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Festival Domino 2007

Coincé entre plusieurs retours et quelques instruments laissés à l’abandon par les Montréalais de Silver Mt. Zion, The Strange Death of Liberal England tente fébrilement de happer l’attention d’un public dispersé. On les comparerait déjà à GY!BE, et bien sûr la référence s’avère paresseuse : ici les guitares et même l’élan collectif (une fille, quatre types) ne pèsent pas lourd dans le calcul, il manque à ces jeunots des titres forts et de la carrure sonore.

Pour le déluge sonique tant espéré, Christian Fennesz s’occupe de tout, et tant pis s’il fait 27° sur les trottoirs du Boulevard Anspach. Bien planqué derrière sa guitare électrique et son laptop riche en textures malignes, l’Autrichien fait patiemment monter la sauce : après une demi-heure de soundscapes bourdonnants dont les effets sur le cortex valent bien une grosse bronchite, notre homme appuie sur la touche ‘stop’ et disparaît tel un spectre de notre champ de vision. Nos oreilles, elles, n’ont pas encore conscience du silence qui trop soudainement a repris l’avantage : ce barnum ambient-noise, qui s’insinue en nous tel un reptile en mue, n’a pas complètement disparu de notre environnement intime. Il y dort, s’y tapit, et resurgit parfois dans le fracas urbain de nos vies esseulées : « Endless Summer » vient d’être réédité et recèle deux tracks supplémentaires ? Nous ne sommes qu’au mois d’avril et déjà c’est l’été : décidément Fennesz est bien un artiste d’avant-garde.

Avant Constellation on ne parlait pas tellement du Canada dans l’atlas des musiques qui comptent, et encore moins de post-rock, une étiquette qu’Efrim, ce soir, piétinera avec emphase (‘Et y a ‘core des gens qui osent dire qu’on fait du post-rock !!!’). Même si Thee Silver Mt. Zion Memorial Orchestra & Tra-La-La Band se compose (en gros) des mêmes zigues à la base du label et de Godspeed (Efrim donc, mais aussi Sophie, Thierry, Beckie, Ian, Jessica et Scott : évitons les noms de famille, puisque Constellation est une grande famille), il s’agit ici de faire la distinction. Silver Mt Zion est avant tout un groupe vocal, du moins depuis deux ou trois ans : choral même, incantatoire à sa manière, empruntant ses gimmicks aux chants liturgiques et à la musique klezmer. ‘Nous allons vous jouer surtout des nouveaux morceaux’, déclare d’entrée de jeu Efrim, de profil face à l’un des cinq microphones qui tracent un cercle au milieu de la scène. C’est parti pour une longue rêverie quasiment inédite, comme au Botanique il y a deux ans, dont ressortira l’immense « One Million Died To Make This Sound », la chanson, le refrain, scandé en chœur pendant de longues minutes cathartiques, au-delà de la patience de certains spectateurs (surtout un seul, interpellé d’ailleurs par le groupe lors du rappel). En guise de classiques aux envolées magiques, les fantastiques « Mountains Made of Steam » et « Take These Hands and Throw Them in the River », sans parler de ce « BlindBlindBlind » encore non disponible sur disque mais qu’on avait entendu, bouche bée, l’année dernière au Cirque Royal. ‘Imagiiiine the vuuuue…’ : une heure de pure lévitation électrique et tendue, vers un ailleurs utopique mais tellement rassurant, mélancolique et politique. Vivement l’été, le vrai, que sorte enfin ce cd live !  

Org : AB Brussel – Dominofestival

 

Les Nuits Botanique 2007 : dimanche 6 mai

Là où le bât blesse, quand on apprécie les deux albums de Jérôme Deuson alias aMute, c'est d'avoir l'impression, à chacun de ses concerts, de s'être trompé de salle. Mais où est donc passée l'élégante tension qui habite ses disques, remplacée sur scène par un magma sonique plus proche des Smashing Pumpkins période « Gish » (notre homme est fan) que de Tim Hecker ou de Intr_Version ? Epaulé en concert par le Sea Horse Band, Jérôme Deuson préfère appuyer fort sur nos certitudes rock'n'roll qu'opter pour l'émotion à fleur de peau (cette putain !) Et ce n'est ni son batteur à la poigne trop véloce ni son bassiste sans cesse tournicotant (un transfuge de Major Deluxe) qui changeront la donne : aMute en concert déçoit parce qu'il veut trop séduire, alors que sur album tout est dans le non-dit et la quiétude introspective.

S'ils sont huit sur scène, les Canadiens de Do Make Say Think se révèlent a contrario plus condensés dans leurs manies post-rock. Deux batteurs, deux trompettistes, un saxophoniste/claviériste, un guitariste, un bassiste et une violoniste : le barnum, pourtant, n'est ici pas une menace? Qu'on se le dise : après plusieurs années d'absence en nos contrées la clique de Montréal (parmi elle, des membres de Broken Social Scene) n'avait pas intérêt à décevoir ses fans. Promo oblige, le set était centré sur les compos de « You, You're a History in Rust », dernier album sorti il y a quelques semaines. Au rayon des classiques, « Horns of a Rabbit », « Classic Noodlanding » ou encore « The Landlord is Dead », bref du post-rock mâtiné de cuivres vaporeux, mais moins accidenté que celui de leurs potes de Godspeed. `J'espère qu'on est meilleurs que la dernière fois, parce qu'à l'époque on avait dû se taper 20h de voyage pour venir jusqu'ici !' Les `Ouh ouuuuh !!!' du public à chaque nouvelle embardée les auront sans aucun doute rassurés : après quasi deux heures d'un live incandescent malgré quelques temps morts, Do Make Say Think quitte la scène avec un grand sourire. Tabernac' quel panache !

G.E.

aMUTE + Do Make Say Think (Botanique)

C'est devant un Cirque Royal entièrement conquis à sa cause que Saule et les Pleureurs ont enchaîné titres intimistes et rythmés, parfois dans des versions inédites, passant du free style au reggae. Les Pleureurs, tout à tour fanfare, troupe de saltimbanques, et véritable groupe, sont décidément les compléments naturels et indispensables de Saule, qui deux ans après leur premier passage aux Nuits Botanique, y reviennent en tête d'affiche, superbement mis en valeur par le décor et les éclairages signés Dragone. Alternant intelligemment chansons lentes et enlevées, Saule a réussi son pari de faire monter l'assistance sur la scène du Cirque Royal, le temps d'une chanson.

De l'émotion, du rythme, un contact toujours sympathique avec son public : Saule, s'il parvient à poursuivre dans cette voie, risque bien de devenir une nouvelle coqueluche des scènes francophones.

 B.H.

 Saule et le Pleureurs (Cirque Royal)

 

Les Nuits Botanique 2007 : mercredi 9 mai. La Nuit Boring

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Soirée en demi-teinte proposée ce jeudi 9 mai à l’Orangerie. Heureusement, la configuration assise de cette dernière nous aura permis de tester le confort des sièges. Des sièges presque aussi intéressants que la série de concerts accordés par Superflu, Seb Martel, The Kissaway Trail et Peter Von Poehl.

 On pourrait se forger une réputation de mauvaise langue et se contenter de dire que Superflu, c’est un peu comme Dionysos si ces derniers avaient été chiants. Mais finalement, sur la longueur, ils nous ont certainement offert le set le plus enthousiasmant et le plus charmant de la soirée. Après un départ plutôt quelconque et au fur et à mesure du set, les Français ont trouvé leurs marques pour véritablement se révéler sur le très bon « 25 ans ». Dans l’ensemble, Superflu constitue donc une formation qui gagne à être revue sur scène ; mais dans d’autres conditions.

 20 minutes plus tard, Seb Martel prend la place de Superflu. Et, à vrai dire, hormis l’ultime petite ritournelle en espagnol, seule à sortir du lot, le reste du set était carrément ‘borderline’, comme dirait l’autre. En d’autres termes, limite médiocre. Suivant…

 Que le dealer du rédacteur qui a titré sa chronique de The Kissaway Trail « Les Arcade Fire du Danemark » se fasse connaître. Je veux la même chose. Et en 10 exemplaires, siouplé ! The Kissaway Trail a beau être composé d’excellents musiciens, et le bassiste avoir un petit air de Win Butler, la formation danoise est loin d’égaler le brio des Canadiens. Sur scène, comme sur disque, The Kissaway Trail a du mal à convaincre, malgré quelques bons morceaux, ici et là…

 Enfin, place à la tête d’affiche de la soirée, Peter Von Poehl. Fort d’un excellent album (« Going To Where The Tea Trees Are ») et d’une tournée opérée en compagnie des Français de Air, le géant suédois ne s’est pas vraiment distingué. En cause, un set assez plat, entrecoupé d’interventions assez gauche du jeune homme (cette affreusement mauvaise anecdote !) Ce dernier ira même jusqu’à se lancer dans une atroce reprise de « Heartbreak Hotel », durant laquelle une petite partie du public fuira à toutes jambes. Von Poehl sauvera les meubles sur la fin de sa prestation, en enchaînant « A Broken Skeleton Key », « Going To Where The Tea Trees Are » et « Lost In Space ». Occasion rêvée de s’éclipser avant que le rappel ne vienne boucler cette soirée bien morne. On ne peut pas gagner à tous les coups...  

 
Superflu + Seb Martel + The Kissaway Trail + Peter Von Poehl 

 

 

Les Nuits Botanique 2007 : vendredi 11 mai 2007. La Nuit Belge.

Une ‘nuit belge’ ? Voilà un concept qui a déjà fait ses preuves l’année dernière, et qui encore une fois se solde par un succès public des plus revigorants, tous styles confondus. Evidemment les groupes à l’affiche n’ont déjà plus grand chose à prouver, et l’on ne retrouve pas à l’affiche K-Branding, I Love Sarah, Opak ou Lugubrum, mais plutôt The Tellers et Sioen –ce qui n’est pas pareil. Démarrage pied au plancher avec Les Anges, autrement dit Hulk + la claviériste déjantée de feu Fifty Foot Combo, ce groupe gantois qui a cessé d’exister après douze années de folles empoignades surf’n’roll. « The Worst is yet to come », titre l’une de leurs douze chansons, et heureusement pour eux nos rockeurs jouent avant les poussifs Mud Flow : la messe est déjà dite, merci pour le raccourci. En 40 minutes les Louviérois et leur nouvelle copine (à la langue bien pendue) auront montré de quel bois ils se chauffent : ça brûle à nos oreilles, ça bout dans le calbutte… Tel un bison en rut leur rock ne laisse aucun répit mais beaucoup de traces : dans le cerveau, sur le teint du miroir (« 50 euros »), à cet endroit du slip où les fesses se raidissent sous les assauts du riff. Ssssss… Nos tympans sifflent, oui, face aux déflagrations boogie de « Be a man » et de « You wanna have it all » : t’en veux ? Tu vas en avoir pour ton compte, à toute berzingue et sans temps morts intempestifs. Les Anges prêchent le rock’n’roll 50’s-70’s comme personne en Belgique : vivement le paradis qu’on se délite sans honte !

 

Après, bon… Il y avait Sharko. Qu’on attendait certes au tournant (son dernier album taillé pour le succès FM) mais sans grand intérêt : le type est bon sur scène, ses morceaux tout autant,… Reste la surprise, chez lui pas trop de mise. Il n’empêche que ce soir, dans un chapiteau bourré à craquer, Sharko a livré un de ses meilleurs concerts : virevoltant, pro mais pas trop, tubesque et diablement festif. Tout « Molecule » (ou presque) y passera, sans oublier les vieux hits (« Tonite », « Spotlite », « I Went Down », « Excellent (I’m special) ») qui pour le coup sonnent comme de vrais hymnes ‘un peu’ belges. C’est que David Bartholomée a retenu les leçons de ses anciens échecs publics : à force de faire le clown personne n’achetait ses disques, et c’était bien dommage. Fini le temps de l’entertainment tarte (parce que trop prévisible) : place aux refrains assimilables en cinq secondes, à répéter en chœur pour conjurer la mauvais sort. « Motels », « Trip », « Sugarboy », « Rock 1 » : l’heure est aux hymnes racés, façon U2 (l’âge d’or)/Police. L’avenir nous dira si Sharko et ses valeureux compagnons (Teuk Henri à la guitare, Julien Paschal à la batterie) veulent devenir le nouveau Placebo, mais une chose est sûre : avec un inédit dont le refrain martèle les mots ‘Godspeed’, ‘You !’, ‘Black’, ‘Emperor’, on l’entrevoit cette fois sans drache nationale.

Les Nuits Botanique 2007 : samedi 5 mai. Revenge of the Nerds.

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Soirée internationale sous le chapiteau des Nuits Botanique. D’un côté, Alex Gopher pour la France, de l’autre Just Jack pour la Grande Bretagne et, cerise sur le gâteau, The Whitest Boy Alive pour la Norvège et l’Allemagne. Et les ‘twelve points sont revenus incontestablement à ces derniers.

 En ouverture de la soirée, un Alex Gopher faiblard s’est contenté d’enchaîner essentiellement les titres de son disque éponyme. Son electro-pop n’a d’ailleurs l’air de ne produire ses effets que sur quelques rares membres de l’assistance. Même son excellent « The Child », reprise de la grande Nina Simone, a eu droit à un traitement ‘guitaristique’ des plus futiles. Une belle déception.

 Ensuite, place à Just Jack pour lequel la majorité du public était manifestement présente. Responsable d’un set quasi similaire à celui présenté au Witloof Bar quelques semaines auparavant, Jack et ses potes ont prouvé une fois de plus que lorsque l’on passe sur Pure FM et Mint, il ne faut pas grand-chose, sur scène, pour satisfaire le public…

 Apparu sur scène quelques minutes après le départ de Just Jack, Erlend Øye se fera happer presque instantanément par une horde de groupies. De quoi donner de l’espoir à tous les nerds de la planète. Après une séance de dédicaces et photos forcées (non pas que monsieur Øye ait eu l’air de s’en plaindre, au contraire), The Whitest Boy Alive au grand complet débarque sur scène et balance un set magistral introduit par « Inflation ». Entre quelques singeries et impros (« Harder Better Faster Stronger » de Daft Punk glissé entre deux titres), Erlend se montre aussi en forme qu’au festival de Dour 2006, si pas plus. Après avoir dédicacé le maladroit « Above You » à la Wallonie, la formation termine sa prestation par un remarquable « Burning », repris en chœur par quelques fans des premiers rangs. Encore un 10/10 pour le garçon le plus blanc du monde.

 Alex Gopher + Just Jack + The Whitest Boy Alive

 

Headlights

Some racing, some stopping

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Headlights nous vient de Champaign, dans l’Illinois. Avant d’enregistrer ce « Some racing, some stopping », ce trio fondé en 2004, avait déjà commis un Ep (« Enemies) en 2005 et un premier elpee (« Kill them with kindness ») en 2006. Le trio s’est ensuite accordé une pause, avant de retrouver le chemin du studio. Enfin, pas tout à fait, puisque les sessions se sont déroulées dans la ferme d’un des musiciens. Aménagée, pour la circonstance, bien sûr.

Découpé en 10 fragments, cet opus ne compte qu’un peu plus de 33 minutes ; mais franchement il est excellent. Un peu comme si la formation était parvenue à puiser la quintessence de Llama Farmers, Stereolab, Arcade Fire, Broken Social Scene, Belle & Sebastian et Papas Fritas. Les harmonies vocales sont limpides, légères, parfois même célestes ou vaporeuses, criconstanciellement capricieuses. Les claviers tour à tour rognés, fluides, atmosphériques ou ‘cathédralesques’. La basse est propulsive (NDR : sur « Catch them all » elle emprunte même au « A town called malice » de Jam). Les riffs de guitare sont chatoyants, subrepticement psychédéliques ou encore surf. La sèche raffinée. Le tempo souvent allègre est cependant parfaitement maîtrisé. Les mélodies sont bien ficelées, parfois contagieuses. Les arrangements impressionnants, philspectoresques. Et lorsque le xylophone entre en piste, c’est pour mieux jouer sur les oscillations sonores. Un peu comme un carillon. Et on a même droit à du violon et à de l’accordéon…

The Fashion

The Fashion

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A première écoute, l’electro/post/rock/new wave dispensé par The Fashion suscite la curiosité. Venu de nulle part, ce groupe était déjà parvenu à se faire remarquer lors du clip « Live Knives », parodie un peu trop diluée de celui de Bob Dylan intitulé « Subterranean Homesick Blues », caractérisé par son jeu de pancartes. La pochette sombre où trônent quatre couteaux, leur concède un point supplémentaire mais fait grossir le point d’interrogation. L’épreuve du visuel accomplie, qu’en reste-t-il à l’écoute ?

« Dead Boys » ouvre le bal par son pop/rock tout droit issu du Danemark, terre natale du combo. Quand on sait tout le bien que l’on pense des bands scandinaves, on est en droit d’imaginer avoir entre les mains une plaque de bonne facture. « Solo Impala » libère un parfum New Wave Revival susceptible de sortir Robert Smith de sa léthargie et vient poser dans l’escarcelle quelques bons points supplémentaires. Malheureusement, boum patatras, dès la troisième plage, la très bonne impression se transforme en réflexe guttural : ‘Beuuh !’ S’enchaînent par la suite, des morceaux de moins en moins bien ficelés, et qui peuvent être comparés à un rock teenager exaspérant au possible. Toute la fraîcheur du début de parcours vire à la solution immature. Il faut attendre la sixième piste pour récupérer le sourire et un brin d’espoir chez « Live Knives ». Proche d’un !!! ou d’un Weezer, il rebooste l’opus d’un trait énergique et puissant. L’espoir renaît, mais pas pour longtemps. Dès qu’apparaît « Alabaster », l’ambiance se plombe à nouveau et l’esprit cheap teenager refait surface à toute allure. Quand enfin surgit « Vampire With Gold Teeth », ultime essai pour remonter la pente (NDR : c’est le morceau de clôture), on sent monter en soi un sentiment de déception. Celui d’avoir misé, un peu trop vite, peut-être, sur ce mauvais cheval.

James Deano

Le Fils du Commissaire

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Bon sang dis ! Deano, le « Branleur de Service » (titre de son maxi sorti en 2003) décide d’en finir avec l’onanisme égoïste, pour se répandre sur 17 tracks.  Le « Fils du Commissaire » s’affuble fièrement de la moustache paternelle, mais déballe un esprit d’autodérision qui lui sied à merveille. Deano est apparu dans le hip hop vers 1996, laissant de côté les accords de Metallica qu’il jouait en boucle sur sa gratte. Bien décidé à dérider la scène parfois trop austère du hip hop, il se crée un personnage atypique pour le milieu. Champion du calembour, il envahit de son charisme toutes les scènes où il se produit (en première partie de Starflam, par exemple). Armé d’un humour détonnant, il se délecte de ses propres effets de scène, et c’est en grand enfant qu’il soulève les foules, tant en Belgique qu’en France. La France d’ailleurs, où il commence à avoir, là aussi, son petit succès. Utilisateur pertinent de l’autobiographie, Deano est tellement convaincant dans ses textes qu’on arrive à croire toutes les histoires qu’il raconte. Elles sonnent toujours juste et sentent le vécu. A l’instar des tranches de vies qu’il présente, on se retrouve auditeur de notre propre vie, avec nos colères, nos bons moments et le comportement de nos potes parfois lourdauds, mais souvent attachants.

Grâce à ce premier elpee, James D se fait tailler un costume blanc hypra classe. La qualité des coutures y encercle le bon goût, la fraîcheur mais aussi la maturité. Malheureusement, difficile de garder immaculé ce genre de vêtement. Il faut avouer quelques petites tâches apparues au revers. Si des morceaux excellemment drôles comme « El Playboy », « Le Fils du Commissaire », « Les Gens sont Stressés » ou « Ma Vie de Célibataire » s’intercalent dans l’hilarité générale entre des petits bijoux tels que « Chercheur d’Univers » (au riffs puissants), « Riz Sauce Rien », « Les Femmes » et « Loin de la Vérité », il y a malgré tout, deux belles saloperies à éviter impérativement si l’on veut savourer sans aigreur l’excellente galette : « Sans Exception » et « Les Blancs ne Savent pas Danser ». Le premier s’autorise un featuring vomitif, en la personne de Diam’s. Single destiné à la promo, le second est trop commercial pour être honnête, et ne reflète absolument pas l’esprit de l’elpee. Ces deux morceaux puent l’esprit mercantile à plein nez. Mais dans le fond, pourquoi Deano n’en profiterait-il pas un peu lui aussi, pour remplir ses poches au passage ? Hormis donc, les deux horreurs précitées, cet album –pas tout à fait– hip hop, mérite plein d’encouragements et j’avoue pour ma part, lui consentir le respect !

Bugz in the Attic

Back To Mine

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Bugz in the Attic est un collectif londonien réunissant quelques Dj’s, des producteurs et musiciens qui ne cessent d’accroître leur cote de popularité. Et pour cause, leur compiles font un tabac outre-Manche. Et en particulier leur douzième. Intitulée « Fabric Live 12 » elle était parue en 2003. Depuis, la bande à encore commis « Got the Bug : Bugz in the Attic Remixes Collection » en 2004 et « Life : Styles » en 2005. Ces Britanniques semblent surtout doués dans l’art du remix, puisqu’à ce jour, ils n’ont concocté qu’un seul véritable album : « Back in the Doghouse », en 2006. Aujourd’hui, ce collectif nous propose sa dernière compilation dansante et énergique : « Back to mine ».

Mixée par Thy Lord and Scott 1200, la compilation embrasse des influences typiquement eighties, oscillant du punk funk au hip-hop en passant par l’électro ‘classique’. Et même si les années 80 sont considérées aujourd’hui comme la décennie la plus ringarde du XXème siècle, il est pratiquement impossible de ne pas avoir un petit pincement au cœur en écoutant ce « Back to Mine » terriblement accrocheur et dont les morceaux sont impeccablement enregistrés. Bien sûr, le choix pertinent des compos fait l’originalité de ce disque aussi scintillant qu’une boule à facettes suspendue au dessus d’un John Travolta (NDR : encore qu’il a pris un sacré coup de vieux, il faut l’avouer). La mode Old School est donc parvenue à ressusciter, en l’espace de 19 titres, cette période controversée. Il y a bien quelques morceaux plus faibles ; mais ils sont largement compensés par l’une ou l’autre petite perle vivifiante signées Maximum Joy, J Dilla ou encore Rammelzee vs. K-Rob. Et la liste est loin d’être exhaustive.

Bugz in the Attic prouve une fois de plus que les Britanniques ont toujours le rythme dans la peau. Désormais, il est entré dans la cour des plus grands DJ’s dont ils n’ont rien à envier. Un opus destiné aux oreilles et au corps ! Vous en aurez besoin pour danser ! Et question rythme, ça balance plutôt bien !

Bachi Da Pietra

Non Io

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Wallace Records est un label particulier, voguant entre le dark, la noise et l’expérimental. Se choper un de leurs albums équivaut à jouer à la roulette russe. Le pire comme l’étrange sont susceptibles de vous tomber sur le crâne. Et l’on se retrouve après écoute, soit fracassé, soit miraculeusement sain et sauf… Mais pour combien de temps encore ? Nul ne le sait.

Pour Bachi de Pietra, on ne s’en sort pas si mal. C’est presque tout englué et les oreilles suintantes que l’on s’enfile « Non Io ». Un disque sombre comme ce n’est pas possible. Hantées par l’esprit ‘Cimetière un 24 décembre’, les dix plages viennent se coller aux éléments qu’elles rencontrent ; et ce au rythme de croisière n’excédant pas les 10 bpm. Telle une sangsue, le groupe dévore, avale, engloutit sous l’acide ses accords et tout élément susceptible de perturber leur lente et longue ascension. Concrètement leur musique oscille entre le pop/rock glauque et le psyché/dark sous influence. Cette bonne dose d’ambiance malsaine ne vous poussera cependant pas à vous péter la cafetière avec la seule balle insérée dans le barillet ; mais elle vous fera plutôt l’effet d’un poison qui vous envahit et vous tue à petit feu. Charmant !