Steve Wynn fait ce qu’il faut…

Le dernier elpee de Steve Wynn, "Northern aggression" remontait à 2010. Son prochain, "Make It Right", paraîtra ce 30 août 2024 et coïncidera avec son nouveau livre de souvenirs ‘I Wouldn't Say It If It Wasn't True’ (Jawbone Press). Lors des sessions, il a…

Yes SIHR !

Après quelques concerts / projections improvisés en duo, au Caire et à Beyrouth, pour les…

logo_musiczine

Le Yam 421 ou le 5 000 pour Bright Eyes ?

Bright Eyes sortira son nouvel elpee, « Five Dice, All Threes », ce 20 septembre. Ce sera son 10ème. Lors des sessions, Conor Oberst, Mike Mogis et Nate Walcott ont reçu le concours de plusieurs invités dont Cat Power, Matt Berninger de The National et Alex…

Trouver des articles

Suivez-nous !

Facebook Instagram Myspace Myspace

Fil de navigation

concours_200

Se connecter

Nos partenaires

Nos partenaires

Dernier concert - festival

thot_pelagic_fest_2024_09
opeth_motocultor_2024_12

Dragons

Here are the roses

Écrit par

Les bras en croix, il a le teint hagard et les membres engourdis, mais concentre la hargne du survivant. Avec une précision chirurgicale, Dragons a fait renaître le spectre des regrettés Joy Division. Ambiance sombre et énigmatique d’où s’élève une voix d’outre-tombe ; la batterie martèle au métronome sur des harmoniques anxieuses et des guitares crispées. L’attente d’un paroxysme annoncé tire l’album dans une urgence souvent jouissive. Malheureusement, le contenu laisse plus perplexe. « Here are the roses » toussote des mélodies avortées. A découvert, il respire plus souvent la copie pâle, affable et surannée. Car à l’opposé d’Interpol et Editors, Dragons perd en singularité autant qu’il excelle en reconstitution. Les plus sceptiques crieront au blasphème ou à l’imposture. Les autres laisseront une chance à ce son puissant et ces références admirables. Les coutures sont solides, la force ne manque pas, mais jamais les balbutiements du disciple n’égaleront la parole du maître. Et aussi fidèles et dévoués soient les deux protagonistes de Dragons, ils effleurent autant l’anachronisme que le génie imitateur. Un album dispensable pour qui n’a pas encore exploré avec zèle les discographies de Joy Division et New Order ; curieux et intéressant pour les insatiables du mouvement, qui y trouveront une explosion de miettes cold wave au goût amer. Non, Ian Curtis n’est pas ressuscité.

Thierry Crommen

Versions originales

Écrit par

Thierry est un musicien belge. Il jouit d’une solide réputation. Agé de 48 ans, c’est un spécialiste de l'harmonica. Non seulement il possède une technique irréprochable, mais il est également très créatif. Son talent et son discernement devraient, sans aucun doute, lui permettre un jour de devenir le digne successeur de Toots Thielemans. Il joue de cette musique à bouche depuis plus de trente ans. Se maîtres répondent aux noms de Toots, bien sûr, mais également de Stevie Wonder et du Français Jean-Jacques Milteau. Il possède l'âme et le cœur du musicien mais sa tête est aussi bien faite, puisque ce psychologue est diplômé de l'université de Liège. De 1988 à 96, il a apporté sa collaboration au chanteur français Michel Fugain. Il a aussi travaillé auprès de nombreux artistes belges, parmi lesquels figurent Fred and the Healers, Clouseau, Froidebise, Pierre Rapsat et Johan Verminnen. Il y a quelques années, il a monté un trio particulièrement apprécié dans l’univers du jazz, en compagnie du guitariste Chris De Pauw et du pianiste Erno. En 2005, le contrebassiste Achim Tang est venu enrichir le line up, qui est ainsi passé à un quartet. Instrumental, cet elpee brille par sa diversité. Les compos sont toujours mélodieuses et les instruments acoustiques sont au service de l'ensemble. Les quatre acteurs manifestent une cohésion irréprochable.

Le chanteur Sanseverino vocalise et joue de la guitare manouche sur "Démolissons les mots", une plage qu’il a écrite avec Thierry. Chris De Pauw signe "Volte-face", une belle occasion pour lui de siéger derrière le piano lors d’un montage instrumental assez complexe, théâtre de changements de rythmes et d'atmosphères multiples. Au passage, Tang se divertit à la basse sur le thème hispanisant créé par le piano. D'une manière uniforme, les mélodies sont riches et accrochent instantanément l'oreille. Le tendre et doux "La marche" en est la plus belle démonstration. "Gigue de Krommenc'h" est issu de la plume de Froidebise. Un morceau allègre qui nous entraîne dans une farandole guillerette bretonne. L’éclectisme de cet opus oscille également entre la légèreté manouche ("Boplubie") au climat oriental. Sur "Zayak", tout d’abord. Un titre hypnotique issu du répertoire de Karim Baggili, un chanteur jordano-yougoslave venu colorer l’expression sonore des cordes de son oud, un luth moyenâgeux! Pour "Hora Lautareasca", ensuite. Sur des accents slaves, Karim invite l'harmoniciste américain Bill Barrett à échanger des phrases à l’instrument chromatique et diatonique. Enfin, pour ne pas oublier son long parcours opéré auprès de Michel Fugain, il accorde une version colorée et très personnelle de "Je n'aurai pas le temps". Une fresque instrumentale de grande qualité!

Animal Collective

Strawberry Jam

Écrit par

Entres les projets solos de Panda Bear, la meute d’Animal Collective à repris le chemin des cuisines afin d’y préparer dans une marmite en cuivre une recette bien perso : la confiture de fraises ! En fins stratèges du son, le combo fait passer les titres, les univers déjantés, et les compos ‘patchworkées’ sous des airs de bricoleurs tâtonnants. Mais peu de gens tombent encore dans le panneau, assurés depuis belle lurette que tout ce foutoir sonore a un sens logique, voire même méthodique. Bruitistes dans l’âme, ils semblent avoir gratté le fond de la pop folk pour enfin passer à un travail beaucoup plus mature. Fini le temps du chaos issu de potaches venus s’éclater. Les voix ont pris un sens plus posé et les mélodies sont cousues avec plus de précision. Un revirement étonnant, vu la tendance naturelle à foutre le bordel. Une situation si souvent répétée sur les précédentes galettes. Mais « Strawberry Jam » garde cet air enfantin, cette envie de soleil et d’énergie qui est un peu le fond de commerce de cette bande de potes de Baltimore. Apostrophées par des sons sortis d’on ne sait trop où, les neuf pistes se tartinent avec générosité et facilité sur le pain un peu desséché de nos vies. « Strawberry Jam » recèle, à l’instar des précédents opus, quelques petites perles à enfiler les unes derrière les autres, comme pour confectionner un collier. « Peacebone » et son intro décoiffant et hypnotique, « Unsolved Mysteries » accompagné au banjo et orgue de barbarie désarticulés, « Chores » et sa transmission d’énergie, « Fireworks » et sa chorale d’allumés… Chacune des pistes recèle sa spécialité, son cachet et ses ingrédients. Le tout mélangé et cuit à feu doux, procure bonheur, réconfort, et même pas de caries… A déguster sans la moindre modération, il va de soi …

Abdominal

Escape From The Pigeon Hole

Écrit par

‘Welcome to Toronto Brother !’, telle est l’invitation lancée par Mc Abdominal pour voyager au milieu d’une scène hip hop canadienne en plein mouvement (Ghislain Poirier, Sixtoo, Cadence Weapon). Sorti sur le label Antidote (Prince Paul, Madlib, Steinski,…) et servi par des productions d’Ugly Duckling, de Jurassic 5 et de Dj Format, « Escape from The Pigeon Hole » tire son épingle du jeu de façon plus qu’honorable. Caractérisé par ses breaks entraînants et ses samples colorés, cet album s’éloigne des productions américaines industrielles. Exit les ‘b…chs’ et les ‘ni…z’ à chaque strophe. Lorgnant vers le son de San Francisco, « Escape from The Pigeon Hole » est un album classique sans grosse surprise. Et c’est bien là que se situe le plus gros bémol. Malgré les scratches précis et rafraîchissants de Dj Dopey (champion DMC 2003), l’impression générale reste mitigée. Le manque de variété autant dans les beats que dans le flow (très peu de featurings présents) se traduit par un album fort rectiligne. On aurait préféré quelques interludes distrayants ou encore des productions s’éloignant de la Bay Area afin de donner un peu plus de consistance à l’ensemble.

Côté positif, la capacité pulmonaire de Mc Abdominal reste cependant impressionnante et se pose parfaitement sur les beats de ses compagnons de jeu. Les bonnes idées sont de mise sur la première partie de l’album et elles s’enchaînent sans la moindre faute : des productions léchées aux sonorités jazzy et funky, up ou down tempo. Classique sans jamais se prendre la tête,  « Escape from The Pigeon Hole » vous réjouira donc si vous êtes à la recherche d’une alternative hip hop loin des poncifs de la west coast. La parfaite B.O. d’un après-midi ensoleillé…


Waldeck

Ballroom Stories

Écrit par

Retour aux années ’20. Une époque où les années étaient folles et Joséphine Baker en était impératrice. L’Autrichien Klaus Waldeck nous transporte à l’endroit même où tout s’est arrêté et reprend joyeusement le flambeau. Mélange subtil de pop, de jazz, de tango, de dub et de soul, « Ballroom Stories » est l’une de ces petites friandises inattendues qui vous tombent dessus dans le seul but d’égayer votre journée. Les charmantes comptines historiques de Waldeck, susurrées par Joy Malcolm (ex-Incognito), Brian Amos et Zeebee, font du bien par où elles passent. Fondamentalement différent de ses précédents travaux, « Ballroom Dancing » vaut bien mieux qu’une compilation lounge et devrait permettre à Waldeck de s’introduire tranquillement sur les scènes des festivals européens. De quoi swinger l’assistance en deux temps trois mouvements.

Various Artists

Spirit Mountain – Authentic Music of the American Indian

Écrit par

La série « International Music Series » est censée permettre de découvrir des musiques folkloriques du monde, jouées sous leur forme originelle. Une affirmation qui suscite une méfiance vite confirmée par l’écoute de ce ramassis d’idioties. Ce volume suppose donc s’intéresser à l’univers sonore traditionnel des Indiens d’Amérique du Nord. Et éclairer l’auditeur ignorant. Au final, il se révèle (à quelques rares exceptions près) une désagréable succession de titres dopés aux synthétiseurs d’un goût douteux. Ils me rappellent même la série « Walker Texas Ranger » de l’impayable Chuck Norris ou les orchestres ambulants qui exécutent, dans les rues commerçantes, des playbacks à la flûte de pan, sur des disques enregistrés aux Pays-Bas. A éviter.

Telephone Jim Jesus

Anywhere Out Of The Everything

Écrit par

La grande famille Anticon a encore de beaux jours devant elle. Trois ans après « A point Too Far To Astronaut… », George Chadwick, l’homme à l’étrange sobriquet, revient armé d’une nouvelle collection de délices auditifs. « Anywhere Out Of The Everything » est un surprenant voyage vers l’inconnu dont chacune des étapes désoriente. Le guide transporte et malmène ses promeneurs d’un lieu à l’autre sans leur demander leur avis. Et ces heureux voyageurs acquiescent instinctivement, savourant chaque instant de cet étrange et captivant périple. Sur la route, ils croiseront les visages familiers d’Alias, Odd Nosdam, Pedestrian ou encore Yoni Wolf (Why?). Et à l’arrivée, d’aucun ne voudra quitter le navire, s’agrippant à la barque dans l’espoir de pouvoir revivre cette expérience métaphysique à l’infini…

Talking To Teapots

The Recreation Of All Things

Écrit par

Au jeu des ressemblances improbables, la première image qui me vient à l’esprit à propos de Talking To Teapots est un terrain de squash. Ce dernier à la malsaine particularité de permettre dans ses dimensions, une pointe de vitesse fulgurante, mais plus assez de terrain pour éviter le choc frontal avec le mur. Il serait même croustillant d’imaginer les membres du groupe en tenue sportive, slamant contre les parois vitrées du terrain en question. Le pire, c’est que ces Suédois en seraient capables ! Farfelus et complètement délirants, ces punks d’une ‘aire’ nouvelle cultivent l’autodérision et l’absurdité comme fer de lance. Techniquement, ils semblent prendre plaisir, voire même s’éclater, à composer des mélodies pop/rock qu’ils dynamitent à grands coups de riffs et de distorsions hypothétiques. L’énergie de leurs compos est essentiellement produite par les bras de William Nordström aux fûts qui soutient les excellents délires de Månsson, Emil Göran Engblom et Karl A Jönsson aux voix, claviers et guitares. Catalogué dans le rock indé, Talking To Teapots sabote méthodiquement tous ses morceaux pour ne pas finir enfermé tels des oiseaux en cage. Et sur des plages comme « Everybody Has A Point » ou « Walking Thru The Nation », ils se permettent d’adresser un pied de nez aux catalogueurs fainéants qui n’auraient pas pris le temps de désamorcer chaque mine pour y découvrir caché, un son neuf et en perpétuelle mutation. Les quatre Suédois seront en tournée dans notre pays début décembre. Ils assureront les premières parties des concerts des Tellers. Energique et expérimental, leur son est bien différent de nos compatriotes ; ce qui laisse présager un échauffement de salle impétueux. Il est même probable que les Tellers auront beaucoup à faire pour ne pas laisser tomber la sauce que leur première partie aura fait monter. A voir donc !!

Polyrhythm Addicts

Break Glass…

Écrit par

De retour après plusieurs années d’absence dues au passage derrière les barreaux du emcee Shabaam Sahdeeq et de diverses querelles d’ego, cette formation emmenée par l’excellent Dj Spinna nous délivre un opus à la gloire du hip hop new-yorkais de la grande époque. Il suffit d’écouter « The Purist » pour s’en convaincre : de EPMD à Biz Markie en passant par A Tribe Called Quest, tous les grands noms du rap new yorkais reçoivent un hommage dans les règles. Les beats puissants de Spinna sont gorgés de soul et de funk comme dans une vieille production de Pete Rock. Les flows des trois emcees (dont la nouvelle venue Tiye Phoenix) révèrent les ‘rhyming skills’ et snobent la frime, mais on regrettera un certain manque de variété d’un morceau à l’autre. C’est d’ailleurs un des rares points négatifs de cette belle production en dehors des modes : après un démarrage en trombe (des bombes comme « Smash » et « Reachin’ » en sont les plus belles illustrations) le reste du disque s’installe dans une certaine routine, malgré quelques featurings de Large Professor, Planet Asia et Phonte (de Little Brother). Une impression renforcée par la longueur de « Break Glass ». Hormis ces quelques réserves, ce son bien solide devrait plaire aux b-boys et fly-girls plus aguerris.

 

Funeral For A Friend

Tales Don’t Tell Themselves

Écrit par

En 2003, les Gallois de Funeral For A Friend publiaient « Casually Dressed & Deep In Conversation », un excellent second effort qui leur aura permis de devenir l’une des formations incontournables de la scène post-hardcore made in UK. Aujourd’hui, le quatuor en est à son quatrième essai et continue une descente aux enfers débutée en 2005 à travers la sortie de « Monsters », disque au résultat plus que mitigé. Les affres de l’emo-pop à l’américaine auront eu raison de l’inspiration du quatuor (l’intro à la Panic! At The Disco de « Into Oblivion (Reunion) »), qui semble renier ses influences originelles pour mieux vendre son âme. Aucun des onze morceaux de « Tales Don’t Tell Themselves » n’atteint le brio de leur classique « Escape Artists Never Die » et l’ensemble est à bailler d’ennui. Dommage.