Fuji-Joe présage la canicule…

Après avoir accordé des concerts pendant un an à Paris et accompli un passage en Angleterre en début d'année, Fuji-Joe sort son premier Ep, « Soleil brûlant ». À travers 3 titres, Fuji-Joe revendique être à l'origine du meilleur Ep de ‘post-punk noisy french…

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La douce fantaisie de Spell Trouble…

Maximilan Seifert, aka Spell Trouble, est un musicien établi à Berlin. Son nouveau titre, « Soft Fantasy », constitue le deuxième d'une série de morceaux qui seront publiés cette année sur le label suisse Irascible Music. Sur « Soft Fantasy », il ne s'agit…

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Billy Blue

Blues in my room

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Alias Billy Blue, William Strauss est originaire de Long Island, non loin de New York. Il y a plus de trente années qu’il trempe dans le blues. En 1980, il fréquentait les Sunday Blues Jams du regretté souffleur Bill Dicey. A cette époque, il vivait à New-York. Il rencontre Jerry Portnoy en 86. Ce dernier le convainc de s'établir à Boston, où la scène blues est alors particulièrement florissante. Des groupes ou des artistes comme Roomful of Blues, Sugar Ray and the Bluetones, Ronnie Earl et Duke Robillard y sévissent alors avec bonheur. Il fonde son Billy Blue Band en 88, mais cesse de jouer en 1990. Au cours des années suivantes, on  ne le voit plus guère ; et pour cause, il passe son temps à étudier le style de Little Walter. Chez lui. En détail. Mais en 2000, il émigre à Worcester, dans le Massachussetts. Il y retrouve les musiciens de son Billy Blue Band avec lesquels il avait gardé le contact. En l’occurrence Pete Henderson à la guitare, Brian Rost à la basse et Justin Berthiaume aux drums. « Blues in my room » marque ses débuts discographiques. Il a été enregistré au Club 39 à Sudbury.

L’opus s’ouvre par "Hard hearted woman", une plage signée Big Walter Horton. L’interprétation est assez classique. La formation est renforcée par une section de cuivres réunissant des instrumentistes notoires : Sax Gordon Beadle au sax ténor, Doug James au sax baryton et Scott Aruda (musicien de Toni Lynn Washington) à la trompette. L'harmonica est bien mis en évidence sur le devant de la scène. Billy souffle puissamment mais respectueusement. Sax Beadle en profite pour mettre également le nez à la fenêtre. David Maxwell s'assied derrière le piano et attaque le "Sugar sweet" de Mel London. La version proposée, qui figure également au répertoire de Muddy Waters, est excellente. Le turbo est dans l'harmo. Le style adopté est proche de Little Walter. Du très bon travail ! L'esprit du blues de Chicago pratiqué dans les années 50 est parfaitement respecté ; et Blue s’y attarde en l’adaptant à sa sensibilité personnelle sur des œuvres signées Little Walter. Des instrumentaux : "Big Leg Mama" et "Don't need no horse". Il partage également un duo passionné et talentueux en compagnie de David Maxwell pour interpréter le superbe "I got to find my baby". Une compo issue de la plume de Willie Dixon, mais figurant au répertoire de Walter. Billy passe le relais à son guitariste, Pete. Il tire son épingle du jeu tout au long de la cover d’"I get evil (Don't you lie to me)" d'Albert King. Il y dispense de belles et courtes phrases empruntées au Roi Albert. Billy a également signé six compositions personnelles. Elles se démarquent du blues de Chicago. Notamment "I'll come running back". Nous atterrissons ensuite à Memphis. Le son Stax est largement cuivré. Le piano de Bruce Bears (du Duke Robillard Band) virevolte. Soutenu par le sax baryton de Doug James, la trompette d'Aruda et dynamisé par les riffs rythmiques d’Henderson, "Let me know" s’autorise une aventure dans le funk. "So afraid of losing you" lorgne vers la soul de New Orleans. Mêlant blues paresseux et ballade swamp pop façon Earl King, "Baby come back home" s’attarde en Louisiane. "I'm falling in love with you" évolue dans un style très proche du Roomful of Blues : le big band sound. Et pour que cette chronique soit complète, sachez que cet elpee d’excellente facture inclut une reprise tonique du "Everybody's in the mood" d'Howlin' Wolf. Pete Henderson se déhanche à la manière des célèbres gratteurs de la West Coast, tout au long de cette plage qui adopte un style jump...

DJ Mayonnaise

Still Alive

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A l’heure où certains étaient prêts à lui dédier un requiem, Dj Mayo sort son nez des caisses de vinyles pour afficher haut la couleur : ‘still alive man’ ! Huit ans quand même : il y avait de quoi être inquiet. Huit années pendant lesquelles plus rien n’est sorti de ses bacs privés. DJ Mayonnaise n’est cependant pas resté inactif. Il a mis à profit cette période pour s’impliquer de manière plus discrète dans des projets du label Anticon. Soit en posant quelques scratches et mixes. Par exemple sur « Battle of humans » de Sole ou « Tending To The Sheep » de Moshe. Soit dans le rôle de producteur comme sur « The Other Side Of The Looking Glass » de Alias, pour ne citer que celui là. Tel un être enfermé dans le noir pendant des années, l’Américain Chris Geer rouvre les yeux dans la pénombre, lors du le nébuleux « Still Alive ». Pas de retour en fanfare, c’est le ténébreux « Post Reformat » qui sert de base de lancement. Au fur et à mesure des morceaux, la lumière s’intensifie et projette une qualité de mixes et de scratches destinés à bluffer. Le paroxysme de cette résurrection se croise à la sixième plage pour un « Strateegery » étonnant et purement hip hop. L’effort fourni tout au long de ce morceau pousse sans doute l’auteur à se calmer petit à petit pour terminer l’album sous une forme semblable à la mise en route : calme mais présente. Un univers inquiétant, un rien redondant sur la longueur, mais musicalement agréable dans son ensemble.

The Electric Soft Parade

No need to be downhearted

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En 2003, suite au flop enregistré par leur album « An American adventure », la formation de Brighton décide de mettre son aventure entre parenthèses. Faut dire que la déception était énorme. D’abord beaucoup d’argent avait été investi pour promotionner cet opus. Et puis paru en 2002, « Hole in the wall » avait décroché le prix Mercury. Un succès qui en appelait un autre… Ce qui explique sans doute pourquoi, déçus par la tournure des événements, les frères White ont alors choisi de monter un projet parallèle : The Brakes. Mais il faut croire que l’E.S.P. leur tient particulièrement à cœur ; car en 2005, le groupe s’est reformé et a concocté un Ep : The Human body ». Puis a recruté un bassiste, Matt Taites et un drummer, Matt Priest, avant d’enregistrer son quatrième album, « No need to be downhearted », un disque manifestement destiné à séduire le public américain. Et pour cause, à l’instar de leur EP, il y sera distribué.

Maintenant, ce n’est pas une raison suffisante pour que les Yankees se jettent sur cette plaque. D’autant plus que la solution sonore d’E.S.P. demeure fondamentalement britpop. La production hyperléchée constitue davantage un argument de poids. Le soin apporté aux harmonies vocales, aussi (et pas seulement à cause des remarquables 20 secondes chantées a cappella du morceau caché). Beatlenesques (dans l’esprit du pot-pourri occupant toute la seconde face de l’elpee « Abbey Road ») ou réminiscentes de Simon & Gardfunkel. Faut dire que les voix d’Alex et Tom White se conjuguent en parfaite harmonie. Et puis, une présence plus marquée de synthés. Comme chez le défunt Grandaddy. Ces lignes directrices sont bien sûr chargées de nuances. « Shore song » nous plonge ainsi dans le psychédélisme ‘sydbarretien’. Elégamment orchestré, « Life in the backseat » évoque The Divine Comedy ; même la voix emprunte les inflexions de Neil Hannon. Noisy pop, « Woken by a kiss » est hanté par les shoegazers Ride. « Have you ever felt like it’s too late ? » et « Appropiate ending » auraient pu figurer au répertoire de Teenage Fan Club. Légèrement funkysant, le contagieux et excellent « If that’s the case, then I don’t know » mériterait une gravure en single. Propulsé par les accords d’un piano vivifiant, « Cold world » lorgne aussi bien vers l’univers de Paul Mc Cartney que de Ben Folds Five. C’est également la seule compo récupérée de l’Ep. Délicieusement suranné, « Come back inside » aurait pu figurer dans le répertoire des Fab Four à leurs débuts (cette mélodie !), s’il n’y avait ces nappes de claviers synthétiques (Llama Farmers ?) Et l’album se termine comme il a commencé : par le titre maître. Une compo intimiste, ténébreuse, dominée par le piano, portant le même titre. Encore que la seconde version s’achève par le silence de la nature, un silence uniquement troublé par le chant d’un merle siffleur…

The Guggenheim Grotto

…waltzing alone

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Franchement, cette formation irlandaise aurait pu trouver un nom plus facile à prononcer. Et qu’elle ne vient pas se plaindre si son patronyme est massacré. The Guggenheim Grotto (je ne le dirai plus) est un trio drivé par un certain Kevin May, dont on prête un talent de lyriciste aussi riche que celui de Mike Scott (Waterboys). Les textes de ses chansons sont d’ailleurs reproduits à l’intérieur du booklet. 28 pages abondamment commentées et enrichies de photographies ainsi que d’illustrations qui pourraient figurer dans une bande dessinée. Le tout habillé d’un digipack luxueux.

Le trio voue une grande admiration à Leonard Cohen, mais si la plupart des compos de « …waltzing » baignent au sein d’une mélancolie douce, elles ne sombrent pratiquement jamais dans la sinistrose. « Koan » constituant l’exception qui confirme la règle. Et pour cause, un violoncelle lancinant entretient un climat lugubre. A contrario, ce violoncelle ondoie littéralement tout au long de « A lifetime in heat ». Les voix de Kevin May et de Mick Lynch sont remarquablement complémentaires. Beatlenesques (double blanc) sur « Philosophia », le morceau qui ouvre l’opus. Dignes de Simon & Gardfunkel sur « Ozymandias ». Aussi obliques que chez Radiohead sur « Portmarnock beach boy blue ». Minimalistes, intimistes et tellement proches d’un David Crosby sur « Gold truth ». Légèrement soul tout au long de « Vertigo », une plage caractérisée par les accords de piano jazzyfiants. Quoique riche (drums, percus, claviers, glockenspiel, guitares acoustique et électrique, basse, contrebasse, accordéon, wurlitzer, etc.), l’instrumentation est judicieusement et parcimonieusement consommée. La sèche est souvent jouée en picking. On y entend même les doigts qui glissent sur les cordes. Mêlant habilement pop et folk, leurs chansons s’aventurent cependant également dans l’univers du rock. Très prudemment. A l’instar de « Told you so », sorte de clin d’œil adressé à Tom Petty et ses Heartbreakers. Même le timbre vocal est aussi haut-perché que celui du natif de Gainesville. Et pour un seul titre dans celui de la country : « I think I love you ». La slide y fait d’ailleurs son apparition. Et pour que votre information soit complète sachez que c’est Shane Power, le drummer, qui a assuré la production de cet album. 

Marilyn Manson

Eat Me, Drink Me

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La bête noire du puritanisme américain est de retour ! Mais tant son ramage que son plumage effraient désormais à peine les grands-parents des adolescentes qui lui vouent un culte. En outre, son rock est aujourd’hui davantage façonné dans l’aluminium que dans l’acier. Nous aurions aimé écrire que « Eat Me, Drink Me » était la suite parfaite de l’excellent « Antichrist Superstar ». Hélas, nous ne sommes pas en mesure de vanter les qualités de cette nouvelle plaque. Un opus insipide concocté par un Révérend Manson qu’on imagine fatigué. Si le premier single « Heart-Shaped Glassed » a déjà fait couler beaucoup d’encre, grâce à un clip aussi putassier que sulfureux, seuls quelques titres se dégagent du lot, dont le relativement heavy « Putting Holes in Happiness » ou encore « They said That Hell’s not hot » aux effluves psychédéliques bien prononcées. Que dire du reste, si ce n’est que l’œuvre montre la facette la plus fadasse de la carrière du gourou gothique. Il flirte même parfois avec My Chemical Romance ( « Just a Car crash away » ) ou la techno/dance la plus commerciale ! Proposée en bonus track, la version remix de « Heart Shaped Glassed » fera le bonheur des accros des dancefloors, mais risque fort de provoquer la nausée chez les fans de métal.

Le déjanté Turbo Negro assure la première partie des dates de Marilyn Manson, sur sa tournée européenne. Il risque bien de lui voler la vedette lors de son passage, le 11 décembre prochain, à Forest National. Une galette peu savoureuse et surtout à oublier au plus vite !

Velvet Revolver

Libertad

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Si les treize titres qui composent le nouveau bébé de Velvet Revolver étaient à la hauteur du phénoménal « Let it Roll », qui ouvre les hostilités, « Libertad » aurait sans aucun doute pu prétendre au titre de meilleur album hard de l’année. Malheureusement, c’est loin d’être le cas.

Petit rappel. En 2003, Slash, Duff McKagan et Matt Sorum, tous ex Guns n’ Roses, s’accoquinent avec Scott Weiland, ex vocaliste de Stone Temple Pilots, toxicomane invétéré en rédemption. La formation, enrichie du guitariste Dave Kushner, écume les clubs de Los Angeles sous le nom de Velvet Revolver. Un joli clin d’œil au groupe d’Axl Rose toujours en plein marasme. Dans le milieu, on ne mise pas 10 cents sur le projet mené par Slash, si bien que Velvet Revolver se voit rapidement coller l’étiquette ‘supergroupe’ sur son grassouillet. Un an plus tard, l’album « Contraband » fait taire les plus sceptiques. Une première plaque propulsée par les hits « Fall to Pieces » et « Slither ». Du béton armé ! Malgré de nombreux problèmes familiaux (souvent liés à des addictions diverses et à des décès de proches !!) les comparses ne baissent pas les bras et s’attaquent à la composition d’un deuxième album. Exit le producteur Rick Rubin. C’est désormais Brendan O’Brien qui façonnera le son du revolver de velours. Et ce « Libertad » se voit par la force des choses plus formaté, plus posé, moins abrasif que son prédécesseur.

L’enchaînement des trois titres d’ouverture s’avère fatal et fera secouer la tête des amateurs de hard rock pur et dur. La guitare de Slash n’a jamais aussi bien sonné, et Scott Weiland effectue de superbes performances vocales. Malheureusement, la suite est constituée de ballades et de titres mid tempo. De belles compos bien propres, mais qui manquent singulièrement de hargne, de sueur… Trop de roses, pas assez de fusils. On se serait volontairement passé des gentillets ‘Ouh, ouh’ qui truffent l’ensemble de cette plaque trop politiquement correcte. Par contre, l’inattendue reprise du « Can’t Get it Out of My Head » d’Electric Light Orchestra fait remonter la température, et le final « Gravedancer » rappelle que le combo est incontestablement constitué d’une solide bande de musiciens.

« Libertad » n’en reste pas moins un album assez recommandable, mais pas indispensable. Je parierais mon vieux perfecto déchiré contre une bouteille de Bourbon que les auditeurs de Classic 21 vont adorer ça !

Liens vers MSN et I-tunes ci-desous: 

http://sib1.od2.com/common/product/Product.aspx?shop=40&associd=4&catno=OD2DI6179544

http://phobos.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/viewAlbum?id=258682501&s=143446

 

30 Seconds To Mars

A beautiful lie

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Il n’est pas nécessaire de solliciter une boule de cristal pour prédire un avenir glorieux à ce cd. Outre une production de poids, cet opus bénéficie de l’omniprésence, à l’écriture des textes et au chant, de Jared Leto. L’acteur américain, vu notamment dans « Panic room », « American Psycho » ou encore « Alexandre ». Et pour nos lectrices, sachez qu’il est aussi connu pour ses talents de séducteur. Il a ainsi vécu une idylle auprès de Cameron Diaz et de Scarlet Johannson. A des époques différentes, bien sûr. Excusez du peu ! Enfin, je ne m’attarderai pas sur le côté ‘people’ du personnage car ce n’est pas le genre de la maison. D’autres médias s’en chargent au détriment du profil artistique et de l’analyse du contenu.

Mais venons-en à cet opus. Dès la plage d’ouverture, « Attack » le groupe nous balance un tube formaté sur mesure, une plage dont la durée oscille autour de 3 minutes 30. Le troisième titre n’est autre que « The Kill », une compo diffusée sur toutes les ondes FM. Et le single « From Yesterday » devrait connaître le même sort. Si ces compos sont accrocheuses, les mélodies ne sont guère originales. Et pour cause, elles évoluent à la croisée des chemins de formations yankees comme Funeral For A Friend, Nickelback ou encore Linkin Park. Honnêtement, je préfère l’acteur Jared Leto. Il tourne d’ailleurs pour l’instant « Mr Nobody », en compagnie de notre Jaco Van Dormael national. Un film à gros budget. Le plus onéreux du cinéma belge d’ailleurs. Reste aussi à voir ce que donnera en live, la défense de cet opus. Mais là aussi il faudra s’attendre à la grosse artillerie plutôt qu’aux petites salles intimistes. Une preuve ? A la rentrée, 30 Seconds To Mars est programmé dans la prestigieuse ‘Brixton Academy’ de Londres…

65daysofstatic

The Destruction Of Small Ideas

Écrit par

Au premier jour, il y eut « The Fall Of Math ». Au second apparut « One Time For All Time ». Au troisième vint l’accomplissement. « The Destruction Of Small Ideas » est, à ce jour, probablement l’œuvre maîtresse des Sheffieldiens de 65daysofstatic. La destruction des petites idées au profit d’idées plus grandes et plus originales. Complexe, osé, barré, ce nouvel exercice de style virevolte entre math-rock classieux et expérimentations hyperboliques d’une précision à couper le souffle. Pourtant sans grande prétention, « The Destruction Of Small Things » atomise les standards du genre en douze morceaux à la fois apocalyptiques (« These Things You Can’t Unlearn », « The Distant and Mechanised Glow Of Eastern European Dance Parties ») et séraphiques (« Don’t Go Down On Sorrow », « Lyonesse »). Un must pour tous les mélomanes en quête d’authentique originalité.

The Bakelite Age

The Art Of… Evil Genius

Écrit par

Quel énergumène peut avoir l’idée saugrenue de faire cohabiter l’esprit des Beatles, de Howlin’ Wolf et des Pixies au sein d’un même groupe ? Le soleil d’Australie aurait-il tapé trop fort sur le crâne de Link ? Cet ex-membre des illustres Meanies, légendes du rock indé australien, réussit pourtant son improbable pari. Entouré de trois acolytes dont on ne connaîtra que les prénoms –Fiona, Ewan et Keiran, respectivement bassiste, batteur et guitariste– cette formation distille, au fil de ce second album, un cocktail explosif et savamment dosé où s’entrelacent blues rugueux, touches ‘popesques’ et dissonances typiquement indie-rock. Derrière ses fûts, Ewan, ex-accompagnateur de Dan Brodie, assure une rythmique précise, lourde et profonde mais jamais envahissante, a l’instar du très groovy « Walkin’ In My Shadow » où les guitares mordantes de Link et Keiran se complètent à merveille. Les chœurs plutôt soignés –voir l’irrésistible « Love Your Nation »– offrent un superbe contrepoint au chant de Link, littéralement nourri au gravier et contribuant largement à la coloration bluesy de cet elpee. Balancée entre inspiration sixties –« Butlerian Jihad » et ses guitares gorgées de ‘fuzz’ semble tout droit jaillir de cette glorieuse époque– et boulets de canon –le sauvage « D-Day »–, la musique des Bakelite Age possède une personnalité propre et laisse augurer, malgré quelques touches mélodiques plus pop, des performances scéniques brûlantes. L’art de génies maléfiques ?

Begushkin

Nightly Things

Écrit par

Jeune, intelligent, plein d’allant, Dan Smith, le jeune prodige caché dans l’ombre de Begushkin, regarde la vie droit dans les yeux pour en soustraire toute la misère du monde. Sur « Nightly Things », son premier essai, il délivre huit complaintes, petits télégraphes mélancoliques chantés d’une voix fragile. En vingt minutes l’affaire est bouclée et le message est passé. Empruntant la tessiture de Will Oldham, Dan Smith brasse les ténèbres sous un éclat lunaire. Là, sous les astres, l’Américain convie l’héritage de Neil Young sans jamais oublier d’élargir ses horizons, toujours plus à l’est. Rencontre improbable entre traditions yankees (country, folk ou rock) et folklore soviétique (écoutez « Stroll With Mine », ses incursions d’accordéon et de violon), cet album pourrait être le préféré de Zach Condon (Beirut). Voilà donc une bien belle rencontre. Crépusculaire et inattendue.