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Hippo Campus sort la tête de l’eau…

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Chaka Khan

Funk This

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Authentique légende de la musique afro-américaine, Chaka Khan a d’abord marqué le disco (en compagnie de son groupe Rufus) avant de collaborer avec Prince et quelques producteurs de house et de hip hop. Depuis « All Good » (en compagnie de De La Soul), on n’avait pas vraiment de nouvelles de la diva, mais elle n’est jamais vraiment disparue, continuant à vendre ses nouveaux disques lors de ses tournées, un peu à la manière de son comparse de Minneapolis.

Produit par Jam & Lewis (responsables de la plupart des tubes de Janet Jackson), ce « Funk This » propose du soul/r’n’b adulte classique, largement destiné aux quadragénaires, cible constituant sûrement l’essentiel du public de Chaka Khan. Beaucoup de ballades romantiques et cossues donc, pas toujours convaincantes (le poussif « One for all time ») mais constamment portées par la très belle voix de la dame. Parmi les réussites, on pointera « Foolish Fool », belle ballade soutenue par un gros beat hip hop très old school. Le reste est malheureusement plus dispensable, un peu à l’image des reprises mollassonnes de « Sign ‘O’ The Times » et « You Belong to Me », qui n’apportent rien aux originaux.

I-tunes: http://phobos.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/viewAlbum?id=264352495&s=143446

MSN: http://sib1.od2.com/common/product/Product.aspx?shop=40&associd=4&catno=OD2DI6210409

 

Isis

Le Grand mix béni par la déesse Isis

Soirée événement destinée aux aficionados de doom metal et de post-hardcore, programmée ce mercredi 29 mai, au Grand Mix de Tourcoing, en compagnie du quintette californien d’adoption (la formation est, en fait, originaire de Boston) Isis. Projet d’Aaron Turner, le fondateur du label indépendant Hydra Head Records, Isis en est déjà à son troisième album, « In the ocean of truth », un opus surprenant, complexe, riche en réflexions existentielles, dans lequel le clavier se fait plus présent aux dépens des hurlements ténébreux d’Aaron. Un indispensable de votre discographie de l’année 2006. Et vu la réputation dont ils jouissent sur scène, on s’attendait à une belle claque, place Notre Dame.

 Pour chauffer la salle, le projet qu’Isis souhaitait présenter dans le cadre de cette tournée, n’y est pas allé par quatre chemins. Il a choisi Oxbow. Un combo californien qui affiche déjà 20 années d’existence au compteur. Un groupe ‘culte’ qu’on peut franchement qualifier de ‘schizophrène’ en raison de la double personnalité développée à travers deux styles musicaux différents : le post-hardcore lorsque le combo se retrouve à quatre, le blues minimaliste quand Eugène Robinson et Niko Wenner sont réduits à un duo. C’est d’ailleurs sous cette configuration que Docteur Jekyll et Mister Hide nous ont proposé l’ouverture des festivités. Immense, de corpulence impressionnante, à la couleur de peau café, Eugène, véritable sosie de Michael Clarke Duncan (l’acteur qui endosse le rôle du condamné à mort John Coffie dans le film « La Ligne verte »), monte sur scène, flanqué d’un roman écrit en 1895 par Thomas Hardy, « Jude the obscure », une histoire sombre, pessimiste, triste, teintée de colère et d’injustice. Des sentiments qu’Eugène incarne à merveille sur les planches. Nikko sculpte un relief musical très blues à l’aide de sa guitare sèche. Eugène s’y ancre pour y dispenser un set intense, douloureux, rythmé par des moments de clameur et de silence, d’incantations et de prières. De déhanchements malsains aussi. Sans oublier le petit grain de folie. Quelque part entre un Jesus Lizard ‘unplugged’ et la Nico du Velvet Underground, le duo nous propose une bien belle prestation. La scénographie mêlée au personnage impressionne. Le public est surpris, dans le bon sens du terme. Le temps d’un rappel et d’une petite bière pour enfin vivre l’épilogue de la soirée.

 Le set d’Isis s’ouvre par quelques notes dispensées au piano. Bryant Cliffort, le guitariste/claviériste (Il  collabore également à un autre projet, Red Sparowes, groupe de post-rock qui jouait le même soir à Bruges) en est le responsable. Progressivement, les guitares de Michael et d’Aaron, la basse de Jeff et la puissance du batteur, l’autre Aaron, viennent envahir le public, dans un mur du son décoiffant. Cinq figures charismatiques, montées sur des tapis de pédales à effets sonores multiples, vous prennent alors au fond des tripes durant près d’une heure trente. Atmosphères tantôt pesantes, froides et inquiétantes, tantôt violentes, mécaniques et explosives, les cinq virtuoses nous emmènent dans l’univers de Neuroris, Cult of Luna, Amen Ra, Godflesh, Tool ou Mogwai. Derrière ce génie de technologie, les influences de Pink Floyd et du Led Zep s’imposent dans un tsunami de sons, bien huilé qui frôle la perfection. Le concert atteint des sommets quand « In Fiction », un des titres phares du quintette, fait exploser les décibels. Le moment d’un rappel et déjà le groupe quitte la scène. Le temps semble si court lorsqu’on est si proche du divin…

 Organisation Grand Mix Tourcoing

Dave Matthews

Séance de rattrapage

Écrit par

Il a fallu près de dix ans à Dave Matthews pour retrouver la Belgique sur la carte d’Europe. C’est en effet lors du festival Torhout/Werchter en 1998 qu’il a mis pour la dernière fois les pieds dans notre pays. En 2007, le Sud-Africain a décidé de compenser cette longue absence en offrant à notre pays deux concerts. Un premier en compagnie de Tim Reynolds à l’Ancienne Belgique. C’était en mars dernier. Et un second, pour lequel il a emmené toute sa troupe, à Forest National. Un double régal.

 Une chose est sûre : The Nightwatchman alias Tom Morello -il assurait la première partie- est aussi bon guitariste qu’il est mauvais chanteur. Et c’est peu dire. En un peu plus d’une demi-heure, il est parvenu à détruire un idéal en se retrouvant en tête de la liste des pires artistes live qu’il nous a été donné de voir. Armé d’une guitare acoustique, Morello s’est égosillé sur des morceaux insipides aux textes pseudo-politiques déjà entendus un millier de fois. La boucle sera bouclée lorsque l’homme massacrera purement et simplement le « Guerilla Radio » de son ex (?) formation, Rage Against The Machine. Plus jamais ça.

 Après avoir accordé au public belge un sublime concert acoustique à l’AB en mars, Dave Matthews a eu la bonne idée de revenir en compagnie de son ‘band’, cette fois à Forest National. Et face à lui, un public international et (trop) surexcité. Italiens, Hollandais, Américains, Anglais, Allemands… On en serait presque arrivé à se demander s’il y’avait quelques Belges dans la salle. Arrivée sur scène à 21h pile, la formation déclenche une vague d’hystérie qui s’est poursuivie à fréquence sonore variable durant toute la prestation. Pas l’idéal quand le son provenant des baffles est absolument atroce. Forest National n’étant pas réputée pour son acoustique irréprochable a donc une fois de plus fait honneur à la tradition. Après une courte intro, Dave Matthews et ses condisciples ont enchaîné des morceaux tirés de presque l’ensemble de leur discographie, parmi lesquels un « Don’t Drink the Water » grandiose, « When the Worlds End », « Dreamgirl », « Jimi Thing », un « Crash Into Me » repris par l’ensemble de l’assistance et « Down By The River », cover d’un classique de Neil Young. De longues et excellentes ‘jams’ jazzy ont entrecoupé la plupart des compos, prolongeant un set magistral, durant lequel Tom Morello a été invité à prêter ses talents de guitariste (ouf !) sur les morceaux « #41 » et « Satellite ». En guise de rappel, Dave, seul sur scène, a offert « So Damn Lucky », un superbe titre extrait de son album solo avant d’être à nouveau rejoint par ses camarades et boucler 3 heures (!) de show intense par une version dépouillée de « Two Step », belle à en frissonner. Quoi que l’on puisse en dire, le Dave Matthews Band est et reste un putain de bon groupe !

 Organisation Live Nation

Oxbow

Docteur Jekyll et Mister Hide

Soirée événement destinée aux aficionados de doom metal et de post-hardcore, programmée ce mercredi 29 mai, au Grand Mix de Tourcoing, en compagnie du quintette californien d’adoption (la formation est, en fait, originaire de Boston) Isis. Projet d’Aaron Turner, le fondateur du label indépendant Hydra Head Records, Isis en est déjà à son troisième album, « In the ocean of truth », un opus surprenant, complexe, riche en réflexions existentielles, dans lequel le clavier se fait plus présent aux dépens des hurlements ténébreux d’Aaron. Un indispensable de votre discographie de l’année 2006. Et vu la réputation dont ils jouissent sur scène, on s’attendait à une belle claque, place Notre Dame.

 Pour chauffer la salle, le projet qu’Isis souhaitait présenter dans le cadre de cette tournée, n’y est pas allé par quatre chemins. Il a choisi Oxbow. Un combo californien qui affiche déjà 20 années d’existence au compteur. Un groupe ‘culte’ qu’on peut franchement qualifier de ‘schizophrène’ en raison de la double personnalité développée à travers deux styles musicaux différents : le post-hardcore lorsque le combo se retrouve à quatre, le blues minimaliste quand Eugène Robinson et Niko Wenner sont réduits à un duo. C’est d’ailleurs sous cette configuration que Docteur Jekyll et Mister Hide nous ont proposé l’ouverture des festivités. Immense, de corpulence impressionnante, à la couleur de peau café, Eugène, véritable sosie de Michael Clarke Duncan (l’acteur qui endosse le rôle du condamné à mort John Coffie dans le film « La Ligne verte »), monte sur scène, flanqué d’un roman écrit en 1895 par Thomas Hardy, « Jude the obscure », une histoire sombre, pessimiste, triste, teintée de colère et d’injustice. Des sentiments qu’Eugène incarne à merveille sur les planches. Nikko sculpte un relief musical très blues à l’aide de sa guitare sèche. Eugène s’y ancre pour y dispenser un set intense, douloureux, rythmé par des moments de clameur et de silence, d’incantations et de prières. De déhanchements malsains aussi. Sans oublier le petit grain de folie. Quelque part entre un Jesus Lizard ‘unplugged’ et la Nico du Velvet Underground, le duo nous propose une bien belle prestation. La scénographie mêlée au personnage impressionne. Le public est surpris, dans le bon sens du terme. Le temps d’un rappel et d’une petite bière pour enfin vivre l’épilogue de la soirée.

 Le set d’Isis s’ouvre par quelques notes dispensées au piano. Bryant Cliffort, le guitariste/claviériste (Il  collabore également à un autre projet, Red Sparowes, groupe de post-rock qui jouait le même soir à Bruges) en est le responsable. Progressivement, les guitares de Michael et d’Aaron, la basse de Jeff et la puissance du batteur, l’autre Aaron, viennent envahir le public, dans un mur du son décoiffant. Cinq figures charismatiques, montées sur des tapis de pédales à effets sonores multiples, vous prennent alors au fond des tripes durant près d’une heure trente. Atmosphères tantôt pesantes, froides et inquiétantes, tantôt violentes, mécaniques et explosives, les cinq virtuoses nous emmènent dans l’univers de Neuroris, Cult of Luna, Amen Ra, Godflesh, Tool ou Mogwai. Derrière ce génie de technologie, les influences de Pink Floyd et du Led Zep s’imposent dans un tsunami de sons, bien huilé qui frôle la perfection. Le concert atteint des sommets quand « In Fiction », un des titres phares du quintette, fait exploser les décibels. Le moment d’un rappel et déjà le groupe quitte la scène. Le temps semble si court lorsqu’on est si proche du divin…

 Organisation Grand Mix Tourcoing

Jethro Tull

La flûte vedette de la soirée

Écrit par

C’est le ‘petit’ Forest National qui accueille ce soir le mythique Jethro Tull. La salle est bien remplie, mais pas sold out. C’est dire que l’évènement rassemble trois à quatre mille personnes. Score honorable pour un groupe certes emblématique, mais sans actualité et aux performances scéniques en dents de scie. Le public est mélangé : quinquas et quadras, majoritaires, se mêlent à de plus jeunes, dont certains visiblement encore aux études-leurs enfants ? Le groupe, il est vrai, n’est pas bien loin des quarante ans de carrière. Me concernant, j’ai assisté à mon premier concert de Jethro Tull ici même, en 79.

 Premier constat : le père Anderson-chanteur rencontre de vrais problèmes. Son chant est poussif, manque de puissance et ne s’aventure plus du tout ni dans les attaques dures, ni dans les aigus (et ce qui n’arrange rien, c’est qu’il est parfois sous-mixé). L’artiste en est parfaitement conscient et gère clairement son show de façon à s’économiser. Par contre, Anderson flûtiste a bonifié au fil du temps. La flûte est d’ailleurs la vraie vedette de la soirée, tant elle ne quitte plus que rarement les mains du maître, pour le plus grand bonheur des fans. Fidèle à la tradition, l’homme en jouera sur une seule jambe à plusieurs reprises. C’est pourtant à l’harmonica qu’il inaugure son concert, interprétant un vieux blues, seulement accompagné de son vieux complice Martin Barre. Lequel se révèle toujours aussi redoutable à la guitare.

 Jethro Tull pourrait se contenter d’un show très classique et satisfaire facilement son public en alignant ses morceaux les plus connus dans des versions convenues. Mais Anderson a ce très grand mérite de toujours chercher à s’amuser sur scène. C’est pourquoi il propose souvent des versions revisitées de ses standards. Ainsi, ‘Aqualung’ patiente derrière une longue intro décoiffante, ‘Jack in the Green’ ne reconnaît plus son ventre, et même une relique aussi vénérable que « Bourée » n’échappe pas au dépoussiérage. « Thick as a Brick », dans sa version contractée et dynamisée, s’avère quant à lui un des points forts du concert, au même titre que « My God ».

 En bref, Jethro Tull a fourni une prestation tout à fait honorable, énergique et enthousiaste, teintée d’humour british (les claviers sont dissimulés dans un… piano à queue) et d’autodérision. Et après un seul rappel (« Locomotive Breath »), le band a pris congé d’un public ravi !

(Organisation : Live Nation)

 

Wolfmother

Le rock de demain parfumé au patchouli.

Écrit par

Après avoir annulé leur concert prévu au Vooruit de Gand pour cause de cérémonie des Grammy Awards (au cours de laquelle ils ont été nominés dans la catégorie ‘Best Hard Rock Performance’)  les Australiens de Wolfmother ont investi une AB pleine à craquer. Une AB où se croisent des jeunes filles de 16 ans, pantalons pat d’ef et t-shirts à l’effigie de la tête d’affiche, des métal heads chevelus et cloutés, ainsi que des nostalgiques des années psychédéliques dont on se demande parfois s’ils ne sont pas les grands-parents des groupies agglutinées sur le devant de la scène. Nous préférons nous désaltérer durant la prestation catastrophique de Brant Bjork and the Bros dont le stoner monotone et totalement dépourvu d’inspiration lasse un public qui scande déjà le nom des héros du soir.

 Comme pour accentuer son attachement à la fin des sixties et aux années 70, le combo se produit sur la scène la plus minimaliste qui soit ! Pas de backdrop, pas de décor, d’effets pyrotechniques ou de lights sophistiqués. Une batterie, une guitare, une basse, un orgue Hammond, des amplis et quelques projecteurs… Les Aussies semblent apprécier l’esprit club et on les imagine aisément sur la scène du Spirit of 66, qu’ils ne risquent pas de fouler de sitôt. Il est un peu plus de 21h lorsque le trio entame un set court mais d’une rare intensité. Inattendu et imprévisible il va faire des dégâts et tout balayer sur son passage ! Débordant d’énergie à l’image de leurs compatriotes et idoles AC/DC, Wolfmother égrène toutes les chansons de sa première galette éponyme. Le riff saccadé et violent de « Dimension » évoque Led Zeppelin. « Woman » est sans doute le titre le plus connu, mais il cartonne à chaque fois, tandis qu’ « Apple Tree » constitue un autre morceau versatile. Le son, l’attitude, les compos, l’atmosphère… le concert est une succession d’allusions et d’hommages à l’histoire du rockToutes ces références au passé sont là comme des balises, mais les trois de Sydney ont suffisamment de personnalité pour rester crédibles. Ils respectent le public et le public lui rend bien. C’est une authentique ovation qui est faite à « Mind’s Eye », alternant douceur et vigueur, selon la méthode appliquée par Thin Lizzy à l’époque de « Black Rose ». La version live de « Joker and the Thiefs » gagne encore en efficacité.

 Andrew Stockdale, à la bouille sympathique, lance un cordial ‘merci d’être venu ! A la prochaine’. Après une telle leçon, il peut être sûr que nous reviendrons.

 Les plus résistants se sont dirigés ensuite vers l’AB club pour un ‘late night show’ en compagnie de l’excellent groupe stoner flamand El Guapo Stuntteam, mais après une telle secousse tellurique, nous avons préféré prendre le chemin du retour, complètement rassasiés de hard rock n’roll. Un futur grand est né !

 Wolfmother + Brant Bjork and the Bros + El Guapo Stunteam

 

Bad Brains

Banned in Brussels

Écrit par

Au même instant où le sol de Forest National devait être trempé, et pas que de sueur, les Halles de Schaerbeek recevaient l’une des formations les plus mythiques de la scène hardcore punk américaine, les Bad Brains.

De retour dans sa configuration d’origine, le quatuor washingtonien venait présenter dimanche soir en Belgique, « Build A Nation », leur nouvelle galette produite par le Beastie Boy, Adam Yaunch. Après une première partie (dont le nom nous a échappé) plutôt médiocre devant un parterre plus que clairsemé, H.R. (chant), Dr. Know (guitare), Darryl Jennifer (basse) et Earl Hudson (batterie) sont apparus tranquillement sur la scène des Halles. Un peu trop tranquillement pour un public, beaucoup plus nombreux que lors du supporting act, bouillonnant et prêt à se rentrer dedans. Les Bad Brains ont enchaîné en une heure et sans cérémonie leurs plus grand classiques dont « Banned in D.C. », « Pay To Cum » et autres « Sailin’ On », entrecoupés de morceaux du dernier venu, « Build A Nation ». Un concert plutôt sympathique si l’on considère que le spectacle s’est joué beaucoup plus au niveau du public, motivé à souhait, que de la scène. En effet, H.R. en aura irrité plus d’un, débarquant devant l’assistance tel un fonctionnaire venu prester ses heures contre son gré. Un sourire béat aux lèvres et s’adressant au public comme à des gosses de 10 ans, l’interprète est resté planté devant son micro durant quasi toute sa prestation. L’assistance, qui en demandait plus, n’aura été ensuite servie que d’un rappel de deux minutes. Le visage enfoui sous une écharpe, H.R. s’est contenté d’enchaîner les morceaux avant de repartir comme il était arrivé, nonchalant et je-m’en-foutiste. Un vrai punk, quoi…

Organisateur : Live Nation

 

Tiken Jah Fakoly

L’Afrique a du freak

Depuis son passage remarqué lors de l’édition 2006 du festival de Dour, le retour Tiken Jah Fakoly était attendu en Belgique. Faut dire aussi que notre Ivoirien surfe sur l’actualité. Et la sortie toute récente de son dernier opus, « L’Africain », produit entre Bamako, Paris et Londres, en est la plus belle illustration. Ainsi que l’enthousiasme manifesté par le public belge, pour ce concert programmé à l’Ancienne Belgique, qui affichait ‘sold-out’.

La première partie était assurée par Magyd Cherfi (ex- chanteur de Zebda), qui a d’ailleurs collaboré étroitement à l’écriture des textes de l’Africain. Malheureusement quelques soucis sur la route, et les difficultés habituelles pour trouver un emplacement de parking aux abords de l’AB, ont considérablement retardé notre arrivée. Nous avons donc loupé ce supporting act. Et en n’arrivant que vers 21h30, le ‘main’ concert était déjà entamé.

Qu’importe, on ne peut que se plonger directement dans l’ambiance. « Quitte le pouvoir » est une bonne entrée en matière. Le public est plus que chaud. Les artistes aussi. La dizaine de musiciens (y compris les 2 choristes) occupent bien l’arrière du plateau, tandis que notre Tiken a bien besoin de l’espace à l’avant-scène pour pousser ses petits sprints et autres pas de danse. Une large place est aussi laissée aux titres du dernier album, comme « Promesses blabla » ou « Ouvrez les frontières ». Cette chanson sera d’ailleurs un des moments forts de la soirée. Tiken invite en effet un petit garçon de 10 ans à peine sur le podium, pour reprendre le refrain ; et ce petit chanteur en herbe se débrouille à merveille, guère impressionné par les applaudissements unanimes du public. La communication passe bien avec celui-ci, et l’artiste n’hésite d’ailleurs pas à adapter ses textes. « Le pays va mal » devient l’espace d’une soirée « La Belgique va mal ». « Wallons » et « Flamands » sont ajoutés aux couplets traditionnels. Tout au long de la soirée, Tiken Jah Fakoly ne cessera d’ailleurs de multiplier les revendications politiques. Elles n’offrent cependant pas vraiment d’alternatives aux politiques en place. Et à la longue, elles deviennent répétitives et finissent par lasser.

Autre petit bémol, là où l’ambiance de ce concert reste proche d’un set de Manu Chao, ici le leader refuse catégoriquement la montée du moindre spectateur sur la scène. Et quand un fan parvient tout de même à s’y hisser, Tiken le remballe aussitôt. Heureusement, l’audience reste toute acquise à sa cause. Une audience hétéroclite, où les jolies métisses côtoient des aficionados plus traditionnels ou encore des rastas qui semblent avoir un peu trop abusé de la fumette. C’est d’ailleurs sans doute à cause des hallucinations qu’elle provoque que cette partie du public ne voyait plus les nombreuses affiches d’interdiction de fumer, placardées un peu partout sur les murs de l’AB…

Notons enfin pour ceux et celles qui ont manqué l’événement ou qui souhaiteraient le revoir, que Tiken Jah Fakoly reviendra à l’AB le 21 avril 2008 ; et à nouveau ‘ça va faire mal’.

 

Organisation UBU

 

 

Elvis Perkins

Elvis au pays des merveilles

Écrit par

L’ABClub était clairsemé ce samedi soir. Et pourtant, il accueillait le projet ‘Elvis Perkins in Dearland’, un projet conduit par Elvis Perkins, folkeux qui gagne à être connu. Il avait d’ailleurs déjà fait ses preuves en février dernier sur la grande scène de l’AB, en ouverture des incontournables Cold War Kids et de Clap Your Hands Say Yeah. Un bon souvenir.

Après une première partie assurée par le groupe belge Mel Dune dont la prestation s’est révélée assez moyenne, Elvis Perkins débarque sur scène. A 21h précises. Pour présenter son excellent premier ouvrage, « Ash Wednesday ». Le set s’ouvre sur un « Moon Woman 2 » touchant, à l’image d’un homme que la tragédie n’a pas épargné. Il est ensuite rejoint par trois musiciens et l’ensemble enchaîne par « All The Night Without Love » et « Emile’s Vietnam In The Sky ». Le batteur s’est ensuite littéralement déchaîné à l’aide d’un tambourin lors d’un nouveau morceau au cours duquel il a bousculé volontairement, mais gentiment, un violoncelliste que l’on aurait cru sorti tout droit d’un clip d’ABBA. Pendant une petite heure de show plutôt classique mais très bon enfant, le quatuor dispensera les excellents « May Day ! », « Ash Wednesday » et autres nouvelles compos dont une reprise élégante du classique des Ronettes, « Be My Baby ». Perkins boucle sa prestation par un court rappel constitué de « Doomsday » et « While You Were Sleeping ». Une bien jolie manière de clôturer la soirée avant de retrouver les bras de Morphée…

(Organisation : AB)

Apse

A la porte des étoiles…

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Belle affluence à Courtrai, ce vendredi soir, puisqu’une assistance évaluée à 200 personnes s’était déplacée dans la nouvelle salle aménagée par De Kreun, en plein cœur de la capitale de Flandre occidentale, pour accueillir le ténébreux et atmosphérique quintet américain Apse (Newtown, Connecticut).

En première partie de soirée, Hawai, combo local emmené par Kurt Debrabandere, expérimentera durant une bonne demi-heure une forme de psychédélisme complexe, parfois difficile, teinté de jazz et de funk. Une musique lorgnant manifestement vers Tuxedo Moon, surtout lorsque le son du saxophone se liquéfie dans un spectre d’effets reverb et de sonorités métalliques tourmentées. Une solution sonore instrumentale complètement déstructurée, aux accents sydbarretiens, qui semble nous raconter des histoires… d’halloween peut-être ?

Il est un peu plus de 21h30 lorsqu’Apse monte sur les planches. Il est venu nous présenter son dernier opus « Spirit » (rien à voir avec le parti politique indépendantiste flamand !) Nous découvrons alors le visage d’un groupe resté très discret en termes d’image. Un profil étonnamment rock and roll. Le batteur est génial. Charismatiques, les deux guitaristes manient le manche avec le même talent et la même complicité que Kevin Shields et Belinda Bucher chez My Bloody Valentine. Le bassiste, Aaron Piccirillo, développe une puissance inversement proportionnelle à la taille (il ne doit pas dépasser le mètre soixante, mais il a une de ces pèches…) Et enfin, le chanteur Robert Toher, dont l’attitude nonchalante n’est pas sans rappeler un certain Ian Brown, se charge également des percus.

Apse nous annonce la couleur dès les premiers accords. Le public est de suite immergé dans l’univers noisy voire post rock des shoegazers, mais sur une rythmique tantôt ambient, tantôt ethnique, presque tribale, impulsée par les drums et les percussions. Le mur du son échafaudé par les six cordes évoque les Stones Roses alors que les inflexions vocales de Toher s’élèvent aussi haut que celles de Richard Ashcroft, lors de ses débuts chez The Verve. Les substances psychotropes n’y sont probablement pas étrangères (des pilules pour la gorge ?) Le spectre de My Bloody Valentine ne quittera jamais l’esprit de ce set jusqu’à son terme. A moins que ce ne soit celui de Spiritualized. Des monstres de la scène noisy-psychédélique du début des années 90 que le quintet est parvenu à faire revivre, à travers un set très contemporain, groovy et puissant, entrecoupé de passages expérimentaux. Apse s’est permis d’ouvrir la porte qui conduit aux étoiles pour accomplir un voyage entre passé et futur. Quel bonheur. Bien vite le nouvel album !

(Organisation De Kreun)