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vendredi, 21 juillet 2017 03:00

Amphi Festival 2017 : vendredi 21 juillet

Quand on vous propose d’assister à un concert de Front 242, lors d'une croisière sur le Rhin, il est difficile de refuser ! Ce concert événement marque l'ouverture de l’édition 2017 du festival Amphi 2017, qui se déroule chaque année, à Cologne. Rendez-vous annuel de la communauté 'dark' allemande, il attire plus de 12 000 passionnés de musiques 'sombres', tout en mettant un accent particulier sur les artistes du répertoire de l'organisateur allemand, le label/booker Protain.

La croisière, baptisée ‘Calling the ship to port’, en référence à une chanson–phare du répertoire de Covenant, a permis à plus d'un millier de privilégiés, dont votre serviteur, d'embarquer sur le 'kolossââl' catamaran MS Rheinenergie, amarré sur le Rhin, juste à côté de la 'Altstad' colognaise. Sur le pont, la vue est carrément surréaliste : les passagers, tous habillés de noir, forment une véritable marée noire. Ignorant les sourires sarcastiques des touristes, nous sirotons une bière Kölsch sur le pont du bateau en contemplant au loin la magnifique (et très gothique) cathédrale de Cologne, le 'Dom'.

Dès 20 heures, après l'appareillage du bateau, il est temps d'entamer le programme des sets, qui sont accordés à l'intérieur, dans un espace impressionnant. Après Scheuber et Neuroticfish, qui assurent la 'mise en bouche', c'est Front 242 qui est chargé d'assurer la tête d'affiche. 

Est-il vraiment nécessaire de présenter Front 242 ? Formé en 1979 à Aarschot et établi ensuite à Bruxelles, ce groupe pionnier de la musique électronique a créé ce qu'on appelle l'‘Electronic Body Music’, un genre qui mélange accents industriels, beats robotiques et atmosphères sombres, le tout combiné à une démarche synth-punk agressive, sans être pour autant violente. Le groupe a connu une gloire quasi-planétaire à la fin des années '80, grâce au hit « Headhunter », dont la vidéo, dirigée par le célèbre Anton Corbijn, a squatté les playlists de MTV et des radios alternatives. 

Aujourd'hui, après plus de 35 ans de carrière, il ne crée plus de musique originale, mais continue à livrer des prestations ‘live’ qui forcent l'admiration.

Le concert accordé lors de cette croisière exceptionnelle ne dérogera pas à la règle. Les hits imparables défilent : de « Don't Crash » à « Headhunter », en passant par « Moldavia », « Take One » et un touchant « Kampfbereit », lors du rappel. Comme d’habitude, la musique est puissante et la présence scénique des deux 'frontmen', Jean-Luc De Meyer et Richard 23, impressionnante. Le public ne s'y trompe pas, et réserve un accueil délirant au quatuor belge. Le pit est le théâtre d’un pogo endiablé exécuté par des fans, torses nu. En ce jour de fête nationale belge, pas de doute, Front 242 a conquis l'Allemagne !

Toujours aussi sympas et accessibles, les membres du groupe étaient disponibles avant le show pour une bavette ou un selfie, ce qui nous a permis de faire des jeux de mots plus ou moins foireux en compagnie de Jean-Luc De Meyer et de programmer une interview avec Patrick Codenys.  

A 1 heure du matin, le catamaran était de retour à Cologne, refermant ainsi la première soirée d'un festival plein de promesses.

(Pour regarder le reportage photo de Gregory Lécrivain, c'est ici)

Organisation : AMPHI + Protain

Front 242 + Neurotic + Scheuber

C'est dans le cadre du festival ‘Musiq'3’ qu'An Pierlé se produisait ce soir, au sein de l'église de l'Abbaye de La Cambre ; et vu le succès des réservations, les organisateurs avaient prévu deux concerts successifs : un à 20h et l’autre à partir de 22h. Nombreux sont en effet les mélomanes qui, comme votre serviteur, sont tombés sous le charme de l'artiste flamande. Son diptyque « Arches / Cluster » a séduit un nouveau public qui apprécie les compositions au cours desquelles les grandes orgues sont mise en exergue au sein d’atmosphères mystiques…

C'est au cœur d’édifices religieux qu'An Pierlé a choisi d’accorder les concerts de la présente tournée. Non seulement les lieux y sont propices mais surtout, elle peut se servir des orgues, qui alimentent ses dernières compositions. A la Cambre, comme d’habitude, le podium a été dressé à l'entrée de l'église, en dessous du jubé.

A 20 heures précises, An Pierlé apparaît au jubé. Il fait encore jour et sa silhouette gracile se détache devant les orgues et les vitraux qui brillent de milles couleurs. Elle entame « I Feel For The Child », la première plage de « Arches ». Quelques claquements de doigts, le son des orgues et la voix nous transportent d'emblée dans une autre dimension. L'artiste est habillée d'une robe beige, recouverte d'un châle noir. Autour de ses yeux, son maquillage est souligné de paillettes qui scintillent au gré des faisceaux de lumière. Mais on assiste déjà à un des moments les plus forts de la soirée : le break incrusté au milieu de la chanson. Il est d'une intensité et d'une puissance incroyables. ‘And you drown yourself in silence...’ Enfin, la chanson se termine comme elle a commencée, en douceur, a capella.

L’auditoire, qui occupe complètement l'église, est déjà conquis. Dans la foulée, An Pierlé entame « Road To Nowhere », un premier extrait de « Cluster ». A la fin de la compo, elle descend du jubé pour rejoindre ses comparses sur le podium. On reconnaît son partenaire à la scène comme à la ville, Koen Gisen (guitare, saxophone, percussions). Les harmonies vocales conjuguées par les deux choristes, Loesje Maieu et Kaat Hellings, sont d'une étonnante délicatesse, et leurs interventions aux claviers et aux percussions, particulièrement subtiles. Enfin, Karel De Wilde, l'organiste, est présenté par l'artiste gantoise comme le 'prince de la musique baroque' et un excellent organiste, 'quand il ne mange pas trop de biscuits'...

Après cette petite blague, typique de l'humour de la belle, place à « Golden Dawn », le premier 'single' extrait de Cluster. L'interprétation est superbe. Sublime, le refrain vous saute au cou et vous enlace sans jamais plus vous lâcher : ‘The Golden Dawn is on its way. We dream... Keep dreamin' on...’ C'est lent, voluptueux et tout simplement beau. On en veut aux radios nationales de ne pas diffuser ce titre en boucle, car c'est un véritable hit potentiel, dans la veine du répertoire de Hooverphonic, Agnès Obel, SX ou encore Lana Del Rey.

« Huntifix » creuse encore plus dans le sillon émotionnel. Le saxophone de Koen Gisen et les notes d’ivoires apportent ça et là des couleurs plus 'free jazz'. La composition virevolte lentement, telle une danse sensuelle et on a l’impression de vivre un tête-à-tête virtuel auprès de la belle An : ‘Do you want to undress me, Do you really want to see, Would you like to caress me, Do you want me entirely…’

S'ensuit le superbe « Birds Love Wires », une des plus belles compositions signée par Mrs Pierlé, au cours de ces deux dernières années. Elle nous a d'ailleurs confié qu’il s’agissait de sa chanson préférée dans son répertoire. Elle la présente en évoquant les oiseaux sur les fils de téléphone, une image qui est en voie de disparition à cause des réseaux mobiles. Lors de notre entrevue, elle avait ajouté que la métaphore évoque également la vision de femmes martyrisées dans les pays où elles sont privées de leurs droits fondamentaux.

Pendant « There Is No Time », on se souvient de l'anecdote vécue lors du concert à Laeken, il y a quelques semaines, au cours de laquelle l’artiste avait invité quelques spectateurs à monter sur le podium afin de participer au tournage d'une vidéo. Aujourd'hui, pas de 'happening' : il est vrai que le temps est compté.

La dernière partie du show se déroule dans la perspective d'une montée en puissance. Par manque de temps, « Bedroom Dust » a été enlevé de la setlist et le groupe aligne l'imposant « Sovereign », avant de refermer le set sur le très sombre « Dragon JM ». Sur les visages des spectateurs, on lit l'émerveillement et quelques secondes après les dernières notes, ils se lèvent comme un seul homme pour acclamer le quintet. 

Après avoir chanté une pub pour faire la promo de ses deux albums (encore un moment cocasse), An Pierlé prend congé de l’auditoire sur l'épique « Changing Tides ». Un tambour martial y guide la composition dans une farandole enivrante, qui débouche sur un final époustouflant à trois voix.

On regrette bien sûr de n'avoir pas pu entendre la reprise de « Such A Shame », le classique de Talk Talk, qui fait, en général, partie des rappels. Mais ne boudons pas notre plaisir : le concert a duré près d'une heure et demie et nous a, à nouveau, propulsés au septième ciel.

Pas de doute : grâce à ses deux derniers longs formats et sa tournée des églises, An Pierlé a brillamment réussi un tournant majeur dans sa carrière. Elle a gagné en maturité, en profondeur et a touché une corde sensible dans le coeur de son public. Elle a trouvé sa place, lovée entre Kate Bush, Talk Talk, Dead Can Dance, Messiaen, Hooverphonic et Portishead. Sa 'dark pop' mystique, hypnotique et sombre est illuminée par une intense beauté.

Pour lire l'interview d'An Pierlé, c'est ici

Setlist:

Feel for the Child
Road To Nowhere
Vibra
Golden Dawn
Huntifix
Birds Love Wires
It's Like
Monkey
We Gravitate
There Is No Time
Sovereign
Dragon JM

Rappel:

Changing Tides

(Organisation: Musiq'3)

Photos : G. Lécrivain (Voir aussi notre section ici)

vendredi, 30 juin 2017 16:44

Under The Falling Stars

The Breath of Life est un groupe belge articulé autour de la voix d'Isabelle Dekeyser. Il est de retour après 5 ans d’absence et nous propose un LP qui s’inscrit parfaitement dans le prolongement d'une carrière déjà bien fournie. Formé à Gembloux, il y a presque 30 ans, le combo pratique une darkwave gothique aux accents lyriques. Et il faut le signaler : c'est une des rares formations dont le rayonnement dépasse les frontières de la Belgique.

« Under The Falling Stars » marque le retour de Philippe Mauroy, un des musiciens fondateurs de TBoL. Vu qu'il est, comme Didier Czepczyk, guitariste et bassiste, les deux compères ont joué aux chaises musicales ; et, cette fois, c'est Philippe qui s’est consacré à la guitare et Didier, à la basse. La production est assurée par Gilles Martin (Tuxedomoon, Malaria, Wire, Minimal Compact, Indochine), qui a travaillé pour le band sur ses 5 premiers elpees.

On retrouve ici à nouveau –et avec grand plaisir– ce qui a fait le succès de The Breath of Life : des compositions ciselées, une voix éthérée et ensorcelante, des guitares délicates, une basse groovy, des vagues vaporeuses de synthétiseurs et, ça et là, quelques superbes arabesques au violon. 

Le style oscille entre celui de Monica Richards (Faith And The Muse), Kate Bush, Liv Kristine ou encore Cocteau Twins. Le single/promo track, « Crime Passionnel », est sans nul doute, le morceau le plus accrocheur, rehaussé par un refrain superbement onirique. Dans « The Magic of Dreams » et « Hide » on décèle une touche de Trip-Hop, qui n'est pas sans évoquer Massive Attack ou Portishead. « Stolen Dreams » se distingue par ses lignes de guitares cristallines. Sur certaines plages, et surtout « Black Out », le violon électrique et les harmonies lorgnent même un peu du côté de la musique progressive d'un Kansas voire d’un UK. Des références de qualité, du moins aux yeux (et aux oreilles) de votre serviteur ! Quant à « A New Reality », c'est une composition d'une élégance folle. Une intro hypnotique, un développement lent et captivant, qui débouche sur un final étonnant dominé par une rythmique électronique et des guitares abrasives. Sublime !

Seule petite ombre au tableau en tous points positifs, on épinglera quelques petites faiblesses au niveau de l'écriture et de la prononciation dans la langue de Shakespeare (l'accent tonique !), mais au final, c'est aussi ce qui fait le charme des chanteurs et chanteuses francophones ; ce qu’on appelle le ‘charme français’ !

« Under The Falling Stars » est un superbe album. Nul doute qu'il insufflera un nouveau souffle dans la carrière, exemplaire, de ce quintet wallon vraiment attachant.

Pour commander l’album en format vinyle, CD et/ou digital: rendez-vous chez Wool-e-Discs, ici 

 

vendredi, 30 juin 2017 16:42

Transmissio

Imaginez la rencontre entre Jean-Michel Jarre (époque Oxygène) et Dominique A et vous devriez obtenir une expression sonore comparable à celle qui figure sur « Transmissio », un double concept album. Elle est signée n, un projet derrière lequel se cache Jean-François Hue, un musicien établi à Ans.

Le chant est intimiste et les paroles, poétiques, presque naïves. Lors des passages plus rythmés, on pense à Guerre Froide, le projet français de wave / minimal synth (souvenez-vous de « Demain Berlin »). L'ombre de Gérard Manset plane, en outre, sur quelques plages. 

Les compositions sont longues, en forme de progressions répétitives. La programmation de la boîte à rythmes et des synthétiseurs est très subtile et particulièrement élaborée. Les atmosphères sont délicates et romantiques. De l'ensemble, il émane une fragilité et une douceur qui envoûtent le mélomane. Et il se laisse alors transporter, en douceur...

C'est comme une invitation à un voyage onirique en bord de mer, guidé par le reflux des vagues et le scintillement du soleil couchant.

En dire plus serait un crime : au lecteur de découvrir par lui-même le charme discret et hypnotique de ce disque manifestement original...

Jean-François Hue a pris en charge la composition, la réalisation et le graphisme. Mixé au studio Climax à Liège, l’opus a reçu le concours de Philippe Libois.

Pour voir le teaser, c’est ici 

Pour commander le double CD, il faut écrire à Cette adresse e-mail est protégée contre les robots spammeurs. Vous devez activer le JavaScript pour la visualiser..

 

mercredi, 21 juin 2017 22:32

Simi Nah prône le "Chacun Pour Soi"

Simi Nah, l'artiste d'origine française aujourd'hui installée à Ostende, revient après 3 ans de silence et nous propose un nouveau single intitulé « Chacun Pour Soi ». Pour rappel, Simi a travaillé dans la mode et joué de la basse au sein de différentes formations, notamment chez Praga Khan ainsi que The Chicks.
 
Elle développe depuis quelques années un projet solo très intéressant en compagnie de son 'partner in crime', le musicien-producteur belge KGB aka Kenny Germain B.
 
Après avoir publié quatre albums, « Cherchez La Femme », « 5 », « Be My Guest » et « Bootleg », Simi Nah frappe fort avec cette nouvelle composition. Articulée autour d'un riff de synthé imparable, elle est rehaussée par le 'spoken word' de Simi et une rythmique électronique puissante et cristalline. C'est dans le style typique 'dark electro' de Simi Nah, quelque part entre Miss Kittin' et Serge Gainsbourg.
 
Mais le moment le plus frappant est à 3 minutes lorsque la chanson évolue vers une mélodie chantée d'inspiration médiévale et carrément gothique. On pense alors à Qntal et à Mylène Farmer. Le final voit cette mélodie s'entremêler avec le riff de synthé et le spoken word dans une belle apothéôse. Du très bon boulot et clairement un hit potentiel sur les dancefloors des soirées 'dark'.
 
Ce titre sort uniquement en digital et préfigure un album chanté en français prévu pour la fin de l'année qui, aux dires de l'artiste, serait son dernier long format avant la dissolution de son projet. On espère qu'il n'en sera rien !
 
Pour écouter et commander le single « Chacun Pour Soi » :
  • Bandcamp : ici  

  • Amazon : ici

  • iTunes : ici

An Pierlé est de retour avec Cluster, deuxième album du diptyque qu'elle consacre à l'orgue. Voir notre chronique ici. L'artiste sera à l'affiche du Festival Musiq'3 le 30 juin à 20h à l'Abbaye de La Cambre. An Pierlé sublime l’orgue et dépoussière l’image qu’on a de lui. La grandeur brutale et la magnificence de l’instrument pousse la chanteuse pop-rock dans ses derniers retranchements vocaux et dans des aigus éclatants. Une musique passionnée et sensuelle, aux émotions communicatives. Les voûtes de l’église de l’Abbaye de la Cambre lui constitueront un écrin exceptionnel.

Musiczine vous offre 2 x 1 places pour ce concert exceptionnel: participez ici.

Pour découvrir l'interview que nous avons réalisée il y a quelques mois, c'est ici.

Pour écouter l'émission spéciale de WAVES consacrée à An Pierlé, c'est ici.

Il y en a qui ne font rien comme les autres. Arielle Dombasle et Nico Ker sont de ceux-là. Au lieu de faire un concert 'normal' dans une salle comme le Botanique ou l'Ancienne Belgique, les deux allumés ont choisi d'accorder 6 concerts éclair en deux jours, dont la plupart en secret, dans 6 endroits plus ou moins insolites de la capitale. Au programme, la musique sombre et envoûtante de Nico Ker, en solo (l'album "Les Faubourgs de l'Exil") et en duo avec la comédienne-chanteuse (l'album "La Rivière Atlantique").
 
Et qui d'autre que Les Actionnaires, Gilles Vanneste en tête, pour réaliser ce pari fou ! Première étape : dimanche à 16h, à la guinguette du Parc Royal, où les deux artistes ont surpris les touristes et les badauds. Deuxième étape, quelques heures plus tard, dans les Halles St-Géry, pour un showcase acoustique.
 
Mais la prestation la plus remarquable fut, sans conteste, le concert secret et privé organisé pour quelques privilégiés, dont votre serviteur, en l'Eglise du Béguinage, près de Ste Catherine. En lever de rideau, Arielle Dombasle y a interprété « The Cold Song », la composition de Purcell popularisée par Klaus Nomi, et ce a capella et sans micros, accompagnée du seul violon de l'excellent Henri Graetz. Ensuite, ce furent les chansons de Nico Ker, ce dernier étant dans un état disons... second, transcendé par le cadre et la sonorité réverbérante de l'édifice. Les compos très orientées new-wave et inspirées par Nick Cave ou le Velvet, ont pris tout d'un coup une dimension carrément gothique, même néo-folk par moments. Un moment inoubliable.
 
Le lendemain, le duo a poursuivi son raid foldingue en s'installant dans une autre guinguette, celle du Parc de Forest, puis dans le café La Biche, à Saint-Gilles, avant de terminer en apothéose dans l'incontournable café branché, L'Archiduc, dans le centre-ville.
 
On attend avec impatience que le duo revienne pour un concert en bonne et due forme ! En attendant, découvrez des extraits du concert privé dans l'Eglise du Béguinage ici: https://www.youtube.com/watch?v=CIRC83AOm7Y&feature=youtu.be.

Pour écouter et acheter l'album « La Rivière Atlantique », c'est ici :

vendredi, 02 juin 2017 13:32

Tickets combinés Couleur Café + BSF

Plus que jamais, Bruxelles sera la Capitale musicale cet été car Couleur Café et le BSF unissent leurs forces en vous offrant un ticket combiné au prix de € 100 au lieu de € 126 (+ frais de réservation). Vous profiterez de 3 jours de Couleur Café et 10 jours au BSF, donc 13 jours de concerts avec – entre autres - The Roots, Damian Marley, Lianne La Havas, -M- et son projet Malien Lamomali, Roméo Elvis, Emir Kusturica et Coely à Couleur Café + Pet Shop Boys, Goldfrapp, Black Box Revelation, André Brasseur au BSF.
 
Offre limitée : Il y aura exactement 150 de ces tickets à € 100 en vente ! Achetez ici .

Il y avait déjà eu les Francofolies, importées de France en Belgique, plus précisément à Spa. Aujourd'hui, la Ville de Bruxelles et la Région Bruxelles-Capitale ont présenté le programme des "Nuits Sonores" bruxelloises, un festival pluridisciplinaire qui aura lieu en septembre prochain et qui s'inspirera grandement de son grand frère lyonnais, actif depuis 14 ans.

Le concept? Faire s'entremêler la musique électronique, les arts visuels et les performances dans des lieux de préférence insolites, le tout, en créant un débat d'idées et en prônant l'interaction urbaine et la revitalisation des quartiers.

Pendant 4 jours et 3 nuits, du 14 au 17 septembre, Bruxelles accueillera deux nuits de concerts dans le Palais 10 du Heysel, un circuit d'activités organisé en collaboration avec plus de 20 collectifs et salles de la capitale et diverses conférences-débats. Outre le Palais 10, choisi pour son architecture Art Nouveau, et le Musée ADAM - Brussels Design Museum, les acteurs culturels, lieux associés et partenaires comprendront: la revue 24h01, l’Ancienne Belgique, LaVallée, les Ateliers Claus, le BCW, le Bonnefooi, le Bowling des Marolles, Bozar — Eletronic Arts Festival, Le Brass, Les Brigittines, BXL Mon Amourrr, le Café Belga, Catclub, Coucou Brussels, le Fuse, la Galerie Horta, les Garages numériques, le Hall Horta, Radio Panik, Recycl‘art, la Madeleine, Rebel Up!, le laboratoire d‘innovation durable Strategic Design Scenario, Traphouse, visitbrussels, etc.

Philippe Close, Échevin de la Ville de Bruxelles et Président de Brussels Expo, a précisé lors de la conférence de presse qu'il irait danser au Bonnefooi: un clin d'oeil humoristique au petit différend cocasse qui avait opposé le café à la Ville.

Les premiers noms du lineup du festival ont déjà été dévoilés. La première nuit au Palais 10 proposera Modeselektor, L'Or du Commun, Bambounou ainsi qu'une programmation plus "new-wave" sur la 2e scène, proposée par Jane, du CatClub. On se réjouit notamment d'y voir The Hacker dans un set italo-disco, Haring et Kong. Le lineup de la deuxième nuit comprendra un 'very special guest', dont le nom ne pourra être révélé que le 15 juillet (regardez bien quel grand groupe ou projet fait un concert le 14 en Belgique et vous serez sur la voie), ainsi que DC Salas, Khidja et la Tunisienne Deena Abdelwahed, tandis que la scène 2 accueillera le Britannique Leon Vynehall, Africaine 808 et les 'locaux' San Soda et Gratts.

La scénographie dans le Palais 10 sera particulièrement soignée, l'objectif étant d'installer un design et des light shows spécifiques dans la salle et pas uniquement sur scène.

Le "Circuit" reliant les différents lieux bruxellois et le programme "Extra" sont encore en cours de production mais on sait déjà que des budgets ont été alloués aux acteurs locaux pour qu'ils puissent mettre en place leurs propres projets. Ainsi, les Brigittines proposeront un Thé dansant destiné aux personnes âgées, en collaboration avec les orgues Decap et les Ateliers Claus; le Brass, à Forest, travaillera avec Rebel Up! sur une programmation ouverte et métissée; le Fuse développera un projet avec le festival de Dour et les Garages numériques organiseront une exposition autour de l'art du numérique dans la galerie Horta.

Interrogé sur la relative absence de lieux insolites dans ce premier projet de Nuits Sonores, Philippe Close a précisé que l'objectif est de travailler sur la longueur, 4 ou 5 ans au minimum. La première édition s'installera en effet dans des lieux assez classiques mais la réaffectation culturelle 'alternative' des lieux en friche ou à réhabiliter fait partie des objectifs de la Ville. Il cite comme exemple le Magasin 4, que la Ville essaie de maintenir dans un site que la Région souhaite transformer en parc.

On espère également que le projet de longue haleine des Nuits Sonores permettra un transfert de savoir-faire de Lyon vers Bruxelles et que l'organisation et la programmation pourront, à terme, être prises en charge localement à 100%. C'est à cette condition que nous comprendrons qu'un tel investissement dans des compétences tierces soit consenti par les Pouvoirs publics. On espère aussi que la Ville proposera au Botanique de participer: il nous semble en effet inconcevable d'organiser un festival de cette ampleur dans la capitale sans qu'un de ses acteurs culturels principaux ne soit, à tout le moins, impliqué.

Pour de plus amples informations: www.nuits-sonores.be

 

mardi, 30 mai 2017 20:11

Is This The Life We Really Want ?

Musiczine est un des premiers médias belges (et en tout cas, le premier site web) à publier une chronique du nouvel album de Roger Waters. Il sort officiellement dans deux jours. Nous avions déjà eu le privilège de participer à une pré-écoute chez Sony Music Belgium ; mais aujourd'hui, c'est le précieux cd que nous avons dans les mains.

Nous ne vous ferons pas l'injure de vous présenter Roger Waters, le fondateur et co-leader du légendaire Pink Floyd, actif en solo depuis 1985. Intitulée « Is This The Life We Really Want ? », la nouvelle production studio de l'artiste anglais est la première depuis « Amused To Death », parue il y a 25 ans.

Produit et mixé par Nigel Godrich (Radiohead, Beck,...), « Is This... » recèle 12 nouvelles compositions qui marquent clairement un retour à un certain classicisme 'floydien'. Exit les extravagances et les 'featurings' de stars (Eric Clapton, Jeff Beck) qui émaillaient les opus précédents. Place à des chansons plus calmes et davantage dépouillées.

« Smell The Roses », le premier titre dévoilé il y a déjà quelques semaines, évoquait déjà et irrémédiablement « Have A Cigar ». Les autres plages nous replongent avec bonheur dans les chapitres calmes de « Dark Side of The Moon », « The Wall » ou « Animals ». Les thèmes sont, on s'en doutait, à nouveau très engagés politiquement ; et en toile de fond on retrouve ce climat pré-apocalyptique au sein duquel l'artiste a forgé sa marque de fabrique.

Place maintenant à une chronique impressionniste des plages, rédigée dans le style ‘stream of consciousness’, cher à James Joyce.

Un tic-tac d'horloge ouvre la plaque... « Time », un des chefs-d'oeuvre du Floyd, nous traverse l’esprit. Waters déclame, en 'parlando', quelques phrases qu’il mélange à des samples de conversations. Cette intro dure une minute et demie.

La seconde plage. « Déjà Vu ». « Déjà entendue », vu qu'elle a également été publiée sur le web. La guitare acoustique et les premières notes nous replongent dans l'atmosphère d’une ballade lente digne de « Mother » (« The Wall »). Waters chante ‘If I had been God’ ou ‘If I were a drone’. Il exprime sa vision politique et sociale d'un monde qu'il aurait voulu meilleur. Puis il monte dans les tours et éructe toute sa hargne et sa douleur dans une explosion de missiles. Dans la grande tradition de ses folles diatribes 'walliennes'. 

Le rythme ralentit encore quelque peu pour « The Last Refugee », une divagation sur le thème de l'enfant réfugié échoué sur la plage. Quelques extraits d'une radio ouvrent la voie à une lente mélopée enrichie par des paroles ici très poétiques. La compo enfle comme une vague de cordes et de synthés, pour retomber ensuite sur des cris de mouettes...

« Picture That ». Un rythme lancinant, répétitif, menaçant. Une basse pulse et un synthé cristallin scintille... Une batterie 'krautrock' lui sert d’écho... Ou plutôt « Echoes », tant la référence est insidieuse. Débarquent alors les choeurs féminins. L'habillage floydien est alors complet. ‘Wish You Were Here in Guantanamo Bay’ adresse un autre clin d'oeil au titre qui ouvrait ce fameux « Echoes ». Le morceau est puissant, progressif et surtout... excellent ! Sans doute la meilleure compo… jusqu'à présent!

Un loup hurle au loin. « Broken Bones » est tramé par une guitare acoustique à la tonalité rassurante. Mais, à nouveau, ce n'est qu'une douceur apparente. Waters déplore la direction adoptée par notre société après la seconde guerre mondiale. ‘Mistress Liberty, oh we abandoned thee...’ Waters est bien le digne successeur de Bob Dylan.

Après quelques fragments de bavardages, place au titre maître. Il déploie doucement ses harmonies subtiles en arpèges électriques. Un goût de Steven Wilson... Juste renvoi d'ascenseur... La répétition d’« Every time... » réveille en nous le souvenir du final d’« Eclipse » sur « Dark Side of The Moon » ; mais malheureusement, la piste n'atteint pas les sommets épiques de ce classique intemporel.

Des sonorités industrielles amorcent « Bird In A Gale ». Comme une machine à vapeur. Welcome to the machine ! Au-dessus de cette pulsion, Waters construit un univers sonore à nouveau parfaitement floydien, combinant la batterie robotique aux nappes de synthés analogiques (Oberheim!). Sa voix est ici criarde, incantatoire, pour ce qui ressemble fort à un règlement de compte sentimental, transcendé par une dimension sociale. Le final est étonnant : la pulsation mécanique prend de l'ampleur et l'ensemble devient hypnotique, hallucinant, et... BOUM : le son d'un jet passe juste au-dessus de nous et des voix soufflent un ‘wow !’ Saisissant ! Comme dans un film, en 'surround sound'...

Retour à une ambiance plus introspective pour « The Most Beautiful Girl ». Le piano mène le bal tout au long de cette lente et sombre évocation du destin tragique de la beauté, ponctuée de voix angéliques.

Un cigare ? Il « Smell The Roses », dont l'intro, la rythmique puissante et les riffs bluesy évoquent clairement « Have A Cigar ». Retour du tic-tac dans le break central avant le premier solo de guitare depuis le début ! Il est bref mais tant le son que le glissando devraient sans doute faire sourire David Gilmour ! L'imitation est bluffante, au bord de la caricature... Un esprit de revanche ? ‘Pink Floyd, c'est moi !’, semble vouloir affirmer Waters.

« Wait For Her » et « Oceans Apart » ouvrent des parenthèses paisibles avant la plage finale : « Part of Me Died », que l'on espère en apothéose. Mais c'est juste un final délivré en forme d'espoir. Sur une musique épurée, Waters rappelle que seul l'amour permet d'obscurcir la part sombre de l'être humain. ‘When I met you, that part of me died...’

A 73 ans, Roger Waters est parvenu à créer un véritable classique, qui a parfaitement sa place à côté des chefs-d'oeuvre de Pink Floyd. Les thèmes sont ambitieux, les compositions solides et les arrangements, subtils et très riches. Discrète mais efficace, la production de Nigel Godrich est mise au service de la musique. Waters est multimillionnaire ; il n'avait aucune obligation de graver cet opus ; il aurait pu se contenter de pomper la machine à nostalgie ad vitam... Non : il démontre ici sa vitalité et la constance de son inspiration. Keep shining, crazy diamond...

Pour commander l'album : voir ici

Pour écouter « Smell The Roses » : c’est

 

Tracklist :

1. When We Were Young
2. Déjà Vu
3. The Last Refugee
4. Picture That
5. Broken Bones
6. Is This the Life We Really Want?
7. Bird in a Gale
8. The Most Beautiful Girl
9. Smell the Roses
10. Wait for Her
11. Oceans Apart
12. Part of Me Died

Line up :

Roger Waters – vocals, acoustic guitar, bass guitar
Nigel Godrich – keyboards, guitar, sound collages, arrangements
Gus Seyffert – guitar, keyboards, bass guitar
Jonathan Wilson – guitar, keyboards
Roger Joseph Manning, Jr. – keyboards
Lee Padroni – keyboards
Joey Waronker – drums

Jessica Wolfe – vocals
Holly Laessig – vocals

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