Butch Walker est une véritable bête de somme ; car bien que menant une carrière solo, il est surtout connu pour ses nombreux travaux de production opérés auprès du gratin hollywoodien. Avant de faire son trou à Los Angeles, le natif de Géorgie officiait de plus au sein du groupe de métal SouthGang. Il a ensuit sévi comme guitariste chez les mythiques Marvelous 3, mais aussi The Floyds. Si ces patronymes ne vous disent rien, prenez néanmoins le temps de jeter un œil sur la liste des artistes pour le compte desquels il a ensuite signé des hits à la pelle : Avril Lavigne, Sevendust, Hot Hot Heat, Pete Yorn, Fall Out Boy, Weezer, The Donnas, Lindsay Lohan, Katy Perry, Plastiscines et Pink ! Certains l’auront d’ailleurs vu aux côtés de cette dernière lors de son invraisemblable show, accordé au Main Square Festival d’Arras, début juillet. Véritable star de la production en Californie, il est donc impliqué dans une multitude de projets et possède ses entrées dans le tout Hollywood ; il loue d’ailleurs la maison de Flea des Red Hot Chili Peppers, à Malibu !
Et en dehors de ces considérations hollywoodiennes me direz-vous ? Butch Walker a entamé son aventure individuelle en 2002 et « I Liked You Better When You Had No Heart » constitue son 5ème album. Si ses trois premiers elpees puisaient tantôt dans l’emo 90’s, le glam ou la pop, son quatrième, paru en 2007, « Sycamore Meadows, rendait un hommage à Tom Petty. Un disque sculpté dans le folk introspectif. Loin de Katy Perry et consorts, Butch Walker propose, sur ce nouvel opus, des morceaux entraînants et inspirés. Au menu : country rock, pop (« She Likes Hair Bands » et « House of Cards ») et ballades folk (« Trash Day » et « Stripped Down Version »). Des compos parfaitement arrangées, bien entendu (cordes, chœurs, wah-wah, échos, cloches ou sifflements), qu’il interprète d’une voix claire et maîtrisée. Bouleversant, « Don’t You Think Someone Should Take You Home » est même susceptible de vous arracher une larme… Un disque varié, agréable à écouter, qui devrait servir de référence au rock mainstream et fun. Comme quoi le succès ne pourrit pas nécessairement tout ce qu’il touche, et n’implique pas forcément la compromission…