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Kim Gordon - 09/07/2023

AaRON

Artificial Animals

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Aaron, duo composé de Simon Buret et Olivier Coursier, frappe un premier coup. Un crochet gauche ferme, asséné droit au cœur. Profitant d’un étourdissement succinct, les deux Français nous plongent dans un univers sans concession. A peine y est-on pénétré que l’emprise de leurs animaux artificiels se fait irrépressible. Impossible d’en réchapper. Tel un Ghinzu baigné dans une mélancolie inapaisable, Aaron envoûte, enflamme, éblouit. Tout ça à la fois et bien plus encore. Le charme de Neverland opère dès l’ouverture crescendo d’un « Endless Song » habité d’une légère mais exquise nappe électro. S’ensuivent, entre autres, l’enivrant single « U-Turn (Lili) », un « Lost Highway » qui n’aurait pas dépareillé en fond sonore du film éponyme et une reprise osée mais étonnamment brillante et belle à en frissonner de « Strange Fruit », poème d’Abel Meeropol (alias Lewis Allan) immortalisé par la grande Billie Holiday. Aaron se risque même à poser « Le tunnel d’or », petite composition dans la langue de Molière, au beau milieu d’une œuvre anglo-saxonne. Et l’audace paie. Intelligent et touchant, « Artificial Animals Riding On Neverland » est une œuvre prodigieuse propulsant Aaron au grade de plus belle découverte française en 2007.

 

Various Artists

Roots of rumba rock: Congo classics 1953-1955

Écrit par

Publiée il y a une dizaine d’années sous forme de vinyle, « Roots of rumba rock » connaît enfin les honneurs du cd. Quarante titres enregistrés entre 1953 et 1955 pour le label Loningisa par les musicien(ne)s qui vont contribuer à définir la rumba congolaise. Un témoignage des premiers pas d’un genre musical qui allait essaimer sur le continent africain comme un souffle de liberté et d’émancipation dans un continent colonisé. Mélange de musique traditionnelle congolaise (usage fréquent des likembés), des rythmes caribéens (popularisés dans un premier temps par…Tino Rossi) et de fanfare, la rumba congolaise est aussi le fruit de la grande mixité culturelle qui avait cours dans les années 50 à Léopoldville, vitrine officielle de l’empire colonial belge. L’auditeur y découvrira les stars de l’époque (Bowane en tête) mais aussi une musique richement mélodique et percussive, conçue pour la fête, dont les paroles amusées et ironiques constituent une véritable chronique sociale du Congo Belge. Au fil des titres, la guitare électrique fait son apparition, de même que le Solovox, un clavier ancêtre des synthétiseurs, belle preuve de l’approche résolument moderniste des musiciens impliqués. Chaque titre est abondamment commenté dans un livret fort intéressant enrichi par des photos de toute beauté. Musicalement, c’est surtout la ressemblance avec la musique des Caraïbes qui surprend. Pour s’en convaincre on vous conseille de (re)découvrir la compilation « Mento Madness, Motta’s Jamaican Mento 1951-56 » dont les traits communs sont évidents ; bel exemple du ‘zeitgeist’ ayant sévi dans les années 50.

 



Kris Dane

Songs of Crime and Passion

‘Dans une atmosphère proche des ‘nursery rhymes’, il a construit un monde étrange, allégorique, où le Mal pourchasse l’Innocence, (…) où la poésie s’enracine dans le tuf du subconscient. Une œuvre intemporelle, qui survivra à toutes les modes’, écrit Claude Beylie à propos de l’unique et formidable film de Charles Laughton, « La Nuit du Chasseur ». Le nouvel album de Kris Dane n’est sans doute pas l’équivalent musical de ce chef-d’œuvre hallucinant, mais les voix qui le hantent et son ambiance feutrée nous rappellent ces images troublantes, d’un lyrisme au bord du cataclysme. Sans grossir le trait d’un folk douillet mais pas geignard, Kris Dane signe ici neuf chansons qui brillent sans trop d’éclat : la guitare se veut humble, le chant léger mais grave, la mélodie nimbée du spectre de Dylan (« The Horseman ») et de Nick Cave (« Back to Nature »). L’harmonica, le marimba, et surtout ces chœurs féminins, attisent cette impression d’être immergé dans cet album ‘comme on s’enfonce dans l’obscurité du poème et de la nuit’, les yeux bien ouverts mais l’attente incertaine, à l’écoute de ce qui va surgir. « Home sweet home is out there », susurre-t-il en citant le Paradis, l’Enfer, comme les doigts de Powell tatoués des mots ‘AMOUR’ et ‘HAINE’. D’où ce titre générique, « Songs of Crime and Passion », parce que les sentiments les plus extrêmes enfantent des meilleures histoires. Kris Dane n’offre rien de grandiose : juste sa vision dévoyée du folk-rock, ses hantises et ses menus fretins sous forme de ritournelles psalmodiées. Rien de grandiose, mais quelque chose d’attachant.

 

 

 



Manu Dibango

Africadelic

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On aurait tort de résumer Manu Dibango à son tube « Soul Makossa » ; même si certains considèrent cette compo devenue culte dans le New York underground des années 70, comme le premier morceau disco. Le label Luaka Bop nous avait déjà révélé quelques indices sur les travaux du bonhomme sur la compilation « World Psychedelic Classics 3 ». On approfondit le sujet grâce à Hy&Fly qui exhume cette série d’instrumentaux fiévreux et psychédéliques composés pour la télévision française, au début des années 70. Un mélange enthousiasmant de soul et de funk, caractérisé par un déluge de percussions et de solos acides ; le tout servi avec l’‘african touch’ qui fait la différence (Manu Dibango l’avait d’ailleurs baptisée ‘afro-soul-thing’. Une demi-heure de bonheur chaudement recommandée.

 



Crossroads Band

I want it? Right now

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Seattle est situé au Nord-Ouest des Etats-Unis d’Amérique. Dans l'état de Washington, près de la frontière canadienne (NDLR : difficile d’être plus précis !). On y rencontre de multiples formations de blues. Dont le Crossroads Band. Son line up implique un noyau dur de vétérans locaux. Tout d’abord Steve Bailey. Ce chanteur, harmoniciste et circonstanciellement guitariste sillonne les routes depuis la fin des 60s. Flanqué de ses Blue Flames, il a joué en Europe et au Japon. Dennis Ellis, ensuite. Chanteur et saxophoniste. Il souffle comme un possédé dans son instrument. Big Jay McNeely et Eddie Cleanhead Vinson constituent ses influences majeures. Au cours des 70’s, il pratiquait déjà le jump et le swing, au sein du groupe drivé par le guitariste Chris Cain. Dan Newton, encore. Il chante, se partage plusieurs guitares et se réserve les claviers. Il a également milité chez les Blue Flames. John Lee également. Originaire de l’Alaska, ce bassiste a sévi dans le backing band de John Lee Hooker en compagnie de Charlie Musselwhite et au sein des Blue Flames. John Rockwell enfin. Il est préposé à la batterie. En bénéficiant du concours de musiciens aussi expérimentés, la qualité de la musique doit être bien présente. Et cet opus en est la plus belle démonstration. En 2005, le combo a décroché le titre de ‘meilleur band’ auprès de la Washington Blues Society. Avant de graver "I want it…..Right now", le Crossroads Band avait déjà commis un premier album éponyme. L'album révèle les différentes facettes de ce combo qui bénéficie de la présence de quatre chanteurs différents, évoluant dans des styles tout aussi distincts. L’originalité procède de cette particularité de proposer, sur pratiquement chaque plage, des joutes ou des combinaisons entre le saxophone et l'harmonica! Variée, la musique ne se confine pas au Mississippi, mais s’aventure du côté de Clarcksdale, près du célèbre carrefour sis entre les nationales 49 et 61 ou si vous préférez entre Memphis et Greenwood.

Steve se met à souffler à pleins poumons, à la manière de Sonny Boy Williamson II. Ce qui n’est guère surprenant puisque "Too young to die" est une de ses compositions. Les cordes de Dan vibrent immédiatement, pendant que le leader se met dans la peau de Rice Miller. Dans le style, la technique au vibrato est infaillible. Dan nous emmène à la Nouvelle Orléans pour chanter son "What's he got". Pour la circonstance, il s'est installé derrière le piano. Ses notes sont syncopées tandis que le honky sax de Dennis évolue dans un milieu naturel. Dennis chante "Depression blues", un late night blues. Son organe vocal est puissant. Au sein de cette atmosphère enfumée, Dan Newton signe une sortie spectaculaire, rappelant les grandes envolées de Michael Bloomfield. Steve revient sur scène pour diriger de sa voix déchirée un entraînant "Barefoot rock". Harmonica et sax se conjuguent, se défient et font de la surenchère. Le bassiste John Lee passe au chant pour interpréter "Mama and Papa", un R&B signé Earl King. Sa performance est digne de celle de ses compères. Tous les instruments sont bien en place. Les vétérans se déchaînent! L’album monte en intensité. "Follow me" met en exergue un duel de souffleurs sur fond d'orgue. Ressemblant étrangement à "Mellow down easy", "Long distance operator" consacre une rythmique irrésistible. Bailey est totalement bouleversant sur "Never leave me at home". Il s’époumone sur son harmo, avant que Dennis ne passe à la flûte traversière. Et on n’est pas au bout de nos surprises, car Mr Bailey saisit sa guitare slide et nous emmène dans un de ces Chicago shuffle dont il a le secret. Tout droit sorti des 50’s, ce "Mean & evil blues" est de la pure dynamite. Le sax et le piano sont de la fête. Un véritable bonheur! Les deux guitares paradent sur le rocker "Let me go" ; mais c'est Newton, poursuivi par l'harmo, qui s’illustre par son côté Otis Rush sur "I'm lost without you". Bailey est plus Leiber & Stoller que nature sur son "All night lovin' man". Cet opus d’excellente facture s’achève par le "Hot & cold" d'Albert Collins, une plage caractérisée par le sax ravageur et la guitare en picking, épilée à la manière d’un Collins, de Mr Ellis.

 



Tracey Thorn

Out of the Woods

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Volontairement disparue de la circulation depuis le « Temperamental » de Everything But The Girl (1999), Tracy Thorn met au placard Ben Watt, sa moitié sur scène comme à la ville, ainsi que ses michetons afin de nous envoyer à la tronche un come-back du genre ‘j’arrive, je défonce la porte d’un coup de bottines en cuir et je montre à tous ceux qui m’ont oubliée qu’ils ont fait une grossière erreur’. A l’instar de ses compatriotes Beth Gibbons et Lou Rhodes, Tracy Thorn s’offre une petite aventure parallèle plus que bienvenue. Produit, entre autres, par Ewan Pearson, ce second essai solo déchire grave, tout simplement.

Thorn, dont la première œuvre en solitaire (« A Distant Shore ») date déjà de 1982, délivre sur « Out Of The Woods » onze titres d’une perfection rarement atteinte dans ce que l’on connaît de la pop. Ouvrant son nouvel essai sur des premiers morceaux mélancoliques d’une justesse affolante (« Here It Comes Again », « A-Z »), Tracy Thorn se joue de l’auditeur en lui délivrant des bombes disco (« Get over It », le single « It’s All True ») pour le replonger à nouveau et sans aucune transition dans la douceur, quelques instants plus tard (« Hands Up To the Ceiling », « Easy »). Mais c’est surtout devant le monstrueux « Grand Canyon » que l’on s’arrête net pour louer l’immensité de la galette. Les 25 années d’attente entre « A Distant Shores » et « Out Of The Woods » sont largement compensées. Une surprise divinement bonne.

 



Le Comte de Fourques

Sans me forcer

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Sans se forcer, David Legal, alias Le Comte de Fourques, signe une collection de treize titres (pour narguer la malchance ?) spontanés et légers. Originaire du sud (de Fourques. D’où le nom de scène. Ben oui : « Sans me forcer »...), Le Comte admire Dominique A et Jean-Louis Murat, méprise les rimes et les scélérats. Le Comte est bon (écouter l’excellent morceau « Le bonheur est nocturne » et son refrain féminin à la Dani). Le Comte est beau (rapidement, il séduit Cali, le Catalan, qui lui offre ses premières parties). Enregistré au studio Vega de Carpentras en compagnie de Mitch Olivier (Alain Bashung, Rita Mitsouko, Anis), ce premier album se veut critique d’une société nombriliste (« A bicyclette »). « Sans me forcer » navigue entre chanson (« Dans la lune », « La vie est belle ») et rock (« Y a-t-il un monde », « Par-dessus la jambe ») par la grâce de petites histoires. Le Comte de Fourques ne rédigera pas de nouvelles lettres de noblesse à l’attention de la chanson française. Mais la fraîcheur de son univers est tout à son honneur. Vive Le Comte !

 

The Cinematics

A strange education

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On ne parvient pas toujours à comprendre pourquoi, mais il arrive parfois qu’en écoutant l’album d’un nouveau groupe, on se mette à flasher instantanément. C’est le cas pour « A strange education », premier essai de cette formation glasgowégienne. Bien sûr, tout n’est pas parfait, mais la qualité des trois-quarts de l’œuvre compense largement les deux ou trois plages moins intéressantes. Dont le titre maître. Probablement celui que vous risquez d’entendre le plus sur la bande FM. Manifestement destiné aux charts (donc à la thune), il évoque le Simple Minds de l’époque « New gold dream ».

Mais venons-en à ce qui rend cet opus aussi séduisant. Tout d’abord, la voix du chanteur. Son timbre oscille entre celui de Brett Anderson (Suede), Chris Martin (Coldplay), Fynn Andrews (The Veils) et Neil Diamond. Pas mal quand même ! Et puis il y a la guitare ligne claire du soliste, Ramsay Miller. Sur les deux premières plages, « Race to the city » et « Break », ses sonorités bringuebalantes font mouche. Un peu à la manière d’And Also The Trees. Encore que le premier titre soit imprimé sur un tempo funkysant ; dans l’esprit de Spandau Ballet. Pensez à « To cut a long story short ». Et ce phénomène se reproduit sur le très dansant « Keep forgetting », d’ailleurs paru sous la forme d’un single. Les références aux eighties se bousculent d’ailleurs tout au long de ce disque : A.A.T.T. (cette guitare !), Echo & the Bunnymen, The Smiths sans oublier la bande à Gary Kemp, même si certaines compos manifestent une emphase lyrique et mélodique immortalisée sur les premier albums de Suede. A cet instant, les riffs de gratte empruntent un phrasé digne du meilleur Bernard Butler. Peuplé de hits potentiels, l’elpee s’achève cependant par un titre plus complexe, « Asleep at the wheel », un morceau qui s’achève dans un délire semi noisy, semi psychédélique. Epatant !



Romane Serda

Après la pluie

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Enregistré à Londres, ce deuxième disque solo de Romane Serda arbore fièrement un autocollant vantant les ‘12 superbes chansons écrites par Renaud et mises en musique par Romane’. On se sent quand même un peu obligé de démentir cette ronfleuse affirmation. Il suffit d’écouter le lamentable « Les bobos » (un des derniers tubes de M. Séchan) pour se rendre compte que l’inspiration lyrique de Renaud est tarie. Il ne fait pas mieux ici, se contentant de rimes paresseuses comme lors de cet hommage à Bob Dylan : ‘Je sais que ton père était fan d’un certain Robert Zimmerman, d’où ce prénom de gentleman, Dylan’. Le reste est au diapason, illustrant une uniforme succession de ballades pop-rock, jouées pépère par des requins de studio londoniens et martelées par le phrasé répétitif (et agaçant) de Romane Serda. Néanmoins, cet efficace produit d’industrie lourde risque de squatter les ondes F.M. pendant un petit temps.



The Sugar Plum Fairy pr.

The Sugar Plum Fairy

Écrit par

Pour leur premier tour de manège, The Sugar Plum Fairy pr. frappe fort. Un trio constitué de deux multi-instrumentistes : Aurelien Jouannet et Sylvain Joubert, ainsi que de Nathalie Villeaud préposée aux montages vidéo. Dès les premières notes de piano, la musique nous place sous hypnose et nous emmène dans un de ces voyages dont on ne souhaite pas revenir. Les sentiments s’entremêlent à l'écoute de "Picture", le morceau d’ouverture. L’angoisse, la sérénité, l’urgence et l’apaisement -entre autres- alimentent leurs compositions parfois un peu monotones mais toujours inspirées. La voix d’Aurélien Jouannet est émouvante, vibrante et majestueuse. Ajoutez-y des combinaisons de piano bien senties, une basse et un violoncelle susceptibles de vous communiquer des frissons, et vous pouvez nagez librement en eaux troubles, lagune traversée à des époques diverses par Radiohead, Nick Cave voire même Ghinzu. L’équation pop electro imaginée par The Sugar Plum Fairy pr est même réussie. De cette expérience, on en sort perturbé, encore marqué par les âmes mortes naviguant le long de plages comme « Hypnotized », « Blind » ou encore « Memory of an accident ». Un premier album à l’image de la jaquette, planant et déconcertant de finesse.