Le deux tarés de Wolf Parade sont de retour ! Et pourtant, ils sont déjà débordés par leurs projets parallèles. Que ce soit chez Handsome Furs, Sunset Rubdown, Swan Lake ou Frog Eyes. Spenser Krug (chant et claviers) et Dan Boeckner (chant et guitare) ont quand même trouvé le temps de donner un successeur à « A Mount Zoomer », le 2ème album du groupe, sorti en 2008. Malgré sa référence à l’exposition universelle de Vancouver, « Expo 86 » est un album relevant parfaitement de son époque. En plus ou moins une heure, il nous invite à participer à une véritable orgie sonore dans la droite lignée d’Arcade Fire. A moins que ce ne soit de Destroyer. Ou plus exactement de Frog Eyes. Suivant un rituel bien déterminé, le combo montréalais aligne des hymnes sis aux antipodes de l’épure chère à The XX. Les morceaux dépassent les 5 minutes et les mélodies se cachent, le plus souvent, sous un déluge de guitares et de claviers vintage. Si parfois la formule est indigeste (« Little Golden Age »), la plupart du temps, elle se révèle séduisante et lyrique. A l’instar des superbes « Ghost Pressure » et « Yulia ». Jamais à cours d’inspiration, les Canadiens ne se refusent aucune digression sonore, aussi progressive soit-elle ; ils étaient même probablement hantés par l’esprit de Bowie, lorsqu’ils ont composé « Palm Road ».
S’il est à craindre que Krug et Boeckner ne parviendront plus jamais à concocter une œuvre aussi remarquable que leur « Apologies To The Queen Mary » (NDR : c’était aussi leur premier opus) ; le tandem déploie tout de même bien souvent plus d’idées en un morceau que bien d’autres artistes tout au long d’un album. Très particuliers, leur timbres vocaux, peuvent finir par lasser ; mais le duo libère tellement d’énergie et de créativité tout au long d’« Expo86 », que le résultat finit par impressionner. Evidemment, la musique de Wolf Parade n’est pas toujours facile à assimiler. Elle se révèle parfois répétitive. Voire excessive. Cependant, non seulement elle déborde d’imagination, mais elle atteint parfois des moments de pure grâce, ponctués de sublimes envolées lyriques.
Si les deux compères se partagent équitablement l’écriture des morceaux, on a l’impression, que tout au long de ce troisième elpee, Wolf Parade incarne enfin un véritable groupe. Parce qu’il est bien plus cohérent et accessible que ne l’était le trop inégal « Mount Zoomer ».
Wolf Parade se produira au festival Leffingeleuren, le 17 septembre prochain !