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Tijuana Mon Amour Broadcasting Inc.

Cold Jubilee (Of The Snowqueen)

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Au marché des disques incontournables, certains emballages sont particulièrement colorés et bénéficient d’une publicité aussi criarde que racoleuse. D’autres, en revanche, ne payent pas de mine et se contentent de simplicité et de discrétion. C’est le cas de Tijuana Mon Amour Broadcasting Inc. venu y présenter « Cold Jubilee (Of The Snowqueen) » leur dernier opus.

Ni le nom, ni l’emballage qui l’enveloppe ne laissent présager son contenu. Il faudra même passer l’intro intitulée “Exit” pour se rendre vraiment compte de la fantastique galette en question. Livrant un “Living In The Future” délicieusement jazzy, le trip hop pointe directement le bout de son nez au grand dam de mes voisins, allergiques chroniques de basses en tout genre. De par le piano et la batterie qui frappe méthodiquement ses fûts, les 12 plages réunies sur « Cold Jubilee (Of The Snowqueen) » s’arment au fur et à mesure de mélancolie (“Next Room” un délice de basse) et de cuivres, soulevant parfois même un coin d’electro venu transformer les ballades nostalgique en lo-fi ingénue. Quand apparaît le violon, nous ne nous sentons presque plus dignes de le recevoir tant son charme nous atteint. En accompagnateur de qualité, la voix de Mathias Petzold vient poser un ton juste sur le travail de ses acolytes et encenser les compositions performantes de l’album.

Quarante minutes pour un elpee, c’est honnête. Mais compte tenu de sa qualité, on a vite fait de se le réécouter directement pour prolonger le bien-être qu’il engendre. Idéal pour la saison, le froid qui lèche vos fenêtres sera repoussé de manière sévère tant la chaleur diffusée par cette galette est brûlante. Un extraordinaire album, que je suis ravi de classer au top de ce que j’ai pu écouter dernièrement.

Sharkey & C-Rayz Walz

Monster Maker

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Il existe un laboratoire incroyable, à l’abri des regards indiscrets. Il est situé dans un quartier de New-York, ville mythique s’il en est. Le soir venu, Sharkey & C-Rayz Walz  s’y rendent afin d’assembler des prototypes, des robots prêts à servir leur cause. Fabriqués de pièces de hip hop, de funk et de soul, les éléments se vissent les uns aux autres par un savant dispositif électro, pour naître en machine à groover. Une fois montées, ces braves mécaniques sont lancées dans la ville avec pour mission d’exorciser nos peurs et laisser les beats prendre possession de notre âme.

La première pièce de l’engin qui se présente à nous, s’intitule tout naturellement « Bird Of Ratio Di Laboratorie ». Cette intro à la batterie, déformée par la console, laisse apparaître un « This Of Twisted World » en seconde position qui ouvre un univers electro/funk extraordinairement péchu et entraînant. On crie au génie ! C’est une explosion de paillettes, de cols pelle à tarte et coiffure afro qui débarque dans les oreilles. S’ensuivent quelques excellents titres qui se détachent petit à petit du funk, pour pénétrer plus directement dans le hip-hop. « Jumping Off At The Jump Off » vient siffler la trêve. Un morceau dont la touché sensuelle est apportée par la voix de Maia Banks. Le combat peut reprendre et semble gagné d’avance quand débarque « Forgotten ». Introduit de manière sublime, il déverse à lui seul tout le charme de l’album. On peut cependant rester dubitatif lors d’une plage comme « Electric Avenue », un titre dance qui semble perdu au milieu des autres ou « That Moment Before Crazy » où la noirceur et le côté lugubre du hip hop trônent un peu trop facilement. Hormis ces deux exceptions, cet elpee s’avère fabuleux, prêt à vous faire marcher au pas. Babygrande (Snowgoons, LCOB, Blue Sky Black Death,…) peut être fier de chaperonner de tels artistes. Ces deux 2 laborantins du son ont mérité toute leur confiance en s’associant sur l’opus. Ils arrivent même à nous foutre la chair de poule, quand à la fin d’une chanson apparaît un message inquiétant : ‘Ce monde crée des monstres, c’est le pays le plus fort qui survit’… Glup !

 

Gary Primich

Ridin' the darkhorse

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Gary Primich, un des plus talentueux harmonicistes de blues blanc est décédé le 23 septembre dernier. Probablement d’une overdose. Son dernier album était paru au début de l'été 2006. Il marquait un retour à ses racines. Les musiciens s'étaient enfermés dans un garage, au Sud d'Austin. Un garage aménagé en studio par Billy Horton : Fort Horton. Lors de l’enregistrement de cet opus, Horton s’est réservé la basse acoustique. Dave Wesselowski s’est chargé de la basse électrique et Jim Starboard de la batterie. Pour les solistes, il avait reçu le concours de ses vieux compagnons Mark Korpi et Dave Biller aux guitares ainsi que l'excellent Gene Taylor aux claviers.

"Daddy let me hitch a ride" emprunte un tempo vivace. Le climat est très texan. La guitare s’autorise les premières libertés, alors que les interventions à l’harmonica n’apparaissent qu’en seconde partie. La reprise de "Sugar bee" laisse immédiatement la part belle à l'harmo. Le chant de Gary est convainquant. La rythmique est solide. Elle soutient la slide aux sonorités poisseuses. Une situation qui incite le leader à sortir le grand jeu. Il gonfle ses poumons au maximum pour exprimer toute sa vivacité et sa volonté. Cap vers la cité des vents pour envoyer ce "Why don't you write me", imprimé sur un tempo proche de Howlin' Wolf, même si Gary déclame qu'en voyageur solitaire, il s'enfonce dans le cœur du Texas profond. De sa voix nasillarde, Primich chante paresseusement le blues. Il en saisit au passage toutes les spécificités. Il se montre persuasif sur "Pray for a cloudy day". Les cordes de Dave Biller résonnent au profit de la collectivité. Du blues 5 étoiles ! "Wig city" accroche instantanément. L’ensemble se montre très soudé tout au long de ce Texas blues. Le son légèrement réverbéré des cordes rencontre le bayou blues rock aux couleurs louisianaises. Le rythme s'accélère et se mue en rockabilly pour permettre à Gary de nous servir le récréatif "Hill billy blues". La section rythmique s'emballe sous la pression des percussions de Starboard. "Keep on talking" constitue un des grands moments de cet album. Le rythme est inspiré par Jimmy Reed. Gary souffle dans les aigus et chante d'une voix posée, assez grave, devant le piano virevoltant de Gene Taylor. Une plage au cours de laquelle Primich étale tout son talent. Il aborde avec le même bonheur le style west coast lors de la reprise de "She walks right in", une compo bourrée de swing. Son solo est très inspiré libérant au passage une guitare au jump provocateur. Il chante d’un timbre nasillard et en toute décontraction l'ambiance des swamps louisianais sur "Never know when a woman". Et ce climat lui plait, apparemment beaucoup. Les caisses de Jim Starboared vibrent et libèrent un son très New Orleans sur le "Don't tear my clothers" de Lightnin' Hopkins. La guitare de Biller incorpore sa dose d'écho pour évoquer les bayous tout proches. Cette ambiance de la Crescent City revient encore plus franchement tout au long de "Country boy". Starboard adopte le rythme du chemin de fer pour aborder la route de "Kansas City". Gary exécute le meilleur solo de l'album avant de reprendre le "You got me" de John Brim lors d’un shuffle mené à la texane. L'album s'achève par "Indiana", un instrumental qui baigne dans une atmosphère très jazzyfiante.

Ce musicien particulièrement talentueux et très inspiré nous a quittés depuis. La pochette est illustrée par Gary, cet éternel amoureux des animaux. Il avait été photographié en compagnie de son chien, une image fort semblable à celle qui illustrait son album "Dog house music", paru en 2002…

Massilia Sound System

Oai E Libertat

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Tiens, ils sont de retour ! L’aventure de Massilia Sound System a débuté en 1980. En 27 années de carrière ils ont édité 10 albums. Mais j’ignore combien de litres de pastis et de camions d’herbes, ils ont pu consommer. Une consommation indispensable à leur dépense d’énergie. Mais Massilia, ne se limite pas à ces poncifs. C’est aussi un besoin de revendiquer la liberté d’expression, d’agir ; et une volonté indéniable d’autogestion. Insoumis qu’ils sont nos voyous, et ils nous le font comprendre tant en français, qu’en occitan. L’autonomie culturelle et la ‘libertat’ en blason. Après quelques projets solos, les différents protagonistes marseillais du groupe ont renoué les câbles de leur sound system, bien décidés à foutre de nouveau le ‘ouaï’ partout. Comprenez le bordel. Comprenez faire la fête sur leur musique.

A l’instar des neuf précédents elpees (le dernier opus studio remontait en 2002 ), il règne sur « Oai  E Libertat » un parfum d’anis, de ganja et de patriotisme marseillais, cher à leurs auteurs. Toujours la même recette depuis le début, mais ça marche. On aurait du mal à les apprécier juste pour leurs compositions, ce mélange de reggae de ragga et de dub, n’est pas à proprement parler révolutionnaire. Même si pour cet album, ils ont décidé de prendre un chemin plus électro. DJ Kayalik, Janvié et Blù, qui assurent la partie ‘musicale’ du groupe, semblent vouloir élargir leur univers en empruntant une dimension plus spectrale, plus dépouillée. Suivant leur habitude, les riddims et le flow à l’accent du midi sont indéniablement cachetés par le groupe, et aux premières notes de l’album on entre dans un univers connu. Les textes aussi variés que les virées entre amis, la partie de boules au soleil, le dimanche à l’anis, éveillent notre conditionnement de ‘Pavlov’ et nous projettent directement en vacances. Une galette pur beurre que les fans adoreront, et que les détracteurs snoberont sans doute. Tant pis pour eux, peuchêêre !!

Marmalade Souls

In Stereo

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Pour jouer une musique semblable, ce trio suédois doit avoir écouté en boucle les premiers albums des Beatles. En particulier « Please please me », « With The Beatles », « A hard day’s night », « For sale » ou encore “Help”. A moins que ce ne soit ceux des Hollies ou de Gery & The Pacemakers. Des groupes qui ont écrit les plus belles pages de la pop des sixties. Pourtant la formation est suédoise et est drivée par Johanna et Michael Klemmé, probablement frère et sœur. Mais leurs harmonies vocales sont conjuguées à la manière de Paul McCartney et John Lennon. Et puis leur mélodies ensoleillées évoquent instantanément des classiques comme « Love me do », « Eight days a week », « You’ve got to hide your love away » ou encore les titres maitres des albums susvisés. Même la pochette a été dessinée dans un style rappelant cette époque. Difficile d’être plus revivaliste, même si l’album est manifestement agréable à écouter…

Th' Legendary Shack Shakers

Swampblood

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Personnage énigmatique, J.D Wikes a fondé sa formation dans son antre à Nashville, dans le Tennessee. En 1998, il commet "Hunkerdown", une œuvre totalement inclassable, sorte de patchwork associant des éléments de rock, de blues, de country, de jazz, de psyché, de punk et de polka! Le line up actuel prend réellement forme en 2003, lorsque le charismatique leader s'entoure du bassiste Mark Robertson, du guitariste David Lee et du drummer Brett Whitacre. La formation enregistre alors dans la foulée "Cockadoodledon't" puis "Believe", déjà pour le label Yep Roc! "Pandelirium" paraît en février 2006, un opus pour lequel il reçoit la participation de Jello Biafra des Dead Kennedys et du Reverend Horton Heat, une influence hillbilly marquante pour Wilkes.

J.D nous propose aujourd’hui le troisième chapitre de sa trilogie consacrée au gothic rock américain. Cet opus est constitué de nombreuses plages assez brèves, d’une moyenne d’à peine deux minutes. Les guitares acoustiques sont en dérapage contrôlé. Elles sont rejointes par des banjos. Nous sommes bien à Nashville, la Music City, capitale de la country music. Même si la suite glisse vers un blues rock, proche du pub rock anglais de Dr Feelgood et du swamp blues de Tony Joe White. J.D souffle rageusement dans son harmonica avant de chanter ce "Old spur line". Une plage bien nerveuse dont la ligne mélodique intervient dans le changement de rythme. L’expression sonore galope vers un country & western et ne rentre à l’écurie que lorsque les banjos sont de retour! Les Shakers voyagent dans l'espace et dans le temps. Ils campent dans les bayous louisianais pour aborder "Hellwater", à la poursuite du Creedence Clearwater Revival. "Easter flesh" pénètre ensuite dans un univers digne d'Enio Morricone. La rythmique punk est déjantée. Quasi surf, la guitare de David Lee flirte avec la voix et l'harmo de J.D, pendant que Brett maltraite ses peaux comme un malade. Lors du titre maître, les Shakers replongent dans les swamps. Ils sont à la recherche improbable de l'ombre de John Fogerty. Une bonne dose de frénésie hante le leader. Il avale au passage sa musique à bouche dont les accords passent au rouge feu. Un geste de déglutition pour "Dusk" avant de remettre la machine punk infernale, implacable, sur les rails de "Cheat the hangman", la rage au corps. Brett a les poignets en sang pour tenir la distance! La décompression s'opère lors du joyeux "Born again again", chanté à tue-tête par les acteurs devant mandoline, banjo et piano. Joué par Jack Irwin, ce piano semble sorti des vieux saloons poussiéreux du sud profond! "The deadenin'" est manifestement une des meilleures plages de l’opus. Elle fait la synthèse du potentiel du combo. Le décor est toujours tapissé de western. A cause de la présence discrète du banjo, des cordes réverbérées, du chant furieux et de l'harmo qui lui colle aux lèvres. Le chant est puissant pour "Down and out', une compo gothique, grave et métallique. Le sol semble martelé comme un régiment à la parade. Après un nouvel intermède accordé dans un saloon, "He ain't right" nous entraîne dans la surf music. Les cordes de Lee Très réverbèrent une dose d’écho parfaite tout au long de ce titre rockabilly. Wilkes est assis derrière son piano, tandis que Brett imprime la rythmique implacable des Shakers sur le boogie rock suranné "Angel lust". Cet opus s’achève par le mélancolique et bouleversant "When I die", avant que cordes acoustiques, ukulélé et banjo revivent une dernière fois une "Bright and sunny south". Une œuvre étonnante mais riche et personnelle! Si vous avez l’occasion d’aller voir cette formation en live, ne la manquez surtout pas. Rien que la personnalité de son leader, qui vous invite à partager sa folie musicale, vaut le détour.

José Gonzales

In our nature

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Né en Suède, mais de parents argentins, on connait surtout José Gonzales pour ses versions acoustiques de titres tels que « Love will tear us apart » de Joy Division, « Hand on your heart » de Kylie Minogue, « Smallboy town boy » de Bronski Beat ainsi que « Born in the USA » ou « The ghost of Tom Joad » de Bruce Springsteen. Et bien sûr la cover du « Heartbeat » de The Knife, plage qui avait permis à Sony de développer une campagne mondiale de pub. Pourtant l’artiste est également responsable de compositions personnelles. En 2005, il avait ainsi concocté un album solo, intitulé « Veneer ». En outre, il a également collaboré à de multiples projets dont ceux de Zero 7 et Junip. Sans oublier son coup de main apporté auprès de l’artiste hip hop Plan B.

Sur son nouvel opus, figure une nouvelle reprise. Celle de « Teardrop » de Massive Attack. Mais surtout neuf nouvelles chansons personnelles. Une œuvre intimiste, minimaliste qui se limite à sa voix claire et chaleureuse (dédoublée ou légèrement reverb), un chouia d’électronique, quelques frappements de mains et une guitare sèche, le plus souvent overdubbée. Une technique qui lui permet de jouer à la fois en picking et en puissance ou même de suppléer à la basse. Les mélodies sont douces et délicates, les lyrics poétiques. Nous ne sommes pas très loin de l’univers d’Elliott Smith ou de feu Nick Drake. Mais le feeling cool latino en plus. C’est dans sa nature.

Club Of High Eyebrows

Older Now

Écrit par

Cet album intrigue immédiatement. Son concept graphique est étrange. Un enfant casqué semble se protéger du soleil. Il nous apparaît en contre-jour. Le patronyme de ce groupe hollandais est aussi tordu : Club Of High Eyebrows. Ah bon ? Les miens continuent à froncer quand, une fois ouvert, l’album déploie le nom de leurs auteurs. Silver Surfering Rude Boy Tylon au chant, par exemple. On pense naturellement à un album hip hop, imaginé par des artistes un tantinet railleurs. Même les silhouettes à casquettes dessinées à l’intérieur de l’album exhalent ce parfum. C’est en découvrant le nom du label (NDR : Hazelwood Vynil Plastic) que ma patience me lâche, et me pousse à enfourner le cd dans mon lecteur.

Ok, on est loin, très loin du hip hop, et on pénètre finalement dans un univers rock indie. Aux premiers accords de « Tar Black Poisoned Cup », une pop folk sans complexe module la voix sur une ballade tendre et s’enflamme au fur et à mesure. Les guitares sont terriblement tranchantes. Et je mettrai ma main à couper qu’elles demeurent aussi affûtées tout au long de l’elpee. « Prince Of Turbulence » entame une ronde autour de la batterie afin d’affûter les médiators. Tous les morceaux suivants s’enchaînent très vite, et s’imbriquent les uns dans les autres assez facilement ; le tout en respectant une cohérence manifeste. Des plages comme « Aquarius », « Gift Of Song » ou « Veering Between The Genders » sortent un peu du lot. A cause des mélodies acidulées mises au service d’une pop tendre. On récupère vite la touche que le groupe est occupé d’afficher pour « Club Of High Eyebrows », la petite merveille de l’album. Et s’il n’y avait qu’un morceau à écouter de cet elpee, je choisirai celui-là. Il représente à lui seul tout l’univers un peu répétitif mais pas vraiment saoulant des quatre larrons. Si vous aimez Godhedsilo ou Idaho, ce disque devrait vous botter.

Les Ballets C. de la B.

Import/Export

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Les ballets C. de la B. sont une des trois principales compagnies de danse en Flandre et sont depuis plus de vingt ans une plate-forme artistique pour différents chorégraphes comme Koen Augustijnen, chef de file des Ballets. Import Export est la version live de la musique du spectacle de danse éponyme de Koen Augustijnen. Ce sont les compositeurs Bart Vandewege et Sam Serruys (né en ‘77 !) qui ont combiné et adapté la musique baroque et la musique électro-contemporaine. Chimie unique et fusion entre le vieux et le nouveau. Bart Vandewege a parfaitement réussi les adaptations des compositions de Couperin, Charpentier, Hahn, Clérambault et Lambert pour l’alto Steve Dujardin et le Quatuor à cordes Kirke. Tous trois, Bart Vandewege, Sam Serruys et  Steve Dujardin ont un cv impressionnant et développent leurs talents dans le monde du théâtre, du cinéma et de la danse pour les deux premiers et l’opéra, la musique contemporaine et la danse pour le dernier.

Le quatuor à cordes Kirke quant à lui est composé de quatre amies issues d’Anvers. Elles jouent ensemble depuis quelques années et leur vaste répertoire va du classique au tango en passant par la pop. Pour l’anecdote, Kirke doit son nom à la nymphe grecque Kirke, qui habitait sur l’île paradisiaque d’Ayaya, là où de somptueux repas et boissons enivrantes coulaient  à flot. Elle possédait aussi un don magique de transformer les hommes difficiles en porcs. (Information non vérifiée !)

La version live de la musique du spectacle Import/Export a l’avantage de nous faire entendre les mouvements des danseurs, rythmés sur le sol. Selon que vous ayez assisté ou non au spectacle, vous revoyez ou imaginez le décor industriel, chantier portuaire tout en verticales et échafaudages. Le souffle des cordes et de l’alto se mêle au souffle des danseurs. Et nos oreilles d’explorer ce nouveau langage, combinaison de théâtre, acrobatie, musique baroque et sculpture. Une (re)découverte de la musique baroque, en scènes  brèves et au contenu d’une haute émotion.

A écouter en boucle (non pas avec des bigoudis !)

A noter : les Ballets C. de la B. sont l’ambassadeur culturel de l’Unesco, IHE, Institut for Water Education.

White Rainbow

Prism of Eternal Now

Écrit par

Alias White Rainbow, Adam Forkner est capable de manipuler un nombre incalculable d’instruments. Et ce talent a de quoi rendre malade de jalousie une foule de musiciens. Il avait donc bien le droit de rêver à une carrière solo. Originaire de Portland, cet artiste peut se targuer de posséder un fameux cv. Après avoir fondé Yume Bitsu, Surface of Eceon et World, puis opéré quelques collaborations auprès d’artistes tels que Dirty Projectors, Jackie-O Motherfucker ou encore le très excentrique Devendra Banhart, Adam Forkner a décidé de lancer un nouveau projet : White Rainbow. En 2003. Tout en se focalisant sur un style inspiré par l’ambiant et le krautrock. Il enregistre « Zome », en 2003, en compagnie de membres du groupe Land. Puis « White Rainbow ». En 2006. Un box réunissant cinq CD et un DVD.

 

Ce nouvel opus respire la quiétude et la sérénité. Flirtant avec la perfection du son, il nous entraîne surfer sur des vagues où se mêlent folk, électronique et rock. Pas étonnant qu’il soit influencé, entre autres, par La Monte Young ou encore Brian Eno. Adam y assure toute l’instrumentation, depuis les guitares, les tablas, les synthés, le groove box, et j’en passe. Il reste quand même une place pour les respirations et les voix fluettes tout au long de cet elpee idéal pour la méditation. Mais attention, rien à voir avec les albums zen de feng shui que l’on retrouve en vente dans les bacs des grandes surfaces. La longueur de l’œuvre, c’est le seul reproche que l’on puisse faire à l’ovni Forkner. Septante et une minutes en tout ! Ce qui risque peut-être d’exaspérer certaines mélomanes, à moins que la solution ne les apaise ou les plonge dans un profond sommeil. On connaît maintenant le véritable nom du marchand de sable. Il porte une casquette de l’Oregon, s’appelle White Rainbow et vient de signer sur le très bon label electonica de Chicago, Kranky, « Prism of Eternal Now »...