Vendredi Minuit l’heure de Sofia Bolt…

Sofia Bolt est le projet de la musicienne, compositrice et productrice d'origine française Amélie Rousseaux. C'est à Los Angeles, où elle vit depuis son départ de Paris en 2017, qu'elle a enregistré son second elpee, « Vendredi Minuit », ce 10 mai 2024. Entre…

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Brazen tient la distance…

Après près de dix-huit ans de silence trompeur, Brazen (Genève), revient avec « Distance », une épopée indie-rock ambitieuse où s’entrelacent modulations mélancoliques et harmonies vocales sur un tapis instrumental planant. Les huit titres qui composent…

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Ghosts

The world is outside

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Dès les premières secondes de « The world is outside », ça sent le ‘fish and chips’ à plein nez ! L’Angleterre dans toute sa banalité s’est dénichée cinq délégués triés sur le volet. Ici, tous les risques sont calculés, les guitares régulées à satiété, les voix filtrées à souhait. On ose à peine évoquer la production boursouflée de cet album sensé raviver les belles heures de la pop britannique. Comment ose-t-on soumettre pareilles escroqueries au public ? Combien d’Air Traffic et de Keane faudra-t-il encore endurer avant de toucher au black-out ? Qu’essaie-t-on encore de nous faire croire ? Que nous tenons les nouveaux Coldplay ? En réalité, même Chris Martin doit aujourd’hui s’en vouloir d’avoir lancé cette surenchère de lyrisme aseptisé. Ghosts, ce sont les ectoplasmes de la Britpop. Même leur nom de scène fait peur ! Demandez à Casper... Seul lot de consolation de cette triste excursion : Ghosts porte bien son nom. Car, comme tous les fantômes, ils brassent du vide !

The Invisible Frog

Space makes noise

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Oreilles sensibles s’abstenir! On vous reparle de cette galette de The Invisible Frog sortie en 2005. Ce noise rock ne dure que 29 minutes mais fait du bien quand il s’arrête. La noise a toujours été un sujet de polémique, mais on tient à dire à tous les détracteurs de ce genre extrême que le duo bruxellois (guitare/batterie) nous proposait un florilège de grincements de guitare, de contretemps parfaitement adaptés et d’instruments totalement décalés. « Space Make Noise » libère des sonorités d’une subtilité à faire dresser les poils ! On découvre chez ce groupe né en 2003, deux musiciens particulièrement doués, dont l’inspiration oscille très souvent entre The Locust et Pink and Brown. Après plusieurs apparitions sur les scènes belges dont une auprès de Amen Ra et de TIF, le duo a été signé chez Amanita Records et enregistré « Space Make Noise », dans le studio de cette écurie à Biarritz, en France. Un opus qui ne décevra les grands amateurs de noise, freenoise, grindcore, etc. C’est certain, en affichant des représentants tels que TIF, Amen Ra et K-Branding (dont le guitariste actuel jouait dans TIF), la scène noise belge se porte plus que bien !

Kingfisherg

Maverick Mouth

Écrit par

Cartepostale Records nous revient sous la casquette de François Boulanger. A l’instar de Girls In Hawaï, My Little Cheap Dictaphone et Malibu Stacy, cet artiste liégeois est un membre actif du collectif « Jaune Orange », conglomérat de véritables amis souhaitant partager projets et événements musicaux divers. Figé derrière ses consoles et sampleurs magiques, « Kingfisherg » pratique de l’‘abstract hip hop/contemplative electronica’. Un style au nom barbare qui n’explique pas réellement le véritable sens que « Maverick Mouth » tente d’imposer. Sous une expérimentation de sons se dessinent des mélodies apaisantes, rythmées par des beats décomposés et recomposés de façon précise et répétitive. Electronique par sa composition digitale, il remplit son rôle d’aventurier sonore en lâchant un max de crédit dans la créativité. « Maverick Mouth » constitue la deuxième galette de l’artiste. Il avait déjà commis « The Heartspray », sur le même label. En 2005. Les 14 morceaux de ce nouvel elpee semblent venir de au-delà… à moins que finalement ils soient bien plus proches de nous. Marqué par les sons ‘8 bits’ des années 80, le vieux fan de jeu Atari qu’est François Boulanger a rencontré un partenaire à sa hauteur. En l’occurrence François Gustin. Il vient le rejoindre en ‘live’. Cartepostale Records (Hank Harry, Christophe Bailleau, Shelby Trashe,…) prouve une fois de plus son intérêt pour la liberté d’expression et son flair à dénicher des artistes fichtrement audacieux. Ben alors ça c’est cool dis donc…

P.G. Six

Slightly Sorry

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Le talent ne suffit pas toujours à rendre une œuvre passionnante. Du talent, Pat Gubler n’en manque pourtant pas. Vocaliste aux intonations proches de James Taylor, songwriter inspiré et multi-instrumentiste, il nous propose son second album concocté en compagnie de la formation P.G. Dix titres d’une grande beauté. Les instrumentations sont parfaitement léchées, enrobées d’orgue Hammond, de piano électrique et de chœurs féminins.

Pourtant, si l’on n’est pas amateur d’un style globalement folk acoustique, on risque de s’ennuyer ferme ; pour résumer d’une façon un peu abrupte, c’est beau mais c’est très mou. L’enlevé « I’ve Been Travelling » semble réveiller un peu l’ambiance à mi-parcours mais le soufflé retombe immédiatement ; et même le « Sweet Music » final, au début très soul, ne décolle finalement jamais.

L’intérêt de ce disque n’est probablement pas là, mais plutôt dans les arrangements subtils de Pat Gubler ainsi que son jeu acoustique plein de délicatesse. Sans oublier des instants de grâce comme le très beau solo électrique réservé à « Strange Messages » ou encore « The End Of The Winter » au cours duquel la voix murmurante de Helen Rush communique quelques frissons. Une musique belle et lancinante mais à laquelle certains pourraient se sentir retors.

The Pork Dukes !

All the filth !

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En 1976, quatre mauvais garçons, un peu laids et franchement portés sur la chose, décident d’emboîter le pas aux Sex Pistols. Comme en attestent vos dictionnaires du rock et autres anthologies du mode binaire, The Pork Dukes ! n’a pas connu le succès foudroyant de la bande à Johnny Rotten. Pour des raisons diverses (absence d’un homme de l’ombre aussi influant que Malcolm McLaren, réactions négatives des radios, etc.), ils se contenteront des miettes et de quelques coups d’éclats en queue de peloton. En 1977, leur single « Bend & Flench » s’écoulera tout de même à près de 20.000 exemplaires. Cette vente record trouve son explication dans la légende : à ses débuts, le groupe tenait à conserver l’anonymat. Les rumeurs les plus folles ont alors commencé à circuler. Les bruits de couloir laissant même sous-entendre que la formation n’était autre qu’un projet parallèle de Led Zeppelin. On a même invoqué une incursion des membres de Fairport Convention sur la scène punk, avant d’affirmer que Keith Moon, en personne, était la voix des Pork Dukes! En définitive, ces ragots sont tombés les uns à la suite des autres et le groupe a tenté une percée à visage découvert.

En toute logique, la formation aurait dû jouer des coudes avec les protagonistes punks de l’âge d’or. Mais les habitudes déglinguées du quatuor ont finalement eu raison de leurs ambitions. Sur scène, The Pork Dukes! aspirait au chaos, trimballant une tête de cochon fraîchement découpée lors de ses sorties nocturnes, balançant tessons de bouteilles et autres broutilles (verres, seringues usagées) à la tête d’un public défoncé et toujours partant pour une bonne baston. Pour parfaire ce descriptif apocalyptique, on ajoutera que le groupe était pisté par de nombreuses associations féministes, furieuses d’entendre des paroles dépeignant la femme dans sa dimension la plus fonctionnelle. Sadomasochistes déguisés en punk, machistes convaincus, nos petits porcs se sont finalement séparés. Pour célébrer le 30ème anniversaire de l’album « All the filth ! », on profite aujourd’hui d’une réédition synthétisant les efforts du quatuor. Et, force est de constater qu’ils n’étaient pas moins doués que les Pistols... D’ailleurs, pour fêter ça, ils se reforment ! A bon entendeur... 

Stalkers

Yesterday Is No Tomorrow

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New York est une ville riche pour sa culture et ses groupes musicaux. On y retrouve de tout : des bons… et des moins bons. Les Stalkers sont loin de réaliser une tuerie sur leur premier opus. Même si on ressent à travers le disque un effort pour la construction des mélodies, ce son punk rock a déjà été entendu à maintes reprises sur des compiles pour ‘teenagers’, à moins qu’il n’ait servi de bande sonore pour des jeux vidéo, à l’instar de « Tony Hawk pro skating ». Les Stalkers sont aussi capables de nous conter une ballade pseudo romantique (« I’m watching you ») que l’on peut très bien imaginer balancer aux kids lors de leur première boum, afin d’emballer une nana. Trop rock n’roll ! Bref, même si le quintette de Brooklyn aligne des influences oscillant des Beach Boys à Abba en passant par Jean- Sébastien Bach (selon leur MySpace), il ne nous fera certainement pas sauter au plafond. Pour les fans qui désirent voir les Stalkers à l’action, allumez votre TV et zappez sur la série « Dawson ». Si vous tombez sur un groupe en pleine action, il y a de fortes chances que ce soient eux…

The Tellers

Hands Full Of Ink

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‘Un groupe belge qui monte’ titre les journaux nationaux. Oyez citoyens de notre beau pays, ce groupe bien de chez nous, ce sont les p’tis jeunes de The Tellers. Et notre nationalisme artistique nous pousserait bien à les encourager. Ce sera donc l’esprit patriote que j’entamerai l’écoute de « Hands Full of Ink », signé chez 62TV Records (Girls In Hawaï, Malibu Stacy, Austin Lace,…) Ben et Charles, les acteurs du groupe, reconnaissent pour influences majeures The Libertines, Bob Dylan et Aracade Fire. Certains fans y voient même des ressemblances entre Doherty et sa bande et nos deux loustics issus de Bousval. Aidés -comme pour les Artick Monkeys en leur temps- par une célèbre plate forme musicale du web, tout semble aller très vite pour The Tellers, depuis la sortie de leur premier EP éponyme, un disque réunissant sept titres en 15 minutes. Tournant un peu partout dans les festivals européens, ils se sont payé le luxe d’astiquer le manche au Pukkelpop cet été. Festival de pointures reconnues s’il en est. D’après une paire d’oreilles qui m’est proche, leur prestation scénique ce jour là, laisse présager un futur prometteur. « Hands Full Of Ink » semble convaincre une bonne partie de ses auditeurs. D’ici ou d’un peu partout en Europe. La folk pop concoctée par nos compatriotes n’est pas de mauvaise facture. Elle souffre peut-être un peu trop de la pression. Ce qui explique sans doute pourquoi on a l’impression que certains morceaux ont été laissés en chantier. Et nous laissent perplexe. Parachuté sur les ondes par le titre « More », notre duo tente de prolonger l’exercice hertzien en proposant à présent un autre single extrait de l’album : « Hugo ». Même si certains morceaux sortent plus facilement du lot (« Penny » ou « He Gets High »), les 16 plages de l’elpee s’enfilent assez facilement, sans réelle surprise ni déception affligeante. Ce groupe très prometteur aurait donc, à mon humble avis, intérêt à soigner davantage la finition de ses compos, pour son prochain album.

Various Artists

Make Some Noise-The Campaign To Save Darfour

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Les sentiments de culpabilité et la bonne conscience de l’Occident sont une fois de plus récupérés en faveur du Darfour. Amnesty International souhaite récolter des fonds pour attirer notre attention sur les violences continuelles subies, depuis plusieurs années, par la population établie dans cette région du Soudan. Un problème complexe qui cache d’énormes intérêts économiques. Dommage que le copieux livret de ce double album, consacré aux reprises de John Lennon ne prenne pas la peine de l’expliquer correctement. On a donc demandé à une série d’artistes plutôt réputés (R.E.M, U2, Cristina Aguilera, The Cure, Lenny Kravitz et beaucoup d’autres) de revisiter les travaux solo d’un génie de la pop qui était aussi un grand idéaliste, avec toute la naïveté que cela suppose. Comme d’habitude, la formule se révèle plutôt anecdotique et dispensable. Il est difficile d’apporter davantage à des chansons déjà irréprochables. Ce qui explique sans doute pourquoi beaucoup d’artistes se contentent du minimum syndical. Pas de grosses surprises si ce n’est Aerosmith qui se met au reggae-ragga en compagnie des Sierra Leone’s Refugge All Stars ou Youssou’N’Dour inoculant du wolof dans « Jealous Guy ». En général, sur cet opus, les interprètes ayant repris les titres de façon plus intimiste et naturelle s’en sortent le mieux. On citera pour preuve The Raveonettes, Corinne Bailey Rae, Jack Johnson, Ben Harper et les Flaming Lips. Il aurait peut-être mieux valu résumer ces exercices de style sur un seul disque, le sentiment de culpabilité serait resté identique à ce qu’il est, mais la quantité de musique anecdotique aurait diminué de moitié.

Zeph & Azeem

Rise Up

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Ces deux trentenaires semblent ne pas vouloir grandir. Peut-être est-ce par volonté de ne pas oublier, de ne pas s’éloigner de l’excellente qualité du hip hop des 80’s que le duo Zeph & Azeeem s’est associé. Deux personnages chaussés de ‘stan smith’, vêtus de costards noirs et coiffés de chapeaux de mafioso, tels leurs maîtres Run DMC de la belle époque. Dj Zeph, MC et producteur, propose une ribambelle de mixes comme terrain de jeu au slammeur fou Azeem. L’association d’idées et de respects pour leurs ‘ancêtres’ pousse notre petit duo à parcourir des sons à la fois familiers pour les auditeurs de leur âge, et super toniques pour réunir les générations restantes. Un son connu mais qui charme par ses beats élastiques, ethniques et carrément tranchés version mille feuilles. Originaires de San Francisco et plus précisément de la Bay Area (cette zone mythique du hip hop a enfanté DJ Q-Bert, Mix Master Mike et Mac Dre, entres autres), Zeph & Azeem métissent le reggae en le filtrant à travers des sonorités plus actuelles tout au long de « Time To Wake Up », font pleurer l’accordéon sur l’extraordinaire « Play The Drum » et relookent le disco en citant De La Soul ou Run DMC sur « Alpha Zeta ». C’est le label OM Hip Hop (Ladybug Mecca, Strange Fruit Project, E Da Boss,…) qui a signé nos lascars. Ces derniers profitent de trois morceaux pour s’associer avec quelques potes (dans leur jargon, on appelle ces interventions des featurings) tels Luv Fyah, Tut & DJ Teeko, entre autres... Le ton de l’elpee est bon enfant, sans message agressif, sans bombasses qui se déhanchent pour nous faire sortir les yeux des orbites. « Rise Up » emballe vite une ambiance, et vous incitera à remuer inconsciemment la tête pour battre la mesure. Amis trentenaires vous y retrouverez un parfum connu. Pour les plus jeunes, louper cet album équivaudrait à passer à côté d’un condensé d’influences qui servent actuellement la cause de pas mal de groupes beaucoup moins intéressants que ce duo.

Belone Quartet

Les prémices de la béatitude naissent de l’amertume

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Belone Quartet ne réunit pas quatre musiciens, mais bien deux : Benjamin Nerot (The Healthy Boy) et Antoine Bellager (ex-Margo, Eric Castel, Zone Blanche, Belilomi). Né en 2003, ce duo nantais est manifestement influencé par la cold wave. Cure (époque « Faith ») et Joy Division en tête. Par l’électro pop, également. Depeche Mode, of course. Et puis par l’electro indus. De Trisomie 21, notamment. Egalement un groupe français, mais issu de Denain, près de Valenciennes. Dans l’univers contemporain, Belone Quartet partage également certaines affinités avec Black Heart Procession. Tout un descriptif qui devrait vous permettre de vous faire une petite idée de la musique dispensée par cette formation. Ténébreuse, mélancolique, climatique, hypnotique, elle est souvent proche de l’envoûtement avant de sombrer, à mi-parcours, dans une certaine lassitude, pour ne pas dire une lassitude certaine. Dommage, parce que des titres comme le noisy « I want it to go », le lancinant et tourmenté « Desert » (Jarboe ?) sur lequel vient se poser la voix mystérieuse de la chanteuse de Mansfield TYA, Julia Lanoe, ou encore l’électro punk survolté (dans sa première partie) « Crazy », réminiscent de The Rapture tiennent bien la route. Et ne laissent jamais supposer une suite aussi inconsistante…