A New York, lorsqu’on évoque le Bronx, on pense tristement aux quartiers malfamés. Les fans de sport évoqueront davantage le stade mythique des New York Yankees et ses 54 000 places assises. Quant aux littéraires, ils se remémoreront les derniers moments de la vie d’Edgar Allan Poe, passés au très renommé ‘Poe Cottage’.
Lorsqu’on parle de musique, il serait impensable de contourner deux maîtres absolus du didjeing : Kon and Amir. Originaires de Brooklyn, ces amis de longue date ont réalisé, un peu à la manière de Robert De Niro, un « Bronx Tale ». « Kon and Amir Present Off Track Volume One : The Bronx ». Un double album de pur bonheur destiné à faire vibrer vos soirées nourries au jazz/funk.
Depuis 1997, ces deux Ricains prolifiques nous régalent de leurs compilations « On Track ». Six à ce jour ! Sans oublier les deux albums : « The Cleaning » et « The Kings of Diggin’ », concoctés en compagnie du Japonais DJ Muro. Pour la série « Off Track : The Bronx », Kon and Amir ont signé chez le label londonien BBE (Dimitri From Paris, DJ Vadim). Pour 5 compiles. A venir donc Brooklyn, Queens, etc.
Véritables bibles musicales, ces New-yorkais sont parvenus par le biais de cet opus à immortaliser des titres d’artistes injustement méconnus ou méprisés. Le soldat inconnu est maintenant réputé !
Mixé par Kon, le premier disque révèle des titres aux influences ‘soul’, disco et funk. Des morceaux typiques des 60’s et 70’s. Les 14 plages à pousser à fond dans une Mustang, vous feront vivre cette époque où les juke-boxes dictaient leurs lois et les dancefloors avaient fière allure. Si un titre est à épingler, c’est manifestement le « Darling I Love You » de Jorge Santana. Grâce aux ‘Claps, Claps’ et à une basse rebondissante, vous produirez un déhanché comme jamais réalisé auparavant. De quoi épater la galerie !
Mixé par Amir, le second disque, est malheureusement le moins accessible à l’écoute. Les titres sont d’une qualité remarquable, mais le jazz a toujours suscité de vives interrogations. Pourtant, le « Destroy the Nihilist Pic Nic » du London Experimental Jazz Quartet possède toute les caractéristiques d’un grand titre. Il procure une incroyable sensation dès le claquement des notes d’un piano fusionné aux cris d’appel d’un saxophone libre comme l’air. Mais rien à faire, ce disque passe moins bien que le précédent. Pas trop difficile, dès lors, de reprocher à Amir de ne pas être parvenu à nous coller une grosse baffe comme Kon a su le faire.
Maintenant, il ne faut pas non plus en faire tout un plat. Sur 28 titres, plus de la moitié passent très bien la rampe. Et ce n’est pas parce que l’oreille est critique qu’il ne faut pas se montrer indulgent à l’égard d’Amir. Après tout, il lui reste encore quatre chances de nous épater. Vivement la suite !