Pour Mitski, la Terre et ses habitants sont inhospitaliers…

Mitski sortira son septième album, « The Land Is Inhospitable and So Are We », le 15 septembre prochain. Aujourd'hui, elle en dévoile deux nouveaux extraits, « Star » et « Heaven », qui font suite au premier single « Bug Like an Angel », offrant un aperçu…

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Puggy is Back !!!

Depuis 2016 et l’album « Colours », Puggy s'était fait discret (7 ans de silence). Mais en mars 2022, Matthew Irons déclarait que le retour se rapprochait. À la fin de la tournée en 2016 Matthew signalait que le groupe avait eu besoin de souffler et ainsi…

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Nick Warren

Global Underground : 030 - Paris

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DJ anglais originaire de Bristol, Nick Warren signe une fois de plus un album –double !– chez ses amis du Global Underground (Unkle, Sharam, Dark Globe, etc.). Véritable pilier et référence de l’écurie, il figure au top 10 des DJ’s mondiaux. En outre, il affiche une qualité musicale à l’image de son portrait : ‘so british’ et flegmatique. Gourou de la house, il est suivi par un nombre croissant d’adeptes, louant la grâce et le talent du Maître. La facilité de coller ses doigts sur les vinyles peut être considérée comme un label de qualité mais ne finissent-ils pas par s’user à force de gratter les sillons ?

« GU30-Paris », le bien nommé, réunit 24 morceaux tout à fait fluides et bien proprets. Tout se mixe et se suit sans anicroche. Le premier volet propose 11 compositions plus aériennes, les 13 suivantes un beat ‘clubbing’ un peu plus soutenu. L’artiste se produisant en toute décontraction dans de petits clubs, en festival ou en studio semble survoler « Paris » sans vraiment marquer de tournant à l’album. Les mélodies se goupillent bien, tout semble bien calculé, voire même un peu trop à nos yeux (devrais-je dire oreilles ?) Aucune action pertinente ne vient pousser l’ensemble vers le haut. On ne se sent pas lésé, il n’y a ni mauvaise ni bonne surprise ; bref l’écoute de la première partie de ce disque se révélera certainement intéressante pour animer les soirées ‘chill’, pourvu que l’on ai pris le soin d’emporter un bon bouquin, et lors de la seconde permettra d’égayer la soirée de quelques potes grignotant des chips. De là à s’extasier… bof !

Jess Klein

City garden

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Elle tourne, elle tourne, la jolie Jess Klein… Depuis 1998 et la sortie d’un premier album autoproduit intitulé « Wishes Well Disguised », elle ne fait d’ailleurs que cela. Douée d’une voix chaleureuse et tendrement sensuelle, elle nous offre pratiquement un album par année… Son nom ne vous dit rien ? Normal : ses œuvres ne sont pas toujours distribuées chez nous, au grand dam de ses admirateurs. Bercée dans le folk, cette Américaine a pourtant tout pour plaire ; et ce « City Garden » en est une nouvelle preuve. Entourée de musiciens qui accompagnent de temps à autre des groupes comme Wilco, Radiohead ou feu Hole, elle possède ce don presque désuet de nous détendre avec peu de choses. Des mélodies tantôt enjouées (« Real Live Love », sorte d’hymne patriotique pour amants en guerre) tantôt légères (« Alone ») mais toujours enivrantes, qui apaisent notre pouls avec une fausse nonchalance. A l’instar de la bretelle de sa soyeuse robe rouge (voir la pochette), ces mêmes mélodies se détachent négligemment de notre chair pour tenter de rejoindre un jardin de roses… Joan Baez, Sheryl Crow ou Fiona Apple figurent certainement dans les étagères de cette auteur-compositeur-interprète à découvrir sans modération. 

 

The Submarines

Declare a new State

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Coup de foudre à Boston. Blake Hazard rencontre John Dragonetti. Elle a grandi dans le froid du Vermont. Lui, sous la chaleur torride de Dubai. Après avoir enregistré les chansons signées par Blake et joué celles de John, après, surtout, être tombé amoureux, ils se séparent. Malheureux l’un sans l’autre, ils écrivent chacun dans leur coin des chansons. Tristes, bien sûr. L’histoire des Submarines commence ici, lorsqu’ils se retrouvent et écoutent leurs lettres musicales. Tout prend du sens et, en toute logique, « Peace and hate » ouvre l’album.  Duo de répliques plus que de chœur, Blake et John se répondent au long d’une pop indie aux arrangements plutôt élégants (on pense parfois à Postal Service). Mettant en avant les guitares acoustiques, les morceaux tantôt légers (« Vote », « Brightest discontent »), tantôt mystérieux (« Hope », « Modern inventions ») s’enchaînent suivant le fil pourtant noir de la rupture. Rien de très audacieux. Cependant les mélodies sont fines et lumineuses, comme l’éclair pendant l’orage. Au final, « Declare a new state » vote pour une réconciliation, mais reste un disque d’humeur.



dDamage

Shimmy Shimmy Blade

On les avait découverts il y a 4 ans par l'intermédiaire de TTC, alors un groupe qui comptait : tout au long de l'incroyable EP « Trop Singe », sorti sur l'excellent label parisien Clapping Music, les deux frères Hanak proposaient alors une relecture alléchante du hip hop à la sauce IDM. Après un album sur Planet Mu en 2004 (« Radio Ape ») qui flirtait avec l'intelligentsia electro-breakcore, on les avait un peu perdus de vue. Sur ce nouveau disque ils enfoncent le clou d'une électro qui ne tient pas en place, shootée aux beats 8-bit et au rap synthétique. Entourés d'une pléthore de rappeurs connus des sphères de l'underground (Bigg Jus de feu Company Flow, Tes de Lex Records, Orko Eloheim de NMS, Existereo du label Institubes, Mike Ladd, les Suédois de Stacs of Stamina, MF Doom et, bien sûr, TTC featuring Dose One, réunis comme à la grande époque de « Pas d'Armure »), les deux cerveaux épileptiques de dDAMAGE n'ont qu'une seule ambition : faire danser, en mode accéléré, et tant pis si ça se bouscule sous les flashes aveuglants de leurs nappes stroboscopes. Seul hic : 16 titres moulés dans des breaks façon `chip tune', ça lasse, et l'on ne peut s'empêcher de penser que « Shimmy Shimmy Blade » (big up à ODB !) aurait sans doute gagné à plus de concision. dDommage, vraiment.

Jinder

I'm alive

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Ce jeune chanteur/compositeur et conteur anglais n’est âgé que de 25 ans. Avant de se lancer dans une carrière en solitaire, il a participé à différents projets. Dont un duo partagé en compagnie de son ami Olas, également compositeur. En 2004, le tandem avait d’ailleurs commis un album intitulé "The best of days ahead". Et puis, à ses débuts, il avait milité au sein d’un groupe rock répondant au patronyme de Candlefire. Sa carrière en solo l’incite à se produire un peu partout en Angleterre, et particulièrement au club ‘Troubadour de Londres’ où il se fait remarquer par le manager du label Folkwit. Il entre en studio pour enregistrer son premier elpee "Willow park", un disque paru en 2005. Il accomplit alors une tournée en Europe et aux States ; puis en mars 2006 retourne en studio. Pour la circonstance, il reçoit le concours de ses amis dont Melvin Duffy, préposé à la pedal steel guitar dans le backing band de Robin Williams. Il bénéficie en outre de la collaboration de Stephen Darrell Smith, son ancien partenaire chez Candlefire. Il s’y réserve les claviers, l'accordéon et assure la production.

"I'm alive" est une œuvre largement teintée de folk. Un disque qui s’ouvre par "Hill country". Dylanesque, country folk, énergique, cette plage est caractérisée par la présence d’une pedal steel vivifiante. Le spectre de Zimmerman hante également le superbe "A song to myself". On croirait presque entendre une de ses compos interprétées à la manière des Byrds, la voix de Jinder épousant le timbre de Jim McGuinn, pour la circonstance. Un climat prorogé tout au long de "Train in your voice", une ballade tendre enrichie par l'orgue Hammond et la pedal steel. Pourtant Jinder est loin de plagier son maître. Il possède son propre style. Sa voix est angélique. Il nous entraîne dans un univers empreint de poésie et de beauté, à l’aide de mots simples. Ses lignes mélodiques sont efficaces. Ce goût pour l’esthétisme alimente des ballades comme "Travellin' song", "Townes's blues" ou encore "Hazel county". Parfois, sa candeur et sa tendresse me rappellent Donovan, un chantre folk anglais qui a sévi au cours des 60s. Et "Cicadas café" en est la plus belle illustration ! "1922 blues" s’ouvre judicieusement au folk blues. La machine est cependant susceptible de s'emballer. A cet instant, tous les musiciens se serrent les coudes. Et je pense tout particulièrement au country honky tonk "Life" ; mais aussi à "In my time of dying", plage impressionnante par sa démarche dramatique. Pour la circonstance, les cordes libèrent toute leur puissance. Redoutable, le timbre de Jinder monte de deux crans et tutoie l’intensité d’un Robert Plant. Le tempo accélère. Et s’abandonne dans un boogie folk, franchement d’excellente facture. En finale, "Shake me" emprunte les rythmes à la Bo Diddley. Ils mènent la danse ! La section rythmique pousse les guitares vers l'emballement final, avant l’éruption…

Harlan t Bobo

Too much love

Écrit par

Bassiste de Viva L´American Death Ray Music, Harlan T. Bobo s´octroie une escapade solo sur les terres arides du folk. L´occasion comme pour beaucoup d´autres d´exorciser ses démons et ses chagrins. Sans pathos lourdingue ni rancune hargneuse, l´homme trace sa propre autobiographie sentimentale.

Ouvrant l´album, « Only Love » est d’une beauté brute à pleurer. Une ballade folk acoustique d´une simplicité désarmante, bercée par une voix rauque, profonde et désespérée qui dominera les neuf plages de cet elpee. Un orgue et une pedal steel se la coulent douce sur « Left Your Door Unlocked », naturellement, sans alourdir l´ambiance. Le titre maître tranche soudainement : Harlan branche l´électricité, la musique monte en puissance, les phrasés bluesy s´enchaînent. Un « Zipper And Jeans » gorgé de swing et l´excellent « Mr Last Week » poursuivront dans cette voie avant un retour à des ambiances plus posées. Le mélancolique blues « Bottle And Hotel » conclut l´album, comme une ivresse que l´on cherche pour oublier la douleur. Neuf pistes sans rien à jeter. Une petite perle de talent et de sincérité brillant parmi la production folk actuelle.

Haytham Safia

Blossom

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Palestinien installé en Hollande, Haytham Safia est jeune musicien de oud ; mais également un musicien de formation classique dont les oreilles demeurent grandes ouvertes. Il a bien entendu consacré une grosse partie de sa production à la musique orientale. Mais il a aussi formé un quartet de jazz et opéré un mélange entre la musique classique orientale et le blues au sein du projet No Blues. Ce ‘blossom’ a été enregistré d’une telle manière, qu’on aurait pu craindre le pire. Aucun des musiciens impliqués ne s’était rencontré et n’avait joué ensemble auparavant. Cependant, chacun est parvenu à apporter sa touche personnelle aux compositions de Haytham Safia. Loin d’être stérile et froid, le résultat dégage une chaleur et une cohésion étonnante, malgré le casting disparate qui a présidé à la conception du disque. Contrebassiste, batteur et saxophoniste issus de l’école du jazz, violoniste palestinien, clarinettiste classique, percussionniste africain et joueur de Qanun galiléen se sont donc réunis pour contribuer aux arrangements des compos classiques orientales de Haytham Safia. Une musique pas facile mais de goût, qui s’apprécie au fil des écoutes, contrairement à ce que la pochette ratée laisse augurer.

 



Ben Westbeech

Welcome To The Best Years Of Your Life

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Welcome to the best years of `Brit Hop'. Engendrée par des artistes tels que Jamie Lidell, The Streets voire Plan B et menée aujourd'hui par Jamie T et autres Juste Jacques, cette scène grandissante accueille un petit nouveau ayant tout d'un premier de classe. On se doutait que l'année 2007 serait une année exceptionnelle pour la musique mais là, on ne sait plus où donner de la tête ! Ben Westbeech débarque de son Bristol natal, emportant dans ses valises un premier ouvrage remarquable. A l'instar de son grand frère spirituel de Jamie Lidell, Ben marie des éléments pop, funk, soul et jazz comme un dieu.

Maître de l'espace urbain, le jeune homme sautille gaiement de toit en toit. Ne prenant même pas le temps de s'arrêter pour souffler, il exécute pirouette sur pirouette sans ne jamais se brûler les ailes. Le mecton tient la longueur sans s'essouffler, sans nous emmerder. Le génie du premier essai de Westbeech procède essentiellement de son art à pondre des morceaux variés. Aucun des quinze titres n'est comparable au suivant. En résulte des perles allant de pair avec la touche `repeat' (les géniaux « Gotta Keep On », « Stop What You're Doing », « In/Out »). Ben Westbeech n'hésite pas à embellir son ouvrage de quelques prodiges instrumentaux (« Bright Future », « Beauty », « Grey Skies ») et semble prendre son pied à se montrer audacieux. En témoignent la touche drum'n'bass de « Get Closer » mais également « Dance With Me » et « Pusherman », deux plages qui auraient pu être interprétés par un Justin Timberlake circa « Justified ». Il est bel et bien né le divin enfant.

Tom Doughty

Running free

Écrit par

Tom Doughty est né en Angleterre. Dans le Cheshire. Quelque part dans la campagne où s’étirent des champs à l’infini. Il apprend à jouer de la guitare dès son plus jeune âge. En compagnie de son frère, mais surtout en solitaire. Il développe un style fingerpicking en s’inspirant des artistes britanniques sacralisés par le mouvement folk des années soixante : Davey Graham, Bert Jansch et John Renbourn. En 1974, il est victime d’un grave accident de moto. Cette mésaventure lui laisse des séquelles : il devient paraplégique. Il délaisse alors sa guitare pendant dix ans avant de la reprendre et se remettre à travailler avec acharnement. A la recherche d'une technique personnelle, il écoute Leo Kottke, Bob Brozman et Kevin Brown. Il joue de la ‘lap slide’ ou encore de la guitare ‘résonator’, dont le son métallique est très caractéristique. Il se lie d'amitié à Brozman et finit par sortir un premier album en 2002 : "The bell".

"Running free" constitue donc son second opus. Bien qu'il soit inspiré par le blues acoustique, il se dégage indéniablement de sa musique une sensibilité folk, ou plus exactement country folk, dans une atmosphère qui sent bon la campagne anglaise. Tom chante d'une voix claire qui correspond parfaitement à son univers sonore ; mais il est avant tout un remarquable gratteur. Il se complait d’ailleurs fort bien dans l'aventure instrumentale. L'album manifeste une unité évidente dont je retirerai des petits trésors de délicatesse et d’authenticité. Et tout d’abord "Your picture has faded". Un titre d’ouverture empreint d’une grande pureté. Terry Jones s’y réserve l'harmonica. Une plage écrite dans un style fort proche du pianiste de blues Walter Davis, dont il reprend également l’émouvant "Tears came rollin' down", plage au cours de laquelle Doughty laisse éclabousser sa sensibilité naturelle. Dans le domaine du blues, j’épinglerai une adaptation très personnelle du "Catfish blues" de Muddy Waters, une version bouleversante du "Some these days", de Charley Patton et puis la cover "Brownsville blues" de Furey Lewis, caractérisé par la magie de la slide. Parmi les plages instrumentales, je mettrai surtout en exergue la complexité de son exercice de style opéré sur "Eleanor Rigby" (des Beatles bien sûr!), l'émotion palpable qui émane de sa version du "Every time we say goodbye" de Cole Porter ainsi que du traditionnel "Black Orpheus" qu’il interprète en duo avec Woody Mann, un autre musicien talentueux à la guitariste acoustique.

                       

Rich Cohen

Sour mash

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Originaire de Pittsburgh, en Pennsylvanie, ce jeune musicien a longtemps vécu au sein de sa famille, à Los Angeles, avant de rejoindre New York, il y a une dizaine d'années. Depuis, il y est resté! Musicien très sollicité, il est parvenu à se forger une identité musicale en intégrant de nombreux éléments issus de styles divers : du blues bien sûr, mais également du jazz et du rock'n'roll. Il nous invite à accomplir un tour des States : du blues de Chicago aux rythmes de la Nouvelle Orléans, en passant par les shuffles texans, le jump et le swing californien. Il semble donc bien se nourrir dans ce creuset qui constitue le blues le plus populaire aujourd'hui. Pour enregistrer "Sour mash", il a reçu le concours de ses musiciens, en l’occurrence le Blues Prescription ; c'est-à-dire une section rythmique constituée du bassiste Admir ‘Dr Blues’ Hadzic et du drummer Barry Harrison (ce solide musicien de couleur noire a longtemps sévi chez le backing band de Johnny Copeland) et enfin sa fille Shemekia. Pour concocter cet opus il a également fait appel à de solides connaissances : George Papa George aux claviers et surtout Jason Ricci à l'harmonica. Considéré comme un jeune prodige, ce dernier vit à Nashville, compte déjà trois albums personnels à son actif et drive son propre groupe : New Blood. Le Rich Cohen Blues Band avait déjà gravé un elpee en 2005 : "Who's that knocking".

En ouverture, Rich attaque "Can't do nothing about it". Du blues solidement rythmé destiné à donner rapidement le champ libre à Jason Ricci. Ce véritable prodige joue comme nul autre. Très personnel, son jeu est basé sur une accumulation de notes ; mais aussi sur une créativité constante. Cohen embraie aussitôt par un solo construit progressivement. Il monte sensiblement en puissance. La barre est déjà placée fort haut. Instrumental, le titre maître émarge au funk participatif. Il est alimenté par tous les instruments : les percussions de l'ami Rod Gross, l'orgue de Papa George et la basse d'Admir ; pendant qu’à l'avant-plan, les cordes tissent des arabesques dans un contexte jazz funk. Dans le même registre, les musiciens adaptent "2:19", une compo signée Tom Waits mais revue et corrigée suivant leur imagination. Rich murmure des mots hypnotiques tandis que les instruments creusent de nouveaux sillons novateurs. Autre instrumental, "Bounce & burn" permet à Cohen de swinguer et de jumper sur les cordes. Rich chante de son timbre rocailleux et quelque peu nasillard une version très rafraîchissante du "Floating bridge" de Sleepy John Estes. L'orgue Hammond nous plonge dans un climat décontracté. Jason apporte sa touche émotionnelle de l’instant à l'harmo. Il se fait avare de ses notes pour mieux faire passer le message et céder le témoin à Rich dont les notes sont puisées au plus profond de sa sensibilité. Véritable rampe de lancement à ses solistes, Dr Blues assure le rythme sur "Shame on you", un shuffle classique à la texane. Cohen est un musicien brillant. Et il le démontre constamment. Il emprunte même la technique d’Hubert Sumlin sur "Rx Blues", avant de se mettre à délirer, à improviser, à dénicher des notes improbables sur un thème proche d'Howlin' Wolf. La Blues Prescription poursuit son invasion victorieuse par un nouveau shuffle intitulé "Who's that knockin'?". Impossible de tenir en place : un sommet ! La finale a été immortalisée en 2006, au Trumpets de Montclair. Un morceau ‘live’. Près de 10' de défonce boogie exécutée sur le thème du "Shake your hips" de Slim Harpo.

Non seulement cet album est d’excellente facture, mais il constitue une véritable découverte. Rich est un musicien qui déborde d’idées. Il a ainsi mis d’autres projets en chantier. Dont une approche exploratoire et introspective consacrée à l'utilisation des instruments à cordes acoustiques ; un dessein notamment concrétisé par l’elpee "Moods and meditations", paru en 2005. En outre, il trouve encore le temps de partager un duo acoustique en compagnie de l'harmoniciste Miguel Weissman. Leur album "Hollow log" devrait sortir d'une semaine à l'autre et présenter une facette de blues traditionnel, plus proche du Delta du Mississippi.