Bart van Dalen, alias Findel, est un gars de 20 ans. Il nous vient de la riante province d'Utrecht (Amersfoort pour être tout à fait exact, à deux pas du chef-lieu). Ce jeune homme a du talent. C’est une évidence. Depuis 2004, le p'tit gars travaille une musique électro qui laisse une bonne place à l’énergie. Le premier MP3 mis en ligne par Bart a rencontré un succès certain et a même tapé dans les oreilles de Llewy, le leader du groupe hip hop néerlandais Relax. Une collaboration très étroite s'en est suivie ; et elle a abouti, en novembre 2007, à la sortie du premier opus de Bart, « Enters the Shadowlands ».
Bart est blond. Les petites caricatures parsemant le booklet le démontrent. D’ailleurs (admirez la transition), le booklet, parlons-en ! Parce qu’il n’est pas anodin. Je m’explique. L’illustration de ce livret, il faut l’avouer, est kitsch. Un jeune homme blond (NDR : of course !) représentant Findel côtoie une petite chose blanche sur pattes dans un monde vert et rose. Le décor pour le moins original est planté. En ouvrant le boîtier, on constate que cette illustration n’est que le bout d’un petit poster caricaturant un jeu vidéo sorti d’outre-tombe. Et quand on introduit le cd dans le lecteur, on se rend compte que Bart, tout petit, a dû tomber dans le chaudron des jeux d’ordinateur.
Les premières secondes m’ont procuré une grande frayeur. Les sons ressemblent aux bips plaintifs que poussaient les speakers des bons vieux Intel 386, à une époque où la carte son était encore une invention de science-fiction pour la plupart d’entre-nous. Mes craintes se sont très vite dissipées quand l’électro tonique, imprimée sur un tempo entraînant, a pris le pas sur les premiers accords. C’est d’ailleurs ce premier morceau, « Findel enters the Shadowlands » qui obtiendra finalement ma préférence. Le jeune compositeur et interprète nous y dévoile un don manifeste pour la musique. La caractéristique majeure de la plupart des plages de cet opus porte l’accent ‘jeux vidéos’. C’est intéressant. Et elle ne manquera pas d’émouvoir les éternels adolescents qui se sont divertis en participant aux aventure mythiques des ‘Legend of Kyrandia’ et autres séries Lucas Art.
Ce disque est très électro. J’avoue avoir un petit faible pour le travail réalisé sur la voix de Bart qui sert très bien l’ensemble. On pensera bien souvent à Daft Punk qui n’est vraisemblablement pas un groupe inconnu pour le jeune Amersfoortois. Pour un premier album, Bart van Dalen a concocté treize morceaux d’assez bonne facture. Cependant, la fin de parcours m’a laissé un peu dubitatif. La musique y bascule subitement de l’électro vers de la pop des plus classiques (conformistes…) et c’est la cohérence de l’univers, que Findel s’est construit, qui en prend un sacré coup. En effet, l’accent ‘jeux vidéos’ qui marque l’œuvre disparaît complètement et la musique perd un peu de son âme et… de son charme. Heureusement, « Present for Alice », la toute dernière chanson renoue avec l’univers rose et vert de la pochette de l’album ; et, tout de suite, la séduction opère à nouveau. Pour un tout premier elpee, le travail effectué par Bart est impressionnant et si la réalisation est toujours perfectible, « Enters the Shadowlands » laisse augurer un avenir tout en couleur pour le jeune Néerlandais de 20 ans. A surveiller !