pour moi, il peut rester inchangé le plus longtemps possible. C'est d'ailleurs la qualité, la cohésion actuelle du groupe qui a permis d'enregistrer un bon album. Nous nous trouvons les yeux fermés et nous nous comprenons très facilement. C'est essentiel.

Vous vous produisez dans quelques jours, à l'Ancienne Belgique de Bruxelles (le 17 mai). On vous retrouve par la suite pour l'un ou l'autre festival ?

Probablement, oui. Ce sera, en tout cas, le cas à l'Octopus festival. Et il n'est pas impossible qu'il y ait encore l'une ou l'autre date au programme. Le calendrier est occupé de s'élaborer.

 

The Kooks

La meilleure énergie...

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Responsable d'un premier et chouette album en début d'année (« Inside in/Inside out »), les Kooks ont le vent en poupe ! Non seulement ils appartiennent, tout comme The Subways et The Arctic Monkeys, à la nouvelle vague du rock britannique juvénile et insouciant, mais ils manifestent, sur les planches, une maturité assez étonnante pour des musiciens aussi jeunes (NDR : ils n'ont pas 20 ans !). La veille d'accorder des interviews, et réduite sous la forme d'un trio (NDR : Max, le bassiste, n'avait pas fait le déplacement), la formation avait accordé un showcase particulièrement convainquant à bord du Ric's Boat, Quai des Péniches à Bruxelles. Bien sûr, on y a rien vu ; mais on a tout entendu… Pour cet entretien, pas de Luke (le chanteur), mais bien Paul (le drummer) et Hugh (le guitariste). Pas un problème en soi, puisque les quatre membres du band se partagent aussi bien les compos de la musique que des lyrics. Mais, sa participation aurait sans doute permis de développer certaines questions que nos deux gaillards ont parfois laissées à l'état embryonnaire voire sans réponse. Ce qui ne les empêche pas d'être éminemment sympathiques…

Ainsi, le groupe a déclaré que les journaux et magazines étaient sous contrôle. Que lorsqu'ils lisaient des interviews, ils se demandaient si ce qui était relaté était vrai ou pas. Et pourquoi ce sujet ne pourrait pas faire l'objet d'une chanson ? Hugh répond : « Je pense qu'on a déformé nos propos. Nos griefs ne s'adressent pas aux journalistes, mais aux rédacteurs en chef (NDR : merci !) qui envoient leurs collaborateurs sur le terrain pour écrire des articles qui les arrangent bien. Les journalistes ne sont que des instruments (NDR : merci pour eux !) Et on coupe tellement dans leurs articles que le contenu finit par être totalement déformé. Ainsi il devient parfois impossible de se faire une opinion exacte de ce que l'interlocuteur a raconté. C'est une honte ! » Paul ajoute : « Les Stereophonics ont déjà écrit une chanson qui relate ce sujet 'Mr winter' ». A croire qu'ils sont paranos ! Ce qu'ils admettent. Et qu'ils traduisent à travers leurs lyrics. Dommage qu'ils ne se soient pas davantage épanchés sur le sujet… Ce qui nous aurait permis de savoir pourquoi ils pensent que pour une bonne info écrite à leur sujet, 10 sont erronées…

Pour enregistrer leur premier album (' Inside in/Inside out'), les Kooks ont bénéficié du concours de Tony Hoffer à la production. Un personnage dont la carte de visite mentionne la mise en forme d'albums de Supergrass et de Belle & Sebastian. Pourtant, à l'origine, c'était Paul Stacey qui avait été approché pour faire ce job. Paul a joué chez Oasis à leurs débuts (NDR : tout comme son frère d'ailleurs) et milite aujourd'hui au sein du super groupe The Syn (NDR : au sein duquel on retrouve les ex-Yes Chris Squire et Alan White). Mais finalement, la piste Stacey a été abandonnée. Hugh explique : « Nous avons enregistré une démo et un single sous sa houlette. Mais le résultat n'était pas concluant » Paul ajoute : « On peut même dire qu'il était totalement foireux. Les autres étaient démoralisés. Il n'y avait plus que le tour-manager (NDR : il s'appelle aussi Tony !) et moi-même pour y croire encore. Ils étaient presque prêts à tout abandonner. Mais nous sommes parvenus à les convaincre de nous tourner vers Hoffer. » Et il faut reconnaître que le résultat est allé au-delà de toutes les espérances. Hugh confirme : « Il  nous a énormément aidé. Il a joué un rôle fédérateur, parce qu'on partait tous azimuts. Il est parvenu à insuffler un sentiment d'unité à notre disque. Et puis à tirer le meilleur de nous-mêmes. D'ailleurs, pour le prochain album, nous comptons bien renouveler l'expérience… » L'opus a été concocté au sein des studios Konks de Ray Davies. Etonnant que l'ex leader des Kinks ne se soit pas manifesté pour donner de la voix sur l'une ou l'autre compo. Paul clarifie : « En fait, on lui avait demandé de venir faire les backing vocals sur ‘Jackie big tits’ ; mais on a pris trop de retard lors des sessions. Et le jour où il aurait dû nous rejoindre, il était parti en tournée… »

Tony (le tour-manager) a apparemment une influence positive sur le quatuor. Et il ne manque pas d'idées. Il envisage ainsi de faire tourner le groupe, dans le futur, en compagnie de vieux musiciens de blues. Un peu comme Jon Spencer a fait dans le passé. Et ce n'est pas un bobard. Mais Hugh remet les pendules à l'heure : « C'est un projet. Qui pourrait se matérialiser ultérieurement. Mais pour l'instant, priorité à notre tournée. C'est une bonne idée, parce que ce dans genre de démarche, tu n'es pas là pour entrer en compétition avec un groupe ou un artiste, mais pour opérer une fusion. Et puis, si on le fait, ce sera pour le fun… »

Le groupe a choisi pour patronyme le nom d'une chanson de Bowie, issue de l'album 'Hunky dory'. Un disque qui est sorti en 1971. Vu leur âge, les musiciens des Kooks ont dû fouiller dans les vinyles de leurs parents et écouter leurs conseils. Paul confesse : « C'est mon père qui m'a fait découvrir ce disque ! » Hugh embraie : « Luke m'en a fait une copie. Et c'est ainsi que je l'ai découvert. Et manifestement, il est génial. Le mixing est stupéfiant. La production est parfaite. C'est ce qu'on a voulu reproduire sur notre album. Capturer une atmosphère. Immortaliser 4 gars dans le rythme. Etreindre sans user de violence. Avec juste le chant, deux guitares, une basse, des drums et des backing vocaux. » Paul commente : « On ne doit quand même pas être les premiers à reproduire cette ambiance. A s'enregistrer 'live' en studio. A capturer la meilleure énergie ! Certains groupes ou artistes se concentrent uniquement sur le travail en studio. Ils respectent une structure. On pose la basse et la batterie. Puis on y ajoute la guitare, puis le chant. Parfois dans un ordre différent. Où est la passion ? Les morceaux sont joués, mais il n'y a pas d'esprit d'ensemble. Chacun joue sa partition sans se soucier de celle des autres. En général, ces gens-là, on ne les voit jamais en tournée. Ce n'est pas notre philosophie… » Hugh insiste : « Aujourd'hui, la tendance est de retourner aux sources. De faire comme on fait… »

Les musiciens du groupe avouent une multitude d'influences : depuis la pop au punk, en passant par le jazz, le blues, le reggae, la soul, le ska, le funk et j'en passe. Des noms ? Bowie, bien sûr. Et puis dans le désordre Police, les Beatles, le Clash, Dylan, le Velvet Underground, The Smiths, les Stones, les Doors, Manson et j'en passe. Paul est, en outre, un grand fan de reggae. Bob Marley et Peter Tosh en tête. Et de soul. Des classiques aussi : Stevie Wonder, Otis Redding et Marvin Gaye. Ironisant : « Pas pour rien qu'aujourd'hui, les standards de la soul sont utilisés pour servir de bande sonore aux spots publicitaires de la TV. » Ce qui explique sans doute pourquoi, lors de leur showcase accordé la veille, ils ont interprété ‘You make me crazy’ de Sammy Hagar, popularisé par le duo Gnarls/Barkley. Paul raconte : « En fait, nous l'avons jouée pour la première fois en direct sur Radio 1. Elle était alors n°1 dans les charts, et on nous a demandé d'interpréter une chanson de quelqu'un d'autre. C'était un peu la folie en studio… » Les Kooks n'en sont d'ailleurs pas à leur première cover. A leurs débuts, ils on ainsi joué le ‘Reptilia’ des Strokes. Paul précise : « En fait, nous ne l'avons reprise qu'une seule fois. C'est une bonne chanson d'un groupe qu'on apprécie tout particulièrement. Ce n'est pas une raison pour passer tout leur répertoire en revue. D'ailleurs aujourd'hui, nous avons suffisamment de compos personnelles pour commencer à jouer celles des autres. Mais bon, dans certaines circonstances, ça peut arriver… » Par contre il leur arrive de composer un morceau se référant à la chanson d'un autre artiste. A l'instar de ‘Eddie's gun’. Dont les lyrics font allusion d'une manière très humoristique aux pannes érectiles (NDR : ou d'éjaculation précoce) rencontrées par le jeunes de leur âge. Paul s'explique : « Cette compo parle du canon d'un fusil et on a choisi le nom Eddie à cause de la chanson de Cochran » (NDR : il imite le riff de guitare du célèbre 'C'mon everybody' de la voix).

Pour votre information sachez que le quatuor est établi à Brighton. Que Luke est originaire de Londres. Qu'ils ont tous un accent à couper au couteau (merci encore à Vincent et à mon enregistreur portable !). Que leur album sera disponible aux States en octobre. Et qu'ils se produiront le 7 novembre à l'Ancienne Belgique. Pas la peine d'essayer de vous procurer des places, le concert est déjà sold out. Pas de panique, les Kooks figurent à l'affiche du festival des Inrocks de cet automne. Ils joueront notamment à l'Aéronef de Lille, le 9 novembre prochain. En outre, vu le succès récolté par le groupe, d'autres dates devraient être programmées. Et puis vous pouvez toujours vous consoler avec l'acquisition de leur opus. Vous ne le regretterez pas ! 

Merci à Vincent Devos.

 

  

Lauren Hoffman

Les réjouissances mélancoliques

Écrit par

Cheveux noirs, teint pâle, regard songeur, Lauren Hoffman tient la déprime en otage. Normal. A 17 ans, elle s'était fait voler la vedette par la jeune Fiona Apple. Depuis, son monde s'est renversé. Aujourd'hui, elle cherche à le retrouver. Et tous les chemins sont bons pour se refaire une santé. Le moral de Lauren au beau fixe, nous profitons d'une éclaircie dans ce regard noir pour lui poser quelques questions sur sa carrière, sur « Choreography », son dernier album. L'art d'écrire la danse se chante ici. A l'ombre des jours heureux.

Tu as commencé la musique très jeune, à l'âge de 17 ans. Quelles sont les principales difficultés rencontrées par un artiste qui commence aussi jeune ?

Pour moi, la plus grosse difficulté résidait essentiellement dans ma propre approche des choses. A l'époque, je me cherchais vraiment. Ma personnalité peinait à éclore. Parallèlement, il y avait de plus en plus de personnes qui me prêtaient attention. Cette confrontation entre la quête de ma personnalité et la sollicitude du public ne m'a pas été très favorable. Cependant, avec du recul, je pense que la clef de cette situation est davantage à chercher dans un manque de maturité.

A cet âge-là, est-ce que l'on se lance dans la musique de son plein gré ? Etait-ce ta seule volonté ?

Je dois reconnaître que mon père m'a beaucoup soutenue. A l'époque, il travaillait dans l'industrie musicale. Mais ce n'était en aucun cas son choix. La décision finale m'est revenue. Choisir d'embrasser une carrière de chanteuse n'est pas évident... surtout à 17 ans. Cependant, on peut dire que mon entourage m'a encouragée à écrire des chansons, à jouer de la musique.

Dans tes différentes biographies, on peut lire que tu étais une grande amie de Jeff Buckley. De quelle nature était votre relation ?

Une connexion très puissante existait entre nos deux personnalités. Certaines analogies de l'existence nous ont réunis. Je ne venait de nulle part et me retrouvais finalement signée sur un gros label (NDR : Virgin Records). Pour sa part, il était quasiment inconnu. Puis, soudainement, il a accédé au rang de star incontournable. Chaque fois que nous nous sommes vus, l'entente était parfaite. Mais il était si souvent sur la route... Notre relation n'en était pas moins solide. C'était mental, presque spirituel... A sa mort, une part de moi a également disparu...

Depuis 1997, tu n'as composé que trois albums : « Megiddo » en 1997, « From the Blue House » en 1999 et, sept ans plus tard, nous découvrons enfin « Choreography ». Comment expliques-tu ton retour après une absence aussi longue ?

Personnellement, je n'ai pas vraiment d'explication. C'est l'ordre naturel des choses. Et puis, quand on y pense, trois albums en dix ans, c'est exactement le même cheminement que celui de Fiona Apple. Alors quoi ? En quoi ce temps d'attente entre mes disques serait-il trop long ? Je peux vous affirmer qu'il ne s'agit pas d'une stratégie commerciale ! Après mon deuxième album, j'ai vécu une année complète de dépression nerveuse. Après cet épisode tragique, j'ai passé deux années à l'université. Suite  à ce passage studieux, j'ai pris mon temps pour réfléchir, envisager des perspectives d'avenir. Pendant deux ans, j'ai composé, écrit de nouvelles chansons et cherché les meilleures façons d'aborder et de penser ma musique. Je me suis alors concentrée sur l'enregistrement de « Choreography ». Pendant un an, j'ai enregistré, réenregistré pour, enfin, arriver au résultat final. Après cela, j'ai démarché auprès de différents labels... Et nous y voilà : sept ans d'absence !

Ton nouvel album s'intitule donc « Choreography ». Quel est son sens profond ? Est-ce un clin d'œil à ces sept ans d'absence ?

La signification du titre de mon nouvel album n'a pas de lien direct avec cette absence prolongée. « Choreography » a un sens un peu obscur, difficilement saisissable à premier abord. Une des raisons d'être de ce titre repose dans sa prononciation : « Choreography », ça sonne comme « Pornography », mon album préféré de Cure. Plus largement, il s'agit d'un hommage à mon passage à l'université. Là-bas, j'ai étudié la danse, les chorégraphies et toutes ces choses qui m'ont donné l'envie de poursuivre et d'enregistrer ce nouvel album, d'être une artiste au sens noble du terme. Pour moi, « Choreography » est un mouvement dans l'espace. Je considère que c'est la même chose pour mes chansons. En appelant ce disque « Choreography », je révèle donc une part substantielle de mon univers musical.

Ton album est signé chez Fargo, un label parisien. Comment expliquer cette signature sur un label français ?

Ils ont toujours apprécié mon travail. Et, pour ma part, je suis toujours heureuse de venir présenter mes chansons en Europe. En ce sens, on peut affirmer que cette décision est naturelle. J'avais déjà entendu parler du label auparavant. Lors de précédents voyages en France, certaines personnes me disaient qu'il s'agissait d'un excellent label. Alors, quand ils sont venus me trouver en me demandant de signer mon disque chez eux... Je n'ai pas hésité !

Ton nouvel album s'ouvre sur « Broken ». Pourquoi as-tu choisi cette chanson d'ouverture comme single ? L'entrée en matière commence ainsi par un tube. Est-ce un choix conscient ?

En réalité, ce n'est pas un single ! Cette chanson est très populaire sur ma page My Space. Pour l'instant, je peine à faire sortir mon disque aux Etats-Unis. L'album vient de paraître en Europe par l'entremise de Fargo. Donc, aux Etats-Unis, il n'y a pas d'album et par conséquent, aucun single. Ici, en Europe, je ne pense pas qu'ils vont sortir un single en particulier. Mais, au final, cette décision revient au label. Les gens qui y travaillent savent ce que les gens aiment.

La plupart de tes chansons sont empreintes d'une mélancolie tenace. As-tu l'impression d'être mélancolique ?

C'est naturel d'être heureux et malheureux de façon équivalente. En fait, il existe des choses merveilleuses dans les moments les plus tristes de l'existence. C'est très paradoxal, mais parfois, je ressens une joie profonde d'être malheureuse. Cela me permet de découvrir des émotions profondes, très intenses.

Adrian Bouldt

Une place pour l'amour

Écrit par

Caractérisé par le timbre envoûtant de la séduisante Delphine Bouhy, Adrian Bouldt revient sur le devant de la scène. Avec « Places For Love », son deuxième album, la formation liégeoise se positionne davantage encore dans le sillon d'An Pierlé et d'Hooverphonic. La pop aérienne d'Adrian Bouldt évolue désormais sous d'autres cieux. Là où les coups de foudre menacent l'auditeur...    

Votre nouvel album s'intitule « Places For Love ». C'est également le titre d'une chanson de ce disque. Pourquoi ce choix? Avez-vous la sensation qu'elle résume l'esprit de ce deuxième cd ?

Cette décision a été prise un peu par hasard. Et finalement assez tardivement dans le processus de production. C'était à la fin de l'enregistrement. Ce choix nous est apparu comme quelque chose de fort logique. Nous étions convaincus qu'il conférait une chouette image aux différents titres de l'album. Sur « Place For Love », de nombreuses chansons parlent d'amour. Ce qui nous permet également d'aborder certains thèmes plus 'difficiles' avec davantage de légèreté. Ces 'endroits pour l'amour' constituent donc une sorte de contrepoids aux chansons les plus 'dures' de ce nouveau disque.  

Vous l'avez souligné, vos chansons évoquent souvent l'amour. Peut-on affirmer qu'il s'agit là de votre thème de prédilection ?

L'amour demeure un sujet central dans les relations humaines. On le retrouve aussi au cœur de nombreuses disciplines artistiques. L'amour est un sujet central dans tous les arts et pas seulement dans la musique. Ici, ce thème est développé à travers les textes de Delphine, notre chanteuse. Souvent, elle tend à mettre cette émotion en exergue. Mais ce n'est pas notre seul centre d'intérêt...

Dans votre processus créatif, les textes sont à mettre à l'actif de Delphine Bouhy. Pour le reste, comment fonctionnez-vous ?

Chacun apporte ses idées. Celles-ci font l'objet d'un dialogue permanent. Nous répétons régulièrement en nous basant sur ces différents points de vue. Ce qui explique pourquoi nous avons de nombreuses chansons en chantier. Enormément de choses sont ainsi abandonnées en cours de route. C'est toujours très délicat de laisser des idées de côté. Nous avons aujourd'hui deux albums et plein de chansons dans nos tiroirs. Chez Adrian Bouldt, le processus créatif est commun. Lorsque tous les membres du groupe sont satisfaits du travail accompli sur une composition, nous la conservons.

Par rapport à votre premier album (« Presents », 2003), un changement s'est opéré chez Adrian Bouldt. Que ce soit au niveau des arrangements ou de la finition du disque, vous marquez un pas en avant. Comment expliquez-vous cette évolution ? 

C'est une partie intégrante de l'évolution du groupe. Pour le premier album, nous avons davantage travaillé en vase clos. Nous avions bénéficié des studios de la Soundstation, à Liège sur une très longue période. Ce qui explique pourquoi l'enregistrement a nécessité huit mois. En ce sens, le premier album a tendance à partir dans tous les sens... Mais nous ne le  renierons jamais ! C'était une expérience très forte. Pour « Places For Love », nous souhaitions réaliser quelque chose de plus 'carré', en nous concentrant davantage sur la production. Nous voulions changer de direction et placer nos priorités autrement. Nous avons également cherché à dialoguer avec quelqu'un d'extérieur au groupe. Lors du premier album, nous avions beaucoup moins de recul par rapport à notre musique.

Pour produire ce nouvel album, vous avez donc fait appel à Rudy Coclet. Ce dernier a travaillé avec Arno, Mud Flow ou encore Sharko. Sa collaboration a-t-elle changé votre approche créative ?  

On ne peut pas affirmer qu'il ait changé notre vision des choses. Mais sa présence a certainement influencé notre approche musicale. C'est quelqu'un qui a beaucoup d'expérience. Pendant la conception du disque, il sentait des choses que nous ne ressentions pas forcément. De plus, il dispose d'un certain recul par rapport à notre répertoire. Et ça, c'était essentiel. En sa compagnie, nous avons énormément appris dans le cadre des travaux en studio. Et le rapport humain était extraordinaire. 

Vous avez eu recours à une multitude d'instruments pour concocter ce disque : Wurlitzer, banjo, kazoo, violon, etc. Est-ce la nouvelle marque de fabrique d'Adrian Bouldt ?

Nous avions déjà réalisé des arrangements à l'aide de nombreux instruments sur « Presents ». Mais à l'époque, nous osions moins qu'aujourd'hui. De façon générale, la manière de fonctionner reste la même. Si l'orchestration du disque s'entend davantage sur « Places For Love », c'est en grande partie grâce à la contribution de Rudy Coclet. Il nous a vraiment donné une direction à suivre. 

Certains vous comparent à d'autres artistes belges comme An Pierlé ou Hooverphonic. Comment percevez-vous ces différentes filiations ?

C'est assez étrange au début. On ne s'y attend pas forcément... En évoquant notre musique, les auditeurs parlent également de Björk ou de Lamb. En fait, ces analogies nous font plaisir. Généralement nous aimons les artistes auxquels nous sommes comparés. Dans certains cas, on peut même parler d'influence... Mais nous écoutons tellement de groupes que les comparaisons sont souvent inattendues...

En tant que groupe de musique contemporain, accordez-vous une importance particulière à Internet et aux nouvelles technologies ?

Aujourd'hui, il est impossible d'ignorer le réseau Internet. Nous disposons bien évidemment d'un site Internet. Par ailleurs, nous essayons de tirer profit du potentiel d'une plate forme sur le site Myspace.com. A l'époque du premier album, l'information se limitait vraiment à notre propre site. Maintenant, nous essayons de créer des liens, de nous rapprocher d'autres communautés d'artistes. Internet constitue par ailleurs une intarissable source de découvertes...

 

Psapp

Cat Power !

Écrit par

Galia Durant et Carim Classmann ne font pas de la musique. Ils s'amusent. Les deux garnements viennent d'offrir au monde le jouet le plus innovateur de la décennie. « The Only Thing I Ever wanted » s'adresse à tous les enfants, de 3 à 83 ans. Les risques de surconsommation sont néanmoins très élevés. Histoire d'en savoir plus sur leur formule magique, Musiczine a rencontré les têtes pensantes de Psapp lors de cette exceptionnelle édition du Pukkelpop. Si l'on s'imaginait qu'interviewer le duo serait, naturellement, un jeu d'enfant, c'était sans compter sur les interruptions impromptues provoquées par la diabolique Sock Pupett.

A quoi ressemblait la vie avant Psapp pour vous ?

Galia Durrant : La rencontre s'est effectuée par l'intermédiaire d'un ami commun, Tim. A l'époque, je jouais au sein d'un groupe et Carim participait à plusieurs projets. Aucun d'entre nous n'était satisfait de sa situation (NDR : Première interruption de la Sock Pupett que Galia menace de démembrer)… Nous avons ensuite collaboré avec toute une série de personnes avant de travailler en duo. C'est à partir de ce moment que avons vraiment été enthousiasmés par notre travail…

Psapp, c'était le nom de l'un de vos chats ?

Carim Classmann : (Rires) Oui, effectivement. Un chat que nous n'avons jamais rencontré. En fait c'était un chat-fantôme.

G.D. : Elle (NDR : apparemment une femelle) nous a envoyé un mail en nous ordonnant d'appeler le groupe 'Psapp'. C'était une chatte très puissante qui nous a menacé de…

C.C. : … de faire sonner notre musique comme du George Michael. Elle nous a menacé d'autre chose, non ?

G.D. : Oui. De nous transformer en Phil Collins.

L'horrible cauchemar !

C.C. : Je n'avais pas envie de perdre tous mes cheveux alors j'ai cédé.

G.D. : Ouais. Elle faisait vraiment peur. C'est la raison pour laquelle le groupe s'appelle 'Psapp'. Tu veux entendre mon imitation de Phil Collins ?

Non merci ! Comment vous est venue l'idée d'utiliser des objets insolites tels que des jouets dans vos compositions ?

G.D. : C'était un processus naturel. On ne s'est jamais dit 'Tiens, on utiliserait bien tel jouet'»…

C.C. : Ces objets ont toujours été notre propriété.

G.D. : On disposait tous les deux d'un stock de jouets que…

(NDR : Seconde interruption de la Sock Puppet) C'est décidé, je la kidnappe quand je m'en vais…

C.C. : Mais enfin… Ca met du piment !

G.D. : Elle est pas mal, hein ? On en a fabriqué plusieurs sur la route, à l'aide de chaussettes et de coussins. Tout le monde dormait dans le bus alors on s'est amusé à en confectionner quelques unes (NDR : ils se mettent à jouer avec deux sock pupetts).

CC. : Pour en revenir à la question, lorsque nous nous sommes rencontrés, nous disposions tous les deux une large collection d'objets bizarres et Galia possédait un énorme assortiment de vieux synthés Casio pour gosses…

G.D. : Oui, j'en avais bien une dizaine ou une quinzaine.

C.C. : A vrai dire, les jouets n'ont en fait pas tellement d'importance. C'est le son qui doit être intéressant. On collectionne tout objet susceptible de produire des sons étranges. Evidemment, si ces objets ont une apparence amusante, c'est encore mieux.

G.D. : On n'utilise cependant pas une aussi grande quantité de jouets qu'il n'y paraît. Mais surtout des objets insolites tels que des tables, des instruments de cuisine, du bois, des verres, des meubles ou encore des cailloux. A cause du bruit lorsqu'on marche dessus.

C.C. : Plutôt varié donc. On teste beaucoup d'objets afin d'en mesurer la musicalité. Certains fonctionnent bien, d'autres moins. J'ai offert, par exemple, un poulet en plastique à ma sœur pour la Noël. Il a fini sur deux morceaux !

G.D. : Nous sommes en général toujours emballés par les sons que nous n'avons pas encore eu l'occasion d'expérimenter dans les albums. Utiliser les mêmes instruments plusieurs fois de suite m'ennuie rapidement. Et comme nous ne sommes pas millionnaires, on ne peut pas se permettre d'acheter des tonnes d'instruments. Du coup, on les fabrique nous-même.

D'où votre son si particulier. Quel est votre processus d'écriture ?

C.C. : On écrit ensemble en studio. Le point de départ, ce sont des bribes d'idées qui prennent forme tout au long de la journée.

G.D. : Il est également très important pour nous de travailler ensemble. Je n'écris pas les paroles dans mon coin. On a des idées plutôt similaires. C'est un peu comme si nous communiquions par télépathie ! Cette méthode nous permet d'avancer assez rapidement.

C.C. : Il nous est logiquement plus facile de comprendre l'autre quand on est dans la même pièce. Ensuite, le processus se déroule naturellement. On ne réfléchit pas trop à ce que l'on fait. Le soir, on décide des idées à exploiter ou à jeter.

Votre musique est impossible à comparer avec quoi que ce soit de connu. Quelles sont vos influences ?

G.D. : Il est assez difficile de répondre à cette question parce qu'elle signifie que nous avons écouté l'un ou l'autre disque avant de se dire 'tiens, j'aimerais bien que ma musique soit similaire'. Ce n'est pas trop dans notre manière de travailler. Du moins, pas consciemment. On n'a pas envie de reproduire le même genre de musique que d'autres.

C.C. : Si, pendant le processus d'écriture, je devais me rendre compte que l'une des chansons résonnait comme quelque chose de connu, je l'abandonnerais pour passer à autre chose.

G.D. : Il y a néanmoins beaucoup d'artistes que l'on adore vraiment tous les deux. Nos goûts varient d'Erik Satie à Fela Kuti en passant par The Cure…

C.C. : Oui, on ratisse large, des années 20 aux années 80… Les Sex Pistols sont des idoles pour nous mais je ne pense pas que notre musique soit vraiment similaire !

G.D. : Moi, si !

C.C. : Tu veux parler de notre nouvelle chanson, « Anarchy Of The Sock Puppet » ? (Rires)

Comment décririez-vous « The Only Thing I Ever Wanted » par rapport à « Tiger, My Friend » ?

C.C. : (NDR : après une troisième interruption de sa Sock Puppet). On n'a pas vraiment pensé à créer quelque chose de différent, c'est venu naturellement. Le nouvel album est toutefois beaucoup moins électronique et plus acoustique mais il retentit un peu comme 400 chats dans un parc à ordures. Il existe une autre atmosphère sur « Tiger, My Friend ».

G.D. : Les deux albums traduisent notre amour des sons étranges et des harmonies vocales.

C.C. : Les sons dépendent aussi énormément des instruments dénichés pendant les enregistrements.

Vous avez été révélés par le titre « Cosy In A Rocket ». C'est aussi le générique de la série « Grey's Anatomy ». Ces événements ont-ils changé la vie de Psapp depuis que la série et la chanson sont devenues des gros hits ?

C.C. : En fait, il n'a pas récolté de gros succès en Grande-Bretagne. Le phénomène est plutôt américain. Il n'y a donc aucune conséquence sur notre manière d'écrire ou sur nos vies en général. De plus, la télé n'est pas vraiment notre tasse de thé…

Et si vous étiez approchés par des créateurs de séries ou des cinéastes afin d'écrire une bande son pour leur œuvre, accepteriez-vous de le faire ?

C.C. : On ne se sentirait pas à l'aise dans l'exercice. Certes, le groupe pourrait créer l'un ou l'autre titre pour un projet qui lui semble intéressant. Si c'est une commande pour un programme comme « Friends » ou un truc du genre, ça ne risque pas d'arriver.

Et s'il s'agissait d'un album de reprises pour la comédie musicale « Cats » ?

C.C. : (Rires) Je ne suis pas un grand fan des reprises mais nous en avons déjà fait deux pour l'instant. Les deux titres contiennent le mot « Cats » ! Il s'agit de « Everybody Wants To Be A Cat » (NDR : tiré du film de Dinsey 'Les Aristochats') ainsi que « In The Year Of The Cat » d'Al Stewart.

D'où vient cette obsession pour les chats ?

C.C. : Depuis hier, c'est fini. Maintenant, ce sont les Sock Pupetts (NDR : suivi naturellement par la quatrième interruption de ces derniers).

G.D. : On l'a toujours été, en fait. C'est un animal amusant. A vrai dire, les chats sont en quelque sorte assez humains. Ils sont à la fois fiers et stupides…

Vos vidéo-clips se marient à merveille avec vos compositions. Etes-vous en charge de la direction artistique ou est-ce le régisseur ?

G.D. : On se charge de toute la partie artistique. Pour le clip de « Hi », par exemple, il s'agit d'une idée apparue il y a très longtemps mais elle n'avait jamais abouti car, avant de signer chez Domino, nous n'avions pas le budget.

C.C. : De plus, ce clip ne ressemble à aucun autre que je n'ai pu voir. Certaines personnes apprécient, d'autres se demandent 'qu'est ce que c'est que ce truc ?'… La part de rejet et d'admiration est équivalente.

Quels sont vos projets à court terme ?

C.C. : Enregistrer un troisième album. On emménage dans un nouveau studio le mois prochain.

G.D. : Oui, on se concentre surtout sur cet objectif pour l'instant. C.C. : Fabriquer plus de Sock Puppets…

G.D. : Nous sommes occupés de préparer un expo. Elle se déroulera fin septembre, à Paris. On aimerait aussi s'impliquer dans l'animation et les comic books. Bref, des activités très variées !

C.C. : On a beaucoup d'idées mais peu aboutissent !

G.D. : Effectivement, lorsqu'on se lance dans un projet, il arrive fréquemment qu'il bifurque et prend une direction totalement différente ! Dis, tu vas quand même pas nous kidnapper notre Sock Pupett pour de vrai ?

Si, si !

Daan

Les bons états Daan !

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Même s'il y a déjà quinze ans qu'il arpente la scène musicale belge (dont une sacrée période au sein de Dead Man Ray), Daan Stuyvens n'a jamais paru aussi en forme qu'aujourd'hui !  Peut être parce qu'il semble avoir trouvé bonheur et équilibre dans sa vie… Daan vient tout juste de sortir « The Player », son quatrième opus en solo. Un disque, en effet, pétant de forme, très mélodique, diversifié et inspiré. Le registre électro-pop-rock-dance n'a pas changé mais il semble encore mieux exploré.

C'est vrai que je me sens bien. Je rencontre moins de soucis qu'avant et ma vie privée m'intéresse de plus en plus. C'est sans doute la raison pour laquelle il y a vraiment beaucoup d'énergie et de joie de vivre dans le nouvel album…

« The Player » est un album très accrocheur. As-tu voulu élargir davantage ton audience, après le succès de « Victory » ?

Avant, j'avais un peu une réputation de 'marginal', aux yeux du public. « Victory » a fait évoluer les appréciations dans la mesure où il a beaucoup mieux marché que mes autres albums et cette situation m'a forcément ouvert des portes et octroyé un statut plus relevé. On écoute donc peut être plus facilement mes disques. Ce que j'ai cherché à faire ici : créer un lien entre ma vie personnelle et la musique. Depuis que j'habite Bruxelles, je rencontre plein de monde, je vis plus de moments parfois inattendus. Tout cela m'a beaucoup inspiré et quand j'avais une idée, je la chantais sur la boîte à messages de mon GSM. Ce disque c'est donc un peu le contenu de ma boîte, si tu veux.

L'album file un peu dans tous les sens. C'était voulu ?

J'ai toujours travaillé très vite. Je pars dans un trip et il en sort des idées. Après, j'opère un certain tri, mais forcément il y a des tas de couches différentes qui restent. C'est très bien, c'est justement ce dont j'ai besoin. Je ne me flanque pas automatiquement derrière un instrument pour écrire une chanson ; je laisse libre cours à mon inspiration. J'ai besoin de ces conditions un peu chaotiques.

Le disque est aussi ton plus fort sur le plan simplement mélodique. Y as-tu apporté une attention particulière ?

Une approche assez binaire, en somme : laissons les belles choses être belles. J'ai simplifié mon jeu mais sans méthode scientifique, juste à l'esprit !

Ton clip tourné à Berlin ?

Juste une idée un peu folle. Ce sont souvent les meilleures !

Sur « The Player », tu chantes aussi en français (« Le Vaurien ») et en allemand (« Adrenaline »)!

Oui, c'est un peu inattendu aussi. Mais je trouve que le résultat sonne bien. Alors pourquoi pas ? Mes proches ont été un peu surpris. Le ton général de l'album pas du tout, par contre. D'ailleurs, il y recèle beaucoup de références qu'ils ont comprises tout de suite !

Le Daan 2006 a-t-il des idées expansionnistes ? Genre faire le forcing pour marquer le coup à l'étranger ?

Comme tout le monde, je ne dirais pas non. On partira d'ailleurs donner quelques concerts à droite et à gauche en février/mars prochains. Mais bon, chaque chose en son temps. J'ai vraiment envie de profiter de ce que je vis. Plus que jamais !

Ton approche des concerts évolue ?

Elle se complète, je dirais. Je peux désormais aborder plusieurs formules. En festival, je joue les morceaux les plus dansants ; en salle, je peux introduire plus de nuances et je donne des 'concerts piano' pour m'amuser aussi avec le reste. Chaque pièce a sa place dans le puzzle ! 

 

 

 

 

The Veils

Une voix insaisissable...

Écrit par

En mai 2004, les Veils s'étaient produits à Bruxelles dans le cadre des Nuits du Botanique. Un excellent concert accordé dans le cadre de la sortie d'un tout premier album. Apparemment le leader, Finn Andrews, n'était pas trop satisfait de ses musiciens, puisque dans les semaines qui ont suivi, il les a tous virés. Ce qui lui a valu une image de type difficile, acariâtre et à la limite inabordable. Août dernier, la formation se produisait au Pukkelpop. Sous un tout nouveau line up. Et puis pour y présenter les nouvelles chansons de son second opus, « Nux Vomica ». L'occasion idéale pour un entretien à bâtons rompus. Encore qu'avant de le rencontrer, une certaine appréhension m'avait envahi : cet artiste serait introverti, peu bavard et fort peu intéressant à converser. Comme quoi les clichés ont la dent dure. Parce que Finn est un type fort intéressant. Un peu timide, mais d'une grande gentillesse, extrêmement sensible et surtout profond. Le tout, c'était simplement de poser les bonnes questions…

Le Strychnos nux-vomica est un arbre sempervirent originaire de l'Asie du sud-est. Il pousse dans des habitats ouverts et atteint habituellement la taille d'environ 25 mètres. Son écorce recèle des composés toxiques, dont la brucine. Mais les semences enserrées à l'intérieur des fruits de l'arbre produisent de la strychnine, un alcaloïde extrêmement toxique, dont on se sert en médecine. En homéopathie, ce remède est le plus prescrit de tous, le plus fréquent en raison de la masse de ses symptômes, et surtout parce que les affections qu'il guérit correspondent aux troubles fonctionnels les plus souvent rencontrés en médecine. En particulier, les troubles digestifs et la tension nerveuse. C'est une des médications les plus adaptées aux conditions de vie moderne, stressante et rapide. Avant de commencer notre entretien, je lui montre un tube de granulées de Nux Vomica 5CH. Finn a l'air un peu embarrassé : « En fait, je ne connais pas bien l'homéopathie. Je n'en ai qu'une vague idée. J'ai des amis qui se soignent par cette médecine. Je sais qu'il existe des choses qui marchent. Mais pour moi cela reste un mystère… » Alors pourquoi avoir choisi un tel nom pour son album ? Finn se justifie : « Au départ, c'était le titre d'une chanson. Mais elle collait bien au thème général du disque. Parce que cet arbre symbolise la contradiction : il est à la fois toxique et curatif… » Serions nous donc en présence d'un concept album ? Finn clarifie : « Mon premier album ('The Runnaway Found') était plus conceptuel. Enfin, son écriture. C'est-à-dire que je compose au cours d'une période assez brève. Mais il est vrai que lorsque je m'arrête, l'intervalle de pause est parfois très long. Aussi, on peut attribuer la notion de concept, à la phase assez courte au cours de laquelle j'écris. Même si elle est assez féconde. Maintenant, le terme concept n'est peut être pas le plus judicieux. Il est un peu trop prog à mon goût… » Finn passe autant de temps en Nouvelle-Zélande qu'en Angleterre. A croire qu'il compte deux esprits et deux domiciles. Finn raconte : « Il y a un peu des deux. En fait jusqu'à présent j'ai vécu autant de temps en Angleterre qu'en Nouvelle-Zélande. Et je ne me sens pas plus néo-zélandais qu'anglais. Mais cette situation provoque inévitablement un trouble. Qui s'estompe au fil du temps. Je n'ai pas pour autant une double personnalité… » Mais doit-il fuir aux Antipodes pour écrire ? La réponse fuse : « Pas forcément. Honnêtement, cela pourrait être n'importe où. Mais il est vrai qu'il existe moins de pression de l'autre côté du globe qu'en Grande-Bretagne où rien n'a changé depuis quatre ans. La pression est toujours la même. Evidemment on peut imaginer qu'à cause de cette pression on perd un peu de la qualité esthétique d'un album. Notamment lorsqu'on doit sortir des singles. Mais j'aime ce type de pression. Par contre, il est vrai que lorsque je me trouve en Nouvelle-Zélande, je ne dois pas trop me soucier de l'environnement ni du management. Il y est plus facile de s'isoler… »

‘Nux Vomica’ a été mis en forme par Nick Launey, un producteur notoire dont la carte de visite mentionne des collaborations aussi prestigieuses que Queen, le Jam, XTC, David Byrne, INXS, Silverchair, PIL, Talking Heads, Gang of Four ou Nick Cave. Ce qui méritait quelques explications, vu la carte de visite du personnage : « En fait, lorsque j'étais gosse, je jouais en compagnie de ses enfants. C'est un ami proche de mes parents. Et puis on s'est perdu de vue pendant une bonne dizaine d'années. A l'origine, je n'avais aucune connaissance du monde des studios. C'était très confus en moi-même. A un certain moment, je me suis rendu compte que ce job était trop compliqué pour moi ; et c'est Nick qui m'a mis en contact avec le label Rough Trade. C'est un type fantastique. Il a immédiatement perçu les problèmes que je rencontrais et les solutions qu'il fallait envisager. Son timing est parfait. Sa lecture musicale est extraordinaire. Il a une patience d'ange. Il a développé une véritable philosophie de travail. Ce qui explique pourquoi il est aussi apprécié par les artistes. La vie d'un groupe est faite de hauts et de bas. Certains groupes sont éphémères. Travailler sous sa houlette est sécurisant. Pourtant, il utilise très peu d'overdubs. Privilégie les prises 'live'. L'approche de son travail est à la fois vivante et organique. Il plus intéressé par la performance que par le travail sur un ordinateur. C'est un ingénieur du son incroyable ! »

Finn possède une voix assez particulière. Lors de ses chansons les plus blues, elle épouse parfois le timbre de feus Jeff voire Tim Buckley, son père. On a parfois l'impression qu'elle est hantée par un esprit vaudou. Peut-être celui de la Nouvelle-Orléans… Finn confesse : « Je vis un conflit intérieur avec ma voix. J'e l'ai travaillée pendant trois longues années dans ma chambre avant de la faire écouter à quelqu'un. Elle est très difficile à maîtriser. C'est une préoccupation constante. Une source d'inquiétude. Parfois cette situation me persécute. J'ai toujours peur qu'elle m'abuse. J'essaie de la comprendre et de la maîtriser. Mais elle et toujours imprévisible. Parfois je ne la reconnais même pas moi-même. J'ai toujours aimé les chanteurs qui ont de superbes organes. Des artistes comme Bing Crosby ou George Michael ont une belle voix naturelle, lisse. Ce n'est pas mon cas. Mais je me suis rendu compte que j'avais plutôt intérêt à tirer le meilleur parti de mes capacités plutôt que de me soucier de la sonorité de mes cordes vocales. J'apprécie tout particulièrement des chanteurs comme Van Morrison, Tom Waits, Dylan, Léonard Cohen. Mais ils n'ont pas nécessairement de jolies voix. Van Morrison peut-être davantage aujourd'hui. J'ai mis longtemps pour accepter mon propre timbre… »

Deux chansons du nouvel album parlent des difficultés rencontrées par Finn à l'école, en Angleterre. 'Jesus for the jugular', tout d'abord. « Au cours de mon adolescence, j'ai fréquenté une école chrétienne qui imposait des règles très strictes. Or à la maison, toute la famille - il y avait quatre enfants - baignait au sein d'un univers artistique. A cause de mes parents (NDR : Finn est le fils de Barry Andrews, claviériste d'XTC). Je n'ai pas du tout bien vécu cette expérience. Je pose un regard amer sur cette période et ne la porte pas du tout dans mon cœur… » 'Advice for young mother be', ensuite. A premier abord un clin d'œil aux Shirelles. Ensuite le single qui a bénéficié d'un clip vidéo assez amusant. Mais finalement une remise en cause du système d'éducation. Finn confirme : « Elle est complémentaire à la précédente. Le monde est bien moins malintentionné qu'on veut nous faire croire. Si vous appliquez tout ce que les profs vous racontent à l'école, vous foutez votre vie en l'air. En fait, c'est une chanson légère qui raconte des choses sérieuses… » A ce propos, qu'est ce qui est le plus important pour notre interlocuteur : le succès ou l'intemporalité de ses chansons ? Question difficile… « La première chose, c'est de poursuivre son chemin. Et dans un premier temps récolter du succès. Je ne crache pas dessus. C'est normal. Et puis tu vises le second objectif. Question difficile, en effet. Si vous pensez trop à ce type de question, vous oubliez d'écrire. Le rock compte plus de 60 ans d'existence. Avant de devenir intemporelle, une chanson a peut-être besoin d'un siècle. McCartney n'a toujours pas cessé de chanter. Et à mon avis, il n'est pas prêt de s'arrêter. C'est sa vie… »

En bref, les musiciens des Delays et des Veils sont des amis. Ils ont accompli de longues tournées ensemble, en bus. Il leur arrive de jammer, mais dans le car. Pas de projet à court terme de collaboration. Enfin, pas dans l'immédiat. Peut-être un peu plus tard. Une chose est sûre, ils s'apprécient beaucoup. Signé Elvis Costello, ‘Shipbuilding’ est une des compos préférées de Finn. La version interprétée par Robert Wyatt. Toujours à cause de la voix. Finn a un jour déclaré que la démocratie était faite pour les idiots. Pas de panique, c'était une blague. Il respecte le consensus démocratique ; mais en tant que leader il a le devoir de prendre les décisions finales. Parce qu'il discerne le déroulement des événements. Il a aussi tâté de la peinture. Mais faute de temps, il a abandonné. Ajoutant : « Le résultat n'était pas probant. Et puis j'ai commencé à m'intéresser à la musique dès l'âge de 13 ans. Et à en jouer… » Enfin, Finn envisage-t-il un jour de travailler en compagnie de son père ? Question délicate. « J'ai un peu bossé avec mon paternel. En fait, j'écoute surtout ses conseils. Si nous voulions collaborer ensemble, le projet exigerait une coordination très importante. Et puis non, je crois qu'on n'en a pas trop envie. On se côtoie ; mais on travaille séparément… » 

Merci à Vincent Devos 


Baxter Dury

Baxter s party

Écrit par

Dans la série fils de… Voici que se profile la progéniture d'une célèbre expression paternelle : " Sex & Drugs & Rock & Roll ". Baxter est le fils de Ian, illustre punk poliomyélitique. Pas de mystère sur le sujet. Reste à décliner l'allocution. Sexe ? Indéniablement, le fils à papa est sexy. " Mais là, je ne me suis plus changé depuis trois jours ", annonce-t-il atténué par une chaleur pesante. Nous étions en plein été, au cœur d'un parc bruxellois, forcément royal. Echappé d'une fête de mariage bien arrosée, Baxter a égaré ses bagages. Toujours déguisé en invité de la mariée, le garçon aborde une barbe naissante et essouffle son inimitable accent cockney sous la canicule ambiante. 'Ma chemise est bousillée par les tâches de vin. En plus, elle pue ! Heureusement que l'attaché de presse m'a filé ce superbe t-shirt (NDR : estampillé du sceau de Sons and Daughters).' Sexy mais dépravé. Drugs ? Pour les accrocs, ce sera difficile : la réponse se fait attendre. Rock'n'Roll ? En 2005, " Floor Show ", son deuxième album, propose une acceptation raffinée de la discipline : une quintessence du rock. Bienvenue pour le spectacle.

Difficile de se trimbaler avec une telle consanguinité, non ?

Avec " Floor Show ", je signe mon second album. Il s'agit donc du deuxième tour de piste de cette question. C'est étrange, car au fil des interviews, je me suis rendu compte que ces interrogations relatives à mon passé familial se sont instituées : c'est devenu une tradition ! Je ne décèle pourtant pas d'importance fondamentale à parler de mon père. En fait, c'est très frustrant de recouvrir le même sujet. Ma tête s'habitue à ressasser la même histoire et ces annales en deviennent familières. Mais malgré ça, je comprends que les gens s'interrogent : il est très difficile d'éviter la question, cette curiosité.

Au risque d'enfoncer le clou, dans vos souvenirs d'enfance, quelle était la principale différence entre votre mère et votre père, mis à part l'aspect biologique ?

Evidemment, l'aspect biologique ! (Rires) Mais le vrai contraste entre mes parents se situe certainement au niveau artistique. Ma mère était presque dingue : une artiste, entièrement vouée à la peinture. Mon père, lui, était davantage tourné vers le bruit, la musique. C'est une différence essentielle. Mais ensemble, ils essayaient d'adopter une politique commune. Et cela pouvait fonctionner, car le rythme de vie de ces deux disciplines est finalement assez similaire.

Quelle est, à tes yeux, la principale différence entre " Len Parrot's Memorial Lift " et ton nouvel album ?

Cette fois, j'ai essayé d'évoluer vers un album aux contours plus pop. Je ne sais pas si c'était nécessairement un but en soi. Mais je pense avoir écouté tellement de musique pop que, soudainement, cela ma balancé dans la tranchée. Pourtant, cette pratique m'a toujours effrayé. Quand je composais une chanson résolument pop, je me sentais obligé de la détruire par le son, de la rendre sinistre. A l'origine, je me suis concentré sur l'écriture de véritables 'pop songs'. Au final, cet objectif se retrouve seulement en filigrane de mes chansons. Pour écrire une grande chanson pop, il faut être très malin. Et arriver à écrire une telle chanson n'est pas quelque chose de naturel, c'est une bénédiction ! Je ne connais pas grand monde capable de percer le mystère de la pop. Mais certains peuvent y parvenir, parfois de façon somptueuse.

Mais comment y parvenir ? Pour toi, que doit apporter une chanson pop au public ?

Elle doit transfigurer un caractère, une émotion personnelle et doit être guidée par des paroles qui créent un sens pour l'auditeur. Ce processus doit se faire sans effort. Le public ne peut le comprendre. Il doit juste tomber amoureux des mots qui sortent de la bouche du chanteur. C'est le pouvoir de la mélodie. La relation entre l'auteur d'une chanson pop et son auditoire ? Ce n'est ni une considération ni une expérience : c'est de la confiance, un accomplissement qui ne nécessite aucun effort. A 18 ans, Bob Dylan écrivait déjà des chansons majestueuses. La naissance d'une chanson pop revêt une dimension magique, presque spirituelle.

Ton album parle de gens étranges, drogués. Tes personnages sont complètement déboussolés. Où vas-tu puiser cette inspiration ?

Dans mon isolement le plus profond. Parfois, l'environnement londonien peut devenir très consistant. Certaines personnes ont un mode de vie tellement fou : les gens prennent des drogues, se demandent où ils sont, qui ils sont. Je crois que toutes les grandes villes européennes consomment des drogues. Mais particulièrement à Londres…

Serais-tu amateur de substances psychotiques ?

Evidemment. Il m'arrive parfois d'en prendre. Mais je ne cherche pas à mettre ma vie en danger. Je trouve cette conception là aberrante !

A l'écoute d'une chanson comme " Cocaine man ", on ne peut s'empêcher d'évoquer leur univers… Est-ce que tu aimes la musique du Velvet Undergound ?

J'aime ce groupe... Le rapprochement entre " Cocaine man " et " I'm Waiting for the Man " est possible. J'adore cette chanson. Mais en écrivant " Cocaine Man ", je n'avais aucune intention de m'en inspirer. En fait, chaque artiste a ses propres influences. Quand il commence à composer, à écrire des chansons, il essaie toujours de reproduire le travail d'un autre. Et ceux qui affirment le contraire sont des menteurs ! Cette chanson du Velvet Underground m'a beaucoup marqué, elle me rend heureux. Alors oui, je suis enchanté que vous rapprochiez une de mes chansons du répertoire du Velvet…

A l'écoute de ton disque, on a la sensation que tes chansons baignent dans une brume épaisse. Toutes les émotions traversent ce brouillard sur la pointe des pieds. Avec du recul, n'as-tu jamais songé à écrire des hymnes rock'n'roll écervelés ?

Ah… En fait, tout le temps ! J'ai toujours envie d'écrire des chansons hyper rock'n'roll. Quand tu composes, tu rêves d'évasion. Pour ma part, je devrai me lancer dans un nouveau 'side project' pour me concentrer davantage sur des chansons fortes, simples. Je pense que " Floor Show " est déjà plus rock'n'roll que " Len Parrot's Memorial Lift ". Derrière chacune de mes chansons, il y a un squelette rock'n'roll. Ensuite, c'est plus délicat, car je dois tout réaliser avec une guitare, une voix, etc. Ce n'est pas forcément évident. Souvent, tu as besoin de confiance, d'une attention extérieure pour te concentrer et réaliser ce type de chansons. Mais j'aimerai pouvoir simplifier les choses, les rendre très directes, composer une œuvre 'urgente'.

Tes chansons orneraient parfaitement l'univers cinématographique d'un film de Sofia Coppola (Virgin Suicides, Lost In Translation). T'intéresses-tu au cinéma ?

J'adore cette atmosphère, j'aimerai beaucoup participer à une telle expérience. Malheureusement, je n'ai pas l'impression d'être suffisamment populaire pour faire ce genre de choses... En fait, je n'attends qu'une seule chose : que quelqu'un vienne frapper à ma porte en me demandant de plancher sur son film !

Baxter, si tout devait s'arrêter à cet instant, quels souvenirs conserverais-tu de ta carrière musicale ?

Je recherche les moments clefs de ma carrière, ce n'est pas simple… D'ailleurs, cette question n'a rien de drôle ! Si ma carrière s'arrêtait là, je ne me vois vraiment pas m'établir, me poser derrière un bureau… Je ferai tout pour que ça change, j'en voudrai davantage : toujours plus.

La pochette du nouvel album est très sexy. Etait-ce un rêve d'habiller ton disque d'une femme nue ?

J'aime cette image. Ce n'était pas dans mes rêves, non ! Je perçois davantage cette pochette comme un message artistique. Elle ne montre rien : elle est très saine. Ici, personne ne peut pointer du doigt une vision pornographique… Ce serait complètement ridicule. C'est simplement une peinture et elle n'a rien de décadent.

Et pourquoi pas une bonne photo porno ?

Et bien… (Rires) J'aime la peinture, la beauté des courbes et tout ce qu'une fresque peut dégager. Ce que je veux dire, c'est que je ne recherchais pas forcément le besoin d'afficher une femme nue sur mon disque. Par contre, je ressentais le besoin de l'illustrer d'une œuvre que je trouve belle. Le but de cette pochette s'est donc d'afficher un beau dessin, une peinture originale. Ni plus ni moins. Derrière cette image, il n'y a rien de provocant. Sérieusement, vous trouvez ça choquant ? Cette peinture, c'est mon choix, je l'assume.

Et les autres décisions artistiques te reviennent-elles ? Le choix des singles, par exemple ?

Déjà pour la pochette, les gens de mon label (Rough Trade) aimaient l'idée, la controverse que ce dessin pouvait drainer. J'ai disposé de toute la latitude nécessaire pour réaliser ce deuxième album. En fait, Rough Trade correspond parfaitement à l'idée que je me fais d'une maison de disque. C'est vraiment là que je veux être. Ces gens sont des professionnels, ils ne cherchent jamais à interférer dans ton travail. Pour le choix du single " Lisa Said ", par exemple, nous en avons discuté et pris une décision de commun accord : rien n'est imposé. " Lisa Said ", une chanson étrange… elle ne me semble pas vraiment achevée. En fait, si je l'apprécie, c'est que je la trouve très frustrante. Le second single du disque sera " Francesca's Party ". J'adore également " Dirty Water ", le titre qui clôture le disque. Mais ce ne sera pas un single. Cette chanson est trop barrée !

Dans une de tes chansons, tu parles des " Young Gods ". Est-ce une référence au groupe, aux prémices de la musique industrielle ?

Franchement, pas du tout ! C'est un titre qui évoque l'homme, seul face à ses responsabilités. Un humain qui appose un regard critique sur sa personne, acceptant de reconnaître qu'il n'est plus aussi jeune qu'il ne le prétend. Ce titre est assez particulier. En fait, cette histoire est autobiographique. Vous savez quand on devient parent, la vie n'est plus du tout la même, l'angle devient tout à fait différent. En grandissant, j'ai continué de traîner mes rêves d'enfants. Mais ces rêves n'existent pas vraiment. En règle générale, je constate que les gens n'acceptent pas le changement, n'acceptent pas de regarder les choses en face. Souvent, ils préfèrent fuir une réalité qui leur échappe. " Young Gods " parle donc du changement, d'une prise de conscience, du sens des responsabilités.

Maintenant que tu as le sens des responsabilités, quels sont tes projets d'avenir ?

Sans déconner, j'aimerai vraiment travailler sur la bande originale d'un film. Et puis, enregistrer un très bon album dans les plus courts délais, ce ne serait pas mal non plus. Peut-être que les mélomanes apprécieront déjà " Floor Show ". Mais je veux vraiment parvenir à créer une musique qui dépasse toutes les espérances, un album meilleur encore. Très rapidement. Je veux accélérer le processus.

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Electron libre

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Comme tous les genres, la musique électronique évolue. Elle cherche sa voie, entre samples et beats frénétiques. Astucieuse ou vigoureuse, elle tend toujours à imposer son rythme. En France, au début des années 90, la mode électro convoitait les artistes assimilés à la « French touch », mouvement musical abstrait au sein duquel cohabitaient des artistes aux influences éloignées (Air, Daft Punk, Cassius, Stardust, Laurent Garnier, etc.). Quelques années plus tard, le passage au nouveau millénaire a amorcé un renouveau. Désormais la « French Touch » semble bien loin. La boule à facettes a tourné, l'électronique s'est décomplexée, modernisée. Enfant de cette nouvelle vague, Jackson Fourgeaud déconstruit les sons pour mieux les danser. Auteur d'un premier album (« Smash ») revigorant, l'esthète parisien s'est laissé accoster par Warp Records, le plus prestigieux des labels électroniques. Jackson & His Computer Band entraient ainsi dans la transe. Japon, Etats-Unis, Europe, le chemin des dance-floors s'ouvrait à lui, mais non sans mal : Jackson pose son computer et s'explique...  

Comment arrive-t-on à la musique électronique ? Est-ce un ras-le-bol des guitares ou un flux naturel ?

L'esthétique de la musique électronique m'a séduit. Quand ce style musical est apparu, nous n'avions aucun repère. Elle ne ressemblait à rien de connu. C'était une musique de fin du monde, en quelque sorte. Le fait d'être confronté à une musique où les balises n'étaient pas établies me plaisait. Déjà, elle ne me renvoyait pas à mes parents, à leurs goûts personnels. En ce sens, elle constituait une véritable mouvance générationnelle. Il s'agissait d'une véritable remise en question. Je suis né en 1979. Mais jusqu'au déclic 'électronique', je rejetais catégoriquement tous les sons issus d'une boîte à rythmes. Adolescent, je vibrais aux sons des seventies : les Rolling Stones, Pink Floyd, Jimmy Hendrix étaient mes modèles d'alors. A l'époque, le mot 'machine' était synonyme de 'mauvais'. Le jour où je me suis aperçu que l'essence de la musique n'était pas la virtuosité, j'ai changé mon fusil d'épaule. Ma conception des choses devait ainsi changer. J'ai donc rencontré des gens obnubilés par les musiques électroniques. En entendant leurs 'morceaux' pour la première fois, j'ai rigolé, commençant à les mépriser et leur soutenir qu'en moins d'une journée, je leur composerais un titre techno d'anthologie. A la maison, ma mère possédait un petit synthétiseur. Je me suis acharné dessus comme un forcené, fier d'apporter à mes nouveaux amis le fruit d'une journée de dur labeur. On l'a écouté ensemble. Après cette écoute, je suis devenu la risée de mes potes. Ça ne ressemblait à rien. Fâché, je suis rentré chez moi, bien décidé à m'y remettre... A partir de cet instant, j'ai commencé à travailler plus sérieusement, prenant soin de ne louper aucune 'rave party'.

Et comment débarque-t-on chez Warp Records ? Chose plutôt rare, d'ailleurs, pour un artiste français. Quel est le secret pour se faire une place au soleil de l'un des labels les plus influents dans la musique électronique ?

Le label est venu me chercher ! Vous voulez connaître l'histoire ? Au départ, un journaliste anglais a rédigé un article à mon sujet. Ensuite, il a mentionné mon nom auprès des représentants du label... Quelques jours plus tard, je devais recevoir un coup de téléphone et une proposition émanant de chez Warp. Je suis conscient d'être hébergé sur un label de grande qualité. Et force est d'admettre que de nombreux artistes signés chez eux ont eu une influence considérable sur ma musique.

Serais-tu tenté de colporter ta musique par le seul biais d'Internet ?

Je ne pense pas. L'objet physique me plaît : c'est une sorte de totem. Tout le processus de création est immatériel. Mais au final, c'est un objet qui fixe le résultat de ton travail. Ce principe est important. Ensuite, on peut mettre en avant toute une esthétique, une imagerie associée au format album. Par contre, il ne faut pas nier l'impact d'Internet. Le public peut, pour la première fois, établir un lien direct avec l'artiste. Il n'y a plus d'obstacle, plus de logistique entre les musiciens et les mélomanes. Là, c'est clairement une avancée...  De plus, cette évolution met en exergue le point fort de l'industrie du disque : les artistes. Jusqu'à maintenant, les artistes étaient planqués. Grâce aux nouvelles technologies, ils redeviennent les vrais protagonistes de l'industrie musicale. Aujourd'hui, tu peux même dialoguer avec les artistes grâce aux ordinateurs. Internet contribue ainsi à détruire certaines idées reçues. Vu le développement du réseau de l'information, rien n'est acquis : on n'est pas fatalement un musicien alternatif (underground) ou un artiste mainstream. Internet participe à brouiller les frontières. Sur le web, le génie se retrouve partout. Aussi bien dans une musique de stade que dans une musique complexe.

Ton premier album est sorti au milieu de l'année. Mais, auparavant, tu avais déjà lâché quelques singles. Pendant ce temps, le disque tardait à paraître. Comment expliques-tu ces longs délais d'attente ?

Je ne pense pas que je sois quelqu'un de 'désordonné' par nature. Cependant, quelque chose me poussait à évoluer à contre-courant, à défier les codes, les systèmes en place. En appréhendant les événements de cette façon, je me suis retrouvé livré à moi-même. Et un artiste lié à lui-même rencontre de nombreuses difficultés : des impératifs de temps, d'argent, d'organisation, etc. Du coup, mon disque a été livré dans le chaos le plus total. Je ne dormais plus depuis près d'une semaine, sans parvenir à achever cet album. Un de mes amis me payait un studio. Au bout d'un moment, il en a eu assez. Il m'a viré... Essentiellement pour une question de budget. Alors, je me suis promené, mon ordi sous le bras, à la recherche d'amplis : une véritable galère. C'est à moment-là que la maison de disques m'est à nouveau tombée dessus. Elle me pressait vraiment. J'ai encore essayé de les mener en bateau. Mais, après plus de deux ans de bobards, ce n'est plus passé. La maison de disques m'a donc annoncé la date définitive du mastering de l'album...

Et maintenant que l'album est disponible chez les disquaires, es-tu satisfait du résultat ? 

Je suis fier de la réaction des gens par rapport à ce disque. Je sais aussi que je ne pouvais pas en faire davantage. Ou peut-être que si. Mais alors, j'allais finir par me jeter dans la Seine. J'étais en train de devenir fou... Pour mon deuxième album, je ne veux plus me mettre dans ces états. C'est vraiment nul. Avec du recul, je considère cet affreux périple comme une fuite des responsabilités. Je refuse d'être ce mec là toute ma vie ! Dans ma carrière, ce premier album constituera sans doute une étape importante. Pour revenir au disque, j'espère qu'il existe plusieurs niveaux de lecture, que les gens écoutant l'album vivent la musique de façon différente. En espérant, aussi, que certaines personnes apprécient ce disque sans savoir pourquoi.

Quelles sont les étapes nécessaires dans ton processus créatif ?

C'est toujours une question d'équilibre et de contraintes. Peu à peu, j'ai cherché à enlever les contraintes. Il convient alors de trouver le juste équilibre entre ce qu'on a envie de faire et ce qu'on est capable de faire. Il est très difficile de trouver ce juste milieu. Au bout du compte, tout le monde a envie de se mettre devant un ordinateur et de mixer la somme de ses influences musicales. Mais en réalité, c'est moins drôle : après avoir samplé à souhait, on obtient un nouveau morceau. Et on se pose une question essentielle : est-ce qu'il me ressemble ? La mise en forme de mon premier album a été périlleuse : je m'endettais, je perdais mes potes, je ne me faisais plus confiance, etc. Aujourd'hui, tout est rentré dans l'ordre... Ou presque !

La légende raconte que tu as été mannequin... la pochette de ton album est très stylisée. Considères-tu que la musique électronique s'associe forcément à une certaine forme vestimentaire ?

Ah, cette légende ! A 18 ans, j'ai été mannequin pendant 6 mois. Après cet épisode, les gens ont pensé qu'il s'agissait de mon métier. Mais je n'ai jamais été mannequin professionnel. Pour la pochette, c'est une autre histoire. J'écoute énormément de musique, j'adore de nombreux artistes. En règle générale, je me tape de savoir comment s'habille le chanteur d'une chanson que j'apprécie. Par contre, il est incroyable de pouvoir s'identifier à la musique. C'est un phénomène très puissant. Il est certain que j'aimerai trouver un style vestimentaire qui colle à ma musique. Mais aujourd'hui, je n'ai pas l'impression de l'avoir trouvé. Quand la musique te donne envie de changer ta façon de vivre, de t'habiller, c'est qu'elle dégage un truc énorme. J'aime l'implication totale dans la musique.

Ta maman vient poser sa voix sur deux titres de l'album (« Utopia » et « Fast Life »). Alors, comment demande-t-on à sa mère de participer à un projet électro ?

Un jour, elle est venue manger à la maison. J'étais occupé de bosser sur « Utopia ». A la base, je souhaitais inviter une chorale pour chanter sur ce morceau. Je voulais y apporter un beat christique, un relent ecclésiastique, quelque chose de sacré. Dans les années 80, ma mère était chanteuse. Profitant de sa présence, je lui ai demandé de chanter, un peu comme dans une chorale. Et si c'était à refaire ? Je retourne directement dans les bras de ma mère !