Les conditions météorologiques des deux jours précédents ne sont plus qu’un mauvais souvenir ! Le temps est bien plus clément ! Le soleil est au rendez-vous et les températures tournent autour des 22 degrés, ce qui est tout à fait acceptable en cette saison.
Il y a du monde sur le site ! Faut dire que l’affiche a de quoi susciter l’intérêt !
A commencer par Talisco qui se présente sur le podium PV. Il est accompagné d’un préposé à la batterie et d’un autre qui alterne claviers et basse.
Son nom de scène aux consonnances latines se réfère à ses origines espagnoles. Jérôme Amandi découvre la musique et la guitare à l'âge des premières révoltes. Le conservatoire le saoule, il compose ses chansons dans sa chambre et monte un groupe de rock, en cherchant à marcher sur les traces de Slash, Rod Stewart et Stevie Wonder. Mais la vie l'embarque vers d'autres horizons. Il met sa carrière musicale entre parenthèses, et bosse dans l’univers du marketing. Cependant, en 2010, il décide d’en revenir à la musique et se lance dans l’aventure. Une voie qu’il ne quittera plus…
Il y a 10 ans, Talisco créait la surprise en gravant des singles comme « Your Wish » et « The Keys », des hymnes électro rock enrichi de productions orchestrales, de chœurs, de refrains fédérateurs et découpés dans des riffs de Telecaster.
L’artiste n’a pas, à proprement parler, de nouveautés à proposer, si ce n’est un elpee paru l’année dernière déjà. Il s’étonne même de figurer en exclusivité. La seule, la vraie, c’est l’auditoire et l’amour qu’il lui donne ! Il le clame haut et fort : les Belges constituent le meilleur public !
Si le chanteur interprétait ses compos dans la langue de Shakespeare, avant 2023, il a opté pour celle de Voltaire sur son quatrième elpee, « Cinematic ».
Considérer Talisco comme une machine à tubes serait réducteur. Il est plus que ça. Sa musique, en multipliant les décors, est une invitation aux fantasmes. Une perspective volontairement lumineuse et subtile. Sans oublier son caractère complexe, l’artiste tirant parti des superpositions tant des sons que de la voix.
Instinctive, la musique de Talisco est franche, directe et immédiate. Son univers ressemble à une fresque électro pop. Ses textes parlent de prises d'élan pour un saut dans le vide, de plongées intérieures pour fuir la surface, de vivre l'instant présent dans l'urgence, à l’instar du vivifiant « C’est ici ».
Influencées par Ennio Morricone, ses chansons baignent tour à tour dans le rock, la pop ou encore l’électro. Une chose est sûre, il s’impose en artisan bricoleur, humble face au résultat de sa création.
Talisco prend une dimension toute particulière en live. Généreux, il permet à son public de prendre du plaisir.
Il faut cependant attendre des titres incontournables comme « The Keys », 2ème single extrait de l'album « Run », pour que le public s’enflamme. Une compo restée dans la mémoire collective puisqu’elle a été choisie pour illustrer, en son temps, la nouvelle campagne 4G de Bouygues Telecom.
Et pendant « Your wish », la foule exulte évidemment. Les sonorités atmosphériques de la gratte de Jérôme vampirisent l’esprit. Une sensation d’onirisme s’empare de votre cerveau. Putain, que ça fait du bien !
Alors que l’ambiance est à son paroxysme, « Sun » (NDR : le générique de la série ‘Un si grand soleil’ sur France2) rayonne sur la foule. On s’imagine alors contempler un coucher de soleil au Pays basque où l’artiste a récemment posé ses valises ou celui brûlant de la Californie, là où le groupe a accompli une longue tournée en 2018.
Bref, Talisco et son team ont brillamment assuré un show empreint d’humilité et d’amour.
Retour à la main stage pour y voir et écouter Jain. Si au début de sa carrière, elle se produisait seule sur les planches en se servant d’un tas de boucles, aujourd’hui elle a complètement changé de cap, puisqu’une équipe complète l’accompagne désormais.
La demoiselle travaille particulièrement son image, que ce soit à travers son apparence ou la mise en scène. Le décor est constitué d’un plateau métallique qui accueille synthés et percus en tout genre. Elle est habillée d’un petit short et d’un top multi coloré, rappelant que nous sommes encore en été (si, si, c’est vrai…)
Son arrivée dans l’univers musical s’apparente à un raz-de-marée. Auteure, compositrice et interprète, elle rencontre le succès dès la sortie de son premier long playing, « Zanaka » ; et des titres tels que « Come » et « Makeba » (qui signifie enfant en malgache) tournent en boucle sur les ondes radiophoniques. Le suivant rencontrera un succès plus important encore. Paru 2018, il se vend à 1,2 million d'exemplaires dans le monde et atteint plus de 2 milliards de streams.
Après cette envolée qu’elle ne maîtrise pas, elle annule sa dernière tournée pour se ressourcer. Et au bout de quatre longues années, elle refait surface, plus positive que jamais et nous propose un nouvel essai baptisé « The Fool ». Certains n’ont pas hésité à établir un parallèle avec la carrière de Stromae qui lui aussi s’est vite laissé submerger par la réussite et les tournées fatigantes.
Jeanne Galice, à l’état civil, n’a pas, elle non plus, d’actualité à défendre, son dernier long playing datant de l’année dernière. Il paraît que c’est dans les vieilles marmites que l’on fait les meilleures soupes. Mais à la condition qu’elle ne colle pas au cul !
Cinq longues années auront donc été nécessaires à la jeune femme pour remonter la pente après avoir publié l’elpee, « Souldier ».
L’artiste a, semble-t-il, décidé de faire table rase des affres du passé et propose des compos plus matures et sans doute aussi moins accessibles pour le mélomane lambda. Mais qu’à cela ne tienne, elle a décidé de brasser large aujourd’hui, le public des Solidarités réunissant toutes les pyramides d’âges et socio-culturelles.
Son set début par « Heads Up », à la rondeur absolue, très vite rejoint par les « Flash (Pointe Noire) » ou encore le radiophonique « Alright » et son refrain entêtant.
« The fool » et ses accents un brin électro ravit les plus sceptiques. Jain apparaît dès lors comme une Déesse parmi les Dieux et se taille un capital ‘sympathie’ auprès de la foule.
Caractérisé par ses lignes de basse primaires, « Come » met une ambiance de feu ! Un titre d’une simplicité musicale élémentaire, puisqu’il n’est composé que de trois accords, mais qui fait mouche. Le public y succombe. C’est léger, mais ça sent le soleil et le sable chaud. What else ?
Afin de remercier le public, l’artiste descend de l’estrade et sollicite les fans scotchés aux crashs pour s’essayer aux joies du looping en enregistrant leurs voix pour les intégrer finalement à sa performance. Si certains ont des dispositions au chant, force est de constater que ce n’est pas le cas de tout le monde. Mais, l’idée est sympa et mérite d’exister.
Après cette mise en bouc(h)(l)e, l’autre moitié du set est consacrée à des morceaux plus punchy, à l’instar de « Save The World » ou de « Star », tous deux issus de « Souldier ». Des titres qui montrent toute l’étude du talent de la Toulousaine et lui permettent littéralement de se défouler et d’entraîner le public dans une danse collective.
La prestation prend doucement fin. Evidemment, l’inévitable « Makeba » n’est pas oublié, un morceau qui a repris vie grâce à la plateforme Tik Tok. Dès les premiers ‘Ooh-ee’, les cris fusent et les bras s’agitent vers le ciel. Une communion s’annonce. Si les fans sont évidemment ravis, l’artiste n’est pas en reste non plus. Les bras balancent de gauche à droite et de droite à gauche imitant parfaitement le va-et-vient des essuie-glaces.
C’est à l’issue de la ballade « Maria » que Miss Jain prend congé de ses invités. Une chanson dans laquelle on se laisse surprendre par des vocalises d’une douceur exotique aux relents rocailleux. Un exercice de style qui lui va comme un gant !
Humaine et altruiste, Jain est parvenue à se réinventer après des années de doute et d’errance. Merci à elle !
Lisette Lombé et Cloé du Trèfle lui emboitent le pas au sein du féérique Magic Mirrors. L’endroit est couru puisque la salle est comble. Deux jeunes femmes apparaissent dans une pénombre maîtrisée.
Cloé est planquée derrière les ivoires, tandis que Lisette est à peine dissimulée derrière son micro. Elle est aussi à l’aise avec les textes puissants et incisifs que Lucky Luke avec son colt.
Artiste plurielle, passe-frontières, Lisette Lombé s’anime à travers des pratiques poétiques, scéniques, plastiques, militantes et pédagogiques. Ses espaces d’écriture et de luttes s’appuient sur sa propre chair métissée, son parcours de femme, de mère, d’enseignante. En dérivent des collages, des performances, des livres et des ateliers, passeurs de rage et d’éros.
Co-fondatrice du Collectif L-SLAM, elle a été faite, en 2017, Citoyenne d'Honneur de la Ville de Liège, pour sa démarche d'artiviste et d’ambassadrice du slam aux quatre coins de la Francophonie.
En 2020, elle a reçu un Golden Afro Artistic Awards pour son roman ‘Vénus Poética’ (éd. L'Arbre à Paroles) et le Prix Grenades/RTBF pour son recueil ‘Brûler brûler brûler’ (éd. L’Iconoclaste). Elle sera la prochaine Poétesse nationale de Belgique en 2024 et 2025.
Elle s’impose naturellement mais respectueusement.
Cloé du Trèfle est auteur-compositeur-interprète belge. Multi-instrumentiste, elle utilise piano, bruitages, voix, guitare électrique, claviers analogiques, samples pour des compositions qui oscillent entre électro-pop et motifs symphoniques en échappant à toute classification.
Dès lors, il n’est pas étonnant que le partage de leurs deux univers intrigue. Elles sont venues défendre ‘Brûler Danser’, un spectacle tiré d’un album-concept qui navigue quelque part entre slam et spoken word (littéralement ‘mot parlé’), façon particulière d'oraliser un texte, qu'il soit poétique ou autre. Il entraîne souvent une synergie (ou expérimentation) avec d'autres formes d'art comme la musique, le théâtre ou la danse. Cependant, le spoken word se concentre essentiellement sur les mots eux-mêmes, la dynamique et le ton de la voix, les gestes et les expressions.
Doucement, les notes de synthés résonnent. L’ambiance est religieuse. Le public, bouche bée, observe tranquillement le duo qui s’acquitte de sa prestation de manière militaire.
A travers « Puisqu’il faut bien », on comprend que la narration tourne autour d’un personnage fictif qui s’appelle Remontada. L’héroïne va s’immiscer au cœur de 9 scénettes durant près d’une heure.
C’est osé, mais magistralement conçu ! Lisette s’exprime brutalement, notamment pendant « Les injustices » qui dénoncent, comme son nom l’indique, tous les travers sociétaux qu’un Homme (avec un grand H) peut rencontrer, de la naissance à la mort.
Remontada chemine ensuite doucement vers le moment où, n’y tenant plus, son corps est pris de soubresauts comme « Pour aller danser », une chanson invitant les spectateurs à venir se trémousser au gré des notes machiavéliques de Cloé et de la voix onirique de Lisette. Une tranche de vie qui surfe entre rêve et réalité. Une compo étrange vers laquelle on se sent irrésistiblement attiré et dont le gimmick devient addictif.
Très objectivement, ce set est conçu par et pour des femmes ! Les propos de Lombé sont parfois à la limite de la provocation, notamment lorsqu’elle affirme une posture féministe à l’instar de « Les miettes du sexe » où elle expose le personnage central en désir et l’homme en objet.
Le show s’achève par « La reconquête », Remontada ayant pris conscience de « La puissance du ventre ».
Quelque part entre préceptes philosophiques et musiques australes, ‘Brûler Danser’ est une invitation à redécouvrir le jour après les tumultes de la nuit.
Une bien belle découverte.
Le peuple s’est dressé en franc-tireur pour Puggy qui se produit sur la main stage. Faut dire que parallèlement à la musique, le leader s’est illustré comme membre du jury dans une célèbre émission de télécrochet devenant ainsi, auprès de nombreux téléspectateurs, la nouvelle icône de la télé-réalité.
Fondée en 2005 à Bruxelles, la formation propose une forme de pop/rock aux mélodies contagieuses.
Un calicot surplombe l’estrade, sur lequel est indiqué en grandes lettres ‘Puggy’. Irons s’avance d’un pas décidé. Il est accompagné du bassiste Romain Descampe et du batteur charismatique Egil ‘Ziggy’ Franzén.
La basse de Ziggy a déjà bien bourlingué ; elle porte sur elle les traces du temps et surtout de son utilisation.
« Never Give Up » ouvre les hostilités. Un titre de son nouvel Ep. De quoi mettre l’eau à la bouche. Alors que Matt cisèle les riffs, Romain frappe ses cordes avec acharnement, tandis que le troisième larron, manifeste une intensité rare pour marteler fûts et cymbales.
Furieuse, l’expression sonore gronde alors que l’auditoire jubile. Un climat grandiloquent envahit « To Wind The World », atmosphère amplifiée par les ivoires largement syncopées.
Irons troque sa gratte électrique pour une semi-acoustique. C’est alors que « Lonely Town » prend son envol. Une compo aigre-douce qui permet au chanteur de monter allègrement dans les aigus, tandis que le batteur s’amuse à imprimer un tempo à contre-temps.
Matthew tente de convaincre l’auditoire que le nouvel opus est cool. Et il insiste. Pour le démontrer, le trio nous livre « Lost Child », une bien belle ballade aux accents nostalgiques. Et puisque Yseult manquait à l’appel, les deux musicos accompagnent le vocaliste dans un slow à l’unisson. Un moment suspendu, hors du temps.
Afin de garder le cap et l’attention des festivaliers « Last Day On Earth » permet aux percus de décoller, alors que les cordes de la basse sont mises à rude épreuve. Un morceau percutant, aux riffs singuliers et au solo tonitruant parfaitement maîtrisé par Irons lors du bridge.
Matt reprend ensuite son rôle de préposé à la gratte semi-acoustique et entame, une seconde ballade dans une configuration atmosphérique. On se sent alors bercé par ce « How I Needed You » très construit, vite rejoint par « Change The Colors », un morceau qui libère des sonorités pop/rock dansantes dignes de l’identité primaire du band. L’essai est convaincant dans son ensemble.
Le set est proche de sa conclusion. « When You Know » constitue la pierre angulaire d’un show de très bonne facture, pugnace et solide comme un bloc de béton. Un titre qui permet de belles progressions au clavier, un solo de batterie étourdissant et une belle complicité entre un public réceptif et un groupe fédérateur.
Puggy a, de nouveau, été convainquant. Il a dispensé un set frisant la perfection qui risque de résonner encore longtemps dans la tête des aficionados, la période des festivals passée !
Grandgorge se produit à la Magic Mirrors. L’endroit est plein à craquer et, comme la veille, impossible de s’y faufiler. Dommage !
Votre serviteur en profite donc pour faire le pied de grue devant la main stage. Shaka Ponk va s’y produire. Mais des festivaliers l’avertissent ! Pas trop près, car les concerts sont souvent le théâtre de pogos turbulents. En véritable guerrier, il défie ces paroles et se plante à une encablure de la scène.
Shaka Ponk est un groupe français d’alt électro/rock qui puise son inspiration au sein de différents courants musicaux tels que le rock alternatif, le grunge, le heavy metal, l'électro, le hard rock, le punk rock, le hip-hop et le funk. Les morceaux son chantés, en général, en anglais ou en français et occasionnellement en espagnol.
Le line up implique sept membres : Goz, un singe en images de synthèse, Frah (François Charon) et Sam (Sofia Samaha Achoun) au chant, Mandris (Mandris Da Cruz) à la basse, CC (Cyril Roger) à la guitare, Ion (Yohann Meunier) à la batterie, Steve (Steve Desgarceaux) aux claviers et aux samples. Bien que le groupe ait signé son premier contrat à Berlin (Allemagne), c'est à son retour en France que sa notoriété se développe.
A l'origine, il s’agissait d’un collectif d’amis qui organisait des soirées où chacun devait apporter un petit projet vidéo ou musical. Après la rencontre d’un hacker qui donne à Frah, alors webdesigner, et CC, guitariste, une mascotte, le singe virtuel Goz, le band est fondé officiellement en août 2002. Thias (Matthias Pothier), bassiste, Bobee O.D. (Jean Philippe Dumont), batteur, Mesn-X (Gael Mesny), guitariste, et Steve (Steve Desgarceaux), claviériste et préposé aux samples, les rejoignent ensuite. Sam n'intègre réellement le combo, qu'à partir de 2010.
Lors de sa création, à Paris, les musicos ont pour premier objectif la création d’un groupe zen, bouddhiste, mais à l’esprit punk et de ne pas se cantonner à un style de musique précis. Cet aspect ressort dans le patronyme. Shaka (Shākyamuni), c’est le nom du premier bouddha, choisi par référence au terme anglais shaker qui signifier le mélange entre styles ; et Ponk, c’est l’appellation d'une tribu amérindienne qui reflète le côté punk du band…
Des milliers d’aficionados se sont massés devant le podium. Normal, la formation se sépare et le concert de ce soir sera l’un des derniers. La tournée n’a d’ailleurs pas été baptisée ‘The Final F#*cked Up Tour’ pour rien !
L’estrade est bigrement bien achalandée. On y a dispersé des piles de vieux livres, des cageots en bois ainsi que des fauteuils poussiéreux. Un visuel soigné donc ! Rien de très étonnant, Frah et Sam, les deux leaders, exercent la profession de designers.
Un grand écran sert également de toile de fond. Et puis, une chorale gospel constituée de filles vêtues de longues robes blanches est installée sur une estrade, donnant l’impression qu’elles flottent dans les airs. Sincèrement, c’est très impressionnant !
Shaka Ponk mélange les genres depuis près de vingt ans au cœur d’une ‘fusion’ qui met en exergue de grosses guitares saturées et des sonorités futuristes, à l’instar de « Twisted Mind » et « Wanna Get Free ».
Des projections d’images défilent. On y voit des géants apparaître et disparaître comme par enchantement. C’est tellement bien fichu qu’on a parfois du mal à faire la distinction entre le virtuel et le réel. Sans oublier, les messages en faveur de Paul Watson, un militant écologiste qui, depuis des décennies, lutte contre la chasse aux baleines et a néanmoins été emprisonné pour avoir défendu cette cause noble et juste.
Et ces choristes ne se contentent pas seulement d’émerger du paysage puisqu’elles intègrent également des éléments de performance scénique et de danse.
Shaka Ponk fait honneur à son statut de groupe de scène. C’est riche en riffs électriques tranchants ! Que l’on aime ou pas son univers musical, le spectacle est unique en son genre.
Entre colère sociale et propos frondeurs, on épinglera ces images où l’on distingue un Macron qui, sous les traits d’un marionnettiste, précipite des gens dans le vide. Horrible !
Dans ce décor, Shaka Ponk applique une fois encore de vieilles recettes. Le band est là avant tout pour faire le show et très objectivement, c’est parfaitement réussi.
Il embraie alors par l'incontournable « Picky ». C’est le moment choisi pour inviter un garçon ainsi qu’une jeune fille sur les planches. Cette dernière semble effarouchée et se demande bien ce qu’on lui veut. Le gars, fier comme un pan, s’amuse à prendre des selfies, avant de se jeter dans la foule qui, bras tendus, l’emporte comme la vague…
« Circle Pit » constitue le moment épique du concert. Frah s’avance vers le podium central afin d'y lancer un circle pit géant. Votre serviteur se laisse entraîner dans ce cercle dangereux, au cours duquel de nombreux téméraires perdent l’équilibre et se font piétiner. Frah avait pourtant prévenu les femmes enceintes et les jeunes enfants de na pas s’y mêler. Mais pas les trouillards !
Alors que la tension est à son comble, une reprise downtempo du « Smells Like Teen Spirit » de Nirvana vient calmer l’ambiance. D’autant plus que la fin du set approche. Une chose est sûre, le public semble ravi du spectacle auquel il vient d’assister.
De mémoire, votre serviteur a rarement vécu un concert d’une telle intensité ! Seul bémol, les trop nombreux messages idéologiques et politiques. Ce militantisme et ce combat contre les inégalités sociales sont certainement justifiées, mais le festivalier ne vient-il pas à ce type d’événement pour se délasser et oublier les contraintes du quotidien ?
Il est temps de contempler une dernière fois le site des Solidarités. La majeure partie de la foule vide les lieux. Quelques-uns ont décidé d’attendre encore un peu que la circulation se fluidifie. Pas votre serviteur qui a encore une longue route à effectuer.
Une dixième édition marquée par des prestations d’une grande qualité, d’une part, et une gestion des risques parfaitement maitrisée, d’autre part. A l’avenir, il restera encore le problème des flux de spectateurs qui arrivent à l’entrée du site à régler. Mais c’est un souci que rencontre la plupart des festivals.
(Organisation : Solidarités)