Cet elpee est paru, il y a un peu plus d’un an, aux States. Et Fargo, vient judicieusement de le publier chez nous. Il est bien dommage d’avoir attendu si longtemps pour écouter cet opus, car il est de toute bonne facture. En outre, cet ensemble issu de Chapel Hill (NDR : c’est en Caroline du Nord) constitue une belle découverte de rock indie US. On se demande d’ailleurs combien de groupes du style militent encore, dans le Midwest américain, au sein de ce relatif anonymat.
Fondé par les frères Matheny (Skip et Logan), Roman Candle est né en 1997. Un trio qui implique également l’épouse du premier cité, préposée au piano et autres claviers. Toute la famille a cependant émigré à Nashville, en 2008.
En général, les compos de cette formation sont sculptées dans un style sudiste, ma foi fort classique : harmonica, orgues Rhodes, guitare acoustique, Farsifa, … Roman Candle n’oublie aucun ingrédient nécessaire à son artifice (= Roman Candle !) sonore. Rock conventionnel (« A Hearbeat ») et americana font donc ici bon ménage. Un peu comme si le combo avait trouvé le chaînon manquant entre Jayhawks et Wilco. On a aussi droit à des ballades acoustiques, à l’instar de « Big Light ». Les mélodies sont superbes (morceau délicieusement vintage, « Why Modern Radio is A-Ok » est un hit FM potentiel), les lyrics profonds et le timbre vocal de Skip est aussi puissant que chaleureux. Leurs prestations scéniques seraient épatantes. Interprétées en ‘live’, leurs compos seraient d’ailleurs bien plus percutantes. Ce qui explique sans doute pourquoi, le band a été invité à assurer les premières parties de The Soundtrack of Our Lives, Wild Beasts et Iron and Wine. « Oh Tall Tree in the Ear » constitue déjà le troisième album de Roman Candle. Et si vous appréciez ce style, vous ne pouvez passer à côté de cette plaque. Fargo a encore eu le nez creux…