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Écoutez la poésie sombre de Stephen Immerwahr, les guitares chantantes de John Engle et les percussions glaciales de Chris Brokaw, et imaginez la neige qui tombe. Le son, qui caractérise le sous-genre slowcore de l'indie-rock, est si glacial, si précis et si…

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Le Rock Parpaing de Paulette

Paulette est un power trio qui pratique ce qu’il a appelé du de Rock Parpaing. Ce groupe dévoile des textes chantés en français et harmonisés à deux voix. C'est après avoir trouvé, dans une cave, un mannequin féminin qu'ils baptisent Paulette, que les…

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Enter Shikari

Un show enflammé, sauvage et turbulent…

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Ce vendredi 7 avril 2023, Enter Shikari se produit à l’Orangerie du Botanique. Le concert était sold out une heure après la mise en vente des tickets. Il s’agit de la seule date en Belgique d’une tournée européenne, à guichets fermés. Fondé en 2003, ce quatuor issu du Hertfordshire compte sept albums studio à son actif ; et son dernier, « A Kiss for the Whole World », paraîtra ce 21 avril prochain. Sa musique mêle post-hardcore, punk, nu-metal, rave, electronicore, drum&bass et prog rock. Entre autres. En ‘live’, la formation s’est forgé une sacrée réputation sur les planches, des prestations décrites par certains médias comme explosives et incendiaires. Le line up n’a pas changé depuis sa création et implique le chanteur/claviériste Roughton ‘Rou’ Reynolds, le bassiste Chris ‘Batty C’Batten, le guitariste Liam ‘Rory C’Clewlow et le drummer Rob Rolfe.

Pour six concerts accordés sur le Vieux Continent, le supporting act est assuré Blackout Problems, un combo allemand, dont c’est la première apparition sur le territoire belge, et espérons pas la dernière…

Originaire de Munich, Blackout Problems est né en 2012. C’est dans son combat pour l’indépendance artistique que le groupe puise toute son inspiration. En outre, il n’hésite pas à soulever des débats contemporains sur la diversité des genres. A l’origine, le band était limité à un trio réunissant le bassiste Marcus Schwarzbach ainsi que les guitaristes/claviéristes Moritz Hammrich et Mario Radetzky. C’est ce dernier qui assure le lead vocal. Depuis, le drummer Michael Dreilich a été intégré au line up. Son dernier elpee, « DARK », est paru en 2021. Il s’agit déjà de son cinquième.

Le set s’ouvre par « Murderer ». Un morceau qui s’achève par ‘L.O.V.E. For Everybody’. Ce qui nécessite certaines convictions. D’une part, il faut être convaincu que l'activisme politique et la critique du système sont nécessaires pour protéger les vies humaines ; et, d’autre part, que les individus sont interconnectés par leurs sentiments de colère, d’incohérence et de compassion. Mario se montre particulièrement interactif auprès des premiers rangs qui le lui rendent bien. Les plus excités s’agitent, jumpent, dansent et crient. Bref, ça saute de partout. Et les musicos ne sont pas en reste. Le bassiste exécute des ciseaux avec ses jambes tout en bondissant sur place. La voix de Mario est puissante et passe aisément de l’aigu au grave. Pendant « Brother », il se lance dans la foule pour réaliser un crowdsurfing. Il s’arrête au milieu du public et lui demande de s’écarter. Il s’assied et commence à chanter, relayé par l’auditoire qui s’accroupit. Il regagne ensuite le podium, mais revient dans la fosse, quelques minutes plus tard, en emportant son micro et sa guitare pour attaquer « Lady Earth ». De sa voix haut-perchée, Il communique toutes ses émotions dans les paroles de ses chansons. Intense, « Whales » agrège pop, rock et électro. Lors du titre final, « Germany, Germany », une compo aux superbes lignes de gratte et aux harmonies vocales soignées, il regagne la fosse, mais debout sur les épaules de spectateurs qui lui permettent de rester en équilibre en lui tenant les pieds. Trente minutes, pour découvrir un groupe pareil, c’était manifestement trop court ! A revoir mais dans le cadre d’un full concert !

Setlist : « Murderer », « Brother », « Lady Earth », « Whales », Rome », « Germany, Germany ».

Il y a un monde fou dans l’Orangerie. Il y fait une chaleur tropicale et malodorante. Des barrières ont été installées devant le podium et autour des immenses tables réservées aux ingénieurs du son. Votre serviteur s’y est planté juste devant, mais à force se faire marcher sur les pieds, il commence à se demander s’il a bien choisi le bon endroit.

Une trentaine de néons encerclent le quatuor. De couleurs différentes, ils s’allument au rythme du chenillard. C’est le moment choisi par les musicos de grimper sur l’estrade.

Dès le premier titre, « (pls) Set Me On Fire », un pogo éclate devant votre chroniqueur qui est projeté contre les barrières. Ne reste plus qu’à s’éloigner de cette bousculade et de choisir un emplacement moins perturbé. Ce sera près de la porte d’entrée. Un léger courant d’air y rafraîchit l’atmosphère et on y voit bien la scène, où le batteur est installé au milieu. Dans la fosse, les ‘mosh pits’ redoublent d’intensité et les aficionados qui connaissent les paroles des morceaux se mettent à chanter en chœur.

Immersif, le light show du band jouit d’une solide réputation. Et ce soir, il ne souffre pas d’exception. Ainsi, les lasers ricochent dans toutes les directions.

Reynolds fait mine de se lancer dans le public pendant « {The Dreamer’s Hotel} », mais il se ravise, alors que les plus audacieux surfent de l’arrière vers l’avant.

Enter Shikari est venu défendre son dernier long playing, mais n’en oublie pas ses deux singles parus en 2022, « The Void Stares Back » et « Bull », mais également des plages issues de son ancien répertoire, telles que « Juggernauts », reflet de son engagement politique, l’efficace « Quickfire Round » ou « Mothership », mais complétement relookées…

De temps à autre, Rou se sert d’un synthétiseur vintage, qui ressemble à une vieille télévision. Il tourne le dos au public, et après l’avoir déclenché, l’appareil libère automatiquement des beats electro. Le leader accapare pleinement l’espace sur le podium, escalade même les haut-parleurs et se déplace souvent comme… un automate. Le drummer imprime un tempo tribal et instinctif à « Radiate ». Transpirant comme un bœuf, Reynolds enlève sa veste puis la chemise, puis les réenfile deux morceaux plus loin.

En fin de parcours, le combo nous réserve le vénéré titre emocore « Sorry, You're Not a Winner », en y intégrant des remixes.

En rappel, on aura droit à quatre morceaux. D’abord, Reynolds revient en solitaire pour accorder une version acoustique de « Stop the Clocks. Puis lors du retour des trois autres musiciens, « System… » s’autorise une touche a capella. Très particulier, comme adaptation ! Compo préférée des fans, « Live Outside », est un choix parfait. Une piste axée sur la santé mentale et le désir de faire une pause dans la vie moderne. Et le set de s’achever par « Live outside » …

Un show de 80 minutes enflammé, sauvage et turbulent… qui n’a pas lésiné sur l’électronique, notamment lors des remixes… 

Setlist : « (pls) Set Me On Fire », « Juggernauts », « {The Dreamer's Hotel} », « Halcyon », « Hectic », « The Void Stares Back », « It Hurts », « Satellites* * », « The Pressure's On », « Bloodshot », « Labyrinth », « Radiate, Quickfire Round », « Havoc B », « Bull », « The Last Garrison », « Sorry, You're Not a Winner » (Pendulum Remix 2nd Verse, ‘23 Remix Outro).

Rappel : « Stop the Clocks (Rou Solo) », « System... » (A capella), « ...Meltdown », « Live Outside ».

(Organisation : Botanique)

Avatar

Un spectacle total !

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Très souvent, lors d’un concert de metal, l’AB accueille trois groupes. A l’origine, cette soirée était prévue le 14 février 2022, mais à la suite de la COVID, elle a été reportée. Elle se déroule donc ce mercredi 29 mars. Au programme : le combo suisse Kassogtha, américain Veil Of Maya et en tête d’affiche, suédois, Avatar. Son dernier elpee, « Dance Devil Dance » est paru en février dernier. C’est à nouveau sold out depuis belle lurette…

Fondé en 2013 Deus ex Machina a changé son patronyme en Kassoghta à partir de 2018. Le line up du combo genevois implique la chanteuse Stephany Hugnin, le batteur Dylan Watson, le bassiste Valerian Burki ainsi que les guitaristes Mortimer Baud et Martin Burger. Le groupe pratique un death metal progressif.

Une toile est tendue, derrière le batteur, perché sur une estrade, sur laquelle est mentionnée le nom de la formation. Outre le préposé aux fûts, les autres musicos sont en ligne, vu le peu d’espace réservé au matos des deux bands suivants. Le quintet est venu défendre « rEvolve », un LP gravé l’an dernier. Sur les planches, les musiciens se démènent. Le light show inonde la fosse.

Le set s’ouvre par « Eclipse » un extrait du dernier opus. Les guitares sont graisseuses et huileuses. Les percus sont lourdes et la voix de la chanteuse arrache quelque peu les tympans. Débordant d’énergie, elle alterne chant clair, scream et growl. Mais franchement, les compos passent mieux la rampe lorsqu’elle adopte un vocal limpide et mélodieux. Tous les morceaux semblent issus du même moule, hormis « Venon » qui démarre sur un tempo lancinant, avant que Stephany ne se mette hurler. Comme dirait le consultant Philippe Albert : peut mieux faire…

Setlist : « Eclipse », « Drown », « Venom », « Before I Vanish », « Complacency »

Formation chicagoan, Veil of Maya est née il y a presque 20 ans. Du line up originel, il ne reste plus que le guitariste Marc Okubo et le batteur Sam Applebaum. Bassiste, Danny Hauser a débarqué en 2010, et Lukas Magyar, le vocaliste, en 2014. Son patronyme se réfère au peuple maya et tout particulièrement à son concept d’illusion de la philosophie indienne.

Ne connaissant pas très bien la musique de ce combo américain, votre serviteur avait pris la peine d’écouter quelques morceaux sur le net. Basique mais efficace, elle avait de quoi intriguer et susciter l’envie d’assister au show.  

Mais au bout de 4 titres, il décroche. Le metalcore du quatuor vire rapidement au djent. Ce qui devient difficilement supportable pour ses pauvres oreilles. La voix Magyar est clairement baveuse. Timide, il prend, au fil du set, de l’assurance et commence à arpenter les planches de long en large. Le sixcordiste s’avance parfois jusque l’avant du podium. Danny s’y risque un peu plus souvent. Mais, en général, chacun sort rarement de son espace. Et il n’y a quasiment aucune interactivité physique entre les membres de la formation. Bref, une prestation correcte, sans plus, qui a néanmoins déclenché des applaudissements nourris au sein du public.

Setlist : « Viscera », « Doublespeak », « Leeloo », « Overthrow », « Lisbeth », « Punisher », « Godhead », « Synthwave Vegan », « Outsider », « Outrun », « Mikasa »

Le décor de scène est impressionnant : deux murs de baffles, d’amplis et de spots entourent le drummer, John Alfredsson, planté sur une estrade, à 2 mètres de hauteur. Jonas ‘Kungen’ Jarlsby et Tim Öhrström se chargent des guitares, Henrik Sandelin se réserve la basse et Johannes Eckerström se consacre au micro, mais également au chant au trombone, au saxophone et au piano.

L’entrée en matière d’Avatar est très théâtrale. John entame le set seul à la batterie et imprime un tempo d’automate en costume de cirque traditionnel. Puis, dès l’arrivée des autres membres, c’est le délire dans la salle. Chaque membre du band déboule par des portes différentes disposées sur scène.

Impressionnant, le maquillage de Johannes pourrait être décrit comme un hybride entre The Joke, The Crow, Kiss et Alice Cooper. Il porte de hautes guêtres vermillon sur un pantacourt de cuir noir et comme veste (qu’il changera plusieurs fois au cours du show), un frac de smoking en queue de pie toujours de la même peau, et de teinte rouge et noire. Il se sert d’une canne de tambour major et est coiffé d’un chapeau mou de couleur noire. Et manifestement il est en pleine forme… Il faut avouer que la scénographie a de la gueule. Les longues chevelures tournent souvent sur les planches. Les costumes des autres musicos sont assortis à celui du leader. A trois reprises on aura droit à des feux d’artifice propulsés par 6 machines pyrotechniques. Heureusement, tout est sous contrôle, et le service incendie ne devra pas intervenir. Il y a des pétards, de la fumée, des confettis et même… du cirque ! Pendant « Puppet Show », Johannes vient se faufiler à l’étage de la première mezzanine de gauche, pour y faire le spectacle. Faire un chien en ballon à un concert de metal ? Et pourquoi pas ? En tout cas, le gamin qui a reçu le ballon était aux anges.

L’audacieux « Dance Devil Dance » ouvre les hostilités. Si le son est massif, on entend bien chaque instrument et la voix de Johannes est aigüe.

Il sort ensuite son fameux trombone (il a dû attendre qu’on lui apporte l’embouchure qu’il avait oubliée) pour le solo de « Puppet Show », assurément l’un des meilleurs moments de la soirée. Pour deux titres, on installe un mini kit de batterie afin que John puisse également venir au-devant de la scène. Une très bonne idée pour mettre en exergue cet excellent batteur.

Mention spéciale à « Chimp Mosh Pit » et « Do You Feel In Control » qui passent très bien l’épreuve du live. En outre, quand on sait qu’à la suite de la pandémie, il n’y a pas eu de véritable tournée pour défendre « Hunter Gatherer », il est assez frustrant de n’avoir que deux titres à se mettre dans les portugaises (« Scream Until You Wake » et « Colossus »). Et même si l’attitude appartient au show, Johannes bavarde énormément et remercie constamment la foule. Il est en interactivité totale et conquis, les spectateurs arborent souvent de larges sourires.

Interchangeables, la paire de gratteurs se répartissent les soli et les riffs avec une rare complémentarité tout en affichant une technique irréprochable. Peu de formations comptent dans leurs rangs un tel duo. Seul face à ses ivoires pendant le morceau « Tower », Johannes nous réserve un moment d’émerveillement. « Black Waltz » est précédé d’une chorégraphie réalisée à l’aide de ballons de baudruche accrochés au chapeau de Johannes, qu’il va éclater au fil de la compo. « A Statue Of The King » clôt le concert. Moment choisi par le drummer et un roadie pour se lancer dans une danse sur une intro rave/techno/electronic, alors que deux grandes toiles descendent sur laquelle un des deux sixcordistes est représenté en roi viking. Et ce dernier finit par débouler sur le podium, dans cet accoutrement.  

A l’issue du rappel, les baffles crachent le « We'll Meet Again » de Vera Lynn, une jolie manière de nous dire : ‘à la prochaine !’

Sur scène comme dans le public, tout le monde semble lessivé mais heureux lorsque les lumières se rallument. Une chose est sûre, la performance d’Avatar a fait l’unanimité. Malgré 120 minutes de prestation, on en aurait bien repris un petit peu, mais à défaut, il n'y a plus qu'à attendre sa prochaine visite dans le plat-pays.

Setlist : « Dance Devil Dance », « The Eagle Has Landed », « Valley Of Disease », « Chimp Mosh Pit », « Scream Until You Wake », « Bloody Angel », « For the Swarm », « Puppet Show » (Johannes et le trombone), « When the Snow Lies Red », « Do You Feel In Control », « Black Waltz », « Tower », « Colossus », « Let It Burn », « A Statue Of The King ».

Rappel : « The Dirt I'm Buried In », « Smells Like A Freakshow », « Hail The Apocalypse », « We'll Meet Again » (Vera Lynn song).

(Organisation : Live Nation)

Annabel Lee

Drift

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Produit par Amaury Sauvé, « Drift » constitue le 3ème elpee d’Annabel Lee. Un disque qui fait suite à « Little Sad And Not So Sad Songs », paru en 2018 et « Let The Kid Go », en 2020.

Découpé en 10 plages, cet opus s’ouvre par l’offensif « Dinosaur ». Et étonnant, tant le timbre que les inflexions de la chanteuse Audrey Marot n’ont jamais été aussi proches de Suzanne Vega. Ce qui n’est pas pour déplaire à votre chroniqueur. Tout comme l’attaque de la guitare opérée sur « Kiss & ride » et l’enlevé « By the sea », qui rappelle celle de Chris Martin (Coldplay) sur « Yellow », c’est-à-dire la période la plus électrique (et intéressante) du band britannique. Et le reste ne manque pas d’allure. A l’instar de l’excellent « High anxiety », une compo d’abord imprimée sur un tempo tribal et gratinée par des accords de sixcordes cristallins puis incisifs et dynamisée par une ligne de basse cotonneuse. « Terrain vague » monte progressivement en intensité, alors que d’abord introspectif, « Comedy » s’autorise un accès de frénésie aux 2/3 du parcours, avant de retrouver sa quiétude en toute fin de piste. On épinglera encore la ballade abrasive « 24/7 » ainsi que le morceau final bien pêchu, « Spiders and monkeys ». Quant aux textes, plutôt sombres, ils abordent des thématiques tourmentées voire angoissantes…

Iggy Pop

Every loser

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Avant d’écouter le dernier elpee de l’Iguane, votre chroniqueur a sans doute eu le tort de lire les critiques –la plupart négatives– qui fourmillent sur le net. Car finalement, cet « Every loser » est de bonne facture. Bien sûr, il recèle l’une ou l’autre compo moins percutante (la ballade croonée « Morning show », l’intermède « The news for Andy »), mais l’ensemble tient vraiment la route.

Lors des sessions, il a reçu le concours de grosses pointures du rock, comme Duff McKagan (Guns N’ Roses), Stone Gossard (Pearl Jam), Chad Smith (Red Hot Chili Peppers) ainsi que des drummers Taylor Hawkins et Travis Barker. Mais aussi 3 (ex) membres de Jane’s Addiction : Dave Navarro, Chris Chaney et Eric Avery. Ce qui, bien sûr, vu le nombre de guests notoires, est rarement bon signe. Et pourtant…

Le long playing s’ouvre par le punchy et hymnique « Frenzy ». « Elégant, « Strung out Johnny » décrit les étapes des addictions qu’il a traversées et surmontées. Le « Raw power » des Stooges hante « Modern day rip off ». Iggy se moque du punk contemporain sur « Néo punk », un morceau auquel collabore Travis Barker (Blin 182). Et ça s’entend !

« Comment » s’aventure dans le post punk et enfin « The regency », titre qui clôt cet opus, s’ébroue sur un midi tempo avant de mordre dans un rock à la mélodie ténébreuse. Tout en subtilités, il est imprimé par le drumming ample de feu Taylor Hawkins (Foo Fighters) ; James Newell Soesterberg Jr en profitant pour stigmatiser l’industrie musicale.

A 76 balais, le rocker a toujours la pêche !

Tropical Fuck Storm

Submersive behaviour (Ep)

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Un Ep de 36 minutes, c’est plutôt rare ! Evidemment, lorsque, le titre d’entrée, « 1983 (A Merman I Should Turn To Be) », une reprise improbable de Jimi Hendrix, frôle les 18 minutes, on atteint facilement le temps requis pour qu’il soit considéré comme un elpee. Si le début et la fin du morceau se révèlent mélodieux, le cœur de la compo s’aventure au cœur d’une expérimentation réminiscente du Floyd circa « A saucerful of secrets », voire du Led Zeppelin. Les 4 autres morceaux constituent autant de reprises, dont la dernière, « Ann », est signée par les Stooges. Et franchement, pour la reconnaître, on vous promet bien du plaisir. Elle glisse sur des harmonies vocales falsetto avant de s’enfoncer dans une noisy frénétique, réminiscente des débuts de Sonic Youth. Les autres covers concernent des formations aussi obscures les unes que les autres : Middle Aged in The Middle Esat in The midle Ages, Men Menstration et Compliments to the Chef.  

Evidemment, pour ces pistes, le band aussie continue d’explorer. Ce qui n’est fondamentalement pas une surprise. Sonorités de guitares acides, corrosives, sur Moonburn » et rythme hip hop décalé tout au long « The golden ratio » confirment cette analyse. Seul le blues (du désert ?) « Aspirine / Slight return » se distingue par une jolie mélodie. Sur laquelle, les musicos viennent greffer leurs élucubrations sonores…

Enfin, l’artwork de la pochette a été réalisé par l’illustrateur Patrick Crimewave…

Gorillaz

Cracker Island

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Pour enregistrer son huitième LP, Gorillaz a de nouveau bénéficié du concours de toute une floppée de collaborateurs.

Beck est ainsi crédité sur le morceau final, « Possession island ». Mais il se montre plutôt discret, alors qu’un sifflotement rend le climat léger tout comme les interventions électro à la Todd Rundgren.

Bad Bunny chante en espagnol le reggaeton « Tormenta », une compo parfois jazzyfiante et à la ligne de basse aquatique.

Kevin Parker (Tame Impala) entraîne « New gold » dans une brume néo-psychédélique.

Stevie Nicks (Fleetwood Mac) chante en duo avec Damon Albarn l’élégant et rythmé « Oil ».

Thundercat se consacre à la basse et aux backing vocaux sur le titre maître, une piste… disco.

Parmi les guests on épinglera encore la présence d’Adeleye Omotayo, de Bootie Brown et MC Bin Laden.

Et si « Skinny ape » se nourrit de sonorités exotiques, la mélodie de « The tired influencer » semble s’inspirer de Prefab Sprout.

La patte d’Albarn est bien présente tout au long de « Baby queen », une compo qui relate sa rencontre avec la princesse Siribha, en 1993, lors d’un concert de Blur, à Bangkok.

La bande animée à Damon Albarn et Jamie Hewlett n’a pas exploré, sur « Cracker Island », de nouveaux horizons sonores, mais semble plutôt avoir voulu se rappeler au bon souvenir de ses aficionados…

 

Guillaume Ledent

Fancy Fair

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Son dernier elpee, « Mot dit », remonte à 2018. Entretemps, Guillaume Ledent s’est produit, pendant plus de 10 ans, en compagnie de son groupe Dérange ta Chambre pour un spectacle destiné aux enfants (plus de 200 concerts quand même). Il nous propose donc son nouvel essai, « Fancy Fair ».

S’il assure l’essentiel de l’instrumentation, outre le chant, il a quand même reçu le concours de quelques collaborateurs et collaboratrices dont sa fille Jeanne, aux vocaux et Bastien Wibaut à la basse sur « Le chanteur solo », un morceau qui évoque la solitude de ces artistes qui s’accrochent (NDR : serait-ce autobiographique ?), Stéphane Letot au cajon sur « Prends », mais surtout Emma Duret à la trompette sur six plages, interventions qui communiquent un aspect feutré aux compos.

Bossa nova, « La tanière » exhale un petit parfum Everything But The Girl. Guillaume se met à siffloter sur deux pistes. Tout d’abord le titre maître, dont les arrangements symphoniques semblent émaner d’un mellotron. Puis l’allègre « Balek », au cours duquel il clame son détachement à l’égard des entreprises de vente en ligne.

On retrouve ses intonations à la Richard Gotainer tout au long de « Tas d’idées », un titre au cours duquel il double au saxophone et au ukulélé.

Il chante les couplets à la manière de Jean-Louis Aubert (en solo !) « La fille du milieu, une chanson qui bénéficie d’une jolie mélodie.

Vous cherchez un slow du style ‘La Boum’, « Tu dénoues » en est un exemple parfait.

Le disque s’achève par « Chiche », une composition qui démarre nonchalamment, avant qu’elle ne vire au jazz/lounge, Guillaume en profitant pour souffler dans son saxophone.

Le digipack du cd est superbe. Il contient un livret avec les textes des chansons (NDR : poétiques, mais ésotériques) et puis des photos pour chacune d’entre elles, immortalisées au fond de la carrière de la CCB, à Antoing (NDR : c’est près de Tournai).

Un album soigné auquel il manque probablement deux ou trois titres plus punchy pour satisfaire pleinement le chroniqueur…

En concert

 8 Avr SAINT-GHISLAIN – SEPTEM (Foyer Culturel)

20 Avr MOUSCRON – Centre Culturel Marius Staquet

27 Mai TEMPLOUX – Templerie des Hiboux

 

Dominique A

Reflet du monde lointain

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Les morceaux qui figurent sur « Reflet du monde lointain » sont probablement des titres écartés du tracklist de « Monde réel », le précédent album de Dominique A. Il recèle 8 pistes dont une intro symphonique de 35 secondes, baptisée « Le dénouement », et un morceau instrumental de 2 minutes (« Le retournement ») tramé sur une boucle électronique minimaliste. Une boucle qu’on retrouve sur « Chaque enfant dans son monde » et « La plaine ».

Les compos les plus intéressantes figurent en première partie du long playing. D’abord l’énigmatique « Les vagues et les regrets ». Impliquant aussi bien la flûte, la basse que la batterie, les arrangements sont soignés. Une plage tout au long de laquelle le spectre de Thiéfaine plane. Des arrangements qui deviennent à nouveau symphoniques sur « La fadeur et l’intensité », après avoir goûté aux synthés aquatiques.  Et enfin « Les yeux dans le soleil » qui bénéficie d’une jolie mélodie.  

Enfin, l’opus s’achève par le dépouillé « Maison d’ambre », une chanson dispensée en mode piano/voix.

Et hormis les deux instrumentaux, ces compos véhiculent des textes remarquablement poétiques…

 

David Newbould

Power up !

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Originaire de Nashville, David Newbould a été contaminé par la musique dès son plus jeune âge. D’après les rares informations dénichées sur la toile, il publie des albums depuis 2007. Et ce « Power up ! » constitue son cinquième. Mais son parcours est plutôt mystérieux. 

L’album s’ouvre sur le morceau maître, une compo découpée dans des riffs de guitare blues/rock incisifs. Mais le reste est d’une autre nature ! Dès le sublime « Peeler Park », David nous réserve un americana comme seuls les Sudistes sont capables de nous proposer. Bien senti et sous tension électrique, son country/rock alternatif évoque Drive-By Truckers, Wilco voire Neil Young.

Le Texan maîtrise parfaitement son sujet. On ressent l’expérience du musicien qui roule sa bosse de saloon en saloon depuis de longues années. La production n’est ni trop léchée, ni trop garage. Elle laisse percoler les émotions vécues par le barbu.

Lors des sessions d’enregistrement de ce « Power up ! », David Newbould a pu compter sur une kyrielle d’invités qui viennent, tour à tour, enrichir l’expression sonore. Ainsi une superbe intervention au violon traverse « Ready for the Times to Get Better », une autre de saxophone, le morceau maître, sans oublier les incursions de guitare slide ou d’orgue, disséminées tout au long de l’opus.  

Bref, si vous appréciez l’americana, ne manquez surtout pas cet elpee de David Newbould…

Ryuichi Sakamoto

Décès de Ryūichi Sakamoto

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Le compositeur, musicien, producteur et acteur japonais Ryūichi Sakamoto est décédé ce 28 mars, à l’âge de 71 ans, des suites d’un cancer colorectal, après avoir été traité pour celui de la gorge depuis 2014

Né à Tokyo le 17 janvier 1952, il a grandi en baignant dans la culture et les arts. Initié très tôt au piano, il est inspiré aussi bien par les Beatles, les Stones, le psychédélisme de la West Coast, Bach, Haydn, le minimalisme nippon que Debussy, pour lequel il affichait une grande admiration.

A la fin des seventies, il fonde le Yellow Magic Orchestra en compagnie de Haruomi Hosono et Yukihiro Takahashi, dont la musique est influencée par Kraftwerk, musique qui va inspirer les mélodies synthétisées des premiers jeux vidéo.

Pour le mélomane lambda, il est surtout connu pour avoir composé, en 1983, la musique de ‘Furyo’ (‘Merry Christmas Mr. Lawrence’) un film réalisé par Nagisa Oshima, film dans lequel il joue face à David Bowie. Il a aussi signé de nombreuses autres B.O. de longs métrages, dont celle du ‘Dernier empereur’ de Bernardo Bertolucci, en 1987, qui lui a valu un Oscar l’année suivante, et dans lequel il joue également, ainsi que de ‘Talons aiguilles’ de Pedro Almodovar.

Côté musical outre sa trentaine d’albums (NDR : intitulé « 12 », son dernier, était paru début 2023) naviguant aux confins de la bossa nova, du classique, de l’électro, de la house, du jazz, de la lounge, du rap, du rock, de la world ou tout simplement de l’expérimentation, il a également créé des jingles publicitaires et même les sonneries des téléphones Nokia !

Il a aussi multiplié les collaborations, pami lesquelles, figurent David Byrne, David Sylvian, Iggy Pop, Maceo Parker, Robert Wyatt, William Burroughs, Youssou N’ Dour, entre autres…

Militant écologiste de longue date, il était devenu une figure de proue du mouvement antinucléaire au Japon après la catastrophe de Fukushima, en mars 2011.

En 2007, il avait également fondé ‘More Trees’, une ONG de gestion durable de forêts pour le Japon, l’Indonésie et les Philippines.

RIP

 

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