François Staal revient sur l’île de Bréhat…

François Staal retourne aux sources de son enfance à travers son nouveau clip consacré à « Bréhat (Enez Vriad) », extrait de son dernier album « L'Humaine Beauté ». Il part en tournée de 17 concerts en Bretagne, dont 15 seront accordés sur l’Ile de Bréhat, du…

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Brazen tient la distance…

Après près de dix-huit ans de silence trompeur, Brazen (Genève), revient avec « Distance », une épopée indie-rock ambitieuse où s’entrelacent modulations mélancoliques et harmonies vocales sur un tapis instrumental planant. Les huit titres qui composent…

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Tinsley Ellis

Moment of truth

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Tinsley Ellis figure parmi le nombre limité d'artistes blancs qui opèrent sur le célèbre label de Bruce Iglauer. « Moment of truth » constitue déjà son huitième opus pour Alligator, si on compte la réédition de "Cool on it", commise en compagnie des Heartfixers.

Dès les premières mesures de "Say too much", on se rend compte que la guitare au son puissant, réverbéré, est toujours bien présente. Tinsley interprète passionnément ce blues rock imprimé sur un mid tempo. Il vit chaque note qu'il produit, pinçant ses cordes avec une certaine agressivité. La photo figurant au dos de la pochette en est une belle illustration. Rock’n roll très direct, "Somebody" démontre la parfaite complémentarité entre le chant et la guitare chez Tinsley. Ce tout indissociable est soutenu par une section rythmique déterminée. Elle réunit Jeff Burch aux percussions et un certain ‘The Evil One’ à la basse. Ellis injecte une foule d’effets dans ses cordes tout au long de l’indolent "Get to the bottom". Le côté tragique de cette plage, construite sur un riff R&B très présent et coloré par l'orgue Hammond de Kevin McKendree, est ici accentué. "You're gonna thank me" est une ballade très mélodique comme les apprécie Ellis. Et avouons qu’il s’y montre à la hauteur. Ce qui lui permet de concocter un petit bijou de solo sur sa Gibson Les Paul. Il monte doucement, mais perceptiblement en puissance pour le plus grand bonheur de nos oreilles. "Tell the truth" emprunte un profil semblable ; cependant, la voix féminine de Michelle Malone répond ici au chant du leader. Cet album semble refléter une paix intérieure, un certain intimisme ; une impression limitée, bien entendu par les effets de guitare. Car Tinsley adore tirer le maximum de ses artifices sonores ; mais sans jamais susciter l’ennui. En outre, son souci mélodique est omniprésent. Son solo est même empreint d’une grande tendresse sur "Too much of everything". Ellis tolère la présence d'un second guitariste sur la moitié des plages. En l’occurrence Mike Lowry. Il ne met guère le nez à la fenêtre, mais soutient discrètement et efficacement son leader. Ellis déborde de vitalité et d'émotion sur "Bringin' home the bacon". "Freeway soul" est une des meilleures compositions de cet opus. Face à l’orgue, sa voix manifeste beaucoup de vécu. "I take what I want" est une composition signée Issac Hayes/Dave Porter (NDR : ils ont beaucoup bossé pour le label Stax). Une bonne dose de funk est inoculée dans cette version remuante. Blues très lent et majestueux, "Sleep on it" porte des accents dramatiques. Un morceau bouleversant susceptible d'arracher, au passage, l’une ou l’autre larme. L'artiste vit ses chansons, c'est indéniable! Plage séduisante, "Stare at the sun" s’ouvre sous une forme acoustique, avant de se convertir intégralement à la fée électricité. Pour la circonstance, Tinsley a enfin sorti son bottleneck. Initiative judicieuse car son jeu de slide reste lyrique et apporte enfin de la fraîcheur et de la variété. Ellis termine d’ailleurs cet opus par un titre intégralement ‘unplugged’ : "Shadow of doubt". Une cover de Gary Nicholson. Il la chante avec cette passion qui semble le hanter en permanence.

Dr. Kloot

History of the world / Part one

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De son véritable nom Claude Perwez, Dr Kloot alias Kaiser Kloot, Kloot Per W ou encore KPW possède une fameuse carte de visite. Surtout dans le nord du pays. Né en 1955, il a roulé sa bosse au sein d’une multitude de formations. A dix ans il était déjà impliqué chez The Walrus et enregistrait un deux titres. Quelques combos plus loin, on le retrouve chez The Misters, qui partiront en tournée en compagnie tantôt de Gruppo Sportivo, Herman Brood, AC/DC, Tjens Couter, Joe Jackson, The Undertones, Trust ou encore Siouxsie and The Banshees. Il passe ensuite chez The Employees et surtout Polyphonic Size, formation qui sortira toute une série de disques (singles, maxis et albums) sous la houlette de Jean-Jacques Burnell. Avant de fonder Zen On, il va côtoyer une bonne partie de la scène pop/rock flamande, dont Dirk Blanchart, Bea Vandermaat, des membres de Clouseau, De Kreuners ou encore Noordkaap. Il a même tâté de l’électro et on lui prête une certaine paternité à la lo fi. Si vous voulez en savoir davantage, je vous invite d’ailleurs à consulter son site, c’est assez impressionnant. (http://www.klootperw.com)

Tout au long de “History of the world” Dr. Kloot cherche à rendre hommage aux chansons les plus notoires des 70’s et des 80’s. Mais aussi, et à mon humble avis, des chansons qui l’ont marqué au cours de cette période. Des morceaux issus du répertoire de The Cure, Kraftwerk, Stooges, Joan Baez ou encore Laurie Anderson. Mais également de Pere Ubu, Pete Shelley, Wire, Camper Van Beethoven, Buzzcocks, Television Personalities, Yellow Magic Orchestra et bien d’autres. Qu’il interprète sous des versions plutôt minimalistes et avec un esprit punk. Lors des sessions d’enregistrement, il a reçu le concours de ladies, et en particulier Marjan Debaene, France L’Hermitte (Polyphonic Size) et Gaelle De Bruxelles (BJ Scott, Olivier Saxe). Uniquement pour les vocaux. Un trio en compagnie duquel, il avait travaillé à des époques différentes ; Dr. Kloot se réservant toute les parties instrumentales. En outre, ce disque a été remasterisé par Kramer aux States.

Vashti Bunyan

Some things just stick in your mind

Écrit par

Née en 1945, Vashti Bunyan est londonienne. Compositrice et chanteuse, elle avait sorti quelques singles entre 1964 et 1967, dont une compo écrite par la paire Jagger/Richards (NDR : le titre maître de cette compile) et un elpee en 1970, « Just Another Diamond Day ». Faute de succès, elle s’est alors retirée du circuit musical et a disparu de la circulation. Mais début du XXIème siècle, les membres de Piano Magic retrouvent sa trace et l’invitent à participer à l’enregistrement de « Writers Without Homes » (2002) puis d’un Ep intitulé « Saint Marie EP » (2004). Ce sera ensuite au tour de Devendra Banhart de la convier à participer aux sessions de « Rejoicing in the Hands ». Et même d’Animal Collective, pour l’elpee « Prospect Hummer ». En 2005. C’est aussi l’année au cours de laquelle elle concocte son deuxième opus, « Lookaftering ».

Cette compile réunit 45 tours, démos et raretés concoctés à ses débuts. C’est-à-dire entre 64 et 67. Vingt-cinq morceaux en tout ! Poétesse folk, Vashti y dispense des chansons intimistes, mélancoliques, mais baroques, qu’elle interprète d’une voix limpide en s’accompagnant à la sèche. C’est le lot des démos. Par contre, lorsque ces morceaux bénéficient des arrangements de studio, ils jouissent d’orchestrations aussi subtiles que somptueuses.

Cette poétesse folk semble avoir influencé toute un pan de la musique néo folk américaine. C’est d’ailleurs ce que Banhart confesse, mais également CocoRosie et Tiny Viper. Maintenant, ce sont des références, et il faut bien se replacer dans le contexte de la mi-sixties pour pouvoir apprécier ce type de musique savoureusement désuète. Mais désuète quand même. 

Bad Statistics

Static

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Réputé pour sa philosophie expérimentale, le label gantois (K-RAA-K)3 est allé prospecter en Océanie pour dénicher Bad Statistics. Un quintet néo-zélandais. De Wellington, très exactement. Dont les membres sont déjà impliqués au sein de différentes formations underground comme The Idle Suite, Last Visible Dog ou encore Cloudboy. En 2005, les musiciens s’étaient réunis pour partager quelques sessions de noise. Depuis, leur aventure a débouché sur la formation des Bad Statistics. Et enfin, s’est concrétisée par la confection d’un premier elpee. Intitulé « Static », il et le fruit de leurs explorations minimalistes et ténébreuses.

L’opus est divisé en deux morceaux. Deux plages d’une durée d’un peu plus de 20 minutes, qui s’étirent sur un tempo lent. Très lent, même. Tellement lent, qu’il en devient parfois insoutenable. Ou lassant, selon. Improvisations et bourdonnements nous plongent dans un univers cauchemardesque. Le chant du vocaliste, Thebis Muttante, multiplie les onomatopées, conférant à l’ensemble une impression de messe célébrée en langage maori. Sueurs froides garanties, « Static » c’est vous retrouver seul face aux 15 guerriers All Blacks pendant leur Haka. Impossible d’y échapper.

Maintenant, si vous êtes un inconditionnel de la noise, ce disque pourrait vous intéresser. Bad Statistics est un groupe bien en place et propose une autre perspective de la noise. Celle pratiquée en Nouvelle-Zélande. Comme quoi, là-bas il n’y a pas que le rugby !

Photek

Form & Function Vol 2

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Neuf ans après avoir concocté « Form & Function », Rupert Parkes aka Photek rempile pour un second volume. Certains diront qu’il était temps. D’autres, plus philosophes, expliqueront que Parkes était trop occupé. M’enfin, 10 ans, c’est long… Maintenant, il est vrai que l’Anglais est un peu ‘homme de l’ombre’. Loin des scènes et absent des clubs, il lui est donc difficile d’entretenir une certaine visibilité. En fait, Photek est un acharné du travail et c’est dans son studio qu’il consacre tout son temps. Cette méthode a même tourné à son avantage, car ce personnage reclus est aujourd’hui considéré comme un artiste incontournable du mouvement drum’n bass/jungle. Après avoir mis au placard ses idées sur la techno, l’électro, le hip hop et le jazz, Photek a assuré sa crédibilité en alignant une série de 12 singles. Ce qui lui permettra d’être assez rapidement repéré par Goldie et L.T.J. Bukem. Convaincu de sa réussite, l’artiste passera aussi à la production et compte parmi ses recrues, le fin technicien TeeBee ainsi que le pionnier DJ Crystal.

Après « Modus Operandi » (1997), « Form & Function » (1998) et « Solaris » (2000), Photek revient donc électriser les dancefloors de son « Form & Function Vol 2 ». Mais le hic, c’est que l’électricité produite ici est éphémère. Et ne dure pas plus longtemps que celle d’une pile crayon. Bref, pas un cheveu ne se dressera sur votre tête après l’écoute de ce second volume. Sur les 13 plages de cet elpee, trop peu sortent du lot. Pourtant un « Industry of Noise » passe vraiment bien la rampe. Les rythmes sont énergiques et les guitares bourrées de distos. Normal que l’on puisse alors espérer une suite aussi encourageante. Mais « Love and War » passe complètement à travers. La voix d’une pseudo diva se fracasse sur les accords d’un piano. Un peu comme un Richard Clayderman qui se serait mis à la drum’n bass. N’importe quoi ! Heureusement, le remix de « Ni Ten Ishi Ryu », orchestré par un TeeBee drôlement inspiré, relève substantiellement le niveau. Ennuyeux, à force d’être trop complexe, « Form & Function Vol 2 » n’a donc vraiment de quoi impressionner. Maintenant, les mordus du genre penseront peut-être le contraire...

Orlando Julius

Super Afro Soul

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Les obsédés du son de Lagos, pratiqué dans les années 60 et 70, auront peut-être remarqué Orlando Julius sur l’excellente compile « Funky Lagos », éditée il y a quelques années par le label Afro Strut. Les têtes chercheuses de Vampisoul quittent un moment le continent américain pour réunir en deux compact discs quelques titres emblématiques de ce saxophoniste/chanteur. Un pionnier dans le métissage des sons soul et du highlife.

Le premier disque se concentre sur les années 65-68. Orlando fonde les Modern Aces en 1965 et il s’amuse à mélanger les rythmes du highlife aux percussions religieuses du kokoma. Passionné par la soul américaine, il commence à reprendre quelques classiques du genre, comme le « My Girl » de Smokey Robinson. Les titres du premier cd sont rapides et laissent une belle place à l’improvisation des cuivres. Les rythmiques complexes du kokoma percutent les beats en 4/4 de la soul pour créer un mélange fichtrement intéressant. Pour vous convaincre, écoutez les funky en diable « Ise Owo », « Bojubari » ou encore « Ma Fagba Se Ye Ye »…

Le deuxième volume se focalise sur les années 69-72. Les morceaux s’allongent, ralentissent, se teintent de psychédélisme. Orlando va bientôt être éclipsé par les innovations de Fela Kuti. Il rend hommage à son maître sur « James Brown Ride On » et adopte les rythmiques sinueuses de l’afro-beat. L’atmosphère devient menaçante et reflète bien les remous politiques de l’époque. L’ami Orlando finira par quitter le Nigeria pour s’installer aux Etats-Unis où il se frottera à la scène soul et jazz. Mais ici, c’est une autre histoire ; et on vous conseille avant tout de jeter une oreille sur ce très bon « Super Afro Soul ».

Various Artists

Discovered : A collection of Daft Punk samples

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A l’instar de nombreux producteurs hip hop, Daft Punk a réussi à transformer d’obscures pépites des années septante et quatre-vingt en succès planétaires. La preuve par neuf est opérée par cette compilation qui dévoile l’inspiration ayant présidé à la confection de tubes tels que « One More Time », « Digital Love » ou « Harder, Better, Stronger, Faster ». Ce voyage intéressant entre électro, house, funk, jazz et disco d’antan démontre la grande érudition musicale du duo parisien, mais permet aussi de découvrir quelques titres qui n’ont pas pris une ride. Du funk futuriste de Breakwater (totalement repompé sur « Robot Rock »), Sister Sledge et Edwin Birdsong (superbe « Cola Bottle Baby » qui a inspiré « Harder, Better, etc. »), en passant par le disco hédoniste de Karen Young et Cerrone, quelques titres dépassent largement le statut de curiosité. Là où certains emprunts sont évidents, on aura plus de mal à découvrir, sur quelques autres morceaux (celui de Chaka Khan en tête), ce que les robots de Paris ont samplé. Les curieux s’en donneront donc à cœur joie, tandis que les ‘beatmakers’ en herbe prendront des leçons.

Danny Brillant

Viens Danser (Cd + Dvd)

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Je vous confesse volontiers la réticence ressentie, lorsque ce double disque en main, je me suis dirigé vers mon lecteur CD pour découvrir les nouvelles frasques de l’auteur de « Suzette ». Car Danny Brillant incarne de prime abord et même trop bien le brave chanteur sympa pour ménagères ; celui qui traîne sa belle gueule cassée par les déceptions, mais toujours prête à aimer, car y’a pas plus beau, que l’amour évidemment… (Souvenez-vous : ‘Quand je vois tes yeux, je suis amoureux, etc…’)

Puis, en y regardant de plus près, j’ai relevé une première circonstance atténuante : l’apparition du chanteur d’origine tunisienne dans « Changement d’adresse », l’excellent film d’Emmanuel Mouret (un des seuls réalisateurs français actuels capable de rivaliser avec Truffaut ou Rohmer), sorti en 2006. Il y interprète un séducteur un brin casse- pieds, viril, trop frimeur pour inquiéter le personnage principal, au nez et à la barbe duquel il dérobe pourtant la belle proie docile, qui finit par succomber à ses charmes. Car Danny Brillant, c’est un peu ça : à première vue trop aimant pour être aimé, trop cliché pour être suspecté d’un quelconque intérêt, on n’y fait plus attention au bout d’un moment.

Et pourtant, ce double disque constitue une très bonne surprise. D’abord, le concept : un disque à danser doublé d’un Dvd pour apprendre, mouvement par mouvement, le tango, le rock et le mambo. L’idée paraît simple, il fallait pourtant y penser.

Le CD reprend une série de tubes tirés de la meilleure variété internationale (Gilbert Bécaud, Dalida, Elvis Presley, Charles Aznavour, Frank Sinatra,…), arrangés dans des versions jazzy ou latino selon les besoins, convaincantes et ainsi parées pour être dansées jusqu’à plus soif. Sur le DVD, un professeur, et parfois Danny lui-même, nous enseignent ces danses célébrant le couple et témoignent de ses états possibles : la passion, avec la part de violence qu’elle libère (le tango) ou encore la fuite et la révolte contre l’autorité (le rock). Il faut voir Danny parler de l’origine de ces rythmes et de l’émerveillement qu’il éprouve face à ceux-ci pour comprendre, s’il le fallait encore, qu’il est ici question de vraie passion et de volonté de la faire partager. Le chanteur pour dames se dévoile sous son véritable jour : honnête et touchant. Aussi bien lorsqu’il chante ou danse, que lorsqu’il évoque le couple et la rencontre, ce dont il nous a finalement toujours parlé.

En concert le 31 mai à Forest National 

MSN:

http://sib1.od2.com/common/product/Product.aspx?shop=40&associd=4&catno=OD2DI6144316

I-tunes:

http://phobos.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/viewAlbum?id=251307699&s=143446

Dominic Sonic

Phalanstère # 7

Écrit par

Dominic Sonic est un musicien que j’ai toujours beaucoup apprécié. C’est vrai que depuis 10 bonnes années, il s’est fait plutôt discret. Il avait bien débarqué aux Transmusicales de Rennes, fin 2002, en tant qu’invité surprise des Stooges. Puis beaucoup bossé pour son nouveau projet, Sonic Machine ; une aventure ponctuée par un solide concert accordé aux Vieilles Charrues, en 2004. Sans oublier sa tournée en tant que backliner des Déportivo et ses tentatives de reconversion dans le théâtre ainsi que la B.O. ; mais concrètement, pas de disque à se mettre sous la dent.

La sortie d’un nouvel opus en 2007 est le résultat de sessions menées en compagnie d’Yves-André Lefeuvre, Patrick Sourimant et Franck Haurel ; c'est-à-dire les anciens membres de Sonic Machine. Un opus concocté sous la houlette de Mick Prima, entre février et avril de cette année. Jusqu’ici, je ne vous apprends pas grand-chose. Entrons donc dans le vif du sujet.

Première constatation, à l’écoute de cet elpee, on retrouve avec bonheur la présence des riffs de guitares cinglants, percutants, efficaces et puis le timbre vocal délicieusement éraillé, légèrement indolent de Dominic. Des titres comme « Fuel », très glam dans l’esprit de TRex, ou le blues/folk/rock/psyché ténébreux « J’ai dû rêver » libèrent une énergie électrique tour à tour syncopée ou hallucinée. Les deux meilleures plages de l’elpee. Mais pour le reste, on a de quoi être déçu. A cause du recours un peu trop systématique à l’électronique. Une électronique qui manque, en outre, singulièrement de relief. « Down and low » et « La terre » échappent quelque peu à la formule, et sous une forme plus audacieuse, ces deux fragments auraient pu plaire aux aficionados des Young Gods. Mais lorsque les clichés à la Garbage se multiplient, on a beaucoup de mal à avaler la mixture. Même les deux ballades (une cover d’honnête facture du « Mother » de Lennon et « Je suis comme un chat », final acoustique sympa, sans plus), manquent singulièrement d’audace.

Suivant la formule consacrée, Dominic Sonic nous doit une revanche…

Luther Allison

Underground

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Lorsque Thomas Ruf rencontre Bobby Rush, on imagine qu’il a le nez creux. Ce dernier dispose d'une session d'enregistrement de Luther Allison, opérée aux studios Wonderful, à Chicago. Elle date 1958. Toute la famille Allison est fort intéressée par le projet et décide de le financer. Luther n’est alors âgé de 18 ans. Soit onze années avant la sortie de son premier elpee officiel, "Love me Mama", un disque paru chez Delmark. Mais finalement, c’était trop beau pour être vrai et Ruf a, semble-t-il, été abusé. C’est ce qu’en ont déduit les spécialistes. En effet, le choix du répertoire et la sonorité de ces sessions étaient sans équivoque : ces enregistrements remontaient à 67/68, au plus tôt. A l'époque, la mode était au R&B et à la soul. Or le contrat d'Allison pour Delmark n'allait pas être prolongé ; et il allait signer pour Tamla Motown. Une écurie pour laquelle il allait graver deux elpees sur le célèbre label de Detroit : "Bad news are coming" en 1973 et "Luther's blues" l'année suivante. Le tracklisting d’« Underground » épingle trois morceaux du premier et autant du second. Des enregistrements qui fourniront la matière première à un bootleg, commis en 1971. La boucle est bouclée.

C'est bien le band de Bobby Rush qui est présent : Rush à la basse, Bobby King à la guitare rythmique, Sammy Logan à l'orgue et Robert Plunkett à la batterie. La mise en forme de ces bandes est assez sommaire. Rush en est le responsable. Le contenu de cette session prélude cependant un grand bluesman : Luther Allison. Un chanteur à la voix remarquable, même s'il ne possède pas encore la puissance affichée plus tard. En outre, il se révèle un guitariste redoutable et très personnel. Pour ses deux albums réservés à Tamla Motown, il avait repris respectivement "The stumble " et "San-Ho-Zay"  de Freddie King. Sur ce nouvel elpee, il s’attaque à "Hideaway". Il y manifeste beaucoup d’assurance. En consultant les notes de la pochette, on apprend que King n'avait enregistré ce titre qu'en 1960! Armé d’une slide quelque peu hésitante, Luther se réserve le chant lors de son adaptation du classique "Don't start me talking" de Sonny Boy Williamson. Le tempo est nonchalant et légèrement funky. La voix déjà bien assurée. "Drivin' wheel" campe un blues nonchalant. La slide est déjà plus tranchée. Luther chante "Cut you loose". Le bluesman est ici déjà bien affirmé. Le vocal autoritaire et le jeu de guitare très caractéristique. Point fort de cet opus, cette plage issue de la plume de Ricky Allen, n’est parue qu’en 1962. "Easy baby" est une compo notoire au son chaleureux. Une des meilleures chansons de Magic Sam, le roi du Chicago Westside. Blues au rythme quasi rock, "Take my love" déménage plutôt bien. Luther achève l’opus par le célèbre "Rock me baby". Il le chante remarquablement. Cet elpee ne reflète manifestement pas la sonorité des sixties, et quelques titres se limitent à des démos qui serviront quelques années plus tard, pour Tamla. Thomas Ruf, homme intègre, a rapidement admis l'erreur et placé sur son site, les commentaires de Rien Wisse, le responsable du magazine blues hollandais Block. Il confesse que les premières séances concédées par Luther s’étaient bien déroulées aux studios Wonderful, et dataient du 8 mars 1967. C’est sans doute la vérité pour cette (très courte) œuvre