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The Hives - 27/09/23
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Upper Wilds

Jupiter

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Après « Mars » (2018) et « Venus » (2021 »), Upper Wilds met le cap sur « Jupiter », une nouvelle destination dans son exploration du système solaire. Le guitariste, chanteur et leader, Dan Friel, est un passionné de l’espace et il reflète cette passion dans ses compos. Dans sa musique aussi ? Oui, mais d’une manière subtile. Surtout dans ses lyrics.

Parce que l’expression sonore et quand même pêchue, frôlant régulièrement l’univers du métal.

« Greetings », bref morceau d’ouverture, mêle 55 langues, dans un chœur en cascade. La repise du « Books about UFOs » de Hüsker Dü se distingue par son riff de guitare à la Thin Lizzy et l’intervention du saxophone hurlant de Jeff Tobias (Sunwatchers). Ce dernier ainsi que Katie Eastburn (KATIE) assurent les backing vocals sur « Short centuries », un morceau qui rend hommage à Julia Mora et Waldramina Quinteros, le couple marié le plus âgé de la planète terre, mettant ainsi en exergue le pouvoir de l’amour et son pouvoir sur la durée de l’existence. Plusieurs plages sont imprimées sur des tempos bien enlevés. A l’instar des bien punks et frénétiques « Drifters » et « Radio to forever ». D’« Infinity drama » et d’un « Voyager » lancé au galop. Faut dire que la section rythmique du bassiste Jason Binnick et du drummer Jeff Ottenbacher impose régulièrement un rythme impitoyable voire tonitruant. Si « 10’9’’ » ne dure que « 6’56’’ », il est profilé sur deux lignes de guitares. L’une groovy et l’autre crépitante, stridulante, un peu dans l’esprit du hard rock des seventies, alors que sinistre, la voix de Dan emprunte les inflexions de Peter Murphy (Bauhaus). Des inflexions et même un timbre qui réapparaissent circonstanciellement sur cet opus, car, en général, le chant de Friel se décline plutôt en falsetto… 

Enfin, le long playing a été enregistré sous la houlette de Travis Harrison, dans son studio ‘Serious business’ à Brooklyn (Guided By Voices, Built To Spill, The Men) …

Claud

Supermodels

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Originaire de Chicago, Claud Mintz s’est établi depuis quelque temps à New York. Il a choisi son nom de famille comme patronyme pour son trio. Il se charge de la guitare et du chant et est soutenu par une section rythmique réunissant un drummer et un bassiste.

« Supermodels » constitue son second elpee. Mis en forme par Ethan Gruska (Phoebe Bridgers, Ryan Beatty), ce disque est plutôt éclectique, alternant morceaux plus acoustiques et titres bien rythmés.

Valse, « Glass wall » est parcourue de sonorités de guitares stridentes. Elles se révèlent élégantes sur le mid temo « Dirt », une chanson mélodieuse qui libère un bon groove. Courte plage acoustique, la dépouillée et mélancolique « Crumbs » baigne au sein d’un climat proche du « Double blanc » des Beatles, nonobstant quelques incursions subtiles d’électronique. Une sèche qu’on retrouve sur « Spare tire » et « Every fucking time », une compo qui rappelle parfois le « Wonderwall d’Oasis. « Wet » aurait pu figurer au répertoire de Mylène Farmer », mais dans la langue de Molière. « A good thing » et « All over » émargent à l’indie rock. Enfin, entraînant, « The moving on » est une compo dense, enrobée de chœurs, interprétée dans l’esprit de Weezer…

Bref, un album qui souffle le chaud et le froid…

Blankass

Si possible heureux

Écrit par

Originaire d’Issoudun, dans le Berry, Blankass est un duo réunissant les frangins Ledoux. Guillaume, c’est l’auteur/chanteur, et Johan, le guitariste/compositeur. La fratrie nous propose son septième opus, « Si Possible Heureux ». Onze titres qui se jouent des modes en oscillant entre rock, pop, folk et électro, et où l’on retrouve intact le talent musical du groupe, champion des hymnes à reprendre en chœur.

Une auberge espagnole musicale qui témoigne d'une envie (d'un besoin ?) d'évolution du groupe.

« Comment sèchent les fleurs » évoque le suicide alors que « Cet Incident » nous entraîne sur les plages de Kingston. Les guitares acoustiques sont bien mises en exergue sur ces deux morceaux et permettent de savourer cette alchimie viscérale qui règne entre les instruments et la voix mélancolique de Guillaume Ledoux. Le piano, la basse ronde et les instruments à cordes frottées libèrent une douceur tendre qui transpire l'identité Blankass. « Manqué » a reçu la collaboration de Vianney.

Le tire maître est interprété en duo avec Gauvain Sers ? Une ballade folk empreinte de nostalgie positive, portée par une mélodie séduisante, et notamment un refrain délicieux, enrobé d'un violon délicat, qui renforce la chaleur de la voix de Guillaume Ledoux. Une petite perle radiophonique. En mode électro doux, « Je Sais Que Tu Sais » se distingue par son refrain imparable et cette mélodie dansante irrésistible.

Alors qu’« Enfants » aborde le sujet des victimes innocentes de la guerre, Blankass s’autorise une belle et étonnante reprise du « Message Personnel » de Françoise Hardy et Michel Berger.

Ballade ample et majestueuse, « Un Million » et interprétée en compagnie de Stephan Eicher. Etoffée par des accords de piano intenses et caractérisée par une mélodie pleine de grâce, elle ne déparerait pas dans le répertoire du Bernois. Le délicat et très sensible « Du Papier, Des Crayons » rend hommage à leur ami Tignous, tombé sous les balles, dans les locaux de ‘Charlie-Hebdo’. Tout en retenue, d'une grande sobriété et à la sensibilité à fleur de peau, ce morceau achève ce long playing… Il n’est jamais trop tard pour se souvenir.

« Si possible Heureux » constitue, pour les anciens aficionados, la meilleure occasion de renouer avec Blankass et, pour les nouveaux, une belle opportunité de découvrir un groupe aguerri et sincère, qui trace sa voie avec savoir-faire et talent. Un renouveau pour les frérots Ledoux qui nous avaient bien manqués.

Emily Pello

Time space love

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La Française Emily Pello peut se targuer d’avoir acquis une solide expérience, notamment en assurant les premières parties de pointures telles que Liza Minelli en France et feu Amy Winehouse, à Londres. En outre, « Time Space Love » constitue déjà son quatrième album.

A l’écoute de ce nouvel opus, on constate d’entrée que la musicienne maîtrise son sujet et les codes de la rock-soul. De l’instrumentation à la voix (souvent en anglais, parfois en français), tout est parfaitement maitrisé et exécuté. Mais le résultat est trop léché. « Time Space Love » manque cruellement d’âme et de folie. Aucune mélodie ne parvient à sortir du lot. Après onze albums, on a toujours l’impression de se farcir du ‘déjà entendu’...

Mey

With the Lights Off (Ep)

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De son véritable nom Meryem Barbet, Mey est issue de la banlieue parisienne. Et avant de se lancer en solo, elle militait comme chanteuse au sein du groupe Lost My Name. Depuis 2012 pour être plus précis. Elle est d’ailleurs toujours soutenue par le guitariste de LMN, Julien Portmann, pour son nouveau projet.

Très féministe, elle s’interroge sur le rôle donné à l’apparence des femmes dans notre société. Un sujet important et dans l’air du temps qu’elle emballe dans d’élégants morceaux électro-pop, tout au long de cet Ep, empreint de maturité. La Française y manifeste cependant ses envies de tubes pop sophistiqués, à côté de morceaux bien plus doux.

The Budos Band

Frontier’s edge (Ep)

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Neuf musicos ont participé à l’enregistrent de ce « Frontiers’ edge », un Ep découpé en 6 plages. Au sein du line up figurent un bassiste, trois percussionnistes, un drummer, un trompettiste, un claviériste et puis les deux leaders, le saxophoniste baryton Jared Tankel et le guitariste Tom Brenneck.

Pas de chanteur, la musique est exclusivement instrumentale et elle est le fruit d’un cocktail énergique entre jazz/rock, funk, afro-beat et proto-metal. Percussifs et bien cuivrés (NDR : vous vous en doutez), les compos pourraient aisément servir de B.O. pour des séries TV ou des films. A l’instar de « Curled steel », une piste infiltrée par un subtil filet d’orgue qu’on imagine aisément sonoriser une série policière des 70’s. De « Crescent Blade » également, plutôt des 80’s, du style ‘CHIPS’. Ou encore de « KRITN », pour un long métrage à suspense, une plage serpentueuse caractérisée par le drumming syncopé et l’intervention très free du saxophone de Jared. Claviers rognés et poussées de cuivres alimentent « A passage to « Ashinol », un morceau qui communique des vibrations empruntées à l’Orient Express. Enfin la mélodie du titre maître est tramée par la guitare, qui s’autorise pourtant des accès de pédales wah-wah, alors que les cuivres presque mariachi s’échappent régulièrement de l’ensemble. Des cuivres qui soufflent à l’unisson sur l’intrépide « Devil doesn’t care ».

Lokerse Feesten 2023 : lundi 7 août

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Des étincelles, là où on ne les attendait pas…

Le premier grand invité de ce quatrième jour des Lokerse Feesten, n’est autre que le soleil. Les trois premiers ont été copieusement arrosés. Heureusement le site est bétonné et les désagréments vécus à Ronquières ont été évités. Le site est intact, et l’accès toujours aisé tant en train qu’en voiture.

Bien que The Haunted Youth ne soit responsable que d’un premier elpee (« Dawn of the Freak », sorti en 2022), il bénéficie déjà d’une large exposition médiatique. Surtout au Nord du pays où il a gagné un concours organisé par ‘Studio Brussel’. Il est déjà présent dans tous les grands festivals cet été, à l’instar de Whispering Sons. Sa musique navigue d’ailleurs dans un registre qui rappelle également les 80’s, et notamment en s’appuyant sur une ligne de basse répétitive et lourde. Mais pas seulement, puisque son expression sonore lorgne aussi vers une dream pop circa 90’s, lorsqu’elle baigne dans les claviers atmosphériques. Au chant, le leader et guitariste Joachim Liebens affiche la nonchalance de Thurston Moore. Au synthé, également planté à l’avant du podium, Hanne Smets le seconde impeccablement aux vocaux. Parfois, le spectre de Beach House se met à rôder. La présence de fumigènes accentue le climat planant d’une prestation qui aurait gagné en efficacité, si elle avait été programmée en seconde, voire en fin de soirée. Mais d’autres vedettes, nées réellement au cours des 80’s et 90’s vont s’emparer de la main stage.

Et autant l’écrire tout de suite, les autres têtes d’affiches vont s’avérer très décevantes. Et notamment Siouxsie qui, après plus de 10 ans d’absence sur scène, et plus de 15 ans en studio (son album solo, « Mantaray », remonte à 2007), avait choisi l’Ancienne Belgique, début mai, pour inaugurer sa nouvelle tournée. Un set jugé agréable, sans plus, accordé devant un parterre de fans qui s’étaient empressés de rendre ce concert sold out en quelques minutes. Mais on la sentait perfectible au niveau de sa voix ; et les attentes étaient donc légitiment grandes, ce soir. Encore plus pour ses aficionados qui n’avaient jamais pu assister à un de ses concerts. Mais quelle déception ! Dès le hit « Israël » rien ne fonctionne. On a l’impression d’être en présence d’un mauvais cover band. Les musiciens impriment un tempo plutôt lent, pour ne pas dire apathique (NDR : de quoi regretter l’absence de ses Banshees, comme le charismatique Budgie à la batterie, voire Robert Smith à la guitare). Quant à Susan Baillon (de son vrai nom), elle peine à élever la voix. Elle ne l’a pas suffisamment chauffée ? Manque de répétition ? En rodage ? Toujours est-il que la sauce ne prend pas, et la foule réagit plutôt timidement. Et vu le problème récurrent d’oreillettes, on ne peut pas dire que la situation soit idéale pour réaliser un show qui tienne la route. Un ingé-son intervient à de nombreuses reprises pour régler le récepteur placé dans le dos de la chanteuse, mais en vain. Celle-ci finira par plaisanter du contretemps : ‘J’espère que vous m’entendez bien chanter ? Car moi je ne m’entends pas’. Son flegme et son humour britannique lui permettent de garder la tête froide, là où certains artistes auraient jeté l’éponge. Finalement l’imperfection de la mise à feu va quelque peu transcender la suite. Pendant « Dear prudence » (NDR : une cover des Beatles, faut-il le rappeler ?), « Lands end » et surtout « Spellbound », elle se déhanche (NDR : à 66 balais, Susan a conservé sa souplesse à défaut de sa voix). Et son public commence enfin à s’enflammer sur « Happy house » et surtout « Hong Kong garden » (NDR : qui n’avait pas été interprété à l’AB). « Into a Swan » vient déjà clôturer un set d’une petite heure qui laissera pas mal de monde sur sa faim. Sa prestation aura été bien moins étincelante que son look.

Les bonnes surprises, on les rencontre souvent sur les petites scènes des festivals. Et pour la circonstance, au club ‘Studio Brussel’. D’une capacité inférieure à 1 000 personnes, il est fermé lorsqu’il atteint son quota. Il faut donc s’y rendre en temps voulu. The Weave s’y produit. Peu connue du mélomane lambda, cette formation implique quand même le guitariste de Blur, Graham Coxon. Et la bande à Damon Alban est programmée le lendemain. Un concert, bien évidemment, sold out. Il avait quitté le groupe en 2002, pour se lancer dans une carrière solo, mais l’avait réintégré en 2008. Et puis pendant les pauses du combo londonien, il a multiplié les collaborations, s’est investi au sein de The Jade Hearts Club et plus récemment de The Weave, dont le premier opus est sorti début de cette année, en compagnie de son épouse, l’ex-Pipettes, Rose Elior Dougall. Ensemble, ils se partagent les vocaux. Vêtue d’une robe rouge, elle se charge des claviers ; et envoûtante, sa voix n’est pas sans rappeler PJ Harvey. Si les ballades évoquent Swell, dès que la musique s’avère davantage délurée, on pense aux Dresden Dolls. Graham passe de la guitare au sax en toute décontraction. Et un violoniste, un bassiste et un batteur apportent des nuances jazzyfiantes. Un vent de fraîcheur est venu souffler sur les Lokeren Feesten. Un fameux contraste par rapport aux stars qui ont mal vieilli…

Car, qu’écrire encore de positif sur Placebo ? A l’instar de son dernier elpee (« Never let me go »), paru il y a un an, et qui faisait suite à une absence studio de plus de 10 ans, le groupe est toujours aussi populaire. Et peut-être même plus qu’on pourrait l’imaginer. La set list de ce soir est majoritairement tirée des 13 titres de son huitième long playing. Le groupe pousse même le vice à aligner les morceaux quasiment dans l’ordre du tracklisting. Malgré une certaine perfection technique (et dans les arrangements) de ces nouvelles compos, elles sont jouées sans grand enthousiasme. De quoi gâcher le nôtre…

Non, vraiment, Brian Molko, ça lui arracherait les poils de la moustache de ne dire simplement qu’un bonjour, merci ou au revoir ; lui qui s’exprime parfaitement dans la langue de Molière. Il reste planqué derrière son micro, toujours dans la même posture. Ses compos s’enchaînent sans temps mort, ni interaction et semblent plus lisses et insipides que sur disque. Le grand et excentrique bassiste Stefan Olsdal tente de compenser, comme il peut, ce climat déprimant. Il se réserve même le micro sur la reprise du « Shout » de Tears for Fears. On se demande d’ailleurs pourquoi Placebo multiplie les covers, alors qu’il dispose d’un bel éventail de propres singles. Les quelques tubes dispensés ci et là (« Too Many Friends », « Song to Say Goodbye », « The Bitter End » ou encore « Infra-red ») viennent un peu animer une deuxième moitié de set. Mais à l’instar de la version (NDR : encore une) du « Running up that hill » de Kate Bush, balancée en final, à moins d’être un inconditionnel, on ne voit plus trop l’intérêt d’aller voir Placebo en concert. Il est loin le début du millénaire, lorsque Placebo peinait à remplir le Brielpoort de Deinze, mais dispensait un show à la fois vivifiant et passionné.

Setlist : Forever Chemicals, Beautiful James, Scene of the Crime, Hugz, Happy Birthday in the Sky, Binic, Surrounded by Spies, Sad White Reggae, Try Better Next Time, Too Many Friends, Went Missing, For What It's Worth, Slave to the Wage, Song to Say Goodbye, The Bitter End, Infra-red

Encore : Shout (Tears for Fears cover), Fix Yourself, Running Up That Hill (A Deal With God) (Kate Bush cover)

Heureusement, pour retrouver l’enthousiasme du public et sur les planches, on peut encore se réfugier dans le club ‘Studio Brussel’. Comme l’annonce le présentateur et chauffeur de salle, le groupe suivant se produit déjà dans les plus grands festivals belges depuis plus de 20 ans (NDR : le premier bon souvenir de votre serviteur remonte à 2001 au Beach festival de Zeebruges). Originaire de Kruisem, à plus ou moins 40 bornes de Lokeren, il joue presque à domicile. Et le public accueille donc Vive la Fête à bras ouvert en ponctuant sa joie d’acclamations et de sifflets. Comme d’habitude, c’est plein de charme et la banane aux lèvres qu’Els Pynoo opère son entrée sur l’estrade, en compagnie de son compagnon et guitariste Danny Mommens (NDR : quelques minutes auparavant, en backstage, on pouvait les voir tout sourire et exaltés avant de grimper sur le podium). « Nuit blanche », « Schwarzkopf », « Assez » ou « Jaloux » sont autant de tubes dansants qui nous entraînent jusqu’au bout de cette nuit. En rappel, « Maquillage » (au cours duquel Danny assure le backing vocal) et « Noir désir » nous assènent deux belles claques devant un auditoire ravi de la prestation. Pas étonnant dès lors que le concert de Vive la Fête, prévu à l’AB, le 8 décembre, soit déjà complet.

Voir aussi notre section photos ici

(Organisation : Lokerse Feesten)

Robbie Robertson

Décès de Robbie Robertson, ex-guitariste de Bob Dylan et fondateur de The Band

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Robbie Robertson est décédé à l’âge de 80 ans. Avec sa disparition, il ne subsiste plus que le seul Garth Hudson (NDR : c’était le claviériste), comme musicien survivant du mythique The Band.

Au début des années 1960, The Band était un groupe de soutien à la star de rockabilly, Ronnie Hawkins. À l’origine, le groupe s’appelait les Hawks (NDR : il avait aussi répondu au nom de Crackers et de Canadian Squires), avant d’adopter le patronyme The Band, parce que c’est ainsi que les spectateurs le désignaient quand il servait de backing group pour Bob Dylan.

En 1965, Robbie Robertson et Levon Helm, deux membres des Hawks, avaient déjà participé à l’enregistrement de l’album « Blonde on Blonde » de Robert Zimmerman.

C’est lors de la tournée mondiale 65-66, que le Zim avait engagé la formation pour partir en tournée. Peu de temps auparavant, il avait décidé de délaisser la guitare acoustique pour embrasser un style plus électrique, plus rock, au grand dam des puristes folk.

En 1966, Dylan est victime d’un grave accident de moto. Il s’enferme en compagnie des membres du band (c’est le cas de le dire) dans une vieille maison peinte en rose près de Woodstock, à New York, et ensemble ils enregistrent des tas de démos qui donneront naissance, en 1968, à l’album « Music from Big Pink ». Et de ces sessions, naîtra également ces fameuses « Basement Tapes », considérées comme une source majeure de la musique Americana et roots. D’abord parues sous forme de bootleg, Columbia les sortira officiellement en 1975.

Robertson a écrit les morceaux les plus connus de The Band, tels que « The Weight », « The Night They Drove Ol' Dixie Down » et « Up On Cripple Creek ».

Le groupe a aussi participé au mythique festival de Woodstock en 1969.

Le concert d'adieu de The Band à San Francisco en 1976 a été immortalisé deux ans plus tard par un documentaire du cinéaste Martin Scorsese, ‘The Last Waltz’, film qui a ouvert la voie aux longs métrages sur le rock. Robertson est alors devenu un proche de Martin Scorsese, qui l'a engagé comme musicien, notamment pour ses films Casino’ et ‘Gangs of New York’.

Le guitariste n'est plus reparti en tournée mais il a sorti ensuite de nombreux elpees en solo.

The Band et Robertson se sont séparés au début des années 1980, ce dernier poursuivant une longue carrière en tant qu’artiste solo et compositeur de bandes originales.

Robbie Robertson était né 5 juillet 1943 à Toronto. Sa mère était amérindienne, Mohawk plus précédemment. Il est mort ce mercredi 9 août 2023, entouré de sa famille à Los Angeles après une longue maladie.

RIP

 

Ronquières 2023 : samedi 5 août 2023

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La pluie n’a pas cessé de jouer au trouble-fête tout au long de ce samedi. Les organisateurs ont dû repousser l’ouverture du site et annuler le concert de Rosedog afin de prendre des mesures d’urgence.

Les conditions climatiques sont exceptionnelles. Si les années précédentes, votre serviteur arrivait dégoulinant de transpiration, l’eau sur le visage est due cette fois à la pluie qui s’est invitée, même en place VIP svp.

Il pleut depuis le 14 juillet. La boue accumulée et les intempéries ont nécessité une intervention matinale pour sécuriser le plan incliné. 120 ballots de paille ont été dispersés ce matin pour rendre les zones de passages plus praticables.

Une onzième édition qui n’a donc pas été épargnée par la météo, comme une bonne partie de l’Europe d’ailleurs. Paradoxalement, d’autres suffoquent en ce moment.

Il semblerait que ce soit la seconde année où le RF doit subir les caprices du temps. La première remonte au lancement du festival. Forcément, avec moins de monde, il y avait moins de mécontents.

Au niveau des parkings, les organisateurs ont mis à pied d’œuvre des solutions, en créant des centaines de lignes de paille. Ainsi, quelques 8 000 places ont été sécurisées.

Quant aux problèmes de circulation rencontrés la veille, des circuits de délestage ont été conçus de manière à fluidifier le trafic. La veille, c’était pire que le périphérique de Paris, un dimanche soir…

Comme disait Jean-Jacques Rousseau, ‘La critique est un exercice facile, il faut un mot pour critiquer et des pages pour se défendre’. Alors, oui, soulignons les bonnes initiatives prises en urgence, dans le cadre d’un contexte de crise.

Toutefois, force est de constater que les solutions concernant les parkings sont largement insuffisantes. Les bénévoles conseillent de ne pas stationner le véhicule aux abords du site, mais le long des voiries accessibles, en risquant de devenir piéton le temps d’une nuit. Résultat des courses, ce sont de longues dizaines de minutes à pied qu’il faut parcourir afin d’atteindre le site. Si en soit, l’exercice est bon pour la santé, il peut cependant se révéler périlleux lorsque la pluie battante frappe comme c’est le cas en ce moment.

Quant aux circuits de délestage, partant du principe que le public serait présent en masse pour les concerts de Louise Attaque et d’Indochine et que les départs auraient lieu dès la fin des horaires de travail, la cohue aurait pu être évitée en répartissant mieux le flux. Et que dire des départs ? Si gouverner, c’est prévoir, organiser également !

Prudent, votre serviteur préfère donc parquer son véhicule le long d’une des voiries, à environ 45 minutes de marche. La pluie battante rend difficile le parcours.

Sur la scène ‘Tribord’, un compatriote, en l’occurrence Pierre de Maere, monte sur le podium. L’artiste est originaire de Walhain, dans le Brabant Wallon, et sa popularité a vite monté en flèche, grâce au percutant « Docteur ».

Votre serviteur avait déjà assisté à son set, dans le cadre de la dernière édition du LaSemo, il y a quelques semaines. La curiosité le pousse à rester malgré tout. Les fans se pressent.

Autodidacte, il compose ses premiers morceaux sur le logiciel ‘Garage Band’, dès l’âge de 9 ans, avant de s’intéresser à la photographie de mode. C’est au cours de ses études à l'Académie royale des Beaux-Arts d'Anvers qu’il publie son premier morceau, sous statut indépendant, « Potins absurdes ». Le succès est immédiat.

Repéré par le label Cinq7 (Dominique A, Kalika, Jean-Louis Murat), il publie son premier Ep dans la foulée, « Un jour, je », en janvier 2022. Le disque est propulsé par les médias au-delà de ses espoirs. Pierre de Maere enchaîne alors les plateaux télévisés et les interviews dans la presse.

Après avoir décroché le prix de la Révélation belge de l'année aux NRJ Music Awards en 2022, il reçoit une ‘Victoire de la Musique’ en 2023 dans la catégorie ‘Révélation masculine de l'année’.

Pierrot est fringué classieusement, costard-cravate, lunettes à la Tom Cruise dans Top Gun et cheveux ébouriffés. Il est accompagné de ses fidèles collaborateurs : deux préposés aux claviers et un drummer. Leur look est du même acabit.

Son côté arrogant et maniéré peut prêter à confusion. Dans le métier, il faut se donner un genre. Mais au fond, le garçon semble tout à fait proche de son public, n’hésitant pas à communier avec lui par le chant ou la danse.

Que ce soit à travers « Lolita », « Roméo » ou encore « Menteur », le jeune artiste d’à peine 22 piges, démontre qu’il est un virtuose de la composition. Des chansons pertinentes, savamment orchestrées. Des textes ciselés et des mots qui font mouche. Sa voix aux roulés très marqués évoquent Stromae et même Brel. Nul doute que De Maere deviendra une des figures de proue de la scène belge.

Il est manifestement à l’aise, déambulant sur les planches, de long en large. A lui seul, il assure le show. A cette heure précoce, il fait encore jour (quoique ?!) et le light show sert de prétexte. Au fond, il n’en a pas besoin, ses chansons sont suffisamment lumineuses.

Pierre de Maere est un artiste à part entière. Il baigne au sein d’un univers fantasmagorique qui lui va bien, tout comme celui de Lady Gaga dont il voue une admiration sans faille.

« Docteur » maque la pierre angulaire d’un concert impeccable et d’une positivité à toute épreuve.

La pluie déverse son flots par intermittence. Il faut prendre chaque minute de répit comme une victoire.

Jain se produit sur la ‘Colline’, tout à droite. Un nouvel endroit qui a déjà fait couler beaucoup d’encre : une orientation scénique discutable et une acoustique pour le moins détestable. Sans oublier, le côté pentu du terrain qui rend encore un peu plus compliqué la mobilité déjà fort difficile.

L’endroit est quasi-marécageux. Il faut rester extrêmement prudent, la glisse est devenue le sport local. Rares sont ceux qui ne portent pas les traces d’une culbute… Les gens qui n’ont pas les moyens de se rendre en montagne et pratiquer le ski, sont encouragés à venir à Ronquières ! C’est plus près et moins cher !

Pour ne pas se casser la figure, il est préférable de rester statique.

Jain est entourée de ses musicos. Elle est venue vaille que vaille défendre les couleurs d’un nouvel opus.

Le décor est relativement sobre. Un plateau métallique accueille synthés et percus en tout genre. A gauche, le préposé à la gratte. Il s’agit de Benjamin Porraz qui a également accompagné Clara Luciani lors de sa tournée. A droite, une nana se charge de tracer des lignes de basse.

Son arrivée dans l’univers musical s’apparente à un raz-de-marée. Auteure, compositrice et interprète, elle rencontre le succès dès la sortie de son premier long playing, « Zanaka » ; et des titres tels que « Come » et « Makeba » (qui signifie enfant en malgache) tournent en boucle sur les ondes radiophoniques. Le suivant rencontrera un succès plus important encore. Paru 2018, il se vend à 1,2 million d'albums dans le monde et atteint plus de 2 milliards de streams.

Après cette envolée qu’elle ne maîtrise pas, elle annule sa dernière tournée pour se ressourcer. Au bout de quatre longues années, elle refait surface, plus positive que jamais et nous propose un nouvel essai baptisé « The Fool ». Certains n’ont pas hésité à établir un parallèle avec la carrière de Stromae qui lui aussi s’est vite laissé submerger par la réussite et les tournées fatigantes.

Jeanne Galice, à l’état civil, est venue défendre son dernier long playing. Cinq longues années auront donc été nécessaires à la jeune femme pour remonter la pente (?!?!?), après avoir publié l’elpee, « Souldier ».

Déjà, après avoir gravé « Makeba », qui deviendra un tube, la pression était devenue trop importante. Aujourd’hui, dans son dernier disque, l’artiste propose des compos plus matures et sans doute aussi moins accessibles pour le mélomane lambda.

Cependant, sur les planches, elle ne se laisse pas démonter pour autant, alternant nouvelles compos et hits qui ont assis sa popularité.

Une première partie qui met l’accent sur des titres plus doux et atmosphériques comme ce « Heads Up » à la rondeur absolue ou encore le radiophonique et entêtant « Alright ». Des titres brûlants qui sentent bon le sable chaud et la couleur de l’été. Si, si… une ambiance qui contraste évidemment avec les pluies battantes qui viennent de reprendre de plus belle. Et l’horizon noir et chargé est loin d’être rassurant...

Afin de remercier le public, l’artiste descend dans la foule pendant le très allègre « Come », autre morceau indémodable. Les plus jeunes peuvent s’essayer aux joies de la popularité puisque Jain les invite à enregistrer leurs voix et les intégrer à sa performance. Plutôt sympa non ?

Après cette mise en bouc(h)(l)e, l’autre moitié du set est consacrée aux morceaux plus punchy, à l’instar de « Save The World » ou de « Star », tous deux issus de « Soudier. » Des titres qui montrent là toute l’étude du talent de l’artiste et lui permettent littéralement de se défouler et d’entraîner le public qui tente vaille que vaille à se mettre dans l’ambiance.

La prestation prend doucement fin. Evidemment, l’inévitable « Makeba » n’est pas oublié, un morceau qui a repris vie grâce à la plateforme Tik Tok. Dès les premiers ‘Ooh-ee’ les cris fusent et les bras s’agitent vers le ciel. Une communion s’annonce. Si les fans sont évidemment ravis, l’artiste n’est pas en reste non plus.

C’est à l’issue de la ballade « Maria » que Miss Jain prend congé de ses invités. Une chanson dans laquelle, on se laisse surprendre par des vocalises d’une douceur exotique aux relents rocailleux dans les aigus.

Si jusqu’alors, votre serviteur n’avait pas été séduit, Jain a trouvé son heure de gloire et confirmé son statut d’artiste féminine.

Humaine et altruiste, Jain est parvenue à se réinventer après des années de doute et d’errance. Bravo !

En bas, à ‘Tribord’, Diziz s’apprête à lâcher son flots de mots. Votre serviteur préfère rester à quai sur la plaine en amont. Les risques de débouler comme un tonneau sont moins élevés.

Le gaillard est tout de noir vêtu… comme Ardisson. Il est chaussé de lunettes de soleil, afin de narguer ses hôtes d’un jour.

Il s’agit d’un personnage incontournable du rap français. De son véritable nom Sérigne M'Baye Gueye, c’est un artiste complet, chanteur, écrivain et comédien.

Son style est assez percutant, mais n’évite malheureusement pas les écueils du genre. Une expression artistique poussive dans laquelle, le jeune homme s’enlise, rejoint par une horde de fans, casquettes vissées sur la tête, qui semble épouser ce genre.

Le jeune homme s’exprime dans un langage, il est vrai, difficile pour un quinqua comme votre serviteur. On est loin de la prose d’un Pierre de Ronsard, par exemple.

La surprise est donc de taille pour quelqu’un qui aime les jolies rondeurs textuelles, à la Dominique A.

Il en faut pour tous les genres ! Et étrangement, les mots livrés par cet individu ne semblent pas étrangers pour la plupart des jeunes festivaliers. Il semblerait même que ces expressions dialectales soient leur moyen de communication. De retour à la maison, Becherel et autres ouvrages littéraires iront à la poubelle.

Le rappeur propose un florilège de chansons issues notamment des albums acclamés tels que « Extra-lucide » en 2012, « Transe-Lucide » en 2014 et « Pacifique » en 2017.

Mais, il faudra attendre « Rencontre », une compo issue de « L'Amour » (un album sorti en mars 2022), pour créer un véritable raz-de-marée humain. A la base, il s’agit d’un feat avec Damso.

« 'J'serai plus jamais en hess » (hein ??) repris en cœur par un public particulièrement ciblé, témoigne de l’influence de son auteur auprès des plus jeunes sur la scène musicale.

Même si le créneau musical reste très élitiste, Diziz s’est montré à la hauteur de ses ambitions en interprétant des morceaux qui font mouche.

Tant bien que mal, il est parvenu à fédérer et encourager le public à retrouver le sourire en balançant des incantations du style ‘On n’est pas dans le contexte du travail, ni des études ici’. Charmant !

Le concert de Juliette Armanet de ce soir est le dernier accordé en Belgique. Comme elle aime à le rappeler, chaque date dans le plat pays est une farce et attrape. On ne sait jamais sur quoi on va tomber !

Le décor est relativement simpliste, hormis cet immense cercle qui n’est pas sans rappeler celui de Pink-Floyd lors de la tournée qui a accompagné la sortie de « Division Bell ».

L’artiste n’a en tout cas pas froid (ni au corps, ni aux yeux). Habillée simplement d’un top, recouvert d’un fin gilet, qui laisse entrevoir une partie de sa féminité, elle contraste avec les festivaliers qui, eux, sont vêtus de pulls et parkas.

Bien connue pour son caractère bien trempé et son sens de l’humour décalé, la Lilloise a décroché une ‘Victoire de la Musique’ pour l’album de l’année, en 2018 (« Petite amie »). Depuis, le succès ne cesse de s’amplifier. Elle est venue défendre son dernier opus, « Brûler le feu ».

Elle est accompagnée d’un team constitué de deux claviéristes, dont l’un se charge également des congas, djembés, cymbales et autres cuivres ; mais également d’un drummer, un guitariste et un bassiste. Un piano à queue trône sur l’estrade, devant les claviéristes. Ce qui sous-entend que la chanteuse risque de nous réserver ses plus jolies compos.

Téméraire et courageuse, la presque quadra fait tomber la veste aux allures disco dès le tout début de sa prestation. Sa musique baigne dans le pop/rock et le disco. Des morceaux qui évidemment incitent le public à se lancer dans une danse de sioux alors que la pluie tombe à verse, en cette fin d’après-midi.

Le show atteint son point d’orgue très rapidement. La jeune Française de 39 ans s’anime. Elle aime danser, jouer et s’exprimer librement avec son public. N’ayant que faire des intempéries, elle s’arme de courage et plonge dans la foule dès la troisième compo, « J’te l’donne », afin d’y étaler ses talents de danseuse corps à corps. Des slows et un show qui ne sont pas passés inaperçus. Sans oublier ces bisous donnés au hasard de ses rencontres à ces hommes et femmes, parfaits inconnus qui ne se sont évidemment pas laisser démonter. Et la COVID dans tout ça ?

Durant ce périple, la jeune demoiselle révèlera même une partie de son intimité sous le regard médusé des hommes et horrifié des femmes. Après tout, c’est ça aussi la beauté d’un spectacle. Un show qui a au moins le mérite d’avoir (ré)chauffé les cœurs et éveillé un soubresaut d’excitation chez les mâles.

La galanterie étant de mise sur la plaine de Ronquières, un fervent chevalier s’est empressé de couvrir la chanteuse avec un poncho de fortune durant son numéro. De quoi toucher la jeune femme en plein cœur. En guise de remerciement, elle a fait contre fortune bon cœur, en poursuivant son concert par un piano-voix sur « Imaginer l’amour » avec la main du nouveau Roméo sur son épaule et une séance de bisous en guise de clôture. Une chanson qui tempère le vent de folie qui vient de souffler.

Une énergie qui sent bon la joie de vivre et fait presque oublier les conditions difficiles vécues depuis le début du festival.

Grâce à des compos aussi riches que variées, Armanet s’en donne à cœur joie. Sa voix cristalline émeut, son énergie étonne et sa personnalité détonne. Et lorsque le sax intervient, les compostions gagnent davantage de rondeur.

Si « Boum Boum Baby » emprunte des sonorités à Lenny Kravitz, « Tu me play » s’avère particulièrement percutant. L’ex-réalisatrice de documentaires, biberonnée à la culture et la musique par ses parents, embrase Ronquières de sa « Flamme », lorsqu’elle ne se met carrément pas à « Brûler le feu » qui est en elle, où on l’aperçoit torche à la main droite sur fond de décor… incendiaire.

Après un petit entracte, histoire de se changer, la demoiselle revient tambour battant dans une tenue qui laisse présager « Le dernier jour du disco ». Une chanson qui provoque l’euphorie dans le public qui la reprend en chœur.

Espiègle, charmante et délicieuse, Juliette appartient à cette nouvelle génération d’artistes qui parvient à s’inventer et se réinventer.

Elle a livré sur la scène de la ‘Colline’ un show exceptionnel, passant de l’obscurité à la lumière. Un moment rarement vu. Un moment inattendu. Un moment comme on aimerait en revivre.

Trempé jusqu’à la moëlle et couvert de boue jusqu’à la taille à la suite d’une chute, votre serviteur n’a d’autres choix que rentrer à la maison. Dommage, parce que Placebo y livre un concert dans quelques minutes.

Une journée bien contrastée, entre joie et déception. En tout cas, la fièvre d’un samedi noir, à défaut de la fièvre du samedi soir.

Photos Vincent Dufrane ici

(Organisation : Ronquières festival)

 

 

 

 

Ronquières Festival 2023 : vendredi 4 août

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Une édition bien particulière cette année. Si lors des précédentes, il fallait s’armer de patience pour se dénicher un petit coin ombragé, en 2023, c’est tout le contraire. Il fait frais, humide et le ciel est gris. Selon certains météorologues, le temps devrait se calmer durant le week-end. Toujours est-il que la crème solaire est restée bien rangée dans l’armoire.

C’est donc sous l’eau au sens propre comme au figuré (NDR : le plan incliné se situe au-dessus des têtes du public) que le festival va se dérouler. Un festival marqué aussi par ses nombreux points noirs.

Votre serviteur, comme bon nombre de représentants d’autres médias, se sont vu refuser l’accès presse et le frontstage. Une décision stricte et consternante, Musiczine assurant la promotion de ce festival depuis ses débuts. Manque de communication, paraît-il ! (NDLR : mon œil !) Vraiment dommage ! Faudrait-il plutôt y lire entre les lignes que Ronquières, devenu tout puissant, dénigrerait les médias alternatifs qui lui ont permis d’acquérir une telle notoriété ? (NDLR : c’est de plus en plus évident ; le Dour Festival et le Pukkelpop, qui ont la mémoire aussi courte, leur refusent même les accréditations).

Les parkings ? Une catastrophe ! Les organisateurs n’ont rien trouvé de mieux que de laisser les zones couvertes d’herbe comme seule aire pour y mettre sa bagnole ! L’eau et la terre, ne font jamais bon ménage, un problème élémentaire que même un gamin de quatre ans aurait pu solutionner ! Résultat, les tracteurs ont été appelés à la rescousse pour sortir les véhicules enlisés dans les prairies. Génial !

Enfin, une nouvelle configuration du site a vu le jour. La scène ‘Bâbord’ fait désormais place au ‘Bâbord Club’, l’espace électro qui avait été inauguré l’an dernier. La ‘Tribord’ est conservée mais sert désormais de plus petite scène. Enfin, la nouvelle, baptisée ‘La Colline’, est la plus grande du festival et a été plantée à droite de la ‘Tribord’.

Elle est pratiquement impraticable. Un vrai champ destiné aux exercices militaire. C’est boueux, crasseux. Nombreux sont ceux qui se sont cassés la pipe dans l’épaisse couche de boue. Les filles ont tout intérêt à tronquer les talons aiguilles au profit de bottes. Elles sont moins sexy, mais nettement plus appropriées. Mais, son dénivelé important permet au plus grand nombre de profiter du spectacle.

Bref, c’est 2,5 hectares de terrains supplémentaires qui devraient permettre d’accueillir les 28 000 festivaliers prévus au quotidien.

Autre couac (décidemment), l’application permettant de recharger son bracelet de manière rapide et efficace pour boire ou manger, ne fonctionne pas, obligeant donc les spectateurs à poireauter dans les files, de longues minutes aux endroits (forcément moins nombreux) prévus à cet effet.

Question pépettes, les pintes restent accessibles pour un festival de cette envergure. Il faudra débourser trois euros. Et pour les plus affamés, 44 foodtrucks sont dispersés sur le pourtour du site.

Depuis quelques éditions, RF est passé à la vitesse supérieure. De deux jours, on est passé à trois. Si, dans le passé, le premier jour servait plutôt de mise en bouche, cette année, les organisateurs n’ont pas fait dans le détail, puisque la tête d’affiche n’est ni plus ni moins qu’Indochine !

Au vu de la circulation dense, votre serviteur arrive très tardivement, plusieurs heures de route ont été nécessaires pour atteindre le site. Du jamais vu !

Arrivé sur la plaine, au loin, The Subways termine sa prestation.

Originaire de Welwyn Garden City, dans la banlieue de Londres, ce groupe de rock indie britannique est né en 2003 et compte cinq albums studio à son actif.

Le line up réunit deux frères, Billy Lunn et Josh Morgan ainsi que l'ex-fiancée de Billy, Charlotte Cooper. Ce n'est pas parce qu’il craignait d’être confondu avec Billy Corgan (chanteur des Smashing Pumpkins) mais bien en hommage à son grand-père qui lui a acheté sa première guitare que Billy a choisi Lunn comme nom de famille.

Le band est formé très tôt alors qu'ils n'avaient que 16 ans. Tout commence quand un ami de Billy l’emmène faire un tour en voiture. Il lui fait alors écouter « Supersonic » d’Oasis. C’est la révélation. Billy apprend à jouer de la guitare et participe à une compétition de groupes locaux. Il est seul armé de son instrument et se fait jeter par le jury... Il décide alors que, s’il veut former un groupe, ce sera une famille. Comme quoi, il ne faut jamais écouter ceux qui vous disent que vous n’avez pas de talent !

Billy embarque donc son petit frère Josh à la batterie et Charlotte à la basse.

Très vite, ils commencent à composer leurs propres chansons, se produisent dans de petites salles locales, investissent dans du matériel d’enregistrement, rejoignent la line-up du prestigieux Glastonbury Festival et publient un premier elpee en 2005.

En janvier 2023, le trio publie son cinquième opus, « Uncertain Joy ». A l’instar de nombreux artistes, The Subways a profité du confinement pour écrire et enregistrer une grande partie de ce projet, dont les sonorités de riffs de guitare rappellent les débuts du combo, tout en laissant place à l’innovation. L’introduction d’un synthétiseur a permis à « Uncertain Joy » de devenir l’elpee le plus varié de la discographie du combo.

Les Londoniens ont la réputation de déchirer sur les planches.

Lorsque votre serviteur débarque enfin après plus de deux heures de palabres, « Rock and Roll Queen » retentit ». Fausse joie, ce sera le dernier morceau du set. Frustrant !

Après un break qui s’imposait, Louise Attaque grimpe sur l’estrade. Une aubaine pour votre serviteur qui a pu assister, à deux reprises, au concert de Gaëtan Roussel, son chanteur charismatique.

Après avoir publié un premier LP, sobrement éponyme (1997), Louise Attaque a connu un succès fulgurant. Totalement inconnue du grand public, la bande à Roussel finit par envahir toutes les ondes radio. Mais il aura fallu du temps. L’opus se vendra à 2,5 millions d’exemplaires, également promu par une tournée nationale de deux ans.

En 2001, le quatuor s’était séparé une première fois pour laisser la place à deux projets : Tarmac, réunissant Gaëtan Roussel et Arnaud Samuel ainsi qu’Ali Dragon, impliquant Robin Feix et Alexandre Margraff. Avant de se reformer en 2005, pour graver un troisième elpee. Puis de splitter à nouveau en 2007, ouvrant ainsi la voie à la carrière solo de Roussel. En 2015, le combo remet le couvert et décide d’enregistrer « Anomalie », son quatrième elpee, sous la houlette d’Oliver Som.

Louise Attaque, c’est un ‘je t’aime moi non plus’ en quelque sorte.

Le décor est plutôt minimaliste. La batterie est étrangement haut-perchée sur une sorte de colonne. On ne peut pas la rater. Faudra voir si le préposé osera s’y aventurer.

Le chauve grimpe sur le podium et se plante en position centrale, très rapidement suivi de ses comparses. Il met en garde les spectateurs : le set sera principalement constitué des chansons issues du premier album éponyme…

Une belle revanche pour un combo complètement boudé par les radios, à ses débuts. Preuve en est que l’on peut réussir à s'imposer uniquement par les tournées, le bouche-à-oreille, et à trouver un très large public, en dehors des canaux proposés par les médias conventionnels et notamment alternatifs.

C’est donc presque un concert sans surprise auquel les fans vont assister.

« Les Nuits Parisiennes », « Léa » ou encore « Ton invitation » rappellent déjà toute l’étendue du talent de compositeur. Roussel, c’est d’abord une voix remarquable, éraillée, qui titille vos tympans, sans les effrayer. Une richesse absolue dans la recherche d’émotion. C’est une plume également. Unique, incisive, touchante, légère et accrocheuse. Autant de qualificatifs qui procurent à l’ensemble des chansons une beauté simple, mais tellement sincère.

Archet à l’épaule, Arnaud apporte un vent de fraîcheur aux compositions. Sa longue intro sur « Cracher nos souhaits » rappelle que l’instrument occupe une place de choix. La basse de Robin vient, quant à elle, envelopper les compositions de sons graves et francs. Si cette dernière se révèle, la plupart du temps, plutôt discrète, elle prend une dimension toute particulière sur « Toute Cette Histoire » et son intro haletante.

Roussel aime aussi jouer avec son public lorsque, par exemple, lui et ses musiciens, jouent en boucle une même suite d’accords jusqu’à ce que l’impulsion du public soit suffisante pour passer à l’accord suivant.

Influencé par la musique anglo-saxonne, c’est dans la langue de Voltaire qu’il dispense ses incantations jubilatoires. Gaëtan Roussel en duo (Tarmac) ou en solo, qu’il a transformé en carrière solo décomplexée et d’une grande liberté, est parvenu à exploiter le succès engendré par Louise Attaque. Et comme frontman, il raconte perspicacement le quotidien, ses joies et ses travers.

Tandis que le drummer a retrouvé sa place au sol, deux musiciens complémentaires grimés de drôles de masques viennent renforcer l’enveloppe musicale, l’un au clavier et l’autre à la gratte électrique. Ils ne se découvriront pas. Un détail, puisqu’ils apportent de toute façon davantage d’énergie au set (qui n’en manque d’ailleurs pas).

Tout est dans la nuance, la subtilité et l’intensité. Sans en faire des tonnes, l’artiste aux multiples facettes parvient à fédérer simplement, en injectant cette dose d’humanité qui lui est propre.

La seconde partie du concert sera, elle, plus visuelle. A cause de ces énormes cercles métalliques qui tournoient au-dessus des têtes des musiciens, projetant des faisceaux lumineux rappelant… des soucoupes volantes. Ces objets mèneront la danse le reste du show exécutant des va-et-vient incessants.

Après avoir demandé aux milliers de festivaliers de mettre leur portable en mode lampe, le charismatique chanteur invite le public à s’envoler avec lui tout au long du méga-hit « J’t’emmène au vent ».

L’homme au grand cœur brasse avec conviction, réalisme et passion un florilège de chansons destinées à procurer un plaisir immense. Et l’objectif est pour le moins réussi !

Une entrée et un plat principal bien copieux. Passons maintenant au dessert en compagnie d’Indochine.

Après avoir bercé les étés des années 80, grâce à des titres incontournables, les pépés du pop-rock français ont signé un retour grandiloquant pour le quarantième anniversaire du groupe.

Sirkis semble ravi d’être parmi ses fans des premiers jours. Ces derniers aussi, puisque c’est la dernière date des onze d’un périple estival. On ne les reverra donc qu’après la sortie d’un nouvel opus, semble-t-il.

Autant dire que la pression est forte des deux côtés. Et puis, sans être chauvin, rappelons que c’est aussi le public belge qui a relancé la carrière du combo, lors de la sortie de « Dancetaria ». Un album sublime également marqué par la mort de Stéphane Sirkis, le frangin, impliqué dans l’aventure depuis ses débuts.

La formation attire depuis tout temps, un public multigénérationnel. On y croise des gens d’un âge canonique entouré des petits fils qui semblent connaître sur le bout des doigts les paroles d’Indo.

Sans être sarcastique, il faut reconnaître que Sirkis, même s’il a su fédérer autant sa carrière, est loin de manier la prose dans la manière dont il compose. Et sa voix, faussement juste, n’a rien de portante. Et pourtant…

Ce qui fait succès de ce sexagénaire (NDR : ben oui, il est né le 22 juin 1959) est sans doute le côté intemporel de ses compositions. Des chansons faciles, légères, dansantes, parfois profondes, dans lesquelles une large frange de la population se reconnait.

La formation a quand même vendu plus de 10 millions d’albums, ce qui n’est pas rien !

L’endroit est plein à craquer, l’angle de vue et d’audition n’est pas optimal. Même en se déplaçant de part et d’autre du site, il est difficile de se frayer un chemin tellement la foule est compacte…

Chevaux peroxydés, Nico est soutenu par ses fidèles musicos : Oli De Sat aux claviers, Boris Jardel à la gratte, Marc Éliard à la basse et Ludwig Dahlberg derrière les fûts.

Rien n’a été laissé au hasard : écrans géants, imposante structure scénique en U, ‘carré’ spécial récompensant les fans les plus matinaux sans oublier le light show impressionnant.

Emmené par des milliers d’aficionados (certains étaient même flanqués devant le crash dès les premières heures d’ouverte), Nico et son team ont non seulement misé sur des classiques « Trois Nuits par Semaine », « L’Aventurier », « Alice & June » ou encore « L’aventurier », héros de notre enfance, mais aussi « Nos Célébrations » dont le refrain est repris par la foule hystérique. Une setlist qui a de quoi ravir les quelques 30 000 personnes qui se sont glacé(es) les roubignoles ou la nénette tandis que l’autre sur scène faisait le show.

Le combo n’est pas constamment tombé dans la facilité puisque qu’il a également puisé dans ses fonds de tiroirs des titres emblématiques comme « Tzars », « Des fleurs pour Salinger » ou encore « Le Baiser », enrichi d’une intro profonde dans laquelle il cite l’immense Bowie, trop tôt disparu.

Des surprises, il en sera encore question, et en particulier une autre intro de « Love Will Tear Us Apart » de Joy Division avant « J’ai Demandé à La Lune », une ballade signée par un Mickaël Furnon particulièrement inspiré, issue de l’opus « Paradize », qui avait permis au groupe de renouer avec son public et les médias. Ou encore avec des méconnus comme « Manifesto (Les divisions de la joie) » ou « Le manoir » (« Paradize »).

Une véritable communion s’est établie entre Indo et son peuple, le combo s’étant toujours évertué à choyer son auditoire, en proposant des shows généreux (où jets de serpentins viennent de temps à autre les colorer), une musique soignée et un rapport à l’argent permettant à tout un chacun d’assister au spectacle sans se ruiner. Une qualité qu’il faut mettre en avant, la plupart des cachets demandés par les artistes et les groupes devenant exagérément élevés.

Un concert placé aussi sous le signe de la vindicative politique à travers ces images projetées, notamment de la guerre en Ukraine et d’un Poutine, largement hué par le peuple.

Il est un peu moins de minuit lorsque le show s’arrête. La plupart des festivaliers rebroussent chemin. Pourtant, Kid Noize fait de la résistance sur la scène ‘Tribord’.

Seuls les plus jeunes, les plus courageux ou les plus résistants aux intempéries resteront. Les vieux cons, réacs et autres du même acabit, iront se mettre sous la couette. Ce sera le cas de votre serviteur…

Photos Vincent Dufrane ici

(Organisation Ronquières festival)

 

 

 

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