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Les ruptures de Suuns...

Le 6ème elpee de SUUNS, "The Breaks", paraîtra ce 6 septembre 2024. Le trio canadien réunissant Ben Shemie, Joseph Yarmush et Liam O'Neill s'appuie plus que jamais sur ses instincts pop. Pourtant, pour la circonstance, la formation d’avant rock a exploité une…

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Seabear

The Ghost That Carried us Away

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Seabear débarque du fin fond de la galaxie Morr Music. Le label, hébergeant des excellents artistes tels que B. Fleischman, Ghost, Lali Puna, Ms John Soda,… n’a plus besoin de faire ses preuves. Ses choix sont à coup sur pertinents, et c’est sans aucune hésitation que l’on peut s’enquérir des galettes de leurs poulains. Sans même devoir s’affranchir d’une pré-écoute, on peut le glisser dans son escarcelle et filer tout droit à la caisse, le sourire aux lèvres. Toujours juste, toujours tendre, « The Ghost That Carried us Away » se décompose en douze plages, où la douceur des accords et la voix angélique, presque brumeuse de Sindri Már le leader, se calent avec précision. Les cordes de guitare sèche, dessinent des ballades où clochettes, batterie, banjo, violon et bruits intimistes viennent s’affoler, et s’amuser afin de rehausser encore plus l’univers folk délicat du combo islandais. Une tranche de rêve généreuse –servie dans le plus pur esprit grand-mère complètement bigleuse, soucieuse d’en servir suffisamment– vient confirmer tout le bien que l’on pensait de la famille Morr. Ce condensé d’émotions, de douceur, et cette pointe de mélancolie nous rendent une fois encore, plus grands, plus tendres, plus humains. Parfait pour la saison, cet opus vous emmitouflera telle une écharpe douce et réconfortante.

Oh No Ono

Yesterday Is No Tomorrow

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Subtilement intitulé « Yes », le premier ouvrage des Danois de Oh No Ono est du genre difficile à cerner. Vacillant constamment du trop bon à l’insupportable, ce quintet est de ceux que l’on n’arrive ni à détester ni à réellement apprécier.

S’ouvrant sur « The Strawberry Festival », une courte et séduisante intro au piano, « Yes » change entièrement la donne dès les premières notes de « The Shock Of The Real ». Un second morceau au son très 80’s et plus que probablement influencé, comme le reste de la plaque, par Devo, Talking Heads ou XTC. Des influences qui seraient somme toute respectables si la voix haut perchée d’Aske Zidore n’évoquait pas irrémédiablement la pop bubble-gum de Mika.

De par son manque de cohérence et substance, « Yes » est l’un de ces disques anecdotiques recelant quelques petits tubes instantanés taillés pour les ondes FM (« Victim Of The Modern Age », « Practical Money Skills For Life », « Ba Ba Baba Ba Ba Well Anyway »…) et engendrés par une bande de copains dont seul l’entourage suivra la (courte?) carrière à la loupe…

(The) Nits

Doing the dishes

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Du line up initial des Nits, il ne demeure plus que le chanteur/compositeur/guitariste Henk Hofstede et le drummer Rob Kloet, même si avant de prendre place aux claviers (outre les backing vocals ainsi qu’une participation régulière à l’écriture), en 1989 (e), Robert Jan Stips se chargeait déjà de la production. Et en tenant compte que ce dernier avait tenté une aventure en solitaire, de 1995 à 2003, avant de revenir au bercail. N’empêche, ce qui impressionne le plus, c’est la longévité de cette formation batave née en 1974 et responsable de hits incontournables comme « Nescio », « Adieu Sweet Bahnhof » ou encore « In The Dutch Mountains ». Sans oublier leur créativité scénique unique en son genre.

Bref, ce “Doing the dishes” constitue leur 19ème album. Un opus découpé en 15 fragments. Hormis le mélancolique et ténébreux « Grrr… to you », dont la mélodie imprimée sur un tempo martial peut rappeler Marianne Faithfull, et la ballade lente « Cowboys & Indians », le reste des morceaux adopte un profil up-tempo. Mais curieusement, la voix de Henk emprunte curieusement et très souvent le timbre et même les inflexions (voire le débit) de Mike Scott, à moins que ce ne soit ceux de Bob Dylan. Hofstede joue même presque autant du banjo que de la guitare. L’elpee recèle quand même des plages assez surprenantes dans le chef des Nits. Et notamment le légèrement rockabilly « In Dutch fields », l’hypnotique « I’m a fly », réminiscent des Mothers Of Invention de Frank Zappa, le blues/rock hymnique « Moon Dog » (au cours des 70’s ce titre aurait pu décrocher un hit), l’electro-rock frénétique « The twins », digne de Suicide, et puis « Heart », une chanson mid tempo, feutrée, chantée d’une voix chaude et sensuelle par Robert Jan Stips. Enfin, pour votre info, le titre de l’elpee a été emprunté à une interview accordée par Léonard Cohen, au cours de laquelle il avait déclaré que la musique servait à toutes les occasions. Aussi bien les mariages que les enterrements, et même les occupations quotidiennes comme la vaisselle. Quand au digipack, il a été réalisé conjointement par Henk et Riemske Kuipers. Et franchement, il est très réussi !

MSN: http://sib1.od2.com/common/product/Product.aspx?shop=40&associd=4&catno=OD2DI6256930

I-tunes: http://phobos.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/viewAlbum?id=270353349&s=143446

 

 

Jahcoustix & Dubios Neighbourhood

Grounded

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Dominik Haas alias Jahcoustix n’est pas jamaïcain mais il aime le reggae. Il faut dire que ce dernier le lui rend bien puisque ce disque a rencontré un énorme succès dans son Allemagne natale. Notre homme a vécu de nombreuses années en Afrique et c’est peut-être pour cette raison que ses paroles embrassent les thématiques afrocentristes du Rastafarisme. « Grounded » mélange donc habilement un reggae roots classique et des éléments de pop, de jazz et de soul. Rien d’original (quelques titres s’inspirent un peu trop de Finley Quaye), mais c’est un disque raffiné et aux mélodies agréables, bien porté par la voix de Jahcoustix. Si le style pratiqué navigue quelque part entre les harmonies douces des trios vocaux jamaïcains et une version light d’Horace Andy, on doit quand même y ajouter un zeste de Jacob Miller. Idéal pour débuter en reggae, avant de s’aventurer du côté des maîtres, largement cités (c’est un euphémisme) sur « Grounded ».

I might be wrong

It tends to flow from high to low

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« I might be wrong », c’est le titre de l’une des chansons de Radiohead. C’est également le patronyme d’une formation allemande. Une formation qui a expérimenté diverses formules avant de trouver sa propre voie. Constamment à la recherche de la pureté sonore, elle vient ainsi de commettre un premier opus intitulé « It tends to flow from high to low », un disque qui a reçu le concours de Tobias Siebert à la production. Paru sur le label Sinnbus Records (Troy Von Balthazar), il bénéficie, en outre d’un graphisme et d’un design particulièrement accrocheur.

Responsable d’une pop/electro riche, mais également empreinte de douceur, de charme et de mélancolie, le groupe semble manifestement influencé par Notwist ou encore Lali Puna. Son efficacité instrumentale et lyrique est surprenante. Splendide et chaleureux, le timbre vocal de Lisa von Billerbeck coule à merveille sur les ondes sonores balayées de beats electro et d’arpèges.

Après quelques notes de cuivres ternes et froides, « Always North » glisse naturellement vers l’énergie naturelle et les ondes positives du groupe. Une ligne de beat electro balise « Repeat Rewind », une compo où vient se suspendre une guitare déterminée. Et ce n’est pas parce que « We don’t wear colours » que ces Teutons broient du noir. Paradoxalement, cette plage dont la jolie mélodie est mélangée à la voix touchante de Lisa von Billerbeck, suscite la vision d’un univers peint aux couleurs de l’arc-en-ciel. Et tout au long des 10 plages de l’elpee, la formation manifeste une grande sensibilité qui ne demande qu’à s’évader, à explorer et même à exploser.

Bien que très influencé par ses pères spirituels (NDR : les mauvaises langues diront que le combo manque d’originalité), I might be wrong ne peut laisser indifférent. Personnellement, j’estime que pour un premier essai, “It tends to flow from high to low” est une réussite. Espérons maintenant que le temps des incertitudes et des tergiversations soit révolu pour l’ensemble germanique ; histoire enfin de pouvoir se frotter à d’autres cordes sensibles et nous faire partager des petits moments de bonheur !

Get the people

Get the people

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Voici le genre d’album qui, à première vue, n’a l’air de rien : artwork bon marché, titres aussi raffinés que « Boob » ou « Man, playing the drums is fun ! »... Sorti l’année passée sans faire de bruit, cet elpee mérite cependant que l’on s’y arrête.

Tout d’abord parce qu’il est l’œuvre d’une formation au sein de laquelle milite Kevin Shea. Celui-ci a été batteur de Storm & Stress. Précurseur du math-rock, ce groupe culte des années 90, a compté dans ses rangs l’excellent guitariste Ian Williams, qui a sévi dans Don Caballero et cartonne actuellement chez les irrésistibles Battles. Vous me suivez ?

Que reste-t-il de cette période d’expérimentations forcenées? A vrai dire, pas grand-chose. On reconnaît tout de même, dans le jeu de Kevin Shea, un souci constant de déstructurer ses rythmiques à coups de breaks étranges et de ralentissements inattendus. En outre, on retrouve par intermittence, dans le phrasé de Ben Simon (chant-guitares), mi-chanté mi-susurré, une proximité avec l’univers de Storm ans Stress.

Malgré cette remarque, l’ambiance générale est plutôt à la pop décontractée, à écouter un après-midi ensoleillé d’école buissonnière, à l’ombre d’un pommier. Retenant plutôt des années nonante la nonchalance iconoclaste de Pavement (référence évidente) que les figures de style math-rock, Get The People évolue sans complexe sur des chemins certes déjà défrichés, mais toujours excitants. De véritables perles pop se glissent ainsi parmi ces 17 titres. On retiendra surtout le morceau d’ouverture, « Got a Lot of Love », le grisant « Bodies » évoquant un Mercury Rev première époque, « Starchild and Moonkid » (dont l’air ressemble étrangement à « Knockin on Heaven’s Door »…) ou encore « Strange Love ».

Au final, la réussite de cet album tient dans sa capacité à assumer parfaitement ses références, tout en y injectant une production subtile évitant de tomber dans la lo- fi bon marché. S’il n’est pas ici question de révolution, on retiendra l’équilibre entre expérimentations et luminosité pop qui vous fera revivre une belle page de l’histoire du rock indépendant. 

Newton Faulkner

Hand Built by robots

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A 23 ans, Newton Faulkner a de quoi se faire remarquer: des dreadlocks abondantes, une voix et un jeu de guitare particulier. A l'écoute de « Hand built by robots », il est difficile d’imaginer que son premier groupe reprenait exclusivement le répertoire de Green Day. Aujourd’hui, l’ancien élève d’Eric Roche cite Pearl Jam et Joni Mitchell parmi ses influences et on le croit volontiers. Si on fait abstraction des singles tels que « Dream catch me », « All I got » ou « I need something » qui rappellent étrangement la pop de Lifehouse, on ne peut nier à Faulkner un véritable talent de songwriter dans ses chansons les plus folk. S’accompagnant efficacement d’une guitare subtile (picking) et dynamique (l’utilisant comme percussion également), le chanteur est capable de titres plus proches de Ben Harper ou Jack Johnson (« Gone in the morning », « UFO ») voire des Beatles, comme sur le très court « She’s got time », véritable bouffée d’air dont la comparaison à « I feel fine » semble incontournable. La reprise de « Teardrop » (Massive Attack), acoustique à la manière de celle de José Gonzales, mérite aussi qu’on s’y attarde. Généreux (17 titres, dont trois interludes instrumentaux) et, quoi qu’en dise le titre, profondément humain, “Hand built by robots” est un disque empreint d’enfance (voir la pochette) mais nullement naïf : ‘I can’t change the world, cause trying to make a difference makes it worse. It’s just an observation I can’t ignore but people should smile more.’

I-tunes: http://phobos.apple.com/WebObjects/MZStore.woa/wa/viewAlbum?id=264782547&s=143446

MSN: http://sib1.od2.com/common/product/Product.aspx?shop=40&associd=4&catno=OD2DI6185744

 

Benjamin Biolay

Trash Yéyé

Écrit par

Depuis longtemps, on lit tout et son contraire au sujet de Benjamin Biolay. « A l’origine » avait éveillé la curiosité et plongé la critique, au fil des albums, dans une joute passionnée. Le débat pourrait prendre fin aujourd’hui, grâce à la sortie de « Trash Yéyé ». D’entrée de jeu, « Bien avant » dépose calmement les armes et impose le talent sublime de l’auteur dans la défaite. Biolay a la carrure de se montrer fragile et, de cette force, poignarde ceux que la passion emporte. « Regarder la lumière », « Qu’est-ce que ça peut faire » ou « Laisse aboyer les chiens », autant de singles potentiels qui claquent à la gueule, mais offrent l’issue de s’en foutre : renoncer. Plus accessible que ses prédécesseurs, comme le prouve l’efficace et attachant premier single (« Dans la Merco Benz »), cet opus ne perd pas pour autant en qualité. Au contraire. Aux textes crus, cruels, cruciaux, viennent se greffer des mélodies élégantes bien ficelées par des arrangements plutôt classes. Un peu dandy, surtout doué, Biolay livre ce petit essai sur les sentiments que l’obscurité prive de toute pudeur. Douloureuses, passionnelles, magnifiques, les chansons de Biolay passent, comme le temps, et qu’importe : « De beaux souvenirs », c’est ce qui doit rester. Une très jolie gifle, pour ceux qui en doutaient encore…

American Music Club

The golden age

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En un quart de siècle, Mark Eitzel a commis 17 albums. Huit en solo et neuf en compagnie d’American Music Club. Une aventure collective qu’il avait interrompue pendant presque une décennie, pour se consacrer à son œuvre en solitaire, avant de la réactiver en 2003 et de sortir déjà l’année suivante « Love songs for patriots ». Le nouvel opus a été enregistré à Los Angeles, sous la houlette de Dave Trumfio (Wilco, Grandaddy, My Morning Jacket), et en compagnie d’une nouvelle section rythmique. A cet égard, si vous souhaitez en savoir davantage, je vous invite à prendre connaissance de l’interview que Mark a accordée à Musiczine, entretien publié au début de ce mois de février. L’occasion également de mieux comprendre le climat au sein duquel baignent les 13 plages de cet elpee. Et puis de l’importance des textes. Des chansons impressionnistes, mélancoliques, ténébreuses, faussement indolentes, aux lyrics poétiques, ironiques, mais qui pour la première fois laissent entrevoir une lueur d’espoir. Les mélodies sont superbes (NDR : j’ignore pourquoi, mais parfois elles me font penser à un Prefab Sprout au sommet de son art), la sèche est jouée par Eitzel en picking, les accès d’électricité parcimonieux sont toujours dévolus à Vudi. L’une ou l’autre compo, comme le plus usuel « One step ahead », la ballade mid tempo « The dance », le grinçant « The stars » et surtout « On my way », dont le final dévastateur s’évade dans le psychédélisme totalement déstructuré, démontre une nouvelle fois tout le talent de ce musicien qui impressionne par ses interventions aussi judicieuses que réservées. On a également droit à de la slide, conférant un petit côté alt country aux morceaux de la plaque, mais sans jamais tomber dans l’americana. Et l’elpee recèle également un fragment mariachi (« I know that’s not really you »), une valse impliquant cuivres (of course) et accordéon. Enfin, si vous aimez les mélodies contagieuses, vous ne pourrez résister au remarquable « Decibels and the little pills ». Un très chouette album.

Buddy Whittington

Buddy Whittington

Écrit par

Buddy est texan. Il est né à Fort Worth. En 1956. En 1993, il remplace Coco Montoya chez les Bluesbreakers de John Mayall. Quinze années plus tard, il y milite toujours. Il est ainsi devenu le gratteur resté le plus longtemps auprès du vieux John, gage certain de son talent. Au cours des années 80, il drivait son propre groupe : les Sidemen. En 91, Mayall découvre les Sidemen au club Dallas Alley. Le vieux renard mentionne immédiatement le nom du guitariste ; et inutile de vous raconter la suite… Une majeure partie de l’année, il tourne en compagnie des Bluesbreakers. Le reste du temps, il vit chez lui, au Texas. Ce qui lui permet de jouer auprès de ses nombreux amis et bien sûr des Sidemen…

Ce premier elpee de Buddy s’ouvre par un véritable brûlot : "Young & dumb". Il prononce quelques phrases avant que n'éclate sa slide ; un violent coup de tonnerre libérant une puissance inouïe. Le personnage a du coffre. Son chant se met au diapason des cordes. Michael ‘Mouse’ Mayes est préposé à la seconde guitare. Il fallait s’y attendre, il donne une réplique énergique attendue. L’ex-Black Oak Arkansas, également impliqué sur le Dr. Wü Project, se révèle un partenaire de choc. "Pay the band" conserve cette force naturelle. Le chant est surpuissant. Les guitares sont à l'affût. Derrière ses fûts, Mike Gage imprime une assise rythmique idéale pour soutenir les solistes. L'intro de "Minor blues" est plus subtile. A cause du rythme syncopé réminiscent des îles exotiques. Cette excellente composition démontre l'originalité de l'écriture et met en exergue le talent sur les cordes. Buddy se révèle ici inventif, concis, léger et très adroit, pendant que Rex Mauney se consacre à l'orgue Hammond. Buddy est texan. Evidemment, il aime les bonnes guitares texanes. Plage funky, "Stevie rave on", vous l'aurez deviné, adresse un clin d'œil à l'ange disparu d'Austin, Stevie Ray Vaughan. Lors de la partie réservée au soliste, Mouse Mayes relève bien le gant. Billy Gibbons est un autre gratteur apprécié par Buddy. "Second banana" en est la plus parfaite démonstration. On croirait presque entendre ZZ Top : la voix, la manière de chanter, et puis les deux guitares qui se conjuguent à l'unisson pour concocter ce ‘rock’ ravageur et terriblement aguicheur. Whittington doit être un véritable fan du trio barbu ; car, en fin de parcours, il reprend l'un de mes titres favoris de ZZ Top. Une longue plage lente aux accents bluesy : "Sure got cold after the rain fell". Ce titre figurait sur le deuxième elpee des Texans, "Rio Grande Mud". La version de Buddy et cependant sans surprise. Proche de l’originale même. Mais elle est très belle… Deux guitares participent à l’instrumental atmosphérique, "Greenwood". Sa ligne mélodique est infaillible. Rocking R&B, "Can't be good for me" bénéficie du concours d’une section complète de cuivres. "Romance classified" constitue le moment le plus bluesbreaker de l'album. Issue de la plume de Buddy, cette plage figurait sur l'album "Stories" de Mayall. Cet opus de classe s’achève par "Every goodbye ain't gone". Le chant est passionné. Michael Hamilton siège derrière les claviers. A mon humble avis on va encore parler de ce Buddy Whittington. Un phénomène, c’est une certitude ! Je vous invite donc à fermer les yeux pour réécouter ce superbe "Sure got cold after the rain fell", un morceau empreint d’une telle tristesse, mais empreint d’une telle sensibilité et reflétant une telle beauté intérieure…