La lumière destructrice de Cassandra Jenkins…

A l’instar de l’univers, le monde de My Light, My Destroyer est en constante expansion. Le troisième elpee de Cassandra Jenkins, qui sort le 12 juillet chez Dead Oceans, promet d'atteindre les limites de la nouveauté, avec une palette sonore plus large que…

logo_musiczine

Brazen tient la distance…

Après près de dix-huit ans de silence trompeur, Brazen (Genève), revient avec « Distance », une épopée indie-rock ambitieuse où s’entrelacent modulations mélancoliques et harmonies vocales sur un tapis instrumental planant. Les huit titres qui composent…

Trouver des articles

Suivez-nous !

Facebook Instagram Myspace Myspace

Fil de navigation

concours_200

Se connecter

Nos partenaires

Nos partenaires

Dernier concert - festival

Korn - Lokerse Feesten 20...

Louis Bertignac

Live power trio

Écrit par

‘Bonsoir ! On va peut-être vous faire un peu de rock’n’roll, non ?’ Pas le temps de répondre que les premiers riffs nous claquent à la gueule. De tout son être, Bertignac transpire le rock. Il faut dire que la formule ‘power trio’ fonctionne plutôt bien. Ce double live, comme un ami qui vous veut du bien, se divise en deux volets. « Rêves » ouvre le premier, suivi de « 2000 nuits », « Je joue » et « Audimat ». Vient alors « Cendrillon 2006 » : en plus de neuf minutes, Bertignac déchaîne la foule qui chante en chœur, plonge littéralement dans un solo incendiaire et digresse sur « So lonely » de Police. Rock’n’roll toujours, « Blue Suede shoes » de Perkins. Bertignac est généreux, très généreux et livre son art sur "Vas-y Guitare" ou comment le solo fait la chanson. Loup et agneau tour à tour, Bertignac passe sans complexe du rock dur à la douceur des mots de Carla Bruni sur « Les frôleuses ». Peu de répit car la fièvre revient de plus belle lorsque « Help » relance les festivités. Le trio s’amuse, le public en profite et suit avant de retomber dans les souvenirs nostalgiques de « Ces idées-là ». Si la chanson avait atteint les sommets des charts dans les années 80, elle franchit désormais un pic d’émotions sans précédent : rarement une telle communion s’installe entre l’artiste et son public. Fin du premier disque, Bertignac rend un hommage convaincant à Led Zep, pour un « Rock’n’Roll » bien nommé. Si ce premier volet souffrait néanmoins de quelques longueurs, le second n’est que fête.

Au programme de la seconde partie, on retrouvera Hendrix, les Beatles, les Rolling Stones, The Who et Téléphone. Voilà qui promet. « Hey Joe » du maître rappelle que Bertignac est lui aussi un guitar hero. « I’m down » et « Helter Skelter » de Lennon/Mac Cartney versus « Dead flowers », « Jumpin’ Jack Flash » et « Midnight Rambler » de Jagger/Richards: Bertignac ne choisit pas son camp et met tout le monde d’accord. Double final en beauté : « Ca, c’est vraiment toi » qui défoule la foule toujours debout et « Un autre monde » que le public fidèle chante intégralement. Le morceau clôt définitivement la performance, le rendez-vous a eu lieu. Promesses tenues : Bertignac traverse les époques et impose un constat : tant qu’il y aura du rock’n’roll, il y aura Bertignac. A moins que ce ne soit l’inverse…

Southern Culture on the Skids

Countrypolitan

Écrit par

Fréquentant l’univers plus ou moins  underground depuis plus de vint ans, les punkabilly rockers de Southern Culture on the Skids (Scots pour les amis) ont décidé de prendre du bon temps en concoctant un album de reprises. Des covers qui puisent alternativement dans le catalogue pop (T Rex, The Who, The Byrds, The Kinks) et les sons hillbilly et blues (Slim Harpo). Réputés pour leur curieux sens de l’humour, les Scots réalisent des versions ‘countrypolitan’ (un son country plus clinquant) de morceaux rock et apportent une coloration soul sixties aux classiques ruraux, comme sur le « Te Ni Nee Ni Nu » du grand Slim Harpo. Caractérisés par un son vintage (orgues, guitares surf pleines de reverb) cette douzaine de titres brillamment exécutés pourraient facilement divertir une soirée arrosée dans un bar au fin fond du Kentucky. Dans le tas, une belle reprise au banjo du « Happy Jack » des Who se détache sans difficulté. Mais on a du mal à entrer dans leur monde. Parce que les pauvres Européens que nous sommes ne connaissent et ne comprennent guère cette sensibilité typiquement américaine. Un peu comme si un disque de reprises des Snuls était uniquement distribué à New York. Pas vraiment désagréable donc, mais tout de même un peu anecdotique…

Just Jack

Overtones

Écrit par

« Overtones » n’est pas un album récent ; et quelques singles ont déjà fait la preuve de son succès : « Writers Block » (du même nom que le dernier album de Peter Bjorn & John, mais dans un tout autre registre) et « Starz In Their Eyes ». Et d’autres comme « I Talk Too Much » ou « Symphony Of Sirens » sont en passe de le devenir. Car « Overtones » est littéralement une boîte à singles. Les trois-quarts des morceaux sont accrocheurs et parfaitement huilés afin d’affronter les chaînes de télévision musicales et radios en tous genres. Cette galette pleine d’énergie semble rallier pas mal de générations. Dans le shaker Just Jack, on retrouve de la dance, un zeste d’électro, une mesure de hiphop, une nuance de soul, le tout saupoudré d’un flow parfaitement british. Une fois la mixture préparée, elle est agitée dans les studios Mercury et servie à la clientèle attablée, assoiffée de beats à déhanchements variables. Les soixante minutes partagées en douze pistes de cet album accompagneront judicieusement toute activité sportive ou festive. Et c’est carrément incroyable de voir y figurer autant de morceaux intéressants, malgré le dessein ultra commercial qui les guident. On ne rechignera pas sur les bons moments qu’il procure et la qualité générale des mixes. C’est avec un sifflotement contenté que je termine cette chronique. Sympa Just Jack et ses airs de Wayne. Juste sympa, mais sur toute la longueur de l’elpee, ce qui, en soi, est une prouesse.

Saturation Point

Three

Écrit par

Il existe des endroits presque inaccessibles, de par leur hauteur ou leur complexité. Il n’est malgré tout pas toujours nécessaire d’avoir sous la main une échelle aux dimensions incroyables pour atteindre ces lieux. Parfois sept échelons d’une escabelle suffisent. Comme dans le chef de ces Anglais issus de Bristol répondant au patronyme de Saturation Point. Ils ne proposent que sept étapes ayant pour seul titre leur numéro d’apparition sur la galette : « Three-Point-One », « Three-Point-Two », « Three-Point-Three »… Intitulé globalement « Three », ce premier opus semble se taper une fixette sur les chiffres et le jeu qu’ils en font. Chaque pas posé plus haut sur l’échelon, décolle d’un bond de géant dans un univers exclusivement instrumental, et déclenche un foisonnement d’associations de sons. Ces derniers se chevauchent sans gêne et frisent le ‘faux’ sans jamais en souffrir. Les cuivres et la batterie découpent des lamelles fines qui se glissent entre les cordes saturées des guitares. Un véritable patchwork apparaît et met en exergue le parfum d’une créativité courageuse. Rempli d’énergie jusqu’à la garde, chaque morceau se démarque de l’autre par une vélocité grandissante et successive. Les trois (surnommés The 3 J’s) artistes composant le groupe ne dérapent jamais dans leur ascension et aboutissent sans embûche à leur propre point de saturation. A l’instar d’un Mogwai, ils se rendent là où les sensations de plénitude ont explosé pour ne laisser s’exprimer que l’émotion seule. Sept titres parfaitement disposés et dénués d’un quelconque élément inutile ou superflu. Faussement simple et parfaitement efficace !! J’adore !

Various Artists

Studio One Roots vol.3

Écrit par

Il y a plusieurs déjà plusieurs années que le label anglais Soul Jazz réédite l’immense catalogue du label jamaïcain « Studio One ». On ne va pas faire refaire l’histoire, mais sachez simplement que « Studio One » est l’endroit où le reggae est né. Le studio a été pendant plus de vingt ans un incroyable vivier de talents (il a été, entre autres, fréquenté par Bob Marley, Jackie Mittoo, John Holt et Alton Ellis) et la musique enregistrée sonne toujours aussi bien, plus de trente (ou quarante) ans après sa conception.

Les Anglais de Soul Jazz privilégiant les séries thématiques, ce volume constitue le troisième volet des chansons dédiées à la Black Pride et le rastafarisme. Des paroles conscientes enregistrées par des artistes connus (The Gladiators, Dillinger, Cedric Im Brooks, Count Ossie) et d’autres plus obscurs (Winston Flames, Clifton Gibbs, Lloyd Forest). L’immense qualité de « Studio One » reposant sur la recherche mélodique et musicale constante, l’auditeur retrouvera ici peu de déchets et beaucoup de bonnes surprises. Que ça soit de la soul (Jennifer Lara, Freddie Mc Kay), du psychédélisme dub (Winston Flames), des instrus jazzy (Vin Gordon, Count Ossie) ou des harmonies vocales (le magnifique « Re Arrange » des Gladiators). Un seul mot d’ordre donc : check it out !

 


Ryan Francesconi & Lili De La Mora

Eleven continents

Écrit par

“Eleven continents” constitue le premier opus né de la rencontre entre Ryan Francesconi et Lili De La Mora. Le premier cité est un musicien réputé dans le domaine de l’électronique. En quatre années, il a réalisé trois elpees. La seconde est chanteuse. Elle milite au sein de The Year Zero, une formation californienne. De Los Angeles, très exactement. Elle possède une superbe voix. Délicate, douce, éthérée, angélique et sensuelle. Proche d’une Miki Berenyi. Le second a mis ses laptops et ses synthés au placard. Il s’est concentré sur la basse, le piano Rhodes et la guitare. Acoustique surtout. Il la joue en picking. Le duo a reçu le concours de quelques collaborateurs. Joanna Newsom, tout d’abord. A la harpe. La chanteuse Fabiola Sanchez, ensuite. Dont le timbre est aussi fragile que celui de Lili. Curieux, parce qu’au sein de Familiar Trees, c’est Ken Negrete qui se charge des vocaux. Il est aussi de la partie. Au piano. Les autres guests se partageant violoncelle, trompette, flûte, alto et percussions.

Les arrangements sont complexes. Les compos introspectives, visionnaires et élégiaques. Comme si une brise rafraîchissante balayait avec grâce, sensibilité et élégance les douze fragments de cette œuvre aux tonalités chatoyantes et argentines. « Eleven continents » devrait plaire aux mélomanes qui ne jurent que par Cocteau Twins, Hammock, The Innocence Mission et bien sûr les Familiar Trees.

 

 

The Go ! Team

Proof Of Youth

Écrit par

Depuis le succès surprise de l’album « Thunder, Lightning, Strike », The Go ! Team a cessé d’incarner le ‘bedroom project’ du multi-instrumentiste Ian Parton, pour devenir un groupe à part entière. Terminé les voix samplées, c’est Ninja et son phrasé old school qui monopolisent le micro sur cet album frénétique et ponctué d’apparitions de Chuck D, Marina Vello (Bonde Do Role) ou des Double Dutch Divas. Vu qu’on ne change pas une recette qui marche, Go ! Team reste fidèle à ce mélange ultra efficace de pop naïve, de hip hop old school, de funk épique et de guitares à la Sonic Youth. A la différence près qu’ici le son est un peu moins lo-fi et porteur de plus de fréquences basses (quasi absentes de « Thunder, Lightning, Strike »). Le très bon « Grip like a vice » entame les hostilités, une cavalcade diabolique basée sur un sample des Politicians, formation culte (et archi samplée) du funk U.S. Hormis les chansons pastorales « My World » et « I never needed it now so much », la suite est à l’avenant et réserve à l’auditeur quelques bombinettes pour les dancefloors. Elles s’apprécieront cependant davantage en écoute individuelle qu’enchaînées les unes aux autres, comme c’est le cas ici, créant par la même une certaine uniformisation du propos. Cette légère réserve ne doit pas vous empêcher d’apprécier les plaisirs frais et simples procurés par ce « Proof of Youth ».

High Tone

Underground Wobble

Écrit par

Les week-ends de ce mois d’octobre n’ont pas fini de nous ravir, et le soleil présent nous réserve sans doute un hiver rigoureux. Afin de s’y préparer, dès lors, on en profite pour emmagasiner une tonne de rayons qui réchauffent. On peut commencer à se calfeutrer, ressortir les petites laines ou écouter « Underground Wobble » de High Tone. Apparu à la même période que les rayons du soleil de ce mois, la chaleur diffusée par cette plaque peut amortir, voire même sublimer cette descente irrémédiable vers le froid. Les cinq résidents lyonnais se sont remis à l’ouvrage, produisant à nouveau une galette dub/electro nickel chrome. De scratches en gimmicks, de batterie envoûtante en clavier organique, les éléments s’enchaînent et se superposent, telle une famille qui se réunit après sa dispersion. Suivant son habitude, DJ Twelve (Lionel Dumas) ne se contente pas de se frayer un passage à travers les musiciens, il est carrément le sherpa de l’équipe qui emmène sur des hauteurs enivrantes basse, guitare, clavier et batterie. Hauteur, où les artistes semblent parfaitement à l’aise pour lancer vers l’écho infini, un dub hypnotique. Ce dernier elpee du club des cinq Français, sonne résolument l’heure de la maturité, et prouve tout le bienfait des précédentes sorties emmagasinées. Bariolé aux sons arabisés, africanisés voire urbanisés, « Underground Wobble » dépeint un univers riche en sons, effets, et mixes aiguisés. Certains morceaux beaucoup plus dépouillés comme « Ask The Dust » ou « Soundscape » (qui s’affuble d’un texte qu’I Am avait déjà utilisé pour une intro) viennent poser un tempo plus calme proche de leurs compagnons d’armes, Zenzile. Ces moments ponctuent parfaitement l’intensité d’autres pistes, conférant à l’album un cachet bien cool, varié et délicieusement ‘peace’. Galette vivement conseillée, pour ma part.

 

Lofofora

Mémoire de Singes

Écrit par

Plus de quinze ans après ses débuts amorcés sur les cendres encore chaudes du rock alternatif ‘à la française’, Lofofora demeure un digne représentant de la scène hexagonale, au-delà des courants auxquels ils ont souvent été associés. La formule pour « Mémoire de Singes » n’a pas bougé d’un iota ; Lofofora tire à boulets rouges sur toutes les défaillances du système sociopolitique français. En chargeant leurs titres militants d’une fusion de hard core, métal et punk rock. Un sixième album studio qui séduira les fans, et laissera de marbre ceux qui n’ont pas crié au génie à la sortie de « Dur comme Fer », en mars 99.

Le chanteur Reuno, porte-parole particulièrement engagé, demeure extrêmement critique face au système sur les 13 plages qui forment cette nouvelle galette incendiaire. ‘Quand j’étais petit, on disait un clochard, maintenant on dit un SDF parce que c’est plus propre. On ne parle plus de maladies vénériennes mais bien de MST. J’estime toujours qu’on nous prend pour des cons’». A l’écoute de « Nobody’s Perfect » ou du particulièrement réactionnaire « Tricolore », impossible d’avoir des doutes sur la bonne foi du chanteur…

Sur le plan musical, cette nouvelle livraison ressemble à toutes les autres productions de Lofofora… Du bon travail, mais pas ma tasse de thé !

Various Artists

Fania Remixed

Écrit par

Toujours occupé dans sa grande entreprise de réédition de l’énorme catalogue du label ‘numero uno’ de la musique latine, V2 a décidé de s’adresser un peu plus aux pieds des nightclubbers en herbe en proposant quelques versions remixées de classiques de la maison. Mais penchons-nous sur les dix titres (5 remixes et 5 originaux) proposés en avant goût dans l’exemplaire promo. L’elpee s’ouvre par « Happy Soul With a Hook », déjà entendu maintes fois sur les compilations Fania et récemment popularisé par Cristina Aguilera dans son dernier album. Un très bon titre remixé dans la plus pure tradition hip hop par le canadien Dj Format. C’est en effet le formidable break de batterie du morceau original qui est la vedette du remix. La relecture house-lounge de « Feel Like making Love » est un très beau titre de Ricardo Marrero & Time trempé dans le soul jazz. Mais cette relecture n’est pas assez franche pour susciter la danse et paraît bien pâlotte au regard de la luxuriance de l’original. Plus efficace, Louie Vega propose une version tout en crescendo du « Mi Gente » de Hector Lavoe, un des chanteurs vedette de Fania dans les années 70. Ces onze minutes de climax savamment orchestré devraient plaire aux amateurs de latin dance. Toujours au rayon des pointures, l’Anglais Gilles Peterson s’autorise une adaptation audacieuse de « Sanoe », pépite de latin jazz atmosphérique. Peterson reprend la ligne de piano hypnotique de l’original et n’hésite à fragmenter la matière sonore dans un traitement aux confins du dub. On termine par Aaron Jerome qui recycle le classique du boogaloo « I Like It Like That ». Une vision très ‘big beat’ qui à défaut d’être originale peut au moins se targuer d’être efficace. A vous les studios !