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The Waterboys

Preoccupations

Complexe et brouillon…

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C’est en 2015 que ce groupe canadien (NDR : il est issu de Calgary, en Alberta) s’est décidé de changer son patronyme en Preoccupations. Jusqu’alors, il s’appelait Viet Cong, et ce choix créait de plus en plus de polémiques, à cause des massacres perpétrés par cette organisation révolutionnaire communiste, lors de la guerre du Viet Nam. A tel point, que certains organisateurs avaient annulé ou refusé certains concerts en raison du nom plus que controversé.

Responsable d’un excellent elpee (« Arrangements »), paru en septembre dernier, la formation était donc programmée à l’Aéronef de Lille, ce mercredi 22 février. Il doit y avoir plus ou moins 200 personnes, dans la salle.

Première mauvaise nouvelle, Drahla, qui devait assurer le supporting act, a déclaré forfait. Certains membres du groupe ont chopé la COVID. Décidément, il faudra du temps pour se débarrasser totalement de cette pandémie. On débarque donc, un quart d’heure avant le début du set de Preoccupations…

Qui s’ouvre par « Fix Bayonets ! », le premier morceau du quatrième et dernier opus. Surprise, Matt Flegel ne se consacre plus à la basse, mais exclusivement au chant ! C’est son frère qui le supplée, le line up se produisant dès lors sous la forme d’un quintet. Mike Wallace se charge toujours des drums et Scott Munro (NDR : il pourrait jouer le rôle principal dans un biopic consacré à Jésus Christ) ainsi que Daniel Christiansen (NDR : de petite taille et la chevelure bouclée), des guitares, mais également des claviers. Le tempo est martial, mais on a l’impression que le batteur frappe sur des casseroles. Le son n’est pas bon. Problème de balances, de mixing ou manque de cohésion du combo ? Etonnant, car suivant les échos recueillis, lors de sa prestation au club de l’AB, à Bruxelles, le concert était, paraît-il, impeccable…

Le band aligne les 7 morceaux de son long playing « Arrangements », sans autres interruptions que des intermèdes instrumentaux, conférant à l’œuvre une impression de concept album. Mais la ligne de basse a beau être cotonneuse sur « Ricochet » et les guitares se mettre à gémir tout au long de « Death of melody », les arrangements (NDR : un comble !) sont trop approximatifs. Encore qu’au fil du temps, les différents instruments commencent à mieux se coordonner. Ainsi, les deux sixcordistes parviennent à faire carillonner leurs cordes au sein d’un climat brumeux. Mais la voix de Matt est particulièrement écorchée, alors que sur disque, grave, austère, mais bien timbrée, elle rappelle parfois celle de Ian Anderson (Jethro Tull).

La formation prend alors une courte pause, et Flegel en profite pour présenter ses musicos. 

Le contagieux « Continental Shelf » prend le relais et on perçoit bien les sonorités de grattes bringuebalantes et surtout vertigineuses, réminiscentes des Smiths. Plus enlevé « Silhouettes » est boosté par le drumming frénétique de Wallace. Qui enlève ensuite le haut, terminant le set torse-nu. Les riffs de guitares giclent littéralement tout au long de « Bunker buster », la fin de parcours s’enfonçant au cœur d’une forme de délire sonore. Un constat s’impose, les compos sont particulièrement complexes. Retour à la mélodie pour « Disarray », même si la fin du morceau devient hypnotique.

Un sens mélodique qu’on retrouve au début de « Memory », une composition de plus de 10’. Et si votre serviteur n’a pas regardé sa montre, le morceau a certainement débordé ce timing. Il change d’abord de tempo et de mélodie avant de s’enfoncer dans l’expérimentation éthérée, puis de déraper dans l’apocalypse…

Le set de Preoccupations s’achève par un titre du répertoire de Viet Cong, « March of progress », une autre composition atmosphérique alimentée par les deux claviers d’abord, imprimé sur un rythme tribal, avant que le drummer ne se mette à accélérer l’allure et puis d’embrayer sur un tempo plus tribal, sur une musique complexe rappelant parfois The Dodos. Le morceau à peine terminé, les musiciens se retirent, alors que les baffles crachent « The model » de Kraftwerk…

Photos (Ludovic Vandenweghe) ici

 Setlist

Fix Bayonets !
Ricochet
Death of Melody
Slowly
Advisor
Recalibrate
Tearing Up the Grass
Continental Shelf
Silhouettes
Bunker Buster
Disarray
Memory
March of Progress

(Organisation : Aéronef Lille)

Fishbach

C'est beau la musique quand ça te fait penser à des gens que tu aimes...

Si vous suivez Musiczine, vous savez que votre serviteur a un faible pour Flora Fishbach. Cette artiste basée dans les Ardennes françaises pratique une pop un peu dark inspirée par les sons et les atmosphères des années 80 et traversée par des références comme Rita Mitsouko, Niagara, Patti Smith, Daniel Balavoine ou Mylène Farmer. Fishbach navigue au sein d’un mouvement musical 'rétro-futuriste' impliquant également La Femme, Clara Luciani, Juliette Armanet et Requin Chagrin. Parallèlement à sa carrière de chanteuse, Flora est également comédienne. Elle était ainsi sublime dans le rôle d'Anaïs tout au long de la série culte ‘Vernon Subutex’.

À la suite du succès du ‘blind test’ paru en juin dernier, où nous lui en avions proposé un à la guitare acoustique, nous avons décidé de remettre le couvert, à nouveau en collaboration avec l'émission de radio WAVES. Pour la circonstance, Flora devra reconnaître des morceaux joués dans leur version originale ; et le style musical sera focalisé sur la new-wave dans le sens large du terme. 

La rencontre s’est déroulée au Théâtre National, à Bruxelles, en octobre dernier, avant le concert que Fishbach a accordé à la même affiche que Mansfield TYA dans le cadre du Festival des Libertés. Flora était en pleine forme car c'était le début de sa tournée d'automne, en compagnie de son nouveau groupe live...

Musiczine : Flora, merci pour cette entrevue !

Fishbach : Avec plaisir. Tu vas encore me poser des colles, comme la dernière fois (rires) ?

Cette fois, ce sera plus facile vu qu'on va passer les morceaux dans leur version originale, et pas dans une mouture interprétée à la guitare...

Tu connais mon appréhension pour les ‘blind tests’. Quand on reconnaît les morceaux, c'est chouette, mais quand on sèche, c'est une torture...

Allons-y...

Morceau n°1 :

“Los Niños Del Parque”, par Liaisons Dangereuses !

Bravo !

Ah ! Au moins, en voilà une facile ! C’est un de mes premiers coups de cœur dans ce style musical, avec D.A.F. J'ai découvert cette chanson très tôt et elle a été une révélation. Il y a plusieurs langues parlées, on croirait entendre des bruits de chiens qui couinent, c'est très étonnant. Je l'ai un peu trop écoutée donc je n'aime plus la passer telle quelle en dj-set ou alors il faut que je la mixe avec autre chose en faisant des boucles. Il faut que je la 'défonce' un peu parce que, en version complète, je m'en suis un peu lassée. Cependant, quand j'ajoute du 'delay' ou que je la rends un peu 'bruitiste', ça le fait encore...

Morceau n° 2 :

Toto Coelo ? Nina Hagen ?

Tu vas reconnaître...

Mais oui : “Singing In The Shower” ! Les Rita Mitsouko !

Et...

Et les Sparks ! Yes ! Au début, ça ressemblait à “Weird”, de Toto Coelo. Les Sparks, c'est génial. Ils ont un énorme succès en France. Et en Belgique aussi ! Dans les pays francophones, en général. Ils ont réalisé une superbe musique pour le film “Annette”.  

Morceau n° 3 :

Ah, je connais ça mais je ne trouve pas... Je crois que j'ai attrapé Alzeihmer... (rires)

D'ailleurs, tu connais le prénom d'Alzeihmer ?

Non...

C'est comme ça que ça commence !

Ha Ha Ha... (rires) !

C'est un morceau de John... ?

John Maus ! Mais oui !

“Hey Moon”

C'est sur un album qui est noir et bleu, avec une lune...

Avec un phare. (NDR : titre de l'album : “We Must Become The Pitiless Censors of Ourselves”)

C'est ça !

Il y a un morceau plus nerveux sur cet album, qui est fabuleux, c'est “Quantum Leap”.

Mais oui, il chante avec un effet ‘slap-back’, dans un style très germanophone...

Et John Maus, c'est un génie un peu fou. Je l'ai interviewé. Il est professeur de philosophie à l'université.

Morceau n° 4 :

Là, je sèche...

Pour t'aider, c'était la musique du générique de ‘Lunettes Noires pour Nuits Blanches’, l'émission d'Ardisson.

Je ne vois pas.

“Nightclubbing” d'Iggy Pop.

Là, tu vois, je vais être franche, je ne connais pas ce morceau.

Un morceau-phare de 1977. C'était la première fois qu'on utilisait la boîte à rythmes dans une chanson rock de ce type.

Il se la jouait un peu Bowie là, non ?

Ben oui ! C'est produit par David Bowie…

Comme quoi, il a une patte reconnaissable entre mille, le David ! C'est un morceau que je mettrais bien dans mes playlists.

Oui, c'est un morceau emblématique, qu'il faut connaître...

Pardon de ne pas connaître, pardon (rires) !

Pas de souci. Je suis là pour aider (rires) !

Morceau n° 5 :

Tiens, voilà une compo que je connais !

C'est de toi : “Tu Vas Vibrer”.

C'était le morceau d'introduction de mon premier Ep. J'arrivais de nulle part, du fin fond des Ardennes et je proposais ça.  

Dingue...

Auparavant, je le jouais en début de concert. J'ai bien envie de le réintégrer dans ma setlist, maintenant que j'ai un musicien qui joue de la flûte.

Morceau n° 6 :

Evidemment ! David Lynch ! Angelo Badalamenti ! La musique de ‘Twin Peaks’. C'est “Laura Palmer's Theme” ! J'ai découvert ‘Twin Peaks’ sur le tard, sur les conseils d'un de mes musiciens. Et j'ai trouvé ça grandiose.

Morceau n° 7 :

“Cambodia” de Kim Wilde ! On l'avait déjà eu dans le premier ‘blind test’ et j'avais dit tout d'abord : “Blondie ?” (Rires). Mais quel thème musical sublime ! Qui dit mieux ? Cette mélodie... Et les petites percussions avec 'phaser'... Qui dit mieux ??

Morceau n° 8 :

“Eyes Without A Face”, de Billy Idol !

Oui ! Billy Idol, qui cartonne encore de nos jours !

Carrément ! Et ce qui est fou, c'est qu'il est vieux, mais il a toujours le même look et la même tronche, mais maintenant, il a des rides...

Et il 'fait' des salles énormes en Angleterre... 

C'est son morceau le plus connu, un peu calme, alors que sa discographie est plus rock...

Plus ‘hard-pop’...

Oui, c'est ça, c'est de la ‘hard-pop’. Et peu hard-rock mais ‘variétoche’...

Et un petit côté punk dans le look. Il était dans un groupe punk, à ses débuts : Generation X.

Morceau n° 9 :

“More Than This”, de Roxy Music ! C'est de la musique de bagnole, ça ! Tu as quelques copains ou une amoureuse avec toi et tu écoutes ça, c'est le pied ! 

Morceau n° 10 :

Hey Hey Hey Hey ! Simple Minds ! “Don't You” !

Qui ressemble à ton morceau “La Foudre”...

Oui ! Entre autres, à cause des ‘Hey’ en introduction.

Ce n'est pas le meilleur morceau de Simple Minds...

Non, mais c'est le plus accessible. Et c'est un grand souvenir pour moi car il était dans la bande-son du jeu vidéo ‘Dave Mirra BMX’. J'ai passé des heures à faire du vélo sur mon canapé en écoutant cette musique.

Ce qui est fou, c'est que c'est le titre qui les a propulsés à la première place des charts aux Etats-Unis et ce n'est pas une de leurs compos ! C'est composé par Keith Forsey, le producteur de la musique du film “Breakfast Club”.

C'est pas grave. C'est ce qui leur a permis de faire une carrière, d'avoir une aura et de faire ce qu'ils voulaient par après.

Morceau n° 11 :

Evidemment ! “Dancehall Days”...

Par Wang Chung.

Je l'ai trop écoutée, cette chanson. Encore une musique de bagnole. ‘Take your baby by the hand...’

Morceau n° 12 :

Fishbach chante la mélodie...

Ah merde : j'adore cette chanson ; je l'ai dans mes playlists. Dis, tu as accès à mes playlists privées toi, ou quoi (rires) ? “Love My Way” ! C'est le titre. Mais de qui ?

Psychedelic Furs. 

Oui ! J'aurais trouvé ‘Furs’ mais pas ‘Psychedelic Furs’ (rires)

Morceau n° 13 :

Alors, c'est bizarre parce que j'ai ce morceau sur mes playlists, mais dans une autre version.

“The Anvil”, par Visage. Oui, il y a plusieurs versions.

A l'époque, ils sortaient systématiquement des versions ‘maxi’, qui avaient un côté plus dansant. Les ‘kick-drums’ avaient un effet de ‘gated reverb’...

Oui, comme dans “In The Air Tonight”, de Phil Collins...

Oui : une ‘reverb’ qui est très profonde et qui s'arrête tout d'un coup.

Un effet inventé par Phil Collins et Peter Gabriel.

Oui, tu connais l'histoire ? C'est arrivé par accident, en studio, à cause d'un micro qui se coupait automatiquement.

Oui : c'était le micro qui sert à communiquer avec les musiciens dans le studio.

Le micro ‘talk-back’. C'est génial !

Morceau n° 14 :

Wow ! C'est superbe, ça ! Des sons de synthés comme ceux-là, j'ai passé mon été à en jouer, sans créer de morceau ou de chanson, juste pour les ambiances.

C'est un 'supergroupe', composé de membres issu de différentes formations des années 80.

Je ne vois pas...

Il réunit des membres de Dead Can Dance, Cocteau Twins... C'est This Mortal Coil, et les titres enchaînés “Sixteen Days / Gathering Dust”.

Mais oui ! Je connais ! C'est génialissime ! Ça me saoule de ne pas avoir trouvé !

This Mortal Coil, et encore plus Cocteau Twins, font partie des précurseurs de la shoegaze.

Génial ! On parle le même langage.

Et il y a un autre morceau d'eux qui est sublime, “Song To The Siren”, la reprise d’une compo de Tim Buckley, chantée par Elizabeth Frazer, de Cocteau Twins.

C'est le genre de musique que je ne connais pas encore très bien, mais que je vais adorer découvrir plus tard. Les artistes que j'aime, je ne vais pas creuser trop vite pour tout connaître. Je me laisse le temps de découvrir à mon rythme pour ressentir, à chaque fois, cet émerveillement d'adolescent, que j'essaie de cultiver. Quand on vieillit, il n'y a rien de pire que de perdre son émerveillement. Et la musique nous permet cela : découvrir et faire ‘Wow, j'ai à nouveau 14 ans !’ (Rires)

Ça va : tu as encore de la matière à découvrir (rires) !

C'est ça qui est merveilleux, quand c'est infini ! Comme quand on compose à l'ordinateur. Il y a tellement de sonorités disponibles. Les possibilités sont vertigineuses. Ça fait peur, parfois.

Morceau n° 15 :

Bon, là, on est en Belgique donc, j'ai été un peu chauvin...

C'est Telex !

Bravo ! Je suis impressionné !

Passion Telex ! Ils ont un morceau que j'aime plus que tout, c'est “Rendez-vous dans l'Espace”, sur un disque un peu bizarre, “Looney Tunes”. C'est de la bombe ! Telex, sous-estimé, oublié... pourquoi ?

A cause de l'Eurovision ? Ils se sont retrouvés dans un placard...

C'est dommage parce que leur musique est géniale. Quand tu regardes le film, ‘The Sound of Belgium’...

Ah, tu connais ce film ?

Oui ! Et j'ai toutes les compilations ! Je ne sais pas qui a fait ça, mais je les félicite ! C'est un bijou !

Tu te rends compte que les gens venaient de tous les pays limitrophes pour danser en Belgique sur la new-beat ! Du samedi au dimanche soir !

J'aurais tellement aimé connaître cette époque. Je suis née à la fin de la new-beat et je crois que Telex étaient les premiers à initier tout ça.

Ils étaient influencés par Kraftwerk, évidemment.

Oui, mais ils avaient un côté 'gogol', un côté belge.

Un côté surréaliste à la belge.

Exactement.

Là, c'était le titre “Moskow Diskow”.

Morceau n° 16 :

Ça c'est un groupe anglais mais il y a une autre référence à la Belgique, cette fois dans le titre...

Je ne l'ai pas.

C'est “For Belgian Friends”, de The Durutti Column.

Mais oui, je connais ce groupe ! Spotify me suggère souvent des titres de The Durutti Column. L'algorithme dit : ‘Flora, ça va te plaire’, mais je ne les écoute pas, parce que je ne suis pas dans le 'mood'. Il faudra que je creuse... Ça sonne vraiment comme les groupes de la vague 'neo-psyché romantique' des années 2010 : Beach House, Cigarettes after Sex...

Là, on est en 1981. C'est juste un musicien, Vini Reilly, qui joue avec ses guitares et ses effets.

Morceau n° 17 :

Attends... C'est influencé par les rythmes africains. Ah oui, je connais mais j'ai oublié le nom.

C'est Bow Wow Wow : “I Want Candy”.

Ah oui ! D'ailleurs, la semaine passée, j'étais en studio avec Kirin J. Callinan (NDR : le chanteur australien) et une percussionniste new-yorkaise, Chase Noelle, qui joue dans un groupe de filles un peu 'trasheuses' qui s'appelle Cumgirl8 et cette musique me fait penser à elle.

Bow Wow Wow étaient un peu les pionnières des groupes de filles débridées, sans complexes, avec les Slits, Nina Hagen, Patti Smith, etc.

Oui, c'étaient les mamans... Ce titre me fait penser à Chase. C'est beau, la musique, quand ça te fait penser à des gens que tu aimes...  Des artistes qui t'inspirent et qui, en plus, deviennent tes copains / copines...

Morceau n° 18 :

Ah, c'était aussi dans la bande-son du jeu ‘Dave Mirra BMX’ !

On est dans la veine 'gothic rock'... Et le chanteur ressemblait à Jim Morrison... The Cult et “She Sells Sanctuary”.

Mais oui, The Cult ! Evidemment ! Qu'est-ce que c'est bien ça !

Morceau n° 19 :

On va aller un peu en France...

Marie et les Garçons !

Oui ! Et leur titre “Attitudes”.

... qui a inspiré La Femme...

C'est proche de Taxi Girl. Et tant qu'on y est...

Morceau n° 20 :

Ben voilà : Taxi Girl, “Cherchez Le Garçon”.

Morceau n° 21 :

C'est La Femme ?

Oui ! Le titre : “Si Un Jour”.

Morceau n° 22 :

C'est Mylène ?

Yeah ! “Beyond My Control”.

C'est fou comme on reconnaît la patte de Laurent Boutonnat. Mais je ne connais pas tout de Mylène. En dj-set, je passe la version club de “Libertine”. Elle tabasse ! Et elle est très intelligente, Mylène, car elle ne joue plus “Libertine” en concert. Madonna devrait en prendre de la graine et arrêter de chanter “Like A Virgin” !

Morceau n° 23 :

Je me demande si tu connais ça...

C'est Requin Chagrin !

Oui!! “Sémaphore”.

C'est un groupe que j'aime énormément. Elle (NDR : Marion Brunetto) a commencé dans des petites salles et puis elle a fait des stades avec Indochine. Et elle me touche beaucoup, elle est très secrète. Une fois, elle m'a refilé un mediator Frank Zappa !

Morceau n° 24 :

Marie Davidson! Plus précisément son groupe Essaie Pas: “Dépassée par le Fantasme”!

Incroyable !

Marie, je l'ai rencontrée par hasard à Montréal. J'attendais la chanteuse Julia Daigle, qui devait assurer ma première partie. Elle était sur le label Entreprise, comme moi, et voilà qu'elle se ramène avec une de ses meilleures amies. Je l'ai tout de suite reconnue : Marie Davidson ! Je la suis, elle et Essaie Pas, le duo qu'elle partage avec son homme. Soulwax, vos amis belges, ont remixé son morceau “Work It” et elle a, elle-même, été ‘dépassée’, non pas par le fantasme mais par le succès du track. Un carton total !

Je les connaissais bien au début de leur carrière. Je les ai interviewés plusieurs fois. 

Morceau n° 25 :

On dirait une chanson de Fishbach. Et pourtant c'est un titre obscur du début des années 80.

Mais je connais ! Je l'ai en playlist ! Tu as vraiment accès à mes playlists privées, toi (rires) !

Ça y est ! Je suis découvert ! C'est “Always Grown”, par The System.

Oui, c'est ça !

Morceau n° 26 :

Celui-ci, tu connais, c'est The Beach House et “Black Car”.

Voilà ! C'est la fin du blind test ! Tu as gagné !

Franchement, mon résultat est meilleur que la première fois. J'ai fait un bon 8/10 sur ce coup-là !

Et ça, tu connais ?

Bonus track :

Wow : c'est beau. Mais je ne vois pas.

La plus belle voix féminine au monde.

Rien que ça ? Tu oses !

Dead Can Dance : “The Host of Seraphim”.

Ah oui ! C'est vraiment ma 'came', ça ! Il faut que je creuse, Dead Can Dance !

Tu as un univers à découvrir... Et pas rien que musical... C'est carrément une ouverture spirituelle.

Oui, totalement. Je dois malheureusement partir. J'ai été ravie de te voir, comme toujours. A bientôt !

Merci, Flora. A bientôt.

Merci à Louise et Laetitia de Five-Oh, au Théâtre National, à l'émission de radio WAVES, aux Disques Entreprise et à Sony Music.

Pour écouter le podcast de l'émission radio de WAVES consacrée à ce blind test, c'est ici.

Pour lire les articles consacrés à Fishbach dans musiczine, il suffit de cliquer sur son nom dans le cadre informations complémentaires, ci-dessous.

 

A Spoonful Of Blues Part 2

Écrit par

Le Centre Culturel René Magritte à Lessines accueille un festival de blues, ce vendredi 17 février. Il s’agit de la deuxième édition, la première remontant au samedi 10 décembre 2022. Une soirée consacrée aux blueswomen. Au programme : Mylene L. Chamblain, Little BIG 6Ster, Ghalia Volt & Band et en tête d’affiche Beverly Jo Scott, également soutenue par son backing group.

Belgo-française, Mylène L. Chamblain est la première à brancher ses instruments. Agée de 41 printemps, elle pratique une musique qui navigue à la croisée des chemins du delta blues et de l’americana. Un peu comme si les cowboys chevauchaient des alligators.

Mylène se consacre à la guitare et au chant. Elle est épaulée par l’harmoniciste Geneviève Dartevelle, qui souffle face à un micro américain. Mais également par le drummer Marc Descamps, le guitariste Ludwig Pinchart et le bassiste Stephan Mossiat.

Le set s’ouvre par « Blues Is Gone ». La voix de Mylène est atmosphérique. Les interventions de Geneviève à l’harmo diatonique sont fréquentes, parfois empreintes de mystère, mais excellentes. « Last Long Road » traverse les grandes plaines du Far West. Mylène brille à la slide sur l’énergique « Something Instead », un extrait du dernier Ep. Davantage acoustique, « Wise and Fool » baigne au sein d’un climat propice à la quiétude. A cet instant, la voix de Mylène touche au sublime ! « So long Blues » revient vers le delta blues, après avoir opéré un petit détour par les Appalaches. Un set bref, mais intense et surtout de bonne facture…

Mylène L. Chamblain assurera le supporting act de Big Country le 15 mars, au Zik-Zak à Ittre.

Setlist : « Blues Is Gone », « Last Long Road », « Something Instead », « Wise and Fool », « So Long Blues », « Belly Song «, « IT Drives Me Mad ».

Place ensuite au combo angevin Little Big 6Ster. Bonnet vissé sur le crâne, Virginie Pinon en est la frontwoman et la chanteuse. Le line up implique également le chanteur/banjoïste/harmoniciste Nicolas Bach (NDR : barbu, coiffé d’un stetson, il a une bonne bouille), le drummer (NDR : très technique, il faut le souligner) Vincent Lechevallier, le bassiste Gilles Théolier et le préposé aux percus et au didgeridoo, Cyril Bach.

Lorsque Little Big 6Ster ne s’abandonne pas à une musique roots aux nuances colorées, il s’attaque à un métal/blues plutôt burné. Son premier elpee, « Cobra » (2017), trahissait des accents à la fois folk et trash. Paru en 2021, son second, « LB6 », est paru en 2021. Il se révèle plus âpre sous sa forme instrumentale.  

Issu de « LB6 », « King » entame la prestation. La voix de Virginie emprunte des accents à Janis Joplin, et c’est surprenant. Plus électrique, « Killer Rif » livre un combat entre les pecus et les cordes huileuses de la gratte. Virulent et tribal, « Me Blind » libère une fameuse énergie rock. Nico se réserve le micro sur le blues « Someday Baby », une compo amorcée par une intervention entraînante à l’harmo. « Dirty » est à la fois dynamisé par les percus et abrasé par la cigar box traitée à la slide. Le didgeridoo dynamite littéralement « Spirit Flies ». Le spectre de Xavier Rudd plane, même si la fin de parcours s’enfonce dans le psyché. Le concert s’achève par « Heavy Soul », probablement une nouvelle compo. A suivre de très près !

Setlist : « King », « Killer Rif », « Me Blind », « Someday Baby », « DIRTY », « Spirit Flies », « Bron Yaur Stomp », « I’m A Woman », « Heavy Soul »

En février 2022, elle s’était produite au l’Espace Toots du Centre Culturel d’Evere, en solo. Expatriée à Nashville, elle est de retour en Belgique, mais accompagnée d’un backing group. En l’occurrence le drummer Bryan Shaw (NDR : il est issu de La Nouvelle Orléans), le claviériste Phil Breen et le bassiste Dean Zucchero (NDR : ces deux derniers sont originaires de Nashville). Ghalia Volt évolue toujours sans setlist.

Le concert s‘ouvre par le « Shake your money more » d’Elmore James, un blues qu’elle traite à la slide. Vêtue de cuir (pantalon noir et veste noire), elle rayonne et se montre toujours très interactive auprès du public.

Elle embraie par une longue et classieuse adaptation du « Wade In The Water » des Fiks Jubilee Singers, une compo qui remonte à 1901. Sa version figure sur son elpee, « Mississippi Blend ». Elle résume là, son riche héritage du blues. « Squeeze » est imprimé sur un boogie/rock. « It Ain't Bad » (NDR : un titre extrait du long playing « One Woman Band ») et « Drag Me Down » sont absolument superbes, mais ce dernier se révèle plus psyché. Elle nous réserve le « You Gotta Move », de Mississippi Fred McDowell, un vieux delta blues.  Ghalia a soif. Elle empoigne une bouteille de gin qui traîne à ses pieds et se rince le gosier au goulot. Elle avoue apprécier l’Orval, la fête, le monde de la nuit et signale être insomniaque. Et puis, un peu de gnole détend et adoucit les cordes vocales. Elle attaque deux compos à la slide : « Shake Your Money Maker » et « Shake Baby Shake ». Au cours du concert, elle s’est frottée au rhythm’n’blues, au rock’n’roll, au boogie, au (delta) blues et aux roots. Et en fin de show, elle se fond dans la foule…

Il revient à Beverly Jo Scott de clore le festival. Tout au long de son set, la native de Deer Park (NDR : c’est en Alabama) va nous entraîner au cœur d’un périple sonore chargé de sensibilité et d’émotion, parcourant ses propres compositions, quelques grands classiques et de belles découvertes. Alternant gratte semi-acoustique ou électrique, elle est épaulée, ce soir, par un guitariste, un claviériste, un drummer, un bassiste et deux choristes.

Le set débute par le très cool et sexy « One Shot Shy », une compo chargée de groove et de spleen qui figure sur l’elpee « Mudcakes ». « Light That Torch » oscille entre rock et funk. « She's Your Woman » est une superbe ballade blues, aux harmonies vocales épurées. Depuis longtemps, B.J. voue une véritable passion pour les harmonies vocales. Et pourtant, rocailleuse, parfois envoûtante, sa voix est capable d’emprunter des inflexions à Janis Joplin. Elle empoigne sa sèche pour la première fois et attaque « Mobile Bay », un morceau country de toute beauté. « Whisky Blues » est un autre blues lent. Après l’énergique « Tolling », elle achève le spectacle par deux remarquables covers de grands classiques de l’histoire du rock, « The House Of The Rising Sun » des Animals et le « With A Little Help From My Friends » des Fab Four. Le festival est terminé. Les divas du blues ont gagné leur pari.

(Organisation : Centre Culturel René Magritte)

 

Stephan Eicher

Exclusif: Stefan Eicher annonce que Grauzone va sortir un 2e album

En concert à Bruxelles le 22 février, Stefan Eicher a annoncé que Grauzone, le groupe légendaire emmené par son frère, Martin Eicher, et dont il a fait partie au début de sa carrière, va sortir un deuxième album, 42 ans après le premier. Grauzone est considéré comme un groupe 'culte' par toute une catégorie de fans de new-wave. Leur hit, “Eisbaer”, est encore dans toutes les mémoires.

Comme il l'avait confié dans l'interview accordée à Musiczine en 2022, Stefan Eicher donne une valeur toute particulière au groupe de son frère. “Grauzone a une véritable valeur historique. J'ai un respect énorme pour mon frère. C'est un artiste hors pair ! Dans “Eisbaer”, je me limitais juste aux 'pilip-pip pilip-pip'…”

A plusieurs reprises, au cours des décennies écoulées, Martin Eicher a composé et enregistré des chansons pour ce fameux 2e album de Grauzone. “Martin venait me jouer des nouveaux morceaux. Il me les faisait écouter et j'en pleurais... parce que c'était d'une beauté inouïe... Je lui proposais de sortir un disque mais il détruisait tout pour recommencer à zéro.”

Cette fois, apparemment, c'est la bonne! Pour Stefan, ce nouvel album de Grauzone est très important. “La reconnaissance a toujours été tournée vers moi en raison de mon succès postérieur mais c'est injuste vu que Grauzone, c'est surtout Martin. J'étais juste musicien, accompagnateur, un peu coproducteur mais la voix et l'âme de ce groupe, c'est mon frère...”

On attend avec impatience ce nouvel album, qui devrait marquer un regain d'intérêt pour ce groupe légendaire, qui a marqué plusieurs générations de fans de musique 'wave'.

Pour regarder le moment où Stefan Eicher joue “Eisbaer” et fait l'annonce pendant son concert: voir ici.

Pour écouter l'interview de Stefan Eicher, diffusé dans l'émission WAVES en 2022, c'est ici.

Pour lire l'article avec l'interview, c'est .

Pour écouter le dernier EP de Stephan Eicher : “Autour de Ton Cou”, c'est ici

Pour commander les albums et la 'box' de Grauzone, c’est

 

Laura Cox

Head Above Water

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Laura Cox est un enfant de YouTube. En 2008, elle commence à y partager des soli de guitare. A cette époque, les artistes féminines ne sont pas légion à utiliser ce site web d'hébergement de vidéos et média social.

Pourtant, dans l’histoire du rock, des dames talentueuses qui se consacrent à six cordes, il n’en manque pas. Dans le désordre : Annie clark (St Vincent), Kelly Deal, Poison Ivy, Jennifer Batten, Ana Popovic, Samantha Fish, Susan Tedeschi, Sue Foley, Bonnie Raitt, Sister Rosetta Tharpe (NDR : qui a eu son heure de gloire dans les années 30 et 40) et la liste est loin d’être exhaustive…

Franco-britannique, Laura Cox mériterait certainement de s’ajouter à cette longue liste. Sur « Head Above Water » elle se consacre, bien sûr, à la guitare, dont une steel, mais aussi au banjo et au chant. Son backing group réunit le drummer Antonin Guerin, le second sixcordiste Mathieu Albiac et le bassiste François C. Delacoudre,

Le disque s’ouvre par le titre maître. Les sonorités de cordes sont à la fois, cristallines et vivifiantes, alors que la voix de Laura évoque, tout à tour, Beth Hart, B.J. Scott, Tina Turner ou encore Typh Barrow.

L’esprit embrumé, elle nous invite à emprunter la Route 66, en Harley Davidson, depuis Chicago à Santa-Monica en passant par Tucumcari, au Nouveau Mexique. A l’instar de « So Long », un blues électrique d’une grande pureté au cours duquel elle double au banjo, communiquant un petit goût americana à la compo. Un banjo, qui revient régulièrement à la surface, tout au long du long playing.

Après un début atmosphérique, « One Big Mess » s’emballe et nous réserve des envolées à la Steve Vai.

« Set Me Free » devrait plaire aux fans d’AC/DC, malgré la voix féminine, parfaitement en phase et harmonie avec les sonorités crasseuses et huileuses des deux six cordes.

Plus paisible et empreint de délicatesse, « Old Soul » exhale un parfum americana. Les discrètes interventions au banjo et celles de la lap steel, nous entraînent jusque Nashville.

Toujours lancé sur la Route 66, « Wiser » opère un petit détour, en empruntant la Route 61, vers le bayou.

« Before We Get Burned » et « Seaside » nous transportent dans les grandes plaines des States, où paissent les bisons et que sillonnent les cowboys... 

Mathieu Albiac et Laura Cox sont particulièrement complémentaires aux grattes. Et l’efficace « Swing It Out » en est la plus belle démonstration. Impressionnant !

L’elpee s’achève par la ballade « Glassy Day », une plage au cours de laquelle guitare en slide et banjo entrent, à nouveau en osmose.

 

Ali Farka Touré

Voyageur

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Né le 31 octobre 1939 à Kanau et décédé le 7 mars 2006 à Bamako, Ali Farka Touré était un musicien et chanteur malien. Album posthume, « Voyageur » constitue la première sortie de matériel inédit consacré à cet artiste, depuis « Ali & Toumani », paru en 2006. Depuis son village natal, si au bord du fleuve Niger jusqu’à Los Angeles, feu Ali Farka Touré a planté les graines de la world music sur tous les continents. Le son d'Ali Farka Touré a fusionné des styles musicaux traditionnels maliens très appréciés avec des éléments distincts du blues ; ce qui a abouti à la création d'un nouveau genre, connu sous le nom de blues du désert.

Cet opus propose une collection de joyaux capturés à divers moments, pendant une quinzaine d’années, sur la route et en studio, entre les sessions d’autres elpees. Sa compatriote superstar malienne Oumou Sangaré apporte son concours pour trois titres : « Bandoloboourou », « Cherie » et « Sadjona ».

Produit par Nick Gold de ‘World Circuit’ en compagnie du fils d'Ali, Vieux Farka Touré, ce long playing révèle 9 titres originaux.

La voix inimitable d'Ali et son jeu de guitare envoûtant ont tout pour séduire n’importe quel amateur de musique world.

Son premier single, « Safari », se distingue par ses riffs de guitare hypnotiques, véritable signature de l'artiste, des rythmes de calebasse, le tout agrémenté du vrombissement fantomatique d’une flûte peule.

Trois joyaux sont à épingler : les versions acoustiques et électriques de « Sambadio » ainsi que le remarquable « Kombo Galia ». Des grooves épurés et envoûtants dans le style Sonrhaï aux chœurs hymniques des pêcheurs, en passant par les rythmes palpitants des chasseurs, à l’instar de « Malahani », chargé de guitares et de luths comblés de réverbération, « Voyageur » est une œuvre indispensable pour tout fan de world music.

Hater

Sincere

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Hater est un quatuor suédois. Issu de Malmö, très exactement. Sa dream pop teintée de shoegaze pourrait devenir une porte d’entrée aux cœurs de milliers de mélomanes romantiques. Après un hiatus de 4 longues années (NDR : l’elpee « Siesta » remonte quand même à 2018 !), la formation est donc de retour. Et elle semble en pleine forme (si on peut dire…)

Ses compos combinent à merveille un esprit pop et des sonorités shoegaze chère à My Bloody Valentine. Les sonorités de guitare sont devenues plus amples, sans pour autant renoncer aux climats éthérés que traverse la voix cristalline de Caroline Landahl. Sincère mais également talentueux, c’est une certitude !

 

Modern Studies

We are there

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Modern Studies ne bénéficie pas, sur le Vieux Continent, d’une grande notoriété. Fondée en 2015, la formation glaswégienne jouit pourtant d’un excellent crédit, outre-Manche, grâce à ses trois premiers elpees qui ont recueilli des critiques favorables lui permettant ainsi de fouler les planches des grands festivals britanniques.

A croire que les paysages bucoliques, verts et vallonnés influencent et inspirent les autochtones. Modern Studies s’inscrit dans la lignée d’une série de groupes folk écossais qui aiment entretenir le lyrisme et la culture de son pays. A l’écoute de ce quatrième album, on pense en premier lieu aux meilleurs représentants de ce terroir, Belle and Sebastian. Ce parallélisme est d’autant plus prégnant que Modern Studies est emmené par la voix d’Emily Scott proche de celle d’Isobel Campbell. Scott est elle-même soutenue par des chœurs qui rappellent également ceux de Crosby, Still, Nash & Young. On se délecte par ailleurs de la richesse instrumentale exposée sur l’ensemble des morceaux et, plus particulièrement, sur les langoureuses lignes de violon. Son folk est cependant parfois discrètement enrichi d’éléments psyché comme sur « Mothlight ». Au-delà d’un sens mélodique pointu, Modern Studies maîtrise la science du crescendo comme sur les superbes « Wild Ocean » et « Open Face ». La formation hausse parfois le ton, accélère le rythme et devient lyrique, à l’instar de « Won’t Be Long ». 

 

Daan

Un régal!

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Agé de 54 ans, Daan Stuyven, mieux connu sous son prénom, est un compositeur, chanteur, guitariste et acteur louvaniste. Son registre musical oscille du rock à l'électro, en passant par les ballades, qu’il interprète d’une voix de crooner, souvent en anglais, parfois en français. Son treizième elpee solo, « The Ride », est paru en novembre dernier. En parallèle à son parcours en solitaire, il compose des musiques de films, mais surtout drive Dead Man Ray, une formation fondée en 1997, au sein de laquelle militait, à ses débuts, Rudy Trouvé (dEUS).

Pas de première partie. Le concert commence à 20h30 précises et il est sold out depuis longtemps. Le fidèle backing group de Daan réunit toujours Isolde Lasoen (drums, percus), Jeroen Swinnen (claviers, synthés), Jean-François Assy (basse), Jo Hermans (trompette, bugle) et enfin, bonnet de couleur noire enfoncé sur le crâne, Geoffrey Burton (guitare). Vêtu d’un costume bleu ciel, d’une cravate noire et de baskets bleu foncé, Daan est chaussé de ses habituelles lunettes fumées sur le nez. Il s’accompagne à la guitare, tour à tour d’une semi acoustique d’un noir jais ou d’une électrique d’un bleu pétant.

Le set s’ouvre par « Western », un long instrumental filmique de près de 5 minutes, sorte de Sergio Leone 2.0. Jean-François a empoigné un banjo. L’idée n’est pas mauvaise et nous entraîne à réaliser un petit voyage dans les grandes plaines des States, à moins que ce ne soit dans les Ardennes, du côté de Manhay, endroit choisi pour illustrer le titre d’un de ses long playings (NDR :  Daan l'a initialement composé en 10 variations différentes pour ‘Rookie’, le premier film de Lieven Van Baelen, un drame qui se déroule sur et en dehors d'un circuit, mettant en scène des motos de course débridées et des cow-boys mélancoliques qui les chevauchent). Particulièrement électro, « Women And Children » est dynamisé par les percus d’Hermans (NDR : qui a alors abandonné sa trompette) et d’Isolde, alors que soutenue par cette dernière aux chœurs, Daan chante d’une voix de crooner. L’artiste ôte sa veste juste avant d’attaquer « 16 Men », puis sa cravate avant « Exes », car il a chaud. Ensuite, il relève les manches de sa chemise en signalant qu’il s’arrêtait là. Ce qui déclenche l’hilarité dans la foule. Il semble prendre du plaisir à se produire au Zik-Zak et déclare être content de remonter sur les planches. Jeroen nappe « Icon » de ses claviers, un autre extrait de « Simple » ; puis Isolde en accélère le tempo alors que Daan pose sa voix de baryton. Entre espoir et désespoir, « The Valley » compare la vie à un voyage dans une vallée où tantôt vous êtes seul, mais parfois vous êtes entouré de tous ceux que vous aimez.

Il serait injuste de ne pas signaler le rôle de Jo Hermans, dont les interventions aux cuivres sont toujours judicieuses. Et puis, c’est un excellent ambianceur, incitant régulièrement le public à frapper dans les mains et à se remuer. Il joint d’ailleurs souvent, le geste à la parole.

Daan nous réserve trois morceaux interprétés dans un français impeccable. Tout d’abord « Parfaits mensonges », au cours duquel il se révèle impérial. Mais également « La Crise », celle de la quarantaine, et « La Vraie Décadence ». Des plages issues de l’opus « Le franc Belge », publié en 2013. Des chansons d’amour qu’il chante à la manière du rockeur français, Dick Rivers. Puissant, « Victory » libère des sonorités singulièrement vintages. Et celles de « Be Loved » le sont tout autant, mais probablement produites par un orgue Hammond, elles donnent l’impression d’émaner d’une église (norvégienne ?).

Le set s’achève par l’électro « Best Days ». Jeroen en profite pour mettre le souk aux claviers.

Et toute l’équipe va encore nous accorder un rappel de 4 titres. Un régal de 75’ au cours duquel Daan aura interprété les 10 pistes du dernier opus, en modulant sa voix du grave à l’aigu, sans aucune difficulté.

Daan se produira à l’Ancienne Belgique le 26 avril prochain.

Setlist : « Western », « Women And Children », « 16 Men », « Exes », « Icon », « The Valley », « The Dancer », « Kill », « Parfaits mensonges », « La Crise », « La Vraie Décadence », « Victory », « Be Loved », « High », « Best Days ».

Rappel : « Morning Sun », « The Player », « Swedish Designer Drugs », « Housewife »

(Organisation : Ether Agency)

 

Crows

Entre post punk, funk blanc, psychédélisme et garage…

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Bien que fondé en 2012, Crows n’a publié son deuxième opus, « Beware believers » (NDR : pour lire ou relire la chronique, c’est ici

) qu’en août de l’an dernier. Un album qui faisait suite à « Silver tongues », paru en 2019. Le quatuor londonien s’inscrit dans la nouvelle mouvance du rock britannique, à l’instar de The Murder Capital, IDLES, Fontaines DC, Shame et TV Priest. En outre, il jouit d’une solide réputation ‘live’, en Grande-Bretagne. Il se produisait au club de l’Aéronef, ce samedi 11 févier. Plus ou moins 250 personnes pour accueillir le band ! La salle est donc bien remplie.

C’est la formation australienne Clamm qui assure le supporting act. Ce trio power punk avait accordé un set particulièrement brillant lors de son passage au festival Leffingeleuren, en 2022. En outre, sur disque, quoique sauvage, (deux albums à son actif, « Beseech me » en 2021 et « Care » en 2002), sa musique tient la route. Depuis, la formation a subi quelques modifications de line up. La bassiste, Maisie Everett, a cédé le relais à Stella Rennex, pour se concentrer pleinement sur son groupe, Belair Lip Bombs. Mais cette dernière ne participe pas à la tournée européenne. Elle est remplacée par un autre musicien. Enfin, le drummer, Miles Harding, n’a pas fait le déplacement, non plus. C’est Alan Jones, le bassiste de la première heure, qui siège derrière les fûts.

Tout un remue-ménage qui explique, sans aucun doute, le manque de cohésion de l’ensemble. Les titres sont courts et écrasants. Finalement, seul Jack Summers, le chanteur/guitariste tente de tracer le fil rouge d’une expression sonore monocorde, assourdissante et dont les mélodies devaient certainement se cacher sous un mur de bruit. 45’ de set, c’était même beaucoup trop long pour nos pauvres portugaises…

Pour les photos, c’est

Place ensuite à Crows. Un quatuor réunissant le batteur Sam Lister, le guitariste (NDR : barbu et une veste en jeans sur le dos), Steve Gossard, le bassiste Jith Amarasinghe (NDR : il a un petit air à la Jamel Debbouze) et le chanteur James Cox. Qui se sert de deux microphones : un ordinaire et un astatique. Tantôt séparément, tantôt ensemble. Et quand il tient leurs supports en main, on a l’impression qu’il se prépare à s’élancer sur une piste de ski…

Le concert s’ouvre par « Silver tongues », le titre maître du premier long playing. Lancinante, imprimée sur un tempo tribal dans l’esprit des Cramps, cette compo est abrasée par le delay et le fuzz dispensés par la gratte de Steve. James Cox descend dans le public pendant le plus punk « Garden of England », un morceau au cours duquel, sa voix est particulièrement réverbérée. Manifestement, son charisme a de quoi impressionner. Régulièrement, il balbutie quelques mots en français, du style ‘Ça va ?’. Dès « Wednesday’s child », martelé d’une frappe sèche par Sam, le public commence à déménager au sein des premiers rangs. La ligne de basse devient caoutchouteuse tout au long de l’hypnotique « Slowly separate », et le spectre de la bande à feu Lux Interior se remet à planer. « Only time » emprunte le rythme d’un convoi ferroviaire lancé à toute allure. « Closer still » s’avère plus lourd et puissant. Le guitariste ôte sa veste avant que le band n’attaque le fiévreux « Healing ». Puis, Crows nous réserve une toute nouvelle compo, qui évolue sur un mid tempo. « The Itch » alterne passages plus calmes et périodes explosives. C’est alors que Cox emprunte certaines intonations à Mark Burgess (The Chameleons). Et pour le spectateur, difficile de se détourner les yeux de ce showman.

Point d’orgue du set, le syncopé « Room 156 » est carrément hanté par le « What we all want » de Gang of Four, un morceau que pilote le drumming martial et percutant de Sam. La foule devant le podium est de plus en plus houleuse. Et un intrépide se lance dans le crowdsurfing. Un tempo similaire contamine le tout aussi fameux « Hang me high », un titre que le gratteur charge de fuzz. La ligne de basse rebondissante conduit l’hymnique et parfois psychédélique, « SNAX ». D’abord rock’n’roll, « Chain of being » adopte progressivement un rythme infernal soutenu par les accords de basse indus et traversé d’éclats de sixcordes spatiaux.

Le rappel, « Pray », sera attaqué dans la foulée. Ce single décapant date de 2015 ; et particulièrement sauvage, il ressuscite les Stooges cuvée 1970 (« Fun house » et tout particulièrement son « Down in the street »).

Entre post punk, funk blanc, psychédélisme et garage, Crows a accordé, ce soir, un superbe concert !

Pour les photos, c’est ici

(Organisation : Aéronef)

Photos Ludovic Vandenweghe

 

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