Les ravissements de Maud Lübeck

En mars 2023, Maud Lübeck est invitée par Ghislaine Gouby, directrice des Scènes du Golfe à Vannes, pour une carte blanche lors du festival ‘Les Émancipéés’. Cette année-là, pour la première fois, se déroulent ‘Les ravissements’, quatre rencontres animées par…

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Apse

A la porte des étoiles…

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Belle affluence à Courtrai, ce vendredi soir, puisqu’une assistance évaluée à 200 personnes s’était déplacée dans la nouvelle salle aménagée par De Kreun, en plein cœur de la capitale de Flandre occidentale, pour accueillir le ténébreux et atmosphérique quintet américain Apse (Newtown, Connecticut).

En première partie de soirée, Hawai, combo local emmené par Kurt Debrabandere, expérimentera durant une bonne demi-heure une forme de psychédélisme complexe, parfois difficile, teinté de jazz et de funk. Une musique lorgnant manifestement vers Tuxedo Moon, surtout lorsque le son du saxophone se liquéfie dans un spectre d’effets reverb et de sonorités métalliques tourmentées. Une solution sonore instrumentale complètement déstructurée, aux accents sydbarretiens, qui semble nous raconter des histoires… d’halloween peut-être ?

Il est un peu plus de 21h30 lorsqu’Apse monte sur les planches. Il est venu nous présenter son dernier opus « Spirit » (rien à voir avec le parti politique indépendantiste flamand !) Nous découvrons alors le visage d’un groupe resté très discret en termes d’image. Un profil étonnamment rock and roll. Le batteur est génial. Charismatiques, les deux guitaristes manient le manche avec le même talent et la même complicité que Kevin Shields et Belinda Bucher chez My Bloody Valentine. Le bassiste, Aaron Piccirillo, développe une puissance inversement proportionnelle à la taille (il ne doit pas dépasser le mètre soixante, mais il a une de ces pèches…) Et enfin, le chanteur Robert Toher, dont l’attitude nonchalante n’est pas sans rappeler un certain Ian Brown, se charge également des percus.

Apse nous annonce la couleur dès les premiers accords. Le public est de suite immergé dans l’univers noisy voire post rock des shoegazers, mais sur une rythmique tantôt ambient, tantôt ethnique, presque tribale, impulsée par les drums et les percussions. Le mur du son échafaudé par les six cordes évoque les Stones Roses alors que les inflexions vocales de Toher s’élèvent aussi haut que celles de Richard Ashcroft, lors de ses débuts chez The Verve. Les substances psychotropes n’y sont probablement pas étrangères (des pilules pour la gorge ?) Le spectre de My Bloody Valentine ne quittera jamais l’esprit de ce set jusqu’à son terme. A moins que ce ne soit celui de Spiritualized. Des monstres de la scène noisy-psychédélique du début des années 90 que le quintet est parvenu à faire revivre, à travers un set très contemporain, groovy et puissant, entrecoupé de passages expérimentaux. Apse s’est permis d’ouvrir la porte qui conduit aux étoiles pour accomplir un voyage entre passé et futur. Quel bonheur. Bien vite le nouvel album !

(Organisation De Kreun)

Lisa Gerrard

A écouter religieusement…

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En 25 ans, Lisa Gerrard s’est forgé une solide notoriété dans le monde de la musique. Que ce soit chez Dead Can Dance, par ses ‘soundtracks’ (NDR : « Gladiator », par exemple) ou à travers ses travaux en solo. Pourtant la petite salle Vauban (environ 1000 places) du Zénith de Lille était loin d’être remplie. Dommage pour ‘Les Gens de la Lune’, qui avaient osé cette programmation audacieuse.

En guise de décor, deux tentures blanches ornent l’arrière-scène avant d’en baliser le sol suivant des parcours symétriques. Avant le concert, une bande-son diffuse des chants d’oiseaux.

Accompagnée par un pianiste et un claviériste, Lisa est épaulée plus rarement par un choriste et un décorateur sonore.

Le concert épouse des allures de célébration mystique. Sobre et épurée, la musique fait la part belle aux longues mélopées, aux œuvres atmosphériques et cérémonielles (la rythmique-synthétique- ne s’ébrouera que pour trois morceaux) et à ces accords amples et majestueux longuement tenus.

La playlist a parcouru « The Silver Tree », dernière réalisation en date, mais a opéré des incursions dans le répertoire plus ancien, dont quelques rares compositions de Dead Can Dance. Le point final du concert sera d’ailleurs « The Host of Seraphim », datant de 1988 (sur l’album « The Serpent’s Egg »), qui reste à mes yeux la plus belle réussite de toute la carrière de DCD.

Lisa est un personnage. Ses mouvements sont lents et dignes, sa gestuelle est atypique fort  stéréotypée et semble chargée d’une signification ésotérique. Durant tout le concert, elle quittera d’ailleurs rarement l’espace défini par son micro et ce tabouret placé à sa droite, sur laquelle elle s’appuiera souvent dans une posture figée. Tout se passe comme si, grande prêtresse d’une cérémonie religieuse, elle s’oblige à un rituel codé, accompli devant un public parfaitement respectueux. Habillée d’abord d’une longue robe blanche étroite, augmentée d’une traine, elle réapparaîtra en noir pour la deuxième moitié du concert.

L’attraction principale sera bien sûr cette voix multiforme et ce chant si particulier, qui font de Lisa une très grande dame. Flirtant parfois avec une variété anglo-saxonne jazzifiante, elle nous assène le plus souvent des vocalises quasi-incantatoires et chargées d’émotion et de souffle oriental. Jamais prise en défaut, elle décoiffe par sa puissance et provoque de fréquents frissons de bonheur. Elle sera vraiment à la hauteur des espérances du public, qui lui réservera deux ovations debout.

Certes, il faut pénétrer cet univers si particulier, se laisser transporter et y abandonner tous ses repères. Mais le jeu en vaut la chandelle, car Lisa Gerrard a donné, ce soir-là, un très bon concert.

Organisation A Gauche De La Lune

 

The Good Life

La belle vie de Tim Kasher

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Les gens deviendraient-ils fainéants en période hivernale ? A priori, ce mardi soir, la réponse à cette question était un grand oui. Et ce n’est donc qu’une petite quarantaine de quidams qui ont bravé le vent et le froid afin de se rendre à la Rotonde du Botanique. Une sage décision que ceux-ci n’auront certainement pas regrettée.

Tandis que l’Orangerie se remplissait à vue d’œil pour le concert sold-out de Keren Ann, la Rotonde, elle, n’aura accueilli que très peu de visiteurs. Pourtant, le grand Tim Kasher et les trois musiciens de son side-project, The Good Life, y étaient de passage pour y présenter leur excellent quatrième recueil. Le frontman de Cursive et ses confrères, pas découragés pour un sou, ont dispensé une bonne petite heure de show durant laquelle les morceaux de « Help Wanted Nights » ont côtoyé à merveille des extraits des trois premiers ouvrages de la formation. Ainsi, se sont enchaînés « On The Picket Fence », « Album Of The Year », « So Let Go » et autre « Lovers Need Lawyers ». Une atmosphère sereine et bon enfant a régné dans la salle tandis que les vocalises de Kasher, encore plus intenses et torturés que sur disque, ont fait vibrer l’assistance. Un excellent concert sans artifices. Les absents ont eu, ici, plus que tort.

Organisation Botanique

Superbus

Un Superbus sur rails…

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Deux groupes avaient été programmés en en ouverture du concert de Superbus à l'Ancienne Belgique : Freaky Age et Eva Spektor. Un concert sold out ! Pas étonnant, lorsqu’on sait que les albums de la formation hexagonale se vendent comme des petits pains. Disques d’or, de platine, et nominations en tous genres ont ainsi entretenu leur popularité.

Freaky Age récolte un joli succès d'estime devant un parterre de préadolescents ; mais son set agace le reste du public. A cause de ses attitudes. Artificielles à force de se vouloir parfaites. Musicalement, on ne peut pas dire qu’ils cassent trois pattes à un canard ; et pourtant Pure FM a eu le bon goût de dénicher "Time is Over", seul titre valable de leur répertoire pour en faire un single durant quelques semaines.

Eva Spector, de son côté propose un son plus rugueux servant un rock scandé en français, mais qui semble heurter le public venu en masse pour écouter de la pop...

Arrive enfin Superbus : de la pop, oui, mais dont l’énergie scénique est dopée par une belle dose d’électricité... Sexy en diable comme toujours, Jennifer Ayache, se joue parfaitement de ces sonorités plus enlevées que sur album ; pourtant, lorsque les garçons revisitent Nirvana, elle a du mal à les suivre et trahit ses limites. La setlist égrène des titres issus des trois elpees du groupe, parvenant quand même à soulever l’enthousiasme du public dans ses ‘hystéries collectives’, mais il est dommage qu'elles ne soient pas plus naturelles.

Le concert s’est d'ailleurs déroulé comme un show parfaitement répété, à tel point que lorsque Greg casse sa grosse caisse, le combo éprouve des difficultés à meubler les longues minutes nécessaires à son remplacement. Peu de place à la spontanéité donc, dans ce concert par ailleurs soigné tant au niveau du son que des lumières (exception faite des 3 premiers titres, les seuls pendant lesquels les photographes peuvent approcher de la scène...)

Malgré ses limites, cette formation abat un excellent boulot ; et elle vaut mieux que l'image ‘pop 'n' gum’ qu'elle s'est elle-même forgée !...

The Hives

More Tussles In Brussels !

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Après un concert époustouflant, accordé à l’AB en 2004, un set immortalisé sur le DVD « Tussles In Brussels », l’autoproclamé meilleur groupe du monde est revenu ce dimanche 2 décembre sur le lieu du crime, décidé à faire trembler la capitale, une nouvelle fois.

En ouverture des festivités, Pelle Almqvist et sa bande avaient convié leurs collègues suédois de Quit Your Dayjob, un trio détonnant venu présenter « Tools For Fools », leur nouveau recueil, un opus partagé entre electro et rock, voire métal ! Légèrement difficile à suivre lorsque l’on débarque fraîchement du froid polaire des rues de Bruxelles, cette bande d’allumés (qui sera en concert au VK le 12 janvier prochain) aura le mérite de réchauffer la salle en deux temps trois mouvements.

A contrario de Dan Sartain, une première partie soûlante à souhait. Originaires de l’Alabama, Dan et son batteur se complaisent dans le rock ‘cliché’, dispensant une succession de riffs largement inspirés de classiques et autres morceaux choisis. Une inversion entre les deux formations d’ouverture aurait été plus que judicieuse.

Il est difficile d’imaginer que The Hives était capable de réitérer son exploit accompli en 2004. En effet, le concert légendaire filmé à l’Ancienne Belgique n’a toujours pas vécu de remake ; et ses prestations festivalières n’ont été accueillies que trop mollement. Mais à peine arrivé sur scène au son de « A Stroll Through Hive Manor Corridors », interlude de leur dernier essai, la formation suédoise a de nouveau été reçue par une horde de fans déchaînés. Ce sont donc pogos après pogos qui se sont succédés sur les tubes de la formation, tels que « A Little More For Little You », « Walk Idiot Walk », « Hate To Say I Told You So », « Diabolic Scheme », « Die! Allright » ainsi que « Try It Again », « Well All Right ! » ou « Won’t Be Long », extraits du « Black & White Album », tout fraîchement publié. Affublé de ses costards habituels, le quintet s’est montré à la hauteur des espérances, balançant son rock old school avec une énergie incroyable et une précision d’orfèvre. Un cocktail qui aura fait vibrer l’ensemble de la salle. Devant l’énorme logo lumineux représentant le nom de la formation -le même qu’en 2004-, le leader n’a évidemment pas manqué de rappeler à l’assistance combien The Hives est un groupe exceptionnel. Et devant un tel déploiement d’enthousiasme, autant sur le podium que dans le public, on ne pouvait qu’agréer avant de se remettre à danser sur un « Two-Timing Touch And Broken Bones » retentissant. Une petite heure de spectacle plus tard, la formation a accordé un rappel court mais efficace, enchaînant « Return The Favour », « T.H.E.H.I.V.E.S. », « Supply And Demand » et enfin « Main Offender », grandiose final.

En 1h20, The Hives a prouvé à la salle comble qu’il était, en effet, un des meilleurs groupes live au monde, comme il le prétend si bien…

(Organisation : Live Nation)

Athlete

Contrôle anti-dopage négatif pour Athlete

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Quatorze décembre. Dehors, il fait froid. Très froid. C’est pourtant une température idéale pour certains athlètes : ceux qui participent aux jeux d’hiver. Athlete, c’est également le patronyme d’un groupe britannique. Fondé en 1999. Quatre amis d’enfance responsable de trois albums à ce jour, “Vehicles and Animals” en avril 2003, “Tourist” en janvier 2005 et “ Beyond the Neighbourhood” en septembre dernier. Mais surtout d’un hit single, qui s’est hissé aux faîtes de charts, voici deux ans, « Wires ». Ce vendredi 14 décembre, la formation se produisait en la salle Het Depot. A Louvain. Devant un public plutôt clairsemé.

Pourtant cette audience semble assez impatiente de les voir monter sur les planches. Pour preuve, leur mine ravie, quand le quatre insulaire entre en scène. Malheureusement leur pop sucrée n’est guère susceptible de réchauffer l’atmosphère. A plusieurs reprises, Joel Pott (le chanteur) tente de souffler sur les braises pour raviver la flamme. Mais ses tentatives ne font pas long feu. Ce qui n’empêchera pas les fans de la première heure de chanter en chœur, "You got style", le premier single issu du premier elpee. "Wires", "Half Light", "Hurricane" et "Tokyo" sont d’excellentes compos sur disque, mais en ‘live’, l’interprétation manque de relief. On aurait presque envie de leur refiler quelque stimulant (NDLR : de l’EPO ?) pour enfin les voir sortir de leur torpeur. Et que surtout le concert monte enfin en puissance. Mais rien à faire, la température ne parvient pas à grimper. Bref, trop léché, trop lisse et trop froid, ce spectacle nous a finalement laissé de glace. Faut dire qu’aujourd’hui, Athlete ne semble plus tellement compétitif, dans l’univers musclé des groupes de guitares qui sévissent aujourd’hui aux Iles Britanniques…

Coheed and Cambria

La forme olympique

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Enregistré sous la houlette de Nick Raskulinecz, notamment responsable du son de Rush, la dernière galette de Coheed and Cambria ne peut que lui assurer un avenir radieux. C’est la sensation que nous avons éprouvée dès la première écoute de cette œuvre de metal mélodique mâtiné de punk rock et de prog, dont nous vous avons déjà amplement vanté les qualités ! On pouvait donc s’attendre, en ce soir béni, à ce qu’une assistance plus fournie s’active entre les murs du VK de Molenbeek. Une bonne moitié de la salle est comblée : une bien maigre récompense pour ce combo hors norme qui accordait à la Belgique un des cinq shows en club sur le Vieux Continent, avant de s’embarquer pour une tournée américaine pharaonique en compagnie de la grosse machine à hits Linkin Park. On s’étonne d’ailleurs de ce choix pour le moins curieux, tant la musique des Australiens se situe aux antipodes des rengaines commerciales de la bande à Chester Bennington!

Il est un peu plus de 21h30 lorsque l’intro acoustique du magnifique « No World for Tomorrow » ouvre le bal. Claudio Sanchez, le chanteur guitariste au timbre si particulier et ses sbires sont visiblement heureux de se produire devant un parterre tout entier dévoué à la cause de Coheed and Cambria.

Le combo évolue sur une scène dépouillée. Seul un back drop aux couleurs de l’avant dernier album, quelques effets de lumière, et deux choristes aux allures de sœurs siamoises égayent un décor pour le moins minimaliste. Mais les musicos affichent une forme olympique, le son est heavy à souhait, et les titres « Gravemakers » et « June Song » terrassent par leur puissance et leurs refrains taillés pour la scène. « A Favorhouse Atlantic » ainsi que « Ten Speed » nous replongent quelques années en arrière ; des titres déjà interprétés par les Aussies lors de leur passage presque anonyme au Pukkelpop 2005.

Mais le meilleur reste à venir ! « The Hound », pièce maîtresse du nouvel album, est interprétée de manière magistrale. La complicité entre les musiciens ne fait aucun doute, même si le jeu du batteur, qui dispose néanmoins d’un kit restreint, semble moins technique en live que sur plaque. La qualité de cette prestation repose en grande partie sur la dynamique qui règne sur la scène et sur la force d’une playlist ravageuse.

Même les siamoises qui ondulent fort généreusement restent crédibles et insufflent davantage de caractère à des compos aussi fortes que « Feathers » ou encore au single aussi rafraîchissant qu’irrésistible « The Running Free » dont les ‘Ho ho ho ho…’ sont repris en chœur par des fans comblés par cette performance de très bon ton. Nous n’assisterons malheureusement pas aux rappels accordés ce soir-là, et c’est l’esprit enivré de bonne musique que nous rallierons la Gare centrale, non sans avoir goûté à tout l’exotisme exaltant qui émane de la station Comte de Flandre un soir de janvier à l’heure du dernier train.  

 

Organisation VK

Sofy Major

Ep

Écrit par

Où l’on apprend que derrière les cris il y a un message. Sofy Major dévoile son premier EP qui se veut porte-drapeau. Armé de bonne volonté, d’autogestion (DIY) et d’esprit punk, le groupe pourfend de ses riffs, nos sacro-saintes valeurs capitalistes (shame on us !). Bon ben c’est bien beau tout ça, très humaniste, mais pas très neuf. Presque tous les groupes de hard-core noisy ont la même démarche sociale. Cette motivation à revendiquer justice, liberté, équité. Malheureusement les paroles hurlées à pleins poumons rendent incompréhensible cette bonne volonté et les saturations lancinantes fatigueront vite les profanes du genre. La déduction évidente de tout ce tralala est que : soit vous êtes des habitués de ce genre de message et de musique, et si vous n’avez toujours pas changé d’esprit, c’est peine perdue ; soit vous n’êtes pas habitués et je vous souhaite bonne chance pour le branlage intellectuel qui vous attend. Il ne faut pas nier, malgré tout, une bonne composition de la part du groupe, tout à fait honnêtement, ils peuvent se mesurer aux autres artistes humanistes, qui sévissent eux aussi sur la scène hard-core, sans aucune gêne. Petit clin d’œil : même si le groupe considère que ‘les médias alimentent la misère’, c’est quand même bien sympa une petite chronique. Non ?

Siamese

Plastic Landscape Ep

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Ce nouvel EP de Siamese est découpé en cinq fragments. Cinq chansons de bonne facture. Tout est dit? Non ! C’est cependant un bon résumé de l'impression laissée par “Plastic Landscape”, à l’issue de sa première écoute. Fruit d’un mélange harmonieux de pop, de rock et de new wave, l'atmosphère de « Plastic Landscape » vous enveloppe et peut vous paraître familière. Les tons mélancoliques mais chaleureux de l’expression sonore véhiculent des accents profonds (la voix de Sébastien y est pour beaucoup). Elle est travaillée, cela se sent. Le quatuor formé par Sébastien (chant et guitares), François-Xavier (guitares et claviers), Xavier (basse) et Benoît (batterie) est allé puiser son inspiration dans une exploration introspective ne laissant pas de place à l'extravagance. Et on ressent cette impression d'austérité tout au long du disque. Bref, si les morceaux sont musicalement aboutis, ils ne surprennent guère. On en gardera donc une impression de professionnalisme... et de déjà entendu.

Mr-Spartako

Démo

Écrit par

Le hip hop bruxellois se porte bien et Mr-Spartako en est une preuve supplémentaire. C’est la raison pour laquelle on prend la peine de parler de cette démo confectionnée l’an dernier. Six titres qui ont permis à la formation de se produire au festival de Dour mais aussi dans plusieurs endroits alternatifs de la capitale comme le Magasin 4. On tutoie ici un abstract hip hop qui rappelle les défunts Antipop Consortium. A l’instar de ses collègues new-yorkais, Mr-Spartako dévoile son penchant pour les sonorités électro accidentées (« Gravier ») et le jazz mélancolique (le superbe instrumental « Lupus Dei »). L’inventivité musicale sert parfaitement des paroles enfumées qui baignent dans un spleen urbain. Mais les gaillards ne crachent pas sur quelques touches salvatrices d’humour, ce qui est toujours bon signe. Chaudement conseillé!