A. Savage souffle sur les braises…

A. Savage, l’un des chanteurs/compositeurs de Parquet Courts, publiera son deuxième elpee solo, « Several Songs About Fire », ce 6 octobre 2023. Produit par John Parish à Bristol, « Several Songs About Fire » a reçu le concours de Jack Cooper (Modern Nature,…

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La sinistrose de Sleaford Mods joue les prolongations…

Sleaford Mods publiera un nouvel Ep de six titres, « More UK Grim », le 20 octobre 2024. Enregistrées en même temps que son elpee « UK Grim », les nouvelles compos continuent de critiquer et paradoxalement de célébrer notre époque turbulente. Son premier…

Le DIY de scrapidoh

Bercé par le rock indé depuis ses débuts, scrapidoh était à l’origine le projet solo de…

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Alison Krauss

Hundred miles or more : a collection

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Voyage sur un pétale de rose; d’une sensibilité à fleur de peau, Alison Krauss livre ici une country légère, tanguant sur une instrumentation duvetée. A mi-chemin entre la compilation et le nouvel album, « Hundred miles or more » semble destiné à faire le point d’une carrière étonnamment prolifique (11 albums depuis 1987) et souvent récompensée (20 Grammy awards). Sur les 16 plages, se côtoient ainsi sans heurts 5 nouveaux titres, des duos et des titres de B.O. On se rappellera avec délice « Down to the river to pray », le chant a capella qui avait fait la B.O. de O’Brother des frères Coen ou les quelques duos en douceur partagés en compagnie de John Waite (« Missing you »), Brad Paisley (« Whisky Lullaby ») et James Taylor (« How's the world treating you »). Les nouveaux morceaux approfondissent cette musicalité épurée où se succèdent –plutôt que se superposent– piano, banjo et guitare folk. Posée ainsi délicatement sur sa voix soprane, l’instrumentation évolue sur un nuage de légèreté et de justesse. « Hundred miles or more » est une de ces  évasions à ne pas entamer l’esprit noirci ou anti-folk, sous peine de la trouver –peut-être à juste titre– à l’eau de rose, mais prise comme une douche tiède, c’est simple, doux et délicat ; idéal pour faire s’envoler les petits matins brumeux.           

 



Hypnos 69

The eclectic Measure

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Le pays du surréalisme a encore frappé. Regardez cet objet insolite, emballé de ciel gris, d'arbre mort et de symbolisme mystico-alchimiste. Ecoutez cette musique fascinante. Aux plus âgés, elle rappellera la face la plus sombre du Prog des seventies : King Crimson et Vander Graaf Generator en tête. Aux plus jeunes, elle évoquera l'actuelle école scandinave de notre genre de prédilection. Univers tourmenté, mélancolie et gravité dominent effectivement le propos. Pourtant, ce quatuor est bel et bien belge. Et certains choix de sonorités, cette façon de chanter et de traiter les voix, ainsi que l'architecture des mélodies, ont un je-ne-sais-quoi qui nous rappelle qu’Hypnos 69 a trempé dans le même liquide amniotique que Deus ou Zita Swoon. Au point que l'on pourrait parler d'une 'flemish touch'. Tout au long de ces dix plages, le groupe manie avec bonheur les nombreux breaks qui ponctuent sa musique riche et dense. Basse et batterie sont mixées en avant et participent à cette atmosphère lourde et oppressante, tandis que de nombreuses idées volatiles enrichissent les climats mélancoliques accentués par le mellotron. L'album s'écoute volontiers d'une traite, voire à répétition. Epinglons entre autres l'urgence exaspérée de « Antagonist », la rare sérénité et la guitare sèche enjouée de « Halfway to the Stars », les relents de « 21st Century Schizoid Man » d’« Ominous », la superbe montée en puissance de « Point of no Return », et le final « Deus ex Machina », qui démarre comme du Pink Floyd calme et planant, pour devenir de plus en plus lancinant et romantique. Le pays du surréalisme a encore frappé : ce CD, l'un des plus réussis de l'année, peut d'ores et déjà être considéré comme testamentaire. Le groupe a cessé ses activités.

 

 



The Kissaway Trail

The Kissaway Trail

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Cybernétiquement découverts via leur MySpace par Bella Union (aussi label de Midlake et Cocteau Twins), The Kissaway Trail (ex-Isles) amorce des débuts méritoires. Confiée à la production experte de Mandy Parnell (Depeche Mode, Fatboy Slim, Moby, etc.), la formation danoise emprunte des chemins de bon augure. Exhalant une improbable fraîcheur psychédélique, l’opus s’ouvre sur un univers frisant le rêve éveillé. Les atmosphères brumeuses de Broken Social Scene ou Mercury Rev y planent sur une ossature agréablement mélodique, à la fois aérienne et terre-à-terre ( ?!?!?). Trois guitares y règnent en maître, abattant de puissants déluges sonores finalisés en interminables crescendos. Sur une grandiloquence proche des Polyphonic Spree, s’épanchent sans complexe d’expressifs ‘yeah’ et des guirlandes de ‘lalala’ à faire pâlir Dan Bejar (Destroyer). Habité par deux chanteurs et deux songwriters, l’univers ainsi posé est scandé par une batterie volontaire, façon Wolf Parade. Rare doublon, efficace pour brouiller les pistes ; on s’étonne alors de cette voix sur le fil du rasoir subitement chaude et lisse, et des humeurs brumeuses délicatement métamorphosées en bains de soleil. The Kissaway Trail emprunte des chemins balisés en plein cœur du lyrisme indie symbolisé par Arcade Fire ; mais si les influences sont palpables, l’ensemble est bien ficelé et le plaisir reste entier.    

 

 

Saturnia

Muzak

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Ayant tenté plusieurs formes d'association depuis 96, le Portugais Luis Simões a finalement opté pour le travail en solitaire. Même si cet opus compte quelques invités, Luis a tout composé, écrit et chanté, et joue quasi tous les instruments… sans démériter. Et le résultat prouve qu'il n'a pas eu tort. « Muzak » est un album fort intéressant. On est tenté d'énumérer ses disques favoris pour définir son style. Mais cette pratique s'avérerait par trop réductrice. Bien évidemment, le Floyd de Nick Barrett est largement présent, de même que le mouvement kraut cher à Ashra Tempel, Klaus Schulze et Tangerine Dream. Il emprunte aussi au space rock d'Hawkwind, mais sous sa facette la plus volatile. Nick Turner joue d'ailleurs de la flûte sur la seconde et excellente plage, « Organza ». Mais la recherche sonore et les rythmiques plus modernes qui jalonnent l'album font également référence à Portishead, alors que quelques ambiances surannées et désuètes rappellent Air. Enfin, la dernière plage glisse lentement sur les eaux du Gange. Et ni Ravi Shankar ni les Finlandais de In the Labyrinth ne la renieraient. Malgré une compo plus faible (« Kite »), ce trip psyché-cosmique et intemporel s’avère très recommandable.

 



Seventeen Evergreen

Life Embarrasses me on Planet Earth

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« Life Embarrases me On Planet Earth » : tout un programme. De l’ouverture à la fin des 9 pistes (seulement), la surprise rejoint la douceur. Les rythmes entraînants ouvrent le chemin aux morceaux beaucoup plus tendres. Seventeen Evergreen semble se balader sur une terre où même si la vie les excède, ils en font fi d’un revers positif et encourageant. Le super entraînant « Music Is The Wine », tube potentiel, ouvre les festivités. Le groupe a pourtant préféré le -moins bien négociable- « Haven’s Been Yourself » comme morceau promo. Il s’agit là d’un étonnant choix stratégique ; mais finalement parfaitement en accord avec l’esprit de l’album. Le rythme baladeur, le duo de Sacramento s’accorde de temps en temps une halte –peut-être trop souvent– sur de grandes étendues où l’invitation à se coucher, respirer et écouter le monde qui bouge y est irrésistible. La couche primaire electro ne vient pas perturber la fabrication méthodique de ce premier opus signé chez Lucky Number (Keith, Sébastien Tellier). Les instruments ont la patience et la sagesse de s’accorder sans faille aux boîtes digitales ; même si l’album pèche un peu par excès de douceur et que les morceaux les plus soutenus (« Music Is The Wine », « Sufferbus ») ont beaucoup plus de charisme. Il n’en reste pas moins que cet album est une bonne petite galette, prête à être découpée et distribuée un soir entre amis. Le dessert idéal pour la saison, couché dans l’herbe, un brin d’épi de blé en bouche, tout en scrutant le ciel, à l’affût d’une hypothétique apparition d’étoiles filantes voire même d’ovnis.

 



Baja

Baja

Écrit par

Baja propose un CD essentiellement instrumental de musique d'ambiance. Mélodies éphémères et compositions embryonnaires se succèdent donc sans heurts, mais aussi sans passion, même si elles amorcent parfois l'intérêt. Un album inoffensif pour amateurs avertis.



Various Artists

Our Latin Thing 3

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Cette série s’attache à résumer la réédition de l’énorme catalogue du légendaire label Fania. Ce troisième volume permet à l’auditeur de goûter les improvisations du Fania All-Stars en concert ou encore de l’inévitable Joe Bataan sélectionné par Gilles Peterson pour sa ‘Dj-series’ personnelle. Côté boogaloo, on pointera deux titres ‘groovy’ d’Eddie Palmieri et de Ray Barretto ou encore l’énergie rock’n’roll de l’excellente La Lupe. Dans un registre plus funk, le producteur de hip hop Dj Format dépoussière le dansant « Kool It » de Jimmy Sabater tandis que le « You need help » de Monguito Santamaria rappelle le très bon album « Black Out »  réédité l’an passé. Plus pépères, trois plages salsa des années 70 de Willie Colon, Hector Lavoe et de Bobby Cruz & Ricardo Ray clôturent la sélection ; mais on leur préférera l’énergie sans matière grasse des années soixante.

 



Delta Highway

Westbound blues

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Delta Highway est né en 2003. En Caroline du Nord. Lorsque Brandon Santini et Justin Sulek décident de mettre en commun leurs aspirations musicales. Ils décident cependant de mettre le cap sur Memphis, afin de s'imprégner du blues du Mississippi. Brandon est chanteur et harmoniciste. Il était surtout marqué par les délires instrumentaux de John Popper (du Blues Traveler) mais s'inspirait de plus en plus de Little Walter, Paul Butterfield et Kim Wilson. Justin est le guitariste. Ses goûts sont assez éclectiques. Ainsi, il a écouté aussi bien Lightnin' Hopkins, Buddy Guy que Stevie Ray Vaughan. Le duo recrute alors une section rythmique. Elle est alors composée du bassiste Tom Louis (ex-Jason Ricci Band) et du batteur Keven Eddy (ex-Mojo Buford Band). Le Delta Highway se met à écumer les clubs de la fameuse Beale Street, l'artère musicale de Memphis. La formation se produit surtout au Blues Hall et au Rum Boogie Cafe. En 2006, elle décroche la ‘Memphis Blues Society Battle of the Bands’.

Ce premier album a été concocté au sein des célèbres studios ‘Sun’ de Memphis ; un demi-siècle après Elvis Presley. La pochette est originale. Nous sommes sur l'Interstate 40, entre le Delta et Memphis, encore distante de 68 miles. Le Delta Highway prend la route et s'engage sur un rythme que n'aurait pas renié Howlin' Wolf (il a également enregistré dans ces mêmes locaux). Justin griffe le décor sonore de sa slide. Il en extirpe des phrases musicales brillantes. Il laisse également frétiller ses cordes ; mais toujours en prenant le soin de les maîtriser. Brandon est un chanteur digne d’intérêt, mais aussi un excellent harmoniciste. Une toute bonne entrée en matière. "I love you (but I really love the blues)" adopte un tempo similaire, quoique un zeste plus funky. L’inspiration s'enfonce dans les marais proches de la Louisiane. Brandon trahit son admiration pour John Poper. Cette fascination est évidente. Il sort des chantiers battus du blues pour aller à l’aventure sur des vagues de notes multiples, quoique toujours contenues. Un excellent exercice de style ! "Early in the morning" constitue l’inévitable slow blues traditionnel. Delta Highway manifeste beaucoup de respect vis-à-vis du blues traditionnel tout au long de son interprétation. Le son de la guitare est assez primaire, pourave et le résultat est éloquent. L'évasion de Justin sur la slide s’opère sur le fil du rasoir ; mais l’équilibre de ce blues à ras de terre est maintenu. "Miss Annalise" adopte parfaitement le style galopant du Mississippi. Les deux solistes s'en donnent à cœur joie. Manifestement ils apprécient jouer ensemble. "My sugar calls me honey" nous entraîne sur des terrains plus swinguants. Santini est passé sur l'instrument chromatique ; mais prend soin de préserver toute sa vigueur dans l’approche de son jeu. Delta Highway reprend le "Jumper on the line"/"Snake drive" de RL Burnside. Un boogie blues contagieux, dispensé sans la moindre fioriture, respectueux de l'écriture originale. La slide se révèle gouailleuse, gourmande, exacerbée. Excellent, "My worried mind" trempe à nouveau dans le bayou blues rock. Santini et Sulek en profitent pour étaler tout leur talent. "Cold as ice " épouse un schéma plus classique, Chicago blues très exactement. Dernier slow blues, "All the water in the ocean" est dépouillé à l'extrême. Ce qui n’empêche pas les cordes de se libérer. Cet opus de très bonne facture s’achève par "On the highway", un retour sur la route imprimé sur un rythme soutenu, et caractérisé par de nouvelles et brillantes interventions des solistes…


                                                                                             

 

Various Artists

¡Ya Basta !

Écrit par

Fondé en 1996 par le musicien Philippe Cohen Solal, le label « ¡Ya Basta ! » célèbre ses dix ans d’existence par cette discrète compilation de remixes et inédits majoritairement anecdotiques. Pour rappel, ¡Ya Basta ! recèle dans son catalogue des artistes de gros calibre comme Gotan Project et David Walters. Cette écurie cherche avant tout à explorer les différentes facettes de la musique, telle qu’elle se pratique dans la partie sud du continent américain : house, électro de salon, électro-dub, tango. Un menu musical proposé par les artistes-maison. Dominant cette compilation, l’atmosphère ‘lounge’ plonge l’auditeur dans la plus grande indifférence et déclenche des bâillements intempestifs. Ce disque passera cependant, sans peine, le test de musique de fond pour dimanche sans histoire. A moins que vous ne souffriez de petites pierres aux reins susceptibles de vous arracher des grimaces de douleur. Comme dirait le ‘subcommandante’ Marcos, ça suffit maintenant !

 

 



Young James Long

You ain't know the man

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Découpé en cinq titres, ce disque est le résultat de la rencontre entre trois personnages : tout d’abord les Texans Taylor Young et Kirkland James, respectivement drummer et guitariste, ainsi que l'énigmatique TW Long, originaire lui de la cité du métal, Detroit. C'est dans cette ville inhumaine qu'il a fait ses premiers pas. Fin des années 80. En perpétuant l'héritage de gloires locales comme le MC 5 ou encore Iggy Pop & The Stooges. PW a milité chez Mule, un trio responsable d’une fusion entre rock, country, blues et métal. En 96, Long change d'air et fonde un duo : Reelfoot, en compagnie du batteur Mac McNeilly (ex-Jesus Lizard). Le chanteur énigmatique disparaît une fois de plus de la circulation pour embrasser une carrière de chroniqueur. Une situation qui le conduira au cœur du Texas, à Dallas – Fort Worth. Là, le goût de la musique lui revient. Une petite tournée accomplie en Angleterre éveille l'intérêt du label Southern. Taylor Young est déjà préposé aux percus lorsqu’il concocte l'album "God bless the drunkard's dog", un disque qui ne paraît qu’en édition limitée. Et sous la forme d’un vinyle. Sur le sous-label Black Diamond.

« You ain't know the man » constitue le résultat de la rencontre entre ces trois musiciens qui ont choisi en toute modestie le patronyme Young James Long. Une rencontre assez brève, puisqu’elle n’a accouché que d’un enregistrement de 7 bonnes minutes. Mais une rencontre d’une densité exceptionnelle. Les éclats métalliques sont délivrés sous leur forme la plus brute. Encore une fois, il ne s’agit pas d’un opus, mais d’un exercice de style destiné à nous plonger dans un autre monde. Une invitation à un voyage sans retour ; car nos oreilles ne peuvent rester intactes après avoir vécu une telle expérience sonore. D’ailleurs, nos organes de commande ne répondent plus suite à une telle épreuve. Et nous en perdons tous nos points de repère. Si la base de lancement est située à Dallas, le projectile fonce tête baissée plein sud-est ; vers le Delta du Mississippi. Les références musicales puisent dans le blues profond, brut, primaire, rudimentaire ; mais ces mécaniciens du son ont emporté leurs machines. Ils récupèrent les métaux lourds, les tordent, les déchiquètent à la disqueuse, les broient, provoquant des gerbes d’étincelles incandescentes ! Ces cinq brûlots inextinguibles laissent transparaître, à travers ce kaléidoscope d’image déchirées, des artisans métallo de Detroit ; mais également les fantômes des vieux bluesmen partis trop tôt de ce monde malsain ainsi que les inévitables MC5 et Stooges… faisant passer les parties déjantées organisées dans les studios Fat Possum ou le pays des collines du Nord du Mississippi ainsi que les délires du Blues Explosion de Jon Spencer, comme des exercices délicats, sis à des années-lumière de cet univers inaudible. Une expérience à goûter quel que soit l’âge, à condition d’avoir été vacciné. A partir de cet instant, vous pourrez accéder au cœur de cette orgie sonore où seules les guitares lacérées, les percussions martelées et le chant sauvage on droit de cité. Soutenue par des chœurs incantatoires, cette voix devient même caverneuse tout au long de "Oseadelia" et de "Badcox", alors que véritable rouleau compresseur, "Her Jammies" écrase tout sur son passage… Wow !