Deeper chez Sub Pop

Deeper est issu de Chicago, un quatuor dont le premier album (NDR : un éponyme) rappelait le Deerhunter originel. Dans l'ensemble, Deeper maîtrise parfaitement un son spécifique : un rock indépendant centré sur les guitares, sans fioritures ni gestes…

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Les rêves sans fin de FYRS…

Tristan Gouret aka FYRS a sorti « A Big Dream », son premier album, après avoir gravé l’Ep « Lost Healing », au printemps 2021. On découvre un LP qui fait la part belle aux émotions, tel un journal intime enivrant qui se veut aussi bien sensible que solaire…

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Dernier concert - festival

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Guillaume de Lophem

Paradis perdu (single)

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‘Le Paradis perdu’ (‘Paradise Lost’ en anglais) est un poème épique écrit par le poète anglais John Milton. Publié à l'origine en 1667, l'ouvrage est rédigé en vers non rimés. ‘Paradis perdu’, c’est encore un film français réalisé par Abel Gance en 1939. Mais, « Paradis perdu », c’est aussi le premier single de Guillaume de Lophem, dont le premier elpee, « Clé », qui recèlera douze plages, sortira en novembre 2023. Il a été co-écrit en compagnie de la parolière Iza Loris, afin de communiquer une belle dose d’émotion aux textes. Autoproduit, il a été enregistré en home studio par l’homme-orchestre, co-arrangeur et réalisateur, Cédric Raymond.

A travers ses histoires mélancoliques et poétiques, mais pleines d’espoir, cet auteur-compositeur-interprète nous inviter à voyager dans le temps et l’espace.

« Paradis perdu », c’est le chemin d’un papa et de ses deux filles, propulsés dans un décor fantastique afin de nous faire oublier la dure réalité de la vie ; la maman qui danse déjà dans les étoiles et notre mère à tous, la terre, qui se meurt également. C’est une histoire à double sens, pleine de douceur, d’amour infini et d’espérance.

Lorsqu’il ne met pas d’écho dans sa voix, les inflexions de Guillaume sont susceptibles de rappeler René Joly (NDR : souvenez-vous de « Chimène ») et parfois même Gérard Lenorman. L’instrumentation est ici limitée aux synthés et de l’avis de votre chroniqueur, en imaginant le concours d’arrangements acoustiques (sèche, violon(s), violoncelle, piano), la chanson pourrait atteindre une autre dimension… probablement cosmique…

Ulrika Spacek

Modern English Decoration

Écrit par

Alors que son nouvel elpee, « Compact trauma », est paru ce 10 mars 2023, il était temps de jeter une oreille attentive au précédent et second album d’Ulrika Spacek. Un groupe fondé à Reading, en 2014.

Tout au long de « Modern English Decoration », la musique baigne dans des eaux psychédéliques sur rappelant les meilleurs moments de Deerhunter (« Ziggy »), la scène shoegaze en général et les sonorités urbaines et nonchalantes chères à Television (« Silvertonic »).

Dans un certain esprit DYI et post-punk, Ulrika Spacek n’invente rien de neuf, mais manifeste énormément de ferveur et de panache ! Le groupe mérite donc les critiques dithyrambiques que lui réservent les médias, tant classiques que sur la toile…

Stubborn Heart

Made of Static

Écrit par

Stubborn Heart est un duo britannique réunissant Luca Santucci et Ben Fitzerald. Teintée de soul, son électro/pop a vu le jour en 2012, sur un premier elpee éponyme. Il a donc fallu près de 9 ans à la paire pour donner une suite à cet opus,

La soul nordique (= froide) dispensée tout au long de « Made of Static » évoque James Blake voire Sohn, à cause de la voix d’ice’crooner de Luca Santucci (« Mum’s The World », « Talking Gold »), mais les deux musiciens n’oublient cependant pas de de gâter un dancefloor qui se voudrait mélancolique (« Against The Tide »).

Mutant, glaçant, ce r’n’b reste néanmoins accrocheur de bout en bout !

 

Aldous Harding

Froid comme la glace…

Écrit par

Aldous Harding a ouvert sa tournée européenne au Cirque Royal de Bruxelles, ce 21 mars 2023. La dernière visite de la Néo-Zélandaise remonte à 2019 ; ce qui semble être une éternité. Depuis lors, sa fanbase n’a fait que croître. La musique de cette autrice-compositrice-interprète évolue dans le néo folk/pop gothique voire baroque.

Produit par John Parrish (PJ Harvey, Eels, Perfume Garden), son dernier elpee, « Warm Chris », est paru en 2022.

Pas grand monde dans l’hémicycle, lorsque Huw Evans, aka H Hawkline (NDR : son patronyme est tiré du livre de Richard Brautigan, ‘The Hawkline Monster : A Gothic Western’), débarque sur les planches. Le public ne va vraiment la remplir que peu avant le début du set de la tête d’affiche. Elle sera même quasi sold out.  

Cet auteur-compositeur-gallois est également présentateur de TV, à Cardiff. Il chante d’ailleurs une partie de son répertoire en langue locale et l’autre en anglais. Il a également vécu et travaillé à Los Angeles pendant plusieurs années. A son actif, cinq albums et quatre Eps.

Au cours de son récital, il va nous réserver de larges extraits de son dernier elpee, « Milk For Flowers ». Il prend place sur un siège devant son micro, armé d’une gratte électrique, près d’un enregistreur à bandes, placé sur une table. Sympathique et interactif, il bavarde entre les chansons, prenant alors le soin de mettre son enregistreur sur pause. Donc hormis les six cordes et le chant, toute l’instrumentation et les arrangements figurent sur cette bande magnétique. Une manière économique d’épargner la présence d’autres musicos. Et en 30 minutes, H Hawkline va démontrer toute l’étendue de son talent…

Sur le podium, Aldous Harding est soutenue par quatre musiciens. Un drummer, perché sur une estrade, qui troquera ses fûts et ses cymbales contre un bugle et le micro pour un morceau. Un gratteur, partagé entre l’électrique, la sèche et la basse. Enfin, deux claviéristes. La première, également installée sur une estrade, est également préposée aux vocaux et aux chœurs. Le second se charge également de la sixcordes. Assise, Aldous s’installe juste en face de ce dernier pour se consacrer au chant, à la guitare électrique ou semi-acoustique. En arrière-plan, 6 spots ronds paraboliques sur pied vont projeter des faisceaux lumineux aux teintes feutrées, suivant l’instrumentation.

Le concert s’ouvre par la triade « Ennui », « Tick Tock » et « Fever ». Le premier morceau nous confronte à des sonorités incohérentes et distordues, mais au bout du compte, elles finissent par vous mettent à l’aise. Plus léger, le dernier repose sur la sèche et la voix atmosphérique d’Aldous. Elle crée de la tension et est très susceptible de capter votre attention rien qu’avec un soupir. A un certain moment, le public s’émeut de voir comment elle a retiré le microphone du support avec tant de soin.

Le titre maître du dernier opus, « Warm Chris », est rendu mystérieux par sa voix qui oscille du grave à l’aigu. Tout irait pour le mieux dans le meilleur des mondes, si elle était un peu moins statique. Plus interactive. Pas un bonjour, pas un merci, pas une parole, pas un regard. Juste une courte phrase de 4 mots avant « Lawn », une expérimentation ludique parsemée de sonorités allègres, subtilement secondées par des ivoires. Elle ne renonce clairement pas à sa propre marque de fabrique qui peut être très variable. « Bubbles » et « She'll Be Coming Round The Mountain » continuent de progresser sur des ivoires accrocheuses ainsi que trois grattes entêtantes et addictives, donnant l'envie de rejoindre le dancefloor, mais le public reste stoïque.

Alimenté par un orgue mélodieux mais puissant et parcouru d’accords de sèches discrets, « Leathery Whip » constitue l’apothéose du concert. Les voix particulières en arrière-plan créent, de manière inattendue, un ensemble harmonieux, de sorte que cette chanson parvient à pénétrer votre matière grise sans trop d'effort. L'influence de John Parish est ici très claire sur ce morceau, qui aurait pu figurer au répertoire de PJ Harvey. L’elpee « Warm Chris » aura été interprété dans son intégralité.

Aldous Harding paraît cependant bien seule dans son monde, malgré un public attentif et applaudissant à l’issue de chaque chanson. On dirait même qu’elle est mal à l’aise face à ces acclamations. Elle reste sans réaction. Sa musique est magnifique, mélancolique, quelquefois grisante, mais Aldous la dispense avec une froideur extrême. Et son regard perçant nous glace le sang…

Un rappel quand même, au cours duquel elle nous réservera deux titres : le funky « Designer » et l’émouvant « She'll Be Coming Round The Mountain ».

Setlist : « Ennui », « Tick Tock », « Fever », « Treasure », « Fixture Picture », « Lawn », « Warm Chris », « Staring At The Henry Moore », « The Barrel », « Bubbles », « Passion Babe », « Imagining My Man », « Old Peel », « Leathery Whip ».

Rappel : « Designer », « She'll Be Coming Round the Mountain ».

(Organisation : Peter Verstraelen Agency)

 

Louis-Jean Cormier

L’hypnose

Écrit par

Né au Québec (à Sept-Îles, très exactement), cet auteur-compositeur-interprète a grandi au sein d’une famille mélomane. Son père l’a initié à la musique de Félix Leclerc, Gilles Vigneault, Jean-Pierre Ferland et Robert Charlebois, entre autres. En 1998, alors qu'il étudie le jazz au Cégep de Saint-Laurent à Montréal, il fonde Karkwa avec des amis. Le groupe maintiendra le cap pendant 15 bonnes années. Lors d’une pause de la formation, il milite quelque temps, chez Kalembourg. C’est en septembre 2012 qu’il entame sa carrière solo. A son actif quatre elpees, dont le dernier, « Le ciel est au plancher », est paru en avril 2021. Il se produisait ce mardi 22 mars à la Rotonde du Botanique. Deux heures de grâce. Un des plus beaux concerts auxquels votre chroniqueur ait pu assister, à ce jour.

Louis-Jean Cormier débarque sur le podium, à contre-jour. Il s’apprête à nous livrer un spectacle d’une force intime éblouissante.

Il annonce que les spectateurs vont avoir l’impression d’écouter la même tune du début à la fin. Il passe en effet subtilement d’une compo à l’autre par des voies d’accords. Il s’arrête néanmoins quelques fois pour parler à son public. Il improvise de manière très naturelle, autour de son discours préparé. Il reprend même quelques airs connus sur les mêmes accords que ses compositions. Il s’amuse, et nous aussi. Bref, il ne manque pas d’humour.

Mais revenons au début.

Après quelques morceaux, il prévient l’auditoire : ‘Bruxelles, si tu es venu à la Rotonde ce soir, c’est sûrement parce qu’inconsciemment, tu as le besoin d’intimité. Un criant désir de tendresse et de proximité. Je vois que tu es venu seul, ça tombe bien, moi aussi (rires). Ce que tu vas trouver ce soir est bien plus fort que ça ; ça va être tripatif. Bruxelles, j’ai pris des cours d’hypnose. Ce soir tu vas vivre ce que nous, les pros, on appelle dans le jargon, une sortie de corps (rires). Je t’invite à venir visiter l’endroit dans lequel toutes mes chansons naissent et vivent à l’année. Cet endroit-là, se trouve à l’intérieur de moi. Ça si ce n’est pas de la proximité, je ne sais pas ce que c’est (rires). J’ai élaboré une technique avec un ordre de chansons précis. Tu vas quitter ton corps par le biais de la physique quantique (rires). C’est très scientifique, très factuel tout ça. Ce qui va arriver, c’est que tu vas être nu (rires), ne t’inquiètes pas, tu vas quitter ton corps, tu vas être nu mais tu vas venir visiter, à l’intérieur de moi, l’endroit que nous les pros, on appelle le safe space. Tu sais ce que c’est le safe space ? C’est un endroit à l’abri de tout, à l’abri du temps, du quotidien, des aléas de la vie, il n’y a pas de comptes, de taxes municipales. Tu vas être bien. Tu n’auras pas de forme physique. Tu vas être nu mais sans forme physique. Tu ne pourras pas te vanter d’avoir des formes. Tu me suis ? Restes avec moi (rires). Tout au long des chansons, ça va être spécial, tu vas apercevoir un passage secret, qui ressemble étrangement à un canal auditif. C’est une sorte de tunnel jaune orange. Tu vas traverser ce conduit là et ton corps physique va rester ici. Ton corps va être là, un peu niais. Mais ton corps sera dans de bonnes mains (il présente ses ingénieurs lumières et son ; ce qui déclenche des applaudissements dans la foule). Le seul truc que tu dois savoir c’est par où on entre dans le tunnel. A quel moment il faut sauter et où est la porte d’entrée du tunnel. La seule affaire que tu dois retenir dans tout ce que je viens de dire c’est que l’entrée du passage secret se situe entre chacune des notes que je vais jouer à la guitare ce soir (propos qui entraînent de nouveaux applaudissements). Notes qui se trouvent dans toutes les chansons durant toute la soirée. Tu as l’embarras du choix. Tu vas te sentir vibrer et tu devras sauter dans un trou. Ce sera entre deux affaires (rires). Tu me suis ? Je ne répéterai pas ça en flamand car je le maîtrise mal. Ceci dit, tu te laisses aller. J’ai tout prévu. Je ne suis pas comme les hypnotiseurs. Comme Mesmer. Tu connais Mesmer ? Je ne suis pas comme eux, je trouve ça vulgaire. Tu seras hypnotisé à un, deux, trois, non… ici, tu vas être à l’intérieur de la musique. Tu vas voir, tu vas triper, ça va être débile (rires) ! Tu me fais confiance ? Alors c’est parti !’

Force est de constater que le public est nu, sorti de son corps physique, sous hypnose consciente, à l’intérieur de Louis-Jean Cormier. Il a pris la porte et tout le monde a sauté dans le trou, pour le plus grand bonheur auditif.

Tout au long de la soirée, l’artiste joue avec les mélodies, les mots, l’esprit. On peut voir sur son visage, son sourire sincère et le plaisir qu’il a d’être auprès de nous dans un partage fort, authentique et profond.

L’ensemble est très fluide et emporte l’auditoire qui reprend ses chansons en chœur.

Limité à deux petits spots élégants sur les côtés, quelques bandes de lumières chaleureuses à l’arrière et les éclairages habituels de la Rotonde, le décor est minimaliste.

Les ingénieurs connaissant leur job et arrivent parfaitement à souligner, à rythmer les moments importants du spectacle.

L’artiste se sert d’une Gibson ES-125 datant de 1966, une guitare câblée dont le son est doux, presque jazzy, d’un micro voix et d’un micro directionnel pour la gratte. Mais également d’un pad électronique sur lequel il marque le rythme sur l’estrade à l’aide de ses pieds (il est sur le pad !).

Il utilise souvent un capodastre, l’open tuning, et sa technique de picking est belle et travaillée. Il nous offre aussi quelques petits solos en gammes pentatoniques.

A la fin du spectacle, Il a le soin de clore ‘l’hypnose’ pour libérer les spectateurs et revient sur scène après le rappel en proposant d’interpréter les deux premiers titres qui seront proposés par les spectateurs. Il nous réserve alors deux vieilles chansons, ‘en soins palliatifs’, précise-t-il, puis clôt le set par une compo de son choix, plus récente. Le tout s’achève par une dernière note alors que les lumières s’éteignent au même moment. Bravo à ses ingénieurs !

Derrière la décontraction et la bonhomie de Jean-Louis, on devine les années de travail pour atteindre un tel résultat.

Mon ami spectateur, qui m’accompagne, était un peu dubitatif, se demandant s’il était possible d’être captivé par le concert d’un artiste, seul sur scène, pendant une heure trente. Nous n’aurons pas le temps de nous rendre compte que deux heures se sont écoulées.

Un regret ? Qu’une telle figure considérée comme majeure dans l’univers de la chanson française actuelle ne soit pas encensée par les médias et un très large public à travers toute la francophonie, tout en admettant que cette situation nous a permis de vivre un moment merveilleux tout près de lui, en toute intimité.

Merci Jean-Louis pour cette parenthèse généreuse, magique et suspendue.

A très vite !

Méthode chanson

(Organisation : Botanique)

 

Index For Working

Dragging the Needlework for the kids at uphole

Écrit par

Index for Working, c’est un projet fondé par Max Oscarnold, aka Max Claps (The Proper Ornaments, TOY), et Nathalia Bruno (DRIFT). Ils se chargent des guitares, de la basse, des claviers et de la programmation. Le line up implique également le drummer Bobby Syme (aka Bobby Voltaire) et le bassiste/violoncelliste Edgard Smith. C’est Max qui se consacre essentiellement aux vocaux. Enfin, il s’agit, le plus souvent, de murmures qu’il dispense en anglais, mais aussi parfois, dans sa langue maternelle, l’espagnol (NDR : il est argentin).

Sur les 11 plages de l’opus figurent trois intermèdes instrumentaux et surtout expérimentaux, probablement réalisés à l’aide de bandes passées à l’envers, dont l’orientaliste « The Beatles » qui adresse un clin d’œil à la période psychédélique des Fab Four.

En général, le climat de cet LP est plutôt tourmenté, ténébreux voire inquiétant ; les paroles, probablement issues de l’écriture automatique et les bruitages urbains déformés accentuant ces impressions.

Et pourtant, le résultat est plutôt épatant. « Railroad bulls » baigne dans la country délavée. « Ambiguous fauna » s’autorise un blues/rock improbable. « Palangana » est hyper mélodique et « 1871 », particulièrement accrocheur. Quoique bien électrique, « Chains » émarge à la lo-fi. Et en final, d’abord tramé sur une structure acoustique, « Habanita » passe, à mi-parcours, en mid tempo, puis se charge d’électricité à la fois torturée et sulfureuse…

Super Pink Moon

Iron rain

Écrit par

Super Pink Moon, c’est le projet d’Ihor Pryshliak, le leader de Somali Yacht Club. Chanteur/compositeur et multi-instrumentiste (claviers/guitare), il est établi à Lyiuv, en Ukraine. Pas étonnant qu’introspectifs, les lyrics traitent de la guerre, et des émotions qu’elle entraîne : douleur, tristesse, désespoir, culpabilité, etc.

« Iron rain » constitue le second album de SPM, un œuvre dont la musique émane d’un cocktail subtil entre psychédélisme, shoegaze, cosmic rock et metal. Les harmonies sont très susceptibles de rappeler Ride, alors qu’Ihor emprunte parfois les inflexions de Ian Brown (« Per aspera ad astra »).

Le long playing recèle plusieurs instrumentaux dont « Forwardbreakforward », un morceau qui s’enfonce dans le prog/metal, le floydien « Mirage », l’expérimental « Hollowness », au cours duquel on a l’impression d’entendre des bandes passées à l’envers et l’étrange finale, curieusement intitulée « ウクライナにславаあれ ».

Petit coup de cœur pour l’excellent et accrocheur « Collision » qui parvient à combiner sonorités de gratte métalliques caverneuses (pensez à Prong) et shoegaze tout en soignant le sens mélodique. Un régal !

Parfois, le son est si dense qu’on a du mal à imaginer qu’il est le fruit du travail d’un seul artiste…

Matmatah

Miscellanées bissextiles

Écrit par

Six années déjà que la formation brestoise n’avait plus sorti de nouvel opus. Le précédent, « Plates coutures », remonte donc à 2017 ! Et « Miscellanées bissextiles » constitue son sixième. ‘Miscellanées’ a beau signifier ‘recueil sur des sujets divers de sciences et de littérature’, en y ajoutant bissextiles, le combo a voulu jouer sur les mots.

Le combo s’était séparé en 2008 et s’était reformé en 2018 ; mais depuis, le guitariste Emmanuel Baroux a cédé le relais au jeune Léopold Riou.

Double album, « Miscellanées bissextiles » recèle 14 plages, dont la première, « Enlenmeyer », découpée en 8 sections, dépasse les 19 minutes. Une piste ténébreuse, complexe, avec pour seul fil conducteur, le piano. Tristan ‘Stan’ Nihouarn y déclame ou chante des textes torturés voire mystiques. On est d’ailleurs ici, carrément dans le concept prog. Tout comme lors du morceau d’ouverture du second volume, « Trenkenn Fisel », dont les interventions d’orgue rognées nous replongent carrément dans les 70’s. Également partagé en plusieurs parties, il véhicule cependant des accents celtiques parfois électro. La collaboration de David Pasquet et la Kevrenn Alre n’y est certainement pas étrangère.

Le long playing propose deux morceaux interprétés en anglais, « Bet you and I », enrichi de chœurs, et la ballade « Let’s say it’s alright », un hymne à la ville d’origine des musiciens (« Brest »), et puis une ballade mélancolique, cinématographique, « Hypnagogia », dont les arrangements de cordes relèvent plutôt de la symphonie classique.

Le reste de cet LP nous réserve quelques plages plus légères, dont le festif « De l’aventure » ou l’allègre « Populaire », du rock bien 80’s (« Fière allure ») et en guise de clôture, l’acerbe « Coupette ? ».

Une œuvre agréable, mais dont deux compos sortent manifestement du lot : « Erlenmeyer » et « Trenkenn Fisel ».

Not Scientists

Staring at the sun

Écrit par

Not Scientists réunit des ex-membres de Uncommonmenfrommars et de No Guts for Glory, une formation lyonnaise qui nous propose son troisième elpee. Le groupe puise manifestement son inspiration dans la new wave et la cold wave des eighties. Et tout particulièrement chez The Cure et Sisters of Mercy.

Dès « Push », on en peut s’empêcher de penser à « A forest » de la bande à Robert Smith. Un spectre qui plane tout au long de l’opus, tout comme celui des Sœurs de la Miséricorde… Mais au fil de l’écoute, on se surprend à apprécier une expression sonore plutôt bien ficelée.

Régulièrement, les synthés viennent compléter la ligne de basse cotonneuse ou caoutchouteuse. Et même caustique, tout au long de la cover du « %8x5 » de UK Subs. Et si « Standing at the edge » se distingue par ses jolies harmonies vocales ponctuées de ‘Oh, oh, oh’, elles véhiculent des accents empruntés à Green Day sur le titre maître…

Depuis la sortie de cet LP, le guitariste Big Jim a quitté le navire et a été remplacé par l’ex-Pookies, Frédéric Measson.

C’mon Tigre

Scenario

Écrit par

Fondé en 2013 par un duo italien, C’Mon Tigre est une formation à géométrie variable qui sévit en Europe et aux USA, depuis une décennie, sans pour autant caresser les tympans du grand public. Elle s’est même établie à New York. Et manifestement, malgré l’absence de popularité, elle possède plus d’une griffe à sa patte.

« Scenario » constitue son troisième elpee et lors des sessions d’enregistrement, elle a de nouveau impliqué une multitude de musiciens issus de tous les horizons. On croise notamment le saxophoniste Colin Stetson sur « Sleeping Beauty », le rappeur Mick Jenkins sur « Flowers in my spoon » ou encore la jazzwoman Xenia Jenkins sur « No One You Know ».

Le groupe nous invite à voyager en intégrant des touches orientales à son mélange de jazz, afro-jazz, hip hop, funk et disco. A l’écoute de sa musique, on pense tour à tour à Fela Kuti, William Onyeabor ou, parmi les plus contemporains, Sinkane. La démarche de C’Mon Tigre n’est pas sans rappeler celle de Damon Albarn pour ses projets solo.

La richesse instrumentale, les mélodies de plus en plus contagieuses au fil des auditions et la large palette des influences font de « Scenario » un des meilleurs albums parus au cours de ces derniers mois…

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