La substitution d’Edouard van Praet

Edouard van Praet a publié son nouveau single, « Remplaçable », ce 2 mai 2024, une chanson délicate et rêveuse à la basse hypnotique, aux synthés mignons et aux guitares discrètes. Entre pop et punk doux, les paroles en français à la reverb’ profonde évoquent…

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L’amour étrange de Coilguns…

Coilguns sortira son nouvel elpee, « Odd Love », ce 22 novembre 2024. En attendant, le combo suisse dévoile un nouveau clip / single, « Generic Skincare », véritable hymne post hardcore et pièce centrale du prochain album qui devrait plaire aux fans de…

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Misha

Teardrop Sweetheart

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Précieux et soignant l’esthétique de leur univers, John Chao la superbe Ashley Yao n’en finissent plus de parler d’amour. Enrobés dans une pop acidulée, les baroudeurs (New-York, Paris, Hong Kong) égrainent une fleur pour tenter d’en replanter les semences tout autour d’eux. Collées aux valeurs d’une douceur partagée, les onze compositions de « Teardrop Sweetheart » peuvent prêter à sourire. Naïveté, espoir, amour sont des sujets assez complexes et pourtant rarement pris au sérieux. Se débarrassant d’un glamour rutilant, c’est par une pop légère aux 1 000 parfums que les amoureux dédouanent leur carrière musicale débutante. Signés chez Tomlab (Deerhoof, Ninja High School, Tujiko Noriko,…), le duo affiche un côté inexpérimenté et plonge parfois dans un univers sonore un peu niais, mais n’y coule jamais à pic. Remarquablement mixées, les très courtes 39 minutes de l’album permettent de passer un moment de douceur et d’intimité. Même si la qualité de l’ensemble est à souligner, il n’en suscite pas moins quelques interrogations ; et en particulier sur la nature d’un style manquant parfois de charisme. Reste à leur souhaiter de parvenir à transformer encore plus leurs émotions. Et attendons la suite… pour voir.

Orchestre International du Vetex

Flamoek Fantasy

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Petit retour en arrière. Nous sommes en 2004. A Courtrai. Dans les locaux d’une ancienne usine de textile : Vetex. Un comité de quartier entreprend d’y jouer une pièce de théâtre. Cherchant des musiciens capables d’animer leur projet, ils arrivent à associer musiciens du coin, d’un peu plus loin, voir même transfrontaliers. Une fanfare naît sur le sol poussiéreux de l’usine. Frappant des pieds, des mains et du cœur, l’association musicale qui se devait éphémère s’embrase et s’enflamme sous les vivats. L’Orchestre International du Vetex est né. Une troupe atypique, cherchant à intégrer dans leur univers celui des autres. D’ici ou d’ailleurs. La formation ne se quitte plus, multiplie les ‘répètes’ et fiestas improvisées. Dix-neuf poilus au trombone, clarinette, sax, etc., se délectent d’énergie en soufflant de tous leurs poumons, la joie d’être ensemble. En 2005, « Le Beau Bazar », leur premier opus, voit le jour chez Via Lactea (Amapranoïa, La Kinky Beat, Radiochango Soundsystem,…) Forts de cette première expérience gravée dans la liesse, l’équipe attaque ensemble les 80 dates de concerts programmées. C’est une unité, une entité unique répartie intra-émotionnellement. Sans doute marqués par les voyages de la tournée, c’est sur ce thème qu’éclot « Flamoek Fantasy », le dernier né de la tribu. Tel un enfant du voyage, on sent les influences qui on empli les oreilles et nourri la culture des musiciens. Une énergie communicative qui donne envie de danser, de faire la fête et d’embrasser son voisin. Un chouette album. Positif. Où la bonne humeur entre sans s’imposer. Et qui donne la pêche, en plus…

Strategy

Future Rock

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‘Pour apprendre quelque chose aux gens, il faut mélanger ce qu'ils connaissent avec ce qu'ils ignorent’ dixit Alfred Hitchcock. Paul Dickow aux voix, instruments, fûts et programmation, semble suivre fidèlement cette ligne de conduite. A la fois funk par sa guitare, electro par les beats et les claviers, acoustique par des claquements de mains et dub dans sa douceur. Le style electronica ambiant de « Future Rock » semble remonter en se collant aux parois, le bord d’un tuyau où s’échappe des effets reverb’ à l’infini. Aligné dans la collection de Kranky (Deerhunter, Autistic Daughters, Jessica Bailiff, …), « Future Rock » prend des allures de laboratoire où le rock se fait discret pour ne suivre qu’un chemin unique en harmonie avec la voix robotisée de l’auteur. Tel un sudoku version expert, les éléments prennent place là ou nulle part ailleurs ils n’auraient pu se trouver. Si la structure est aérienne, on repose de temps à autre les pieds sur terre afin de profiter d’un rebond jouissif qui mènera encore plus haut. Une excellente plaque, pleine de surprises, propice à l’envoûtement, bénéficiant d’un nom de scène et d’album tout à fait adéquats. Résumé parfait de mixtions longues de 57 minutes.

Tuk

Shallow Water Blackout

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Depuis quelques années, l’essor musical de la Flandre s’est catapulté à des années lumières de nos petites prétentions nationales. Sans le savoir, la Belgique enfantait un label pointu, innovant, captivant, adulé des critiques internationales : (K-RAA-K)3. Ce tourbillon artistique déployait ainsi une nouvelle approche musicale, un sens de l’éveil permanent, mettant nos sens et nos sensibilités à l’épreuve. Pour l’heure, le label lâche un disque sublime : « Shallow Water Blackout », deuxième album de Tuk, pseudonyme croustillant derrière lequel se cache le remuant Guillaume Graux, graphiste, vidéaste et bidouilleur allègre. S’il est ici question d’electronica, l’expérimentation dépasse de loin la fiction. Grand protagoniste de cette échappée spatiale, le laptop détient les clefs des circuits vitaux d’une musique qui doit autant aux impulsions organiques que mécaniques de son géniteur. Les microsamples se suivent et se retranchent derrière une multitude d’effets : bombardement de clicks et de cuts syncopés, beats granuleux à souhait. Pas loin des échappées de Fennesz, cet album de Tuk dispose de toutes les cartes en main pour devenir la pierre angulaire d’une électronique cérébrale teintée de noir, de jaune et de rouge. Une expérience à ne manquer sous aucun prétexte.

Grand Island

Say no to sin

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Grand Island est l’histoire d’une boîte de Pandore qui explose à la figure de Candide. Des banjos contorsionnés font l’école buissonnière, et l’émotion folk se métamorphose sans complexes en indomptable punk-rock. D’emblée, les racines norvégiennes tombent en poussière devant ce rythme hybride à l’allure plus américaine que scandinave. Dans un tour de main surprenant, les frères Gustavsen et Brodersen vont et viennent entre un héritage folk appalachien et des emprunts aussi lunatiques qu’excentriques.

Sur « Love is a dog from hell » planent les sonorités 70’s, tirées par des orgues hammond surexcités et la voix d’un Tom Waits pressé; « Fountain » surprend par son rock garage 90’s acheminé par des cuivres à la solennité guerrière. « Set your house on fire » substitue aussi naturellement de tremblantes vocalises rappelant le Devendra Banhart de « Oh me o my » en roulements de batterie aux influences métal. « Good enough » continue de puiser dans l’incongru en explosant dans un punk effréné après avoir aligné coup sur coup les banjos bien country, les chœurs gospel, et l’émo-rock écorché de Dinosaur Jr. Zéro complexe, comme sur le dernier morceau où une voix tremblante à la Eels est instantanément transfigurée par des guitares zélées, sur lesquelles flottent les backing-vocals d’une invraisemblable Enya sous exta. Chaque morceau semble ainsi parcourir l’encyclopédie de la musique, juxtaposant sans transition évidente des intermèdes issus des répertoires les plus inattendus. En ressortent 11 titres de girouette à la fois fiévreuse et nonchalante; et c’est précisément dans cette urgence bordélique façon Go team que les Norvégiens se rendent les plus sympathiques. « Say no to sin » est sans conteste un album curieux et imprévisible. Il reste que ces changements d’humeur peuvent faire surgir l’impression d’une succession d’interludes qui n’en finit pas d’être transitoire. On sera capable d’en perdre la tête, s’y abandonnant volontiers pour ces morceaux festifs où l’autodérision déclenche un franc sourire, moins volontiers lorsqu’ils tombent dans un cliché power pop -comme c’est le cas du single « Us annexed »-, acheminant un riff captivant et prometteur en refrain-tube déjà (trop) familier. Mais au-delà du pointilleux, Grand Island séduit par son énergie délicieusement addictive, irrésistible pour qui apprécie l’improbable folk endiablé.

Bodi Bill

No More Wars

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Une fois n’est pas coutume, cette galette electro particulièrement soignée sur l’image débarque en direct d’Allemagne. Décidément, nos amis Teutons semblent ne plus déverser que ce type de musique dans leurs oreilles. Nous ne nous en plaindrons pas. Le label Sinnbus sort en même temps 3 artistes : Beach, Monotekktoni et le duo, allemand donc, Bodi Bill. Un son diversifié, tant sur le ton que dans la construction caractérise « No More Wars ». Dès les premières mesures, nous sommes plongés au sein d’un univers privé, au sein duquel les sonorités s’approchent et nous baladent sur un rythme apaisant. Telle des balles magiques propulsées dans une pièce capitonnée, les beats sourds surgissent, résonnent lourdement et de manière répétitive. Le travail progressif opéré sur les 10 plages passe par « Traffic Jam », une compo qui mélange cordes et effets sur une voix plaintive, éveillant un parfum lointain de Radiohead. Mais n’est pas Tom York qui veut, et la flagrance s’estompe au fil de la chanson et surtout du reste de l’elpee. D’étape en étape, on change de style. D’un début d’opus intimiste, on transite par la house pour atterrir dans la techno, en fin de parcours. Heureusement, « Straw Hats » vient calmer les esprits en se réservant une halte apaisante au beau milieu des beats lassants qui peuplent les dernières compos. Affichant dès le départ, un potentiel plutôt intéressant, « No More Wars » se perd progressivement en effets inutiles et beats abscons. Dommage, mais un album sympa quand même.

Devon Allman

Torch

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Lorsqu’on évoque la famille Allman, on pense immédiatement au célèbre groupe des frères Allman, une formation issue de Macon en Georgie, et dont le malheureux Duane, génie de la slide, est trop tôt disparu suite à un accident de moto. Depuis, son frère Gregg est devenu le leader incontesté de l’ABB. Devon est le fils aîné de Gregg. Il a vécu auprès de sa mère à St Louis, dans Missouri ; mais il a hérité des gènes musicaux de son célèbre paternel. Devon est devenu guitariste, comme son oncle, et il possède une voix rappelant manifestement celle de Gregg. En 1999, il fonde Honeytribe, mais abandonne le dessein dès 2001. Cependant, en 2005, il décide de réactiver le projet. Pour la circonstance, Devon est épaulé par Mark Oyarzabal aux drums, George Potsos à la basse et Jack Kirkner à l'orgue. La formation est sur la route depuis et a notamment ouvert les concerts de Gov't Mule, Little Feat, Cheap Trick et, bien entendu, de l’Allman Brothers Band. "Torch" constitue le premier album de Honeytribe. Il a été enregistré aux studios Ardent de Memphis pour le label LiveWire. Provogue se charge de la distribution européenne.

La plage éponyme ouvre l’opus. Une plage qui boute instantanément le feu aux poudres. Faut dire qu’une chanson qui s’intitule "Torch" est lourde de significations. Ce brûlot met en exergue le talent des différents acteurs ; mais surtout la guitare et l'orgue, comme chez l’ABB. Instrumental, "Mahalo" flirte avec les origines sudistes. Une plage que j’apprécie tout particulièrement. A cause de cette coloration sonore proche de Santana, et puis des accords bien en avant concédées par la Gibson Les Paul de Devon. Sans oublier l'orgue Hammond très lyrique soulignant chaleureusement la ligne mélodique. Cette remarque procède sans doute de la rencontre entre le fils Allman et du redoutable guitariste espagnol qui drive le Vargas Blues Band, en compagnie duquel il a tourné et enregistré. La voix de Devon n’est pas ravagée et rauque comme celle de son père, mais elle en a le timbre et la puissance. Ce chant est ainsi bien mis en valeur tout au long de la reprise impeccable de l'une des plus célèbres chansons de Bob Marley, "No woman no cry", un fragment au cours duquel la guitare bénéficie du concours de Pedro Arevalo, invité à la slide. Le jeune Allman signe "When I call home", une bien jolie ballade blues. Il la chante passionnément tout en se réservant une envolée très remarquée sur les cordes. "Perfect world" est un blues puissant aux accents volontairement dramatiques. Les riffs sont très appuyés. La section rythmique passe en force. Une situation idéale pour permettre enfin à la guitare de tenter l’aventure. A cet instant la voix de Gregg n’a jamais été aussi proche de l'organe paternel. Proche de l’ABB mais en plus coriace, "Mercy mercy" trempe dans le blues rock sudiste. Devon n'assure que la guitare rythmique, cédant le rôle de soliste à un invité prestigieux : le jeune Joe Bonamassa. Dans son style désormais bien connu, ce dernier en profite pour déverser une orgie de notes. Toujours aussi rugueux, "Something I know" pêche un peu par son excès de densité ; un titre cependant bien imprégné des claviers de Kirkner. Southern blues savoureux, "Heaven has no mercy" autorise la cohabitation entre le quatuor largement amplifié et la National steel slide d'Arevalo. Le spectre de l’Allman Brothers Band réapparait chaque fois que la Gibson de Devon est rejointe par la slide de Pedro Arevalo. "Why you wanna bring me down?" en est probablement la plus belle illustration. Mais le chemin est encore long avant de rivaliser avec le plus célèbre des jam bands sudistes. Bref intermède instrumental, "511 Texas Avenue" est uniquement interprété par Devon à la guitare acoustique. Cet album de bonne facture, mais trop court, s’achève par le vigoureux "Nothing to be sad about". 

Mos Def

Mos Definite

Écrit par

Depuis la sortie du triste « True Magic » -il n’avait de magique que le nom- on se demande ce qui est arrivé au talentueux ‘emcee’ de Brooklyn. Et depuis qu’il s’est reconverti en acteur, il faut reconnaître qu’il s’est montré plutôt discret dans l’univers de la musique. Malgré les quelques bons moments à retenir, le dernier album de Mos Def était sorti un peu n’importe comment, sous un bien triste package, sans pochette et la moindre info. Pire encore, de nombreuses plages de « TrueMagic » respiraient le cynisme et l’envie d’en finir avec la musique… Plus engageant, « Mos Definite » constitue un recueil de maxis glanés et de collaborations opérées au fil du temps. Ce disque nous rappelle ainsi le grand talent du bonhomme, dont le premier album solo tourne encore sur nos platines. Les plus curieux d’entre vous se délecteront à l’écoute de titres enregistrés en compagnie de Talib Kweli (ancien compère de Black Star), Macy Gray, Guru, Dj Premier, De La Soul ou encore Dj Honda. Du hip hop newyorkais sans concession et direct mais qui ne crache pas sur des moments plus pop et mélodieux, dans la droite ligne de A Tribe Called Quest. Parmi les meilleures plages, on retiendra « What’s That » rehaussé par la présence de De La Soul, le pop « Summertime », l’excellent « Make It All Better » flanqué de Talib Kweli et Q-Tip ou encore le lyrique « Travellin Man ». D’autres fragments sont évidemment plus dispensables, mais devraient plaire aux fans de Mos Def. Par contre, si vous ne connaissez par bien l’homme, on vous conseille plutôt de vous procurer d’abord l’excellent « Black on Both Sides ».

Rabbits & Carrots

Soul Latino

Écrit par

Toujours à la recherche des héros oubliés du continent américain, les activistes de Vampi Soul ont exhumé des limbes l’unique album de Rabbits & Carrots, une formation soul-funk mexicaine fondée par les frères Agüero. Cet elpee était paru en 1969. Il rassemble les reprises de classiques de Jorge Ben (« Pais Tropical »), James Brown, Kool & the Gang, Sly & the Family Stone, Rufus Thomas et même Nino Rota, le compositeur attitré de Federico Fellini. Des relectures souvent instrumentales mais empreintes de personnalité et de sens du groove. Bien que parfois anecdotique (on se perd quelquefois dans la jam funky stérile), cet opus recèle quelques titres dignes d’intérêt. A l’instar de la version espagnole de « Express Yourself », le funky « Las 4 culturas » inspiré de James Brown et le spoken word de « Spill the Wine ».

Esma Redzepova

Gypsy Carpet

Écrit par

Légende vivante de la musique ‘rom’, Esma Redzepova a été baptisée la ‘reine des tziganes’. Elle chante depuis plus d’un demi-siècle. Accompagnée de son mari Stevo Teodosievski, elle a popularisé la musique yougoslave en tournant dans les pays sous le giron soviétique mais aussi les pays ‘non-alignés’. Après la mort de son mari, elle a abandonné l’idée d’entrer dans un couvent et s’est fixée dans une maison luxueuse (qu’elle va bientôt céder à une fondation), au sein de sa Macédoine natale. Au cours de son existence, elle a adopté pas moins de 46 enfants devenus pour la plupart ses musiciens attitrés. Elle a enregistré ce disque en compagnie de sa grande famille, une œuvre qui explore les différents aspects de la musique des Balkans. Elle y adapte des traditionnels, mais s’y réserve également quelques compos originales. Un mélange soigné et brillamment exécuté (accordéon et percus mènent la barque) rappelant parfois la musique orientale, le kletzmer et la culture méditerranéenne. Toute une structure sonore destinée à mettre en exergue la voix impressionnante de la ‘gypsy queen’ dont le style théâtral et très émotionnel rappelle les chants du sud de l’Italie, surtout dans la manière d’allonger les voyelles. Un personnage digne d’un film valant la peine d’être découvert.